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Victoire éclatante de MACIF Santé Prévoyance à Boulogne-sur-Mer !

juillet, 5Course des Caps...
Arrivée du premier IMOCA, MACIF Prévoyance, grand gagnant de la Course des Caps Boulogne sur Mer Banque Populaire du Nord 2025.

Le team MACIF Santé Prévoyance a franchi en tête la ligne d’arrivée de la première édition de la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire Nord, ce samedi 5 juillet à 15h10. Après 6 jours, 01 heure et 10 minutes d’une boucle exigeante autour des îles Britanniques, Sam Goodchild, Loïs Berrehar, Charlotte Yven, Guillaume Combescure et leur reporter embarqué Guillaume Gatefait signent une superbe victoire. Dès la sortie de la Manche, ils ont pris l’avantage avant d’être brièvement dépassés au large des Scilly. Le passage du mythique Fastnet, mercredi matin, a marqué un tournant : ils ont repris la tête pour ne plus la quitter. La tension a culminé au nord des Orcades, point le plus septentrional du parcours, lorsque VULNERABLE, mené par Thomas Ruyant, est revenu à seulement huit milles de leur tableau arrière. Une avarie de pied de mât a malheureusement contraint Ruyant et son équipage à rallier l’Écosse et à abandonner. Libérés de cette menace, Sam Goodchild et ses coéquipiers ont géré leur avance avec rigueur. Malgré une météo instable à l’est de la Grande-Bretagne qui a temporairement resserré les écarts, ils sont restés maîtres de leur trajectoire, manœuvrant avec précision et sang-froid jusqu’aux derniers milles pour s’imposer avec une quarantaine de milles d’avance, soit environ deux heures, sur leurs poursuivants. Déjà vainqueurs des runs de vitesse – Défi Pom’Potes disputés en prologue, ils confirment leur excellente dynamique. Pour Sam Goodchild, ce succès valide pleinement sa prise de relais à la barre du bateau en l’absence de Charlie Dalin cette saison. Voici les impressions du skipper britannique à chaud.

Vous aviez déjà montré votre potentiel en remportant les runs de vitesse – Défi Pom’Potes en prologue. Que représente cette victoire pour vous sur cette première édition de la Course des Caps ?

« C’est incroyable ! Je suis vraiment heureux de finir en tête avec MACIF Santé Prévoyance. C’est un bateau formidable, une équipe exceptionnelle, et je suis honoré de faire partie de cette aventure. La course a été intense, sans aucun répit : nous avons commencé dans un vent quasi nul et terminé dans des conditions soutenues. C’était aussi sportif que nous l’imaginions, et je suis très fier que nous ayons su conserver la première place jusqu’au bout. »

Le début de course a effectivement été très lent avant un changement de rythme brutal. Comment avez-vous vécu ces conditions ?

« Nous avons vraiment connu toutes les situations possibles. Le premier jour, il n’y avait presque pas de vent, puis pendant trois jours, nous avons enchaîné les changements de voiles pour nous adapter. C’était éprouvant, mais aussi une superbe occasion d’apprendre à exploiter le bateau et de renforcer notre coordination. Et terminer par une victoire rend tout cela encore plus satisfaisant. »

Vous avez pris la tête à la sortie de la Manche, avant de la perdre temporairement aux Scilly, puis de la reprendre au Fastnet. Vous avez ensuite réussi à la conserver jusqu’à l’arrivée…

« Exactement. Le bateau fonctionnait parfaitement et l’équipe a tout donné. Avec Charlotte (Yven), Guillaume (Combescure) et Loïs (Berrehar), nous avons progressé chaque jour dans notre manière de collaborer. Après avoir repris la tête au Fastnet, nous ne l’avons plus lâchée jusqu’à l’arrivée. Thomas Ruyant et VULNERABLE sont revenus très près de nous, à seulement huit milles au nord des Orcades, mais malheureusement, ils ont subi une avarie de pied de mât qui les a contraints à abandonner. C’est la dure loi de la course, et nous, nous avons tenu bon jusqu’au bout. »

La dernière partie du parcours a été délicate, avec beaucoup de vent et un trafic maritime dense. Comment l’avez-vous gérée ?

« Dans cette phase finale, nous avons effectivement dû composer avec de fortes rafales, des cargos, des bancs de sable, des champs éoliens, des plateformes pétrolières… Grâce à notre avance, nous avons pu naviguer prudemment et donner la priorité à la sécurité. Nous avons perdu quelques milles, mais cela nous a permis de limiter les risques et de conserver notre position en tête. »

On a le sentiment que, malgré tout, vous avez continué à pousser le bateau jusqu’à l’arrivée !

« Oui, on adore aller vite ! Avec Loïs, on apprend encore à exploiter tout le potentiel du bateau en vue de la Transat Café L’Or. On a profité des conditions musclées de la fin pour tester différentes voiles et tenter de nouvelles choses. C’était passionnant et très enrichissant. »

Un mot sur ce parcours autour des îles Britanniques ?

« C’est un parcours exceptionnel. On traverse des paysages magnifiques, notamment la côte ouest de l’Irlande, où nous avons eu la chance de naviguer sous un beau soleil. Ça donne vraiment envie d’y revenir pour en profiter à terre ! Et l’accueil à Boulogne-sur-Mer, tant au départ qu’à l’arrivée, a été formidable ! »

Ce n’était pas votre premier tour des îles Britanniques. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué par rapport à votre expérience en Volvo 65 en 2014 ?

