VULNERABLE en remorque vers Lorient

L’IMOCA VULNERABLE, plan Verdier de Sam Goodchild, victime le 6 juin dernier d’un démâtage dans le Sud Est des Açores, a été rejoint lundi par le Merida, bateau spécialement conditionné par Adrien Hardy pour remorquer sur de longues distances des voiliers en avarie. Passé au large de Santa Maria aux Açores samedi dernier sous gréement de fortune, Sam, a ensuite rallié Sao Miguel où le spécialiste de la Coupe de l’America, résident Açorien, Giovanni Mascetti, l’a aidé à remettre le bateau en état dans la perspective d’un rapide retour vers la France et Lorient. Adrien Hardy et son équipe ont procédé lundi à la prise en charge de VULNERABLE, et vont profiter d’une météo favorable pour entamer la traversée de 1 200 milles vers Lorient. VULNERABLE est attendu d’ici quelques jours à son port d’attache Lorientais.

Sam Goodchild :

« C’est la voile ! » Sam Goodchild demeure dans l’adversité stoïque et réaliste. Cette fortune de mer n’entame en rien son moral ni sa détermination à performer dans son premier Vendée Globe en novembre prochain. « Je n’aime pas casser et ce démâtage est une déception. C’est le lot des marins de course au large. On s’adapte. On a conscience de notre vulnérabilité en mer, et c’est ce qui fait la beauté de notre sport. Avoir conscience de cette vulnérabilité c’est aussi la possibilité d’être plus fort ensemble, c’est le sens du nom de nos bateaux avec Thomas et de la campagne que nous allons porter avec notre partenaire Advens. On a ramené le bateau à Sao Miguel. Giovanni m’a bien aidé à ranger le pont. J’ai pu dresser une liste relativement exhaustive de ce que j’ai pu sauver et de ce que l’on a perdu. Je relativise ce qui m’arrive en me disant que c’est mieux que cela se passe maintenant, plutôt qu’à l’automne prochain. Je rentre en France, pendant que Adrien Hardy gère le retour du bateau. »

Thomas Gavériaux, CEO TR Racing

« Toute l’équipe TR Racing a déployé dès l’annonce du démâtage, une incroyable énergie pour aider Sam à rallier l’archipel des Açores et trouver des solutions de rapatriement. La présence aux Açores de Giovanni Mascetti est une chance. Il était le chef de projet chez Persico lors de la construction de VULNERABLE lancé en 2019. Il connait donc parfaitement le bateau. C’est un garçon très compétent, très disponible et généreux qui nous a évité le coût environnemental d’envoyer notre propre équipe aux Açores. Sam a fait un super boulot pour nettoyer la plate-forme. On dispose déjà d’un inventaire précis de ce qu’il nous faut remplacer. Nous étudions toutes les possibilités et options de remplacement du mât. Dès son arrivée en nos nouveaux locaux de Lorient, toute la plateforme sera minutieusement inspectée et contrôlée. Le démâtage contrarie notre planning d’entraînement et de préparation cet été. Le changement de mât est une opportunité d’optimiser encore un peu plus notre préparation. TR Racing est calibré pour répondre à ce genre de challenge. Nous allons rapidement débriefer des raisons de cette avarie et sur la course côté sportif et performance. Toute l’équipe a hâte de revoir dès la fin août nos deux voiliers VULNERABLE bord à bord. »

 

Thomas Ruyant VULNERABLE, 5ème de la New York Vendée

Thomas Ruyant à bord de l’Imoca VULNERABLE s’est adjugé hier soir la 5ème place de la transat New York Vendée, parmi les 28 navigateurs engagés. Il a franchi la ligne d’arrivée mouillée au large des Sables d’Olonne à 23 heures et 57 minutes. Son temps de course est de 12 jours, 3 heures, 57 minutes et 10 secondes. Il a parcouru sur l’ortho 3 170 milles à la vitesse moyenne de 10,9 noeuds. Il a en réalité couvert sur le fond la distance de 4 221,8 milles à la vitesse moyenne de 14,5 noeuds.

 

Je suis à ma place…

Ses premiers mots résonnent d’un réalisme assuré : « Je suis à ma place ». Le Dunkerquois redoutait en effet dès le départ au large de New York ce scenario d’une navigation au plus près du lit du vent, peu favorable à la carène, au jeu de voiles et à la forme des foils de son plan Koch Finot Conq de 2023, tous taillés dans la perspective des allures portantes attendues sur le parcours du Vendée Globe. Il a su jouer crânement sa carte dès que les circonstances de course s’y sont prêtées, et on pense naturellement à cette partie du parcours sous la zone de protection de la biodiversité quand, en compagnie de son compagnon d’écurie Sam Goodchild, les deux skippers VULNERABLE apparaissaient en deuxième et troisième place du classement provisoire.

 

Ca s’est joué à rien…

« Je suis naturellement déçu de cette 5ème place, car je visais mieux » poursuit Thomas, « mais l’analyse des circonstances de course ne me laissent aucun regret. J’aurai pu jouer avec Charlie et forcer le passage de ce front qui a déterminé l’issue de la course, mais l’état de la mer sur cette partie du Gulf Stream était vraiment casse bateaux et je n’ai pas voulu jouer à ce jeu. Ce front ondulait curieusement. Je pensais bien l’avoir passé un temps, sous la pluie et dans du Sud Ouest, mais il m’est revenu dessus et je n’ai plus réussi à l’accrocher. Ca s’est joué à rien. On a rarement eu des conditions conformes à nos fichiers meteos, et il a fallu en permanence s’adapter, reprendre la main sur nos routages. Bref, s’adapter et je crois que dans cet exercice de la navigation à court terme, Sam et moi nous en sommes bien sortis en approche des Açores

 

1 500 milles au près pour finir !

« J’attends avec impatience le débriefing avec Sam, mon équipe de TR Racing et les ingénieurs de chez Advens. Il y a beaucoup d’enseignements à tirer et on ramène énormément d’informations positives de cette transat. On a vraiment utilisé nos bateaux à 100%. Je ne déplore aucune casse malgré des conditions parfois très dures. Il m’aurait fallu plus de vent pour le type de J2 que j’ai, en connaissance de cause, choisi. Les derniers 1 500 milles au près ont été favorables à Jérémie (Beyou Charal) et Seb (Simon – Groupe Dubreuil) dont le J2 est mieux adapté au près. J’assume mes choix. Je n’ai ni la carène ni les foils pour me battre au près dans moins de 16 noeuds de vent. Pour toutes ces raisons, je pense être à ma place dans cette transat. Je n‘en nourri aucune inquiétude ni appréhension, surtout pas dans la perspective du Vendée Globe. C’était une forme de vulnérabilité que j’assume car elle met en lumière et par contraste de nombreux points forts de notre projet. »

Cette expérience d’une vulnérabilité assumée est une force de l’écurie TR Racing. Elle permet à l’équipe d’être mieux préparé et meilleur collectivement dans l’optique du Vendée Globe. Une belle illustration de la campagne sur la vulnérabilité que portent Advens et ses partenaires Entourage, Team for the Planet et l’Institut Curie.

 

MORNING NEWS – VULNERABLE – Sam Goodchild / New York – Vendée

Jeudi 6 juin 2024

Sam tient son rang

Le skipper Britannique de VULNERABLE Sam Goodchild s’est installé hier dans un fauteuil qu’il connait, bien celui de troisième d’une course transatlantique majeure. On se souvient que lors de l’exercice 2023 du championnat IMOCA, il était, lors de chacune des 4 courses au programme, monté sur la troisième marche du podium. Bien calé « dans la roue » de son camarade d’écurie Thomas Ruyant, il suit depuis 24 heures une route efficace plein Est, à belle allure travers à un flux Nord de plus en plus tonique. Il devra, après avoir contourné le sud de la zone de protection des cétacés des Açores, serrer davantage le vent, et entamer un pénible et redouté épisode de près pour orienter progressivement son étrave vers le cap Finisterre et la France. ETA Les Sables : lundi 10 juin ?

Thursday 6 June 2024

Sam holds his rank

The British skipper of VULNERABLE Sam Goodchild , settled yesterday into a position he knows well, that of third in a major transatlantic race. One may remember that during the 2023 IMOCA championship, he finished third in each of the 4 races on the programme. Closing on his Team mate Thomas Ruyant, he has been following an efficient course due east for the past 24 hours, making good speed through an increasingly brisk northerly flow. After rounding the south of the Azores biodiversity protection zone, he will get into a rougher breeze and begin a painful and dreaded upwind spell to gradually turn his bow towards Cape Finisterre and France. ETA Les Sables: Monday 10 June ?

Mercredi 5 juin 2024

VULNERABLE, 4ème à mi parcours

Un peu par choix, beaucoup par contrainte, VULNERABLE et Sam Goodchild attaquent en ce 7ème jour de mer, le contournement de la zone d’exclusion des baleines autour de l’archipel des Açores. Une route certes pas envisagée au départ de New York, mais que les circonstances météos ont imposé aux solitaires. Sam a tiré avec beaucoup d’à propos, parti des belles conditions de navigation des dernières 24 heures, glissant au portant et sur mer plate avec une belle efficacité pour s’emparer ce matin d’une très provisoire 4ème place, à vue de Thomas Ruyant sur l’autre VULNERABLE. Il se prépare désormais à une succession d’allures et configurations météos très diverses, avant de pointer son étrave vers les Sables d’Olonne. Le contournement des Açores par le Sud se fera via une zone de transition peu ventée après un épisode de reaching, et se concluera par une longue phase au près, dans de la mer et du vent soutenu. Un profil de course que Sam, toujours aussi affable et serein, aborde avec le sang froid et la distance émotionnelle qu’on lui connait, et qui sont aussi sa marque de fabrique.

Sam Goodchild
« On est au Sud un peu par choix et beaucoup par contrainte. Le vent qu’on avait n’était pas celui de nos fichiers, et on a un peu subi, à cause de ce fameux front qui a dicté ce choix de route. Il y a une dépression qui se creuse sur les Açores. On va passer près de l’archipel. On attend du vent fort et de la mer. On est au portant au jourd’hui mais on a une zone de transition au sud des Açores. Il restera ensuite 1 000 milles au près. J’aime bien aller vite. C’est intéressant d’être au contact avec Jérémi, Seb et Thomas. On soigne les réglages, surtout sur mer plate. Le vent monte, la mer se forme et cela deviendra plus difficile de faire marcher le bateau, aller vite sans planter dans les vagues. »

 

Mardi 4 juin 2024

Passionnément déconcertante!

default

En son 6ème jour de course, la New York Vendée offre le déconcertant visage d’une flotte éparpillée du confins de l’Atlantique Nord aux Açores. Trois groupes tentent de déchiffrer la meilleure trajectoire vers Les Sables d’Olonne, encore distante ce matin pour les leaders de plus de 1 300 milles. Les leaders échappés il y a 48 heures derrière un front aussi rétif que velu, ne suivent désormais plus le même destin. Si l’échappée belle continue pour Charlie Dalin (MACIF -Santé Prévoyance), la trajectoire plein Nord de Boris Herrmann (Malizia Seaesplorer) loin dans l’est de Terre Neuve, a ravivé les espoirs de leurs poursuivants. Scindés en deux groupes distincts, les solitaires aux appétits retrouvés doivent cependant se torturer les méninges pour trouver la meilleure voie face aux vents d’Est en circulation sur leur route Vendéenne. Sam et son VULNERABLE ne manquent certes pas de motivation, « coincés » entre Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) à bâbord, et Jérémi Beyou (Charal) sur tribord, avec son compagnon d’écurie Thomas Ruyant à portée VHF sous son vent. Au terme du 6ème jour de course, bien malin qui pourrait désigner les dauphins d’un Charlie Dalin intouchable dans l’esprit de chacun. Revenus sur une route désormais rapprochante, les solitaires partisans contraints du Sud se reprennent à y croire. ils vont chercher à se rapprocher aujourd’hui de l’archipel des Açores où un régime d’Est Nord Est leur imposera un nouvel exercice dans cette transat de toutes les configurations, celui du près.

Tuesday 4 June 2024

Passionately disconcerting!

In its 6th day of racing, the New York Vendée is showing the disconcerting face of a fleet scattered from the farthest horizons of the North Atlantic to the Azores. Three groups are trying to decipher the best course towards Les Sables d’Olonne, this morning still over 1,300 miles away for the leaders. The leaders who escaped 48 hours ago behind a retiree front are no longer following the same destiny. While Charlie Dalin (MACIF -Santé Prévoyance) continues to make good his breakaway, Boris Herrmann’s (Malizia Seaesplorer) trajectory due north a long way east of Newfoundland has rekindled the hopes of those chasing after him. Split into two separate groups, the solo sailors with their new-found appetites are struggling to find the best route in the face of the easterly winds circulating on their Vendée route. Sam and his VULNERABLE are certainly not lacking in motivation, stuck between Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) to port, and Jérémi Beyou (Charal) to starboard, with his stable mate Thomas Ruyant within VHF range to leeward of him. At the end of the 6th day of racing, it’s hard to say who will be the runner-up to the untouchable Charlie Dalin. Back on a route that is now closing in, the solo sailors forced to head south are starting to believe again in their chances. Today, they will be looking to get closer to the Azores archipelago, where an ENE’ly pattern will force them into a new exercise in this transatlantic race of all configurations, upwind sailing.

Lundi 3 juin,

default

2 élus et 26 recalés…

Si en course au large, rien n’est jamais tout à fait joué avant le franchissement de la ligne d’arrivée, force est de constater en ce 5ème jour de course que dès hier matin les Dieux Eole et Neptune avaient choisi leurs lauréats. Ils ont jeté leur dévolu sur l’Allemand Boris Herrmann (Malizia- Seaexplorer) et sur le Havrais Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance), « autorisés » à se glisser sous une barrière de péage, matérialisée par un vaste front actif ,avant qu’elle ne se referme devant les étraves des 26 autres concurrents. Sam Goodchild et son VULNERABLE cherchent depuis, sur une voie très éloignée de la route directe, un passage leur permettant à la fois de se sortir de conditions de navigation impropres à la glisse et à la vitesse, et de progresser enfin avec un gain significatif vers la Vendée et Les Sables d’Olonne. Les écarts en faveur du duo échappé ne cessent de croitre, et c’est bien pour le gain de la 3ème place que les 26 solitaires « laissés pour compte », vont désormais se battre. 5ème ce matin, Sam a en ligne de mire Jérémi Beyou (Charal) et évolue désormais à la latitude des Açores, à 2 000 milles de l’arrivée. Il sait ne pas en avoir terminé avec les difficultés de cette étrange transat et que de nouvelles zones de transition sont à négocier, avant d’entamer, au près, des épisodes plus ventés. Le nez dans les nuages, souvent hors de son cockpit à observer courants et masses d’air, Sam et ses compagnons d’infortune délaissent souvent leurs outils informatiques pour naviguer, un peu à l’ancienne mode, au ressenti et au feeling. Une configuration qui ne déplait pas à notre British qui jamais ne boude son plaisir d’être en mer.

Sam Goodchild :
« Les prévisions changent toutes les douze heures et on n’a jamais tout à fait ce qui était annoncé. Le Golfe Stream ne nous a pas permis d’avancer comme nous le souhaitions et de suivre nos routages. On n’a pas pu rejoindre le front qui a continué d’avancer devant nous vers l’Est. C’est difficile de trouver le bon choix de voiles. »

Monday 3 June 2024

2 elected and 26 rejected…

In ocean racing, nothing is ever completely decided until the finish line is crossed, but on this 5th day of the race, it seems like, as early as yesterday morning, the gods Aeolus and Neptune had chosen their winners. They set their sights on Germany’s Boris Herrmann (Malizia- Seaexplorer) and Le Havre’s Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance), who were ‘authorised’ to slip under a toll barrier, materialised by a vast active front, before it closed in on the bows of the 26 other competitors. Since then, Sam Goodchild and his VULNERABLE have been looking for a route, a long way from the direct course, which will enable them to escape rough sailing conditions, unsuitable for speed and gliding, and to finally make significant headway towards the Vendée and Les Sables d’Olonne. The gaps in favour of the escaped duo are widening by the hour, and the 26 solo sailors ‘left behind’ will now be fighting it out for 3rd place. 5th this morning, Sam has Jérémi Beyou (Charal) in his sights and is now sailing at the latitude of the Azores, 2,000 miles from the finish. He knows that he is not done with the difficulties of this strange transatlantic race and that there are new transition zones to negotiate, before the upwind sections of the race get into their stride. With his nose in the clouds, often outside his cockpit observing currents and air masses, Sam and his fellow sailors often abandon their computer tools to sail, a bit in old-fashioned ways, by feel and gut feeling. A configuration that does not displease our British sailor, who never shies away from the pleasure of being at sea.

