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Le Belem dans les starting-blocks à La Rochelle

mars, 11Belem...

Après un chantier d’hivernage mené avec efficacité à La Pallice, qui a notamment permis les inspections annuelles et la restauration du mât de misaine ainsi que du plateau de hune, le trois-mâts Belem a retrouvé le bassin des chalutiers de La Rochelle depuis début mars. Il ouvrira ses ponts au public les 15,16, 22, 23, 29 et 30 mars. Les élèves des écoles rochelaises auront aussi l’opportunité de visiter le monument historique avant son départ prévu le 1er avril, début de sa grande saison de navigation. Informations pratiques :

  •  Dates des visites : week-ends des 15-16 mars, 22-23 mars et 29-30 mars 2025, de 10h à 17h30.
  •  Lieu : Bassin des Chalutiers, La Rochelle.
  •  Tarifs : 8€ pour les adultes, 4€ pour les enfants de 6 à 12 ans, gratuit pour les moins de 6 ans.
  •  Réservation : Réservation dès maintenant : Visiter le Belem ou à quai les jours de visites

Au cours de l’année 2025, le Belem participera à huit grands rassemblements nautiques en 2025, parmi lesquels : Salon Nautique d’Arcachon, Débord de Loire à Nantes, Millénaire de Caen, Tall Ships Races au Havre, Dunkerque et Aberdeen, Hanse Sail Rostock, Sail Bremerhaven et Sail Amsterdam, Escale à Calais.

Julia Simon, de nouveau reine des Mondiaux à Lenzerheide : « J’ai fait mon biathlon »

février, 27Julia Simon...

Imperméable aux qualificatifs les plus élogieux venus saluer ses récentes performances, Julia Simon se remet doucement, méthodiquement des intenses émotions, tant physiologiques que psychologiques des derniers championnats du monde disputés la semaine dernière à Lenzerheide en Suisse. La Beaufortaine, déjà symboliquement déclarée reine des Mondiaux l’an passé à Nove Mesto (Rép. Tchèque), se présentait cette année nimbée d’incertitude, après un début de saison en pointillés. Elle repart avec une nouvelle quadruple couronne mondiale, quatre médailles d’or dont une particulièrement chère à son coeur, celle de l’Individuel qui lui avait échappé l’an passé, sur ce format si exigeant. Elle franchit une nouvelle étape dans la hiérarchie mondiale des athlètes les plus sacrées sur des championnats du monde, avec désormais 13 médailles dont 10 en or, qui la placent à égalité pour la cinquième place des biathlètes féminines les plus titrées, à quelques longueurs de la légende Norvégienne Marte Olsbu-Roiseland.

Retrouver le naturel…
Actuellement 4ème de la Coupe du Monde, et dans le haut des classements des différents formats du biathlon, c’est pourtant sur la pointe des skis que Julia se présentait au départ de ces championnats du monde avec en tête un seul mot d’ordre, « simplicité ». Ou comment évacuer d’emblée la pression héritée de Mondiaux stratosphériques réalisés l’an passé, couronnés déjà de quatre titres. « Lenzerheide constituait bien l’objectif prioritaire de ma saison » avoue-t’elle. « Je me suis préparée de manière idéale aux Saisies, et la forme physique est revenue au bon moment. J’ai senti que j’avais la condition pour jouer devant. Cela met en confiance pour le tir et les bonnes sensations se sont enchainées. Le biathlon est un tout, un indissociable ensemble. Il me fallait retrouver mon naturel, faire « mon »  biathlon. »

Régularité au plus haut niveau
4 titres en 2024, et 4 titres en 2025. Julia écrase les bilans. Elle est désormais titrée sur tous les formats dont l’Individuel. « Ce n’est pas mon format favori, celui pour lequel je ne me sens pas taillée, et je ressens une grande fierté pour ce titre et pour mon bilan sur ces deux saisons. Il témoigne de ma régularité, de ma consistance au plus haut niveau. »

