Les trois coups !

TR Racing, ses deux skippers Thomas Ruyant et Sam Goodchild, ses deux Imocas, frapperont jeudi 28 mars prochain les trois coups d’une saison majuscule, monumentale, magnifiée le 10 novembre par le départ du Vendée Globe 10ème du nom. Les plans Koch/Finot-Conq de 2023 et Verdier de 2019 sortiront à cette date de leur hibernation, cocoonés tout l’hiver par les techniciens du Team et impatients de rejoindre leur élément liquide. Place à l’action, et à la multiplication de navigations aussi sportives que scientifiques, entre deux voiliers d’une même équipe qui partagent et échangent dans la plus grande transparence chaque expérience nautique, pour atteindre l’excellence dans les nombreux compartiments d’un sport éminemment technologique. Entrainements de conserve, débriefings communs, partage des analyses et des datas, et développement sur l’eau des idées et estimations techniques scanderont le mois d’avril, qui culminera par un convoyage en équipage réduit vers New York, occasion là encore idéale de pousser toujours plus haut la quête de la performance. La Transat New York Vendée, départ le 29 mai de « Big Apple », marquera le retour de Thomas et Sam à la compétition. Elle permettra de jauger en course et en solo la pertinence des choix et modifications du printemps.

Deux IMOCAs en confrontation et en mutualisation

Les prochains mois s’annoncent denses du côté de TR Racing, chargés de toutes les phases de préparation et de montée en puissance en vue de la date fatidique du 10 novembre prochain, départ de la 10ème édition du Vendée Globe, l’objectif majuscule de Thomas Ruyant et de Sam Goodchild. Préoccupation principale du vainqueur des trois dernières grandes courses océaniques (Thomas), et du champion du monde de la classe Imoca (Sam), s’élancer des Sables d’Olonne au meilleur de leur forme physique et émotionnelle. La gageure des prochaines semaines est donc bien de progresser dans la mise au point des bateaux, en multipliant les navigations en duo, bord à bord pour d’enrichissantes confrontations et comparaisons de performances. Un travail tout en synergie déjà extrêmement gratifiant le printemps dernier, que Thomas et Sam souhaitent renouveler et accentuer à quelques mois de l’échéance du Vendée Globe, sans pour cela se « mettre, eux et leurs équipes, « dans le rouge ».

Thomas Ruyant : « Ne pas se cramer »

« L’important pour moi, au-delà de toutes ces navigations, est de garder l’envie, de conserver l’énergie positive, en bref, ne pas me « crâmer ». C’est pourquoi nous faisons le choix de ne pas courir la Transat CIC fin avril. Toutes nos équipes, Sam et moi-même, souhaitons nous donner le temps de faire les choses telles que nous les imaginons à l’idéal, pour nous présenter au départ du Vendée Globe au maximum de notre préparation technique, avec deux bateaux parfaitement aboutis, réglés et préparés pour un tour du monde express, dans un état de fraicheur mental optimum, et une envie d’en découdre et de livrer le meilleur de nous-mêmes totalement décuplée, et non altérée par une éventuelle lassitude à l’issue d’une saison par trop surchargée. »

Sam Goodchild : Profiter de la dynamique du Team

« Les années hors Vendée Globe, nous terminons nos saisons en novembre-décembre. Cette année, nous aurons, à cette époque-là, le plus grand rendez-vous dans la carrière d’un coureur au large, le Vendée Globe. Il convient de l’aborder au meilleur de notre préparation, technique, physique et mental. Il ne nous a pas semblé qu’aligner deux transats en solitaire durant l’été était la meilleure méthode. TR Racing est une équipe à deux bateaux, et nous voulons profiter à plein de cette chance de pouvoir naviguer, bord à bord durant le printemps et dès la mise à l’eau. Nous allons multiplier les sorties, en solo, en double et en équipage, avec tous les instruments de mesure dont nous disposons grâce à notre équipe et à la technologie d’Advens, notre principal partenaire. Nous allons travailler tous les compartiments du jeu, et pas seulement l’allure au plus près du vent comme le propose la Transat CIC. Nous rallierons New York en mode performance, avec à bord des membres de notre staff, dont les retours d’expérience seront extrêmement enrichissants. Le printemps sera ainsi dense et particulièrement riche en retour d’expérience des deux bateaux. »