Sam Goodchild:
“The forecasts change every twelve hours and we never quite get what was predicted. The Gulf Stream didn’t allow us to make as much headway as we’d hoped and follow our routing. We weren’t able to join the front, which continued to move eastwards ahead of us. It’s difficult to find the right choice of sails. »

 

Dimanche 2 juin 2024

Regroupements…

Conséquence attendue du rapprochement de la flotte d’un centre dépressionnaire et ses vents erratiques, un certain regroupement aux avant-postes est observé ce matin, après 3 jours et demi de course. Sam Goodchild voit revenir dans son tableau arrière nombre de concurrents, tandis que l’élastique des écarts s’est de nouveau tendu, à l’avantage des leaders, premiers non seulement à retrouver un vent plus stable et plus soutenu, mais surtout en capacité d’orienter leur étrave vers la route directe, avec un maximum d’efficacité en termes de gain sur la route. Ce n’était pas encore le cas pour le VULNERABLE du Britannique de l’écurie TRRacing pointé ce matin à près de 80 milles du leader Boris Herrmann (Malizia Seaexplorer) lancé a plus de 17 noeuds sur la route directe. Ciel bouché, mer creusée, vent instable, la New York Vendée affiche un jour bien éloigné des physionomies envisagées. Peu de répit pour les solitaires qui, à l’instar de Sam, attendent les vents de Sud soutenus pour espérer pouvoir enfin, avec une vitesse stabilisée, retrouver leurs rythmes de navigateur solitaire.

Sam Goodchild :
« Je ne suis pas surpris du rythme de la course, Je n’en attendais pas moins de mes camarades de jeu qui vont très vite. La météo est instable au possible, et il n’est pas facile de trouver le bon passage autour du centre de la dépression. Le vent ne reste pas stable très longtemps et il faut manoeuvrer en permanence. Difficile de dormir dans ces conditions, de 15 à 25 noeuds de vent en quelques minutes. Quelques grains aussi. J’essaie de rattraper let de contourner le centre de la dep. C’est intéressant. Je suis content de mon placement sur l’eau. J’ai du mal à faire le même cap que les autres, n’ayant plus la bonne voile. J’ai eu du mal à trouver le sommeil et à bien m’alimenter. J’espère que dans le vent mieux soutenu, je parviendrai à faire quelques vraies siestes. »

Sunday 2 June 2024

Bunching up…

The expected consequence of the fleet’s approach to a low-pressure centre and its erratic winds is a certain regrouping at the front this morning, after 3 and a half days of racing. Sam Goodchild is seeing a number of competitors piling up to his rear, while the elastic of the gaps has tightened once again, to the advantage of the leaders, first not only to find a more stable and steady wind, but above all able to direct their bows on a direct course, with maximum efficiency in terms of gains along the way. This was not yet the case for the VULNERABLE of the British sailor from TRRacing Team, clocked up this morning nearly 80 miles behind the leader Boris Herrmann (Malizia Seaexplorer), who was making over 17 knots on the direct route. Cloudy skies, deep seas, unstable winds, the New York Vendée appears far removed from the physiognomy envisaged. There’s little respite for the solo sailors who, like Sam, are waiting for the steady southerly winds so that they can finally get back into their solo sailing rhythm at a steady speed.

Sam Goodchild:
“I’m not surprised by the pace of the race. I expected no less from my fellow competitors, who are going very fast. The weather is as unstable as it gets and it’s not easy to find the right passage around the centre of the low. The wind doesn’t stay steady for very long and you have to manoeuvre constantly. It’s hard to sleep in these conditions, with 15 to 25 knots of wind in just a few minutes. A few squalls too. I’m trying to catch up and get around the centre of the low. It’s interesting. I’m happy with my position on the water. I’m finding it hard to rest and feed properly. Maybe when the wind picks up a more steady pace…. »

Saturday June1st 2024

The calm before…

The 28 solo sailors in the New York Vendée, who set off from the United States last Wednesday, are discovering with some surprise the rather unusual face of the Atlantic Ocean at this time of year. There is no question of large depressions descending from Labrador, but rather ridges of high pressure to deal with, the prelude to a rapid strengthening of the wind from the South. The solo skippers finished off an interesting sprint yesterday evening, which they also used to position themselves for the crossing of the ridge of high pressure which complicated and enlivened their night. Changes of course and sail combinations kept them busy, as they were unsure of the wisdom of their choice of route. Boris Herrmann (Malizia Seaexpolore), once a strong leader, has left his N° 1 ranking to Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) to leeward of him, while Sam Davies (Initiatives Coeur) is attempting a passage to the south. Sam Goodchild, 25 miles from the leader, in a more conservative mode is pursuing an intermediate route under the low-pressure centre developing beneath Newfoundland. Strong Southerly winds are kicking in to the east of this trough and the first to jump in will find a fast pace on the direct route. The sea remains favourable for working the magic of the foils, at least until the next slowing down envisaged in the heart of the Atlantic and foreshadowed by a new ridge of high pressure. To the whims of the ocean, the solo sailors are responding with a fine display of energy on deck, and imagination at the chart table to make the most of this decidedly uncooperative weather…

Samedi 1er juin 2024

Le calme avant…

Les 28 concurrents de la New York Vendée, partis des Etats-Unis mercredi dernier, découvrent avec un peu d’étonnement le visage assez inhabituel de l’océan Atlantique en cette saison. De grosses dépressions descendues du Labrador, il n’est pas question, mais plutôt de dorsales anticycloniques à gérer, préludes à des renforcements rapides d’un vent venu.. du Sud. Les solitaires en ont terminé hier au soir avec un intéressant sprint de vitesse pure, qu’ils ont aussi mis à profit pour se placer en vue du franchissement de la dorsale qui est venue compliquer et animer leur nuit. Changements de caps et de combinaisons de voiles les occupent, dans l’incertitude du bien fondé de leurs choix de route. Boris Herrmann (Malizia Seaexpolore), longtemps leader à laisser son siège à Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) sous son vent, tandis que Sam Davies (Initiatives Coeur) tente un passage par le Sud. Sam Goodchild, à 25 milles du leader, évite de tenter le diable et poursuit une voie intermédiaire sous le centre dépressionnaire en voie de développement sous Terre-Neuve. De forts vents de secteur Sud s’activent à l’Est de se creux et le premier à s’y jeter retrouvera une allure rapide sur la route directe. La mer demeure propice à faire parler la magie des foils, au moins jusqu’au prochain ralentissement envisagé au coeur de l’Atlantique et préfiguré par une nouvelle dorsale. Aux caprices de l’océan, les solitaires répondent par une belle débauche d’énergie sur le pont, et d’imagination à la table à cartes pour tirer le meilleur d’une météo décidément peu coopérative…

Vendredi 31 mai 2024,

Garder la cadence

Journée bien chargée que celle de Sam Goodchild hier. Le skipper Britannique du plan Verdier VULNERABLE a dû, à au moins deux reprises, mettre sa course entre parenthèses, pour gérer de menus soucis techniques hélas très chronophage. Réparation sur sa grande voile d’avant déchirée, puis un peu de mécanique moteur ont scandé sa journée. Dans le même temps, le groupe de tête, auquel il appartient toujours ce matin, allongeait la foulée dans un bon flux de Nord, certes instable en direction mais propice cependant à jouer avec les angles les plus favorables à la vitesse des foilers. En tête depuis le passage à la marque obligée dénommée « share the ocean », l‘allemand Boris Herrmann ne semble précisément pas d’humeur à « partage quoi que ce soit. Il imprime un rythme soutenu à la course et donne clairement le ton. Les solitaires sont pied au plancher, aiguillonnés par la faiblesse des écarts, et par cette course contre la montre et l’établissement devant leurs étraves d’une dorsale anticyclonique sous Terre Neuve, qui risque dès ce soir de leur barrer la route vers des vents portant de Sud Ouest. Toute le monde cravache et Sam peut se matin se féliciter de demeurer au contact du petit groupe de 6 IMOCAS légèrement détachés du gros du peloton sous son vent et sur une route plus Sud. Les foilers mangent encore aujourd’hui leur pain blanc, mer plate et allures favorables aux décollages des coques. Priorité encore aujourd’hui à la vitesse avant le franchissement plus stratégique de la dorsale.

Keeping up the pace

Sam Goodchild had a busy day yesterday. The British skipper of the Verdier design VULNERABLE had to put his race on hold on at least two occasions to deal with some minor technical issues, which unfortunately took up a lot of time. Repairs to his torn headsail, followed by a little engine work, were the order of the day. At the same time, the leading group, to which he still belongs this morning, was pushing hard in a good northerly flow, yet unstable but nonetheless interesting to playing with the most favourable angles for the foilers. In the lead since passing the obligatory ‘share the ocean’ mark, Germany’s Boris Herrmann doesn’t seem to be in the mood to ‘share anything’. He is setting a steady pace for the race and clearly setting the tone. The solo sailors are pushing hard, spurred on by the narrowness of the gaps, and by this race against the clock and the establishment ahead of their bows high pressure ridge under Newfoundland, which is likely to block their route to downwind SW’ly winds later on this evening. Everyone is on attack mode, and Sam can congratulate himself on remaining in contact with the small group of 6 IMOCAS slightly detached from the main pack to leeward of him and on a more southerly course. The foilers are still enjoying favorable conditions today, with flat seas and great sailing and foiling angles. The priority today is still speed before the more strategic crossing of the ridge of high pressure.

Sam Goodchild:
“A busy day. The first night was very sporty with the wind changing all the time. Then there was this tear in the quad (large gennaker). A lot of energy spent on small repairs. The frontrunners go very fast and with these little setbacks, I couldn’t keep up the pace. Otherwise all’s well. I didn’t sleep much and didn’t eat much. I’m going to make up for it.”

Jeudi 30 mai,

Sam Goodchild et la polyvalence

Départ hier soir 20 heures de la New York Vendée, course en solitaire longue de 3 200 milles depuis le large de Long Island, en direction des Sables d’Olonne. Des 28 concurrents lancés à petite allure sur une ligne de départ virtuelle, Sam Goodchild peut se targuer d’une excellente entrée en matière, parfaitement dans le timing GPS de la procédure inhabituelle de ce lancement de course. Il privilégie depuis un placement de son VULNERABLE au vent de la flotte, le plus à l’Ouest. Son plan Verdier de 2019 si parfaitement optimisé qu’il semble taillé pour le profil de cette édition de la transat d’Ouest en Est. Point de grandes dépressions à chevaucher le plus longtemps possible pour les solitaires, mais un panaché de toutes les allures, du petit temps du départ, à un épisode de portant vite bloqué par la présence en Atlantique d’une vaste dorsale anticyclonique, à peine bousculée par un train de dépression positionné très Sud et qui va contraindre un contournement par le Nord aux allures proches du lit du vent. Un mix de régîmes de vents qui pourrait faire les affaires du champion du monde IMOCA en titre. Sam délaisse pour l’heure le classement général, évoluant loin de la route directe d’où sont relevés les classements. Sa route météo lui impose de nombreuses manoeuvres et virements de bord et le Britannique espère bien toucher avant ses camarades de jeu le Sud Ouest attendu du côté de la marque de parcours virtuellement positionnée ce matin quelques 120 milles dans son Sud Est.

Thursday 30 May 2024

Sam Goodchild and versatility

The start of the New York Vendée, a 3,200 mile solo race off Long Island, bound for Les Sables d’Olonne, was given at 8pm yesterday evening. Of the 28 competitors set off at a slow pace along a virtual start line, Sam Goodchild can claim an excellent start, perfectly in line with the GPS timing of the unusual procedure for this race launch. Since then, he has favoured placing his IMOCA VULNERABLE to windward of the fleet, the furthest to the west. His 2019 Verdier design is so perfectly optimised that she seems to have been cut out for the profile of this edition of the transatlantic race from west to east. There will be no major lows for the solo sailors to straddle on, but a mix of all boat speed, from light airs at the start, to a downwind episode quickly blocked by the presence in the Atlantic of a vast ridge of high pressure, barely disturbed by a train of lows positioned way South, which will force them to round to the North in upwind conditions. A mix of wind regimes which could do the reigning Imoca world champion some good. For the time being, Sam is leaving the general ranking to the side, as he is sailing far from the direct route from which the rankings are drawn up. His weather route is forcing him to make a lot of manoeuvres and tack changes, and the Briton is hoping to reach the expected SW’ly before his fellow competitors, close to the course mark virtually positioned this morning some 120 miles to his SE.

Sam Goodchild returns to the racecourse

After a break of five months to recharge his batteries, and for his boat to complete its winter re-fit, the British IMOCA star Sam Goodchild returns to competition this week at the start of a solo transatlantic race.

Alongside 29 other IMOCA skippers, Goodchild, at the helm of VULNERABLE, will take on the daunting challenge of the 3,600-nautical mile New York Vendée-Les Sables d’Olonne race, which promises to be a fast and furious dash across the north Atlantic.

The west-east transat is the final qualifier for this year’s Vendée Globe and the last big offshore test before the “Everest of the Seas” sets sail from Les Sables d’Olonne in November, when Goodchild makes his debut on the solo round-the-world course.

For the British skipper, who sails alongside Thomas Ruyant in the Lorient-based TR Racing team, this is quite a return to competition after an astonishing first year in IMOCA in 2023. During that season Goodchild took part in The Ocean Race and then compiled four consecutive third place finishes in his first four races in the class to become IMOCA Globe Series Champion.

The ever-modest and understated 34-year-old British skipper, who lives with his French wife and two children in Brittany, is aware that even though his boat is no longer at the very leading edge in terms of its age, he has quite a record to live up to.

“Yeah definitely, I can feel the pressure of expectation a bit, but it’s more from myself than anyone else,” he said in New York, relaxing after completing an early morning run in Central Park with other members of the TR Racing team. “There’s no one outside saying ‘yes Sam, you’ve gotta do what you did last time.’ But, for sure, in a way, the 2023 season set a bit of a precedent.”

Reflecting on his constant presence on the podium, which included third place in the two-handed Transat Jacques Vabre alongside co-skipper Antoine Koch, Goodchild added: “We knew we were punching above our weight last year, and we were helped out by other boats having issues one way or another. So there are no illusions as to where our – or my – place in the fleet is. But that doesn’t stop me from enjoying finishing third…”

In preparation for the start of this race, Goodchild and Ruyant’s boats were delivered to New York by members of the TR Racing technical and shore team. This allowed both skippers to sit out The Transat CIC race, part of a strategy to ensure they are fresh and properly rested for the challenge of the Vendée Globe in the autumn.

It also means both skippers are fully charged up for this race. Same time last year Sam sailed west-east across the Atlantic as part of the crew of Holcim-PRB in last year’s Ocean Race, when that team set a remarkable outright monohull 24-hour distance record of 640 miles. He knows this can be a blisteringly fast downwind thrash, which is likely to see the 2016 winning time – nine days and 16 hours set by Jérémie Beyou – broken.

“A year ago we broke the 24-hour record on basically the same course on an IMOCA so yes, this could be a pretty fast and impressive ride. That was a five or six-day transat, before the finishing section into Denmark and, OK, we were fully-crewed, but this race has also got the potential to be pretty impressive,” said Goodchild.

Under the qualification rules for the Vendée Globe, Goodchild needs to complete the first 860 miles of this race to make absolutely certain of his place on the startline in November, so he may hold back a bit in the early stages. “The first two or three days I might have to bear that in mind, depending on the conditions, but once I’m past that 860-odd miles threshold, I can chill out a bit more,” he said.

Goodchild’s VULNERABLE – the 2019-vintage Guillame Verdier foiler, formerly LinkedOut and For The Planet –  is in excellent condition. For its skipper, this race is all about one last chance to settle in, in solo mode, for the big one in November.

“I want to feel that we are in a good place for the Vendée basically,” explained Goodchild. “I want to be comfortable on board, comfortable with the sails and just be comfortable on my own and managing sleep and food and nutrition. My aim is to use this race, not quite as a dry run for the Vendée Globe, but to feel as comfortable as possible so the next time I go for a big offshore – which will be the Vendée Globe – everything is as prepared as can be.”

