Le Souffle du Nord propulse “Des Masques en Nord”

Solidarité contre pénurie – Une fantastique chaîne de solidarité en action !

Depuis deux semaines, l’association Le Souffle du Nord est au cœur de l’opération “Des Masques en Nord”, menée avec le CHU de Lille et l’entreprise textile Lemahieu pour équiper les soignants de la région d’un masque de protection individuel en tissu lavable et réutilisable. Consciente de l’urgence de la situation et pour faire face à l’ampleur des besoins, elle a très rapidement mis en place un projet innovant permettant de démultiplier la production dans le respect de sa logique solidaire et locale.Le Souffle du Nord s’est appuyé sur la dynamique de son réseau de bénévoles, d’entreprises, d’associations et sur sa capacité reconnue à fédérer pour mettre en place un dispositif qui mobilise toute une région. Aujourd’hui ce sont plus de 22 000 couturiers et couturières à domicile qui se sont portés volontaires, 200 bénévoles et près de 40 entreprises qui œuvrent ensemble dans un même projet solidaire. Ce sont ainsi autour de 200 000 masques en tissu lavables et réutilisables qui devraient être confectionnés sur toute la durée de l’opération grâce à ce modèle.

Le plus grand réseau de confection solidaire au monde

« A l’instar des entreprises nordistes du textile d’autrefois qui faisaient travailler de nombreuses couturières à domicile, nous avons décidé d’innover pour aider le CHU de Lille en constituant un réseau 100% bénévole de micro-ateliers à domicile » déclare Vindhya Saravane, coordinateur du projet pour Le Souffle du Nord.

« Ainsi nous répondons à un double enjeu dans cette situation de crise : démultiplier la production de masques tout en proposant à tous les acteurs de la région souhaitant agir de s’impliquer solidairement autour de ses personnels soignants. » ajoute-t-il.

Grâce à cette fantastique mobilisation, chaque jour ce sont 9 600 masques “prêts à assembler” qui sont acheminés aux couturier(e)s volontaires, partout autour de la métropole lilloise. Une très grande majorité de couturier(e)s à domicile bien sûr, mais aussi des entreprises comme Damart, Decathlon, l’Opéra de Lille, Jacquart, Le Colonel, et bien d’autres… qui ont mobilisé leurs salariés volontaires pour contribuer à cet élan citoyen.

« Ainsi, nous pouvons annoncer que notre premier objectif de livrer 60 000 masques financés par la Métropole Européenne de Lille (MEL) à destination du Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) de Lille sera atteint en fin de semaine », précise Vindhya.

Le projet ne s’arrête pas là. Le Souffle du Nord et l’ensemble des acteurs impliqués travaillent étroitement avec l’entreprise Lemahieu et le CHU de Lille pour augmenter les capacités de production de masques, mais aussi intégrer un autre volet projet : la confection de surblouses pour répondre à l’appel pressant exprimé par plusieurs établissements hospitaliers de la région.

« C’est une aventure humaine extraordinaire qui se déroule dans notre région. Elle est fondée sur les valeurs de solidarité et sur le désir de soutien aux hôpitaux et aux professionnels de santé. Pour y parvenir, nous avons bénéficié de la formidable mobilisation du réseau Souffle du Nord et des milliers de couturiers et de couturières bénévoles qui nous ont rejoints. Ainsi, nous faisons face ensemble. » souligne Frédéric Boiron, Directeur général du CHU de Lille.

Le Souffle du Nord, révélateur d’initiatives positives

Le Souffle du Nord, qui fédère l’écosystème des acteurs engagés au service des initiatives positives de son territoire, est ici naturellement dans son rôle et impulse une dynamique rare.

« Depuis 2015, nous agissons tout au long de l’année afin de mettre en valeur et soutenir des projets nordistes qui ont du sens et qui permettent à tous de vivre dans un monde meilleur » précise Thibaut Delloye, président du Souffle du Nord.

« Notre collectif de bénévoles, d’associations et d’entreprises est engagé et vivant ! Nous avions un rôle à jouer dans cette crise, c’était évident pour nous. Très rapidement, nous nous sommes mis en action au sein du collectif “Des Masques en Nord” et nous mobilisons toutes nos forces pour permettre à nos soignants de se protéger face à ce virus » ajoute-t-il.

