Le team AINA Enfance et Avenir remporte le Défi Atlantique !

Ce dimanche à 2h56, Aymeric Chappellier, Rodrigue Cabaz et Éric Quesnel ont franchi la ligne d’arrivée de la deuxième étape du Défi Atlantique, un morceau de 1 300 milles qu’ils ont finalement bouclé en deuxième position, seize petites minutes seulement derrière le team d’Eärendil après cinq jours de course. Cinq jours intenses durant lesquels ils ont régaté au contact et se sont battus comme des diables à bord d’AINA Enfance et Avenir malgré des problèmes de grand spi afin de tenter le doublé après leur victoire dans la première manche. Reste que si le sans-faute leur a finalement échappé de peu, les trois hommes peuvent se targuer de s’offrir la victoire au classement général avec une avance de plus de neuf heures sur leurs dauphins. Le contrat est ainsi rempli pour le navigateur Rochelais et ses deux acolytes. Haut la main, même !

Si la première étape de 2 300 milles entre Pointe-à-Pitre et Horta s’était impeccablement déroulée pour l’équipage d’AINA Enfance et Avenir qui avait alors mené la course au bout au bout avant de s’imposer avec une belle avance de neuf heures sur ses poursuivants les plus proches, la deuxième s’est montrée plus délicate. De fait, Aymeric Chappellier, Rodrigue Cabaz et Éric Quesnel ont été confrontés à l’explosion de leur grand spi. Une avarie qui les a largement handicapés pendant deux jours, les obligeant à réparer régulièrement et les empêchant de naviguer pied au plancher, avant toutefois de se relancer dans le match une fois les allures portantes nécessitant la fameuse « bulle » remplacées par des allures plus serrées. « A partir du moment où tout le monde a rangé le spi, on est revenu au score et on a tenu les leaders en haleine jusqu’à la fin. On ne leur a jamais lâché la bride et on les a maintenus sous pression jusqu’au passage de ligne. Ils nous ont avoué à l’arrivée qu’on leur avait vraiment donné du fil à retordre et qu’ils n’avaient pas quitté l’AIS des yeux lors des derniers milles. On a vraiment bossé pour essayer de les avoir. Un peu avant l’île d’Yeu, on s’est retrouvé à vue avec eux et on a vraiment fini le couteau entre les dents. On a poussé, poussé… on a vraiment cru qu’on allait finir par se les faire car ils étaient moins rapides que nous à ce moment-là. Ils ont vraiment eu chaud et ils ont bien senti qu’on ne se relâchait pas une seconde malgré le froid et la fatigue », a commenté Aymeric qui espérait naturellement enfoncer le clou en s’octroyant une deuxième victoire d’étape, mais aussi arriver en tête à La Rochelle, son territoire.

L’art et la manière

« Il n’y a pas d’amertume. Les gars d’Eärendil ont bien navigué et ils ont bien poussés dans le vent fort quand nous avons, de notre côté, rencontré notre problème de spi. On y a cru jusqu’au bout et on n’a jamais rien lâché. Il nous a manqué seize petites minutes. Au bout du compte, il y a la première place au général et je suis content de l’état d’esprit qu’il y a eu à bord d’AINA Enfance et Avenir car tous le monde a constamment tout donné pour la bonne marche du bateau. Le contrat est rempli ! », a assuré le navigateur qui renoue avec la victoire après ses deux deuxièmes places dans la Route du Rhum – Destination Guadeloupe et dans la RORC Caribbean 600. « Il y a eu du très beau match. Ça a vraiment été une course très intéressante avec un super parcours. On devrait faire plus de transatlantiques dans le sens Ouest-Est. Stratégiquement, c’est passionnant jusqu’au bout. Rien n’est jamais fini. C’est top ! », a détaillé Aymeric qui va, dans l’immédiat, se reposer, avant de procéder à un check-up complet de sa monture avant la prochaine épreuve de son calendrier, la Normandy Channel Race programmée du 16 au 26 mai prochain. « Le bateau va entrer en chantier et on va tout vérifier, en particulier le mât dont le dernier gros check remonte au mois d’août dernier. En clair, on va procéder à la révision des 10 000 kilomètres pour être parfaitement serein pour la suite de la saison », a terminé Aymeric Chappellier qui ne compte, évidemment, pas s’arrêter là.

L’heure de la rentrée pour Aymeric Chappellier !

