Thomas Ruyant ; analyses passées et réflexions d’avenir….

A peine débarqué de l’IMOCA Allagrande Mapei, qu’il a vaillamment mené à une très honorable 4ème place en compagnie d’Ambrogio Beccaria dans cette Transat Café L’Or, Thomas Ruyant, toujours aussi sincère et authentique, jette un regard plein de lucidité sur les mois écoulés, tout en se projetant sur l’écriture d’un nouveau chapitre dans sa riche et belle carrière de coureur au large. Il a en effet donné les clés de son plan Koch Finot Conq de 2023 (FOR PEOPLE, VULNERABLE) à Ambrogio Beccaria, et va désormais consacrer toute son énergie, avec son équipe, à travailler sur son nouvel IMOCA actuellement en construction à Lorient sur plans Antoine Koch, et à le parer des couleurs d’un partenaire qu’il recherche. Un travail de terrain, de chantiers et de dossiers propre à tout marin ambitieux en quête de succès dans les plus audacieux défis de la course au large.

C’est un Thomas Ruyant rayonnant qui a mis pied à terre vendredi dernier au terme de 12 jours et 7 heures d’un époustouflant sprint transatlantique. Jugez plutôt, quatrième de l’épreuve, Thomas et Ambrogio ont parcouru, entre Le Havre et Fort-de-France, 5 650 milles (9 100 km) sur le fond, à 19,1 noeuds de moyenne ! Des vitesses de multicoques, comme le souligne Thomas avec à propos. Réflexions à chaud du Nordiste à son arrivée à Fort-de-France :

Un sentiment mitigé à l’arrivée :

« Le sentiment à l’arrivée est mitigé sur le plan sportif. Quatrième sur une transat, avec le niveau des adversaires, ce n’est pas si mal, mais après avoir gagné les deux dernières éditions, on avait l’ambition de renouer avec la victoire. On est donc sportivement un peu déçu, mais on est à notre place. On a livré une belle bataille, avec beaucoup d’engagement. On a connu un début d’alizé difficile, tandis que nos concurrents haussaient leur niveau de jeu. Désormais, en IMOCA, il faut être bon à tous les niveaux et ne pas faire d’erreur pour espérer l’emporter aujourd’hui avec le niveau sportif et technique de la Classe. On a fait des erreurs, de bonnes et de moins bonnes choses. »

Passation de pouvoirs

« Ce fut aussi une passation de pouvoir vers Ambrogio dont c’était la première transat en IMOCA. J’espère avoir réussi ce rôle de passeur. Je crois que Bogi a désormais les clés pour bien faire et entamer la partie solo de son programme. C’était le but de cette année 2025 de transition, mettre le pied de l’équipe Mapei à l’étrier de la classe IMOCA, les aider à appréhender toutes les difficultés de la gestion d’un Team IMOCA. La saison a été difficile, avec des avaries majeures mais on a réussi à être au départ de toutes les courses du programme. Bravo à toute l’équipe de TR Racing pour le travail et une grande réactivité. »

Une dernière saison fructueuse techniquement et humainement

« Ce fut ma dernière transat avec ce bateau. Un bateau magique au portant, qui donne beaucoup de plaisir. On a fait des bords de folie sur cette transat.
Je retiens la bonne entente avec Ambrogio, même si ce fut très différent de mes expériences avec Morgan (Lagravière).
On a encore progressé cette année dans l’utilisation de nos bateaux, grâce à ce programme en équipage qui nous a permis d’appréhender le foiler différemment. On a réussi à faire en double ce que l’on fait en équipage. Le début de saison nous a donc bien aidé dans cette transat. »

Charal, beau vainqueur de cette Transat Café L’Or

« La Classe IMOCA continue de progresser, avec beaucoup de coureurs étrangers, de nouveaux partenaires aussi. La flotte est belle et conséquente.
Charal avait Momo (Lagravière) à bord, et leur système de safrans, après modification, leur permet de vraiment voler. Ils avaient un « plus » dans le temps medium, qui était vraiment les conditions des deux tiers de la partie alizé du parcours, avec ce vent plutôt faible. Des conditions propices pour faire marcher leurs grands safrans dont l’inclinaison permet de sortir le bateau de l’eau. »

La fin d’une belle histoire, le début d’une nouvelle ère…

« C’est la fin d’une belle histoire avec ce bateau. Un bateau magique, très différent. On a fait un pas de côté dans sa conception. Un bateau « barrable », avec une carène qui fait moins souffrir les marins. Je le quitte sans regret car je construis un nouveau bateau. On se projette sur l’avenir avec un IMOCA dingue.
Je vais prendre un peu de repos. On se concentre sur les 6 prochains mois de construction. Je vais prendre ce temps, que je n’ai pas eu depuis 10 ans. J’ai besoin de prendre du recul, pour me reposer et pour préparer l’avenir, avec la recherche de partenaires. On a un super projet à proposer, très excitant ! »

Une Transat effrénée pour Solidaires En Peloton

Solidaires En Peloton, l’Ocean Fifty mené par Thibaut Vauchel-Camus et Damien Seguin a coupé la ligne d’arrivée de la Transat Café l’Or en quatrième position à 21h38 à seulement 44 minutes et 23 secondes du vainqueur Viabilis Océans.

