6e édition du Salt and Speed : à plus de 60 nœuds ?

A partir de ce lundi et jusqu’au 16 novembre, le site de Salin-de-Giraud, dans les Bouches du Rhône, va être animé par la 6e édition du Salt and Speed. Le quadruple champion du monde de Kitespeed, Alex Caizergues, va tenter de battre son propre record du monde de vitesse, un run de 500 mètres réalisé à la vitesse moyenne ahurissante de 57,98 nœuds (107,3 km/h) sur ce même plan d’eau l’automne dernier, mais aussi essayer de franchir la barre symbolique des 60 nœuds (110 Km/h) et ainsi de se rapprocher du record de vitesse absolu à la voile détenu depuis l’automne 2012 par le multicoque Vestas Sailrocket 2 (65,45 nœuds). Pour cela, le rider provençal espère naturellement trouver la bonne fenêtre météo mais compte également sur une toute nouvelle aile à caissons développée spécifiquement cette année en vue d’un nouveau record. Un record que lui disputera une nouvelle fois l’Américain Rob Douglas, champion du monde en titre. De quoi garantir un maximum de pression, mais aussi et surtout un incroyable spectacle !

Alex, le 13 novembre 2017, vous aviez battu votre précédent record qui remontait à 2013 avec un run à 57,98 noeuds. Comment estimez-vous vos chances de le faire tomber cette année ?

« L’année dernière, nous avions bénéficié de superbes conditions, avec du vent très fort. Je n’avais toutefois pas été dans l’eau au moment où le vent avait été le plus violent. Sur le plan météo, cela nous laisse donc un petit peu de marge de manœuvre. De plus, j’avais fait trois passages à plus de 57 nœuds donc dans ma tête je savais que le record était dans la poche et je n’ai pas été incité à me mettre plus la pression que ça. Forcément, aujourd’hui, tant que je ne verrai pas 58 ou 59 nœuds moyen sur mon GPS, probablement que je ne m’arrêterai pas. Et encore moins si Rob Douglas débarque comme prévu en deuxième partie du Salt and Speed ! Cela va naturellement me mettre la pression mais je ne lâcherai rien car je sais que je peux aller plus vite aujourd’hui qu’il y a un an, notamment en raison de la progression du matériel. »

Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

« On a quelques nouvelles solutions techniques sur lesquelles on a travaillé avec F One, mon sponsor Kite, dont une nouvelle aile à caissons élaborée par Robert Graham. Jusqu’à présent, on était sur des ailes à boudins, c’est-à-dire des ailes de kite classique, à armatures gonflables. On a conçu une 6m², un tout petit peu plus petite, en surface, que l’aile que j’avais l’année dernière pour le record qui était une 6,4m², mais qui, produit autant voire plus de puissance. On a travaillé sur ça parce que depuis 5-6 ans, en course racing, les mecs ne naviguent qu’avec des ailes à caissons qui sont plus efficientes qu’une aile à boudins classique. On teste aujourd’hui ces caissons sur une version d’aile de vitesse. Le point d’interrogation sera sa stabilité dans le vent très fort, chose que je n’ai pas encore pu tester. Je ne sais donc pas exactement comment ça va réagir, ça sera un peu la surprise… J’espère une bonne ! Pour ce qui concerne la planche ? Ce sera la même que l’an passé. »

Quelles sont les limites ?

« Aujourd’hui, on n’a pas de limite en termes de vent. L’année dernière, on avait eu autour de 50-55 nœuds avec des rafales à 60, et je naviguais en 6,4 m². En réalité, les limites sont avant tout liées au matériel car à 60 nœuds, ça commence à être très compliqué de tenir cette taille de toile-là. Je suis en effet obligé de passer en 5 m² aile à boudins. Si ça passe à 65 nœuds, on peut imaginer que je passe en 4 m² mais après ça devient assez délicat sachant que le Mistral est un vent instable, et que c’est encore plus vrai quand il est très fort. Les limites physiques ? A vrai dire, plus que sur la force, c’est dans la tête, sur l’habitude de monter à ces vitesses-là, sur l’endurance, sur la connaissance de son matériel et sur la motivation que ça se joue.»