CLASS 40 AINA – AYMERIC CHAPPELLIER

Presque trois mois après sa belle deuxième place dans la Route du Rhum – Destination Guadeloupe dans la catégorie des Class40, Aymeric Chappellier s’apprête à reprendre du service. Le skipper d’AINA Enfance et Avenir, dont le bateau a passé l’hiver à Pointe-à-Pitre, s’alignera, en effet, ce lundi au départ de la RORC Caribbean 600, la première course comptant pour le Championnat des Class40 2019. L’épreuve, qui s’est imposée au fil du temps comme l’une des courses incontournables aux Antilles et qui réunit, de fait, les plus belles machines européennes et américaines, va ainsi permettre au navigateur Rochelais de se remettre dans le match afin de préparer au mieux le Défi Atlantique, l’une des épreuves phare de la saison qui s’ouvre et dont le coup d’envoi sera donné le 23 mars prochain.

Après près de trois mois de trêve hivernale, dans la foulée de sa jolie deuxième place dans la mythique Route du Rhum – Destination Guadeloupe, Aymeric Chappellier est donc sur le point de faire son retour à la compétition. Le Rochelais, qui a rejoint la Guadeloupe où il a retrouvé sa monture en début de semaine dernière, se prépare, en effet, à participer à la fameuse RORC Caribbean 600. Au menu : un parcours de 600 milles au départ et à l’arrivée d’Antigua. « Je suis content de repartir en course car trois mois sans aller sur l’eau – à l’exception d’une petite escapade sur le tout nouveau Figaro Bénéteau III -, ça commençait à gratter un peu ! », s’amuse le skipper du Class40 aux couleurs de l’association AINA Enfance et Avenir qui a remis son bateau à l’eau une première fois la semaine dernière donc, puis une seconde fois ce jeudi à la suite d’un talonnage sans grande gravité à l’entrée du port de Pointe-à-Pitre survenu mardi. « La course qui arrive va nous permettre de refaire un check global du bateau et du gréement. Après la transat, il n’y avait trop rien à faire, hormis un peu de boulot sur le bulbe de quille et quelques voiles à réparer. L’idée, c’est de voir si tout fonctionne correctement afin d’être sûr que l’on n’est pas passé à côté de quelque chose mais aussi de reprendre contact avec le bateau. L’avantage, c’est que cette RORC Caribbean 600 est une régate assez intense. De fait, outre les conditions de mer et de vent qui risquent de mettre le bateau à rude épreuve, il va falloir gérer les difficultés du parcours qui sont nombreuses », assure le Rochelais qui connait déjà l’épreuve pour y avoir participé avec succès à bord du NMD54 Teasing Machine d’Éric de Turckheim l’an passé.

Un parfait warm-up en vue du Défi Atlantique

« Il y a peu de grands bords et plein de marques à passer. C’est super intéressant. Idem stratégiquement, avec de nombreux effets de site et autant de zones de dévent. Au final, la course s’apparente vraiment à un sprint. Impossible de se relâcher ! », note Aymeric, soulignant le nombre record de participation cette année dans la catégorie des Class40. « On est dix 40 pieds inscrits à ce jour et en plus de ça, il y a vraiment du bon niveau avec des équipages comme ceux de Luke Berry, Halvard Mabire ou Kito de Pavant », ajoute Aymeric qui régatera pour l’occasion avec Jacques Fournier, Rodrigue Cabaz et Stan Thuret. « Cette RORC Caribbean 600 s’annonce comme un super entraînement, même si, bien sûr on y va avec l’ambition de gagner », avoue Aymeric qui n’a, de fait, pas pour habitude de faire de la simple figuration lorsqu’il s’aligne au départ d’une compétition. « Le gros objectif reste évidemment la transat à venir (le Défi Atlantique programmé le 23 mars prochain, entre Pointe-à-Pitre et La Rochelle via une escale à Horta, aux Açores) mais cette course aux Antilles compte tout de même pour le Championnat des Class40 avec un coefficient 2. C’est motivant et, en ce qui me concerne, j’aime beaucoup les courses du RORC (Royal Ocean Racing Club, ndlr). On y est toujours bien accueilli, on y fait de beaux parcours et on y bénéficie d’un peu de visibilité à l’international, ce qui ne gâche rien », termine Aymeric Chappellier qui sera au départ de toutes les courses du calendrier Class40 en 2019 dont Les Sables – Horta et la Transat Jacques Vabre et qui portera à nouveau avec fierté les couleurs de l’association Aïna, Enfance et Avenir.

Aymeric Chappellier, magnifique 2e !