« L’impact et la valeur apportés par Le Souffle du Nord, à l’opération “Des Masques en Nord” est énorme » témoigne Martin Breuvart, dirigeant de Lemahieu. « Il permet de révéler encore une fois la pertinence de son modèle hybride qui réunit les acteurs des mondes économique, associatif, public et citoyen d’un territoire ».

Toute une région impliquée dans une chaîne de solidarité inédite

Cette grande chaîne humaine, composée de couturières, de bénévoles et d’entreprises, procure beaucoup d’émotions. Toutes ces personnes sont réunies par l’envie d’agir, de faire sa part chacune à leur niveau.

« L’entraide, tous ces bénévoles engagés, les mots et dessins que nous retrouvons dans les cartons à destination du personnel soignant, cet élan de solidarité humaine font de cette opération une très grande histoire ! », précise Vindhya.

Et celle-ci va bien au-delà de la simple production de masques, elle raconte le soutien massif des nombreux citoyens, des entreprises et des associations impliqués avec Le Souffle du Nord dans ce projet. Elle s’adresse au personnel soignant en premier lieu mais aussi aux malades, à leurs familles et à toutes les personnes qui sont mobilisées pour assurer les services essentiels de la vie courante.

Dans cette période difficile, cette union spontanée est une lueur d’espoir : « Chacun chez soi mais TOUS ensemble, NOS énergies unies pour UNE même cause ! »

Pour en savoir plus et soutenir Le Souffle du Nord, rendez-vous sur www.lesouffledunord.com

Enda O’Coineen et le Souffle du Nord Team Ireland au bout de leurs rêves !

Il l’a fait ! Enda O’Coineen, 63 ans, skipper et ambassadeur des équipes Le Souffle du Nord et Team Ireland – qui avaient dû abandonner leur Vendée Globe – vient de boucler son Tour du Monde à la voile ! Grâce à cette belle aventure, le navigateur entre dans l’histoire maritime de son pays, l’Irlande. Le marin aura mis 65 jours entre la Nouvelle-Zélande et les Sables d’Olonne pour enfin boucler, hors course, son parcours en solitaire. Mais aussi en solidaire, car l’association Le Souffle du Nord en a profité pour mobiliser sa communauté, et convertir les 13 000 milles du trajet en autant de symboles d’engagements solidaires. Une belle preuve du dynamisme des nordistes en matière d’actions utiles. Le Souffle du Nord poursuit son ambition et annoncera ses perspectives le 17 avril dans sa région.

Enda O’Coineen, parti le 26 janvier de Nouvelle-Zélande à bord du monocoque de 60 pieds “Le Souffle du Nord Team Ireland » , sera passé par tous les états au fil de sa navigation difficile, 13 000 milles en direction des Sables d’Olonne. Le Pacifique aura été fidèle à sa réputation et Enda, malgré plusieurs difficultés techniques, a franchi le fameux Cap-Horn avec soulagement. La remontée de l’Atlantique Sud a été ensuite synonyme de conditions de vent mal orienté et souvent faible, alors que le passage du Cap Finisterre lui a réservé des conditions de mer et de vent très rudes. Enda n’a jamais faibli, jusqu’au bout il aura partagé avec passion et enthousiasme son aventure à travers son génial carnet de bord.

Alex Thomson : “le voyage intérieur d’un homme qui va à la découverte du confins de ses propres limites”

« Enda est un personnage! » déclare Alex Thomson, arrivé en seconde position du dernier Vendée Globe. « Une figure comme seul le Vendée Globe en révèle au grand public. Il n’est pas pro, et pourtant, il a réussi ce qu’il y a de plus difficile au monde, accomplir seul un tour du monde à bord d’un voiler Imoca de course au large. J’ai une grande admiration pour ce qu’il a fait, car cela constitue une entreprise immense dans la vie d’un homme. Reprendre son Vendée Globe là où il avait dû l’abandonner en Nouvelle Zélande est un exploit qui dit beaucoup sur le genre d’homme qu’est Enda. On ne parle pas ici de performance, on est dans l’aventure humaine pure, dans le voyage intérieur d’un homme qui va à la découverte du confins de ses propres limites. Il est aussi quelque part un peu un pionnier pour la voile Irlandaise. Je suis certain qu’il inspire en ce moment même de nombreux jeunes tentés par le sport de voile, par la course au large et la navigation au long cours… Bravo. »

