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Revue de presse

mai, 31Revue de presse

Le cœur de métier de l’Agence TB Press est les relations presse. Voici quelques résultats presse que TB Press a généré ces dernières semaines pour ses clients.

http://www.rtl.fr/sport/autres-sports/kitefoil-matthieu-girolet-tente-un-tour-de-france-entre-dunkerque-et-nice-7793575088

https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-d-alex-vizorek/le-billet-d-alex-vizorek-10-avril-2018

https://www.lequipe.fr/Voile/Actualites/Thomas-ruyant-vainqueur-de-la-transat-ag2r-et-laquo-on-avait-vraiment-envie-de-gagner-et-raquo/900133

https://www.francetvinfo.fr/sports/voile/vendee-globe/vendee-globe-enda-ocoineen-boucle-son-tour-du-monde-en-un-an-et-demi_2686504.html

http://sport24.lefigaro.fr/voile/actualites/le-triomphe-de-la-temerite-908550

http://www.leparisien.fr/sports/ile-de-france/retour-a-la-goutte-d-or-pour-la-meneuse-de-l-equipe-de-france-de-basket-30-05-2018-7743360.php

https://www.sudouest.fr/2018/05/22/le-nouveau-magazine-bdx-sort-aujourd-hui-5076676-2733.php

http://www.letelegramme.fr/voile/grand-prix-guyader-inside-multi50-06-05-2018-11950547.php

http://www.letelegramme.fr/voile/grand-prix-guyader-marsset-de-retour-en-solo-06-05-2018-11950308.php

 

Gweltaz THIRION ou comment devenir Capitaine du Belem ?

mai, 29Belem

Une sieste à Ouessant, terre de ses origines, sur un tapis d’herbe bien moelleux face à la mer ; Gweltaz THIRION, se réveille et décide, après un difficile parcours scolaire, de devenir marin. « Cela a été comme une révélation. J’avais 25 ans et j’avais connu un tracé compliqué à l’école. La mer m’a rattrapé, moi, enfant d’Ouessant, de Brest, moi qui avait du mal à trouver mon chemin. » A 41 ans, ce grand bonhomme, à la carrure de viking et une barbe qui ferait pâlir plus d’un hipster, aux yeux bleus perçants, est désormais l’un des deux capitaines du trois-mâts  Belem !

Ouessant, Saint-Malo, Brest

C’est à Brest que Gweltaz est né au sein d’une famille finistérienne, grands-parents maternels et paternels ouessantins. « Mon père était pêcheur à Ouessant lorsque je suis né. Nous sommes restés sur l’île jusqu’en 1980 ». Ensuite, le chef décide de tenter sa chance en tant qu’officier mécanicien première classe à Saint-Malo, la cité corsaire. A bord des navires à passagers reliant Saint-Malo et Jersey, Monsieur Thirion  s’occupe des machines. Mais en 1986 l’appel de la pointe bretonne se fait ressentir et la famille revient à Brest. « Mon père a passé un brevet « pont » et a trouvé un boulot sur un navire à passager entre Brest et Ouessant. »

Un CAP, un BEP, le monde de la nuit

« Pendant ce temps, mes études m’attendent et j’essaie de les rattraper » explique Gweltaz, assis dans une brasserie parisienne proche de la station Duroc, grand maréchal du palais de Napoléon, et surtout à côté de la Fondation Belem. « Je ne suis pas un bon élève. Je loupe mon brevet du collège pour l’avoir ensuite. A la sortie de la troisième, pour moi, il n’y a plus d’école. » Aucun établissement ne souhaite recruter Gweltaz au grand dam de l’autorité supérieure. Le jeune homme finit par incorporer un CAP de mécanique générale qu’il valide deux années après. Il enchaîne avec un BEP de vente à Quimperlé  en internat puis à Brest. « L’environnement de l’école ne me convient vraiment pas. En parallèle, je me passionne pour la cuisine. Très tôt, je confectionne des gâteaux. J’aime être derrière les fourneaux. » L’adolescence est difficile et à 18 ans, il commence, les week-ends, à se faire de l’argent de poche dans une boîte de nuit en tant que portier ou barman. « Le monde de la nuit m’attire, m’amuse. » A 20 ans, suite à son BEP, il intègre une classe de première, il passe son bac français blanc mais c’est calamiteux dixit l’intéressé. Personne n’accepte un redoublement. Cela sonne le glas ! « Je continue à travailler dans les bars et j’ajoute à mon activité la logistique de concerts. J’aime l’ambiance du montage et du démontage des scènes de spectacle. » Le grand croise Muse, les Cranberries, zombie, zombie, zombie…

Marin, une révélation

Il est toujours chez ses parents. Il a 25 ans et du jour au lendemain embrasse la carrière de marin. Il passe avec succès la théorie du BPPN, brevet de patron petite navigation, et un diplôme de pêche, le capacitaire. « En sortant du BBPN, je n’ai jamais navigué. Pour le valider, je dois aller sur l’eau. » Au large de Brest, il pêche au filet. A la Réunion ensuite, il s’essaie à la Long-Line, une pratique plus sélective. « Placer la ligne selon la lune, la lumière, pour attraper des poissons me passionne mais je ne m’entends pas avec mon patron. Je rentre en Métropole. » Gweltaz prend contact avec l’association AJD, les Amis de Jeudi Dimanche du père Michel Jaouen, grande figure bretonne, prêtre jésuite, connu pour son investissement auprès des jeunes. Le 14 juillet 2004, l’actuel capitaine du Belem embarque à bord du « Bel Espoir II», le navire « amiral » de l’association. Direction la Norvège via l’Ecosse ! En décembre de la même année, Gweltaz met le cap sur les Antilles avec des jeunes mais aussi « Monsieur et Madame Tout Le Monde » qui s’offre un stage transatlantique. Matelot, Gweltaz navigue alors beaucoup et découvre du pays : Madère, les Canaries, l’archipel du Cap-Vert, la Martinique, la République Dominicaine, Cuba, Fort Lauderdale… « Nous nous arrêtons à New York. J’ai énormément d’appréhension car à l’époque je n’aime pas les grandes villes mais la grosse pomme me croque. Cette aventure à bord du Bel Espoir m’apprend sur moi-même, sur les autres, une véritable école de la vie, un souvenir impérissable, pas seulement un navire-école, un cocon. » En 2005, Gweltaz galère pour retrouver du travail sur l’eau. Il finit par se retrouver à bord du « Pourquoi-Pas ?», navire tout neuf d’Ifremer. « J’apprends d’innombrables choses. C’est très enrichissant. Je suis rappelé pour plusieurs missions en tant que matelot. Après un nouveau passage à l’école, je pars ensuite à nouveau avec l’AJD, je traverse l’Atlantique, découvre le Sud de Terre-Neuve, le Québec… et je valide mon Capitaine 500. » De mai à octobre 2010, Gweltaz officie à bord d’un navire à passager entre Brest et Ouessant. En 2011, retour à l’école pour le brevet d’Officier de Chef de Quart Passerelle à Saint-Malo puis à Nantes. De septembre 2011 à Juillet 2012, toujours le long de la Loire, place au diplôme de capitaine 3000. « Comme d’habitude, je dois valider sur l’eau les connaissances. Je fais une saison à bord du Marité. Puis en 2013, je contacte la société suisse Promar qui bosse dans l’offshore pétrolier. Je travaille alors sur des crew-boats au Congo en transportant les techniciens entre les barges où ils vivent et les plateformes. »