Dans quelle mesure le fait passer la barre des 60 nœuds est-il envisageable ?

« L’année dernière sur le run où j’atteint ma vitesse max, c’est-à-dire 62,5 nœuds en vitesse de pointe, ça s’est fait sans trop de difficulté. Je n’ai pas eu plus peur que ça car j’étais totalement en contrôle. On peut imaginer que, cette année, si je fais un run avec des vitesses max comprises entre 60 et 63, ça ne va pas être la catastrophe et que, par ricochet, je peux envisager des vitesses moyennes à 60 nœuds surtout que comme je l’ai dit, l’aile à caissons que je vais utiliser cette année sera plus puissante et elle accélèrera plus fort que mon aile à boudins précédente. »

A ces vitesses, quelles sont les plus grosses appréhensions ?

« Je n’ai généralement pas d’appréhension pendant un run en lui-même. En revanche, il y a toute une phase de prise d’élan pour atteindre une vitesse optimale en entrée de run et la façon dont j’arrive à exploiter le vent à ce moment-là qui sont primordiales. Si je prends un départ « bidon », que je ne passe pas la ligne de départ à fond, mon run est assurément bon à jeter et il faut que je le fasse en entier malgré tout (le run complet fait 800 mètres de long), qu’on m’aide à passer dans l’étang d’à côté puis que je remonte jusqu’à la zone de départ, ce qui me fait prendre largement 15 à 20 minutes et me fait prendre le risque de gâcher un bon créneau de vent. »

Que s’est-il passé pour vous depuis votre record il y a un an ?

« Un peu comme l’année précédente, j’ai enchainé un mois et demi d’entraînement en Afrique du Sud, à Capetown. Après cette période hivernale, j’ai participé à l’intégralité de l’Engie Kite Tour, la Coupe de France de Speed Crossing. Une discipline qui est assez proche de la vitesse mais qui se joue en flotte. Cette année, on avait trois étapes autour du littoral français, que j’ai remporté dans ma catégorie, ce qui est plutôt satisfaisant. En août, il y avait le Championnat du Monde de vitesse au Sultanat d’Oman où malheureusement j’ai fini 2e derrière Rob Douglas. On a eu des conditions qui n’étaient pas forcément mes préférées, avec du vent léger à médium. Au bout du compte, on n’a pas beaucoup couru comparé à l’année dernière là où, au même endroit, on avait eu des supers conditions et où j’avais gagné. Parallèlement à tout ça, j’ai fait pas mal de trips photos un peu partout dans le monde. En bref, j’ai passé de nouveau beaucoup de temps sur l’eau. » 

Les cinq grandes dates qui ont marqué votre carrière ?

« – Le 19 avril 2005, je participe à ma première compétition dans le cadre du Mondial du Vent à Leucate. J’en garde un souvenir mitigé car avant le départ de la première course, j’ai cassé toutes mes planches de vitesse que j’avais mis des mois à développer avec mon shaper de l’époque. J’ai donc couru avec des planches que je ne connaissais pas et pas très adaptées à mon gabarit. A l’arrivée, je finis 12e, ce qui, somme toute, n’est pas un si mauvais résultat mais surtout, c’est grâce à cette épreuve que je me dis que c’est vraiment du Kite et de la compétition que j’ai envie de faire dans la vie !

 – Le 17 avril 2006, je remporte ma première compétition à Port-Saint-Louis du Rhône, en l’occurrence l’étape française de la Coupe du Monde PKRA Speed, ce qui me permet d’être sacré, peu après, vice-Champion du Monde PKRA Speed.