Surfer sur cette dynamique
Si Julia termine ces championnats du monde sur les genoux, elle conserve cependant intacte son envie de performer sur la fin de saison. Trois grands rendez-vous l’attendent dans le cadre de la Coupe du monde le mois prochain, à commencer dès le 6 mars prochain par Nove Mesto en République Tchèque. « J’ai quelques jours pour récupérer, refaire de l’énergie. Il me faut rester moi-même, simple et naturelle. Je veux m’appuyer sur ma forme actuelle et sur mon capital confiance pour terminer cette saison en beauté. Je suis en tout cas fière d’être au niveau des championnes que j’admirais plus jeune… »

La Course des Caps – Boulogne sur Mer – Banque Populaire du Nord : Un événement d’envergure se prépare à Boulogne-sur-Mer

février, 27Course des Caps...
Départ de la Guyader Bermudes 1000 Race 2023 à Brest, photographié par Jean-Louis Carli de l’agence Aléa.

Du 24 juin au 6 juillet 2025, dans désormais moins de cinq mois, Boulogne-sur-Mer vibrera au rythme de La Course des Caps – Boulogne sur Mer – Banque Populaire du Nord. Cet événement nautique majeur, orchestré par Sea to See et intégré au calendrier IMOCA, promet une semaine d’animations, de rencontres et de performances spectaculaires autour de la course au large. Véritable rendez-vous incontournable pour les amateurs de voile et les passionnés de sport, cette compétition réunira certains des meilleurs skippers du moment parmi lesquels les marins du Top 10 du Vendée Globe, prêts à s’affronter sur un parcours exigeant et palpitant autour des îles Britanniques. En sillonnant trois mers – la Mer du Nord, l’Atlantique Nord et la Manche – ils navigueront alors autour de plus de 6000 îles, avec un passage emblématique par la latitude 60° Nord. Mais au-delà de la performance sportive, cet événement s’inscrira dans une dynamique plus large de valorisation du patrimoine maritime de la région et de sensibilisation aux enjeux environnementaux liés à l’océan.  Dès le 24 juin, le quai des Paquebots se transformera en un village d’environ 20 000 m², un lieu où les amateurs de voile et simples curieux pourront plonger dans l’univers des monocoques de 60 pieds. 

Au-delà du spectacle en mer, l’événement offrira une expérience immersive à terre. Pensé comme un lieu de découverte et de partage, le village proposera une plongée captivante dans l’univers de la voile et du milieu maritime, à travers diverses animations proposées pour le grand public par nos partenaires : la région Hauts-de-France, la Communauté d’agglomération du Boulonnais ainsi que la Banque Populaire du Nord, acteur majeur de la voile depuis 30 ans. Un engagement pleinement assumé par l’enseigne, comme le souligne Nicolas Poughon dirigeant de la Banque Populaire du Nord : « Nous sommes très fiers de soutenir et d’associer notre nom à la Course des Caps Boulogne-sur-Mer Banque Populaire du Nord. Cet événement sportif d’envergure, en parfaite cohérence avec les engagements historiques de la Banque pour le monde de la voile et nos engagements autour de l’eau et de sa préservation, sera un magnifique coup de projecteur sur notre région et son littoral qui sont eux aussi au cœur de nos ambitions d’accompagnement territoriaux. De nombreuses animations grand public seront proposées sur le stand de la Banque autour du monde de la voile et de la préservation de la ressource eau. » Dans cette même dynamique, de nombreuses expériences éducatives seront également au programme, notamment autour de la science et de la biodiversité, afin de sensibiliser le public aux enjeux environnementaux du milieu maritime. L’événement proposera ainsi un équilibre entre performance sportive et transmission des savoirs, avec un programme rythmé par des temps forts incontournables. Le 27 juin sera une journée à ne pas manquer avec les runs de vitesse en rade. Ces courses spectaculaires mettront en scène les IMOCA, véritables « Formules 1 des mers » aux vitesses impressionnantes, offrant ainsi un spectacle époustouflant à observer depuis toute la côte. Le grand départ de la course aura lieu le 29 juin, et l’arrivée des premiers IMOCA est attendue pour le 6 juillet.