Belem, un nom propre

Entre temps, Gweltaz commence à s’intéresser au Belem. « Je ne savais pas à l’époque ce qu’il faisait, qu’il emmenait une grande partie de l’année des marins en herbe en mer. » La Compagnie Maritime Nantaise qui gère l’équipage du Belem ne répond pas dans un premier temps à la demande du brestois à savoir trouver une place parmi les 16 membres d’équipage du voilier classé monument historique français. Elle finit par l’appeler pour un embarquement à bord du Belem. Le 24 mai 2014, le marin, désormais lieutenant, débarque des navires de soutien de Promar, rentre à Brest et s’envole pour la Grèce afin d’embarquer à bord du Belem. « Belem m’a tout de suite plu. Il ne faut pas se laisser submerger par son histoire. Avant tout c’est un navire. Il est ce qu’il est. C’est le dernier représentant de la plus grande flotte de commerce du 19ème Siècle. Avec les capitaines Yannick Simon puis Jean-Alain Morzadec et Michel Péry je m’imprègne du Belem en tant que lieutenant puis second capitaine. La présence de nombreux stagiaires est très enrichissante humainement. » Le brevet de Capitaine 3000 en poche, Gweltaz enchaîne les navigations à bord du Belem jusqu’au 3 septembre 2016 où il est nommé capitaine en alternance avec Aymeric Gibet. « Quand je suis promu  capitaine, j’ai une appréhension ! Je suis le patron. L’idée est de ne pas se retrouver en première page d’un journal pour de mauvaises raisons ! Je suis responsable de tout ! Fort heureusement le second capitaine, Thibaut FRANCOIS, est un officier remarquable. Ce qui me plait le plus, c’est de m’amuser en travaillant. On a un outil, le Belem, qui est une star. C’est une véritable responsabilité » conclut Gweltaz qui tente actuellement de valider un dernier diplôme de Marine Marchande, celui de Capitaine, brevet de commandement sans limitation de jauge, et qui rêve certainement encore d’être chef étoilé !

Un Tour de France inédit en Kitefoil pour Matthieu Girolet

mai, 17Girolet

Après dix années de course au large, Matthieu Girolet se lance un nouveau défi. Une aventure humaine totalement inédite : le KitefoilAroundFrance, un tour de France en Kitefoil, de Dunkerque à Nice. Un voyage au long cours, dans un format expédition (six semaines pour plus de 5000 kilomètres de navigation) mais dans sa vision la plus moderne et la plus exigeante, en « style alpin » diraient les alpinistes, avec un objectif : progresser vite et avec légèreté. Un projet audacieux autant que novateur, avec la plus moderne des technologies et en totale immersion dans le milieu naturel, pour lequel il se prépare depuis plus d’un an déjà. Un projet dont le coup d’envoi est programmé le 22 mai prochain à Dunkerque !

Certains destins sont taillés pour les défis. Le parcours de Matthieu Girolet compte parmi ces belles histoires car le succès, quel qu’il soit, ne lui sert qu’à regarder plus loin vers de nouvelles aventures, de  nouvelles sensations. « Après dix ans de course au large, trois sur le circuit des Mini 6.50 puis sept sur le circuit exigeant des Figaro Bénéteau, l’idée a germé de mixer mon expérience de coureur au large avec les étonnantes possibilités du Kitefoil. C’est ainsi qu’est né le projet du kitefoilaroundFrance », explique le Méditerranéen qui a vite abandonné son costume de dirigeant d’entreprise du secteur bancaire pour filer à l’assaut des cimes ou taquiner la ligne d’horizon. « C’est motivant de tenter des nouveaux trucs », détaille-t-il, bien conscient que voler est la navigation de demain et que le foil est son outil. «La légèreté du kitefoil permet d’en prendre le meilleur en s’extrayant des contraintes techniques et financières inhérentes aux supports plus lourds. D’en garder l’essence, au service d’une aventure humaine », ajoute Matthieu Girolet, bien décidé à faire franchir un nouveau pas à cette discipline neuve et à emmener l’outil kite, jusque là beaucoup cantonné en sport de plage, au large, sur de vraies navigations. « L’idée, c’est de réaliser entre 50 milles en moyenne par jour, de Dunkerque à Nice (Dunkerque – Bayonne, liaison par la route, Perpignan – Nice), soit un total de plus de 5000 kilomètres et six semaines de navigation », détaille le kitefoiler dont le projet révèle une multitude de facettes innovantes, dans un format d’expédition, comme en alpinisme.