Le duo a tout donné au fil des nombreux milles de cette traversée de l’Atlantique en double entre Le Havre et Fort-de- France en Martinique.
Constamment aux avant-postes, la paire de Solidaires En Peloton, ce multicoque – ambassadeur des 130 000 patients atteints de la Sclérose En Plaques et de France Sclérose En Plaques, a régulièrement été dans les bons coups stratégiques perdant un temps, le long des côtes africaines, sa vista et trouvant quelques redoutables concurrents sur la route finale vers le but.

Le match des Ocean Fifty se livrant une régate tout au long de la compétition aura été passionnant et aura démontré une nouvelle fois la capacité quasi surnaturelle de Thibaut, Damien et des acteurs de cette dynamique Classe, à cumuler au contact dans la longueur des hautes vitesses les mettant à rude épreuve.

Thibaut et Damien n’ont pas gagné mais signent une très belle prestation, fruit d’un travail technique acharné toute l’année et mené de main de maître par l’équipe du Défi Voile Solidaires En Peloton avec l’appui indéfectible d’un pool de partenaires très engagés dont une vingtaine de personnes a fait le déplacement pour accueillir les skippers.

Place au repos pour les marins, des navigations avec des patients atteints de la Sclérose En Plaques en Martinique le 11 novembre et en Guadeloupe les 14 et 15 novembre, le convoyage retour à Saint-Malo, le chantier hivernal et la Route du Rhum Destination Guadeloupe 2026 chère à Thibaut.
Thibaut Vauchel-Camus : « Cette Transat a été une démonstration assez dingue de la capacité des duos de la classe Ocean Fifty à mener nos magnifiques bolides à grande vitesse très longtemps et au contact les uns avec les autres. A quelques heures de l’arrivée, nous étions encore quatre à pouvoir remporter la course et monter sur le podium. Nous ne savions pas qui allait gagner et la composition du classement. Nous avons tout eu sur cette compétition : des conditions violentes au départ, de malheureux chavirages, de grandes glissades ensuite dans une mer rangée. Ce qui est génial avec ces bateaux qui vont vite, très vite, est que le jeu est toujours ouvert et que l’on peut réduire les écarts assez rapidement. En ce qui nous concerne, j’ai trouvé que nous avons réalisé une Transat « canon » même si on ne gagne pas. Avec Damien, nous avons déroulé. Nous ne nous sommes jamais sentis à la limite. Nous n’avons juste pas été, à mon avis, assez conservateur entre la Mauritanie et le Cap-Vert. Notre curseur « à l’attaque » était certainement un peu trop haut. Notre gennaker est tombé également deux fois ce qui m’a amené à monter deux fois en haut du mât. Ce sont des milles perdus que nous n’avons pas réussi à reprendre. J’ai, en tout cas, rarement vécu une Transat autant au contact de mes adversaires et avec une telle intensité. C’était fou ! Merci à Damien évidemment avec qui j’ai une très forte complicité, à mes partenaires et un big up à tous les patients atteints de la Sclérose En Plaques. »

Damien Seguin : « Cette Transat en multicoque a été à l’image de ce que je pensais : INTENSE. Il faut toujours être à l’affût à bord, être très présent continuellement aux réglages. Cela engendre peu de sommeil et d’être dans le dur mais cela a été gérable. Avec Thibaut, tout s’est bien déroulé. Nous avions une grande confiance mutuelle. Nous avons relativement bien géré les phases où nous allions moins bien et on a su s’économiser dans les bons moments. Cette Transat ne s’est pas jouée à grand-chose comme on peut le constater à l’arrivée. Entre l’Afrique et le Cap-Vert puis au passage de l’archipel, nous sommes restés plus nord que le reste de la flotte et cela n’a pas tourné en notre faveur. C’est comme ça et on a peut-être manqué d’un peu de réussite. Je vais en garder un sacré souvenir. C’est extrêmement grisant une traversée de l’Atlantique en trimaran et j’ai déjà hâte de me retrouver au départ de la Route du Rhum à bord de l’ex-Fujicolor. »

Prix Atout Soleil 2025 : « la santé des femmes doit devenir une véritable priorité collective »

Pour sa 18ème édition, l’opération de mécénat Atout Soleil, portée par le fonds de dotation Nos Épaules et Vos Ailes en partenariat avec GPMA, Generali et La Médicale, met en lumière un enjeu de santé encore trop souvent négligé : les maladies féminines. Le 2 décembre prochain, à Paris, le prix distinguera 15 associations engagées pour mieux informer, prévenir et soutenir les femmes concernées ainsi que leurs proches.

Longtemps sous-estimée dans la recherche et les politiques publiques, la santé des femmes commence à gagner en visibilité, mais beaucoup reste à faire pour en faire une véritable priorité collective.