CLASS 40 n°151 – AINA – CHAPPELLIER Aymeric / 2 ème des Class 40

Arrivé à Pointe-à-Pitre ce mercredi à 1h16 (heure de Paris), Aymeric Chappellier s’est adjugé la deuxième place en Class40 – sans conteste la catégorie la plus fournie et la plus combative de cette 11e Route du Rhum – Destination Guadeloupe avec pas moins de 53 bateaux au départ -, coiffant le britannique Phil Sharp dans les derniers milles après un duel incroyable qui aura tout simplement duré seize jours et demi. Un mano a mano redoutable qui s’est, en effet ouvert dès la sortie de la Manche et qui n’a jamais cessé de s’intensifier jusqu’au début du contournement de Basse-Terre où le skipper d’AINA Enfance et Avenir a définitivement pris l’avantage en faisant preuve d’une audace sans limite, mais aussi d’une détermination sans faille. Car c’est bien à force d’opiniâtreté que le Rochelais est allé chercher cette belle place, que ce soit dans le mauvais temps lors des premiers jours de course, dans les surfs endiablés des alizés, dans les coups durs comme lorsque son spi médium a explosé et qu’il a fallu le réparer ou dans le tour de la Guadeloupe qui s’annonçait piégeur et dans lequel il a lâché ses coups avec précision, sans jamais perdre de vue son objectif.

Si la victoire décrochée par Yoann Richomme dans la catégorie des Class40 est belle, le duel qui a opposé Aymeric Chappellier et Phil Sharp dans cette 11e édition de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe restera à coup sûr, lui aussi dans les annales de la course. Les deux hommes, inséparables du début à la fin, se sont en effet, rendu coup pour coup sur l’ensemble des 3 542 milles du parcours. « Ça a été un coup à toi, un coup à moi, exactement comme cela s’est passé sur toutes les courses du circuit depuis deux ans », a expliqué le skipper d’AINA Enfance et Avenir qui avait déjà pris le dessus sur son adversaire lors de la Transat Jacques-Vabre et sur les 1000 Milles des Sables, mais qui s’était incliné lors des Sables – Horta, de la Normandy Channel Race ou de la Dhream Cup. « Cette fois, elle a été pour moi. J’ai fait un super coup sous un nuage juste aux abords de l’île. J’ai attaqué dans un grain à 28-30 nœuds sous grand spi et grand-voile haute en partant du principe qu’à 10-15 heures de l’arrivée, je pouvais prendre tous les risques, y compris celui de perdre un spi. Ça a été un peu rock and roll mais c’est passé. Après ça, je ne me suis pas trop posé de question. J’ai coupé au plus court avec juste la peur que ça ralentisse un peu trop à Basse-Terre avec la tombée de la nuit mais quand j’ai compris que j’allais y arriver encore de jour, j’ai relâché la pression », a indiqué le Rochelais qui a finalement terminé avec un peu plus de deux heures d’avance sur son poursuivant. Son meilleur ennemi, comme il le dit lui-même, qui a pourtant souvent eu légèrement l’avantage sur cette transat, comptant même parfois jusqu’à 35 milles de marge. « Ça s’est joué au gré des petits décalages mais aussi de nos pépins techniques respectifs », a détaillé Aymeric qui a bien cru qu’il avait perdu son spi médium et qui s’est acharné à le réparer pour garder toutes ses armes jusqu’à la fin tandis que le Britannique a été confronté à des problèmes de pilote automatique.

« Cette Route du Rhum n’est qu’une étape »

« L’un comme l’autre, on a toujours été à bloc. Ça a vraiment été une course très engagée et j’avoue que je suis vraiment passé par des hauts et des bas en permanence. Au final, je n’ai rien à regretter. Je termine avec le sentiment du travail bien fait et presque pas si rincé que ça car l’an passé, j’ai réussi à trouver des bons modes de réglages de bateau, ce qui m’a permis de m’accorder quelques siestes et de rester lucide aux bons moments. Je savais que la dernière journée allait être longue et j’ai pu rester relativement frais pour bien jouer les petits nuages en mettant des alarmes dès que le vent tournait de plus de 10 ou 15°. Je n’ai jamais rien lâché, je me suis battu jusqu’au bout pour atteindre mon objectif. Ces deux dernières années, j’ai tout mis en œuvre pour être en mesure d’aller faire une belle perf sur cette Route du Rhum. Pour faire partie des favoris. Je n’ai, certes, pas gagné, mais cette deuxième place est une belle récompense malgré tout et je suis heureux de la partager avec Picoty, Brétéché, Realites, Taupin et Volteo, les partenaires du projet, sans oublier bien sûr l’association AINA Enfance et Avenir dont je suis fier de porter les couleurs », termine Aymeric Chappellier qui s’est affirmé, une fois de plus, comme un grand champion. « Nous sommes heureux. Heureux comme tout. Aymeric a fait une très belle course. Il nous a tous fait vibrer et cette deuxième place, il est allé la chercher à la force de se détermination, porté par la belle dynamique des partenaires qui vont tous, forcément, garder des belles images en tête de cette Route du Rhum qui n’est qu’une étape car l’aventure se poursuit », a assuré Stéphane Commery, directeur du projet.

