Défi relevé avec succès pour Matthieu Girolet

Le kitesurfer montpelliérain, Matthieu Girolet, a bouclé hier, à Nice, son inédit Tour de France sur un kitefoil. C’est une première mondiale ! Le rider a parcouru 2401 kilomètres depuis son départ de Dunkerque le 22 mai. Sur une planche équipé d’un grand foil, propulsé par une aile, le navigateur, son équipe logistique, un bateau à moteur d’assistance et un camping-car, a effectué 24 étapes afin d’arriver en baie des Anges le long de la célèbre promenade des Anglais. Le KitefoilAroundFrance aura été en adéquation avec les attentes de Matthieu Girolet qui avait pour ambition, au-delà de boucler la boucle, de tracer une trajectoire pure au fil des éléments météorologiques et sans contrainte. Contrat rempli !

« Je suis très, très content d’avoir réussi ce Tour de France en Kitefoil que j’ai imaginé avec mon équipe. » déclare Matthieu Girolet. « Je trouve que c’est vraiment chouette, au-delà du côté inédit de ce défi, d’avoir taillé ce challenge à notre image avec la manière et le résultat. Nous avons été intègres du début à la fin en se donnant des règles simples comme repartir toujours du point où nous nous étions arrêtés. Nous avons construit ce tour de France autour d’un canevas efficace, basique. »

« Le kitefoil est un support extraordinaire qui permet de naviguer comme sur un bateau dans la beauté du geste et avec des trajectoires pures tout en tirant les bons bords évidemment ! Ce support est riche car il permet de naviguer de différentes façons. Il ouvre le champ des possibles et me donne envie de mettre en place de nouvelles aventures dans le futur. »

« Paradoxalement, les deux premières parties du Tour de France, la Manche et l’Atlantique, sont des miroirs. La première, nous n’avons pas réussi à faire de grandes étapes mais il fallait être opportuniste et bien analyser la météo. La deuxième, nous avons réussi à aligner des étapes à plus de 100 milles soit 7 à 8 heures de navigation. Enfin, la Med a été plus rapide, plus courte. J’ai beaucoup aimé notre autonomie sur l’eau et à terre. Nous avions bien préparé notre affaire en logistique et physiquement. Merci à mon équipe, nos cuistots, nos pilotes sur l’eau, mes partenaires. Ce Tour de France en Kitefoil est une réussite collective. » 

Un Tour de France inédit en Kitefoil pour Matthieu Girolet

Après dix années de course au large, Matthieu Girolet se lance un nouveau défi. Une aventure humaine totalement inédite : le KitefoilAroundFrance, un tour de France en Kitefoil, de Dunkerque à Nice. Un voyage au long cours, dans un format expédition (six semaines pour plus de 5000 kilomètres de navigation) mais dans sa vision la plus moderne et la plus exigeante, en « style alpin » diraient les alpinistes, avec un objectif : progresser vite et avec légèreté. Un projet audacieux autant que novateur, avec la plus moderne des technologies et en totale immersion dans le milieu naturel, pour lequel il se prépare depuis plus d’un an déjà. Un projet dont le coup d’envoi est programmé le 22 mai prochain à Dunkerque !