TR Racing en ses murs

L’écurie de Thomas Ruyant, Alexandre Fayeulle et Thomas Gavériaux inaugurera le 25 avril son bâtiment technique situé quai du Pourquoi Pas à Lorient. Mieux qu’un hangar de chantier, il s’agit d’un véritable complexe moderne destiné à accueillir deux Imocas, mais suffisamment grand pour toute l’équipe dédiée au fonctionnement de l’écurie, staff technique, coureurs, bien sûr, administration et communication. Construit sur 4 niveaux et sur plus de 1 300 m2, il témoigne d’un profond désir de qualité environnementale avec une utilisation maximale de matériaux bio sourcés, récupération des eaux de pluie, isolants bio sourcés, panneaux solaires photovoltaïques….

Top départ pour le Belem !

C’est parti ! Après un chantier hivernal à la Seyne-sur-Mer et à Toulon, le trois-mâts de la Fondation Belem Caisse d’Epargne va reprendre la mer et les navigations pour une saison Majuscule qui le verra notamment porter la Flamme Olympique entre Athènes et Marseille du 27 avril au 8 mai prochain.
Il sera à Toulon pour les premières visites publiques de 2024 du 16 au 17 mars puis à Antibes les 23 et 24 mars. Le trois-mâts participera ensuite à Escale à Sète du 26 mars au 1er avril.  A travers des séjours de navigation, il rejoindra ensuite la Sardaigne, la Sicile et la Grèce.

Christelle de Larauze, déléguée générale de la Fondation Belem Caisse d’Epargne : « Depuis l’annonce du transport de la Flamme Olympique que nous réalisons grâce à notre mécène historique, Caisses d’Epargne, et en complète collaboration avec Paris 2024, l’équipage s’active pour préparer le navire à braver les océans. Les premières navigations vont permettre de tout vérifier techniquement avant de prendre le large pour la Sardaigne, la Sicile, la Grèce et lors du portage de la flamme entre Athènes et Marseille. Entre temps, nous allons ouvrir le Belem aux toulonnais et aux antibois. Le Belem participera ensuite pour la première fois à l’événement très attendu, Escale à Sète, avant son départ vers la Sardaigne avec 48 stagiaires à bord. Nous nous sentons privilégiés de faire vivre une si belle saison à notre public et nous avons maintenant hâte qu’elle débute avec ces points d’orgue que sont l’allumage de la flamme à Olympie le 16 avril, notre présence à Athènes et évidemment ces 12 jours de navigation avec la Flamme avec à bord des jeunes qui vont découvrir la navigation au grand large à bord de notre magnifique navire. »

Informations presse :

Visites publiques du Belem à Toulon du 16 au17 mars quai de la Corse et de 10 à 18h00
Visites publiques du Belem à Antibes les 23 et 24 mars : le 23 de 10 à 18h00, le 24 de 10h à 16h00
Le Belem accostera à Sète pour Escale à Sète le 25 mars vers 20h00. En savoir plus sur cet événement majeur en méditerranée : https://escaleasete.com/
Interviews des protagonistes de la Fondation Belem Caisse d’Epargne sur demande
Le programme Olympique du Belem en 2024 : https://www.fondationbelem.com/naviguer/programme-des-navigations

NEW YORK

C’est avec beaucoup d’excitation que Maxime Sorel et son V and B – Monbana – Mayenne prendront le départ de la Transat CIC le 28 avril de Lorient en direction de New York puis de la New York – Vendée le 29 mai. L’enchaînement de ces deux traversées de l’Atlantique en solitaire sera un véritable entraînement grandeur nature au deuxième Vendée Globe du skipper cancalais, mayennais d’adoption, mais également une occasion d’affirmer ses ambitions de top 5 sur le Tour du Monde tout en profitant d’une présence de son foiler, ses partenaires… dans la ville de tous les possibles.