 

Aymeric Chappellier : « Une victoire qui donne encore un peu de confiance »

Ce jeudi, à 16h40, Aymeric Chappellier a franchi la ligne d’arrivée de la première édition des 1000 Milles des Sables, remportant ainsi la course (une boucle de 650 milles au départ et à l’arrivée des Sables via Gijón et le banc de Guérande) après un superbe match avec Phil Sharp et Sam Goodchild, mais aussi et surtout une grosse frayeur à la suite d’une collision avec un rondin de bois qui a largement endommagé la quille du bateau, mercredi soir. Si un temps, le skipper d’AINA Enfance et Avenir s’est posé la question de jeter l’éponge après la marque spéciale d’Oléron et de faire route directement vers La Rochelle où son Class40 doit être gruté dès demain 8 heures, il a finalement fait le choix de poursuivre la course. Bien lui en a pris puisqu’il frappe d’entrée de jeu un grand coup avec cette victoire, confirmant ainsi son rang de favori pour la suite de la saison et, notamment pour la Route du Rhum, dont il a désormais la qualification en poche.

Quel sentiment domine à l’arrivée de cette 1000 Milles des Sables ?

« La victoire est finalement assez inattendue car j’ai vraiment pensé que la course était terminée pour moi, hier en fin de journée, quand j’ai tapé violemment un rondin de bois. Directement, j’ai appelé le chantier. Ensemble, on a fait le tour de la structure pour voir s’il n’y avait rien de trop grave. Dans la foulée, j’ai appris que le parcours allait être écourté. J’ai donc décidé de continuer, au moins pour décrocher ma qualification pour la Route du Rhum. J’avais un peu d’avance et ni Phil ni Sam n’ont réussi à me rattraper donc c’est cool. Après Gijón, ça a beaucoup été une course de vitesse et c’est vrai qu’au reaching, le bateau va bien. Je l’ai bien en main et j’ai les bons réglages. De plus, j’ai sans doute été plus lucide que mes deux copains de jeu dans le choix de mes voiles. Cela m’a permis de faire la différence. Ça a été une belle bagarre. Avec Phil, on commence à avoir l’habitude après Les Sables – Horta et la Transat Jacques Vabre. On aime bien naviguer à vue. C’est sympa d’avoir eu un marin tel que Sam Goodchild dans le match également, mais j’avoue que dans l’immédiat, je reste très préoccupé par mon problème de quille et que j’ai du mal à savourer la victoire »

Que s’est-il passé ?

« Je pense que j’ai tapé un bout de bois. Ça m’a beaucoup marqué et surtout, ça m’a fait peur. J’ai volé dans le cockpit et je me suis éclaté contre la casquette. J’ai vu la grand-voile et le Code 0 partir devant. Je me suis demandé si quelque chose avait lâché avant de comprendre que j’avais percuté quelque chose. Je suis impatient de découvrir les dégâts. A mon avis, ce n’est pas joli-joli. »

Quelle est donc la suite ?

« Je reprends la mer tout de suite pour rejoindre La Rochelle. L’idée, c’est de rentrer dans le port cette nuit et d’être prêt à gruter demain matin à 8 heures. Il n’est pas question de perdre de temps. J’ai vraiment pensé à arrêter la course après la marque d’Oléron mais comme le parcours a été réduit, je me suis dit que c’était trop bête si près du but. Trop bête aussi de passer à côté de la qualification à la Route du Rhum. A présent, elle est dans la poche et la victoire aussi. Au bout du compte, c’est presque un mal pour un bien. Ce qui est certain, c’est que lors de cette 1000 Milles des Sables, il aura fallu en mesure de s’adapter à tout, tout le temps. Aux changements de parcours d’abord puis au pépin de quille ensuite. Il aura aussi fallu être à l’affût en permanence. J’ai parfois eu l’impression d’être moins à l’aise dans les petits airs que les deux sujets de sa majesté. Ça m’a souvent énervé mais je me suis vengé au reaching. Au final, tout cela confirme que le travail que nous avons fait sur les voiles, comme le reste, est bon. Et ç donne évidemment de la confiance pour les courses à venir. »

Objectif Route du Rhum !