Une infrastructure moderne au service de l’événement

La Communauté d’Agglomération du Boulonnais installe un nouveau ponton le long du quai des Paquebots, qui contribuera au développement du port de plaisance de Boulogne-sur-Mer. Les travaux, débutés en janvier, avancent selon un calendrier rigoureux afin d’assurer une mise en service en mai. Conçue pour offrir des conditions optimales d’accueil, cette nouvelle installation pourra recevoir quinze IMOCA et jusqu’à 1 500 spectateurs, grâce à un espace de circulation garantissant fluidité et sécurité. La Course des Caps Boulogne sur Mer – Banque Populaire du Nord inaugurera ainsi ce dispositif, marquant une étape essentielle dans la modernisation du port et des équipements nautiques de Boulogne-sur-Mer. Par ailleurs, un kit pédagogique réalisé en partenariat avec Nausicaá et la Communauté d’Agglomération du Boulonnais est d’ores et déjà disponible sur le site internet de la course. Il permettra aux élèves du primaire de suivre l’événement dès février et de visiter les pontons pendant la semaine du village.

Une ambition affirmée pour Boulogne-sur-Mer

Frédéric Cuvillier, Maire de Boulogne-sur-Mer et Président de la Communauté d’Agglomération du Boulonnais, souligne : « La ville se prépare à accueillir un événement nautique majeur avec La Course des Caps – Banque Populaire du Nord, orchestrée par Sea to See, qui se déroulera du 24 juin au 6 juillet 2025. Grâce à leur expertise et leur volonté affirmée, cette compétition, intégrée au calendrier IMOCA, va venir renforcer l’identité maritime de la ville. Pour accompagner cette dynamique et garantir des conditions idéales aux skippers et à leurs équipes, un vaste projet d’aménagement a été lancé : la construction d’un quai flottant de 336 mètres de long et de quatre mètres de large, pensé pour répondre aux exigences des compétitions internationales et dynamiser les activités nautiques sur notre territoire. » Avec cette nouvelle édition de La Course des Caps Boulogne-sur-Mer Banque Populaire du Nord confirme son engagement en faveur de la voile et sa place de choix dans le monde de la course au large.

Passion OCEAN

février, 14BLOG...

Passion métier avec le boss de notre Agence et un passage dans la chronique France Inter de José-Manuel Lamarque.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/chroniques-littorales/chroniques-littorales-du-vendredi-14-fevrier-2025-7270546?fbclid=IwY2xjawIcVLlleHRuA2FlbQIxMQABHaEZCUCPAwq61EK0sf5xxcVPvRj_IT9K8JPgv4wXIh6viQrgeF29PC9bSw_aem_LYhJZDbwjFGiz7BiJk_-Fw

Photo Vincent Curutchet

Le Belem en chantier d’hiver

février, 7Belem...

Pour naviguer, le Belem doit être en forme. Chaque année entre novembre et mars, le trois-mâts français, armé par la Fondation Belem Caisse d’Epargne, est bichonné par son équipage afin d’être au mieux pour la saison de navigation. Il est actuellement au Port Atlantique de la Pallice où quelques travaux de maintenance et fiabilisation sont en cours. Il sera remâté le 17 février puis rejoindra le bassin des chalutiers début mars pour débuter à la mi-mars des visites pour tous et scolaires puis reprendre la mer début avril pour un premier séjour de navigation au départ et à l’arrivée de la Rochelle.

Thomas Perrin, second capitaine : « Après une première phase de légers travaux au bassin des chalutiers, le navire a été déplacé au Port Atlantique de La Pallice pour des opérations plus importantes. Sur place, nous avons démonté le gréement courant : 22 voiles, 250 poulies, et plusieurs kilomètres de cordages. Les voiles ont été envoyées chez des maîtres voiliers à Noirmoutier pour des restaurations. Nous avons ensuite démonté partiellement le mât de misaine pour accéder à sa partie haute, une pièce de 2,4 tonnes. Cela nous a permis de retirer et restaurer le plateau de hune, élément crucial qui relie le bas-mât et le haut-mât tout en supportant la pression des haubans. Ce chantier a mobilisé nos charpentiers et des experts externes. Le reste de l’équipage s’est consacré au matelotage : préparation des câbles, goudronnage, peinture, et réparation des parties abîmées du gréement dormant. Parallèlement, les vergues ont été envoyées en entretien pour un sablage et des réparations avant leur réinstallation. Une fois le plateau de hune restauré et le gréement remonté, le Belem pourra retourner au bassin des chalutiers. Cet hivernage permet également de passer les inspections annuelles de sécurité, comme le contrôle des appareils radio, des équipements anti-incendie, des extincteurs etc. »

Julia Simon, sans fard ni esbrouffe !

février, 5Julia Simon...