In terms of his rivals, on a mainly downwind course that is likely to feature one or more low pressure systems driving the fleet eastwards, Goodchild is well aware that Yoann Richomme is currently setting the benchmark after two consecutive race wins.

“I think for most people in the fleet his performance has not at all been a surprise, given his sailing CV, his team and his boat,” he said of the Paprec Arkéa skipper. “He’s got a pretty deadly combo, so it’s not a massive surprise to see him up there. But I think we’ll see Thomas Ruyant back up at the front too, alongside Charlie Dalin (Macif Sante Prévoyance) as well, while I’ll be there to get in the way,” he noted laughing.

This is the first race under the new VULNERABLE identity, with both TR Racing boats sailing under the same name, a first in IMOCA. It’s a unique campaign devised by Alexandre Fayeulle, founder and president of Advens, a European flagship in cyber security, founding and title partner of TR Racing.

Goodchild is fully behind the new concept. “Alexandre is an ambitious person who has always tried to think outside the box and do things differently,” he said. “He’s been very successful at that, whether it’s been in business or with his sailing projects.

“The vulnerable idea is bringing together all the vulnerabilities of the planet, of our boats, of us as people and our vulnerability in terms of cyber security online. So it brings all that together under the same umbrella and with the tagline ‘embrace your vulnerability.’ It’s about putting it all in the forefront of our minds and not sweeping it under the carpet, embracing them and making them a strength.”

Goodchild added that the decision to name the team’s two boats the same has already proved a big talking point in world sailing and within the IMOCA class. “That’s mission accomplished,” he said. “If you’ve got everyone talking about the boats and their names and what that means, then that’s the whole idea, isn’t it?”

Première Transat, pour une première qualification au Vendée Globe !

NEW YORK, USA – MAY 25, 2024 : VULNERABLE skipper Sam Goodchild (GBR) is portraited at 23rd street station, before the New York Vendee sailing race in New York, USA, on May 25, 2024. (photo by Mark Lloyd / Alea)

Sam Goodchild débutera mercredi sa saison IMOCA, avec pour prélude à son premier Vendée Globe, sa première transat en solitaire de l’année, la New-York Vendée Les Sables, aux intenses senteurs Sablaises. Le skipper VULNERABLE va additionner les milles nécessaires à sa qualification définitive à cette circumnavigation de tous ses rêves. Il va aussi s’attacher à retrouver tous ses réflexes de navigateur solitaire, dans la droite ligne de la remarquable saison 2023 qui l’a porté en tête du championnat IMOCA. Toujours aussi maitre de lui-même, imperméable à toute forme de pression, le Britannique endosse avec flegme une casaque d’outsider qui le fait sourire, tant sa vérité propre réside dans sa capacité à s’enfermer dans la bulle de ses certitudes, rétif au doute et autres sentiments toxiques à la performance.

Une route météo peu commune…

« Pas de pression particulière quant à ma qualification. Je dois rajouter quelques milles à mon total actuel et cela ne me préoccupe pas outre mesure. J’ai surtout grand hâte de partir naviguer, en solitaire, sur l’océan. » explique avec désinvolture « Cool hand Sam ». Le skipper de VULNERABLE, le plan Verdier de 2019 profite d’un estival séjour New Yorkais pour entrer avec calme et concentration dans son premier rendez-vous océanique de l’année, ayant, à l’instar de son compagnon d’écurie Thomas Ruyant, choisi de faire l’impasse sur The Transat en mai. « Le bateau est arrivé en parfaite condition à New York. Mes équipes ont fait un travail exemplaire lors du convoyage. Le bateau est dans une configuration solitaire, et n’a nécessité aucun travail de fonds à New York. Même l’avitaillement a été fait, en partie à New York, l’autre à partir de produits maison. Cette Transat constitue un exercice très intéressant en termes de route météo. On va naviguer dans le sens des grands systèmes météos, ce qui n’exclue pas quelques transitions. Il y a des zones d’exclusion aux glaces et aux cétacés qui influent sur nos choix de route, mais le jeu consistera pour chacun des 29 concurrents à accrocher une dépression descendue d’Amérique du Nord, et de la chevaucher le plus longtemps possible vers l’Europe. Facteurs contrariant, les mouvements des grands courants Américains, Gulfe Stream et du Labrador, qui nous vaudront certainement quelques perturbations en chemin, en plus des inévitables et légendaires brumes et brouillards sous Terre Neuve. »

Une ligne de départ quasi-virtuelle !

Autre curiosité et de taille de cette transat d’Ouest en Est, la ligne de départ, mouillée virtuellement à quelques 100 milles dans l’Est de l’embouchure de l’Hudson. « Cela va être un moment particulier, puisque la ligne est figurée virtuellement sur une heure GPS. Certes, elle sera très longue, mais il n’y aura pas de bateau comité pour la matérialiser. Ce sera sur nos écrans que nous jugerons du passage de ligne, avec une balise haute fréquence pour assurer le Comité de course du bon franchissement de ligne de chaque concurrent. »

Un bateau abouti et au meilleur de sa préparation, un skipper surmotivé, un plateau de très haut niveau, 3 600 milles d’Atlantique à traverser, et une arrivée dans la ville symbole du Vendée Globe. Pas mal pour lancer la saison d’un Sam Goodchild désormais installé parmi les coureurs qui comptent dans la très élitiste classe IMOCA.

New York – Vendée / Thomas Ruyant : « J’aime ce format de course ! »

Thomas Ruyant ouvre sa si importante saison 2024, celle qui culminera le 10 novembre prochain avec le départ de la 10ème édition du Vendée Globe, par un format de course transatlantique parfaitement dans ses préférences. 3 600 milles nautiques d’océan Atlantique, à disputer d’Ouest en Est depuis New York City, avec une arrivée jugée aux Sables d’Olonne, où le skipper Dunkerquois de l’IMOCA VULNERABLE, accéléré par Advens, donne rendez-vous aux amoureux du tour du monde en solitaire à la voile et sans escale. Une transat en forme de sprint pour les monocoques de 18,28 mètres, prompts à dévorer les vastes espaces océaniques pour peu que l’habituel jeu des dépressions venues du Groenland se mette en place, et propulse en une grosse semaine les solitaires vers les rivages Vendéens. A quelques jours du départ, Thomas entre sereinement dans cet état d’esprit si particulier aux navigateurs solitaires au très long cours. Il va renouer avec cette complicité si exclusive qu’il entretient avec son bateau, et réciter la partition singulière de l’homme de mer en quête d’harmonie entre performance et science du marin.

43 ans à New York !

Profiter d’une ville escale comme New York n’est pas si habituel dans la vie d’un marin. Thomas Ruyant et les 28 autres protagonistes de la New York – Vendée deuxième du nom se laissent volontiers conquérir par le charme de la ville qui ne dort jamais. Un peu de sport, des Relations Publiques, une once de tourisme, et Thomas cède petit à petit à l’appel de ses fichiers météos, à son imaginaire déjà tout entier tourné vers les scenarii à venir de la transat. « Je commence inconsciemment à répéter mentalement mes gammes, envisager mes manoeuvres, changements de voiles, choix de routes… » avoue le Skipper du plan Koch-Finot Conq de 2023, qui a fêté dans la mégalopole Américaine ses 43 ans.

Une transat au demeurant très complète

Car si elle annoncé comme majoritairement marquée du sceau des allures portatives, cette course du Nouveau vers le Vieux monde recèle nombre de pièges et de spécificités propices à rebondissements. « On voit à ce jour qu’il existe au milieu de l’Atlantique des zones de transition. Le printemps est particulièrement chaud actuellement sur la Nouvelle Angleterre, et les trains de dépressions annoncés ne sont pas clairement au rendez-vous. De nombreux cas de figure sont encore à envisager pour les premiers jours de course » souligne Thomas. « Le courant du Labrador va rafraîchir l’atmosphère, et si le vent se cale au Nord Est à l’approche du continent Européen, ce ne sera pas une transat de tout repos, mais froide et avec du près à l’arrivée. Rien n’est encore totalement défini, mais c’est bien un exercice très complet qui nous est proposé, sous forme de sprint débridé. »

Thomas sera officiellement qualifié pour le Vendée Globe dès son franchissement de cette étrange ligne virtuelle qui préfigurera le départ de la New York-Vendée, quelques 100 milles dans le Sud Est de l’embouchure de l’Hudson. « Personne sur l’eau, pas de bateau comité, juste 29 solitaires… » C’est bien l’esprit libre qu’il pourra donner libre court à ses désirs de grands espaces, de course débridée et de compétition exacerbée, aiguillonnée par une concurrence plus aguerrie que jamais. « Tout ce que j’aime! ».

Crédit photo JL Carli – ALEA

MORNING NEWS – VULNERABLE – Thomas Ruyant / NEW YORK – VENDEE

Lundi 10 juin 2024

Demain à l’aube….

Thomas Ruyant et VULNERABLE devraient en finir demain à l’aube avec cette New York Vendée truffée d’imprévus et de surprises météos. Jérémie Beyou et son Charal décidément très à l’aise dès qu’il s’agit de serrer le vent, se sont échappés et devraient, sauf surprise, s’octroyer la nuit prochaine le gain de la troisième place. Thomas va jusqu’au bout tenter de résister aux assauts de Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), dont le décalage à son vent lui offre un meilleur angle aux flux de secteur Nord. Bien calé sur la route directe, Seb tire sur sa barre et accélère au reaching quand Thomas peine à une allure plus lofée. VULNERABLE devrait se présenter sur la ligne d’arrivée demain matin au terme de quasiment 12 jours de Transat durant laquelle son skipper ne se sera qu’épisodiquement fait plaisir au portant. Un exercice cependant riche d’enseignements que tous les acteurs de TR Racing et les experts d’Advens vont ces prochaines semaines disséquer et analyser, en se projetant cette fois dans le schéma ultime et extrême d’un tour du monde en solitaire et sans escale.

Dimanche 9 juin,

En ballotage pour la 3ème place

Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) s’est adjugé hier soir la victoire dans la New York Vendée. Il a su capitaliser de belle manière son in extremis passage du front qui a irrémédiablement, et dès le 4ème jour de course, éliminé l’ensemble de ses adversaires. Tous, sauf un , l’Allemand Boris Herrmann attendu ce soir en Vendée, qui pourra se targuer d’avoir profité loin dans son option Nord d’allures rapides et portatives quand tous les autres protagonistes de l’épreuve auront majoritairement navigué contre le vent. Reste donc à octroyer, demain soir ou mardi matin, la troisième place du podium. C’est Jérémie Beyou (Charal) qui est ce matin en ballotage favorable. Son plan Manuard a déjà prouvé sa redoutable efficacité au près et Jérémie en fait depuis les Açores la démonstration. Avec une quarantaine de milles de retard, Thomas Ruyant et VULNERABLE ne peuvent guère compter sur un bouleversement météo pour se refaire. Le vent est au Nord Nord Est et va y demeurer jusqu’à la ligne d’arrivée, avec seulement quelques variations en force et en direction à se mettre sous l’étrave. Thomas s’attache donc à clore sa deuxième transat en solitaire à bord de son plan Koch Finot Conq proprement, accumulant les enseignements en vue de son grand pari de la fin de l’année, le Vendée Globe.

Samedi 8 juin,

Louvoyage Ibérique

10 jours de course dans cette transatlantique New York Vendée aux improbables tournures. Le leader Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) progresse au louvoyage, en tirant des bords de près à l’entrée du golfe de Gascogne, riche d’un joli matelas d’avance qu’il a su entretenir depuis sa prise de pouvoir du 3 juin dernier. Boris Herrmann touche les bénéficies d’une option Nord qui l’a vu tutoyer les 57 degrés de latitude Nord. Il est depuis 24 heures l’unique solitaire à profiter d’allures portantes. Les prétendants à la dernière marche du podium, comme l’intégralité du reste de la flotte, se font secouer face au vent de Nord Est pour les plus sudistes, d’Est pour les autres. Thomas Ruyant, quelques 15 milles sous le vent de Jérémie Beyou (Charal) est encore en mesure de jouer ce podium. Avantage Beyou ce matin, en situation de contrôle. Les prochains virements de bord seront décisifs.

Vendredi 7 juin,

Speed tests Atlantique

Thomas Ruyant et VULNERABLE ont entamé peu avant minuit hier au soir, la remontée de l’Atlantique au large du Portugal, laissant loin dans l’Ouest l’archipel des Açores. Ils ont perdu leur compagnon de route et d’écurie Sam Goodchild, victime d’un démâtage. Thomas trouve sans surprise en Jérémie Beyou (Charal), l’adversaire idéal pour jauger et peaufiner les performances de son plan Koch Finot-Conq aux allures de près. Les deux hommes naviguent bord à bord, et Jérémie, en glissant cette nuit au vent de Thomas, s’est emparé de la deuxième place d’un classement toujours outrageusement dominé par Charlie Dalin. Le skipper de MACIF Prévoyance Santé, bien que moins rapide que ses adversaires ces dernières 24 heures, dispose toujours de 280 milles d’avance sur ses dauphins. Thomas Ruyant, à son corps défendant peut-être, se voit en ce 9ème jour de course proposé d’épuisantes sessions de navigation au plus près du lit du vent. La proximité immédiate du voilier de Jérémie, reconnu pour son aisance à cette allure, constitue un intéressant repère et le speed test en cours permet, à n’en pas douter, à Thomas de progresser toujours et encore dans ce domaine. Une nouvelle journée d’inconfort de brutalité s’avance, au près dans un vent de Nord Est tonique, et sur une mer dégradée plus on s’approche du Portugal. La progression vers le golfe de Gascogne se fera à coups de petits décalages qui pourraient engager Thomas et Jérémie dans un exercice proche du match race. Le scenario inattendu de la New York Vendée n’a certainement pas fini de nous surprendre.

Jeudi 6 juin 2024

La Transat la plus longue…

8 jours déjà que les 20 solitaires de la New York Vendée ont quitté les Etats Unis. L’intouchable leader Charlie Dalin (MACIF Prévoyance Santé) est encore à 900 miles du but. Loin derrière, en son Sud et Ouest, ses adversaires se déchirent en une quête de trajectoires les plus favorables vers une Europe qui se refuse obstinément, arc boutée derrière des trains de dépression qui transforment ce qui devait être une cavalcade au portant, en une harassante escalade d’abruptes talus dépressionnaires aux plus près du vent.
Thomas Ruyant et son VULNERABLE vont poursuivre toute la journée le contournement par le Sud de la zone de protection de la diversité des Açores. Ils se sont hissés hier à la faveur d’une belle journée de glisse sur la seconde marche du podium, aiguillonnés par leur camarade d’écurie Sam Goodchild, cramponné à son tableau arrière. L’heure du près s’avance, une allure pour laquelle le plan Koch Finot Conq de 2023 n’a pas précisément été dessiné. Totalement en phase avec sa course et sa vie de solitaire, Thomas dispose pourtant des armes pour défendre âprement son classement lors de la remontée vers les côtes du Portugal. Il devra batailler ferme face à un impressionnant groupe de 7 poursuivants, tous donnés au départ comme vainqueurs potentiels.

Thomas Ruyant :

« On est en position pour faire un podium avec Sam. On va avoir maintenant beaucoup, beaucoup de près et j’espère que l’on arrivera à tenir la cadence de Charal (Jérémie Beyou) qui va bien à cette allure qui est un peu moins faite pour mon voilier. Le bateau est nickel. J’ai mis un peu de temps à entrer dans ma course mais là je suis totalement dans le rythme. Le passage du front a été un moment difficile de la course. Je pensais l’avoir passé et être en mesure d’être avec Charlie mais le front m’a rattrapé. Cela s’est joué à rien. C’est comme ça. Je n’ai pas dormi beaucoup la nuit dernière. J’ai récupéré ce matin. Sam est dans mon tableau arrière actuellement, je le vois. C’est très intéressant d’avoir des bateaux autour de moi pour faire des speed tests et en vue du Vendée Globe.”

Mercredi 5 juin 2024

Thomas se place !

