En rouge au Grand Bo !

A la veille du temps fort Français de cette importante saison Olympique, l’étape de coupe du Monde de biathlon du Grand Bornand (16-19 décembre), c’est un Emilien Jacquelin mesurément satisfait, mais confiant en sa méthode, qui a rallié dès la fin des épreuves de Hochfilzen (Autriche), son domicile de Villard de Lans. Deux jours de repos et d’entretien physique l’y attendent, avant de rejoindre Annecy et le seul rendez-vous français de la Coupe du Monde. Emilien y portera avec fierté le maillot rouge du leader de la poursuite. Il ambitionne surtout d’y conquérir de haute lutte le prestigieux maillot jaune de leader du classement général, où il occupe, au terme de trois « Events », une flatteuse deuxième place, à 7 points du leader, le Suédois Sebastian Samuelson. Son début de saison, marquée par 3 podiums individuels dont deux deuxièmes places, n’est rien moins que surprenant, de la part d’un athlète dont à la fin de l’été, on doutait encore de sa capacité à seulement prendre part à la compétition, suite à cette grave fracture au poignet gauche. Jacquelin et sa force mentale hors du commun, s’est contre toute attente, appuyé sur ce coup du sort pour pousser encore plus loin la remise en cause fondamentale de ses pratiques, de ses approches physiques et techniques d’une discipline intolérante à toute improvisation. « Je suis toujours en chantier » avoue-t’il avec ce clin d’oeil malicieux du champion lucide sur les choses de la vie. « Les travaux continuent… »

 

C’est en montant de nouveau sur la deuxième marche du podium, celui du relais de Hochfilzen avec l’équipe de France, qu’Emilien tourne la page des trois premiers grands événements de sa saison. Une saison lancée d’admirable manière, si l’on considère l’abîme dans lequel sa grave blessure au poignet l’avait, il y a quelques mois seulement, précipité. 35ème lors de l’Individuel d’Oestersund, Emilien n’a depuis jamais raté une seule cérémonie des fleurs, se classant toujours parmi les 6 meilleurs en Suède et en Autriche. Une constance, une régularité au plus haut niveau qui le conforte dans la voie choisie, contrainte et forcée par la blessure, celle d’une patiente reconstruction de sa discipline. « J’aspire à devenir un  biathlète de plus en plus complet » précise le Villardien. « J’essaie de varier les méthodes, de me doter de plusieurs cordes à mon arc, afin d’être en mesure, quelles que soient les circonstances de courses, de disposer d’une solution. Pour l’heure, je m’applique à poser mon tir par exemple. Je n’ai pas encore eu l’opportunité d’appliquer mon tir rapide. Mais je suis heureux de ma régularité. Cela paie au classement général et je ne mets pas de pression quant à une éventuelle victoire. J’ai depuis longtemps accepté cette situation de tension à cause de mon poignet. Je cherche le relâchement, et c’est difficile. Cela me fortifie mentalement, et curieusement, je me sens plus fort depuis la blessure. D’abord me reconstruire, en espérant que le corps suive. »

 

Rapide sur les skis, Emilien ne se sent pourtant pas encore au maximum de sa forme. L’étape du Grand Bornand a naturellement été cochée de longue date. « J’aurai la fierté d’y porter le dossard rouge. C’est un temps fort de la saison pour nous Français. La concurrence est plus acérée que jamais et on voit nombre d’athlètes, Allemands, Suédois, et bien sûr Norvégiens mais aussi au sein de l’équipe de France, qui montent en puissance. Il y aura pour nous une motivation, une envie particulière de briller devant notre public, et de communier avec lui. »

 

Saison 2021 -2022

 

Oestersund :

Sprint : 4ème

Sprint : 2ème

Poursuite : 3ème

Relais : 2ème

 

Hochfilzen

Sprint : 6ème

Poursuite : 2ème

Relais : 2ème