Une vraie tentative
« L’objectif de ce voyage au long cours est de faire une belle trace, à la fois légère et rapide. L’enjeu n’est pas la performance, mais celui d’un résultat épuré. Un peu comme à ski, en pente raide, où le challenge n’est pas d’aller le plus vite possible en bas mais d’utiliser au mieux ce qu’offrent le relief et les conditions pour réaliser la plus belle ligne », note l’ancien coureur au large, bien conscient que dans ce contexte, la plus grande difficulté est d’utiliser ses compétences et d’en développer de nouvelles pour résoudre l’ensemble des problématiques complexes auxquelles on est confronté lorsque l’on défriche de nouveaux horizons. « C’est la raison pour laquelle nous avons particulièrement soigné la préparation », souligne Matthieu qui s’est entraîné dur, à la fois sur l’eau et physiquement avec l’aide d’un préparateur et le soutien du CREPS de Montpellier, et qui n’a pas laissé beaucoup de place au hasard depuis un an. « En juin 2017, nous avons réalisé une répétition à blanc sur une période de 15 jours consécutifs afin de lever les lièvres sur tout ce qui concerne la sécurité, la logistique, les axes d’entraînement… Cela m’a permis ensuite d’orienter mes choix dans la manière de construire mon équipe, de décider de mon matériel. Nous nous sommes également rendus en Manche et en Bretagne afin de prendre des repères sur l’ensemble des points durs du parcours, comme le Raz Blanchard ou Ouessant, par exemple », relate l’Occitan qui a donc fait en sorte de peser chaque élément au plus juste, même s’il demeure, naturellement, encore beaucoup d’inconnues dans un tel projet. « C’est précisément ce qui est excitant », note Matthieu qui va se trouver confronté à deux problématiques principales. D’une part, réussir à gérer son effort physique dans la durée et, d’autre part, accepter de voir le tempo donné par la météo.

La météo maître du temps
« En kitefoil, on peut naviguer dans quasiment toutes les conditions (de 7 à 30 nœuds), mais c’est naturellement le vent, les courants et les marées qui dicteront la progression. Il faudra réussir à se montrer malin pour en tirer le meilleur parti. C’est un jeu qui promet d’être intéressant », assure l’athlète qui prévoit de naviguer quatre heures par jour. « Nous sommes partis sur un nombre d’heures effectives mais l’idée est de progresser de la plus belle manière possible. Evoluer sur une mer plate dans 15 nœuds de vent ne coûte pas très cher en énergie, ce qui n’est pas cas de naviguer dans 25 nœuds avec de la houle et des vagues. Le but, comme en course au large, sera d’éviter de se mettre dans le rouge. De bien doser », souligne Matthieu Girolet dont l’un des prérequis pour ce projet d’envergure était (et reste) de progresser en autonomie , accompagné de sa petite équipe (un semi rigide d’assistance et un camping-car à l’étape). « Il n’y a aucune prétention dans cette aventure mais simplement l’envie de voir jusqu’où le foil, la plus moderne des technologies dans sa version la plus dépouillée, peut aller », termine Matthieu Girolet pour qui, assurément, Light is Beautiful.

TRANSAT AG2R LA MONDIALE : victoire éclatante d’Adrien Hardy et Thomas Ruyant !

mai, 11Agir
Le nantais Adrien Hardy et le nordiste Thomas Ruyant remportent la 14ème édition de la Transat AG2R La Mondiale en 18 jours, 11 heures, 48 minutes et 22 secondes, à la moyenne de 8,76 nœuds et avec une distance parcourue entre Concarneau et Saint-Barthélemy de 4 216 milles. Avec cette victoire, ils s’offrent même le record de l’épreuve qui datait de 2006 ! Grâce à une trajectoire optimale et un sens du risque mesuré, le duo Hardy-Ruyant a construit patiemment sa victoire. Dans le trio de tête dès le départ de Concarneau, puis longtemps 2e dans le sillage de BRETAGNE CMB PERFORMANCE, AGIR RECOUVREMENT s’est emparé des commandes de la flotte le 10e jour de course, position qu’il conservera jusqu’à l’arrivée. C’est grâce à une lecture fine du régime météo que le duo Hardy-Ruyant choisi une route plus directe en bordure d’anticyclone, qui s’avérera la plus judicieuse en termes de compromis distance à parcourir/vitesse du bateau.

Avec cette brillante victoire, Adrien Hardy remporte sa 2ème transatlantique (après la Solidaire du Chocolat en 2013 en Class 40 avec Tanguy De Lamotte) et conforte, après sa 2e place à la Solitaire du Figaro 2017, ses Mini Transat, ses 4 victoires d’étape sur la Solitaire et sa victoire lors de la Generali Solo son statut de marin français incontournable et authentique. Thomas Ruyant, vainqueur de la Transat Mini 6.50 en 2009, de la Route du Rhum en Class 40 en 2010 inscrit une nouvelle grande course à son palmarès et entre dans l’histoire de la course au large avec ce triplé inédit !

Ce succès consacre un duo de navigateurs qui font partie des plus talentueux de leur génération, binôme qui a déjà éprouvé son endurance et son brio en terminant 4e de la Transat Jacques Vabre en 60 pieds en 2015. C’est aussi une certaine manière de naviguer qui est ici consacrée : un sens marin fondé sur l’observation attentive des nuages et du ciel, sur l’importance de l’intuition dans la course au large plutôt que la toute-puissance des routages et des algorithmes ; une liberté de naviguer qui se traduit par une souplesse dans le choix des trajectoires, le jeu avec les paramètres météos et les variations de brise plutôt que le contrôle des adversaires et la navigation groupée. C’est donc un certain panache marin, discret à terre, mais opérant et efficace en mer qui est ici primé. C’est enfin l’engagement dans la durée qui est récompensé avec le soutien infaillible depuis 11 ans de la société choletaise AGIR RECOUVREMENT.

Le nantais Adrien Hardy va désormais tenter d’être au départ de la prochaine Route du Rhum dans la catégorie des Class 40 et rêve de Vendée Globe, tout comme le nordiste Thomas Ruyant, qui après avoir goûté avec passion au dernier Tour du Monde en Solitaire, met actuellement tout de son côté pour être sur la ligne de départ en 2020. 

La déclaration d’arrivée d’Adrien Hardy :
« Cette victoire est très satisfaisante ! C’est un succès qui s’est bâti sur une somme de petits riens qui font beaucoup à l’arrivée ! Vague après vague, heure après heure, il a fallu être engagé sur tous les fronts pour terminer en tête. C’est un sport difficile, un peu extrême, car il faut maitrise une quantité incroyable de paramètres.