Le voilier IMOCA V and B – Monbana – Mayenne, s’il était un humain, nous dirait qu’il a hâte, vraiment hâte de reprendre la mer. Après un chantier promptement mené par l’équipe technique dirigée par Philippe Laot et Maxime : fiabilisation de toutes les pièces du bateau, travaux sur l’ergonomie intérieure afin d’avoir plus de confort, le Dragon des Océans reprendra la mer dans quelques jours de sa base concarnoise pour de longues navigations jusqu’au départ de la Transat CIC. « C’est la maman de toutes les transatlantiques » souligne celui qui a gravi l’Everest. « Cette course a clairement son charme … J’ai participé à celle de 2016 à bord du Class40 V and B, elle était d’ailleurs encore au départ de Plymouth. Malheureusement, j’ai percuté un cargo et ai dû abandonner. C’est une course hyper difficile car on joue en Atlantique Nord contre les éléments, on sait que les conditions vont être très rudes. C’est un super entraînement d’autant que mon bateau sera déjà en configuration pour le Vendée Globe après un chantier qui a duré quelques mois. »

Suivra relativement vite après l’arrivée de V and B – Monbana – Mayenne à New York, le départ de la New York – Vendée qui fait également rêver Maxime : « Quand tu es au bout de Manhattan que je connais, tu as vraiment l’impression qu’au loin c’est l’Europe ! L’arrivée de la Transat CIC sera un grand moment. Je m’imagine déjà avec mon foiler en approche des gratte-ciels et le pays de la démesure. On se reconcentrera assez vite sur la deuxième Transat même si je compte bien profiter avec mes partenaires de New York et des belles images que nous allons faire avec notre voilier autour de la statue de la Liberté le 24 mai (runs avec l’ensemble des concurrents). La New York – Vendée sera un autre gros morceau de la saison avec un retour plus rapide vers les Sables et du portant. Ces deux compétitions vont vraiment bien me préparer à mon deuxième Vendée Globe et me permettre d’arriver le plus sereinement possible aux Sables d’Olonne à l’automne. Je suis resté un peu sur ma faim sur la Transat Jacques Vabre. Je compte faire mieux dès le printemps et pour le Vendée Globe. La lutte sera acharnée et je m’y prépare enchaînant ces derniers temps des séances mentales et physiques chez 3 2 1 Perform mais aussi en prenant du temps pour moi afin d’être bien relâché dès fin avril à Lorient. »

Deux Transats avec comme point culminant New York en entrée, un Tour du Monde en plat de résistance, son arrivée en dessert, le menu est complet pour V and B – Monbana – Mayenne en 2024 en mode bagel au saumon fumé et cream cheese cher aux New Yorkais.

Ma petite entreprise

Le monde de la course au large a fortement évolué ces dernières années avec l’arrivée de nombreux partenaires en son sein. Thibaut Vauchel-Camus n’a jamais été amateur mais il s’est professionnalisé et les skippers sont devenus de véritables chefs d’entreprise. Vainqueur avec Quentin Vlamynck de la dernière Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre dans la catégorie des trimarans Ocean Fifty, il est l’exemple même du navigateur qui s’est adapté avec le temps à la croissance de son sport et à son évolution à tous les niveaux. Témoignage…
Une SARL de 11 collaborateurs ( 5 salariés et 6 free lance)

« Il y a 12 ans quand j’ai fondé avec Victorien Erussard le Défi Voile Solidaires En Peloton, nous étions seulement deux. Nous avions, à certains moments tout de même, un préparateur en Class40. Et puis, au fil des années, avec le modèle que nous avons créé, à savoir, donner un maximum de visibilité aux 120 000 patients atteints de la Sclérose En Plaques et à la recherche médicale tout en tenant compte de la complexité croissante de nos voiliers… nous nous sommes structurés. Aujourd’hui, je suis un chef d’entreprise qui gère une SARL, SEA U, avec 6 à 7 personnes à l’année (salariés et prestataires), qui peut monter jusqu’à 11 sur le chantier hivernal du trimaran OCEAN FIFTY.”