Thomas Ruyant et son VULNERABLE ont retrouvé cette nuit, au terme d’une jolie empoignade avec leurs compagnons de route Jérémi Beyou (Charal), Seb Simon (Groupe Dubreuil) et Sam Goodchild (VULNERABLE) une petite place sur le très provisoire podium de la New-York Les Sables. Le voile tombe sur le 7ème jour d’une course totalement folle, à l’imprévisible scenario qui laisse grand ouverte la porte du suspens, dans le sillage d’un Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) certes ralenti, mais solidement accroché au fauteuil de leader. Restent trois choix de route en concurrence ; celui un peu étonnant de Boris Herrmann, toujours pointé en deuxième position mais isolé et, oserions nous dire, un peu perdu dans son contournement d’un centre dépressionnaire par 53 ° de latitude Nord. Plus de 500 milles en son Sud, James Harayda ouvre au près, une voie intermédiaire à pas moins de 13 concurrents. Le reste de la flotte est donc emmenée ce matin par Thomas au niveau des Açores. Transat au portant avait-on annoncé, et c’est bien ces allures rapides pour lesquelles son plan Koch-Finot Conq a été dessiné que le Dunkerquois cherche, au sud de l’archipel Portugais, quitte à effectuer un grand détour par le sud de la zone de protection de la bio diversité. Une dépression s ‘y renforce dans l’Est de ce secteur et Thomas et ses compagnons de route, au premier rang desquels son camarade d’écurie Sam Goodchild, y voient une belle opportunité d’allonger la foulée vers les rivages portugais. Route longue et portative au Sud, plus poche de l’ortho mais au près au Nord, les jeux sont faits, à 1 500 milles de l’arrivée aux Sables d’Olonne.

Mardi 4 juin 2024

Décalages….

L’étrangeté des schémas météos qui règnent en Atlantique Nord en ce printemps conduit les solitaires de la New York Vendée à des choix de route extrêmes. Ceux ci se matérialisent sur l’échiquier océanique par d’impressionnants écarts en latitude. Boris Herrmann (Malizia-Seaexplorer), longtemps leader, évolue ce matin par plus de 51° de latitude Nord. (Par comparaison le Titanic a coulé par 41° Nord!). Il cherche dans l’ouest d’un anticyclone une solution “culottée » pour revenir vers l’Europe et faisait ce matin l’admiration étonnée de son « pote » Thomas Ruyant. Le skipper de VULNERABLE a, lui, retrouvé glisse et bonne allure quelques… 960 milles en son Sud, à la latitude du détroit de Gibraltar! La route du Dunkerquois et de son redoutable groupe où figurent quelques « clients » du calibre de Jérémi Beyou (Charal), Samantha Davie (Initiatives Coeur) ou Johann Richomme (Paprec Arkea) pour ne citer qu’eux, va flirter avec l’archipel des Açores et sa vaste zone interdite à la navigation dans cette New York Vendée, protection de la bio diversité oblige. Avec un Malizia en errance Labradorienne, nombreux sont, à l‘instar de Thomas, les coureurs à de nouveau rêver à un podium, Charlie Dalin semblant ce matin définitivement inaccessible, avec ses 470 miles d’avance sur le groupe sudiste, et autant sur un groupe intermédiaire. Désormais bien entré dans sa course, mieux en jambe et en maitrise de sa gestion du rythme de vie en solitaire, Ruyant se prend à y croire et laisse imperceptiblement son esprit de chasseur et de compétiteur l’envahir….

Thomas Ruyant
“Belle journée hier. Je suis un peu revenu sur les 4-5 bateaux qui me précèdent, après une nuit pas très rapide, avec une mauvaise combinaison de voiles. Je prends bien mes marques à bord. Ca m’a pris du temps mais je trouve des astuce qui me serviront pour le Vendée Globe. Il y a de bonnes conditions de glisse, un peu plus de vent que prévu. On va passer proche des Açores. Charlie est bien parti mais pour la deuxième place, tout est encore possible. Boris suit une option intéressante, mais osée. Je me vois arriver vers le 11 après midi.”

 

Lundi 3 juin 2024

La barrière d’un véritable passage à niveaux préfiguré par un vaste front en évolution au travers de l’Atlantique demeure obstinément baissée devant le gros de la flotte de la New York Vendée. Seuls deux bateaux, Malizia Seaexplorer de Boris Herrmann, et MACIF Santé Prévoyance de Charlie Dalin sont parvenus à se glisser en son Est. Ces deux marins cavalent depuis dans des vents soutenus sur une route efficace au Nord Est, et engrangent heure après heure les milles, portant ce matin leur avance sur le gros des troupes à plus de 250 milles. L’addition est donc salée pour les infortunés toujours aux prises en ce 5ème jour de course avec le contournement du front. Régime double peine pour Thomas Ruyant et son VULNERABLE, confrontés depuis 36 heures à d’infectes conditions de navigation, qui le contraignent à subir les éléments, et des choix de route absolument pas choisis, ainsi qu’il le décrivait hier :
« Pas simple cette transat. Mer compliquée avec le Golfe Stream. On a buté dans le front toute la journée d’hier. Charlie et Boris on réussi à traverser sur une route plus nord. Derrière le front, il y a des zones peu ventées, et le front continue d’avancer et on n’arrive pas à le traverser. C’était violent sur une mer casse bateaux, très pénible, pas propice à la vitesse… »

VULNERABLE a, dans ces conditions où préserver le bateau était souvent l’ordre du jour, rétrogradé à la 7ème place, au contact d’un gruppetto d’une dizaine de coureurs contraints de chercher sur une route au Sud Est, à 90° de la trajectoire directe, un très relatif salut. Boris Herrman et Charlie Dalin évoluent désormais dans un autre système météo sur un large boulevard, tandis que Thomas et consort cherchent toujours leur voie sur des chemins de traverse. L’addition, déjà salée, n’a pas fini d’enfler.

Dimanche 2 juin 2024,

Gulf Stream destructeur !

A l’instar de ses compagnons de route aux avant-postes de la new York Vendée, Thomas Ruyant se fraie un chemin bien chaotique en limite du centre dépressionnaire en fuite devant l’étrave de son VULNERABLE et face à un Gulf Stream qui lui barre la route, 4 à 5 nœuds de courant de face.

Il bataille dans des vents instables qui imposent à son foiler d’incessants changements de rythmes et de vitesses. En s’éloignant cette nuit de la route directe, il a lâché quelques milles à ses adversaires directs, accusant ce matin 70 de milles de retard sur les leaders ex aequo Boris Herrmann (Malizia -Seaexplorer) et Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance).

Des écarts qui se défont selon les caps choisis pour rallier au mieux des flux annoncés de Sud Sud Est propices à revenir rapidement sur la route orthodromique. Patience et sang-froid sont les ingrédients du jour dans l’exaspérant cocktail proposé, quand la multiplication des efforts sur le pont aux réglages et changements de voiles ne se concrétisent au final que par un faible gain sur la route. Thomas ne franchira que ce matin la barre des 1 000 milles parcourus, sur les 3 200 à franchir, après 3 jours et demi de mer.

Thomas Ruyant :
« C’est vraiment une course atypique. Etonnant de traverser dans ce sens ! Rien ne ressemble à ce que l’on imaginait. Déjà, cet étrange départ nous a mis dans une humeur très différente de celle de nos habituels début de course. Et les enchaînements météos que nous connaissons depuis sont vraiment déconcertants. Je ne peux pas dire que j’ai trouvé mon rythme de course. Mes phases de sommeil et de récupération sont réduites au minimum. Il faut constamment veiller aux oscillations du vent, en force comme en direction et les variations de vent sont brutales et imprévisibles. C’est pourquoi on ne peut se permettre de se relaxer. Il faut à tout moment être prêt à renvoyer ou réduire la toile. Le courant du Gulf Stream n’est pas fait pour arranger les situations. On essaie de ne pas trop y rentrer car la mer y devient vite mauvaise, et perturbe les bons réglages du bateau. Nous poursuivons le centre dépressionnaire qu’il nous faut traverser mais qui s’éloigne devant mon étrave. On va trouver du vent fort derrière, et un nouveau schéma de course va s’ouvrir… »

Samedi 1er juin 2024

Coup de frein

Le ralentissement envisagé de la flotte sous Terre-Neuve a débuté sans grande surprise hier soir pour les leaders de la New-York Vendée, avec l’entrée dans cette zone de haute pression peu ventée, premier péage sur la route de l’Europe. Chacun avait anticipé son point de traversée de cette langue de calmes en voie de comblement et l’heure est ce matin aux premières sentences. L’Allemand Boris Herrmann (Malizia Seaexplorer) auteur d’un remarquable début de course doit céder à Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) le leadership provisoire, mieux inspiré quelques 30 milles sous son vent. VULNERABLE de Thomas Ruyant a choisi une trajectoire similaire à celle du leader, imité en cela par ses deux prédécesseurs, Nico Lunven (Holcim PRB) et Jérémi Beyou (Charal). Un choix qui le porte à la 5ème place ce matin, avec un déficit de 13 milles au comptage effectué par rapport à la route directe. Comme le craignait le Dunkerquois la veille du départ à l’analyse de cette situation météo inhabituelle en Atlantique, les écarts demeurent faibles entre les protagonistes, et ce ralentissement observé tout au long de la nuit favorise le regroupement de la flotte. Question du jour : qui de la route sud empruntée par Samantha Davies (Initiatives Coeurs), ou de la route nord de Boris, espacée de plus de 100 milles, repartira le premier avec l’arrivée de flux de secteur Nord Nord Est? La route plus « conservatrice » suivie par VULNERABLE permettra t’elle de rallier les forts vents de Sud observés plus loin en Atlantique et propices à retrouver des vitesses dignes de ces étonnants foilers de la Classe IMOCA? C’est tout l’objet de cette quatrième journée de transat qui s’avance.

Vendredi 31 mai 2024

Les favoris au rendez vous

Pas moins de 7 IMOCAS, dernière ou avant dernière génération parfaitement optimisés impriment, depuis le passage à la marque « share the ocean », un rythme tonique à la transat. Ils trouvent dans un bon flux d’Ouest Nord Ouest tout le carburant nécessaire pour lâcher les chevaux et allonger la foulée. Charlie Dalin (Macif Santé prévoyance), ayant volé la vedette à l’Allemand Boris Herrmann (Malizia Seaexplorer)) ouvre la marche en costaud au vent d’un groupe qui comprend tous les favoris identifiés de cette transat vers la Vendée et les Sables d’Olonne. Thomas Ruyant s’y est fait une place à une dizaine de miles du leader, légèrement décalé sous le vent et tient la cadence endiablée des foilers. A l’évidence, nul ne veut rater le train des flux de Sud Ouest établis sous Terre Neuve, promesses de longues et belles cavalcades aux allures portatives, sur un Atlantique à l’humeur modéré et qu’aucune dépression n’a encore bouleversé. Des conditions typées pour VULNERABLE, et Thomas ne s’économise guère pour jouer au mieux sa partition, dans l’incertitude d’une deuxième partie de course peut-être moins favorable. Chacun soigne sa trajectoire dans la perspective d’une zone de transition à venir avec des vents de secteur Sud Ouest soutenus. Un empannage en aile de mouette permettra à tous ces protagonistes de poursuivre leur belle progression vers l’Est. La course de vitesse pure va se prolonger aujourd’hui. Les solitaires tirent sur leur machine, souvent au détriment du sommeil et de la nourriture. Les écarts sont ténus. La pression énorme.

Jeudi 30 mai,

Pour tous les goûts
Drôle de départ hier soir 20 heures, au milieu de nulle part, au large de Long Island, pour les 28 solitaires de la New York Vendée. Point de bateau comité, et une direction de course bien au chaud dans un bureau New Yorkais. Les navigateurs, GPS à l’appui, ont eux-mêmes géré  leur compte à rebours pour franchir dans les règles une ligne de départ virtuelle. Sous un grand soleil et dans un vent plus que modéré d’Ouest Sud Ouest, ils sont entrés avec appétit dans leur dernier grand rendez-vous océanique avant le Vendée Globe (Départ 10 novembre.) Une partie hautement stratégique débutait alors, avec pour premier objectif un  point de passage obligé marqué virtuellement quelques 173 milles dans leur Sud Est. Un détour bien volontiers admis par tous puisqu’il permet de s’éloigner d’une large bande de mer très fréquentée au plus près des côtes américaines par des cétacés de toutes sortes. C’est donc au près et au petit trot que Thomas et ses 27 concurrents entament leur périple de 3 200 milles théoriques. Des allures sur mer plate pour lesquelles le plan Koch-Finot Conq VULNERABLE n’a pas vraiment été conçu. Thomas soigne donc son placement, plutôt au vent du gros des troupes. Il entame en vérité sa deuxième nuit en mer, après cet étonnant stand by d’avant course hier. La flotte demeure très groupée, et les voiliers à dérives droites, dont aucun foil ne vient, en trainant dans l’eau, ralentir la marche, occupent les premières places, à la faveur de route au plus près de la route directe. L’épisode de près dans les petits airs va se prolonger toute la journée et c’est avec envie que les solitaires vont lorgner vers la marque à laisser à bâbord. Elle marquera l’entrée dans un  flux de Sud Sud Est plus soutenu, favorable après un nouvel empannage salvateur, à enfin allonger la foulée. Thomas attend ce prometteur épisode avec impatience, car il fournira à son VULNERABLE le type de carburant qui lui sied. Cette Transat New York Vendée en offre décidément pour tous les gouts. Puis qu’à cette phase de portant, succéderont phases de transition, et longue épreuve au près pour se rapprocher de la vieille Europe. Point de record en vue dans ces circonstances, mais plutôt une course hachée, loin des scénarios habituellement envisagés en la présence de fortes dépressions descendues du Groenland. Celles-ci évoluent pour l’heure du côté des Açores, et vont offrir en leur façade Nord, des vents forts et contraires pour rallier Les Sables d’Olonne. 

 

 

TR Racing – Synergy

The key concept underpinning the creation and philosophy of Thomas Ruyant Racing is the notion of working together.

It’s the idea that the interaction between two elements – in this case, two boats and two skippers – can give rise to a whole that is greater than the sum of its parts.

That’s why the buzzword around TR Racing at its base in Lorient on the French Brittany coast is “synergy.”

In a set-up that is unique in the IMOCA Class, two of the most talented skippers in solo ocean racing, the French veteran Thomas Ruyant and the British newcomer Sam Goodchild, are combining their talents sailing two boats from the same racing team.

While Ruyant campaigns his new Antoine Koch/Finot Conq-designed foiler (formerly known as For People), Goodchild is running Ruyant’s old IMOCA, the 2019-vintage Guillaume Verdier-designed rocketship formerly named LinkedOut and For The Planet.

They are supported by a 30-strong team of professionals and specialists – or “ultra-specialists” as Ruyant calls them – and while the team prepares as one, Ruyant and Goodchild race hard against each other on the ocean.

Indeed this autumn they will both start in the Vendée Globe solo round-the-world race with podium credentials; Ruyant, 42, will be looking to improve on his sixth place last time, while Goodchild, 34, will be making his debut.

Thomas Gavériaux, the Chief Executive Officer of TR Racing, says the choice to switch into a team in January 2023 was based on a collective conviction of just how powerful an arrangement a two-boat set-up could be. And, he argues, the early results have more than justified that belief.

“The first place it is paying off is in the results,” said Gavériaux. “The first season with TR Racing running two boats produced seven podiums out of 15 possibles. It was two victories for Thomas, five podiums for Sam and not forgetting the IMOCA Globe Series Championship for Sam, which also reflected his participation in The Ocean Race.”

From a management perspective, Gavériaux says the creation of the team broke new ground and imagined a new way of working in a fleet that has only ever seen skippers and their shore crews prepare largely on their own. “IMOCA is a culture where teams tend to be built around one individual – that’s the history of the Class,” he explained. “Then suddenly you are asking people, who have devoted most of their career to working for a one-man-band, to realise that the world is wiser when it’s wider.”

Team-building and sharing a common goal were important early objectives at TR Racing, which is backed by Advens. “We were relying a lot on the ability of the different members of the team to have confidence in each other to the point where they were happy to share their different experiences. They all come from different backgrounds and with different levels of expertise in various fields,” added Gavériaux. “The result is that we now have a pretty good collection of highly-skilled individuals that have engaged in this process with all the reasonable questions and doubts to start off with, but who have very quickly realised that this actually works.”

