L’éclatant Dakar d’Axel Alletru

Qiddiya cet après-midi, Axel Allétru et son co-pilote belge François Beguin terminent leur Dakar, qui se courait depuis deux semaines en Arabie Saoudite, à la première position au classement des SSV dans la catégorie des voitures de série et à la septième place au classement général. Le jeune lillois, 29 ans, paraplégique, est également le premier français en Side by Side Véhicule, une performance Majuscule. Du début à la fin, accompagné d’une équipe solide et solidaire, le team #jepeux2020 était composé de quatre équipages, Axel Allétru a enchaîné les performances au volant de sa machine, démontré son talent de pilote et sa capacité à enchaîner les bons résultats. Ancien champion de motocross, le conférencier Allétru a, de plus, emmené de nombreux supporters dans son aventure les poussant à réaliser leurs rêves. « Derrière l’impossible se cache toujours un possible » ne cesse de déclarer le nordiste. En quelques jours et suite à une préparation de haut niveau, Axel incarne sa citation et remplit de nombreux objectifs fixés avant le départ de son premier Dakar : couper la ligne d’arrivée, courir sans différence avec les valides et donner un maximum d’espoir. Contrat rempli !

Axel Allétru : « Avec François et toute l’équipe #jepeux2020, nous réalisons un super Dakar puisque tout le monde est à l’arrivée ce qui était notre premier objectif. Nous venons de vivre une semaine de folie. C’est une vraie victoire d’arriver au bout de ce rallye si difficile. Nous gagnons le classement « série », nous finissons 7ème au général SSV, c’est que du bonheur pour un premier rallye, un premier Dakar. Nous avons vraiment géré notre compétition. Je retiens que les bons moments notamment le départ qui a été fort et notre travail collectif. Comme quoi, tout est possible dans la vie. Si on m’avait dit après ma chute en 2010 que j’allais remporter le Dakar dans ma catégorie en 2020, je n’y aurais pas cru. C’est fait et cela donne beaucoup d’espoir pour tous. Je remercie l’ensemble de mes supporters et évidemment mes partenaires. Ce Dakar 2020 me donne envie de revenir en 2021. Je rêve de revenir sur le Dakar en tant que pilote « usine » afin de rivaliser avec les meilleurs. Je rêve de remporter un jour le Dakar « auto » ! »   

Axel Allétru, dans le bon tempo

Axel Allétru, le pilote lillois, et François Beguin, son co-pilote, entament ce jour la sixième étape du Dakar en Arabie Saoudite, entre Ha’Il et Ryadh, à la 8ème position au classement général de la compétition dans la catégorie SSV et à la première en véhicule SSV de série. Très belle performance pour le duo #jepeux2020 qui peut légitimement avoir des ambitions puisqu’il se trouve à seulement 24 minutes des leaders à mi-parcours et avant la journée de repos demain. Entretien avec Axel Allétru qui rappelons-le est paraplégique…

  1. T’attendez-tu à ce que tu viens de vivre sur les 5 premières étapes de ton premier Dakar ?

Je ne suis pas surpris par ce que je viens de vivre. J’étais préparé à la dureté du Dakar. On sait que c’est le rallye le plus difficile au monde. Je m’attendais à ça. Je savais que ça allait être long et compliqué et qu’il faut prendre les choses par étapes. Nous avions, avec l’ensemble du team #jepeux2020, bien anticipé la logistique au bivouac et l’âpreté de la compétition.

  1. Quelles sont tes impressions de bizuth du Dakar ?

Je suis très content d’être là. Pour un débutant, j’ai évité pas mal de pièges. Nous avons emmagasiné de l’expérience en quelques jours. Mon vécu en motocross m’aide notamment dans la gestion du terrain. Cela me rappelle de bonnes sensations de moto. Je retrouve beaucoup de personnes du milieu de la moto ici. Cela fait chaud au cœur et nous partageons beaucoup.