C’est précisément le sens du travail mené par l’Institut Interdisciplinaire Santé des femmes (iWISH nterdisciplinary Women’s Health Institute.), créé au sein de l’Université Paris Cité. Son cofondateur, le Pr Vassilis Tsatsaris, grand témoin de cette nouvelle édition du Prix Atout Soleil, revient sur les enjeux liés à la santé des femmes et sur la nécessité d’en reconnaître les spécificités, du laboratoire à la cité.

Le Prix Atout Soleil met à l’honneur cette année des associations engagées autour des maladies féminines. Pourquoi cette cause vous semble-t-elle essentielle, et en quoi le travail de l’Institut fait-il écho à ce prix ?

Pr Vassilis Tsatsaris — Cette thématique me tient particulièrement à cœur, car elle renvoie à une réalité tenace : malgré les progrès de la médecine et la prise de conscience des politiques publiques, les inégalités structurelles continuent de peser sur la santé des femmes. Elles vivent en moyenne plus longtemps que les hommes, mais passent près d’un quart de leur vie en mauvaise santé. Leurs besoins spécifiques restent encore sous-financés et peu étudiés dans les programmes de recherche. Il est urgent de combler cet écart.
En tant que gynécologue-obstétricien et chercheur, les travaux ont d’abord porté sur la santé maternelle et les complications liées à la grossesse. Très vite, avec la professeure Catherine Deneux, cofondatrice de l’Institut, nous avons élargi notre approche à toutes les dimensions de la santé des femmes, de l’adolescence au grand âge. Aujourd’hui, nos recherches couvrent cinq grands axes : les maladies chroniques, la santé mentale, la santé maternelle, sexuelle et gynécologique, avec une attention transversale à l’impact de l’environnement (aussi bien physico-chimique que social) et au vieillissement en bonne santé.
Notre institut associe 27 équipes de recherche et 24 équipes de soins pour rendre ces enjeux visibles, accélérer la production de connaissances, mieux former les professionnels et, in fine, améliorer la qualité de la prise en charge. Il m’a donc semblé naturel d’accepter le rôle de grand témoin du Prix Atout Soleil, qui partage avec notre Institut la même ambition : mettre en lumière et renforcer la reconnaissance des enjeux liés à la santé des femmes.

La recherche médicale a longtemps négligé les femmes. Comment expliquez-vous ce retard et quelles en ont été les conséquences ?

Pr Vassilis Tsatsaris — Historiquement, la recherche médicale s’est appuyée presque exclusivement sur des sujets masculins. Plusieurs raisons ont été invoquées pour écarter les femmes des protocoles : les variations physiologiques liées au cycle menstruel, jugées trop complexes à intégrer, les considérations éthiques et réglementaires concernant les femmes en âge de procréer, et, de facto, l’exclusion des femmes enceintes, en raison des risques potentiels pour la grossesse. Par souci de simplicité, nombre d’équipes ont donc travaillé sur des cohortes presque exclusivement masculines.
Cette approche a eu des conséquences concrètes : une méconnaissance persistante des spécificités féminines dans le développement des maladies, leur diagnostic et leur traitement. L’exemple le plus marquant est celui des maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité chez les femmes. Les symptômes d’un infarctus ne sont pas toujours les mêmes que chez les hommes, pourtant les protocoles de diagnostic sont longtemps restés fondés sur un modèle masculin, entraînant des retards de prise en charge. On observe des écarts comparables en santé mentale, où les manifestations des troubles et les facteurs de risque varient selon le sexe. Trop souvent, faute de données spécifiques, la médecine a uniformisé ses pratiques, au détriment d’une prise en charge réellement adaptée.

Comment corriger durablement cette méconnaissance ?

Pr Vassilis Tsatsaris — La première réponse, c’est la formation. Les futurs médecins doivent apprendre dès l’université à intégrer le sexe et le genre comme variables essentielles du diagnostic et du soin. C’est un enjeu à la fois pour les contenus d’enseignement et pour la manière dont on pratique la médecine.
En parallèle, il faut investir dans la recherche pour mieux documenter ces différences et adapter les pratiques. À l’Institut, nous avons par exemple lancé une chaire de recherche dédiée à la santé cardiovasculaire des femmes, dotée de 450 000 euros sur trois ans. Son objectif : encourager les travaux interdisciplinaires et diffuser les connaissances actualisées auprès des soignants.
D’autres pathologies méritent la même attention.
La recherche et la formation sur les maladies spécifiquement féminines et aussi un enjeu majeur. Certaines complications de la grossesse, comme la prééclampsie, restent mal comprises et sans traitement efficace. D’autres, plus fréquentes, comme l’endométriose ou le syndrome des ovaires polykystiques, continuent d’être diagnostiquées trop tard. Dans tous les cas, information, formation et recherche doivent avancer ensemble pour améliorer la prise en charge des femmes.
Il faut aussi veiller à diffuser les connaissances issues de la recherche, auprès des soignants comme du grand public. C’est tout l’enjeu de la médiation scientifique que nous développons à l’Institut : journées thématiques, webinaires, interventions universitaires, diffusion d’informations fiables… autant d’initiatives pour faire circuler la connaissance et renforcer la prévention. Une démarche qui rejoint celle du prix Atout Soleil, qui met lui aussi l’accent sur la diffusion d’une information fiable et sur la prévention.