While there is a five-strong dedicated shore team for each boat, the rest of TR Racing’s staff is spread across both sides of the boatshed and includes design office specialists, performance analysts, technical and composite specialists, plus staff employed in administration, accounting and management functions.

Setting up a team like this depends critically on key individuals working together and buying into the philosophy. In Ruyant and Goodchild, Gavériaux has found that chemistry as the team looks to develop and optimise its newest boat, while maintaining Goodchild’s IMOCA as an immaculately-prepared reference. “When they started talking about the team and what it could achieve, both Sam and Thomas were 300% aligned and that’s key to making sure the rest of the group has followed on,” said Gavériaux.

Perhaps the biggest single benefit of a two-boat team is the opportunity it creates for comparative testing on the water and TR Racing is imbued with the principle that, almost invariably, if one boat goes out sailing so does the other. The team uses two-boat testing to evaluate new components, to evaluate new set-ups on board and to compare performance in a host of other ways. Gavériaux says this arrangement is so effective and time-efficient, it means that “every hour we spend on the water is worth three.”

Ruyant says the two-boat element has meant that he has been able to develop and optimise his new IMOCA far quicker than he would have done had he been working on his own. But he makes the point that it is not just about comparing numbers and data.

“We set the framework and there is a lot of openness and sharing,” says the skipper who won both last year’s Bermudes 1000 Race and the Transat Jacques Vabre (TJV). “So it’s not just the team sharing information and ideas with Sam, there’s obviously also a lot of input from him too. He’s sailed on a lot of different boats, particularly multihulls, and he’s had experience in The Ocean Race. So we are feeding off each other and the technical teams too, so that’s a big plus.”

Goodchild describes the two-boat element and working together as a “massive” difference. “In the IMOCA Class now-a-days, going sailing is quite rare, so being able to line-up against each other, and validate performance choices fairly quickly, is a lot easier with two boats on the water,” he said. “If we want to test something and go number-crunching, we will see how a component works on one boat and then see which is faster – you draw conclusions a lot quicker.”

Both Ruyant and Goodchild say that one big team of specialists working on two boats means there are usually more people in the room than would be the case in a single-boat set-up, when it comes to solving a problem and looking for solutions.

“It’s more people around the same table with more ideas and you can bounce ideas off them, though you’ve still got to make a decision in the end,” said Goodchild. Ruyant agrees: “The more people there are, the more brain-storming there is and the more exchanges there are, so there’s a lot of internal problem-solving and creativity.”

Ruyant and Gavériaux say the TR Racing set-up is highly cost-efficient, especially when it comes to the shoreside functions. “There are genuine economies of scale,” explained Ruyant. “We use the same team base to prepare all year round, and we have shared logistics, shared communications, shared partners and shared tools too. All of which adds up to considerable savings. I think that two separate projects like ours would obviously cost a lot more.”

One risk of two boats and two skippers working under the same roof is that the competitive element between them can be compromised, something that is often seen in Formula 1 teams where one driver becomes the leader. In TR Racing that is not the case, as Ruyant makes clear.

“Of course there is this exchange of ideas and sharing, which is well-organised within the team, but it’s clear that once that startline is crossed, then for me, Sam will remain a competitor like any other,” he said.

For Goodchild, the benefits of sailing a fully-optimised and battle-hardened boat, which has won big races (including the Route du Rhum and the TJV), while working with a team and skipper in Ruyant who has enormous experience in the IMOCA Class, adds up to a dream package.

“From my side of things, this year it will be my first Vendée Globe and to be able to take that on from inside the structure of what was already a winning team is a massive benefit and massive advantage,” he said. “The structure of TR Racing definitely looks like a strength to me, and if you look at the results last year, you couldn’t really have hoped for much better.”

Ruyant has no doubt that TR Racing has been on the right track as it has developed from a successful one-boat team into a bigger outfit that, in Goodchild, has given an opportunity in IMOCA to one of the brightest young stars in the sport.

“This two-boat team is something new in ocean racing and in IMOCA racing,” he said. “But we like to do things differently and try out different ways of operating. These are methods we see in other sports, like motor racing, for example. If it’s well structured and well-organised, it works and that’s the case for us.”

Sam Goodchild Profile

In the history of the IMOCA Class there have been few skippers who have completed a debut year to rival that of Sam Goodchild, who achieved five consecutive podium finishes in his first five races and became the 2023 IMOCA Globe Series Champion.

But who is this modest 34-year-old Englishman? A sailor who will start his first Vendée Globe in November in a proven 2019-vintage boat (the former LinkedOut) that will give him podium chances on the round-the-world course, if not an outside chance of winning, something no British sailor has yet achieved?

Goodchild had an unconventional upbringing, spending much of his childhood living aboard yachts with his parents in the Caribbean islands, an experience that has given him an extraordinary affinity with the sea and with boats. In fact if you talk to those who knew him as a teenager they say the young Goodchild was obsessed with the sea and sailing from an early age.

Charles Darbyshire, the founder of the Artemis Academy in Cowes which trained young British solo racers – Goodchild among them – says Goodchild was focused on the sea to the exclusion of everything else.

“His love was the water and sailing and that’s how we got to know him,” said Darbyshire. “What I remember of him at that time was he couldn’t actually talk about anything other than on-the-water activities – there was almost nothing more to him.”

David Bickerton, who mentored Goodchild during his teenage years when the young British sailor was at boarding school in Britain, jokes that Goodchild “grew up sleeping on the chart table” and had been on yachts “since the year dot.” He says, as a result, Goodchild is probably happier on the sea than on land and developed an unusual affinity with boats.

“He had phenomenal balance – the best I’ve ever seen,” says Bickerton. “He could walk around the boat without any need to hold on – it was extraordinary and something I’ve never seen in anyone else.”

Having lived variously on the Caribbean island of Grenada, the Isles of Scilly and in the Cornish port of Falmouth, Goodchild knows what it is to be an outsider. “My whole life, I’ve been a foreigner,” he jokes. “When I was in England, I was the kid from the Caribbean, and when I was in the Caribbean I was the kid from England. Now I’m in France, I’m the guy from England.”

Goodchild completed his school studies with A-Levels in Maths, Physics and Design & Technology, but turned down university, where he might have studied engineering, in favour of a life on the sea. In doing so, he rejected advice from his parents and others that he should get a degree and then go sailing. “I was pretty stubborn-minded about it,” he said. “I was probably a little over the top, but I discovered this world of sailing and it was something I wanted to do. Why would I look somewhere else when I’d already found it?”

Goodchild’s early experience on the water was dominated by dinghy sailing and match racing, a discipline at which he excelled, becoming the best skipper in his age group in Britain. But his real interest was in offshore racing and after gaining experience with Alex Thomson’s team and then working as a preparateur for Mike Golding, he set as his career goal taking part in the Vendée Globe.

But it has been a long journey to IMOCA as Goodchild gained experience, honed his skills and awaited the right opportunity. He completed four seasons in the Solitaire du Figaro, alongside several years racing Class 40s. He crewed on a wide range of big multihulls, including the MOD 70, Phaedo3, and the maxi-trimaran Spindrift, and then returned to the Figaro in 2020 when he threatened to become the first British winner of that event before being undone by a windless final race. He went on to win the Ocean Fifty Pro Tour in 2021 and continued sailing in that class until selected to race alongside Thomas Ruyant in the TR Racing team last year. It proved an epic first season in IMOCA that saw Goodchild sail a massive number of miles, starting with crewing on Holcim-PRB in The Ocean Race and finishing third in each of the five IMOCA races, among them the Transat Jacques Vabre (with Antoine Koch) and the Retour à la Base.

What we have learnt over the years is that Goodchild is a tough and determined competitor with an excellent temperament for top-level sport. Starting with an upbringing that nurtured his natural talent he has matured into a methodical, competent and competitive racer. Throughout he’s maintained a laser-like focus on the Vendée Globe, moving to France, learning French and working hard to master all the disciplines that that race requires.

Brian Thompson, the British skipper of Phaedo3, has sailed thousands of miles offshore with Goodchild and says he has never wavered in his Vendée Globe ambitions. And Thompson has seen him improve in all areas over the years. “He’s the same person as when I first met him 10 years ago, but just with far more skills and confidence – he’s the complete package,” said Thomspon. “He doesn’t make mistakes and is always focused on doing a good job on board and looking at the big picture as well. He will be aware of what we are trying to do navigationally and he is a very good driver.”

Thompson says Goodchild has never stopped learning. “He’s very intelligent and really thinks about his sailing, so he doesn’t get backed into a corner where he has to panic or rush things. He does it all in the right order and doesn’t miss out a step and then get into trouble later.”

Goodchild has had his fair share of setbacks, for example when possible crew selections have not materialised, when he was dismasted in the Route du Rhum in Class 40s and when he suffered a nasty head injury on board his Ocean Fifty, Leyton, at the start of the last Route du Rhum. But he has weathered these storms, aided by a nicely-balanced temperament.

“I think he hides the lows well, or manages them well, and I don’t think he has the highs,” said Darbyshire. “The kinds of things that wear other people down have not had the same effect on him. He accepts them but doesn’t let them knock him.”

Bickerton says Goodchild takes losses and reverses and uses them to work out how to improve, rather than dwelling on them in a negative way. “He doesn’t always get great results and when things do go wrong, he works out why and how to avoid it in the future, rather than flinging stuff overboard or shouting and screaming,” he said.

In the latter respect Bickerton adds that Goodchild plays a competitive game but never strays into intimidating tactics or trying to destabilise an opponent. “He is very, very competitive and absolutely determined to do very well, essentially win. But Sam is not going to be nasty. He will not be like that and I think people like him. He will be very good and make sure he does the best he can to win but he won’t cross that line,” he said.

If you ask Goodchild about his strengths, you get an idea of how modest he is despite all that he has achieved. “That’s never an easy question to answer,” he says laughing. “If I had to pick something out it would probably be being an all-rounder. I can’t think of anything which I’m really good at, but I can’t think of anything that I’m completely useless at either.”

And his weakness? He says weather and navigation is still an area he wants to strengthen, having done a lot of sailing in big multihulls when the routing was often done on shore by dedicated professional meteorologists. But there is another thing he highlights: “One of my biggest weaknesses is I want everything done as quickly as possible. I think definitely on a Vendée Globe you sometimes slow down a bit – you do things once, slowly and well…”

In terms of his evolution to the elite level, Goodchild says that after his first Figaro experiences, the years he spent on big multihulls with the likes of Thompson, Thomas Coville or Yann Guichard and their crews gave him the experience and learnings he needed. He was thrilled to come back to the Figaro in 2020 and find that he was able to mix it with some of the best sailors in the sport, an experience that re-fired his ambition for the Vendée Globe.

“I have sailed with a bunch of people who are legends of the sport and I’ve seen a bit more and learnt a bit more how they operate, and that helps in terms of realising I am capable of doing this and that a Vendée Globe is something I am capable of. It’s not going to be easy or straightforward, but I don’t go into it wondering if I am capable of it. It’s just about how well I can do it and whether I can make it to the finish and keep the whole project in one piece,” he explained.

Goodchild says being a team leader within TR Racing is a big challenge which is taking some getting used to. But, he says, with the support of the whole team and his French wife Julie – with whom he has a seven-year-old step-daughter and a two-year-old daughter – he could not be happier with the build-up to his first Vendée Globe. “There are always points for improvement and things I could spend more time on, do better and work harder on. But I feel for a first Vendée Globe, I couldn’t really hope to be better prepared to be honest,” he said.

Looking in from the outside, what we can expect to see is a man who keeps it all under control and does not give too much away whatever the trials and tribulations he goes through. Thompson reckons he has an excellent chance of winning the Vendée Globe against the best IMOCA skippers in newer boats and, if he does, Goodchild will stay cool as always.

“Yeah, if Sam wins the Vendée he won’t be any different after that – somewhere deep inside there will be a sense of accomplishment, but we won’t really know about it,” said Thompson.

Cap sur New York pour TR Racing et ses deux Imoca VULNERABLE

Thomas Ruyant et son plan Koch-Finot Conq de 2023 et Sam Goodchild à bord de son foiler Verdier de 2019 quitteront cet après-midi leur base Lorientaise, destination New York et le site de départ de la transat en solitaire New-York – Vendée, dont le départ sera donné mercredi 29 mai prochain. Plus qu’un convoyage, c’est à un véritable vol d’essais que les deux marins souhaitent se livrer, dans le prolongement de leur préparation collective du printemps, quand chaque expérience, chaque leçon et comptes rendus obtenus en navigation de conserve sont analysés et partagés en équipe, pour le plus grand bénéfice commun.

Une Transat en deux temps

Temps fort de la préparation au Vendée Globe, cette double traversée de l’Atlantique au programme printanier des foilers VULNERABLE est, au sein de l’équipe de TR Racing placées sous la férule de Thomas Gavériaux, abordée de la plus pragmatique, scientifique des manières. La traversée d’Est en Ouest qui débutera lundi de Lorient, sera ainsi scindée en deux tronçons, de la Bretagne à Lisbonne, puis de la capitale Portugaise à la « grosse pomme ». Les deux Imocas vont à loisir se « tirer la bourre », et emmagasiner au large et en mode « performance » un nombre considérable de datas qui seront en temps réel disséqués, décortiqués par les ingénieurs du Team, pour alimenter cette inextinguible soif de performance des deux skippers. Les deux prétendants au Vendée Globe, pour maximaliser cette quête d’optimisation, ne partiront pas seul sur l’Atlantique. Thomas sera accompagné de Morgan Lagravière et du navigateur – architecte Antoine Koch, tandis que Sam embarquera Benjamin Ferron et Paul Médinger, autant d’experts en capacité de trouver, toujours et encore les clés de la performance, quelles que soient les conditions.

Thomas et Sam débarqueront à Lisbonne, « weather permitting », remplacés respectivement par Pierre Denjean et Emilien De Broc sur le bateau de Thomas, et Robin Salmon, Boat Captain du plan Verdier et Alexis Aveline sur le VULNERABLE de Sam. Les deux skippers du Team accéléré par Advens, s’inscrivent ainsi dans cette logique savamment dosée de quête de la performance et de ménagement des hommes, qui préside à leur préparation pour l’objectif ultime de cette campagne, le Vendée Globe.

Sam Goodchild :
« Il est important de se donner du temps pour peaufiner notre approche du Vendée Globe » explique Sam Goodchild. « Après de nombreuses et enrichissantes navigations à la journée depuis nos mises à l’eau respectives, Thomas et moi allons pouvoir mettre la barre un peu plus haut en allant naviguer, toujours de conserve, au large et sur la durée. En embarquant les techniciens du Team, le gain en performance sera augmenté, et les leçons encore plus bénéfiques, tant les regards extérieurs de nos équipes seront pertinents. Voiles, réglages, comportements du bateau dans des conditions variées de mer et de vent… autant de secteurs qui seront passés au crible de leurs expertises. »

Thomas Ruyant :
« La confrontation entre deux bateaux performants est véritablement le « plus » du Team TR Racing. Nous tirons le maximum de cet incroyable avantage que nous procure la logique de Team telle qu’elle existe depuis longtemps en Formule 1 automobile. Nous allons optimiser et exacerber cette logique en navigant en équipage. L’occasion d’embarquer nos marins-ingénieurs qui pourront in situ appliquer leurs observations dans tous les compartiments du jeu. De nombreux speed tests sont au programme d’ici Lisbonne, et si la météo veut bien jouer le jeu en nous procurant un maximum de configurations, nous devrions beaucoup apprendre de cette traversée d’Est en Ouest vers New York. »

VULNERABLE

VULNERABLE

A la veille de l’inauguration du nouveau bâtiment de TR Racing à Lorient, l’écurie de course au large, menée par Thomas Ruyant, Alexandre Fayeulle et Thomas Gavériaux, révèle le nouveau nom de ses deux voiliers qui seront cette année au départ du Vendée Globe.

Le nouveau monocoque de Thomas Ruyant, vainqueur de la dernière Transat Jacques Vabre et le plus rapide au Monde sur 24 heures, et le voilier de Sam Goodchild, Champion IMOCA 2023, porteront désormais un seul et même nom : VULNERABLE.

Ils seront les fiers ambassadeurs avec leurs marins d’une campagne sur la vulnérabilité initiée par Advens, fleuron européen de la cybersécurité, partenaire titre et technologique de TR Racing.