Cette victoire c’est la réussite d’un binôme. On a bien fonctionné, on s’est apporté mutuellement. On a eu les bons réglages entre nous, il faut un régime optimisé, car si on a 2 moteurs qui ne tournent pas rond au même rythme ça ne marche pas. Les nuits étaient assez dures, on se donnait les infos principales et l’un allait se coucher, l’autre barrait. On faisait deux points stratégiques ensemble, un le matin et l’autre soir. On était vite d’accord sur les choix stratégiques : il n’y avait pas de tergiversation. Une des forces de notre duo c’est la prise de décision : il y a une discussion entre nous, chacun présente son interprétation de la situation, l’autre contre argumente pour mettre à l’épreuve la proposition et on prend une décision généralement rapidement. Il n’y a pas de négociation à bord qui débouche sur un compromis : la discussion est capitale, mais il faut choisir efficacement et être en mode attaque. On était d’accord sur l’option à prendre au nord après les Canaries. »

« C’est pour moi la fin d’un cycle, car c’est ma dernière course en Figaro Bénéteau 2, c’est une très belle récompense de terminer sur une victoire avec mon bon vieux « Appache » ! C’est aussi une récompense collective pour mon partenaire qui s’est engagé dans la durée depuis 11 ans, la fidélité de tous pendant ces années. C’est une victoire précieuse pour un sportif et un sponsor, je suis fier de leur offrir cette victoire ! Ils m’ont bien aidé à arriver là, aider à me battre sur l’eau, c’est une responsabilité importante de confier la conduite d’un bateau, de traverser l’atlantique  à leur couleur, ça a bien marché et ça marche bien depuis 11 ans ! »

« Cela fait 11 ans que je fais principalement du Figaro, j’ai des envies  de changements, de naviguer sur des bateaux plus gros : j’aimerais être sur le départ de la prochaine Route du rhum en Class 40, il faudrait que cela se concrétise dans les semaines à venir. Et puis, un projet Vendée Globe m’attire beaucoup… »

La déclaration d’arrivée de Thomas Ruyant :
« Après deux transats gagnées en 2009 et 2010, je suis très content de renouveler cela avec mon pote Adrien ! Ce qu’on vit est super fort : on gagne la transat de référence du circuit Figaro, et le Figaro est le circuit le plus relevé de la course au large… C’est une immense satisfaction d’arriver ici aux Antilles en tête. Ce sont des moments rares dans la vie d’un sportif !

On a une façon de naviguer avec Adrien qui est assez proche. Nous ne naviguons pas à l’écart de la flotte, c’est plutôt la flotte qui cherche à naviguer groupée… On s’était dit avec Adrien qu’on voulait faire notre route et ça a fonctionné !
On navigue en fonction de la météo pas de la flotte : on voulait faire de la stratégie sur cette Transat, à la fin on a fait de la tactique sur les 10 dernières heures de course pour contrôler CMB. C’est un peu différent sur la Solitaire du Figaro, mais sur une transat, c’est la trajectoire qui compte. »

Aymeric Chappellier : « Une victoire qui donne encore un peu de confiance »

avril, 27Team Aïna

Ce jeudi, à 16h40, Aymeric Chappellier a franchi la ligne d’arrivée de la première édition des 1000 Milles des Sables, remportant ainsi la course (une boucle de 650 milles au départ et à l’arrivée des Sables via Gijón et le banc de Guérande) après un superbe match avec Phil Sharp et Sam Goodchild, mais aussi et surtout une grosse frayeur à la suite d’une collision avec un rondin de bois qui a largement endommagé la quille du bateau, mercredi soir. Si un temps, le skipper d’AINA Enfance et Avenir s’est posé la question de jeter l’éponge après la marque spéciale d’Oléron et de faire route directement vers La Rochelle où son Class40 doit être gruté dès demain 8 heures, il a finalement fait le choix de poursuivre la course. Bien lui en a pris puisqu’il frappe d’entrée de jeu un grand coup avec cette victoire, confirmant ainsi son rang de favori pour la suite de la saison et, notamment pour la Route du Rhum, dont il a désormais la qualification en poche.

Quel sentiment domine à l’arrivée de cette 1000 Milles des Sables ?

« La victoire est finalement assez inattendue car j’ai vraiment pensé que la course était terminée pour moi, hier en fin de journée, quand j’ai tapé violemment un rondin de bois. Directement, j’ai appelé le chantier. Ensemble, on a fait le tour de la structure pour voir s’il n’y avait rien de trop grave. Dans la foulée, j’ai appris que le parcours allait être écourté. J’ai donc décidé de continuer, au moins pour décrocher ma qualification pour la Route du Rhum. J’avais un peu d’avance et ni Phil ni Sam n’ont réussi à me rattraper donc c’est cool. Après Gijón, ça a beaucoup été une course de vitesse et c’est vrai qu’au reaching, le bateau va bien. Je l’ai bien en main et j’ai les bons réglages. De plus, j’ai sans doute été plus lucide que mes deux copains de jeu dans le choix de mes voiles. Cela m’a permis de faire la différence. Ça a été une belle bagarre. Avec Phil, on commence à avoir l’habitude après Les Sables – Horta et la Transat Jacques Vabre. On aime bien naviguer à vue. C’est sympa d’avoir eu un marin tel que Sam Goodchild dans le match également, mais j’avoue que dans l’immédiat, je reste très préoccupé par mon problème de quille et que j’ai du mal à savourer la victoire »

Que s’est-il passé ?

« Je pense que j’ai tapé un bout de bois. Ça m’a beaucoup marqué et surtout, ça m’a fait peur. J’ai volé dans le cockpit et je me suis éclaté contre la casquette. J’ai vu la grand-voile et le Code 0 partir devant. Je me suis demandé si quelque chose avait lâché avant de comprendre que j’avais percuté quelque chose. Je suis impatient de découvrir les dégâts. A mon avis, ce n’est pas joli-joli. »

Quelle est donc la suite ?

« Je reprends la mer tout de suite pour rejoindre La Rochelle. L’idée, c’est de rentrer dans le port cette nuit et d’être prêt à gruter demain matin à 8 heures. Il n’est pas question de perdre de temps. J’ai vraiment pensé à arrêter la course après la marque d’Oléron mais comme le parcours a été réduit, je me suis dit que c’était trop bête si près du but. Trop bête aussi de passer à côté de la qualification à la Route du Rhum. A présent, elle est dans la poche et la victoire aussi. Au bout du compte, c’est presque un mal pour un bien. Ce qui est certain, c’est que lors de cette 1000 Milles des Sables, il aura fallu en mesure de s’adapter à tout, tout le temps. Aux changements de parcours d’abord puis au pépin de quille ensuite. Il aura aussi fallu être à l’affût en permanence. J’ai parfois eu l’impression d’être moins à l’aise dans les petits airs que les deux sujets de sa majesté. Ça m’a souvent énervé mais je me suis vengé au reaching. Au final, tout cela confirme que le travail que nous avons fait sur les voiles, comme le reste, est bon. Et ç donne évidemment de la confiance pour les courses à venir. »