Le biathlon, rien que le biathlon mais tout le biathlon. A la veille des championnats du monde de Lenzerheide en Suisse, du 12 au 23 février prochains, la savoyarde Julia Simon  poursuit la lente et méticuleuse construction de cette alchimie unique qui est l’essence de son sport, ce mélange d’optimisation physique et d’excellence mentale, pour allier performance à ski, et précision derrière la carabine. Actuellement 4ème de la Coupe du Monde, et deuxième tricolore après l’étape d’Antholz – Anterselva, la native d’Albertville vient de rajouter cet ingrédient souvent essentiel et décisif dans la quête de résultats au plus haut niveau, le plaisir. Elle avait l’an passé éclaboussé de toute sa classe les Mondiaux de Nové Mesto, remportant 4 titres dont deux médailles d’Or individuelles. La barre est haute pour retrouver ce niveau de performance, mais Julia est plus que jamais habitée de cette même rage de vaincre qui l’a l’an passé portée sur les plus hautes marches des podiums.

Le goût de l’effort.
D’une nature profondément ancrée dans les valeurs de la terre, et de ses Alpes natales, Julia chérit et entretient le goût de l’effort et du dépassement de soi. La hargne, la bagarre, la confrontation au contact est souvent son carburant pour forcer les décisions. Si la pratique du ski, Alpin puis de fond, s’est vite imposée comme une évidence au sein de son club des Saisies, le tir lui est venu par amusement, par jeu. « Une révélation » avoue t’elle, « Surtout en position debout, où j’ai très tôt montré de grandes facilités et un tir très naturel. »  Loin de ses montagnes, peut-être aurait elle pratiqué l’athlétisme qui l’inspire. L’effort, encore et toujours. Le fond devient son terrain d’expression, qui la pousse à explorer ses limites.

Pilier de l’équipe de France
La France est, avec la Norvège, une des nations phares du biathlon. Et les féminines de briller particulièrement grâce à un renouveau perpétuel de ses cadres. Julia est ainsi une des locomotives de l’équipe tricolore, bien consciente de l’extraordinaire émulation qui propulse chaque année de nouveaux talents au firmament de l’équipe. A 28 ans, Julia se sent en maitrise de son art et compte bien atteindre son paroxysme à l’occasion des prochains Jeux Olympiques, en 2026 en Italie. « Je sais ce qui fonctionne, comment aligner mes planètes entre tir et condition physique. J’ai désormais une bonne dose d’expérience dans la gestion des courses, du stress, de la pression. Il me faut juste savoir être moi-même, en constance. »

L’équilibre entre sport et travail du bois.
« J’ai fait très tôt le choix du biathlon, dès le lycée où peu de matière m’intéressait. Issue d’une famille d’agriculteurs, et à l’heure des choix de filière, j’ai très vite ressenti une appétence, un intérêt pour la menuiserie et le travail du bois. J’ai donc fait un CAP et je découvre depuis les vertus apaisantes du travail de cette manière. J’y apprends la patience, le goût du travail bien fait. Je suis engagée auprès du fonds de dotation ONF agir pour la forêt. C’est aussi le parfait dérivatif qui m’extraie totalement de l’omniprésence du biathlon. En ferai-je mon métier ? C’est à voir, car le biathlon m’a aussi fait découvrir le monde. J’ai envie de communiquer, de partager. Le sport féminin doit prendre toute sa place dans la société, et j’aimerai m’y engager… »

Une ambition intacte.
« Oui, je veux toujours plus. Je n’ai pas le sentiment d’être rassasiée de titres. J’ai toujours envie de grandir et de découvrir. Je veux renouveler ces expériences de biathlon complet, bien réalisé, en maitrise. C’est pour cela que je travaille et que je m’accroche dans les moments de doute. »

En bref :
Né le : 09 octobre 1996, à Albertville
12 victoires individuelles
1 gros globe (2022 / 2023)
5 petits globes (Relais dames 2023 / 2024, poursuite, mass start, relais mixte, relais dames 2022/2023)

Redonner de la joie aux amputés : c’est l’objet du partenariat entre l’association Lames de Joie et le centre de rééducation IRMA

janvier, 29IMPACT...