  1. Quelle est la complexité du Dakar ?

Avec mon handicap, le Dakar est très, très dur. Je dirais même deux à trois fois plus difficile que les autres car le bivouac est dans le sable, je ne peux sortir de la voiture pendant les pauses. C’est un cercle infernal. Je passe plus de temps que quelqu’un d’autre dans la préparation. Je dois me lever plus tôt par exemple et c’est fatigant. Finalement, nous sommes perpétuellement à lutter contre le temps. Notre vie sur le Dakar est chronométrée. C’est la course contre la montre perpétuellement. Mais j’ai la chance d’avoir un co-pilote expérimenté. Je peux me reposer sur lui en course et me concentrer uniquement sur le pilotage. Merci à François d’accepter mon handicap et d’aller seul changer les pneus crevés ! Merci à l’équipe #jepeux2020, les trois autres équipages nordistes et belges notamment, et notre parfaite équipe de logistique.

  1. Comment te sens-tu physiquement ?

Je me sens dans un bon rythme. J’ai connu pire. Je fais, chaque soir, énormément de kiné afin de récupérer. Le plus compliqué pour moi est de devoir rester assis toute la journée dans la voiture. A un moment donné, il y a des crampes qui arrivent au niveau du dos et du cou et parfois je me dis : quand cette étape va-t-elle finir ? Une fois, le soir, la douche et la grosse séance de kiné passée, ça va… Je pense que je me suis bien préparé physiquement. J’arrive à encaisser le choc pour le moment et même si j’ai quelques douleurs, je passe outre au mental.  J’ai l’impression d’être encore plus paralysé des jambes quand je suis en course à cause des vibrations. C’est une nouvelle sensation.

  1. Es-tu content de ta performance ?

Oui, nous faisons une belle course mais la route est encore longue. Nous sommes premiers en véhicule de série. Notre vitesse est limitée à 120 km/h et nous sommes devant des prototypes qui ont le droit d’aller jusque 130km/h, c’est une satisfaction. Notre défi est surtout d’aller jusqu’au bout et de couper la ligne d’arrivée. Vivement la journée de repos samedi… Elle va permettre de refaire la voiture et puis de se préparer pour la suite des événements avec du sable et des étapes « marathon ».

Le grand saut vers l’inconnu pour Axel Allétru

Le jeune pilote lillois abordera le 5 janvier 2020 son premier Dakar. Il sera accompagné pour l’occasion de son copilote, François Beguin (17 Dakar à son actif) mais également de trois autres équipages qui courront, comme le nordiste, à bord de SSV aux couleurs de #jepeux2020, un credo qui pousse un maximum de monde à réaliser des défis bien qu’ils semblent parfois impossibles comme va le faire Axel Allétru qui ne dispose plus de l’ensemble de ses capacités physiques depuis sa chute en motocross il y a 10 ans.

« Je m’apprête à prendre le départ du plus difficile rallye automobile au Monde » déclare Axel. « Je me pose actuellement beaucoup de questions quant à ma capacité, avec mon handicap, à relever le défi car je me lance dans le Dakar sans aucune expérience de cette épreuve. Mon idée est vraiment d’y aller, à partir du 5 janvier en Arabie Saoudite, étape par étape afin de ne pas hypothéquer mes chances de terminer dès les premiers actes ».

Pour la mission sportive qu’il s’est donné, et au-delà de l’objectif d’inspirer un large public, Axel n’a pas lésiné dans sa préparation et comme à son habitude se considère exactement comme un athlète de haut niveau valide. « En effet, et c’est pour ça que j’ai quitté le monde handisport, je vais prendre, dans ma tête, le départ du Dakar comme tous les autres coureurs et je me suis préparé comme eux juste en m’adaptant à mes capacités. » Natation, fitness ont donc été au programme de ces derniers mois. « J’ai pris beaucoup de plaisir à enchaîner les longueurs » dixit Axel. « J’ai également effectué de nombreuses séances de kiné afin de préparer mon corps au Dakar. »

De plus, le champion nordiste a animé de multiples conférences ces derniers temps tout en passant régulièrement chez ses partenaires engagés à ses côtés sur le Dakar 2020. « Les conférences que je mets en place m’aident quelque part à me préparer et à m’inspirer des remarques des autres. J’ai passé aussi du temps avec mes partenaires afin de les remercier et les fédérer autour de la compétition. »

Enfin, Axel, l’entrepreneur, a suivi avec attention l’arrivée des quatre SSV à Marseille pour leur large contrôle technique organisé par les organisateurs du Dakar. « Tout s’est bien déroulé pour nos SSV. Ils sont maintenant à bord d’un cargo en direction de l’Arabie Saoudite. Cet événement technique a marqué le début de notre aventure que nous préparons tous avec beaucoup de minutie. » L’un des enjeux du Dakar d’Axel sera, entre autres, le travail d’équipe. « Le but est de terminer mon Dakar 2020 et pour cet objectif je vais avoir besoin de mes soutiens pendant le rallye. Trois autres SSV, « des porteurs d’eaux » vont m’accompagner et seront à mon écoute selon les problèmes rencontrés sur le terrain. » Le Dakar d’Axel Allétru a déjà débuté. Après un repos complet « pour faire le vide », il sera l’heure de l’avitaillement et du départ vers Jeddah tout début janvier.