De nombreuses associations lauréates ont été créées par des patientes ou d’anciennes patientes. Quel rôle jouent-elles dans l’évolution de la recherche et de la prise en charge de la santé des femmes ?

Pr Vassilis Tsatsaris — Elles jouent un rôle déterminant. En portant la voix des femmes concernées, les associations ont permis de faire émerger des besoins longtemps ignorés et d’alerter les pouvoirs publics. Leur expérience de terrain a contribué à orienter la recherche, à adapter les protocoles de prise en charge et à restaurer la confiance entre soignants et patientes. Nous croyons beaucoup à la recherche participative : associer les patientes et leurs représentants dès la conception des projets, c’est garantir des réponses plus pertinentes et une meilleure appropriation des résultats. Par leurs réseaux, ces associations prolongent et amplifient l’action des équipes médicales et universitaires.

Vous insistez également sur l’impact des inégalités sociales. En quoi la précarité pèse-t-elle sur la santé des femmes ?

Pr Vassilis Tsatsaris — La précarité influence tout : l’accès aux soins, le suivi, le diagnostic, l’observance et même la survie. En santé maternelle, les femmes en situation précaire présentent davantage de complications graves. En cancérologie, l’impact social peut peser autant que certaines mutations génétiques.
C’est pourquoi les déterminants sociaux, les conditions de vie et la précarité constituent un axe transversal de nos travaux à l’Institut. Nous cherchons à comprendre comment l’environnement social influence la santé des femmes, pour agir sur les causes autant que sur les conséquences.
Le Prix Atout Soleil récompensera justement des associations qui s’engagent auprès des femmes les plus précaires, en allant vers elles et en proposant des parcours gratuits combinant accompagnement médical, psychologique et social.

L’Institut Santé des Femmes va bientôt disposer d’un lieu emblématique à Paris, le pavillon Tarnier. En quoi ce projet illustre-t-il votre volonté de rendre la santé des femmes plus visible et d’en faire une priorité collective ?

Pr Vassilis Tsatsaris — le pavillon Tarnier, un bâtiment de 8 000 m² situé dans le 6ème arrondissement de Paris accueillera des équipes de recherche, le plus important département inter-universitaire de maïeutique et un centre de formation et des espaces ouverts aux associations de patientes. Nous voulons en faire un lieu vivant, ouvert sur la cité, où chercheurs, soignants, étudiants et grand public se rencontrent. Ce futur site incarne pleinement l’ambition de l’Institut Interdisciplinaire Santé des Femmes – iWISH : améliorer la santé et le bien-être des femmes à chaque étape de la vie, tout en rendant ce sujet plus visible dans le débat public.
La rénovation du site est en cours, avec le soutien de la Région Île-de-France et de la Ville de Paris et de mécènes. Nous recherchons aujourd’hui des soutiens durables pour développer les programmes de recherche et créer de nouvelles chaires thématiques, notamment sur la santé maternelle et le vieillissement en bonne santé.
Au-delà du lieu, c’est un véritable projet de société : la santé des femmes doit devenir une priorité collective. Les progrès sont réels, mais il reste beaucoup à faire pour que chaque femme bénéficie d’une prise en charge adaptée. La connaissance scientifique, la formation des professionnels, la prévention et l’action de terrain forment un tout. C’est à cette condition que les années de vie gagnées deviendront de véritables années vécues en bonne santé.

POUR EN SAVOIR PLUS :

En savoir plus sur Nos Épaules et Vos Ailes

Nos Épaules et Vos Ailes est le fonds de dotation de l’association GPMA qui accompagne des projets d’associations agissant dans les domaines de la santé, du handicap et contre toutes formes de fragilités sociales.
À travers trois programmes de mécénat, Nos Épaules et Vos Ailes soutient des associations pour leur permettre de développer leurs actions :
– Le partenariat pluriannuel : un soutien pluriannuel pour 7 associations partenaires ;
– Le mécénat ponctuel : un financement unique pouvant atteindre jusqu’à 20 000€ pour développer des projets associatifs ;
– L’opération Atout Soleil : chaque année depuis 2007, le prix Atout Soleil récompense une quinzaine d’associations qui œuvrent auprès des personnes vulnérables.

Lames de Joie : poursuivre la course, coûte que coûte

L’association Lames de Joie a une mission essentielle : offrir aux enfants et aux adultes amputés la possibilité de pratiquer un sport grâce à des lames de course en carbone. Des équipements de haute technologie, coûtant entre 2 500 et plus de 10 000 euros, qui ne sont pas remboursés par la  Caisse Primaire d’Assurance Maladie.