Enda O’Coineen : “je suis ravi, c’est incroyable”

De son côté, Enda, fidèle à ses valeurs, était très heureux ce matin de mettre un pied à terre et de dédier son (re)Tour du Monde à ceux qui s’engagent quotidiennement au service des autres, une véritable leçon de vie :

“Après 65 jours passés seul en mer depuis la Nouvelle-Zélande, je suis ravi, c’est incroyable, je suis débordé… Et maintenant je suis entouré de milliers de personnes qui m’ont fait un accueil extraordinaire aux Sables d’Olonne. Être ici, représenter Le Souffle du Nord Kilcullen Team Ireland, le soutien, l’intérêt et les encouragements sont formidables.

Cette aventure a vraiment débuté le 1er janvier 2015, lorsque nous avons décidé de « Go For It » et de relever ce défi ! Depuis les préparatifs nous sommes passés par toute une gamme d’émotions, de défis physiques, de challenges, de peurs et de jubilations. Il n’y a pas de logique à la logique. Et les défis ont été présents jusqu’à la dernière semaine avant la ligne d’arrivée, notamment avec des conditions compliquées en contournant les Açores et le nord-ouest de l’Espagne. Une dernière tempête qui a traversé le Golfe de Gascogne m’a tenu en haleine. C’est vraiment un honneur et je remercie tous ceux qui ont suivi le voyage et nous ont soutenus, ainsi que notre organisme de bienfaisance, l’Atlantic Youth Trust !”

 

Sylvain Derreumaux : “prés de 95% des 13 000 milles ont été convertis en symboles d’engagements solidaires”

Enfin, et c’était l’un des enjeux de ce Tour du Monde pour Le Souffle du Nord, un grand nombre d’actions utiles et concrètes pour le bien commun ont été révélées au grand public au fil de la navigation d’Enda O’Coineen. De quoi réjouir Sylvain Derreumaux, Responsable de projet, qui tire un bilan complet des défis du Souffle du Nord depuis 2015 et le lancement de l’aventure « Vendée Globe » : « Nous avons rempli les objectifs fixés en 2015 alors que nous nous lancions dans cette aventure inouïe du Vendée Globe : nous avons révélé un talent sportif, en la personne de Thomas Ruyant, nous avons emmené avec nous une large communauté de nordistes passionnés de grandes aventures, nous avons porté un sens très fort en étant le porte étendard de l’ONG Projet Imagine, fondée par Frédérique Bedos, qui révèle au grand public des héros anonymes qui agissent pour un monde plus juste et plus durable.

Nous avons démontré que les nordistes ont du cœur et savent aller au bout de leurs rêves, en aidant les autres évidemment mais également en persévérant dans l’adversité. L’arrivée d’Enda aux Sables d’Olonne a beaucoup de sens car elle démontre que dans la vie tout est possible tant qu’on a l’envie. Enda a été un formidable ambassadeur des valeurs que nous portons et nous sommes fiers de sa réussite.

Nous avions décidé d’accompagner son (re)Tour du Monde en poussant les nordistes à s’engager au fil des 13 000 milles de navigation entre la Nouvelle-Zélande et les Sables d’Olonne. Près de 95% des 13 000 milles ont été convertis en symboles d’engagements solidaires ! Quelle satisfaction d’avoir mis à l’honneur sur notre plateforme internet toutes ces actions, qu’elles soient très simples ou très impactantes, d’avoir suscité chez certains l’envie, et donné des opportunités de s’engager !