Après une saison 2017 ponctuée par une belle 3e place sur les Sables – Horta – Les Sables à peine plus d’un mois après la mise à l’eau de son bateau, puis une deuxième place dans la Transat Jacques Vabre avec un écart de 17 petites minutes seulement au premier après 17 jours de course, Aymeric Chappellier est d’ores et déjà pleinement focalisé sur la Route du Rhum – Destination Guadeloupe dont le coup d’envoi sera donné le 4 novembre prochain, à Saint-Malo. Son objectif est clair : il s’agit de décrocher la victoire à Pointe-à-Pitre. Pour cela, le skipper d’AINA Enfance et Avenir peut non seulement compter sur le soutien indéfectible de ses partenaires, Picoty, Breteche, Taupin , Realites et Vert Import, mais aussi sur sa détermination et son sens du détail. Le Rochelais, qui n’a rien laissé au hasard lors de son chantier d’hiver bientôt sur le point de se terminer, compte bien continuer faire de même lors des mois qui viennent dans sa préparation, que ce soit à terre ou sur l’eau.

« Le mode sans échec » : tel est le crédo d’Aymeric Chappellier. Auteur d’une remarquable première saison à la barre de son Mach 40.3, marquée notamment par une prometteuse deuxième place dans la Transat Jacques Vabre en double avec Arthur Le Vaillant, le skipper du Class40 AINA Enfance et Avenir vise désormais une victoire dans la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, la mythique transat en solitaire à laquelle pas moins de 50 marins seront au départ dans sa catégorie cet automne. Un record. « Le fait qu’autant de bateaux soient annoncés est à la fois motivant et intéressant. Et pour cause, plus il y a de match, plus la victoire est belle », annonce le navigateur Rochelais, bien conscient, toutefois que la première place ne sera pas facile à aller chercher. « Le gros des forces en présence était engagé sur la Jacques Vabre mais pour cette Route du Rhum, on peut compter sur trois à cinq gros clients en plus. Cela promet de la belle bagarre », souligne Aymeric qui sait donc à quel point le hasard n’a pas sa place dans sa préparation. « Pour l’instant, les choses suivent leur cours, conformément au planning fixé dès le printemps dernier. Que ce soit au niveau de la préparation mentale, de la préparation physique et de la préparation du bateau, j’essaie de ne négliger aucun paramètre de la performance. Pour cela, j’ai la chance d’être bien entouré mais aussi de bien connaitre le bateau », indique Aymeric Chappellier qui a procédé à quelques améliorations sur sa machine lors de son chantier hivernal, toutes issues des enseignements tirés lors de ses navigations l’an passé.

Pas de place au hasard

« Nous avons apporté quelques modifications sur le plan ergonomique. Le bateau est très physique et nous avons fait en sorte de mieux protéger le bonhomme. C’est essentiellement sur ce point que nous avons travaillé. Pour le reste, nous sommes confiants dans le potentiel du bateau. Nous avons toutefois réalisé un check complet. Mât, voiles, gréement, winches… tout à entièrement été démonté puis remonté afin d’être vérifié. En résumé, nous avons procédé à la révision des 10 000 milles et aujourd’hui tout est ok pour aborder 2018 dans les meilleures conditions possibles », commente le skipper d’AINA Enfance et Avenir dont la machine est prévue de retrouver son élément le 28 février prochain, une fois les dernières retouches de peinture et la révision du moteur terminées. « Dès lors, nous enchaînerons deux semaines de navigations techniques afin de calibrer tout ce qui doit l’être et de poser les bases. Dans la foulée, nous attaquerons les entraînements en solitaire à Lorient », commente l’ingénieur et architecte naval qui a inscrit l’ensemble des grosses courses du calendrier de la Class40 à son planning – la 1000 Milles Les Sables (du 23 au 29 avril), le Grand Prix Guyader (du 4 au 7 mai), l’Ar Men Race (du 10 et 13 mai), la Normandy Channel Race (du 24 mai au 3 juin), le Record SNSM (du 21 au 24 juin) puis la Drheam Cup (du 21 au 29 juillet) – afin de préparer au mieux la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. « L’idée, sur ces épreuves, sera de valider tout ce qui aura été fait pendant les entraînements, de monter progressivement en puissance, de montrer que l’on est là et bien là, et d’engranger un maximum de confiance avant la transat, l’objectif étant bien sûr d’être prêt et serein le 4 novembre, au départ du Rhum. Comme je suis quelqu’un de très terre à terre, je pars du principe que le travail paie et que dans ce contexte, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas », termine Aymeric Chappellier qui sait se donner les moyens de ses ambitions et qui espère évidemment porter haut les couleurs de ses partenaires, mais aussi celle de l’association AINA Enfance et Avenir entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre en novembre prochain.