Une campagne inédite, déployée avec des acteurs venus de tous les horizons, pour porter un autre regard sur la vulnérabilité et donner une autre place aux plus vulnérables d’entre nous.

Alexandre Fayeulle, Fondateur d’ADVENS, co-fondateur de TR RACING et armateur des 2 bateaux VULNERABLE : ““Vulnerable” hissé sur deux Grands Voiles pour lancer le débat : et si la plupart de nos problèmes venaient de notre regard sur la vulnérabilité ? Et quel geste plus fort pour interpeller, que ce simple mot, assumé en grand par ces deux marins d’exception sur leurs bateaux préparés par la meilleure équipe ? Oui, nous sommes tous vulnérables, dans un monde vulnérable, sur une planète vulnérable. Nous le disons haut et fort pour les plus vulnérables d’entre nous que la société met de côté. Mais nous voulons poser la question à tout le monde : “et si nous regardions la vulnérabilité comme un potentiel à valoriser, plutôt qu’une charge à dissimuler ?” C’est exactement ce que nous faisons en cybersécurité et c’est le cœur de la nouvelle raison d’être d’Advens for cyber, people & planet. C’est aussi le sens de cette campagne que nous sommes en train d’imaginer, et j’invite tous ceux qui veulent y participer à nous rejoindre.”

Thomas Gavériaux, directeur général de TR Racing : « Nous sommes fiers d’embrasser cette campagne sur la vulnérabilité sous l’impulsion de notre partenaire, Advens. Agir avec sens est au cœur de l’ADN de TR Racing. Mettre nos performances technologiques et sportives, qui en elles-mêmes ne nous suffisent pas, au service de nos enjeux sociétaux en est l’expression.
Toute la puissance et l’intérêt humain, technique, sportif de notre dispositif inédit à deux bateaux, se trouve d’autant plus renforcé avec les deux voiliers de Thomas et Sam portant une même campagne et le même nom.
La vulnérabilité est présente dans chacun des métiers, chacune des activités de TR Racing. Chaque jour nos équipes travaillent la possibilité d’une perte de fonctionnalité technique, d’une casse matérielle, d’une blessure en mer ou à terre, d’un dysfonctionnement… Nos travaux quels qu’ils soient conscientisent les vulnérabilités. Elles sont le plus souvent partagées, nous grandissent et nous rendent plus fort, et in fine servent la préparation de nos marins et de leurs bateaux face aux éléments. »

Thomas Ruyant, skipper du voilier VULNERABLE : « Depuis le début de ma carrière en 2005, j’ai toujours eu à cœur de me servir de mes performances pour mettre en avant des causes sociétales. Cela a été le cas avec l’association Capucine, avec le Souffle du Nord pour le Projet Imagine puis avec LinkedOut et le réseau Entourage. Avec elles, je me suis bien souvent senti moins seul à bord de mes voiliers, moi qui navigue beaucoup en solitaire. Depuis nos débuts avec Alexandre et Advens, on veut aller plus loin dans l’ambition d’agir pour les Hommes et la Planète. Je suis heureux d’avoir un partenaire qui pense différemment et qui investit dans nos projets sportifs chez TRR pour porter des idées novatrices. »

Sam Goodchild, skipper du voilier VULNERABLE : « Partager une campagne avec TR Racing, Thomas Ruyant et Advens, en plus de tout ce que nous construisons ensemble, bord à bord, c’est très stimulant. J’ai hâte de hisser mes nouvelles voiles, ça va être beau ces deux VULNERABLE sur l’eau et surtout utile. »

A propos de la campagne VULNERABLE :

VULNERABLE est une campagne de changement de regard sur la vulnérabilité partagée des Hommes et de la planète. Son but ? Arrêter de voir la vulnérabilité comme une charge à porter, mais comme des limites à accueillir et un potentiel de création de valeur à libérer.

Son ambition : donner une vraie place aux plus vulnérables d’entre nous pour humaniser la société.

Initiée par Alexandre Fayeulle, qui l’inscrit au cœur de la raison d’être d’Advens, elle se propage avec Thomas Ruyant et Sam Goodchild qui l’embrassent à leur tour…bientôt rejoints par des acteurs de tous horizons…

A propos d’Advens : partenaire titre et technologique

Nous existons pour vous protéger des menaces Cyber. Mais ce n’est pas notre seule vocation : nous voulons avoir de l’impact sur notre monde, notre société, nos vies. Forts de notre indépendance et de 500 experts à travers la France et l’Europe, nous accompagnons les entreprises et institutions publiques européennes dans la prévention et la neutralisation des attaques. Et nous mettons notre performance au service des Hommes et de la Planète : 50% du capital du Groupe Advens, et donc des profits financiers qui en découlent, sont consacrés à l’action en faveur des Hommes et de la Planète.

Partenaire fondateur et principal de TR Racing depuis 2018, également partenaire technologique de l’écurie, nos équipes œuvrent à la performance des voiliers TR Racing sur toutes les questions de cybersécurité et de data performance. En janvier 2020, nous avons offert le naming de notre 1er voilier à LinkedOut, permettant ainsi à 500 personnes en situation d’exclusion de retrouver un emploi et une place dans la société.

A propos de TR Racing :
TR Racing, basée à Lorient, fondée par Thomas Ruyant et Alexandre Fayeulle, dirigée par Thomas Gavériaux, est une structure dédiée à la conception, la préparation, et la gestion de voiliers et de programme de course au large. Elle a assuré l’ensemble de la mise en œuvre du programme de Thomas Ruyant sur l’IMOCA LinkedOut pour le Vendée Globe 2020. Depuis avec le Dunkerquois et Sam Goodchild, elle a remporté la Transat Jacques Vabre 2021 et 2023, la Route du Rhum 2022 et le Championnat IMOCA . TR Racing compte 30 salariés et est soutenue par Advens, spécialiste européen de la cybersécurité.

Le miroir de la passion, Fayeulle-Ruyant

Une écurie de course au large à deux voiliers de la classe Imoca performants, qui mutualise à un haut degré de sophistication technologique les expériences de navigation, menés par deux marins expérimentés aux profils complémentaires, désormais hébergés dans un bâtiment dédié à la Tech et à la synergie des équipes, voilà ce que la complicité de deux passionnés, Thomas Ruyant le marin et Alexandre Fayeulle l’entrepreneur a accompli dans l’intervalle de deux Vendée Globes. Une histoire généreuse de passion, de confiance, de création et d’imagination que les deux hommes racontent en miroir, chacun à leur manière :

Thomas Ruyant : Alexandre Fayeulle, toujours un coup… « d’Ad vens! »

Parmi les 180 et quelques chefs d’entreprise du Nord rassemblés sous l’image revigorante du Colibri, lors de l’épopée Vendée Globe 2016 de l’Imoca « Le Souffle du Nord pour le projet Imagine », Thomas Ruyant peine à se rappeler avoir croisé le regard d’Alexandre Fayeulle. Le patron de la toute jeune société Advens, spécialisée dans la cybersécurité, est pourtant bien présent, intrigué, troublé même par cette révélation que constitue la découverte des dessous d’un Vendée Globe. « Ce n’est qu’à mon retour du Vendée, à l’occasion d’un petit tour de table à Lille, en présence de quelques partenaires, que je fais vraiment la connaissance d’Alexandre. Il se montre curieux et passionné par tous les rouages du métier de coureur au large. Il me présente sa société alors en plein essor, ses collaborateurs. Je me souviens d’échanges très riches, très constructifs, car Alex est un vrai chef d’entreprise qui maitrise tous les aspects de l’entreprenariat, et moi aucun. Il se montre d’emblée de très bon conseil, et petit à petit, s’investit dans le montage de mon projet Vendée Globe 2020. De partenaire minoritaire, il devient, avec le lancement de la construction de mon plan Verdier, partenaire principal. Nous montons ensemble mon écurie TR Racing. Sa pertinence sur tous les aspects entrepreneuriaux est fascinante. Son énergie est débordante. Rien ne lui résiste. Il décide, il se lance, il s’engage. II voit loin, toujours plus loin, au point d’avoir toujours un coup d’avance sur les événements. A peine mis à l’eau, le bateau, qui doit logiquement porter le nom de son entreprise Advens, se voit rebaptiser du nom d’une oeuvre sociétale, LinkedOut. Entre temps, Alexandre a fait de moi un chef d’entreprise. TR Racing, comme Advens, a grandi, avec ses équipes techniques, ses deux Imocas, son bâtiment dédié. Alexandre continue de surfer sur l’Impossible, passionnément, sans relâche. Notre amitié est basée sur une confiance mutuelle et sur une franchise de tous les instants. Son oeil averti me rassure ! »

Alexandre Fayeulle, entrepreneur visionnaire

Boulonnais bon teint, c’est pourtant adossé à la mer, les pieds dans les labours, qu’Alexandre Fayeulle déploie ses rêves de monde meilleur. Fondateur d’Advens, leader européen de la cybersécurité, il avoue n’avoir dans sa vie planifié qu’un seul projet, celui d’un retour à la terre, au métier de ses aïeux. « Le reste est un chemin de vie, et donc de rencontres. C’est ainsi qu’est né Advens et TR Racing ». Celle avec la mer, la course et Thomas Ruyant est un fracas, une déflagration émotionnelle sur laquelle Alexandre va bâtir non seulement une écurie de course, mais le tremplin de ses aspirations altruistes dédiées aux hommes et à la planète. « Le premier coup au coeur survient deux mois avant le départ du Vendée Globe 2016. Membre du collectif « Le Souffle du Nord pour le projet Imagine, qui déjà voulait inspirer le plus grand nombre à travers la symbolique de la course au large pour bâtir un monde plus juste et plus durable, je profite d’une sortie à bord de l’Imoca de Thomas Ruyant à Dunkerque. D’emblée, j’ai été séduit par le bonhomme, son incroyable humilité devant son rêve herculéen de tour du monde en solitaire. Quelques semaines plus tard, je prends de plein fouet dans le chenal des Sables la puissance émotionnelle de cet événement. Je me promets secrètement de tout faire pour aider Thomas un jour de gagner ce Vendée Globe. » Le pétillant cocktail Sport – Aventure – entreprise – compétition – sociétal, agit comme un détonateur chez cet entrepreneur viscéral et visionnaire. Les planètes s’alignent avec évidence ; un coureur charismatique, honnête et généreux, une machine à voile à la pointe de la Tech, un événement extrême, planétaire et fantasmatique, au service de causes sociétales et humanitaires. Alexandre tient son credo. Le mot juste, le parler vrai, l’engagement sincère le lient à Thomas dans une communion de vision qui dynamite le sponsoring classique. « Thomas je le connais. Nous nous ressemblons. Il sait où il va, et il fédère, par son humanité, sa simplicité. Nous grandissons ensemble, dans nos carrières respectives. En 2016, Advens s’ébrouait dans l’anonymat, tout comme Thomas. Aujourd’hui, Advens se développe avec les succès de Thomas. Et nos performances servent l’intérêt général. »

Les trois coups !

TR Racing, ses deux skippers Thomas Ruyant et Sam Goodchild, ses deux Imocas, frapperont jeudi 28 mars prochain les trois coups d’une saison majuscule, monumentale, magnifiée le 10 novembre par le départ du Vendée Globe 10ème du nom. Les plans Koch/Finot-Conq de 2023 et Verdier de 2019 sortiront à cette date de leur hibernation, cocoonés tout l’hiver par les techniciens du Team et impatients de rejoindre leur élément liquide. Place à l’action, et à la multiplication de navigations aussi sportives que scientifiques, entre deux voiliers d’une même équipe qui partagent et échangent dans la plus grande transparence chaque expérience nautique, pour atteindre l’excellence dans les nombreux compartiments d’un sport éminemment technologique. Entrainements de conserve, débriefings communs, partage des analyses et des datas, et développement sur l’eau des idées et estimations techniques scanderont le mois d’avril, qui culminera par un convoyage en équipage réduit vers New York, occasion là encore idéale de pousser toujours plus haut la quête de la performance. La Transat New York Vendée, départ le 29 mai de « Big Apple », marquera le retour de Thomas et Sam à la compétition. Elle permettra de jauger en course et en solo la pertinence des choix et modifications du printemps.

Deux IMOCAs en confrontation et en mutualisation

Les prochains mois s’annoncent denses du côté de TR Racing, chargés de toutes les phases de préparation et de montée en puissance en vue de la date fatidique du 10 novembre prochain, départ de la 10ème édition du Vendée Globe, l’objectif majuscule de Thomas Ruyant et de Sam Goodchild. Préoccupation principale du vainqueur des trois dernières grandes courses océaniques (Thomas), et du champion du monde de la classe Imoca (Sam), s’élancer des Sables d’Olonne au meilleur de leur forme physique et émotionnelle. La gageure des prochaines semaines est donc bien de progresser dans la mise au point des bateaux, en multipliant les navigations en duo, bord à bord pour d’enrichissantes confrontations et comparaisons de performances. Un travail tout en synergie déjà extrêmement gratifiant le printemps dernier, que Thomas et Sam souhaitent renouveler et accentuer à quelques mois de l’échéance du Vendée Globe, sans pour cela se « mettre, eux et leurs équipes, « dans le rouge ».

Thomas Ruyant : « Ne pas se cramer »

« L’important pour moi, au-delà de toutes ces navigations, est de garder l’envie, de conserver l’énergie positive, en bref, ne pas me « crâmer ». C’est pourquoi nous faisons le choix de ne pas courir la Transat CIC fin avril. Toutes nos équipes, Sam et moi-même, souhaitons nous donner le temps de faire les choses telles que nous les imaginons à l’idéal, pour nous présenter au départ du Vendée Globe au maximum de notre préparation technique, avec deux bateaux parfaitement aboutis, réglés et préparés pour un tour du monde express, dans un état de fraicheur mental optimum, et une envie d’en découdre et de livrer le meilleur de nous-mêmes totalement décuplée, et non altérée par une éventuelle lassitude à l’issue d’une saison par trop surchargée. »

Sam Goodchild : Profiter de la dynamique du Team

« Les années hors Vendée Globe, nous terminons nos saisons en novembre-décembre. Cette année, nous aurons, à cette époque-là, le plus grand rendez-vous dans la carrière d’un coureur au large, le Vendée Globe. Il convient de l’aborder au meilleur de notre préparation, technique, physique et mental. Il ne nous a pas semblé qu’aligner deux transats en solitaire durant l’été était la meilleure méthode. TR Racing est une équipe à deux bateaux, et nous voulons profiter à plein de cette chance de pouvoir naviguer, bord à bord durant le printemps et dès la mise à l’eau. Nous allons multiplier les sorties, en solo, en double et en équipage, avec tous les instruments de mesure dont nous disposons grâce à notre équipe et à la technologie d’Advens, notre principal partenaire. Nous allons travailler tous les compartiments du jeu, et pas seulement l’allure au plus près du vent comme le propose la Transat CIC. Nous rallierons New York en mode performance, avec à bord des membres de notre staff, dont les retours d’expérience seront extrêmement enrichissants. Le printemps sera ainsi dense et particulièrement riche en retour d’expérience des deux bateaux. »

TR Racing en ses murs

L’écurie de Thomas Ruyant, Alexandre Fayeulle et Thomas Gavériaux inaugurera le 25 avril son bâtiment technique situé quai du Pourquoi Pas à Lorient. Mieux qu’un hangar de chantier, il s’agit d’un véritable complexe moderne destiné à accueillir deux Imocas, mais suffisamment grand pour toute l’équipe dédiée au fonctionnement de l’écurie, staff technique, coureurs, bien sûr, administration et communication. Construit sur 4 niveaux et sur plus de 1 300 m2, il témoigne d’un profond désir de qualité environnementale avec une utilisation maximale de matériaux bio sourcés, récupération des eaux de pluie, isolants bio sourcés, panneaux solaires photovoltaïques….

La bonne année !

C’est une année placée sous le signe de l’exceptionnel, du sport et de l’aventure qui s’avance pour Thomas Ruyant, Sam Goodchild et tous les membres de TR Racing, l’équipe de course au large en charge des deux Imocas FOR PEOPLE et FOR THE PLANET.

Chacun a déjà au coeur et à l’esprit le Vendée Globe, dont le départ de la 10ème édition sera donné le 10 novembre prochain. Mais d’ici là, ce ne sont pas moins de deux courses transatlantiques en solitaire au programme de la classe, un Défi Azimut et moult navigations d’entraînement et de peaufinage que les deux marins enchaineront avant de se présenter aux Sables d’Olonne.