Le Souffle du Nord va désormais se tourner vers une nouvelle ère. Nous annoncerons la suite que nous donnons à notre association le 17 avril à nos mécènes. Merci à nos partenaires pour leur confiance et bravo à tous ceux qui se sont mis en mouvement, chacun à leur mesure, pour rendre le monde meilleur ! »

Ni pleurs ni regrets

Le Vendée Globe du skipper Nordiste Thomas Ruyant s’est arrêté à mi-parcours, au sud de la Nouvelle Zélande. Une infortune de mer, imprévisible, imparable, a brutalement, violemment, mis fin aux rêves du skipper du « Souffle du Nord pour Le Projet Imagine ». La course, la compétition, l’aventure, ont en quelques secondes basculé dans un cauchemardesque épisode de survie. Avec un sang froid et une maîtrise étonnante, Thomas est parvenu à maintenir à flot sur plus de 220 milles un voilier en train de se disloquer sous ses pieds. Sonné, incrédule, Thomas a réussi à ramener à bon port son bateau coupé en deux mercredi dernier, évitant un démâtage annoncé et un sauvetage en haute mer. Avec l’aide de son boat captain et ami Laurent Bourguès, venu en toute urgence le rejoindre, il se plonge depuis dans de fastidieux travaux de consolidation du bateau, sain dérivatif à la déception et à l’amertume. Durant 44 jours seul en mer, Thomas Ruyant s’est affirmé comme un marin complet, un compétiteur acharné, et un homme attachant, simple, honnête. Un homme à l’image des « humbles héros » du Projet Imagine et plus largement de tous ceux qui s’engagent, tous ceux que le collectif fédéré par Le Souffle du Nord souhaitait mettre dans la lumière, et dont Thomas a, avec fierté, porté les couleurs de l’Atlantique au Pacifique. Retour sur un mois et demi d’aventures inattendues…

Le chenal des Sables

Avant même le coup de canon, le Vendée Globe a déployé toute sa magie aux yeux de Thomas Ruyant ; « On ne sort pas indemne de cette descente du chenal des Sables. Cela n’a duré qu’un quart d’heure, mais ces 15 minutes m’ont profondément marqué. Ce n’est pas si souvent que nous marins, sommes confrontés à une telle ferveur populaire. Tout cet amour qui vous arrive par vagues ininterrompues ! J’y ai souvent repensé les jours suivants… »

Dégolfage express

« Puis la course est partie, vite, très vite, avec un dégolfage express. Je me suis tout de suite senti à l’aise. J’étais bien, placé comme je l’espérais, non pas en tête, mais dans le bon peloton, avec des marins du calibre de Jean Le Cam ou Yan Eliès. Le rythme a été difficile à suivre, et les meilleurs bateaux ont commencé à creuser les écarts. J’ai pris la mesure que j’étais en piste pour un tour du monde, et je suis entré dans ma course, bien en phase avec les éléments, vigilants à toujours porter la bonne toile, avec les bons réglages. Cette première partie de course en Atlantique a été très agréable, avec de la vitesse, au contact dans les alizés. »

La réalité du Vendée

« Avec l’entrée dans les 40èmes, on touche à la dure réalité du Vendée Globe. C’est une forme de navigation nouvelle qui a commencé. On cherche en permanence à bien se placer avec les systèmes météos qui nous arrivent par derrière. On n’est plus dans un rythme de transats, mais on vit en fonction des dépressions australes. C’est là que les marins d’expérience comme Dick et Le Cam ont fait merveille. Ils ne font pas d’erreur malgré la fatigue, ont les bons réflexes quand une situation inhabituelle surgit. J’ai beaucoup appris en ce qui me concerne, surtout suite à mes erreurs. La fatigue a commencé à se faire sentir avec l’Océan Indien. On est au taquet, mais autrement. On navigue moins toilé, mais tout aussi vite. On gère l’homme et la machine différemment. »