Une deuxième place en OR !

Quel finish ! Dix-sept minutes : tel aura finalement été l’écart entre V and B et AINA Enfance et Avenir sur la ligne d’arrivée de la 13e édition de la Transat Jacques Vabre, peu après minuit, la nuit dernière. Dérisoire à l’échelle de l’Atlantique et des 4 350 milles du parcours entre le Havre et Salvador de Bahia (Brésil), mais parfaitement représentatif de l’intensité de la course qui s’est jouée au contact du début à la fin pour le trio de tête. Si l’avantage a tourné dans tous derniers milles à l’avantage de Maxime Sorel et Antoine Carpentier, Aymeric Chappellier et Arthur Le Vaillant bouclent l’aventure à une très belle deuxième place après avoir fait preuve d’une détermination et d’une volonté remarquables.

« Le match a été incroyable entre V and B, Imerys Clean Energy et nous. De Madère jusqu’à l’arrivée, nous nous sommes tirés la bourre en mode « régate », en nous rendant coup pour coup », a commenté Aymeric Chappellier qui a avalé les 4 350 milles du parcours à un rythme effréné et qui n’a jamais cessé de se battre lors de ces 17 jours de course. « Nous avons laissé filer la première place dans les 150 derniers milles, après une nuit difficile lors de laquelle nous avons déchiré notre spi avant de prendre successivement deux filets dans la quille », a indiqué le skipper d’AINA Enfance et Avenir qui a, malgré ça, continué de s’accrocher jusqu’au bout. « Sans doute qu’avec la fatigue accumulée, nous avons manqué d’un peu de lucidité car nous avons réussi à nous dépatouiller rapidement du premier, mais nous avons percuté un peu tard que nous en avions un deuxième alors que nous avions, de ce fait, un petit déficit de vitesse par rapport à V and B », a avoué le navigateur Rochelais qui n’a ensuite plus réellement été en mesure de réussir à revenir sur son concurrent. « Alors qu’on avait de l’avance (environ 5 milles, ndlr), avec cette histoire, on s’est retrouvé un demi mille derrière lui. Dès lors, ça a été compliqué d’imaginer se refaire », a ajouté Aymeric qui n’a, de fait, pas eu de petit coup à tenter pour revenir au score et qui a ainsi laissé filer la victoire.

Un potentiel énorme

« C’est un peu dur de passer si près et de ne pas y arriver. Ça s’est joué à très peu de chose. Evidemment, c’est un peu frustrant mais c’est ainsi. L’année prochaine, à Pointe-à-Pitre, ce sera la bonne », a assuré Aymeric qui a, de fait, confirmé encore une fois après les Sables – Horta – Les Sables en juillet dernier, qu’il était incontestablement l’un des hommes à battre du circuit Class40. « Lors de ces 17 jours de course, j’ai énormément appris, sur moi et sur le bateau », a confié le jeune marin, rappelant à juste titre que son bateau a été mis à l’eau en juin dernier alors que Maxime Sorel dispose, lui, de deux années de recul, de fiabilisation et de perfectionnement de sa monture. « AINA Enfance et Avenir a un très gros potentiel. Cela me transcende et me donne deux fois plus de motivation pour la Route du Rhum », a relaté l’ingénieur qui peut non seulement se satisfaire des grandes capacités de sa machine, mais aussi de la manière dont lui et Arthur ont mené leur transat. « Dans l’ensemble, on a effectivement bien maîtrisé notre course. On a su lâcher des milles dans le vent fort au début pour ne rien casser, tout en restant au contact. Ensuite, on a suivi notre plan tranquillement, sans bourriner. Bien sûr, on a commis quelques petites erreurs, la plupart du temps liées au fait qu’on ne connait pas encore le bateau à 100%, mais globalement, on a fait de belles trajectoires », a annoncé le skipper, par ailleurs ravi de son duo avec Arthur Le Vaillant.