Baptême parfait !

avril, 16Solidaires En Peloton
Thibaut Vauchel-Camus ; Marine Barnérias ; Clément Cablé ; Michaël Grégorio ; Lou Hellin ; Bernards Gentric ; Baptème Saint-Malo

C’est fait ! Le Multi50 Solidaires En Peloton – ARSEP a été baptisé en cette fin d’après-midi à Saint-Malo. Thibaut Vauchel-Camus, le skipper qui porte le message d’espoir « vaincre ensemble la Sclérose En Plaques », Victorien Erussard, Bernard Gentric, vice-président de la Fondation ARSEP et président de l’association Défi Sports Solidaires, Michaël Gregorio, Marine Barnérias, Lou Hellin et Clément Cablé, les marraines et parrains, l’ensemble des partenaires du Défi Voile ainsi qu’un grand nombre de spectateurs ont lancé le nouveau trimaran aux couleurs de Solidaires En Peloton et de la Fondation ARSEP dans l’arène océanique. Thibaut Vauchel-Camus, guadeloupéen, malouin d’adoption, va désormais attaquer sa saison 2018 dont l’apogée sera le départ, le 4 novembre prochain, de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe.

Deux impressions suite à cet événement fort en émotions :

Michaël Gregorio : « J’ai trouvé le Défi Voile Solidaires En Peloton magnifique. Il m’a beaucoup touché et j’ai accepté avec plaisir d’être parrain du Multi50 mené par Thibaut Vauchel-Camus. Je viens juste d’embarquer dans cette aventure et j’espère pouvoir la suivre très régulièrement dans toutes ses composantes. La Sclérose En Plaques a touché ma famille et, à mon petit niveau, si je peux être un ambassadeur des valeurs portées par ce beau défi, je suis partant. En revanche, je ne connais pas la voile et cela va être une sacrée découverte. Mon baptême aura lieu demain à bord du trimaran. »

Bernard Gentric : « Lorsque Thibaut prend la mer, c’est un vrai défi physique et mental qu’il relève, de la même façon que les patients qui chaque jour ont des défis devant eux.  Le Défi Voile Solidaires En Peloton a, depuis 2012, une vraie résonnance avec le parcours des patients atteints de la Sclérose En Plaques. Nous sommes très fiers d’être aux côtés de Thibaut dans cette aventure. Merci aux partenaires du défi, merci pour les 100 000 personnes atteintes de cette maladie en France. »

Trois questions à Thibaut

1) Tu as déjà un peu navigué à bord de ton nouveau voilier. Quelles ont été tes premières impressions ?

Nous avons tout de suite senti le potentiel de notre nouvelle machine à foils. Structurellement, il est raide et offre un comportement nerveux. Tout ça est très positif même si je n’ai pas encore accumulé un grand nombre de milles. Je suis également satisfait des choix ergonomiques effectués lors de notre chantier. L’objectif était de ne pas descendre à l’intérieur pour s’alimenter, aller à la table à carte et ou pour se reposer. J’ai tout à portée de main sous ma casquette. Vraiment, je suis content du résultat et je remercie évidemment les architectes, le cabinet VPLP, et le chantier ENATA ainsi que toutes les personnes qui m’ont accompagné techniquement. C’est le début d’une grande histoire qui va m’amener au départ de la Route du Rhum chez moi à Saint-Malo et qui me transportera chez moi en Guadeloupe. Puis sur la Transat Jacques Vabre 2019, The Transat et la Québec Saint-Malo 2020… Nous avons un sacré programme.

2) Programme que tu vas partager avec l’ensemble des patients atteints de la sclérose en plaques ?

En effet, mon projet n’est pas que sportif. Il est né pour vaincre la sclérose en plaques et partager des valeurs de combativités avec les 100 000 diagnostiqués français. Nous allons enchaîner les navigations ensemble et nous allons faire connaître cette maladie à tous via notre aventure commune. Je me sens largement supporté par les patients. Ils sont un vrai booster pour moi. Ce baptême a été fort en émotions tant ce Multi50 représente beaucoup pour tous les acteurs sensibles à la Sclérose En Plaques. Je veux profiter de ce moment pour dire que le Défi Voile Solidaires En Peloton n’est pas financé par la Fondation ARSEP c’est même l’inverse ! Le Défi Voile est le “sponsor” de la Fondation ARSEP. Le DVSEP vit grâce à de précieux partenaires engagés dans la durée : B&B Hotels, Sanofi Genzyme, les Transports Delanchy, les Tomates Jouno, Thelem Assurances, La Foncière Magellan, Concept Ty… Merci à eux ! Faites des dons !

3) Tu seras au départ dans quelques jours des 1000 milles des Sables d’Olonne, ta première épreuve de la saison. Comment l’abordes-tu ?

Comme un baptême du feu en acceptant mes débuts dans cette série en Solitaire en étant décomplexé ! J’ai hâte d’y être… Ce ne sera pas simple. Je n’y vais pas pour un résultat. J’y vais pour apprendre et démontrer à mes concurrents que je serai un futur client aux podiums.

Un Grand Mondial aux Sables d’Olonne

avril, 6Mondial J80

Les Sports Nautiques Sablais, club de voile des Sables d’Olonne, organisent du 7 au 14 juillet prochain le Championnat du Monde des J/80 en collaboration avec la Classe Française de la série. 120 équipages de toutes les nationalités sont attendus cet été sur le plan d’eau vendéen pour des courses au contact. Ce Mondial sera le plus grand rassemblement de monotypes, voiliers identiques, en France en 2018 et promet un superbe spectacle estival sur le plan d’eau cher aux marins du Vendée Globe.

Qui succédera à l’équipage espagnol de Rayco Tabares, dernier Champion du Monde des J/80 ? Les jeux sont ouverts et il est fort à parier qu’une large délégation de régatiers français, grands passionnés du petit voilier conçu par le chantier Olonnais J Composites, va s’atteler à disputer le leadership des espagnols qui trustent depuis quelques années la première place au classement des mondiaux de la discipline. De nombreuses autres nationalités seront également de la partie et ne se présenteront pas sur les lignes de départ pour faire de la figuration. Réponse le 13 juillet à l’issue de cinq jours de compétition acharnés, empannages, virements, tactique, stratégie, passage des bouées… mais également de convivialité.