Le désert de l’Indien

« Cet océan entre Afrique et Australie est un désert, une immensité hostile. On a dû se restreindre à un étroit goulet entre la zone des glaces et les zones de hautes pressions descendues de Madagascar. Le froid s’installe et rend tout séjour sur le pont difficile. J’ai fait mes premières erreurs que j’ai payées cash en milles perdus, et en galère pour réparer. Mais j’ai chaque fois trouvé les solutions, bien aidé par les conseils de Laurent (Bourguès). Lattes, chariot, « mule »… les avaries se sont succédées avec la casse du schnorchel et cette effrayante voie d’eau. Cela a été une épreuve moralement très difficile. J’ai su réparer. Et je suis devenu plus contemplatif. J’avais des nuées d’oiseaux qui me suivaient en permanence, albatros et autres. Le ciel y est incomparable, avec des lumières incroyables sous les fronts. J’étais là où je voulais être. Ma fuite vers le nord m’avait mis dans une position similaire à celle de Jean-Pierre Dick après son passage dans le détroit de Bass. Le Pacifique s’annonçait clément, et j’allais m’y régaler avec un bon angle au vent. A ce moment de la course, je pensais que le plus dur était derrière moi. J’avais surmonté mes avaries, et le Pacifique s’offrait à moi, avec ce cap Horn en point d’orgue… C’est là une chose que je regrette le plus aujourd’hui, la frustration d’être privé de ces grands moments dans le Pacifique. »

Un impact traumatisant

« Puis est survenu ce choc, énorme, qui m’a projeté en plein sommeil sur le pied de mât. Les dégâts me sont apparus immédiatement dans toute leur épouvantable ampleur. Mais ce n’était que les prémices de ce qui m’attendait les heures suivantes. Naviguer avec un bateau brisé, en passe de se désintégrer est traumatisant. Je m’y suis attelé, soutenu par l’idée que je n’étais pas loin des secours. Il me suffisait d’appuyer sur le bouton de ma balise, et l’hélicoptère serait apparu. Mais je ne pouvais me résoudre à abandonner le bateau. Il fallait que je le ramène. J’ai vite vu qu’un énorme coup de vent descendait sur moi. J’ai entamé une course contre la montre, contre la dégradation de mon bateau, et contre l’arrivée de la tempête. J’étais à la cape, à sec de toile, et je me suis rendu compte qu’à cette vitesse, la tempête serait vite sur moi et que mon bateau ne résisterait pas. J’ai renvoyé de la toile, en serrant les fesses car mon gréement était mou. Je risquais le démâtage. Je ne pouvais reprendre de la bastaque au risque de plier davantage le bateau. Le vent est rentré, vite et fort. Avant que je ne comprenne, j’avais 50 noeuds. Mon bateau est parti au lof, car mon système de barre était endommagé. J’avais la balise dans les mains, et j’ai été souvent à quelques millimètres de déclencher l’alerte. Le bateau s’est remis droit à 90 degré du vent. Je suis parti au reaching à plus de 15 noeuds, avec l’avant du bateau plein d’eau. Puis, en arrivant sous les côtes de la Nouvelle Zélande, le vent a molli progressivement, 30, puis 20, puis 15 noeuds. J’ai su que c’était gagné. J’ai respiré, j’ai ouvert les yeux et là, comme un signe venu d’ailleurs, le soleil s’est couché derrière les montagnes néo zélandaises. Quel cadeau ! Un albatros est apparu. Je me suis assis et j’ai appelé ma femme. »

Des homards pour cadeau d’accueil

« Les Coast Guards sont arrivés, un peu en mode cow boy, prêts à sauver le monde. Cela m’a fait sourire car je n’avais plus peur, et je savais le gros du danger derrière moi. Ils sont montés à bord, et Stuart a tout pris en charge. Il m’a dit d’aller dormir, et je ne me suis pas fait prier. A mon réveil, nous étions en approche de Bluff et le soleil se levait. Comme la veille, ce fut un moment de grâce absolument somptueux. On s’est amarré sur un bout de ponton au fin fond d’un port de pêche, un peu perdu et déroutant. J’ai mis pied à terre et ai aperçu un bateau de pêche qui approchait. Il venait vers moi et j’ai craint pour mon bateau endommagé. Je suis monté sur le pont pour surveiller sa manœuvre. Arrivé à quelques mètres, un pêcheur est sorti sur le pont du navire, une vraie tête de pirate. Il m’a regardé, puis a balancé un sac sur le pont. Il a porté deux doigts à sa visière est reparti. J’ai regardé dans le sac, il y avait 9 homards vivants ! Merci les Kiwis ! »