Une nécessaire diversification des métiers :

« L’écosystème de la course au large a grandi et les exigences de tous également. Nous nous devons de répondre aux demandes croissantes de nos partenaires en leur proposant des activations, des navigations, des relations publiques tout en étant performant en compétition. Les plannings de course sont devenus plus denses et exigeants. Cela engendre évidemment pas mal de travail et fait appel à des compétences différentes au sein de ma société : techniques, finance & administratif, communication et logistique… L’entreprise génère un chiffre d’affaires entre 750 000 euros et 800 000 euros HT par an depuis 5 ans. Mon métier a donc énormément évolué. Je ne suis plus qu’un simple sportif de haut niveau soucieux de son physique, de son mental et de sa pratique sur l’eau mais je dois également m’intéresser à plusieurs métiers ou au moins les comprendre pour mieux les déléguer. Cette évolution entrepreneuriale me permet d’apprécier davantage le travail en équipe et leur implication.”

Marin et commercial !

« Être chef d’entreprise est loin d’être une navigation sur mer calme. Chaque jour apporte son lot de défis. Pour autant c’est une grande satisfaction quand tout fonctionne correctement et que nous avons l’appui et la confiance de nos partenaires. Avoir leur soutien est essentiel, pas de projet ambitieux sans ressources financières nécessaires. Les marins se sont donc mués en commerciaux pour aller à la recherche de budgets et convaincre. Il est indispensable d’y passer du temps et de régulièrement se remettre en question. L’enjeu est de consolider nos relations et nos budgets tant pour répondre aux demandes de nos partenaires que de garantir des bonnes conditions de travail.”

De nouveaux rapports marin/partenaires :

« Le fait d’avoir monté ce défi original, qui a d’ailleurs fait école depuis dans la course au large, est très gratifiant et me paraît encore à ce jour un modèle du genre en totale adéquation avec notre société, qui se doit d’être plus juste, moins autocentrée. Je le sens quotidiennement dans les yeux de mes collaborateurs qui mettent en pratique leurs compétences sur un projet sportif et solidaire. Nous avons clairement un autre rapport au travail et vous ne pouvez pas savoir l’effet que cela nous fait de transformer, ne serait-ce qu’une journée, la vie d’un patient que nous avons amené en mer à bord de Solidaires En Peloton ou que nous avons accueilli sur nos stands lors des villages de courses par exemple. C’est enfin, au-delà du business, un projet qui nous amène à ne pas consommer la voile uniquement pour sa performance. Nos partenaires nous suivent depuis de nombreuses années en nous faisant grandir. C’est non seulement une belle preuve de fidélité mais aussi le partage de valeurs communes qui nous font avancer ensemble avec un objectif unique qui est celui de sensibiliser à la maladie..”

Le Défi Voile Solidaires En Peloton est principalement soutenu par Delanchy Transports, Groupe Magellim, B&B, SFEE, Sanofi…et un Peloton de TPE et PME.

Depuis sa création en 2012 le projet a fait naviguer près de 3000 personnes dont 500 patients atteints de la Sclérose En Plaques.

En 2023, le Défi Voile Solidaires En Peloton est passé à la vitesse supérieure avec l’acquisition d’un nouvel Ocean Fifty et avec lequel le skipper malopéen a remporté une course majeure, la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre.

Thibaut Vauchel-Camus et son équipe s’engagent sur un riche programme de courses pour la nouvelle saison 2024. Le programme de la classe Ocean Fifty sera dévoilé très prochainement.

L’équipe Solidaires En Peloton :

Thibaut Vauchel-Camus, Laurent Gourmelon, Paul Hirsinger, Nicolas Champagne, Marie Le Creurer, Myriam Baron, Chloë Lecardonnel, Julien Deniel, Endelvy Warin, Yann Henry, Paul Fleury

The Famous Project : une transatlantique 100% au féminin en Mod70

Après une très belle troisième place sur la course RORC Caribbean 600 et de nombreux entraînements autour de l’île d’Antigua, les sept membres de l’équipage de The Famous Project quitteront Antigua le mardi 27 février pour leur première traversée de l’Atlantique au féminin, en direction de Portimao, au Portugal, à bord de leur Mod70 The Famous Project.