– Le 9 septembre 2007, je remporte mon premier titre de Champion du Monde à Walvis Bay, en Namibie. Un moment fort.

– Le 9 octobre 2007, je décroche mon premier record du monde et réalise la troisième meilleure performance de tous les temps sur l’eau. Un truc incroyable !

– Le 12 octobre 2010 en Namibie, je deviens le premier homme à franchir le mur des 100 km/h sur l’eau avec un engin à voile. Pour moi, ça a été un vrai truc de passer cette barre symbolique avec un run à 100,19 km/h, soit 54,10 nœuds. »

Courrier Recommandé s’offre la Rolex Middle Sea Race

L’équipage du JPK 11.80 Courrier Recommandé mené par le yachtman lillois Géry Trentesaux remporte la Rolex Middle Sea Race (609 milles) au classement général toutes classes devant 130 concurrents. Autour de la Sicile au départ et à l’arrivée de Malte, le clan Courrier réalise une nouvelle grande performance au terme d’un peu plus de trois jours de navigation dans des conditions souvent musclées.

« Quelle belle course ! » déclarait hier Géry, l’un des plus grands palmarès français en IRC et dans les compétitions du RORC. « Nous avons toujours été quasiment en tête dans notre classe. Nous avons atteint le détroit de Messine avant notre concurrent le plus coriace. Le vent avait faibli à ce moment mais il a ensuite repris de la force. Au près puis au portant dans une brise qui a atteint les 38 nœuds, nous avons alors creusé l’écart avec jusqu’à 50 milles d’avance sur nos poursuivants. Nous étions rapides et nous avons bien géré les phases de transition en n’hésitant pas notamment à garder notre spi alors que les conditions à certains moments étaient dantesques. » 

Géry était accompagné sur cette Rolex Middle Sea Race des expérimentés navigateurs François Lamiot, Franck Le Gal, Arnaud Aubry, Jean-Pierre Kelbert, Xavier Guéguen et Alexis Loison, tous impressionnés par le touché de barre de leur skipper dans la brise. Chapeau !

Les résultats de la Rolex Middle Sea Race

Dernière ligne droite

Sebastien Marsset, Skipper du Class40 Tohapi sur la Route du Rhum 2018

Sébastien Marsset vient d’en terminer avec une longue et fructueuse session d’entrainement en Bretagne Sud, sous la houlette de « Lorient Grand large ». Le skipper de Campings Tohapi a validé en conditions de course ses nombreux choix techniques de l’été, et c’est le coeur léger qu’il aborde à présent les derniers jours avant son grand départ pour Saint-Malo, et le départ de la 11ème édition de la Route du Rhum. Entre impatience d’en découdre, et envie de faire un beau voyage, le Nantais mesure pleinement sa chance d’avoir, en moins d’une année, pu, et su se donner les moyens de construire un projet sportif crédible, et de partager une aventure humaine rare. Campings Tohapi est attendu le 24 octobre, dernier délai, dans le bassin des concurrents, au pieds des remparts de la Cité corsaire. Derniers sentiments d’un futur solitaire :

Un marin heureux de sa préparation
« En jetant mon dévolu sur le Sabrosa 40 MK2 de François Angoulvant, N°139 de la Class40, je savais qu’il me faudrait beaucoup travailler pour l’adapter à la Route du Rhum » explique Sébastien. « J’ai donc scrupuleusement étudié les statistiques météos de la course, afin de définir avec précision les types de voilures les plus sollicités durant cette course. Tout le travail d’amélioration a ainsi consisté à me doter des voiles les plus performantes dans les types de temps que nous risquons de rencontrer tout au long des 3 542 milles de course. Je dois dire que je suis plutôt satisfait du résultat. Le bateau a beaucoup progressé cette année, aux allures importantes pour ce profil d’épreuve. »