Cette aventure me porte

« Depuis deux ans, je rencontre des tas de gens incroyables, grâce à Fred (Bedos), l’ONG Le Projet Imagine et au Souffle du Nord. Je ne les remercierai jamais assez. Ce sont des années très riches dans ma vie. L’aventure m’a porté et continue de me porter. Je prends toute la mesure aujourd’hui de son caractère unique, de l’impact profond qu’elle a sur un grand nombre de personnes et en particulier sur moi. J’espère en avoir été digne sur ce Vendée Globe… Je tiens à dire MERCI à tous nos supporters qui me soutiennent dans les bons et mauvais moments. MERCI d’avoir organisé ce Ch’ti Haka et pour ce rassemblement aujourd’hui à Dunkerque. Et puis MERCI à tous ceux qui s’engagent pour les autres, c’est une grande fierté de vous représenter. »

Et maintenant…

« Laurent Bourguès est arrivé et nous nous sommes immédiatement mis au travail. Non pas pour réparer, car nous n’en avons ni les outils ni les moyens. Mais pour consolider la plateforme dans le but de pouvoir rejoindre le petit port de Dunedine qui permettra de mettre le bateau en totale sécurité. Nous utilisons tout ce qui nous tombe sous la main, bois, contreplaqué pour renforcer la structure. Une fois là-bas, on y verra plus clair et on envisagera la suite. Je pense, j’espère, regagner la France à la fin du mois, pour fêter les 4 ans de mon fils le 1er janvier… »

Ils ont dit :

Sylvain Derreumaux, Responsable de projet du Souffle du Nord : « L’ambition de l’association Le Souffle du Nord est de dynamiser l’engagement solidaire dans notre région. En participant à ce Vendée Globe, nous voulions fédérer un maximum de forces vives autour d’une aventure exceptionnelle, sportive et solidaire. 180 organisations mécènes et plus de 1000 particuliers ont répondu à cet appel en choisissant de rester dans l’ombre pour offrir toute la visibilité du bateau à l’ONG Projet Imagine. A travers cette course, nos actions, nos événements, notre web série… nous avons inspiré de nombreuses personnes pour qu’elles s’engagent au quotidien pour les autres. Notre 2nd objectif était de contribuer à révéler un talent et sur ce plan là, on peut dire que malgré ses difficultés sur Le Vendée Globe, Thomas Ruyant a démontré d’énormes qualités de marin. Il s’est sorti d’un demi Tour du Monde par la grande porte. Evidemment, c’est dur pour tous de se dire que l’on ne verra pas l’arrivée aux Sables d’Olonne et de constater que notre bateau est sérieusement endommagé. Mais depuis quelques jours, il y a un énorme engouement autour de nous, nous recevons des centaines de messages d’encouragements et nos supporters nous soutiennent, merci à eux car ils nous donnent énormément d’énergie ! Notre Chti Haka a été un succès par exemple. L’histoire du Souffle du Nord continue. Rendez-vous le 11 janvier à Roubaix pour une belle soirée « solidaire » autour de Thomas qui fera son retour pour l’occasion. Il sera temps alors de parler du futur. »

Philippe Barbry, Devred, partenaire : « Nous nous sommes engagés suite à une rencontre avec Frédérique Bedos et Le Projet Imagine. L’ONG Projet Imagine a donné du sens à notre projet d’entreprise. Le bateau et Le Souffle du Nord sont arrivés après et je peux dire que nous avons été transportés par cette aventure maritime bourrée de sens et de valeurs. Thomas a été magnifique. Il incarne un homme qui est beau, qui a fait face aux événements de la vie en partageant ses émotions dans les bons et mauvais moments. Thomas a été extrêmement combatif. Même si la fin de son Vendée Globe a été difficile, Thomas a acquis ses lettres de noblesses. C’est très ambivalent comme sentiment. On aurait voulu aller jusqu’au bout avec lui mais en même temps, cette fin a eu beaucoup de caractère. C’est une belle histoire d’homme. « Le Souffle du Nord pour Le Projet Imagine » est très inspirant pour une entreprise comme Devred. La dynamique mise en place est incroyable. »