Maxime Sorel : Interview avant grande saison !

La Transat CIC, New York – Vendée – Les Sables d’Olonne, le Défi Azimut – Lorient Agglomération, le Vendée Globe… L’année 2024 de Maxime Sorel, le skipper du voilier
V and B – Monbana – Mayenne, sera dense, très dense. Trois questions au marin cancalais…

1) Comment te prépares-tu à ta saison gargantuesque composée notamment de deux Transats en solitaire avant de prendre part le 10 novembre prochain à ton deuxième tour du Monde en solitaire, sans escale et sans assistance ?

Suite à la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, j’ai fait un gros break. L’idée était vraiment de couper un maximum de la voile, de la course au large. Je sortais d’une longue année avec l’ascension de l’Everest et toute sa préparation puis les navigations à bord de V and B – Monbana – Mayenne. Je me suis donc reposé pour réattaquer en grande forme. Cela ne veut pas dire que j’étais dans mon canapé ! J’ai profité de Noël en famille, j’ai fait aussi pas mal de kitesurf. Depuis début janvier, je suis revenu aux affaires en m’entrainant au centre 3,2,1 Perform surtout. Nous bossons sur ma préparation mentale et physique. L’idée est, par exemple, de visualiser ce qui va se passer sur le Vendée Globe et d’accepter la difficulté et la douleur qui sont constantes à bord de nos voiliers volants. Nous travaillons également sur le cognitif, le lien entre le cerveau et le corps, l’oreille interne plus ou moins sollicitée au fil de l’épreuve et ses nombreuses transitions. De plus, je viens de participer au trophée Mer Montagne et je continue à assouvir ma passion de la montagne avec des séances de ski de fond et alpinisme, mais aussi des trails blancs. Fin février, je compte traverser en mode trail l’île de Santo Antao au Cap-Vert. Enfin, il y a évidemment le chantier de notre IMOCA qui me prend beaucoup de temps ainsi qu’à mon équipe technique.

2) Justement, comment va ton bateau ?

Nous effectuons, depuis le retour de V and B – Monbana – Mayenne de la Martinique, un gros chantier à Concarneau. L’ensemble du bateau a été mis à nu. Pas un seul boulon n’a pas été démonté. Ce chantier est crucial avant le Vendée Globe et mon équipe profite de cet hiver pour l’effectuer. Nous avons aussi ajouté pas mal de renforts suite aux différents retours de nos concurrents qui ont repéré quelques soucis structurels. Nous travaillons sur l’ergonomie à bord, un dossier important que nous poursuivrons cet été en chantier. Il y a aussi quelques améliorations en cours. Avec la voilerie Incidence, nous avons finalisé le jeu de voiles pour les deux transats et nous avons encore deux voiles d’avant en construction et réflexion pour le Vendée Globe. Notre objectif est de remettre à l’eau l’IMOCA début mars afin qu’ensuite j’enchaîne en faux solo une série de navigations au large (24 à 48 heures) en vue de la Transat CIC dont le départ sera donné de Lorient le 28 avril.

3) Quels sont tes objectifs véliques 2024 ?

Je décompose la saison 2024 en trois parties : la première phase sera vraiment l’enchaînement des deux Transats avec la Transat CIC et la Transat New York – Vendée – Les Sables d’Olonne. Nous ressortirons ensuite cet été V and B – Monbana – Mayenne pour deux mois de chantier puis il y aura une troisième partie avec le Vendée Globe. L’objectif général est, comme je l’ai toujours dit, de terminer le Vendée Globe dans le top 5. J’envisage les deux transats en solitaire avec évidemment l’ambition d’un bon classement, mais surtout dans l’optique de notre préparation pour le Vendée Globe. Le but est de les finir sans casse technique et en continuant à progresser en vue du Tour du Monde. Mais en dehors du sport, j’ai également vraiment hâte de voir V and B – Monbana – Mayenne à New York à côté de la Statue de la Liberté, ça doit être magique de naviguer en plein Manhattan.