Valenton, Val-de-Marne – À l’Institut Robert Merle d’Aubigné (IRMA), un centre de rééducation spécialisé, une initiative bouleverse le quotidien des patients amputés. Depuis cinq ans, un partenariat avec l’association nordiste Lames de Joie permet de prêter gratuitement des lames de course en carbone à toute personne en situation de handicap pratiquant un sport. Un projet qui redonne mobilité, confiance et joie, mais qui soulève aussi des questions sur l’accessibilité de ces équipements.

Des prothèses adaptées, mais inaccessibles pour beaucoup

Les lames de course, ces prothèses courbées emblématiques des athlètes paralympiques, ne sont pas de simples accessoires. Elles offrent la possibilité de courir, de pratiquer des activités physiques et de retrouver une part d’autonomie. Cependant, leur coût élevé – entre 5 000 et 10 000 euros par lame – les rend inaccessibles pour de nombreux patients. « Les lames de course ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale », déplore Manon Margat, orthoprothésiste au centre de rééducation IRMA. « Pour de nombreuses familles, déjà confrontées à des charges financières et administratives importantes, c’est un investissement insurmontable, d’autant plus qu’il faut remplacer ces prothèses tous les six mois pour suivre la croissance des enfants. »

La solution est venue d’un congrès scientifique. « Lors de l’événement annuel des orthoprothésistes ISPO-France, nous avons découvert l’association Lames de Joie. Leur démarche nous a immédiatement séduits », confie Manon Margat. Depuis cinq ans, le partenariat permet de prêter gratuitement des lames aux patients du centre de rééducation, sans distinction de revenus ni demande de caution. La seule condition : s’engager dans une activité sportive. « Ce prêt, accessible à tous, sans distinction de revenus, rétablit une forme d’égalité. Il permet à des patients de renouer avec le sport, tout en favorisant leur santé physique et mentale. Chaque année, grâce à ce partenariat, une vingtaine de lames sont prêtées à des enfants et, depuis un an et demi, à des adultes », souligne Manon Margat.

Une sélection réfléchie pour maximiser l’impact

L’attribution des lames repose sur une évaluation minutieuse. « Tous les patients rêvent d’avoir une lame de course, mais peu en font un usage réel », précise Manon Margat. Les équipes médicales étudient chaque dossier pour s’assurer que l’équipement sera pleinement exploité. « Chez les adultes, reprendre une activité physique après une amputation peut s’avérer complexe, surtout si le sport n’était pas une habitude avant. Pour les enfants, c’est différent. L’accessibilité de ces lames de course représente un vrai enjeu. Beaucoup se voient interdire la pratique sportive à l’école par des certificats d’inaptitude et sont encore moins nombreux à participer à des sports extrascolaires. Pourtant, l’activité physique est essentielle, tant pour leur développement physique que mental », souligne l’orthoprothésiste.
Lames de Joie accompagne les enfants tout au long de leur croissance grâce à un modèle de prêt innovant. « Quand une lame devient trop petite, elle est remise en état et prêtée à un autre enfant. C’est un cycle vertueux qui maximise l’utilisation de ces prothèses coûteuses », ajoute Manon Margat.

Une nouvelle vie pour les bénéficiaires

Samou, 32 ans, témoigne de l’impact transformateur de cette initiative. « En 2013, à l’âge de 21 ans, j’ai perdu mes deux jambes à la suite d’une tentative de suicide sur une ligne de RER. » Après ce drame, il a rejoint le centre de rééducation IRMA. « Avant cela, j’étais sportif, mais après mon amputation, courir était devenu un rêve inaccessible, surtout à cause du coût des prothèses. Je n’avais pas couru depuis dix ans. Grâce à l’IRMA et à Lames de Joie, j’ai pu retrouver cette activité. »

