L’expérience et l’envie : deux atouts majeurs pour Alexis Loison

La Solitaire du Figaro arrive à grands pas. C’est en effet dans moins d’une semaine que le coup d’envoi de l’épreuve sera donné. Au programme : trois étapes de 500 milles et plus, puis un run de 24 heures entre Saint-Quay-Portrieux, Dunkerque et Saint-Nazaire. Un menu à la fois complet et technique. Truffé de pièges aussi. Dans ce contexte, qui succèdera cette année à Yoann Richomme, le tenant du titre ? Les pronostics sont ouverts mais restent hasardeux puisqu’une nouvelle fois, plus de la moitié de la flotte peut prétendre à la victoire. Pour ce qui le concerne, Alexis Loison est d’ores et déjà fin prêt à en découdre. Le skipper du Figaro Bénéteau 3 aux couleurs de la Région Normandie, qui s’apprête à participer à l’épreuve pour la 15e fois, aborde en effet cette 51e édition avec un maximum de fraîcheur et d’envie. Longtemps éloigné des plans d’eau ces derniers mois, d’une part, en raison de la période de confinement liée à la crise sanitaire et, d’autre part, à cause d’une intervention chirurgicale au genou subie début juin, le Cherbourgeois est regonflé à bloc et il espère bien réussir à se hisser sur le podium de la course dont il est toujours passé si près, en particulier l’an dernier.
« On attaque la dernière droite ! », se réjouit Alexis Loison. Lui qui a dû faire l’impasse sur la Solo Maître CoQ et la Solo Guy Cotten pour laisser le temps à son genou de se remettre, ne cache pas son impatience de s’aligner au départ de la Solitaire du Figaro, la course phare du Championnat de France Elite de Course au Large. « Je me serai évidemment bien passé de cette histoire de blessure mais c’est comme ça. Un coup de pas de chance. Le positif, c’est que le fait de ne pas avoir beaucoup navigué cette année booste mon envie. Je ne sais pas ce que ça va donner mais je pars clairement avec le même objectif que je m’étais fixé au départ », détaille le skipper Région Normandie. Un mal pour un bien ? Dans tous les cas, le Cherbourgeois a décidé de ne pas se mettre trop de pression sur les épaules. « La Solitaire réserve toujours plein de surprises. C’est toujours très compliqué de faire des pronostics et cela reste vrai pour cette édition. Quoi qu’il en soit, je vais faire de mon mieux. Je suis en forme, mon bateau est prêt et j’ai de belles voiles », souligne le marin qui a pu constater, lors de ses derniers entraînements à Port-la-Forêt, qu’il avait la vitesse. « J’ai réalisé différents speed-tests avec des gars comme Fred Duthil, Pierre Leboucher ou encore Tom Laperche, qui sont de bonnes références et j’ai pu voir que j’étais bien dans le match », précise le Normand.
Ne pas sous-estimer les difficultés
Cinquième de la dernière édition, Alexis Loison espère légitimement réussir à se hisser sur le podium cette année. « L’an passé, il m’a maqué un truc. Cela fait un an que je ressasse et que j’essaie de corriger des choses pour parvenir à faire mieux », relate le navigateur qui a terminé à sept reprises dans le Top 10 de l’épreuve depuis 2012 et qui aimerait naturellement bien faire partie du tiercé gagnant. « Je sais que j’ai quelques atouts. De plus, le parcours de cette 51e édition me plaît bien », avoue-t-il. De fait, le tracé va les mener, lui et ses adversaires, du côté des célèbres phares du Fastnet et de Wolf Rock avec, à la clé, avec plusieurs traversées de la Manche, des contournements de rails, puis des cailloux et du courant en pagaille. « J’aime régater en Manche. C’est mon terrain de jeu de prédilection mais je sais aussi qu’il est très piégeur. Être du coin n’est certainement pas synonyme d’avantage », assure Alexis qui ne minimise pas les difficultés techniques qui vont jalonner les quatre étapes, en particulier la troisième longue de 504 milles entre Saint-Quay-Portrieux et Dunkerque. « Cette dernière promet de potentiels gros retournements de situations avec les passages d’énormes barrières telles que le raz de Sein, le raz Blanchard ou Barfleur, entre autres. Je pense qu’elle peut vraiment faire mal. En tous les cas, sur le papier, elle me paraît redoutable », termine Alexis Loison dont les premiers atouts seront indiscutablement l’expérience et l’envie.

Après avoir récupéré son Figaro Bénéteau III le 16 janvier dernier, puis préparé sa monture au chantier Caennais V1D2 afin la mettre au propre et de commencer à l’optimiser, Alexis Loison, s’apprête désormais à entamer les premières navigations pour prendre en main sa nouvelle machine équipée de foils. Le challenge est de taille pour le skipper Région Normandie pour les deux saisons à venir qui, fort de déjà 13 années d’expérience et de très nombreux succès sur le circuit des Figaro Bénéteau, affiche légitimement des ambitions fortes, même si ce changement de support impose de trouver au plus vite de nouveaux réglages et de nouveaux repères. Et c’est d’autant plus vrai que le coup d’envoi de la première épreuve de l’année, la Sardinha Cup qui se jouera en double entre Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Lisbonne, sera donné dès le 7 avril prochain, et qu’en prime, de très nombreux grands noms de la voile ont choisi de faire leur retour sur le circuit, à l’image de Loïck Peyron ou Michel Desjoyeaux. Bref, on l’aura compris, 2019 s’annonce aussi intense que passionnante pour le Cherbourgeois qui vise clairement à la fois un podium sur la Championnat de France Elite de Course au Large et sur la fameuse Solitaire Urgo – Le Figaro. Entretien.