Retrouvez notre dernier communiqué de presse : un homme hors du commun au départ du Dakar   

Axel Allétru, un homme hors du commun au départ du Paris Dakar

Le dimanche 5 janvier 2020, le jeune lillois de 29 ans Axel Allétru prendra le départ du Paris Dakar, un rêve éveillé pour ce fondu de mécanique. Axel Allétru a une histoire pas comme les autres. Champion de BMX lors de son enfance puis grand espoir français et mondial du motocross, Axel chute en 2010. Ce grave accident le plonge dans le calvaire de la paraplégie. Mais rien n’est impossible pour le nordiste et après de nombreux efforts, il réussit à remarcher. Une véritable renaissance qu’il mettra au service du sport et de la natation ou il excellera (12 titres de Champion de France natation handisport). Athlète de haut niveau, brillant conférencier, Axel revient à ses premières amours et se lance un grand défi, le Paris Dakar en SSV.

Un Paris Dakar pour inspirer

« Nous pouvons tous y arriver ! Relever nos défis personnels face à nos difficultés » déclare Axel Allétru. « C’est le message que j’essaie de passer depuis quelques années et suite à mon accident, ma rééducation… Je suis fier de prendre le départ du Paris Dakar afin d’inspirer le plus grand nombre et je souhaite partager mon aventure et pousser un maximum de personnes à aller au bout de leurs rêves. #jepeux2020 mettra en avant toutes ces aventures partagées… »

La compétition avec les valides

Au-delà du message, Axel et son co-pilote, François Beguin, ont de véritables objectifs sportifs sur ce Paris Dakar 2020 qu’ils vont courir dans la catégorie SSV. « Après les JO de RIO en 2016, je voulais me lancer un nouveau challenge, je voulais retrouver mon premier amour le sport mécanique ainsi que le goût des compétitions avec les valides » enchaîne Axel. « L’émergence forte du SSV m’a donné des idées et j’ai d’ailleurs remporté en 2018 une épreuve devant tous les valides, gagnant les cinq manches. C’est à partir de ce moment que j’ai sérieusement pensé au Paris Dakar. Il a fallu trouver des budgets, j’en cherche encore d’ailleurs mais je suis certain maintenant d’être sur la ligne de départ de mon premier Paris Dakar. L’objectif principal est de terminer l’épreuve mais l’appétit vient en mangeant et si nous avons l’occasion de performer, on ne se privera pas au fur et à mesure des étapes. »

La récupération, un maître-mot

Car Axel va devoir surmonter au fil du rallye quelques difficultés inhérentes à ses faiblesses physiques. « A mon avis, mon Paris Dakar sera 3 à 4 fois plus dur que le Paris Dakar d’un valide. En course, nous avons adapté notre SSV mais je ne vais pas pouvoir beaucoup aider François si nous avons des soucis techniques. De plus, la chaleur, le fait de ne pas avoir toute ma mobilité seront sans aucun doute des contraintes. Hors course, à chaque étape, il va falloir que je récupère et ce n’est pas simple pour moi de marcher dans le sable, je ne parle même pas du fauteuil roulant ! Cela sera un grand challenge. »
L’expérience engrangée sur le rallye du Maroc au printemps est un plus pour le champion qui sera accompagné d’un kiné tout au long du rallye imaginé par Thierry Sabine et qui se courra pour la première fois en Arabie Saoudite au départ de Riyadh. « Je suis persuadé que je vais réussir. L’idée est d’être tranquille entre chaque étape, enchaîner avec mes 1h30 de récupération réalisée avec mon kiné, ne pas perdre d’énergie. Nous serons 80 SSV sur ce Paris Dakar, cela va être extraordinaire à vivre. » #jepeux2020