La Route du Rhum d’ores et déjà en ligne de mire

« On a pris énormément de plaisir à naviguer ensemble. On a toujours été très complémentaire et on s’est constamment motivé mutuellement », a-t-il expliqué. Sentiment partagé par son acolyte. « On a vraiment bien fonctionné ensemble. On s’est donné à fond en permanence. On s’est investi corps et âme dans l’histoire pour performer et faire plaisir à tous les gens formidables qui soutiennent ce projet. Au final, on monte sur la deuxième marche du podium. C’est assurément un bon résultat. Notre objectif de départ était de finir dans le Top 3. Le contrat est ainsi rempli », a commenté le jeune co-skipper d’AINA Enfance et Avenir qui gardera en tête une foule de choses. « Il y a eu des très bons moments. De plus, j’ai appris énormément au côté d’Aymeric qui est quelqu’un de très exigeant. La victoire était vraiment à notre portée et c’est précisément ce que nous allons retenir. Globalement, cette Transat Jacques Vabre a été magique. Vraiment magique. Il y a eu des jours où je me suis demandé comment il allait être possible de tenir la cadence mais à chaque fois, on a réussi à se dépasser et ça, c’est formidable », a terminé Arthur Le Vaillant qui va, tout comme son co-skipper, profiter de quelques jours de repos bien mérités après cette Route du Café digne d’une épreuve de match-racing. « On va atterrir doucement mais l’idée, c’est de ne pas perdre de temps. De mon côté, je rentre en France début décembre et j’ai d’ores et déjà prévu de commencer les entraînements dans la foulée car je n’ai d’ores et déjà plus qu’un seul objectif : la Route du Rhum 2018 », a terminé Aymeric Chappellier.

Team Aïna : Le bateau baptisé, les skippers fin prêts

Le Class40 AINA Enfance et Avenir a été baptisé ce mercredi 2 novembre, au Havre, par Laurent Voulzy, chanteur, compositeur et parrain de l’association. Un moment chargé d’émotion pour Aymeric Chappellier, son équipe et ses partenaires qui ont œuvré durant de longs mois à la construction du bateau et au lancement du projet. Un projet ambitieux dont le prochain volet n’est autre que la Transat Jacques Vabre, course en double que le marin rochelais va disputer avec Arthur Le Vaillant, et dont le coup d’envoi sera donné dimanche prochain, à 13h35.

Trois mois et demi après sa mise à l’eau à la Rochelle, le Mach 40.3 portant les couleurs de l’association AINA Enfance et Avenir a été baptisé dans le bassin Paul Vatine du Havre, ce mercredi après-midi. La cérémonie a réuni toute l’équipe qui a œuvré à sa construction depuis l’automne dernier, les partenaires du projet, de très nombreux invités mais aussi les visiteurs du village de la Transat Jacques Vabre, tous heureux d’assister à ce moment toujours très particulier dans la vie d’un bateau. « Ce baptême est un temps fort dans la vie du projet. Laurent Voulzy, le parrain d’AINA Enfance et Avenir nous a fait le plaisir d’être là, tout comme Nataly Charbonnier, la Présidente de l’association, qui a spécialement fait le déplacement depuis la Réunion. Forcément, pour mes partenaires et moi, c’est un jour un peu spécial et je m’en réjouis, d’autant qu’il marque aussi un peu la fin de la période d’attente ici, au Havre », souligne Aymeric Chappellier, le skipper du 40 pieds AINA Enfance et Avenir qui s’alignera, ce dimanche en début d’après-midi, au départ de la Transat Jacques Vabre.  « Les choses commencent à se préciser. Arthur (Le Vaillant), mon équipe et moi avons travaillé dans notre coin pendant des semaines et aujourd’hui, nous avons le plaisir de partager des moments avec toutes les personnes qui nous encouragent et nous soutiennent dans notre projet. C’est quelque chose d’assez fort, même si, il faut bien l’avouer, il commence à nous tarder d’y aller », ajoute le Rochelais qui n’a pas ménagé ses efforts pour préparer au mieux l’échéance qui se profile et qui, désormais, piaffe d’impatience d’aller en découdre sur l’eau.