Ne pas se laisser griser…
Une course majuscule attend désormais Campings Tohapi, dans cette Class40 de tous les records, avec pas moins de 53 engagés où l’on dénombre plusieurs skippers internationaux, des femmes et des ténors de la discipline, dotés de bateaux neufs particulièrement performants. « C’est vrai que la Class 40 a effectué ces dernières années un prodigieux bond en avant » poursuit Seb, «  les nouveaux bateaux affichent des vitesses de pointe et moyennes impressionnantes, tutoyant régulièrement les 30 noeuds, soit plus rapides que les multicoques des années 1990… Mais je ne ressens pas de pression particulière par rapport à cette concurrence exacerbée. Je redoute plus la casse matérielle. Il faudra savoir mettre le curseur de la vitesse, de l’engagement et de la performance au bon endroit dès le départ, ne pas se laisser griser par la surenchère inévitable lorsque l’on sera au coude à coude durant les premiers jours. La route vers Pointe à Pître est longue et il importera de savoir « en garder sous le pied », et ne pas brûler trop vite toutes ses cartouches. »

La poésie du grand voyage
« J’emporte pour 17 jours d’avitaillement » ajoute le skipper de Campings Tohapi. Le record de l’épreuve, établi voici 4 ans par l’espagnol Alex Pella, est de 16 jours, 17 heures et 47 minutes (10,79 noeuds de moyenne). Sébastien affiche sa détermination à performer. Au delà du résultat et du sport pur, il préserve cependant une tendresse et une hâte contenue pour la jubilation que procure le voyage, la navigation en solitaire. « Au sortir de la frénésie de Saint Malo qui s’annonce intense, je serai heureux de me retrouver seul aux commandes. J’ai gardé de mes expériences dans la Volvo Ocean Race des souvenirs de moments uniques passés au bout du monde, à contempler des paysages marins inaccessibles. L’arrivée sur l’arc antillais, la vue des premiers ilots, fera partie de ces moments magiques que l’on vient chercher dans cette course. Je demeure sensible à la poésie du voyage, à ce sentiment d’immense indépendance que l’on ressent en mer. »

Revue de presse

CLASS 40 AINA – AYMERIC CHAPPELLIER

Perrine Laffont

https://rmcsport.bfmtv.com/mediaplayer/video/le-tuto-de-perrine-laffont-pour-apprendre-son-nouveau-saut-le-cork-7-1107369.html

Aymeric Chappellier Aïna, Enfance et Avenir

https://www.sudouest.fr/2018/09/22/aina-une-oasis-dans-l-e-desert-son-regard-sur-la-plaisance-5412338-4898.php

Alexis Loison Custo Pol

https://sport.francetvinfo.fr/tout-le-sport/voile-alexis-loison-vieux-briscard-sur-la-solitaire

Romain Rossi Le Souffle du Nord

https://www.francebleu.fr/amp/infos/insolite/romain-rossi-skipper-bizut-de-la-route-du-rhum-venu-du-nord-1539101921?__twitter_impression=true

Le Belem

https://www.nicematin.com/vie-locale/le-superbe-voilier-le-belem-fait-escale-a-nice-jusqua-lundi-et-vous-pouvez-le-visiter-266509

Generali Sport

https://www.franceinter.fr/emissions/grand-angle/grand-angle-27-septembre-2018

Olivia Epoupa

https://www.basketeurope.com/livenews-fr/ffbb/440790/video-linterview-de-olivia-epoupa-meneuse-de-jeu-de-lequipe-de-france/

Sébastien Marsset, Campings Tohapi

https://www.letelegramme.fr/voile/route-du-rhum/skippers/route-du-rhum-sebastien-marsset-camping-tohapi-28-09-2018-12098506.php

J Composites

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/les-sables-dolonne-85100/le-nautisme-sablais-sous-grand-pavois-5998133

Solidaires En Peloton – ARSEP

https://www.ouest-france.fr/bretagne/saint-malo-35400/thibault-vauchel-camus-arsep-un-skipper-battant-et-communicant-5971396