BIG FIVE pour Maxime Sorel

Il l’a fait ! Maxime Sorel a passé la ligne d’arrivée de The Transat CIC à la cinquième place ce jour à 5h00 du matin (heure française) au très grand large de New York. Le skipper du voilier V and B – Monbana – Mayenne, malgré une avarie de foil à tribord ce lundi en fin de journée et une lutte acharnée pour le top 3, aura mis 8 jours 15 heures 34 minutes et 3 secondes pour parcourir les 3 218.84 milles entre Lorient et la big apple à la moyenne de 15.51 nœuds.

Le navigateur, parrain national de l’association Vaincre la Mucoviscidose, réalise une grande performance à la vue du plateau XXL au départ de la compétition et d’une concurrence toujours plus forte. C’est une formidable préparation pour le grand objectif de la saison à savoir pour Maxime le départ de son deuxième Vendée Globe le 10 novembre prochain. Ce résultat probant est la récompense d’un travail acharné de Maxime et son équipe depuis la mise à l’eau de V and B – Monbana – Mayenne fin juin 2022. Cette cinquième position exprime la force et la détermination de Maxime qui depuis, quelques années, s’est obnubilé à franchir de nombreux caps physiques et mentaux pour se mettre en situation de grande performance, l’ascension de l’Everest, il y a un an, est passé par là ! Entretien…

1/ Cette cinquième place est une parfaite réalisation. Quel est ton sentiment ?

C’était carrément dur ! 8 jours, c’est tellement rapide ! On va tellement vite. Je me suis forcément pris au jeu du classement comme à chaque fois. J’ai réussi à être aux avant-postes, à revenir avant de me faire distancer, à revenir encore jusqu’à pouvoir, 10 heures avant l’arrivée, peut-être prendre la 3e place. Ça aurait été la cerise sur le gâteau. J’ai pris une option Sud, c’était un gros risque, mais si je ne tentais pas je ne pouvais pas espérer faire le podium. Je me suis retrouvé dans une zone sans vent, mais j’ai tenté un truc. Globalement, je suis hyper satisfait d’avoir tenu la dragée à des cadors de la Classe IMOCA. Je l’avais fait un peu sur la Route du Rhum, mais il y avait beaucoup moins de concurrents. Là, il y avait quasiment tout le monde. Je suis content, fier du travail de mon équipe.

2/ Peux-tu revenir sur le déroulé de ta course, The Transat CIC ?

J’ai eu du mal à me mettre dedans, partir sur une transat aussi engagée… et en fait le départ a été plutôt cool, j’étais dans le match tout de suite, on a tous joué dans les cailloux des Glénan, et ça a bien lancé la course. Après il y a eu le sud de l’Irlande, avec une mer défoncée… puis on a enchaîné plein de systèmes hyper vite. À chaque fois je me suis laissé surprendre par les conditions aussi rudes. On a connu beaucoup de zones de vent fort avec beaucoup de mer. Le Gulf Stream c’est quand même un truc de dingue… les odeurs de mer sont différentes, les comportements des poissons… J’ai touché un OFNI proche de l’arrivée, mais ce n’est pas grave, on va essayer de réparer ou de trouver une solution pour la Transat retour.

3/ Cette performance est le fruit de choix probants depuis la mise à l’eau de V and B – Monbana – Mayenne. Peux-tu nous en parler ?

V and B – Monbana – Mayenne est un super bateau ! Ces dernières années, on a fait 2 chantiers de structure, ça nous a coûté beaucoup de temps, mais on a ultra fiabilisé notre IMOCA. Prendre le départ d’une course comme celle-ci seulement 1 mois après la mise à l’eau c’était un challenge, et réussir à finir la course avec l’engagement que j’y ai mis, c’est une vraie réussite. Franchement c’est génial d’avoir fait cette course, dans ces conditions, pour valider autant de points techniques. Ce sont des conditions bien pires que ce que l’on va retrouver sur le Vendée Globe. Il y a plein de choses que je n’avais pas encore faites, comme aller chercher le centre d’une dépression ou contourner une dépression vers le Nord.
C’était très riche en enseignements. Je suis hyper content de ce que l’on a produit et des vitesses que j’ai pu faire. On a un potentiel hyper important et c’est super chouette pour une petite équipe comme la nôtre de voir que l’on tient la cadence. On a travaillé avec un acousticien pour faire évoluer le bruit du bateau, c’est beaucoup plus confortable. Mon matelas est aussi hyper confortable. On a vraiment gagné pour améliorer la vie à bord. Je me sens de mieux en mieux sur le bateau. Je suis de plus en plus à l’aise même dans le gros temps.

4/ The Transat CIC s’est joué beaucoup au portant. On imagine que c’est une bonne préparation pour ton prochain Tour du Monde ?

J’ai adoré le parcours et ce qu’on y a rencontré : du près, mais aussi du portant, donc c’est top parce que je ne pensais pas qu’on allait travailler autant de choses sur cette route nord. J’aime naviguer en équipage, mais je me rends compte que je suis beaucoup plus à l’aise en solitaire. Tout est fluide ! Et les résultats ne sont à priori pas mauvais… C’est sûr que cette course est méga engagée ! Pour la première fois, on a fait une course super utile pour préparer le Vendée Globe.

5/ Quelle est la suite pour toi à New York avec la New York – Vendée qui arrive très vite, départ le 29 mai ?

C’est un arrêt au stand ! Une course se termine, mais dans quelques jours c’est une autre qui commence. Je vais passer la semaine à travailler avec l’équipe technique sur le bateau et ensuite vais prendre un peu de temps pour faire du trail et visiter New York en amoureux puis avec les partenaires. C’est une course contre la montre qui débute pour notre équipe avant le départ de la New York – Vendée.