Grâce à Lames de Joie, ces prothèses sont prêtées gratuitement, sans condition de ressources ni de caution. La seule exigence : s’engager à pratiquer régulièrement une activité physique.

Pour le Bellerivois Jérôme Driffaud, amputé d’une partie de sa jambe gauche après un accident de la route en moto, ce soutien est essentiel pour lui permettre de continuer à faire de la course à pied, un sport qui a littéralement changé sa vie.

Un accident et une volonté de retrouver une vie normale

Le 23 juin 1999, à 27 ans, Jérôme est percuté en moto par une voiture qui lui refuse la priorité. Gravement blessé, il subit plusieurs opérations avant que les médecins ne l’amputent de la jambe gauche, à mi-cuisse. « Cet accident a bouleversé ma vie. C’était l’inconnu. Je ne savais pas ce que l’avenir me réservait. Mais je voulais une chose : me relever. »

Hospitalisé au centre de rééducation Étienne Clémentel, à Enval dans le Puy-de-Dôme, il passe huit mois à réapprendre à marcher avec une prothèse. « Au bout de ces huit mois, j’ai pu reprendre mon travail en mi-temps thérapeutique dans une concession de motos, ma passion. Mon patron m’avait dit : on t’attendra, et mes collègues m’ont énormément soutenu. »

Ce retour au travail, associé au soutien de sa famille et de ses amis, l’a aidé à reprendre confiance et à reconstruire une vie à peu près « comme les autres ». Il doit toutefois s’adapter : « j’ai décidé de changer de travail et déménager pour me rapprocher de ma famille ». Mais je n’ai jamais cessé d’aimer la moto. J’ai régularisé mon permis et repris la moto différemment, avec un side-car. Ça m’a redonné du plaisir. »

Le sport comme thérapie, la course comme nécessité

Pour Jérôme, le sport n’avait rien d’une évidence. Ce n’est qu’au moment de sa rééducation qu’il découvre l’impact profondément positif de l’activité physique sur son bien-être (la natation), à la fois physique et mental. Autour de lui, beaucoup courent. L’idée germe, mais paraît d’abord inaccessible.

C’est dans le cabinet de son prothésiste qu’il voit une affiche annonçant une course en région parisienne. L’idée de la course s’installe alors un peu plus dans son esprit. « J’ai commencé à regarder beaucoup de vidéos d’athlètes comme Marie-Amélie Le Fur. Ça m’a donné beaucoup d’espoir. C’est important d’avoir des modèles ». C’est aussi pour cette raison que l’association Lames de Joie s’est entourée d’ambassadeurs comme Alexis Hanquinquant, champion paralympique de triathlon, et Pierre-Antoine Baele, quatrième de la même discipline. Ensemble, ils militent pour démocratiser l’accès aux lames de course et faciliter la pratique sportive pour toutes les personnes en situation de handicap.

En 2018, Jérôme parvient à financer sa première lame grâce à une cagnotte participative, des fonds privés et personnel : un investissement colossal de près de 20 000 euros. Il intègre alors un club de triathlon (Vichy Triathlon) et enchaîne les progrès : « 25 mètres, puis 50, puis deux tours… je me suis accroché. J’ai travaillé très dur pour réapprendre à marcher, et encore plus dur pour réussir à courir. » Pour progresser, il s’entoure de professionnels : kinésithérapeute, ostéopathe, préparateur mental… « Mon coach n’avait jamais entraîné un athlète amputé. On a appris ensemble. »

Depuis, la course à pied est devenue une thérapie : libératrice, structurante, indispensable. « Je cours 5 km et parfois plus. Ça me demande une énergie folle, c’est très physique, mais ça me fait du bien à la tête, car vivre avec ce handicap n’est pas tous les jours facile. Le sport m’a littéralement changé. Je suis plus ouvert, mieux dans ma tête. Je me bats pour aller toujours plus loin. »

Mais après sept années d’utilisation intensive, sa première lame fatigue et devient dangereuse. Hors de question pourtant de renoncer à la course : « c’est quelque chose qu’on ne peut pas m’enlever. Je suis devenu accro. Il fallait trouver une solution ! »

La rencontre avec Lames de Joie pour un nouveau départ

Le hasard remet Jérôme sur le chemin de l’association. Il est contacté par Agora Vichy 67, qui organise un événement caritatif autour de l’action de Lames de Joie. « J’ai été invité car j’étais le seul para-athlète de la région de Vichy qui possédait une lame. J’ai pu témoigner sur le fonctionnement des lames de course et les bénéfices qu’elles apportent pour la pratique sportive. Puis, la chance : Agora Vichy 67 m’a informé en début  2025 que Lames de Joie prêtait désormais aussi des lames de course aux adultes. Cela m’a permis de postuler pour obtenir une nouvelle lame. »

Une étape importante. « Cette nouvelle lame, il faut que je l’apprivoise. Elle n’a pas la même forme que l’ancienne, elle rebondit énormément et permet d’aller loin devant. Je suis passé sur une gamme supérieure à ce que j’avais ». Elle change aussi son rapport au regard des autres : « avec la prothèse de sport, je n’ai plus aucune difficulté à sortir en short. Je suis tellement fier de montrer que tout est possible, même avec un handicap. »

La remise officielle, organisée par le Club Agora Vichy 67, de cette lame de course aura lieu le 6 novembre prochain, lors d’une cérémonie organisée au CREPS de Vichy/Bellerive avec des représentants de la Communauté d’agglomération de Vichy, la Région et l’association Lames de Joie.