« Cette fois, c’était très différent, notamment avec un début de course presque sans vent. Mais surtout, j’étais skipper et responsable de toute l’équipe : cela change tout en termes de pression, de stress et de gestion du sommeil. Je suis vraiment fier d’avoir mené ce bateau et cette équipe jusqu’à la victoire. »

Avant le départ, vous disiez que succéder à Charlie Dalin à la barre de ce bateau vous mettait la pression…« Oui, c’était une grosse responsabilité, mais je suis heureux du travail accompli. Cette victoire montre que nous sommes sur la bonne voie ! »

Les Orcades plutôt que les Shetlands

juillet, 2Course des Caps...
Ce mercredi matin, alors que les premiers bateaux de la flotte de la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord ont franchi le mythique phare du Fastnet, avec un passage en tête à 3h20 pour l’équipage de Sam Goodchild sur MACIF Santé Prévoyance, la Direction de course a annoncé une modification du parcours. Initialement, les concurrents devaient virer Out Stack, le point le plus au nord de l’archipel des Shetlands, situé à 60° Nord. Finalement, ils contourneront les îles Papa Westray et Ronalsay, au nord des Orcades, positionnées à 59° Nord. Cette décision réduit le tracé d’environ 220 milles et devrait écourter l’épreuve d’une douzaine d’heures, permettant une arrivée des premiers bateaux dès samedi après-midi au lieu de la nuit suivante. Un timing idéal pour garantir un grand temps fort à Boulogne-sur-Mer, en parallèle de l’arrivée du Tour de France dans la ville nordiste. À noter également ce jour : l’équipage de FDJ United – Wewise, skippé par Fabrice Amedeo, a annoncé son retrait de la compétition.
Les leaders au Fastnet dès l’aube

Dans la nuit, les premiers bateaux ont entamé le contournement du Fastnet, l’un des points symboliques de cette Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord. Sam Goodchild et son équipage sur MACIF Santé Prévoyance ont ouvert la voie en franchissant le phare à 3h20 (heure de Paris), un peu plus tôt qu’annoncé par les routages de la veille. Derrière, Holcim – PRB, skippé par Nicolas Lunven, est passé à 3h49, suivi d’Association Petits Princes – Quéguiner, mené par Élodie Bonafous, à 3h55, puis de VULNERABLE de Thomas Ruyant à 4h05. Quant à leurs poursuivants, qui avaient choisi une trajectoire au sud du DST, ils ont eux aussi franchi ou s’apprêtent à franchir ce cap emblématique, avec l’avantage de le découvrir de jour et de pouvoir l’admirer.

Une remontée particulièrement exigeante

Auparavant, la remontée entre les îles Scilly et la pointe sud-ouest de l’Irlande s’est révélée complexe, avec des bascules de vent incessantes obligeant les équipages à enchaîner changements de voiles et virements de bord aux bons moments pour s’adapter aux oscillations, rendant la navigation éprouvante. « Pour nous, ça s’est globalement bien déroulé. On a trouvé un peu plus de vent qu’en Manche, même si ça s’est calmé par moments avec plusieurs transitions à négocier. On a dû multiplier les manœuvres, mais on est satisfaits d’avoir réussi à reprendre le leadership », expliquait le navigateur britannique, toujours en première position ce mercredi matin, mais talonné de près par ses trois principaux adversaires.

Un répit avant le coup de vent

Alors que la matinée avance, une petite dorsale est attendue pour traverser la flotte, annonçant un court répit dans des vents plus faibles. Cette phase de petits airs devrait permettre aux équipages de souffler un peu avant le retour du vent prévu à la mi-journée. Ensuite, le flux de sud-ouest devrait se renforcer, pour atteindre 20-25 nœuds dès demain matin, des conditions idéales pour permettre aux bateaux de glisser à grande vitesse vers le nord de l’Écosse. « Dans l’immédiat, il faudra gagner dans l’ouest pour profiter d’un meilleur angle de vent ensuite. Le long bord entre le nord-ouest de l’Irlande et l’Ecosse devrait se faire au portant. Il promet d’être très rapide mais aussi plus avantageux pour certains bateaux comme Malizia – Seaexplorer et d’autres, que l’on risque de voir revenir fort. C’est d’autant plus vrai que l’on est sur un format de course propice aux rebondissements autour des îles Britanniques ! », précisait Sam Goodchild. « Pour les prochaines 24 heures, l’enjeu principal sera ce vent fort. Il faudra être bons, rester au contact des bateaux de tête, bien choisir les voiles et soigner ses trajectoires. » Sam Davies, à bord d’Initiatives Cœur, confirmait l’intensité des conditions : « Ça tape un peu, mais le moral de l’équipage est excellent. L’ambiance est cool et zen, même dans les moments frustrants ou stressants. On essaie de bien jouer les bascules, car le vent n’est pas stable et il y a de belles oscillations à exploiter. Pour le moment, ça tape et ça bouge pas mal sur ce tronçon, mais un petit répit arrive. Cela va nous permettre de mieux nous organiser pour la suite qui s’annonce tonique, ce qui nous va bien ! »

Une journée stratégique le long de l’Irlande

Avant de pouvoir libérer toute la puissance des IMOCA au portant, la journée s’annonce stratégique avec un louvoyage serré le long des côtes ouest de l’Irlande. Entre effets de site, pointes à négocier et zones de molles, il faudra être précis dans les placements pour rester dans le match. « Il risque d’y avoir des molles, des divergences de vent, beaucoup d’effets locaux. Il faudra être opportuniste et bien en phase pour ne pas se laisser distancer ou, au contraire, continuer de grappiller du terrain », ajoutait Sam Davies, bien revenue dans le sillage de 4CAD – La Mie Câline de Benjamin Dutreux ces dernières heures.

Le retrait de FDJ United – Wewise

Dans un tout autre registre, la course a enregistré hier soir, aux environs de 21 heures, son premier abandon avec l’annonce du retrait de FDJ United – Wewise, skippé par Fabrice Amedeo. « Après avoir consulté mon équipage, j’ai décidé de mettre le cap ce mardi soir vers la Bretagne. Les trois premiers jours au ralenti dans du vent très mou rendent impossible pour nous de tenir l’échéance du 6 juillet. Or cette année 2025 est plus que jamais pour moi une année de transition avec l’ambition de construire un projet pour le Vendée Globe 2028. Pour y parvenir, je ne peux pas rester en mer aussi longtemps que la météo nous l’impose, au risque de compromettre mes projets futurs », a-t-il expliqué, saluant l’accueil des Boulonnais, l’organisation et son équipage.