Car c’est l’une des marques de fabrique des férus du J/80, plan Jonhstone. Tout le monde ne se présente pas uniquement pour ferrailler en mer. Le J/80 regroupe un savant mixte de professionnels de la voile et surtout d’amateurs venant de tous les horizons se pointant sur les régates pour le plaisir de la navigation en toute simplicité et pour une semaine d’échange entre aficionados de la série.

Michel Poitevineau, fier de mettre en place un vrai Mondial

« Nous sommes très heureux d’avoir été choisi par l’association française des J/80 pour organiser ce Championnat du Monde » déclare Michel POITEVINEAU, Président des Sports Nautiques Sablais. « Le J/80 est l’un des petits monotypes les plus utilisés au Monde et nous sommes particulièrement fiers de mettre en place un vrai Mondial car il ne va pas réunir que des français et des européens. Ce sont des régatiers des quatre coins du Monde qui seront présents du 7 au 14 juillet aux Sables d’Olonne ! Les sablais ont toujours eu la volonté d’organiser un événement d’ampleur international entre deux Vendée Globe. Cela sera le cas avec ce Championnat du Monde. C’est la vocation des Sports Nautiques Sablais de réunir un maximum autour de la voile et de promouvoir le nautisme. L’ensemble des forces vives de notre club prépare d’ores et déjà la manifestation que nous voulons irréprochable en mer et à terre. »

La Classe Française des J/80 toujours aussi dynamique

« Le dernier Championnat du Monde J/80 à avoir eu lieu en France, c’était à Marseille en 2013 et nous avions 117 équipages sur les lignes de départ » indique Ludovic Gilet, le très dynamique Président de l’association française J/80. « Nous comptons avoir le même nombre de concurrents aux Sables d’Olonne. Le J/80 continue à bien se porter en France et dans le monde. Il est toujours l’un des petits monotypes de référence et c’est une grande joie pour notre classe de les rassembler, avec les Sports Nautiques Sablais, cet été sur le super plan d’eau des Sables d’Olonne. Les régates seront à suivre en temps réel grâce à un tracking. Nous organiserons une magnifique parade dans le mythique chenal des Sables. Ce Championnat sera sans conteste dans l’esprit de notre Classe à savoir qu’il y en ait pour tous les goûts avec un classement général évidemment mais aussi des classements amateurs et féminins. »

Rendez-vous est pris du 7 au 14 juillet !

Enda O’Coineen et le Souffle du Nord Team Ireland au bout de leurs rêves !

avril, 4Le Souffle du Nord

Il l’a fait ! Enda O’Coineen, 63 ans, skipper et ambassadeur des équipes Le Souffle du Nord et Team Ireland – qui avaient dû abandonner leur Vendée Globe – vient de boucler son Tour du Monde à la voile ! Grâce à cette belle aventure, le navigateur entre dans l’histoire maritime de son pays, l’Irlande. Le marin aura mis 65 jours entre la Nouvelle-Zélande et les Sables d’Olonne pour enfin boucler, hors course, son parcours en solitaire. Mais aussi en solidaire, car l’association Le Souffle du Nord en a profité pour mobiliser sa communauté, et convertir les 13 000 milles du trajet en autant de symboles d’engagements solidaires. Une belle preuve du dynamisme des nordistes en matière d’actions utiles. Le Souffle du Nord poursuit son ambition et annoncera ses perspectives le 17 avril dans sa région.

Enda O’Coineen, parti le 26 janvier de Nouvelle-Zélande à bord du monocoque de 60 pieds “Le Souffle du Nord Team Ireland » , sera passé par tous les états au fil de sa navigation difficile, 13 000 milles en direction des Sables d’Olonne. Le Pacifique aura été fidèle à sa réputation et Enda, malgré plusieurs difficultés techniques, a franchi le fameux Cap-Horn avec soulagement. La remontée de l’Atlantique Sud a été ensuite synonyme de conditions de vent mal orienté et souvent faible, alors que le passage du Cap Finisterre lui a réservé des conditions de mer et de vent très rudes. Enda n’a jamais faibli, jusqu’au bout il aura partagé avec passion et enthousiasme son aventure à travers son génial carnet de bord.

Alex Thomson : “le voyage intérieur d’un homme qui va à la découverte du confins de ses propres limites”

« Enda est un personnage! » déclare Alex Thomson, arrivé en seconde position du dernier Vendée Globe. « Une figure comme seul le Vendée Globe en révèle au grand public. Il n’est pas pro, et pourtant, il a réussi ce qu’il y a de plus difficile au monde, accomplir seul un tour du monde à bord d’un voiler Imoca de course au large. J’ai une grande admiration pour ce qu’il a fait, car cela constitue une entreprise immense dans la vie d’un homme. Reprendre son Vendée Globe là où il avait dû l’abandonner en Nouvelle Zélande est un exploit qui dit beaucoup sur le genre d’homme qu’est Enda. On ne parle pas ici de performance, on est dans l’aventure humaine pure, dans le voyage intérieur d’un homme qui va à la découverte du confins de ses propres limites. Il est aussi quelque part un peu un pionnier pour la voile Irlandaise. Je suis certain qu’il inspire en ce moment même de nombreux jeunes tentés par le sport de voile, par la course au large et la navigation au long cours… Bravo. »

Enda O’Coineen : “je suis ravi, c’est incroyable”

De son côté, Enda, fidèle à ses valeurs, était très heureux ce matin de mettre un pied à terre et de dédier son (re)Tour du Monde à ceux qui s’engagent quotidiennement au service des autres, une véritable leçon de vie :

“Après 65 jours passés seul en mer depuis la Nouvelle-Zélande, je suis ravi, c’est incroyable, je suis débordé… Et maintenant je suis entouré de milliers de personnes qui m’ont fait un accueil extraordinaire aux Sables d’Olonne. Être ici, représenter Le Souffle du Nord Kilcullen Team Ireland, le soutien, l’intérêt et les encouragements sont formidables.

Cette aventure a vraiment débuté le 1er janvier 2015, lorsque nous avons décidé de « Go For It » et de relever ce défi ! Depuis les préparatifs nous sommes passés par toute une gamme d’émotions, de défis physiques, de challenges, de peurs et de jubilations. Il n’y a pas de logique à la logique. Et les défis ont été présents jusqu’à la dernière semaine avant la ligne d’arrivée, notamment avec des conditions compliquées en contournant les Açores et le nord-ouest de l’Espagne. Une dernière tempête qui a traversé le Golfe de Gascogne m’a tenu en haleine. C’est vraiment un honneur et je remercie tous ceux qui ont suivi le voyage et nous ont soutenus, ainsi que notre organisme de bienfaisance, l’Atlantic Youth Trust !”