Un scénario alléchant

« Ça fait maintenant une semaine que nous sommes au Havre, dans les starting-blocks. Forcément, on se sent un peu comme des pur-sang dans leur box : on a envie d’y aller, de lâcher les chevaux et de se tirer la bourre avec les copains », explique Aymeric qui scrute de plus en plus près chaque nouveau fichier météo, et qui commence à avoir une bonne idée du schéma de course à venir, au moins pour les premiers jours. « On devrait sortir de la Manche avec un vent de secteur Nord d’une vingtaine de nœuds. Ensuite, il faudra gérer une zone de transition au niveau de la pointe Bretagne. Le but sera d’aller dans l’Ouest pour aller chercher un front qui déplace, a priori, plutôt lentement, puis de passer de l’autre côté pour attraper un flux de Nord-Ouest qui devrait nous ouvrir en grand l’autoroute du Sud et nous permettre de descendre très vite », détaille le navigateur qui peut, dans ce contexte, légitimement envisager laisser l’archipel de Madère dans son sillage après seulement cinq ou six jours de mer. « C’est un scénario qui nous va bien. On va pouvoir faire parler la puissance de notre machine », souligne le skipper d’AINA Enfance et Avenir qui a déjà pu en donner un aperçu en juillet dernier, sur la deuxième étape des Sables – Horta – Les Sables. « On sait que le bateau résiste et que les bonhommes sont solides. Bien sûr, chaque course est différente et on sait que nombre de nos concurrents ont le pied lourd sur l’accélérateur. Il va falloir tenir la secousse », relate Aymeric. Avis partagé par Arthur Le Vaillant. « Ça va aller vite. De ce fait, ça promet d’être humide autant qu’engagé, mais on aime ça. Il va falloir bien se reposer avant le départ mais ça va le faire. On a clairement hâte d’y être. Bien sûr, d’autres bateaux sont aussi très puissants. C’est certain, il va y avoir de la belle bataille et ça va être intéressant. Ça tombe bien, c’est précisément pour ça qu’on est là », a terminé le co-skipper d’AINA Enfance et Avenir.

Ils ont dit :

Laurent Voulzy, parrain de l’association AINA Enfance et Avenir : « J’ai beaucoup d’admiration pour les navigateurs. De mon côté, j’ai un petit bateau. Je dis tout le temps que lorsque je pars en solitaire, dès que je ne vois plus la côte, je fais demi-tour. C’est pourquoi j’ai d’autant plus d’admiration pour Aymeric et Arthur qui vont partir si loin. Pour moi, ce sont un peu des divinités de la mer. Pour parler d’AINA Enfance et Avenir, il se trouve que la misère, on ne peut pas la vaincre seul. Il faut que tout le monde se regroupe et se mobilise. Ce que font Nataly Charbonnier, Isabelle Boursier et tous les bénévoles de l’association est formidable. De mon côté, je n’ai pas beaucoup de mérite mais j’essaie de faire ce que j’ai à faire. Les partenaires du projet, comme tous les gens qui donnent de l’argent à AINA, sauvent tellement d’enfants… Des enfants qui vivent dans des conditions qu’on ne peut même pas imaginer ici. C’est tout à fait merveilleux ces navigateurs qui vont porter les couleurs d’AINA au-delà des mers et tous ces gens qui donnent de leur cœur et de leur argent pour les enfants Malgaches. »

Nataly Charbonnier, co-Présidente de l’association AINA Enfance et Avenir : « Je suis heureuse de découvrir aujourd’hui le bateau que je n’avais, jusqu’alors, vu qu’en photo. Il est une belle fenêtre sur l’avenir pour les gamins de Madagascar, et porte leurs espoirs. Grâce à lui, ils sentent que l’on pense à eux. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’ils sont si imprégnés de ce projet. Ils ont même fabriqué leur propre bateau, sans doute un peu lourd pour voguer sur les flots, mais ce qui est formidable, c’est qu’ils sont à fond dedans. Depuis un trimestre, ils apprennent des chants et des danses brésiliennes. C’est, pour eux, un vrai projet éducatif. Les enfants à Madagascar, sont souvent complètement oubliés, et j’espère vraiment que ce bateau mais aussi l’état d’esprit des skippers vont permettre que l’on parle de l’association et que les gens prennent ainsi conscience de l’importance d’agir et nous aident à continuer cette belle aventure. »

Mirella Lepetit, marraine de l’association AINA Enfance et Avenir : « Le baptême du bateau aujourd’hui, est un pas de plus pour l’association. Laurent (Voulzy) et moi, nous la suivons depuis douze ans déjà. Elle a quelque chose de très différent : une transparence totale et un vrai suivi sur le terrain. Nous nous sommes rendus deux fois à Madagascar, à quelques années d’intervalle. La différence que nous avons pu constater est incroyable. Au début, les enfants étaient tristes, malingres, perdus. Lorsque nous sommes revenus, la fois suivante, le changement était palpable. Les gamins avaient de la joie et des étincelles dans les yeux. C’est important, pour nous, en tant que parrains, d’être fortement impliqués sur le plan affectif, mais aussi sur le plan éducatif. Le bateau AINA Enfance et Avenir porte les espoirs des enfants. Il leur montre que même s’ils sont venus au monde dans des conditions difficiles, à présent ils ne sont plus seuls, mais qu’en plus, le regard du monde se porte sur eux. Dans leur dignité et dans leur façon d’envisager l’avenir, c’est quelque chose d’important. On ne le répétera jamais assez : les enfants sont l’avenir de notre humanité et de notre planète. Faire quelque chose pour eux est essentiel. »