Le Belem en course

juillet, 2Belem...
Odyssée des jeunes éclaireurs de la Flamme Olympique sur le Belem – 3 mai 2024 Photo Vincent Curutchet / Caisse d’Epargne

Ce n’est pas si souvent que cela arrive. Le trois-mâts Belem, plutôt habitué à des séjours de navigation en mode « croisière », prendra part à deux étapes des Tall Ships Races 2025, des courses internationales de grands voiliers favorisant la jeunesse, entre Le Havre (4 au 7 juillet), Dunkerque (10-13 juillet) et Aberdeen en Écosse (19-22 juillet). Pour cette occasion, l’équipage du Belem et son commandant Mathieu Combot comptent tirer sur toute la quintessence du Belem, même s’il n’a pas été construit pour la régate. Outre les marins professionnels, l’équipage sera composé de 70 jeunes (35 par étape) représentant toutes les régions de France, âgés de 18 à 26 ans et sélectionnés par les 14 Caisses d’Epargne de France, dans la continuité de l’escorte de la Flamme Olympique de Paris 2024 entre Athènes et Marseille. La Fondation Belem Caisse d’Epargne se prépare à de belles aventures sportives, humaines et festives, mettant à l’honneur la jeunesse française repérée par son mécène Caisse d’Epargne, au travers d’un réseau d’associations, engagées en faveur de l’inclusion sociétale.

Commandant Mathieu Combot, capitaine du Belem : « La première étape sera longue de 280 milles. La ligne de départ sera située à 5 milles au large du chenal du Havre. On aura certainement une marque à contourner au Sud de l’Angleterre. Ce n’est pas encore défini par la direction de course. Cette première étape sera difficile car, en Manche, le courant est fort et il y a beaucoup de trafic en descendant et en montant. Il faudra être réactif au niveau des manœuvres et s’adapter à la direction et à la force du vent. Le Belem n’a pas été conçu pour remonter au vent. On fera ce que l’on peut pour pousser le bateau dans ses retranchements. C’est assez rare pour nous marins du Belem d’être en situation de course et je dois dire que nous avons hâte. On sera en mode régate. On va entrer dans des réglages fins ! La deuxième étape vers l’Ecosse sera longue de 400 milles. On devrait être assez souvent au portant car les vents dominants en mer du Nord sont au Sud-Ouest. Cette mer est peu profonde, souvent hachée et donc pas simple à négocier. Lors de ces deux navigations, nous embarquerons des jeunes sélectionnés par les Caisses d’Epargne. Nous adopterons une démarche très pédagogique, afin de les impliquer dans la compétition tout en les encadrant au mieux. J’ai la chance de pouvoir compter sur un équipage de 15 marins professionnels, jeunes et dynamiques, qui sauront établir un bon contact avec eux. Nous nous apprêtons à vivre une aventure exceptionnelle, face à de très beaux voiliers. »

Les programmes au Havre et à Dunkerque :
Village de la TSR au Havre : 4-7 juillet
Départ de la 1ère manche entre Le Havre et Dunkerque : 7 juillet
Village de la TSR à Dunkerque :10-13 juillet
Départ de la 2nde manche entre Dunkerque et Aberdeen  : 13 juillet
Village de la TSR à Aberdeen : 19-22 juillet

En savoir plus sur : le Belem embarque 70 jeunes grâce à Caisse d’Epargne : une nouvelle aventure solidaire qui s’inscrit dans l’héritage des Jeux de Paris 2024 https://mailchi.mp/f275c454114c/le-belem-embarque-70-jeunes-sur-la-tall-ships-races-une-nouvelle-aventure-solidaire?e=[UNIQID]

Tout savoir sur la Tall Ships Races

Un départ brumeux, une Manche déjà impitoyable !

juin, 29Course des Caps...
Course des Caps – Boulogne sur Mer – Banque Populaire du Nord 2025 — Depart

Sous un voile de brume qui persistait encore à 14 heures, la première édition de la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord s’est élancée ce dimanche 29 juin dans un souffle à peine perceptible. Devant une foule venue en nombre malgré la visibilité réduite, les onze IMOCA ont pris le départ au ralenti, laissant planer la promesse d’un affrontement aussi sublime qu’impitoyable. Car dès ces premiers milles, la Manche s’impose comme un véritable champ de bataille stratégique, où le courant, souvent plus puissant que le vent, peut transformer la moindre option en coup décisif et rendre chaque erreur impardonnable. Dans ce contexte délicat, les marins entrent dans un véritable jeu d’échecs à ciel ouvert, où patience, précision et audace seront les seules armes pour espérer s’extirper de cette zone piégeuse et prendre l’avantage sur ce parcours de 2 000 milles autour des îles britanniques.

 

Un départ mystérieux, mais déjà sous pression

 

Dès la ligne franchie, les IMOCA se sont élancés lentement dans une atmosphère ouatée, la brume renforçant le caractère irréel de ce départ. Portés par un léger souffle de 4 à 6 nœuds, ils avancent toujours dans un calme trompeur, où la tension reste constante : chaque marin sait que la moindre erreur de placement peut condamner son bateau à subir le courant et perdre un temps précieux. « Ces premiers milles s’annoncent un peu incertains, avec plus de courant que de vent, ce qui impose un état d’esprit particulier dès le début. Ça commence calmement, mais pas tant que ça, car si on se laisse surprendre, on peut vite se retrouver en difficulté », analysait Thomas Ruyant (VULNERABLE).

 

Un courant redoutable dès ce soir

 

D’ores et déjà, la Manche impose ses contraintes et dès ce soir, le courant contraire pourrait atteindre trois nœuds, avant de se renforcer demain matin jusqu’à six ou huit nœuds vers la pointe du Cotentin. « Ce facteur, notamment du côté de Cherbourg, sera un paramètre majeur. Cela rappelle un exercice de Figaro Beneteau où tout peut arriver. Il faudra avoir les chakras bien ouverts ! » avertit Loïs Berrehar (MACIF Santé Prévoyance). Nicolas Lunven (Holcim – PBR) confirme l’inquiétude partagée par nombre de concurrents : « Le vent risque de manquer, ce qui mettra nos nerfs à rude épreuve pour attraper la moindre risée. On craint même de devoir mouiller l’ancre pour éviter de reculer avec le courant. »

 

Chercher la pression, un impératif pour rester dans le match

 