S’adapter à ces lames n’a toutefois pas été instantané. « Il m’a fallu environ un mois et demi pour apprendre à les utiliser, avec l’aide précieuse d’un éducateur sportif du centre, lors de séances hebdomadaires », explique Samou. Ce retour à la course lui a donné une nouvelle dynamique dans sa vie personnelle et familiale : « Cela m’a permis de redécouvrir des sensations bien différentes de celles du sport en fauteuil. J’ai vraiment pu me reconnecter avec mon corps. Le plus grand cadeau, c’est aussi et surtout de pouvoir partager des moments avec ma fille de 5 ans. Avant, je la regardais jouer à chat avec sa mère ou ses oncles. Maintenant, je peux courir avec elle, la suivre dans ses activités. Ce sont des instants précieux, irremplaçables. »

Changer le regard sur le handicap

Contrairement aux prothèses classiques souvent conçues pour être discrètes, les lames de course sont visibles et suscitent la curiosité. « Il y a 15 ans, les prothèses étaient souvent dissimulées sous de la mousse pour masquer les tubes. Aujourd’hui, les matériaux colorés et les designs modernes permettent de les afficher fièrement. Les patients n’hésitent plus à porter des vêtements courts, ce qui participe à une meilleure acceptation du handicap », explique Manon Margat. Samou partage cet avis et souligne l’effet positif de cette évolution. « Quand je cours, les gens s’arrêtent, posent des questions et découvrent une autre facette du handicap. Cela montre que, tout comme les valides, nous pouvons pratiquer un sport et vivre pleinement. Ces instants rétablissent une forme d’égalité. »

Au-delà du regard extérieur, l’initiative de Lames de Joie aide également les personnes handicapées à changer leur propre perception d’elles-mêmes. « Reprendre le sport, c’est regagner de l’autonomie, retrouver confiance en soi, et se sentir bien dans son corps comme dans sa tête. Cette fierté personnelle finit par influer sur la manière dont les autres nous perçoivent », ajoute Samou.

Samou insiste aussi sur l’importance des rôles modèles, indispensables pour redonner de l’espoir aux jeunes amputés. « Après mon accident, j’étais envahi par des incertitudes : pourrais-je retravailler ? Vivre normalement ? À l’époque, je ne connaissais personne en situation de handicap, et j’étais perdu ». Aujourd’hui, Samou, devenu ludothécaire et très investi dans le monde associatif, participe chaque année à une journée sportive organisée par l’IRMA et Lames de Joie. « Mon objectif est de montrer aux enfants amputés qu’il est possible d’être actif, heureux et de se projeter dans l’avenir. C’est essentiel. »

Cet engagement est également porté par les deux ambassadeurs de l’association : Alexis Hanquinquant, champion paralympique, et Pierre-Antoine Baele, finaliste dans la même discipline. Leur parcours illustre qu’un avenir plein d’espoir est possible, quelles que soient les difficultés rencontrées.

Aere perennius !

janvier, 26Ruyant...

Il l’a fait ! Le skipper Britannique de VULNERABLE Sam Goodchild, bizut de ce 10ème Vendée Globe, est parvenu à ramener à bon port, et à une très honorable 9ème place son plan Verdier dont la grand voile s’était déchirée en deux voici 5 jours. Il est devancé d’une petite demi-heure par l’autre « foreigner » et « first timer » de ce Vendée Globe, la Suissesse Justine Mettraux. Difficile de dégager, au sortir de 76 jours d’un Vendée Globe riche en contrastes et en rebondissements, les atours les plus marquants de l’autre skipper, au côté de Thomas Ruyant, du Team TR Racing porteur de cette nouvelle manière d’aborder la vulnérabilité. Le plus Breton des Britanniques semble en effet s’être révélé sous grand nombre de jours, sportifs, marins, humains, communicant, aux observateurs et au grand public. 

Le battant débonnaire

En capacité de jouer en permanence les premiers rôles, souvent pointé en tête, Sam clôt sa première expérience seul autour du monde par un épisode herculéen, réparant seul et sur un pont balayé par la tempête, sa grand voile totalement déchirée. Aere perennius aurait dit Horace, plus dur que l’airain ! Illuminé de son inséparable sourire communicatif, Sam aura traversé toutes les épreuves sportives, techniques et tactiques avec un impressionnant sentiment de confiance absolue, de certitudes en ses choix, et de maitrise en sa machine et en ses trajectoires. Jamais le plus rapide, jamais le plus lent, mais toujours le plus efficace dans ses choix de route. Parti sans objectifs clairement définis, autres que de ramener son bateau aux Sables d’Olonne, Sam, sous des allures apparemment désinvoltes, s’est révélé un compétiteur acharné, un accro à la performance incapable de se contenter de demi mesure et d’à peu près. A 35 ans seulement, ce marin éclectique qui a déjà brillé sur tous les supports, s’affiche comme la figure montante de la Classe IMOCA.