Sensibiliser les plus jeunes

Au-delà de la pratique sportive, Jérôme veut aussi transmettre un message d’espoir et de persévérance. Sa détermination a d’ailleurs été reconnue l’an dernier : il a été sélectionné pour être porteur de la flamme olympique, et même être le dernier relais de la commune de Cusset en partenariat avec son nouveau club le « C.A.C » (Courir à Cusset). C’était un très beau moment dans ma vie, une grande émotion d’être acclamé par la foule. Pour moi, c’était une immense fierté de montrer que tout est possible quand on veut. Je me suis battu pour tout ce parcours. »

Père de deux enfants, il intervient aussi régulièrement dans les écoles, les collèges et les lycées. « Je veux montrer aux jeunes que quand on veut quelque chose, c’est possible. Mais il faut s’accrocher. La différence, ce n’en est pas une. » Ces moments de partage comptent autant pour lui que pour les élèves : « c’est un enjeu essentiel, car ce sont eux qu’il faut convaincre, ils sont l’avenir. Et ces interventions me font aussi beaucoup de bien : les jeunes sont très à l’écoute, posent beaucoup de questions et sont très ouverts. »

Comme Jérôme, de nombreux bénéficiaires prouvent qu’avec une lame de course, tout redevient possible. Derrière chaque foulée, il y a bien plus qu’un effort sportif : une victoire sur l’accident, le handicap et les doutes. C’est cette victoire que Lames de Joie veut rendre accessible à chacun, enfant comme adulte. »

Thibaut Vauchel-Camus et Damien Seguin, amis d’adolescence guadeloupéenne, au départ de la Transat Café L’Or

Ils n’ont pas vécu en Martinique, lieu d’arrivée de la Transat Café L’Or, mais pas loin ! Thibaut Vauchel-Camus, tenant du titre de la Transat en double dans la catégorie Ocean Fifty, et Damien Seguin, sont tous les deux originaires de la Guadeloupe. Ils ont beaucoup navigué ensemble à bord de catamarans de sport durant leur jeunesse et recomposent leur duo à l’occasion de l’édition 2025 de la Transat Café L’Or, à bord du trimaran Solidaires En Peloton de Thibaut, actuellement troisième du classement général 2025 des Ocean Fifty Series.

Les amis à bord pour la performance

L’histoire est belle : Thibaut Vauchel-Camus et Damien Seguin renaviguent ensemble cette année. Ils ont quasiment débuté la voile côte à côte. Adolescents, ils formaient une paire redoutable en catamaran de sport, décrochant notamment la deuxième place du Championnat du monde Hobie Cat 16 en Australie, en août 1998.

« Nous avions récolté de l’argent en vendant des tee-shirts, ce qui nous a permis de faire le voyage », se remémore Damien.

« Avec Thibaut, nous nous connaissons depuis l’enfance. Quand nous étions jeunes Guadeloupéens, nous évoluions sur les mêmes plans d’eau : moi en Laser, lui en Hobie Cat. En 1997, il n’avait plus d’équipier et nous avons décidé de former un binôme, allant jusqu’à deux deuxièmes places sur les Championnats du monde jeunes et le Championnat de France jeunes en Hobie Cat 16. Nous sommes ensuite partis en France ensemble pour naviguer en Tornado jusqu’en 2002. Nous nous sommes évidemment recroisés régulièrement sans reprendre la mer en duo. Notre collaboration a toujours bien fonctionné : nous marchions fort en catamaran de sport. »

Alors, quand Thibaut a proposé à Damien de l’épauler sur les Ocean Fifty Series et sur la Transat Café L’Or, Damien – vendéeglobeiste accompli et qui a la volonté d’intégrer le circuit des trimarans à trois coques – n’a pas longtemps hésité.

« La Transat Café L’Or se courra sans routeur et je vais pouvoir aider Thibaut sur ce point. En somme, nous sommes très complémentaires. Thibaut, qui a une grande expérience de l’Ocean Fifty, va m’apprendre beaucoup de choses en vue de mon arrivée sur ce circuit en 2026 », affirme Damien, né sans main gauche, médaillé d’or en 2004 et 2016 aux Jeux paralympiques.