Le vent devrait rester faible jusqu’au milieu de la nuit prochaine avant de s’établir entre 7 et 10 nœuds d’Est-Nord-Est. Jusque-là, chaque souffle sera déterminant pour espérer rester au contact. Damien Seguin (4CAD – La Mie Câline) insiste sur l’importance de ce début de course : « Ces premières heures s’annoncent particulièrement délicates. Toute la difficulté sera de trouver un peu de pression pour contrer le courant et être parmi les premiers à profiter de la bascule. » Il souligne aussi le caractère imprévisible de la situation : « Le parcours ressemble à un vrai jeu de quilles, avec des obstacles et des pièges qui peuvent surgir à tout moment. Il faudra rester calmes et concentrés. » Justine Mettraux (TeamWork – Team Snef) partage cette analyse et s’attend à un scénario mouvant : « Il suffira d’un rien pour que tout bascule. Dès les premiers milles, il pourrait y avoir des opportunités à saisir et même des passages risqués près des cailloux. Il peut se passer beaucoup de choses, et la flotte pourrait rapidement se disloquer en fonction de la capacité de chacun à avancer dans ces conditions. Le choix des voiles sera déterminant. »

 

Des premières heures où tout peut basculer

 

Loïs Berrehar résume l’enjeu de ce début délicat : « D’ici 24 à 36 heures, on y verra plus clair, mais ces premières heures sont complexes. Il ne s’agit pas de creuser un écart immédiatement, mais d’éviter de se faire piéger et de perdre du terrain. » Dans cette partie de course déjà sous haute tension, la précision, la patience et la capacité à saisir la moindre risée feront toute la différence pour rester dans le match et aborder la suite de ce parcours exigeant en bonne position.

 

ILS ONT DIT :

 

Loïs Berrehar (MACIF Santé Prévoyance) : « « Cette course s’annonce forcément tactique, technique et stratégique, avec encore pas mal d’incertitudes. Il faudra rester alerte et vigilant. Sur ces bateaux conçus pour des conditions plus musclées, il sera important de prendre le temps et de garder un œil attentif sur le plan d’eau avant que la course ne s’installe dans un rythme plus océanique – même si le parcours reste assez côtier. D’ici 24 à 36 heures, on y verra plus clair, mais les premières 48 heures s’annoncent complexes, avant que cela ne déroule un peu mieux ensuite. Pendant ces premières heures, la priorité sera de trouver du vent et le bon angle pour bien faire marcher le bateau. Il faudra aussi bien répartir les rôles à bord pour rester efficaces. L’objectif n’est pas de creuser un écart tout de suite, mais d’éviter de se faire piéger et de perdre du terrain. La route sera longue et semée de pièges, il faudra donc rester concentrés. Le courant, notamment du côté de Cherbourg, sera un paramètre majeur à gérer. Cela rappelle un exercice de Figaro où tout peut arriver. Je n’ai jamais eu à mouiller l’ancre en IMOCA, mais c’est une possibilité à envisager. Il faudra avoir les chakras bien ouverts ! »

 

Justine Mettraux (TeamWork – Team Snef) : « Ça va être intéressant : on ne va pas partir dans beaucoup de vent, et il suffira de peu — un peu plus ou un peu moins — pour que tout le scénario change. Dès les premiers milles, il pourrait y avoir des coups à jouer, des opportunités à saisir, et peut-être même des passages risqués près des cailloux. Il peut se passer beaucoup de choses, et la flotte pourrait rapidement s’éclater par moments, en fonction des timings et de la façon dont chacun parviendra à avancer. Il faudra se concentrer sur notre propre stratégie, ce qu’on estime juste, et sur la capacité à bien faire marcher le bateau. Même la fin de course reste très incertaine ; il pourrait y avoir du jeu pour tout le monde jusqu’au bout, donc il faudra rester concentrés. La clé de ce début de course sera la capacité à s’adapter et à ajuster en permanence aux conditions légères. Ce n’est pas souvent qu’on navigue dans si peu de vent, et on verra qui saura le mieux s’en sortir. Le choix des voiles sera également déterminant, d’autant qu’il n’y a pas eu beaucoup de temps entre l’annonce du parcours et la validation des voiles. »

 

Thomas Ruyant (VULNERABLE) : « Ce départ s’annonce un peu incertain, avec plus de courant que de vent, ce qui impose un état d’esprit particulier dès le début. Ça commence calmement, mais pas tant que ça ; heureusement, ce sera la même chose pour tout le monde, donc il faudra s’adapter. On attend un peu de vent d’est à partir de ce soir ; même s’il ne sera pas fort, le public pourra profiter du spectacle des bateaux un moment devant Boulogne. Quelles que soient les conditions, ce sera intéressant de trouver le bon chemin pour arriver devant les autres à la fin de la manche. Les premières heures seront un peu molles, puis on devrait avoir 24 à 48 heures au portant dans un vent léger, avec quelques transitions, avant du près jusqu’au Fastnet. Ensuite, on espère un peu de portant plus soutenu le long de la côte ouest des îles Britanniques, ce qui serait une bonne nouvelle. Le jeu peut s’ouvrir dès le départ, notamment selon la vitesse à laquelle on parviendra à s’extraire de Boulogne, ce qui dictera la suite de la course. Il n’y a pas de précipitation à avoir : il faudra observer les conditions sur zone et ajuster la stratégie en fonction du vent réel. La première partie de course sera particulièrement délicate, avec du trafic maritime, du courant et peu de vent. Ensuite, sur la côte ouest des îles Britanniques, cela pourrait dérouler sans trop de pièges, mais le retour sera plus complexe, avec des bancs de sable, des zones de remous, des champs éoliens et des plateformes pétrolières dont il faudra tenir compte. Il y a donc de nombreux paramètres à gérer, et il faudra essayer d’être plus malins que les autres. »

 

Damien Seguin (4CAD – La Mie Câline) : « Ce début de course s’annonce particulièrement épineux, avec plus de courant que de vent. Toute la difficulté sera de trouver un peu de pression pour contrer le courant et être parmi les premiers à profiter de la bascule. On sait que notre bateau aura du mal à jouer les premières places sur la durée, mais on peut peut-être tirer notre épingle du jeu sur les premières heures en étant intelligents et en prenant des risques mesurés. On a fait des choix de voiles en ce sens, et l’idée est de rester au contact des meilleurs le plus longtemps possible. Le parcours est semé d’obstacles, un vrai jeu de quilles, ce qui rend la course passionnante et offre des opportunités à tous les niveaux. Les 48 premières heures seront cruciales : si on se fait distancer d’entrée, revenir sera très compliqué. C’est pourquoi on va tout donner dès le début, même si on sait qu’en ligne droite, on ne pourra pas rivaliser avec les bateaux les plus rapides. Mais sur un parcours comme celui-ci, la vitesse pure ne fait pas tout. La course, initialement prévue sur cinq jours, pourrait finalement durer sept ou huit jours, ce qui laisse des opportunités sur la durée. Il y aura des passages à niveau, des moments où la flotte pourrait se regrouper dans des zones de molle. Il faudra surtout rester calmes et concentrés, et cela dès le départ. »