24 fois en tête

Il n’est pas le premier bizut, il n’est pas le premier étranger de ce Vendée Globe, mais il en est assurément l’une des plus belle découverte. Il s’est rapidement révélé dès les premiers milles, annonçant dès l’Atlantique la couleur de l’efficacité à toutes les allures, concentré, humble, modeste en diable, avec ce lumineux sourire en toute occasion. Appliqué, déjà inspiré, il pointait vite aux avant postes dès la descente de l’Atlantique, occupant à 24 reprises, lors des pointages journaliers, la tête du peloton (Soit le troisième au nombre de pointages en tête derrière Dalin et Richomme…). Et alors qu’une impitoyable sélection s’opérait au sein de la flotte des 40 solitaires en lice, Sam installait sa routine, précis dans ses trajectoires, efficace en toutes circonstances. Son flegme prenait avec chaque mille un peu plus de pétillant, de lumière. Sam est heureux en mer, au très grand large, et avec l’éloignement de toute terre, semblait prendre de plus en plus de plaisir à ces navigations de l’extrême, au coeur du très grand sud, aux confins des solitudes antarctiques. Il abordait chaque épreuve, chaque croc en jambe de la météo et des éléments, chaque fait de course comme le nouvel épisode d’un feuilleton à vivre, à écrire, à explorer, à respirer. « Je ne savais pas dans quoi je m’embarquais, mais au final, je me suis bien amusé. » lâche -t’il tout à la joie de retrouver ses proches devant un large public Sablais. « Je n’avais pour réel objectif que de boucler la boucle, et accessoirement, me faire plaisir. C’est un succès, je suis là, et je me suis beaucoup amusé. » Mais alors, cette grand voile déchirée, et cette course qui bascule brutalement et à moins d’une semaine de l’arrivée dans un épisode de survie ? « C’est vrai que j’ai mis le mode compétition entre parenthèse à 1 200 milles de l’arrivée. J’ai refusé de me prendre la tête, tout comme je me suis interdit tout au long de la course, dans les moments difficiles, de me plaindre. Faire cette course est un privilège, un rêve que je caresse depuis que j’ai 10 ans. J’étais à la bagarre avec Jérémie Beyou qui, il y a 20 ans, était pour moi un demi dieu ! Ce Vendée Globe, c’est une chance qui m’a été offerte, grâce à Advens et au Team TR Racing. J’en ai dégusté les moindres parcelles.« 

L’ombre d’un rêve

janvier, 26Ruyant...

Aucun Vendée Globe ne ressemble à un autre. Du vainqueur au dernier, de Titouan Lamazou à Charlie Dalin, ce tour du monde de tous les extrêmes raconte autant de tranches de vie et d’aventures dissemblables d’un skipper à l’autre, et toutes d’une infinie richesse technologique, humaine, voire philosophique. Pour son troisième tour du monde, le Nordiste Thomas Ruyant a une nouvelle fois, dans l’effort, dans la persévérance, et avec conviction, encore écrit une belle histoire, un roman au scénario par lui-même inenvisageable, improbable et déroutant. L’aventure, le combat physique et mental, la découverte, la quête incessante de la perfection nautique n’ont pas pris le visage qu’il s’était depuis si longtemps entraîné à ciseler. Ainsi va cet ultime challenge dans la vie d’un coureur au large, quand rien ne se déroule comme prévu et dont le marin groggy émerge souvent transfiguré par le fracas de ses rêves bouleversés. Il rêvait de victoire. Il termine à la 7ème place d’une édition historique, relevée comme jamais, dans laquelle il a pris toute sa part, de performances et d’émotions.