 

Sylvain Derreumaux : “prés de 95% des 13 000 milles ont été convertis en symboles d’engagements solidaires”

Enfin, et c’était l’un des enjeux de ce Tour du Monde pour Le Souffle du Nord, un grand nombre d’actions utiles et concrètes pour le bien commun ont été révélées au grand public au fil de la navigation d’Enda O’Coineen. De quoi réjouir Sylvain Derreumaux, Responsable de projet, qui tire un bilan complet des défis du Souffle du Nord depuis 2015 et le lancement de l’aventure « Vendée Globe » : « Nous avons rempli les objectifs fixés en 2015 alors que nous nous lancions dans cette aventure inouïe du Vendée Globe : nous avons révélé un talent sportif, en la personne de Thomas Ruyant, nous avons emmené avec nous une large communauté de nordistes passionnés de grandes aventures, nous avons porté un sens très fort en étant le porte étendard de l’ONG Projet Imagine, fondée par Frédérique Bedos, qui révèle au grand public des héros anonymes qui agissent pour un monde plus juste et plus durable.

Nous avons démontré que les nordistes ont du cœur et savent aller au bout de leurs rêves, en aidant les autres évidemment mais également en persévérant dans l’adversité. L’arrivée d’Enda aux Sables d’Olonne a beaucoup de sens car elle démontre que dans la vie tout est possible tant qu’on a l’envie. Enda a été un formidable ambassadeur des valeurs que nous portons et nous sommes fiers de sa réussite.

Nous avions décidé d’accompagner son (re)Tour du Monde en poussant les nordistes à s’engager au fil des 13 000 milles de navigation entre la Nouvelle-Zélande et les Sables d’Olonne. Près de 95% des 13 000 milles ont été convertis en symboles d’engagements solidaires ! Quelle satisfaction d’avoir mis à l’honneur sur notre plateforme internet toutes ces actions, qu’elles soient très simples ou très impactantes, d’avoir suscité chez certains l’envie, et donné des opportunités de s’engager !

Le Souffle du Nord va désormais se tourner vers une nouvelle ère. Nous annoncerons la suite que nous donnons à notre association le 17 avril à nos mécènes. Merci à nos partenaires pour leur confiance et bravo à tous ceux qui se sont mis en mouvement, chacun à leur mesure, pour rendre le monde meilleur ! »

Les multirécidivistes du BELEM

mars, 21Belem

Coup d’envoi de la saison 2018 du Belem : le 31 mars puis les 1, 2, 7 et 8 avril, le Belem réouvrira ses ponts aux visiteurs nantais de 10 à 18h quai de la Fosse, après un vaste chantier d’hiver. Il entamera ensuite une première navigation le 17 avril à Concarneau en direction de Saint-Brieuc.

Avant ces premiers événements orchestrés par la Fondation Belem,  zoom sur de grands passionnés du Belem qui multiplient les navigations à bord du trois-mâts : Guillaume  Quéré et Myriam Villert qui fêtera cette année son 50ème embarquement !

Guillaume  Quéré : « un lieu de rencontre en toute simplicité »

« J’ai découvert le Belem au début des années 2000 à travers un film qui retraçait son épopée en 2002 à la Martinique pour les 100 ans de l’éruption de la montagne Pelée. Depuis, je m’étais dit qu’il fallait absolument que j’aille faire un tour à bord de ce mythique voilier français » explique Guillaume  Quéré. « C’est en 2012 que j’ai franchi le cap avec un stage entre Londres et Saint-Malo. Tout m’a plu lors de cette première expérience : l’histoire du Belem évidemment, la navigation sur un monument historique, la convivialité et surtout l’idée d’entretenir ce navire avec mes moyens. Depuis, j’ai effectué neuf séjours dans lesquels j’adore surtout participer aux manœuvres des voiles. Et je vais, cette année, ajouter dans mon escarcelle une 10ème et 11ème navigation entre Brest et Liverpool puis entre Liverpool et Dublin. Je me sens mieux en mer qu’à terre et le Belem est un formidable moyen d’évasion maritime. Désormais depuis 5 ans, je retrouve d’autres multirécidivistes à bord. Nous prenons les mêmes séjours de navigation. Le Belem est également un lieu de rencontre en toute simplicité ».

Six questions à Myriam Villert…

1) Comment avez-vous connu le Belem ?

Ma première rencontre avec le trois-mâts remonte à juin 2003 au cours de vacances dans un des plus beaux écrins : la cité corsaire de Saint-Malo ! Une rencontre surtout inattendue lors d’une visite sur le port pour échapper à la cohue touristique intra-muros. “Belem” était en courte escale entre deux navigations. Les navigants (que je prenais à l’époque pour l’équipage) débarquaient tout juste, arborant fièrement t-shirt, vareuse ou polaire à l’effigie du navire. Une foule de badauds était amassée autour de la coupée.
Le simple fait de voir le navire était impressionnant. J’étais subjuguée. Comme beaucoup, je le connaissais grâce à “la” fameuse photo de Philip Plisson qui a fait le tour du monde.
Il était impossible de le visiter, cependant l’équipage informait le public de la participation du navire à la Grande Armada de Rouen le mois suivant.

A ce moment là, je ne connaissais rien des activités du voilier et avais encore moins entendu parlé d’une fondation dédiée. Pour moi, “Belem” était inaccessible, un autre monde réservé à une élite, et par conséquent la question d’un jour poser mon sac à bord était purement inenvisageable et ne me venait même pas à l’esprit.
Par contre, l’idée de pouvoir le visiter me trotta dans la tête et je me suis rendue à l’Armada avec pour objectif principal de monter à bord. En juillet donc, après une longue et interminable file d’attente, je savourais le moment d’être à bord et j’arpentais à plusieurs reprises tous les endroits du pont ouvert aux visiteurs, je me souviens avoir fait un nombre incalculable de photographies pour garder un souvenir de ce moment mémorable… Et là, un membre de l’équipage (Serge toujours gabier à bord aujourd’hui) est venu me proposer d’embarquer en me précisant les activités du navire et le programme des stages.
Premier réflexe : ce n’était pas pour moi,n’ayant aucune expérience de voile … justement … et là s’ensuivit une conversation des plus persuasives qui m’a donné envie de tenter l’expérience. Afin de lever mes dernières appréhensions, Serge m’invita à revenir le lendemain pour visiter les logements des navigants non accessibles en visite. Désormais rassurée, je réservais sur la saison suivante.