 

Nicolas Lunven (Holcim – PBR) : « Le début de course s’annonce délicat. Il fait beau, le soleil est là, c’est agréable d’être sur l’eau dans ces conditions, mais le vent risque de manquer, ce qui ne donnera pas des images très spectaculaires et mettra nos nerfs à rude épreuve pour attraper la moindre risée. Les cartes risquent d’être rebattues souvent, et on craint même de devoir mouiller l’ancre pour éviter de reculer avec le courant, qui peut atteindre 3 nœuds ici, et jusqu’à 6 ou 8 nœuds plus loin, notamment vers Cherbourg si le vent ne se lève pas. Au départ de Boulogne, nous sommes contraints par la côte d’un côté et le DST de l’autre, mais une fois ce dernier franchi en début de nuit, le champ pourrait s’ouvrir un peu, même s’il est impossible de prévoir si cela créera des options. Dans ce type de conditions, l’expérience en Figaro montre que la flotte peut rester groupée jusqu’à l’arrivée… ou au contraire se disloquer sur un coup anticipé, avec des écarts énormes. On a l’impression qu’en fin de nuit, cela pourrait devenir un peu plus simple, mais demain, demain soir et la nuit suivante s’annoncent à nouveau compliqués. On est partis pour au moins 48 heures laborieuses, et la suite du parcours, notamment le contournement du Fastnet et la mer d’Irlande, ne sera pas plus simple. Cela dit, ce sont de belles problématiques à gérer, et j’aime ça. Ces conditions me rappellent mes années en Figaro, avec un petit pincement de nostalgie : on se dit presque qu’on irait plus vite avec un Figaro ! Ce sont des situations que j’ai connues de nombreuses fois, et même si l’IMOCA est un exercice différent, plus taillé pour traverser l’Atlantique et battre des records de vitesse, c’est sympa de retrouver ces sensations. J’espère simplement ne pas être trop rouillé. »

 

Fabrice Amedeo (FDJ United – Wewise) : « Le début de course s’annonce tranquille et plutôt favorable. Nous ne devrions pas être à la traîne, et on part avec envie, le sourire et sans pression inutile. Les conditions restent délicates, avec un courant parfois deux fois plus fort que le vent, mais nous avons préparé le mouillage et choisi les voiles adaptées. C’est agréable de commencer comme ça, surtout avec Camille Etienne à bord, ce qui apporte une belle dynamique. Il ne faut pas s’emballer, car les nouveaux bateaux restent performants même dans le petit temps, et les équipages sont très solides. Réussir à rester dans le peloton serait déjà une belle réussite. Le tour des îles britanniques est un parcours exigeant, très différent des transats ou des tours du monde, et ça apporte un vrai renouveau. Avec mon vieux bateau, je reste fidèle à ma philosophie. En tout cas, c’est un événement magnifique ! Je suis venu un peu sur un coup de tête après le Vendée Globe, et je ne regrette pas du tout. On voit que l’IMOCA et le Vendée Globe ont semé des graines partout, et qu’aujourd’hui, on peut profiter de superbes événements !  »

 

Félix Oberlé (New Europe) : « Tant que les foilers ne parviendront pas à voler, on pourra rester dans le match. Il y aura de belles opportunités à saisir avec le thermique et le courant. Pour moi, c’est une première en IMOCA, et ce sera vraiment agréable de découvrir ce nouveau support à un rythme tranquille, en prenant le temps de se mettre dans l’ambiance. La principale difficulté sera sans doute la gestion du rapport entre le courant et la force du vent, car on pourra facilement se faire piéger et dériver du mauvais côté. Dans un premier temps, la flotte devrait rester relativement groupée grâce à un thermique assez stable. Ensuite, tout dépendra des choix stratégiques qui seront faits au fil de la progression. La course s’annoncera longue, mais ce sera aussi l’occasion d’admirer les magnifiques paysages des îles Britanniques. Sur le plan stratégique et tactique, elle promettra d’être passionnante, notamment jusqu’à la sortie de la Manche, où de vraies opportunités pourraient se présenter. Je ne connais pas encore très bien Szablocks (Weöres), mais il est clairement déterminé à saisir chaque chance qui se présentera. Quant aux options marquées, elles devraient apparaître plutôt dans la nuit à venir. »

 

Une première semaine exceptionnelle à Boulogne-sur-Mer !

 

La semaine précédant le grand départ de La Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord a rencontré un succès éclatant. Depuis l’ouverture du village mardi, plus de 100 000 personnes se sont pressées sur le quai des Paquebots pour découvrir cette première édition hors du commun. Le public boulonnais a répondu présent avec enthousiasme, transformant l’événement en une grande fête populaire et conviviale. Un chiffre marquant : un visiteur sur trois a eu la chance d’accéder au ponton pour admirer de près les IMOCA, offrant une proximité unique avec ces géants des mers. Une magnifique première qui promet une aventure mémorable… et laisse augurer une ambiance tout aussi exceptionnelle pour le retour des bateaux et les arrivées attendues autour du 7 juillet !

 

« Pour une première édition, c’est une immense satisfaction de voir Boulogne-sur-Mer vibrer autour de la Course des Caps. Accueillir plus de 100 000 visiteurs en quelques jours dépasse toutes nos attentes et témoigne de l’engouement incroyable du public pour la voile et l’aventure maritime. Sentir l’enthousiasme et la curiosité des Boulonnais, comme de nombreux visiteurs venus de toute la région, est la plus belle récompense pour toute l’équipe et nos partenaires. Ce formidable élan populaire montre à quel point la course au large peut rassembler et émerveiller, et cela nous donne une énergie extraordinaire pour continuer à développer cet événement et faire de Boulogne-sur-Mer un rendez-vous incontournable de la voile océanique », se satisfait Gwen Chapalain, Directeur de l’agence Sea to See, société organisatrice de l’épreuve.