Je rate le coche…

Thomas Ruyant à bord de VULNERABLE, plan Koch-Finot Conq lancé en 2023, en a terminé ce matin à 05h49 avec son 3ème Vendée Globe. Le marin de 43 ans cueille les lauriers de la 7ème place, au terme de 75 jours, 16 heures et 47 minutes d’une course d’une rare intensité, engagée comme aucune des 9 précédentes éditions. Thomas aura su jusqu’à l’entrée dans l’Océan Indien, tenir ce rang de grand favori que nombre d’observateurs lui reconnaissaient au départ du 10 novembre dernier. Premier à franchir l’équateur, 2ème à Bonne Espérance, il n’aura pas su, ou pu, prendre le wagon décisif à l’orée de l’Océan Indien, qui décidera de l’issue de l’épreuve en permettant aux trois lauréats du podium de s’échapper. « Je rate le coche pour une quarantaine de milles » reconnait-il en refusant tout sentiment d’amertume. « J’ai fait mes choix en homme de mer, en considérant à un instant « T » les risques et les dangers du moment. Je les assume. » A l’aise dans les mers du sud, confiant en son extraordinaire machine taillée pour voler sur ces grosses mers formées, il parvient une première fois dans le Pacifique à creuser un écart conséquent en tête du groupe de poursuite. « Ce fut comme un nouveau départ pour moi, loin derrière les premiers mais au contact d’un  groupe sérieusement énervé, où évoluaient Jérémie Beyou, Paul Meilhat, Boris Herrmann, Nicolas Lunven, Sam Goodchild… Je croyais avoir fait le nécessaire pour m’offrir une remontée de l’Atlantique plus sereine ». 4ème à Leeuwin, il franchit le cap Horn bien calé à cette 4ème place le 27 décembre, après 47 jours et 5 heures seulement d’un incessant combat. L’Atlantique, si favorable à l’aller, avec des records de vitesse par 24 heures battus à plusieurs reprises et de nombreuses journées à plus de 550 milles avalés à des vitesses proprement phénoménales, lui tourne brutalement le dos. « Pour la deuxième fois, je me fais reprendre, bloqué par la météo. Puis survient la perte de mon J2, cette voile d’avant impérative, dont l’absence me fait de nouveau rater le bon wagon dans l’immense dorsale anticyclonique du Cap Frio. Je comprends alors ce qui m’attends, comme en 2020 avec la perte de mon foil. La terrible réalité du handicap me percute de plein fouet. Je sais que je ne joue alors plus dans la même cour que mes adversaires, et que la suite du parcours ne sera plus qu’une pénible histoire de compromis. »

Des émotions uniques

Thomas le guerrier fera dès lors étalage de son talent et de sa résilience, capable de trouver d’inédites combinaisons de voiles pour parvenir, au-delà de l’équateur, dans un alizé peu favorable à son plan de voilure inadapté, à entrer dans les régimes perturbés d’Atlantique Nord, sur une mer démontée et dans le vent tempétueux. « Cette course est une infinie succession de moments forts, d’émotions humaines et sportives uniques, qu’aucune autre course ne procure. » Le Vendée Globe se refuse ainsi au vainqueur des trois dernières transats majeures du circuit IMOCA. « Et pourtant, je ne parviens pas à le détester » avoue Thomas. « Cette course me rend fier, fier de l’avoir terminée, fier d’avoir été de cette édition extraordinaire. Tous les marins que me précèdent sont d’exceptionnels coureurs révélés, formés par la Solitaire du Figaro. Ils ont tiré cette course vers le haut, vers des sommets rarement atteints. J’avais la machine que je voulais pour relever ce défi. Elle ne m’a pas trahi, grâce au travail en amont des équipes de TR Racing et de mon partenaire Advens. Porter les couleurs de la vulnérabilité, avec mon camarade d’écurie Sam Goodchild, lui aussi grande révélation de ce Vendée Globe, et participer à l’avènement d’une nouvelle cause sociétale, la reconnaissance du poids et de la richesse de la vulnérabilité dans nos sociétés et pour notre planète, a été un moteur fort, constant durant la course et je suis heureux que le Vendée Globe ait ainsi, par sa notoriété et sa résonance, permis d’avancer sur cette prise de conscience positive de nos vulnérabilités. »