Cette traversée de l’Atlantique est une étape importante dans la formation de l’équipe, le renforcement de la cohésion et l’acquisition de compétences sur une période prolongée à bord du trimaran de 70 pieds. Ce bateau est considéré comme volage et rapide et doit être mené « sur le fil du rasoir » pour obtenir les meilleures performances.

L’équipage composé de sept personnes comprend la capitaine Alexia Barrier (FRA), la co-skipper Dee Caffari (GBR), les équipières : Pam Lee (IRL), Joan Mulloy (IRL), Annie Lush (GBR), Annemieke Bes (NED) et Deborah Blair (GBR), à cela Muriel Vandenbempt, mediawoman, complète l’équipage.

RORC Caribbean 600 : Un vrai pas en avant
Après une semaine de récupération, de travail sur le bateau et d’entraînement, le bilan de la RORC Caribbean 600 est extrêmement positif. L’équipage de la course de 600 milles, qui passe par 11 îles sur un parcours en forme de 8 sur 12 étapes, comprenait cette fois les entraîneurs confirmés en multicoques : Jack Bouttell, Miles Seddon et Tom Dawson. Avec un  temps de course de 01 jour 10 heures 16 minutes et 46 secondes, The Famous Project n’est qu’à deux heures et deux minutes derrière le vainqueur de la classe Multicoque, Argo.

La co-skipper Dee Caffari s’enthousiasme : « Quelle course ! C’était intense, c’était génial. En termes d’entraînement avec les objectifs que nous avons, c’était parfait. Il y a eu beaucoup de virements, beaucoup de changements de voile et nous avons navigué sous toutes les allures. Il y avait de l’action en permanence. Toutes les heures ou toutes les deux heures, il se passait quelque chose. C’était vraiment un très bon entrainement et nous avons tous pu ressentir les améliorations. C’était un véritable pas en avant et aussi de finir à seulement quelques heures des deux autres Mod70 est une bonne chose. Nous avons pu les voir pendant la plus grande partie de la course et nous savons où nous en sommes avec les différentes erreurs que nous avons commises. »

Dee ajoute : « Nous avons maintenant beaucoup plus de confiance dans la prise en mains et les réglages du bateau et beaucoup plus de confiance les uns envers les autres. Il faut aussi comprendre à quel point les réglages de ces bateaux sont dynamiques pour pouvoir naviguer en ligne droite, parce qu’on est littéralement sur le fil du rasoir tout le temps. Les garçons ont fait du très bon travail lors de l’entraînement qui a précédé l’épreuve. J’ai quitté la barre après avoir navigué à une vitesse constante de 30 nœuds pendant une heure et je n’aurais pas été capable de le faire sans l’entraînement que nous avons eu avant la course. Nous avons donc vraiment progressé. »

Et maintenant, une transatlantique 100% au féminin
Cette transatlantique des Caraïbes au Portugal, suivie d’une traversée d’entraînement jusqu’à leur base méditerranéenne de La Grande Motte, est un passage essentiel dans ce processus d’entraînement et de sélection des équipières. Jusqu’à présent, des navigateurs tels que Jack Bouttell, Sidney Gavignet et d’autres étaient à bord pour former le team. Il est maintenant temps de passer à l’action…

La co-skipper Caffari, qui mènera le bateau tandis que la capitaine du projet, Alexia Barrier, sera responsable de la navigation, explique : « Pour la première fois, nous n’aurons pas le filet de sécurité des gars sur le bateau, avec toute leur expérience, tous les milles qu’ils ont parcourus sur le bateau avec nous. Ce sera donc une bonne chose de franchir cette étape. De plus, nous passons maintenant à ce moment où Alexia et moi, avec un peu plus d’expérience, emmenons plus de personnes avec nous, ce qui va vraiment renforcer notre confiance aussi. »