La Course des Caps, creuset de talents

juin, 18Course des Caps...

Du 24 juin au 6 juillet, la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord réunira onze bateaux portés par des équipages d’un niveau exceptionnel. Pour cette nouvelle épreuve du calendrier IMOCA Globe Series, les plus grands marins du circuit se sont entourés de profils aussi solides que variés, donnant naissance à des équipes à la fois expérimentées, complémentaires et audacieuses. À bord, on retrouve des vainqueurs de grandes courses, des figures emblématiques de la discipline, mais aussi des talents en pleine ascension, venus enrichir la dynamique collective. Régatiers olympiques, spécialistes du large ou espoirs internationaux : la diversité des parcours renforce encore la valeur de ces groupes soigneusement constitués. Cette richesse humaine et technique, véritable force de frappe en mer, promet une compétition de très haut niveau. À la croisée de l’exigence, de l’innovation et de la transmission, ces teams incarnent aujourd’hui ce que la voile offre de plus inspirant : l’excellence, portée par une aventure collective.

Composer un équipage pour un IMOCA, c’est un peu comme bâtir une grande équipe de football. On assemble des talents, on additionne des compétences, mais ce n’est qu’un point de départ : il faut ensuite les faire dialoguer, les faire jouer ensemble, créer de la fluidité, de la cohérence, de la confiance. Sur cette Course des Caps, chaque skipper a travaillé son collectif comme un projet à part entière. Et quels skippers ! Tous ou presque ont participé au Vendée Globe. Thomas Ruyant (VULNERABLE), Jérémie Beyou (Charal), Justine Mettraux (TeamWork – Team Snef), Nicolas Lunven (Holcim – PRB), Sam Davies (Initiatives Cœur), Sam Goodchild (MACIF Santé Prévoyance), Benjamin Dutreux (4CAD – La Mie Câline), Fabrice Amedeo (FDJ United – Wewise), Szabolcs Weöres (New Europe)… Tous ont prouvé leur solidité en haute mer, leur sens du projet et leur endurance. Leur capacité à diriger, décider, embarquer une équipe derrière eux constitue l’un des fondements de cette première édition. À leurs côtés, Élodie Bonafous (Association Petit Prince – Quéguiner) et Will Harris (Malizia – Seaexplorer), bien qu’encore novices sur le Vendée Globe, incarnent une nouvelle génération de navigateurs brillants, parfaitement légitimes par leur talent, leur maîtrise technique et leur sens du collectif. Leur présence renforce encore la densité de ce plateau hors normes.

Des coéquipiers au palmarès XXL

Mais ce qui attire aussi l’œil, c’est la composition des équipages. Plusieurs formations intègrent des légendes de la course au large dans des rôles d’équipiers. Franck Cammas, Yann Eliès, Pascal Bidégorry, Morgan Lagravière, Damien Seguin, Arnaud Boissières… Autant de marins qui, ailleurs, mènent leurs propres projets au plus haut niveau, et qui ici acceptent de s’inscrire dans une dynamique collective. Une forme d’humilité, mais surtout un gage d’ambition. Quand des leaders comme eux s’engagent dans une aventure où ils ne sont pas les chefs de bord, c’est que l’objectif est clair : viser la gagne. Cette capacité à mixer les références est l’un des atouts majeurs de ce format. Xavier Macaire (TeamWork – Team Snef) y voit une véritable respiration : « La course au large se résume souvent à des formats en solitaire ou en double, ce qui est très intéressant et constitue une spécificité forte de la discipline en France. Du coup, on retrouve souvent un peu les mêmes visages. Mais avec ce format en équipage, il y a davantage de diversité : de nouvelles philosophies, de nouveaux profils, et des marins qu’on n’aurait pas forcément imaginé naviguer ensemble. »

Une chance pour les nouvelles générations

Ce haut niveau s’incarne aussi dans la génération montante. On retrouve au sein des équipes Tom Dolan, vainqueur en titre de la Solitaire du Figaro, Carlos Menera Pascual, lauréat de la Mini Transat 2023, Charlotte Yven, récente gagnante de la Transat Paprec, Julien Villion, Loïs Berrehar, Ambrogio Beccaria, deuxième de la Route du Rhum 2022 en Class40… Des marins déjà brillants, qui trouvent dans cette configuration une occasion rare de progresser au contact des meilleurs. À cela s’ajoute une particularité forte : chaque bateau doit embarquer une femme et, par ailleurs, un OBR, autrement dit un média(wo)man chargé(e) de faire vivre l’épreuve de l’intérieur au grand public. Un choix structurant, qui favorise l’ouverture et la transmission. Marie Riou, quadruple championne du monde en Nacra 17, en témoigne : « Quand je suis sortie de l’olympisme, j’ai eu la chance, grâce à ce type de format, d’embarquer sur Dongfeng Race Team pour The Ocean Race en 2017-2018. Aujourd’hui, des filles comme Lou Berthomieu, Manon Peyre et d’autres peuvent à leur tour mettre un pied dans le milieu. C’est vraiment super que ces portes soient ouvertes. » Sur Charal, Lou Berthomieu découvre, de fait, un univers extrêmement structuré, très différent de la voile légère : « C’est impressionnant. J’ai beaucoup à apprendre, mais je pense aussi pouvoir leur apporter deux ou trois choses. Il y a un vrai échange. » Même esprit sur Holcim – PRB, où Nicolas Lunven insiste sur la nécessité de créer une dynamique forte : « Un bon équipage, ce n’est pas juste une somme de compétences. C’est un groupe capable de décider ensemble, de réagir au bon moment. »

Un parcours sélectif pour révélateur de cohésion

Cette cohésion sera mise à rude épreuve. Le parcours de 2 000 milles autour des îles Britanniques est exigeant : conditions variées, navigation côtière complexe, météo incertaine, mer du Nord souvent imprévisible… Même les plus aguerris le savent : ce tracé ne pardonnera rien. C’est là que cette Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord prendra toute sa valeur. Elle poussera les collectifs à se dépasser et les marins à se réinventer. À la croisée de l’expérience et de l’audace, elle promet d’inaugurer un nouveau chapitre pour la course au large. Et si la course est nouvelle, l’intensité qu’elle promet la place déjà parmi les plus attendues de la saison !