2) Combien de séjours de navigation avez-vous effectué et surtout pourquoi ?

J’ai pour ainsi dire attrapé le “virus nautique” lors de ma toute première navigation à bord du Belem. C’était donc en 2004. J’avais à l’époque réservé trois petites navigations consécutives (soit 10 jours), intimement persuadée que cette expérience à bord d’un grand voilier ne pourrait pas me décevoir, puisque j’en rêvais, puisque je rêvais de “Belem” depuis ma visite à l’Armada ! Et ce fût le cas, au point que la même année, j’ai récidivé pour une quatrième navigation en fin de saison.

Ce que par contre, je ne pouvais pas prévoir à l’époque, c’est que 14 années plus tard, je comptabiliserai 47 navigations en 27 embarquements ! Soit au total 264 jours en navigation (8,8 mois) et 21.821 milles parcourus (40.412 kms soit le tour de la Terre à l’Équateur!).

Et pourtant au départ, je n’avais aucune prédisposition particulière pour la voile, aucune expérience plus significative qu’un essai raté en « Optimist » sur un lac artificiel par une journée sans vent, ni non plus de transmission d’un patrimoine génétique d’un illustre ancêtre marin !

Comme quoi…tout peut arriver … à commencer par la naissance d’une véritable passion.

Aujourd’hui, j’avoue passer la majeure partie de mes vacances en mer. Je pense que c’est un des rares espaces de liberté qu’il nous est encore permis de savourer pleinement. À bord, vous n’avez à vous soucier que de la bonne marche du navire… Vous laissez votre quotidien de terrien, l’actualité trop souvent anxiogène de la société et tous les petits tracas de vie courante sur le quai au moment où la dernière amarre vous livre à l’océan.

Pour la petite anecdote, à la question des mes proches suite à mon premier embarquement. “Alors, ça y est tu as réalisé ton rêve en navigant sur le Belem ! Et maintenant quel est ton prochain rêve ?”, je me rappelle avoir répondu dans la foulée : “Y retourner !”

3) Qu’est ce qui vous lie à ce voilier ?

Un lien indéfectible à n’en pas douter, difficile d’ailleurs à expliquer après tant d’années… je crois qu’il faut avoir navigué à bord pour comprendre cet “effet Belem” dont tous les “multirécidivistes” parlent unanimement.
Et si je vous parle d’un coup de foudre pour le Belem ? Outre son incroyable passé historique fascinant, “Belem” attire par son élégante ligne, ses nombreuses essences de bois impeccablement vernis sur le pont comme à l’intérieur des roofs et des ponts, ses cuivres toujours entretenus. Partout où le regard se pose, l’esthétique est omniprésent. “Belem” attire, séduit, envoûte et j’aime toujours autant faire des photos suivant les jeux de lumières ou l’atmosphère toujours différente.
Mais on ne peut pas parler du navire sans évoquer son équipage ! Seize hommes et femmes, professionnels du monde maritime, passionnés par leur métier et intarissables sur leur envie de le partager avec tous les navigants venus en mode découverte, l’espace de quelques jours. C’est donc un tout indissociable et la magie opère à chaque embarquement. A bord entre nouveaux navigants, navigants multirécidivistes et équipage c’est un peu une franche camaraderie, une cohésion d’équipe dans les manœuvres et surtout le sentiment de vivre une expérience unique de continuer d’écrire l’histoire de “Belem”.

Découvrir une activité qui vous est totalement étrangère et dont rien ne vous en prédispose. L’apprécier parce qu’elle vous est transmise par des marins passionnés que vous connaissez pour la plupart depuis des années et comprendre cette passion au point d’en faire la vôtre quelques jours dans l’année… c’est peut-être là l’explication ?

4) Cette année, embarquez-vous ? Si oui, sur quels séjours ?

Oui ! Une année sans naviguer à bord est pour moi inconcevable ! Je vais effectuer trois navigations cette saison. Les deux premières consécutives :  Brest-Liverpool et la Tall Ships Regatta entre Liverpool et Dublin en mai prochain.
Ma 50ème navigation se fera en Méditerranée entre Nice et Sète au mois d’octobre.

5) Avez-vous des relations avec d’autres récidivistes ?

Oui bien évidemment, je suis en contact permanent avec certains navigants, ou plus ponctuels avec d’autres. Ce sont des amis. Nous avons vécu ensemble d’excellents moments lors de navigations, souvenirs que nous ne nous lassons d’ailleurs jamais de nous remémorer lorsque nous nous voyons. Nous sommes sur la même longueur d’onde avec une vraie passion commune pour “Belem”.

Nous faisons de temps à autres des dîners entre navigants franciliens. Et puis je ne compte plus les contacts par téléphone, sms, réseaux sociaux pour échanger sur les programmes à leur sortie, choisir les mêmes navigations parfois, souvent même et préparer ensemble la logistique d’embarquement.

6) Nous croyons savoir que vous aidez souvent la Fondation. Que faites-vous bénévolement ?

Oui autant que je peux, en dehors de mon activité professionnelle et mon implication au sein de l’Association des Amis des Grands Voiliers comme photographe et responsable de communication média (newsletters, site, réseaux sociaux).Mes activités de bénévolat pour la Fondation Belem sont diverses.
Avoir le privilège de naviguer à bord de “Belem” conduit forcément à vouloir ensuite partager son expérience lors de différentes occasions telles que : le Salon Nautique de Paris – tenue du stand tous les ans depuis 2007, les visites lors des escales conjointes à mes navigations ou à l’occasion de rassemblements de grands voiliers, manifestations diverses : Sail Amsterdam 2015 – 120 ans du Belem – Les Grandes Voiles du Havre, etc.

Mon rôle est alors de renseigner les visiteurs sur les possibilités de naviguer sur “Belem” mais aussi de partager mon expérience en racontant le quotidien de la vie à bord, de rassurer sur des craintes ou inaptitudes bien souvent infondées, de délivrer quelques petites préconisations, bref de transmettre l’envie de poser un jour son sac à bord et de vivre pleinement une aventure inoubliable. Ce que je préfère, c’est les visites des scolaires. Je garde un excellent souvenir des classes de CE1/CM1 à l’occasion des 120 ans de “Belem” à Nantes.