TR Racing inaugurera  au printemps ses nouveaux locaux situés sur la base de Lorient, un chantier moderne doté de toutes les infrastructures qui siéent à un Team ambitieux, éminemment professionnel, et riche de nombreuses et brillantes personnalités drivées par Thomas Gavériaux, avec pour moteur Advens, le leader de la cybersécurité et son “patron”, Alexandre Fayeulle, plus que jamais engagé pour donner du sens à ses performances technologiques et sportives.

Deux marins, deux destins, deux ambitions…

L’un, Sam Goodchild, est champion de la Classe IMOCA 2023, l’autre, Thomas Ruyant, a remporté la Transat Jacques Vabre, troisième victoire consécutive sur trois dernières classiques (après la Transat Jacques Vabre 2021 et la Route du Rhum en 2022) ainsi que la Guyader Bermudes 1000 race. On comprend facilement la sérénité et le calme studieux qui règne dans les nouveaux locaux de TR Racing à Lorient. Une saison colossale se présente aux deux marins et à leur équipe, avec ce rendez-vous planétaire de l’automne, inscrit, gravé, ciselé dans l’imaginaire et le destin des deux hommes. « Tout ce que j’ai fait dans ma vie, personnelle et professionnelle est pour ce seul but » avoue avec flegme Sam, le plus Breton des Britanniques. « Cette course m’a marqué et ne m’a pas tout donné ! J’ai rendez-vous avec elle ! » révèle Thomas, en référence à ses deux précédentes expériences. C’est ensemble, au sein d’un collectif soudé, solidaire, qu’ils préparent la grande échéance de l’automne.

Un long hivernage, studieux et conservateur.

Le vécu, les expériences et expérimentations, les analyses et découvertes mesurées, auscultés avec l’aide du savoir-faire technologique d’Advens, sont mises en commun, partagées pour le plus grand bénéfice des deux marins et de leurs machines respectives. Les chantiers en cours s’inscrivent dans la maturation logique des deux bateaux, FOR THE PLANET, lancé en 2019, et FOR PEOPLE, bien né en 2023. On démonte, on révise, on répare accastillage, systèmes électroniques, gréement courant… en vue d’une riche saison et son apothéose, une circumnavigation de 45 000 kilomètres. Rien de révolutionnaire au programme, mais du peaufinage pour Sam, et de l’imagination pour Thomas, bien décidé à accroitre son petit avantage à certaines allures cruciales, sur la concurrence.

Thomas Ruyant : « Je suis en dette avec le Vendée Globe ! »

« J’ai bien coupé cet hiver. Le retour à la base a été pour le moins contrasté pour nous, avec un record de la plus longue distance parcourue en 24 heures, et une déchirure de la Grand voile qui m’a imposé une navigation sous seules voiles d’avant, durant plus de 1 600 milles. J’en ai tiré d’intéressants enseignements, notamment sur la manière de naviguer à plat, en m’appuyant sur les deux foils. La Jacques Vabre et cette première partie de transat en solitaire, ma première en solo sur mon plan Koch-Finot Conq, m’ont convaincu qu’à certaines allures, au portant vmg notamment, nous étions un petit cran au-dessus de la concurrence. Le bateau répond ainsi précisément à son cahier des charges. Tout le travail de l’hiver en notre nouveau chantier, consiste à préserver et augmenter cet avantage, avec notamment une approche « chirurgicale» sur notre jeu de voile. »

Sam Goodchild : « Je suis qui je suis, à cause du Vendée Globe ! »

« Ma venue en France, ma vie Lorientaise, tous mes choix professionnels n’ont qu’une seule finalité, le Vendée Globe. Je suis ce que je suis, à cause de cette quête du Vendée Globe. L’année 2023 a été un cours accéléré en Imoca, avec The Ocean race sur Holcim qui m’a donné un avant-gout du tour du monde et des mers du Sud, et le programme Imoca à bord de FOR THE PLANET, où nous avons joué les premiers rôles, avec un podium lors de chacune des épreuves disputées. Avec l’aide d’Antoine Koch, de Thomas et de toutes l’équipe de TR Racing, j’ai pris mes marques et me suis « approprié » le bateau. Sur le papier, on est aux portes du Top 3. A nous de faire mentir les pronostiques. Je suis hyper chanceux de pouvoir faire le Vendée Globe dans de telles belles conditions. Je suis très bien entouré et j’ai, ces 10 dernières années, côtoyé beaucoup de coureurs qui ont déjà fait la course, et j’ai une bonne idée de ce qui m’attend. J’appréhende les difficultés, et avec toute l’équipe, nous essayons d’anticiper tous les problèmes à venir. Mon seul stress, c’est la performance que je serai en capacité de réaliser ou non. »

Thomas Gavériaux, directeur de TR Racing : Une saison engagée et sans répit !

« Nos deux bateaux sont en préparation pour le Vendée Globe. Le plus récent, FOR PEOPLE de Thomas est toujours en phase de développement, dans de l’optimisation fine, et la mise en place d’éléments validés par nos deux transats de 2023. En ce qui concerne FOR THE PLANET de Sam, on est dans de la maintenance courante, en vue du Vendée Globe. Pour les deux bateaux, la notion de confort en utilisation est importante, pour permettre aux deux marins de performer dans des situations extrêmes. Sam a couru en 2023 avec un bateau qui était « à la main » de Thomas. Il est, à l’aube de 2024, en capacité de l’adapter à son gabarit et à sa sensibilité propre. L’année sera très rythmée, sans répit. On sortira de chantier fin mars, avec la mise à l’eau des deux bateaux. Débutera une session de navigation de conserve, pour comparer et partager les expériences, et partir pour deux transats qui vont occuper le printemps et l’été. On reviendra en France pour aborder immédiatement la dernière ligne droite avant le tour du monde. Peu de répit, et une grande intensité au programme pour les coureurs et l’équipe. Le Défi Azimut sera la dernière confrontation avant le Vendée.
Notre nouveau bâtiment était très attendu. Nous sommes dans nos murs. On va entrer dans de nouveaux bureaux et passer à une utilisation nominale des locaux, dans ce lieu performant que nous avons voulu pour et à l’image de l’équipe. C’est une chance de pouvoir évoluer dans un tel environnement. Ce bâtiment est le coeur de la vie du Team, avec des ateliers aménagés. 1 700 m2 de hangar, de rangements et de logistique. Le secteur tertiaire couvre 800 m2, avec les bureaux d’étude, les salles de réunions, l’administration, la logistique, le marketing et la communication. »

 

Thomas Ruyant à bon port !

Thomas Ruyant en a terminé ce matin peu avant 9 heures avec sa longue transat retour vers Lorient. Le vainqueur de la Transat Jacques Vabre (en compagnie de Morgan Lagravière), a vécu un « retour à la base » pour le moins contrasté, entre l’euphorie d’un record de vitesse, et ce nouveau chrono de la plus longue distance parcourue en 24 heures, et la déception de devoir mettre sa course entre parenthèses suite à la déchirure de sa grand-voile. C’est sous voiles d’avant seules qu’il a parcouru plus de la moitié de la course, sans jamais se départir d’un esprit de compétition et de bien figurer, qui lui ont permis de tenir de très honorables moyennes. FOR PEOPLE valide avec cette transat, son inscription au Vendée Globe. Thomas a pu prendre ses marques en solitaire à bord de son plan Koch Finot-Conq millésimé 2023. Il tire un bilan plus que positif de cette riche saison, pour lui-même bien sûr, pour l’équipe sportive et ses trois fantastiques skippers de l’écurie TR Racing, Morgan Lagravière, Antoine Koch et Sam Goodchild, et pour toute l’équipe technique qui aura, de mains de maitres, préparé deux voiliers au plus haut niveau de performances de la classe. Sam Goodchild remporte en effet le titre de champion IMOCA, autre motif de satisfaction pour Thomas, initiateur et fondateur de cet original attelage à deux bateaux performants, We Sail for People and Planet, accélérés par ce formidable partenaire technique et financier, Advens, et également Leyton tout en soutenant le réseau Entourage et le fonds citoyen Team for The Planet.

FOR PEOPLE est arrivé aujourd’hui mardi 12 décembre à Lorient, terme de Retour à la base. Thomas Ruyant prend la 17ème place de l’épreuve, sur 31 voiliers au départ. Son temps de course est de 11 jours, 15 heures, 59 minutes et 46 secondes. Il a parcouru sur l’orthodromie 3 497,4 milles, à 12,5 noeuds de moyenne. Il a parcouru sur le fond, 4 472 milles à 16 noeuds de moyenne.

Thomas Ruyant :
« J’avais bien en tête cette idée de record dès le départ. Je savais qu’on allait naviguer devant un front pendant un long moment. Mais on était au vmg, pas l’allure la plus rapide, mais il y avait possibilité de faire un long bord en ligne droite. C’était donc jouable. C’était aussi un moment de la course où il fallait que je recolle au paquet de tête. Ce que j’ai fait. J’ai saisi l’opportunité. La mer était lisse et plate. Ce record tenait depuis 2017. Il était temps qu’ils soit battu. Il sera rebattu prochainement, avec nos machines actuelles. Si on devait se focaliser uniquement sur ce record, on choisirait de meilleures allures et il tombera. On avait essayé de battre ce record il y a deux ans. Mais on n’avait pas trouvé les conditions. Je suis très content d’avoir pu réaliser cela.

Deux transats coup sur coup, ce n’est pas facile. Morgan et moi avons mis beaucoup d’énergie, en nous dépensant sans compter, durant la Transat Jacques Vabre, sans penser à la transat à suivre. 10 jours pour récupérer, ce n’est pas beaucoup. Mais je suis content de ce Retour à la base, qui m’a permis de me mettre à nouveau dans la peau d’un solitaire. Malgré la déchirure de ma GV, j’ai pu observer pas mal de choses sur la vie à bord de ce nouveau bateau.

Cette avarie m’est arrivée tôt dans la course. La déchirure est survenue alors que je réparai mon souci de safran. J’étais revenu dans la course. J’allais vite. J’avais une carte à jouer. Mais je n‘ai pas lâché après la perte de ma GV. Je n’étais pas en mode croisière. J’ai fait avancer au mieux. Je ne m’en suis pas trop mal sorti. Dans la foulée du record, c’était un peu décevant mais cela ne m’a pas affecté plus que ça.

A chaud, le bilan de l’année est positif. C’est une super saison, passée à découvrir et à mettre au point ce super bateau. On gagne la première course de l’année (Guyader Bermudes 1000 race). On a eu quelques soucis techniques dans la Fastnet Race alors que nous étions en tête. La réactivité de l’équipe a été fantastique. Tout le monde s‘est mobilisé pour nous livrer au départ de la Transat Jacques Vabre un bateau parfait. Il reste du travail pour notre chantier d’hiver. On termine sur une note contrastée avec cette grand voie déchirée. Mais toute l’équipe a montré de belles choses. On a montré les crocs, on a gagné des courses, on a fait des podiums, on a signé des records… Le fonctionnement de l’équipe a été super. On est sur des rails et sur le bon timing de préparation pour le Vendée Globe 2024 – 2025..

Le niveau d’engagement augmente. Mais je sais où mettre le curseur. Je suis à l’aise avec mon bateau. Je vais vite au portant et ça, c’est top pour le Vendée Globe. Les concurrents vont vite aussi, mais ils ont vu ce que l’on sait faire. On est au niveau. Il faudra compter sur nous.

Le fonctionnement de toute l’équipe a aussi profité à Sam. Sa façon de naviguer est impressionnante. Il est champion IMOCA et je suis fier pour lui, et pour l’équipe. TR Racing a été présente cette année. Nos deux bateaux sont sur le devant de la scène. Sam sera peut être LE concurrent le puis sérieux pour le Vendée Globe… Je tiens à remercier vivement Advens sans qui nous ne serions pas là, Leyton qui est arrivé à nos côtés en 2023. Enfin, je suis très heureux que nous puissions avec nos performances mettre en lumière le Réseau Entourage et Team for the Planet. Il n’y aura pas de transition écologique sans justice sociale. »

The bronze Man !

Sam Goodchild termine sa première transat en solitaire en Imoca à la troisième place de « Retour à la base », course entre Fort de France et Lorient. Le skipper de FOR THE PLANET signe par la même occasion la cinquième troisième place de l’année. Il aura en effet pris le bronze lors des 5 épreuves au programme de la saison, en compagnie de son co-skipper Antoine Koch. Une telle régularité dans le haut des classements est assez unique, et positionne le jeune (34 ans) Britannique parmi les top outsiders du prochain Vendée Globe. Il est la force émergente du circuit IMOCA, qui aura toute au long de la saison étonné par sa fraicheur, sa régularité, son sang froid à toute épreuve, et sa capacité à tirer le meilleur d’un voilier bien né en 2019, face aux foilers de la toute dernière génération. Cette constance dans la performance lui vaut de terminer l’année en tête des Imoca Globe Series, le championnat de la classe. Il devance Yoann Richomme et Jérémie Beyou.

Sam Goodchild a intégré au printemps dernier seulement l’écurie de course au large TR Racing de Thomas Ruyant. Le soutien de toute une équipe constituée, et la mutualisation de tous les retours d’expérience des deux bateaux du team, FOR PEOPLE de Thomas Ruyant, et son FOR THE PLANET, a incontestablement facilité son apprentissage du plan Verdier de 2019, et son épanouissement au plus haut niveau de la classe. Ses 5 podiums pour autant de courses disputées, ajoutés aux deux victoires de FOR PEOPLE (Guyader Bermudes 1000 race et Transat Jacques Vabre) traduisent d’éclatante manière la pertinence et l’efficacité de cette écurie à deux têtes dirigée par Thomas Gavériaux, unie dans un effort commun, au service de la performance sous l’égide d’un partenaire-acteur, le leader de la cybersécurité Advens et son Président et fondateur Alexandre Fayeulle, et également le cabinet Leyton le tout pour accompagner au sein du collectif We Sail for People and Planet le fond citoyen Team for the Planet et le réseau Entourage.

Sam Goodchild – FOR THE PLANET
« Je suis hyper satisfait. Il ne faut pas dire qu’on est fatigué de finir troisième, même si c’est la cinquième fois cette année. On joue avec des bateaux plus récents, face à des skippers très expérimentés. C’est rassurant et cela nous met en confiance.
Une transat en solo et en Imoca, c’est dur ! La vie à bord n’est pas facile. On continue de travailler sur l’ergonomie. Toutes les manoeuvres sont difficiles et on doit toutes les appréhender avec anticipation et le plus grand soin. Tout est chronophage et énergivore. C’est vraiment l’énergie du marin qui est le facteur limite sur ces bateaux.
De manière général, je me suis bien amusé, plus que je na le pensais au départ. J’en ai bien profité.
Ces résultats sont inespérés ! J’ai commencé The Ocean race il y a un an, et on gagné 3 étapes sur 4 avec Holcim-PRB, et avec FOR THE PLANET et Antoine Koch, on fait podium sur toutes les étapes de la saison avec un bateau plus ancien, on ne s’y attendait pas. C’est aussi la preuve de la qualité et de la puissance du team à deux bateaux FOR PEOPLE et FOR THE PLANET. Il fallait oser un tel projet. Et ça marche !
On cherche toujours à s’améliorer, à trouver de meilleurs réglages, à travailler sur les pilotes…. On poursuit le travail sur l’ergonomie du bord pour plus de confort en solo. A présent, j’aspire à me reposer, en famille et sans le bateau ! »

Retour à la base en bref :

Sam Goodchild à bord de l’IMOCA FOR THE PLANET a franchi la ligne d’arrivée de « Retour à la base » ce dimanche 10 décembre 2023 à 0 heure et 43 minutes. Il prend la troisième place de l’épreuve. Son temps de course est de 9 jours, 07 heures, 43 minutes et 21 secondes. Il parcouru sur l’orthodromie 3 497,4 milles, à la vitesse moyenne de 15,6 noeuds. il a en réalité parcouru 4 357,1 milles sur le fonds, à la vitesse moyenne de 19,5 noeuds. Il termine à 7 heures et 39 minutes du vainqueur Yoann Richomme.

Une victoire et une cascade de succès !