« Je suis ravi d’embarquer Damien Seguin. Je cherchais un profil avec une grande expérience en analyse météo, notamment pour la Transat qui se fera sans routeur », explique Thibaut. « Damien a des qualités de marin indéniables, il était disponible, et nous nous connaissons bien pour avoir longtemps navigué ensemble. Les planètes étaient alignées pour cette collaboration. J’ajoute que Damien est également très engagé via son association Des Pieds et des Mains, ce qui a trouvé un écho chez moi car la solidarité est une composante essentielle de mes défis. »

Le duo visera clairement la victoire sur cette édition de la Transat Café L’Or. Thibaut l’a remportée la dernière fois avec Quentin Vlamynck. Il connaît parfaitement la route et la marche à suivre. Damien apportera fraîcheur, stratégie et bonne humeur, le tout dans une franche camaraderie créole.

Interviews croisées

Quel est votre rapport avec Le Havre et la Martinique ?

Damien Seguin : « Je connais uniquement Le Havre à travers les départs de la Transat Jacques Vabre, désormais Transat Café L’Or. Depuis 2011, j’ai participé à toutes les éditions de cette compétition, sauf une. Mon meilleur résultat est une deuxième place en 2011, en Class40. Quant à la Martinique, c’est l’île “sœur” de la Guadeloupe, “je t’aime moi non plus”. J’y allais souvent pour des régates en Laser et en Optimist. C’est une île où la voile est très vivante. »

Thibaut Vauchel-Camus : « Le Havre symbolise pour moi mon entrée dans la course au large. C’était en 2013, en Class40. Je me souviens de l’émotion que j’ai ressentie en entrant dans le grand amphithéâtre pour un briefing, en voyant tous les grands marins qui me faisaient rêver dans les magazines. De plus, mon père était originaire de Fécamp. J’y ai retrouvé un environnement et beaucoup de monde qui le connaissait. Enfin, la Martinique est une extension de mes origines guadeloupéennes, de ma culture antillaise. »

Que signifie la Transat Café L’Or pour vous ?

DS : « Je l’aime bien car elle change souvent de destination. Cela permet de découvrir de nouveaux territoires comme le Brésil ou le Costa Rica. Elle est aussi en double, et la maîtrise du double est un gage de réussite en solitaire. »

TVC : « Elle a un nouveau nom auquel il va falloir s’habituer (rires). Elle a la force d’avoir lieu tous les deux ans, ce qui permet, contrairement à une course qui n’a lieu que tous les quatre ans, de tirer des enseignements concrets pour l’édition suivante. Elle est devenue un réel objectif, et non une course de préparation. Elle m’évoque aussi le café, et rappelle que les Antilles ne sont pas seulement la banane et la canne à sucre, mais aussi une terre d’épices. »

Quel est votre principal souvenir ensemble ?

DS : « Un Hobie Cat sur une coque, Thibaut et moi en short au trapèze, les pieds entremêlés. »

TVC : « Notre premier Championnat du monde en Australie, en Hobie Cat 16. Nous avions mis deux jours pour y aller. Nous finissons deuxièmes et, pour marquer le coup, nous avons rasé la tête de Damien et dessiné le logo Hobie Cat ! »

Quels sont vos objectifs sur cette Transat ?

DS : « Thibaut est tenant du titre. Solidaires en Peloton est un voilier de qualité et bien préparé. Il serait donc difficile de dire que nous ne sommes pas au départ pour gagner. Par ailleurs, avec Thibaut, nous portons des projets solidaires : lui pour vaincre la sclérose en plaques, moi autour du handicap et de la voile handi. L’objectif est donc aussi de montrer que l’on peut être différent et performant. »

TVC : « Je remets mon titre en jeu et nous formons un binôme pour gagner. »

Quel est votre principal concurrent en Ocean Fifty ?

DS : « Ce n’est pas simple car nous serons 10 équipages capables de belles choses, mais je citerais Erwan Le Roux et Audrey Ogereau : ils sont très solides et forment un duo mixte. »

TVC : « Erwan et Audrey. Cela fait trois saisons qu’ils naviguent ensemble. Ils ont un très bon bateau et travaillent beaucoup. »

Quel est votre voilier préféré ?

DS : « Le Hobie Cat 16, parce qu’il représente la navigation “fun” par essence : ludique et simple à préparer. »

TVC : « Celui que j’aurai un jour ! Un catamaran de croisière pour profiter de la mer autrement, entouré des gens que j’aime. »

Quelle est votre phrase préférée en créole ?

DS : « Fo ou fouté fé, ce qui veut dire “il faut que tu mettes du fer”. »

TVC : « BOUDOUM popularisé par le chanteur Jean Philippe MARTELY du groupe KASSAV, qui peut se traduire par un acte  positif et engagé  ! »

Quel est votre plus grand souvenir en mer ?

DS : « Le Cap Horn, que j’ai passé à trois reprises : deux fois en solo sur le Vendée Globe, une fois sur The Ocean Race avec Paul Meilhat. »

TVC : « Mon record de la traversée de la Manche en 2022, qui tient toujours. Je suis parti seul de Saint-Malo et revenu seul, en autonomie complète. C’était très excitant. »

Quelle est la plus grande qualité de votre co-skipper ?