L’objectif principal est de naviguer avec différentes navigatrices et de les former. « C’est un peu comme si de nouvelles personnes naviguaient avec nous, c’est un peu comme si nous pouvions le faire parce que jusqu’à présent, c’était : elles ne naviguent qu’avec les gars à bord. Et nous n’avons pas besoin d’eux pour naviguer, mais c’est bien parce qu’ils nous permettent d’aller plus vite dans l’apprentissage et maintiennent l’intensité. Maintenant, nous devons le faire nous-mêmes.  »

Alexia, Dee et les équipières ne se réjouissent pas vraiment de la météo, notamment du retour à une Europe froide et venteuse : « La météo prévoit beaucoup de navigation au près. Je pense que c’est ce qu’il y a de mieux et cela rend les choses un peu plus sûres, nous ne sommes pas souvent dans la zone de danger du vent arrière. Mais trouver le bon état de la mer et rester dans les bons modes sera la clé pour faire avancer le bateau. »

La répartition des rôles avec des responsabilités définies est également une “nouvelle étape” dans le processus de formation.
« Alexia apprend à travailler en équipe, car elle est habituée à naviguer en solitaire sur son Vendée Globe, et je suis là pour l’aider. Une communication claire et concise est essentielle, tout le monde doit utiliser le même type de langage, d’autant plus que nous avons différentes nationalités à bord, surtout quand les gens sont fatigués. » conclut Dee.

Avec Joan Mulloy, Pam Lee, 35 ans, est l’une des deux navigatrices irlandaises à bord de la Transat. Pam Lee a plus de 10 Transatlantiques à son actif, dont une sur un Ocean 50 et la dernière Transat Jacques Vabre sur un Class40. Elle participe à la préparation du maxi-trimaran à Vannes et espère être l’une des principales expertes techniques à bord.

Après ses premiers jours d’entraînement à Antigua, Pam raconte : « Au quotidien, tout le monde a les pieds sur terre, ce ne sont que des marins professionnels qui font du bon travail, c’est incroyable, nous sommes tous des marins qui aiment la voile et ce que nous faisons. C’est une grande opportunité et je veux en profiter au maximum. Je veux apprendre autant que possible et donner le meilleur de moi-même chaque jour, car il y a une sélection pour l’équipe qui participera aux Trophée Jules Verne. Mais en attendant, pour moi, il s’agit d’être concentrée, d’être humble et d’être moi-même. »

C’est la première fois qu’un équipage féminin réalise une transatlantique sur un Mod70. Toutes ont hâte de larguer les amarres demain, mardi 27 février, un grand pas vers la route du Trophée Jules Verne 2025 !

Deux nouvelles performances pour Stève Stievenart

Ce samedi 24 février, Stève Stievenart, dit le Phoque, a réussi l’exploit de nager 1km en Antarctique, à proximité de Port Lockroy, base scientifique anglaise, dans une eau à 1° et un extérieur à 0°, dans un temps de 19 minutes et 46 secondes. Après un test swim de 250 m réussi 2 jours auparavant sous le cercle polaire dans des eaux aux températures négatives, Stève a réalisé son rêve de nager en Antarctique et a vécu une expérience incroyable dans un environnement exceptionnel entouré de glaciers, d’icebergs, de phoques et de pingouins.

« J’ai pris beaucoup de plaisir même si quand tu nages en dessous de 0°, tu as les mains et les pieds qui gonflent très rapidement et c’est très douloureux. »

Cet exploit fait suite à une traversée mythique effectuée deux semaines auparavant, celle du Canal de Beagle, entre Cabo Peña au Chili et Punta Mac Kinley en Argentine dans une eau oscillant entre 8° et 8.8° !

« Nager les 1,7km qui séparaient les 2 pays en 46 minutes a été une experience magnifique malgré les courants rencontrés en milieu et fin de traversée. L’environnement était superbe et des pingouins sont même venus nager auprès de moi ! »