Certains destins sont taillés pour les défis. Le parcours de Matthieu Girolet compte parmi ces belles histoires car le succès, quel qu’il soit, ne lui sert qu’à regarder plus loin vers de nouvelles aventures, de  nouvelles sensations. « Après dix ans de course au large, trois sur le circuit des Mini 6.50 puis sept sur le circuit exigeant des Figaro Bénéteau, l’idée a germé de mixer mon expérience de coureur au large avec les étonnantes possibilités du Kitefoil. C’est ainsi qu’est né le projet du kitefoilaroundFrance », explique le Méditerranéen qui a vite abandonné son costume de dirigeant d’entreprise du secteur bancaire pour filer à l’assaut des cimes ou taquiner la ligne d’horizon. « C’est motivant de tenter des nouveaux trucs », détaille-t-il, bien conscient que voler est la navigation de demain et que le foil est son outil. «La légèreté du kitefoil permet d’en prendre le meilleur en s’extrayant des contraintes techniques et financières inhérentes aux supports plus lourds. D’en garder l’essence, au service d’une aventure humaine », ajoute Matthieu Girolet, bien décidé à faire franchir un nouveau pas à cette discipline neuve et à emmener l’outil kite, jusque là beaucoup cantonné en sport de plage, au large, sur de vraies navigations. « L’idée, c’est de réaliser entre 50 milles en moyenne par jour, de Dunkerque à Nice (Dunkerque – Bayonne, liaison par la route, Perpignan – Nice), soit un total de plus de 5000 kilomètres et six semaines de navigation », détaille le kitefoiler dont le projet révèle une multitude de facettes innovantes, dans un format d’expédition, comme en alpinisme.

Une vraie tentative
« L’objectif de ce voyage au long cours est de faire une belle trace, à la fois légère et rapide. L’enjeu n’est pas la performance, mais celui d’un résultat épuré. Un peu comme à ski, en pente raide, où le challenge n’est pas d’aller le plus vite possible en bas mais d’utiliser au mieux ce qu’offrent le relief et les conditions pour réaliser la plus belle ligne », note l’ancien coureur au large, bien conscient que dans ce contexte, la plus grande difficulté est d’utiliser ses compétences et d’en développer de nouvelles pour résoudre l’ensemble des problématiques complexes auxquelles on est confronté lorsque l’on défriche de nouveaux horizons. « C’est la raison pour laquelle nous avons particulièrement soigné la préparation », souligne Matthieu qui s’est entraîné dur, à la fois sur l’eau et physiquement avec l’aide d’un préparateur et le soutien du CREPS de Montpellier, et qui n’a pas laissé beaucoup de place au hasard depuis un an. « En juin 2017, nous avons réalisé une répétition à blanc sur une période de 15 jours consécutifs afin de lever les lièvres sur tout ce qui concerne la sécurité, la logistique, les axes d’entraînement… Cela m’a permis ensuite d’orienter mes choix dans la manière de construire mon équipe, de décider de mon matériel. Nous nous sommes également rendus en Manche et en Bretagne afin de prendre des repères sur l’ensemble des points durs du parcours, comme le Raz Blanchard ou Ouessant, par exemple », relate l’Occitan qui a donc fait en sorte de peser chaque élément au plus juste, même s’il demeure, naturellement, encore beaucoup d’inconnues dans un tel projet. « C’est précisément ce qui est excitant », note Matthieu qui va se trouver confronté à deux problématiques principales. D’une part, réussir à gérer son effort physique dans la durée et, d’autre part, accepter de voir le tempo donné par la météo.

La météo maître du temps
« En kitefoil, on peut naviguer dans quasiment toutes les conditions (de 7 à 30 nœuds), mais c’est naturellement le vent, les courants et les marées qui dicteront la progression. Il faudra réussir à se montrer malin pour en tirer le meilleur parti. C’est un jeu qui promet d’être intéressant », assure l’athlète qui prévoit de naviguer quatre heures par jour. « Nous sommes partis sur un nombre d’heures effectives mais l’idée est de progresser de la plus belle manière possible. Evoluer sur une mer plate dans 15 nœuds de vent ne coûte pas très cher en énergie, ce qui n’est pas cas de naviguer dans 25 nœuds avec de la houle et des vagues. Le but, comme en course au large, sera d’éviter de se mettre dans le rouge. De bien doser », souligne Matthieu Girolet dont l’un des prérequis pour ce projet d’envergure était (et reste) de progresser en autonomie , accompagné de sa petite équipe (un semi rigide d’assistance et un camping-car à l’étape). « Il n’y a aucune prétention dans cette aventure mais simplement l’envie de voir jusqu’où le foil, la plus moderne des technologies dans sa version la plus dépouillée, peut aller », termine Matthieu Girolet pour qui, assurément, Light is Beautiful.