Thomas Ruyant a, tôt ce matin, remporté en compagnie de Morgan Lagravière, la 16ème édition de la Transat Jacques Vabre, catégorie IMOCA. Il signe ainsi un exploit unique, en s’adjugeant les trois dernières grandes courses classiques du circuit, Transat Jacques Vabre 2021, (déjà avec Morgan,) Route du Rhum – Destination Guadeloupe en solitaire, et de nouveau la transat entre Le Havre et Fort De France. Le Dunkerquois rajoute ainsi avec ce troisième succès consécutif, une nouvelle ligne unique et singulière à son palmarès, tout en demeurant à ce jour le seul marin à avoir remporté une victoire en transat à bord de tous les supports monocoques de course au large, Mini 6,50, Figaro, Class40 et IMOCA. Conserver son titre au départ du Havre face à une flotte record de 40 IMOCAs relevait de la gageure, pour un voilier seulement lancé au printemps dernier, et dont la mise au point avait nécessité un chantier estival. Comme il y a deux ans, comme l’an passé en Guadeloupe, Ruyant, Lagravière et FOR PEOPLE signent une incontestable victoire, qui prend aux yeux du collectif mis en avant par le projet sportif de l’écurie TR Racing, une résonance particulière. Donner du sens à la performance est en effet devenu le credo de Thomas, de son équipe, de ses partenaires, Advens et Leyton, et cette victoire est d’autant plus belle qu’elle va accélérer la reconnaissance et l’action du Réseau Entourage et du fonds citoyen Team for the Planet réunis au sein du collectif We Sail for People and Planet.

Thomas Ruyant :
“Je suis avant tout heureux pour l’équipe, pour tous les gars qui ont travaillé comme des fous depuis la mise à l’eau du bateau en début d’année, tout l’été ensuite, après à notre avarie du Fastnet. On revient de loin ! On est parti du Havre le couteau entre les dents, mais avec peu de certitudes car nous avions en définitive très peu navigué. Le bateau est tout simplement fabuleux, dure, bruyant, mais fabuleux ! et la complicité avec Momo a fait le reste ! On a beaucoup donné car on a passé beaucoup de temps à barrer. Je ne me focalise pas sur les résultats, double victoire sur cette Jacques Vabre, victoire sur la Route du Rhum. Je suis juste content d’être là, et de pouvoir concrétiser le travail de l’équipe. Je crois qu’on a fait les bons choix, techniques et humains avec Alexandre Fayeulle, et le talent de l’équipe a fait le reste. »

Morgan Lagravière :
“On est content que tout s’arrête, notamment le bruit infernal des foils à haute vitesse. On est dans l’émotion, car on sait d’où on vient, et on connait le travail énorme abattu par toute l’équipe pour nous permettre d’être ici. On est dans la dynamique souhaitée en début d’année, avec tout ce collectif à deux bateaux. Deux voiliers d’une même écurie sur le podium, c’est génial ! Vivre pour la seconde fois consécutivement ces moments avec Toto, c’est magique. Et que dire de son triplé historique en rajoutant sa victoire sur la Route du Rhum ! Il y a eu énormément d’engagement, d’investissement dans cette transat. On égale notre résultat de 2021, mais sur la forme, on a fait encore mieux. »

Le collectif We Sail For People and Planet dans la Transat Jacques Vabre ; un défricheur et une remontada !

Les deux voiliers IMOCA du collectif sociétal et sportif We Sail For People and Planet* marquent chacun à leur manière ce début tumultueux de la 16ème Transat Jacques Vabre.

Ils abordent la troisième journée de course aux avant-postes et animent la tête d’une flotte toujours composée de ses 39 éléments, malgré de nombreux (7) concurrents en escale Bretonne, Anglaise ou Espagnole pour cause de réparations diverses.

Le duo Thomas Ruyant – Morgan Lagravière, à bord du nouveau plan Koch-Finot Conq FOR PEOPLE, joue crânement sa chance en faisant cette nuit l’intérieur du Dispositif de Séparation de Trafic du cap Finisterre, abandonnant le leadership aux protagonistes navigants au plus près de l’orthodromie.

Plus conservateur dans son choix de route, FOR THE PLANET, piloté par le duo Franco-Britannique Antoine Koch-Sam Goodchild, a signé hier un retour fracassant au contact des meilleurs, revenant de leur 15ème place enregistrée lors de leur bref arrêt au large de Cherbourg, à une prometteuse 6ème place ce matin. Le plan Verdier de 2019 est toujours aussi redoutable et compte bien se mêler aux designs plus récents lors des passionnants affrontements à venir. Une large bande anticyclonique barre en effet la route du Sud vers les Alizés à hauteur du Cap Saint Vincent, et le contournement de son centre déventé est au menu du jour, dans une atmosphère allant s’apaisant après la fureur des premières 48 heures de régate tempétueuse.

La route Sud privilégiée

La marque de passage obligée de l’île de Santa Maria aux Açores sera laissée loin dans l’Ouest de la flotte des IMOCAs qui a finalement choisi la route la plus sage vers les alizés de Nord Est. Le passage hier matin d’un front virulent aura calmé les ardeurs des téméraires qui avaient pu, un instant, envisager une route plus à l’Ouest pour contourner l’anticyclone qui gonfle dans l’Est Açorien. FOR PEOPLE a ainsi, et de franche manière, choisi l’Est du plan d’eau pour glisser au plus près des rivages de la péninsule Ibérique. Le décalage Est-Ouest avec le leader Charal profite pour l’heure au duo Beyou-Cammas mais c’est bien l’alanguissement plus ou moins rapide vers l’Est de l’anticyclone en forme de dorsale qui jugera dès cet après-midi du bien fondé des trajectoires des uns et des autres.

FOR THE PLANET sans faire de bruit

Leur arrêt devant Cherbourg dès le premier soir de course est passé inaperçu. Sam Goodchild et Antoine Koch ont pourtant durant plus d’une heure laissé partir leurs petits camarades de jeu, le temps d’affaler leur grand-voile et d’intervenir sur un nerf de chute récalcitrant. Ils sont depuis, et avec la même discrétion, parfaitement revenus dans le match, se hissant en 6ème position, à hauteur des poursuivants immédiats du trio de tête Charal- Paprec Arkéa-FOR PEOPLE. Requinqué par de furtives micro- siestes, le duo se montre d’humeur conquérante :

« On est content de cette remontée » souligne Sam Goodchild. « Dommage d’avoir eu à s’arrêter. Petit à petit, on est revenu dans le match. La première nuit a été compliquée, avec de petits soucis techniques à régler. Le passage de front était costaud. On ne s’est pas ennuyé dans la mer forte. Pas évident de trouver l’équilibre entre préservation du bateau et la vitesse. On a un peu dormi au nord de la Bretagne, on s’est allongé sans vraiment pouvoir dormir tant le bateau tapait. J’ai même cassé ma bannette ! C’était sport. On a eu pas mal de grains hier. On surveille la concurrence et on travaille sur nos fichiers météo. On fait du sud en attendant de se décider sur la route à suivre aujourd’hui. Les petites casses prennent beaucoup d’énergie et on pense peu à soi. 
Nos amis de FOR PEOPLE sont très impressionnants. Ils sont pieds au plancher. Tout le monde régate bien et on travaille pour rattraper les 4 de tête. »

Antoine Koch (FOR THE PLANET) : « On est content de remonter doucement. On a bien bricolé hier sur pas mal de choses. La mer et le vent étaient forts au passage du front durant 5 heures à peu près. Je pense que cela a dû pas mal marquer les esprits de ceux qui envisageaient une route nord. On va voir qui osera s’y frotter et si les stratégies en seront impactées. On essaie d’établir la stratégie pour la suite. On reste avec les copains pour l’instant. On préserve le bateau du mieux qu’on peut. La flotte n’a pas l’air motivée pour aller dans l’ouest. A confirmer lors des prochains classements. »

Deux portraits sinon rien

Sam Goodchild et Antoine Koch connaissent tout de la Transat Jacques Vabre, l’ayant à multiples reprises déjà disputée. Leur bateau FOR THE PLANET connait lui la route par coeur, s’y étant imposé en 2021 avec Thomas Ruyant et Morgan Lagravière. Sam et Antoine ont, toute la saison, démontré qu’au pied du mur, il fallait compter sur eux. La Transat Jacques Vabre n’y fera pas exception et FOR THE PLANET est fin prêt pour la passe de deux.

Sam Goodchild, l’OVNI venu d’ailleurs…

Sa simplicité est désarmante, autant que sa “straightforwardness” (franchise), son caractère “droit au but” bien Britannique. Sam Goodchild est un enfant de la balle vélique venu d’un ailleurs dont on ne sait s’il est vraiment de notre galaxie. Son cheminement hors norme des Antilles aux bancs scolaires de la vieille Angleterre a façonné un profil de marin assez unique, dont l’un des traits le plus saisissant est sans conteste son incroyable capacité d’adaptation, d’assimilation et d’intégration.

Tout dans la vie de Sam Goodchild semble défiler en « fast-forward » ! Et en décalé ! D’une enfance insouciante à La Grenade, aux brumes d’un lycée anglais, Sam Goodchild a brûlé les étapes, vivant à 100 à l’heure, l’instant, les péripéties d’une existence irrésistiblement attirée par la mer.

Né à Bristol voici 34 années, ce touche à tout doué cultive les contrastes et les incongruités. Blanc parmi les Antillais, insulaire exotique parmi les petits Britanniques, sujet de Sa Majesté établi chez les « froggies », l’homme de mer, sportif de haut niveau passablement mâtiné d’aventurier, pratique décidément l’art des paradoxes, jamais là où on l’attend, mais efficace et pressé en diable. L’homme déborde d’énergie, mais c’est à la mer, aux vagues, au vent qu’il dédie son temps et sa passion. Il est âgé de quelques mois seulement quand ses parents quittent Bristol pour vivre sur un bateau aux Antilles, à la Grenade précisément. Un esquif de 35 pieds lui servira de « home » pendant ses sept premières années. Le petit Sam s’épanouit dans un environnement de rêve, en prise directe avec la nature. Sur fond d’azur et de mer, il apprend à vivre simplement des choses qui l’entourent. Il nage, il plonge, il pêche… et découvre la navigation sous le regard directif de son père. Avec l’adolescence vient aussi le temps du retour en Angleterre, pour étudier et muscler son instruction. Mais l’appel de la mer et des bateaux supplante vite l’intérêt pour les livres.

Il a 16 ans quand il croise un certain Alex Thomson qui prépare son Vendée Globe. Le “Vendée”, un mot qui depuis sa plus tendre enfance et les lectures de son père résonne avec insistance dans son esprit aventureux. Alex et son académie vont le mettre sur la voie de son rêve. Il enchaine une transat et une transpacifique, avec l’organisation d’Alex Thomson qui veut aider les jeunes marins à accomplir leurs vocations. Chose faite en ce qui concerne Sam désormais persuadé de sa destinée. Il sera marin ! Mieux, coureur au large. Il tournoie comme un requin affamé autour des Sables d’Olonne, offre son temps, ses bras, son esprit en mal d’apprendre aux teams, trouve des embarquements et se montre très vite indispensable.

Class40, Ocean Fifty, Ultime, Imoca… tous les supports l’attirent, le passionnent. Et il s’y montre redoutable, compétiteur né. Une fulgurance ! Son secret ? L’humilité, la sagesse d’aborder tout nouveau défi avec la sincère certitude de ne rien savoir, de devoir tout réapprendre en permanence, convaincu que donner le meilleur de lui-même ne suffira pas, et que le dépassement de soi est la seule issue, quelle que soit la course, quel que soit le support.

Antoine Koch, l’intelligence appliquée

Antoine Koch entretient avec une touche d’espièglerie le savant désordre de ses priorités professionnelles. Les observateurs de la course océanique le reconnaissent pourtant depuis plus de 25 ans comme un marin talentueux de course au large, Figariste émérite, adepte du multicoque et redoutable perfor mer en Imoca.

Ce Docteur Jeckyll and Mister Hyde du bateau à voiles se meut pourtant entre deux défis océaniques en créateur inspiré de voiliers à une ou plusieurs coques, expert dans l’art de dessiner voiles et appendices en capacité de tirer le meilleur parti de tous les types de vent ou de mer. Antoine « Koch » ainsi avec aisance et application toutes les cases de la performance, derrière une table à carte ou à la barre d’un bateau.

L’homme est réfléchi, mesuré, cartésien en diable, loin des archétypes du marin bougon « en dockside surchauffée ». Il touche à cet improbable juste milieu entre l’analytique et le pragmatique, l’intuitif et le rationnel. Il est la glace en adéquation avec le feu d’un Thomas Ruyant ou d’un Sam Goodchild, ces skippers qu’il complète et rassure par sa vision juste et mesurée de la performance. Antoine Koch a signé une 9ème place en Imoca lors de l’édition 2003 de la Transat Jacques Vabre. Il terminait 5ème en 2007 à la barre d’un trimaran de la classe Orma, avant de signer une deuxième place en 2011 à bord cette fois d’un trimaran de la classe Ocean Fifty. 5ème en 2019 à bord de For the Planet, ex LinkedOut, en compagnie de … Thomas Ruyant.

 

 

Nouveau podium pour FOR THE PLANET

FOR THE PLANET de Sam Goodchild et Thomas Ruyant, avec Pierre Bouras comme Mediaman a pris ce matin à 8 heures 32 la troisième place du Défi Azimut 2023. Les trois hommes ont parcouru sur l’orthodromie 587,1 miles en 1 jour, 20 heures, 02 minutes et 30 seconds, à la vitesse moyenne de 13,3 nds. Ils ont couvert sur le fond 676,7 milles à 15,4 noeuds de moyenne. Ils terminent à 2 heures et 15 mn du vainqueur Charal, et à 27 minutes du deuxième Macif.

 

Prime à la constance et à la régularité pour le skipper Britannique de l’IMOCA FOR THE PLANET qui a signé ce matin un nouveau podium sur sa troisième course de l’année, après la Guyader Bermudes 1000 et la Rolex Fastnet race. Associé cette fois à Thomas Ruyant*, il a tout au long des 638 milles du parcours théorique, joué les premiers rôles, souvent en position de prétendre à la gagne. La grande course du Défi Azimut a offert depuis jeudi à 33 IMOCA les conditions de navigation les plus variées avec du vent soutenu sur la plus grande partie du parcours. Mais c’est bien dans de tout petits airs que s’est conclu ce sprint. Jérémie Beyou et Franck Cammas (Charal) ont su faire la différence lors du dernier bord aux allures débridées. Pour leur première navigation en duo, Sam et Thomas se sont régalés, tout de suite en symbiose dans la répartition des rôles. Au final, une belle expérience humaine et sportive qui bénéficie à l’ensemble du collectif We Sail for People and Planet initié par TR Racing et ses partenaires.

 

Sam Goodchild :

«  Ce fut une expérience incroyable pour moi de pouvoir naviguer avec Thomas » souligne Sam Goodchild. « Nous avons dès le départ fonctionné comme un binôme de vieux habitués alors que nous n’avions jamais navigué ensemble. On n’a pas fait d’erreurs. Ce fut très engagé, avec des grains, de la mer. Trois courses, et trois podiums, c’est un résultat inespéré pour moi, avec plus de concurrence et plus de bateaux à chaque épreuve. On joue avec les meilleurs avec notre FOR THE PLANET de 2019. Cela passe par de belles trajectoires et une bonne lecture de la météo. Nous sommes à cet égard très satisfait de notre course. »

 

Thomas Ruyant :

« Ce fut intense depuis cet incroyable départ à 33 IMOCA » insiste Thomas Ruyant. « Nous avons d’emblée trouvé un fonctionnement fluide avec Sam. Toutes les décisions se sont prises de manière collégiale, dans une super ambiance. Naviguer au contact des nouveaux bateaux fut riche en enseignements Comme prévu, les nouveaux designs vont vite au portant vmg. On s’est accroché et on a tenu le rythme, sauf peut-être sur le dernier bord, un tout droit aux allures débridées qui a permis à Charal de prendre l’avantage. On termine tout près, très heureux de cette belle expérience intense et engagée… »

 

* Antoine Koch demeure le co-skipper attitré de FOR THE PLANET. Le navigateur-architecte a souhaité laisser sa place de façon à permettre à Thomas d’engranger les milles durant le chantier de FOR PEOPLE, jouant ainsi à fond la carte de la solidarité au sein du collectif We Sail For PEOPLE and PLANET.