Victime d’une entorse de la cheville droite, Julia Simon adapte sa préparation

juin, 17Julia Simon...

Quatre fois titrée lors des derniers championnats du monde de biathlon à Lenzerheide, la savoyarde Julia Simon se voit contrainte, quelques semaines après sa reprise d’entrainement, d’adapter sa préparation à la saison 2025-26, contrariée par une entorse à la cheville droite survenue en mai dernier lors d’un footing d’entrainement.

En collaboration avec ses entraîneurs, elle a modifié son programme de préparation à la saison hivernale, désormais et pour encore quelques jours, axé sur l’aérobie avec de belles séances à bicyclette. « Je me sens physiquement bien, plutôt « fit ». Je prends soin de moi, en évitant la station debout, au profit du vélo, avec, pour quelques jours encore, ma cheville dans une botte adaptée. C’est un contretemps, que je mets à profit pour travailler différemment. Le programme derrière la carabine en bénéficie. Je profite de l’été, de cette période où la neige et la glisse semblent encore loin. Je partirai comme prévu le 23 juin en stage avec les filles de l’équipe de France. Là encore, mon programme sera adapté à l’évolution de cette entorse. Je sais que l’intensité de la préparation reprendra au gré de ma guérison. »

Solidaires En Peloton, une deuxième place en forme de victoire à Saint-Malo !

juin, 15Solidaires En Peloton...

L‘équipage de l’Ocean Fifty Solidaires En Peloton termine à la deuxième place de l’Act 1 des Ocean Fifty Series qui se courait ces derniers jours sur le plan d’eau de Saint-Malo. Thibaut Vauchel-Camus, et son équipage composé d’Axelle Pillain, Damien Seguin, Laurent Gourmelon et Gwen Riou, est monté graduellement en puissance s’imposant à deux reprises hier et ce jour sur deux parcours côtiers. Le Défi Voile Solidaires En Peloton, qui court pour les 130 000 patients atteints de la sclérose en plaques, termine à 4 points du vainqueur, la team d’Erwan Le Roux (Koesio). C’est une sacrée récompense pour Thibaut et son équipe en mer et à terre qui ont mis à l’eau leur trimaran dernièrement après 7 mois de chantier acharné suite à leurs vicissitudes techniques survenues fin 2024. Place maintenant à l’act 2 à Concarneau du 24 au 29 juin. La saison est lancée avec en ligne de mire la Transat Café l’Or à laquelle Thibaut, tenant du titre, participera avec Damien Seguin, son ami d’enfance guadeloupéen !

Thibaut Vauchel-Camus : « Si on m’avait dit avant le départ de cet acte que nous allions être deuxième au classement général, j’aurais dit ok ! Il faut dire que nous n’avions pas beaucoup navigué avant la compétition car nous avons mis à l’eau Solidaires En Peloton assez tardivement. Nous voulions parfaire notre long chantier suite au chavirage fin 2024. Nous avons eu un peu de réussite ces deux derniers jours mais nous avons été opportunistes dans le petit temps et on s’est engouffré dans les brèches. Cette première navigation de l’année en course a fait beaucoup de bien à tout le monde. Je retiens beaucoup de positif et une belle cohésion au fil des jours. J’ajoute que nous n’avons eu aucun problème technique. »

Damien Seguin : « L’ambiance en mer et à terre a été excellente malgré un seul jour de navigation en amont de cette étape malouine. Nous avons réussi à être présent sur l’eau dans les bons moments. C’est très bon signe pour la suite et Concarneau qui arrive très vite. »   

LE CLASSEMENT GÉNÉRAL de l’ACT 1
Après 10 courses
1er – Koesio – Erwan Le Roux – 66 pts
2è – Solidaires En Peloton – Thibaut Vauchel-Camus – 62 pts
3è – Inter Invest – Sébastien Rogues – 53 pts
4è – Lazare – Erwan Le Draoulec – 53 pts
5è – Viabilis Océans – Baptiste Hulin – 43 pts
6è – Upwind by MerConcept – Anne-Claire Le Berre – 43 pts
7è – Le Rire Médecin Lamotte – Luke Berry – 24 pts

 

 

Boulogne-sur-Mer se prépare à une semaine de fête populaire autour de La Course des Caps

juin, 6Course des Caps...

Du 24 juin au 6 juillet 2025, Boulogne-sur-Mer vivra des moments exceptionnels avec l’ouverture du village de la toute première édition de La Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord. Installé sur le quai des Paquebots, au pied du tout nouveau ponton conçu pour accueillir les IMOCA emblématiques du Vendée Globe, cet espace de 20 000 m² deviendra le cœur vivant d’un événement inédit. Pendant près de deux semaines, la ville vibrera au rythme d’un rendez-vous unique, mêlant spectacle nautique, ambiance festive et découvertes pour tous les publics.

Pensé comme un lieu de vie ouvert à tous, le village – en accès libre – offrira une immersion totale dans l’univers fascinant de la course au large. Il sera ouvert tous les jours de 10h à 19h, proposant une multitude d’activités ludiques et immersives pour petits et grands. Une occasion rare d’admirer de près ces géants des mers, d’échanger avec les marins qui les mènent autour du monde et de vivre la voile comme jamais auparavant.

Une immersion totale dans la course au large

Tout au long de la semaine, le public pourra rencontrer les skippers lors de séances de dédicaces, d’interviews publiques ou de moments d’échange organisés à terre. Des temps précieux pour dialoguer avec des navigateurs de renom et repartir avec un souvenir personnalisé. Les animations pédagogiques ne manqueront pas : simulateurs de navigation, jeux en réalité virtuelle, défis sportifs, maquettes, quiz ou encore ateliers autour de la voile rythmeront la semaine. Petits et grands pourront tester leur agilité au winch, s’initier à l’e-sailing ou aux ergomètres, piloter des voiliers radiocommandés, apprendre à faire des nœuds marins, hisser une voile ou encore explorer en 3D les moindres recoins d’un IMOCA. Un programme riche et varié, conçu pour faire découvrir la voile de manière ludique et immersive, dans une atmosphère conviviale et festive. Parmi les temps forts : la présentation officielle des équipages, le 24 juin à 19h, donnera le ton de cette première édition. Le 27 juin, les IMOCA livreront un ballet spectaculaire lors des runs de vitesse en rade de Boulogne. Enfin, le 29 juin marquera le grand départ d’un parcours de 2 000 milles autour des îles Britanniques, défi relevé par les meilleurs marins du circuit.

