Thomas Ruyant à bon port !

Thomas Ruyant en a terminé ce matin peu avant 9 heures avec sa longue transat retour vers Lorient. Le vainqueur de la Transat Jacques Vabre (en compagnie de Morgan Lagravière), a vécu un « retour à la base » pour le moins contrasté, entre l’euphorie d’un record de vitesse, et ce nouveau chrono de la plus longue distance parcourue en 24 heures, et la déception de devoir mettre sa course entre parenthèses suite à la déchirure de sa grand-voile. C’est sous voiles d’avant seules qu’il a parcouru plus de la moitié de la course, sans jamais se départir d’un esprit de compétition et de bien figurer, qui lui ont permis de tenir de très honorables moyennes. FOR PEOPLE valide avec cette transat, son inscription au Vendée Globe. Thomas a pu prendre ses marques en solitaire à bord de son plan Koch Finot-Conq millésimé 2023. Il tire un bilan plus que positif de cette riche saison, pour lui-même bien sûr, pour l’équipe sportive et ses trois fantastiques skippers de l’écurie TR Racing, Morgan Lagravière, Antoine Koch et Sam Goodchild, et pour toute l’équipe technique qui aura, de mains de maitres, préparé deux voiliers au plus haut niveau de performances de la classe. Sam Goodchild remporte en effet le titre de champion IMOCA, autre motif de satisfaction pour Thomas, initiateur et fondateur de cet original attelage à deux bateaux performants, We Sail for People and Planet, accélérés par ce formidable partenaire technique et financier, Advens, et également Leyton tout en soutenant le réseau Entourage et le fonds citoyen Team for The Planet.

FOR PEOPLE est arrivé aujourd’hui mardi 12 décembre à Lorient, terme de Retour à la base. Thomas Ruyant prend la 17ème place de l’épreuve, sur 31 voiliers au départ. Son temps de course est de 11 jours, 15 heures, 59 minutes et 46 secondes. Il a parcouru sur l’orthodromie 3 497,4 milles, à 12,5 noeuds de moyenne. Il a parcouru sur le fond, 4 472 milles à 16 noeuds de moyenne.

Thomas Ruyant :
« J’avais bien en tête cette idée de record dès le départ. Je savais qu’on allait naviguer devant un front pendant un long moment. Mais on était au vmg, pas l’allure la plus rapide, mais il y avait possibilité de faire un long bord en ligne droite. C’était donc jouable. C’était aussi un moment de la course où il fallait que je recolle au paquet de tête. Ce que j’ai fait. J’ai saisi l’opportunité. La mer était lisse et plate. Ce record tenait depuis 2017. Il était temps qu’ils soit battu. Il sera rebattu prochainement, avec nos machines actuelles. Si on devait se focaliser uniquement sur ce record, on choisirait de meilleures allures et il tombera. On avait essayé de battre ce record il y a deux ans. Mais on n’avait pas trouvé les conditions. Je suis très content d’avoir pu réaliser cela.

Deux transats coup sur coup, ce n’est pas facile. Morgan et moi avons mis beaucoup d’énergie, en nous dépensant sans compter, durant la Transat Jacques Vabre, sans penser à la transat à suivre. 10 jours pour récupérer, ce n’est pas beaucoup. Mais je suis content de ce Retour à la base, qui m’a permis de me mettre à nouveau dans la peau d’un solitaire. Malgré la déchirure de ma GV, j’ai pu observer pas mal de choses sur la vie à bord de ce nouveau bateau.

Cette avarie m’est arrivée tôt dans la course. La déchirure est survenue alors que je réparai mon souci de safran. J’étais revenu dans la course. J’allais vite. J’avais une carte à jouer. Mais je n‘ai pas lâché après la perte de ma GV. Je n’étais pas en mode croisière. J’ai fait avancer au mieux. Je ne m’en suis pas trop mal sorti. Dans la foulée du record, c’était un peu décevant mais cela ne m’a pas affecté plus que ça.

A chaud, le bilan de l’année est positif. C’est une super saison, passée à découvrir et à mettre au point ce super bateau. On gagne la première course de l’année (Guyader Bermudes 1000 race). On a eu quelques soucis techniques dans la Fastnet Race alors que nous étions en tête. La réactivité de l’équipe a été fantastique. Tout le monde s‘est mobilisé pour nous livrer au départ de la Transat Jacques Vabre un bateau parfait. Il reste du travail pour notre chantier d’hiver. On termine sur une note contrastée avec cette grand voie déchirée. Mais toute l’équipe a montré de belles choses. On a montré les crocs, on a gagné des courses, on a fait des podiums, on a signé des records… Le fonctionnement de l’équipe a été super. On est sur des rails et sur le bon timing de préparation pour le Vendée Globe 2024 – 2025..

Le niveau d’engagement augmente. Mais je sais où mettre le curseur. Je suis à l’aise avec mon bateau. Je vais vite au portant et ça, c’est top pour le Vendée Globe. Les concurrents vont vite aussi, mais ils ont vu ce que l’on sait faire. On est au niveau. Il faudra compter sur nous.

Le fonctionnement de toute l’équipe a aussi profité à Sam. Sa façon de naviguer est impressionnante. Il est champion IMOCA et je suis fier pour lui, et pour l’équipe. TR Racing a été présente cette année. Nos deux bateaux sont sur le devant de la scène. Sam sera peut être LE concurrent le puis sérieux pour le Vendée Globe… Je tiens à remercier vivement Advens sans qui nous ne serions pas là, Leyton qui est arrivé à nos côtés en 2023. Enfin, je suis très heureux que nous puissions avec nos performances mettre en lumière le Réseau Entourage et Team for the Planet. Il n’y aura pas de transition écologique sans justice sociale. »