Un village à l’écoute du large

Mais la fête ne s’arrêtera pas une fois les voiliers partis. Le village restera ouvert après le départ, avec ses bars, ses écrans géants et son ambiance conviviale pour suivre la course en direct. Si les stands d’animations feront une pause du lundi au vendredi, ils rouvriront leurs portes le week-end suivant pour accueillir le public à l’arrivée des premiers IMOCA, attendus à partir du 5 juillet. La remise des prix, prévue le 6 juillet, viendra clôturer en beauté cette première édition.

Mer, musique et transmission

Au-delà de la compétition, La Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord sera aussi une scène culturelle et festive. Chaque soir, dès 18h45, l’émission “COCKPIT” sera diffusée sur écran géant, dévoilant les coulisses de la course, avant de laisser place à un concert CAB en live à 19h00, pour prolonger l’ambiance en musique. Le Bar La Trinquette ouvrira ses portes dès 10h00, jusqu’à 22h30 du mardi au jeudi, et jusqu’à minuit les vendredi, samedi et dimanche, pour faire durer la convivialité. Des conférences thématiques seront également proposées, avec un accent particulier sur l’innovation maritime et les enjeux scientifiques liés à l’océan, pour sensibiliser petits et grands aux défis environnementaux de demain. Le village prendra aussi vie grâce à ses partenaires — Banque Populaire du Nord, Nausicaá, la Région Hauts-de-France, la Communauté d’Agglomération du Boulonnais — dont les stands proposeront tout au long de la semaine une variété d’animations interactives, entre voile, science et écologie.

Max Sorel / Du Vendée Globe à l’UTMB

juin, 5Sailing Together...

C’est le credo du navigateur-aventurier Maxime Sorel. Après son abandon sur le dernier Vendée Globe, dû à sa cheville droite gravement atteinte, il a entamé une longue rééducation. Pendant les trois premiers mois de l’année, il s’est concentré sur sa remise en forme. Aujourd’hui, il est presque totalement rétabli. La preuve : le cancalais vient de terminer la Maxi Race : un tour du lac d’Annecy de 100 kilomètres à pied, 5600 mètres de dénivelé positif en passant par les montagnes. Maxime se projette pleinement vers une première participation à l’UTMB, prévue fin août. En parallèle, il recherche activement des partenaires pour écrire une nouvelle page de sa vie de marin et de sportif. Son objectif : participer au Vendée Globe 2028. Il souhaite également relever de nombreux défis en mettant en avant la pratique régulière d’activités physiques.

Le sport pour la santé

La déconvenue d’un Vendée Globe avorté à bord du foiler V and B – Monbana – Mayenne n’a pas changé Maxime Sorel. Le sportif de haut niveau a toujours autant soif d’embruns sur son plan Verdier et compte en parallèle relever de nombreux défis et encourager le plus de monde à pratiquer une activité physique quotidienne.

« Tout n’a pas été simple après l’arrêt prématuré de mon deuxième Vendée Globe. En équipe, il a fallu se remettre en question après une erreur technique survenue pendant la préparation, retrouver notre confiance mutuelle et relancer la dynamique ensemble. De mon côté, j’ai dû prendre le temps de soigner ma cheville et de me reconstruire physiquement. Mais plutôt que de subir ces obstacles, nous avons choisi d’en faire une opportunité. Cette période m’a renforcé et m’a convaincu que je devais repartir autour du monde, à la voile et à haute vitesse, avec encore plus de sens et d’engagement dans mes défis. » explique Maxime. « Je vais continuer à être évidemment parrain de l’association Vaincre la Mucoviscidose. Je vais aussi, et c’est ce que je mets en avant dans ma recherche de partenaires, pousser un maximum de gens à pratiquer une activité physique. Pour cela, je suis maintenant ambassadeur du fonds de dotation Sport Santé, qui encourage l’activité physique et sportive et déploie des actions de sensibilisation et de dépistage des maladies cardiométaboliques dans une démarche préventive et positive. Grâce au Lab Sport Santé du fonds de dotation, des actions de dépistage seront proposées lors d’événements grands publics. Cela coulait de source pour moi qui ai fait du sport ma vie. Je trouve que ce modèle est convaincant pour un ou des futurs partenaires à qui je veux proposer un programme de course au large avec mon voilier et mon équipe qui sont tout de suite opérationnels mais également d’autres défis pour les collaborateurs et pour moi ».

L’UTMB en vue

Le message est passé. Maxime ne ménage pas ses efforts. Il consacre une grande partie de son temps à mobiliser de l’énergie pour trouver de nouveaux partenaires et les embarquer dans son aventure. En parallèle, il continue de relever des défis sportifs. Parmi les dernières expériences marquantes : une course d’endurance de 26 heures en karting, en relais, riche en émotions et en esprit d’équipe, ou encore le Défi Kite, un challenge de 150 kilomètres en kitesurf sur 3 jours dans une tramontane musclée du côté de Gruissan.
Il s’entraîne aussi afin de monter graduellement en puissance pour l’UTMB et une possible participation au Défi Azimut et à la Transat Café l’Or avec un skipper bénéficiant de partenaires majeurs.

« J’avais un petit doute concernant ma cheville en prenant, le week-end dernier, le départ de la Maxi Race. Ce doute est levé. Tout s’est bien déroulé. À présent, je vais me préparer activement pour le High Trail Vanoise, prévu le 12 juillet : 72 kilomètres et 5 000 mètres de dénivelé positif. J’enchaînerai ensuite avec la reconnaissance d’un tronçon de l’UTMB que je ne connais pas encore, l’autre partie je l’ai déjà arpenté lors de la CCC l’an dernier. De quoi connaître quasiment la totalité du parcours en amont de l’épreuve.» Une préparation engagée, menée sans jamais perdre de vue ses prochains défis nautiques.

« Le sport, c’est la santé ! » dit-il.