DS : « Thibaut est instinctivement un bon marin. Son défaut est peut-être aussi sa qualité. »

TVC : « Son obstination positive. Il sait aller au bout d’un objectif qu’il se fixe. Pour son défaut, je dirais qu’il a deux mains gauches (rires). »

Quel est votre film préféré ?

DS : Qui veut la peau de Roger Rabbit

TVC : Hors normes de Nakache et Toledano (avec Vincent Cassel et Reda Kateb)

Quelle est votre chanson préférée ?

DS : The Show Must Go On de Queen

TVC : Jou ouvè de Malavoi et Paulo Rosine

Si votre co-skipper devait se réincarner en animal ?

DS : « Le raccoon, un raton laveur guadeloupéen. »

TVC : « Le cochon. »

Quelle est la principale difficulté vélique de la Transat Café L’Or ?

DS : « Gérer les îles. La différence se fera là. Nous avons tout de même pas mal d’archipels sur notre route : Madère, les Canaries, le Cap Vert… »

TVC : « Le rythme, sur un engin dingue et en double. »

Quel est le plus grand atout de l’Ocean Fifty Solidaires En Peloton ?

DS : « Il est beau ! »

TVC : « Sa fiabilité : il n’a jamais été aussi performant de toute son histoire. Il est éprouvé et aujourd’hui très au point techniquement. »

Quel est votre plat préféré ?

DS : « La fricassée de lambi. »

TVC : « Un court-bouillon de poisson avec riz dlon djon. »

Préserver nos points forts, gommer nos insuffisances…..

Après un été particulièrement riche en navigations hauturières à bord d’Allagrande Mapei, le plan Koch Finot Conq lancé en 2023 sous le nom de For People puis VULNERABLE, Thomas Ruyant endosse en ce début d’automne sa casaque de chef d’entreprise.

Au programme :

  • La quête de nouveaux partenaires pour l’accompagner jusqu’en 2029 sur un ambitieux projet international,
  • L’animation des équipes de TR Racing, tout à la préparation de la prochaine échéance sportive, la Transat Café L’Or (départ dimanche 26 octobre du Havre)
  • La construction d’un nouvel IMOCA, dont les pièces majeures prennent formes et reliefs en leur divers chantiers Lorientais.

Ce nouveau plan signé Antoine Koch porte les aspirations volontaristes de Thomas, décidé à conserver les points forts de son précédent IMOCA et à gommer les secteurs de jeu jusqu’alors moins favorables.

Coque et pont en finition

Responsable du bureau d’études de TR Racing, François Pernelle n’a guère eu le loisir ces derniers mois d’observer les tribulations de ses camarades navigants autour de l’Europe. La construction du nouveau plan Koch bat son plein. François et Raphaël Cairo, responsable du suivi de construction chez TR Racing, sont concentrés sur la conception et la fabrication de chaque pièce de l’immense puzzle. Ils émergent des cruciales phases de constructions du gros oeuvre du bateau satisfaits et confiants. Construite chez CDK Lorient, la coque va subir un nouveau passage au four pour intégrer les lisses de fond de coque récemment posées. « Nous pourrons alors avec le chantier procéder à la pose des cloisons qui ont été fabriquées indépendamment » souligne François. « Elles ont toutes été finalisées ces dernières semaines. On en compte sept de plus que sur notre voilier actuel. » Les locaux Lorientais du team ne désemplissent pas, et les équipes de Thomas ont pu faire de la place pour le pont lui aussi en cours de finition « Il y a encore quelques détails à travailler sur le pont » reprend François. « On se penche actuellement sur la trappe de soute à voile et on procède à la pose de padeyes. On s’occupe aussi de ce que nous appelons « la cathédrale », cette zone centrale du bateau avec ses boites à réas où reviennent toutes les manœuvres. »

L’attention aux détails

L’aspect visuel interpelle déjà, et l’observateur averti constatera des nouveautés au niveau du pont comme au niveau de l’organisation du cockpit. « C’est surtout la répartition des volumes qui diffère du précédent bateau de Thomas » insiste François. « La partie invisible de cet important chantier, c’est l’attention que nous accordons aux détails. Le chantier d’une part et les trois équipes associées pour la construction de ces imocas d’autre part avons effectué beaucoup de tests matériaux afin de choisir avec soin les bons matériaux de construction et permettre d’optimiser le calcul des pièces. Une équipe de « boat builder » s’affaire à produire toutes les pièces en carbone que le chantier ne réalise pas. Les spécialistes choisissent en ce moment les systèmes qui équiperont le bateau et commencent à se projeter sur l’utilisation de ce dernier. »

Mise à l’eau, printemps 2026

Au final, un imposant projet bien en phase avec sa programmation. « Le démoulage de la coque aura lieu en fin d’année » précise François. « L’assemblage pont-coque interviendra en mars 2026. Nous disposerons dès cette fin d’année de nos nouveaux foils en construction chez  C3 Technologies . Nous travaillons à la construction avec un ensemble d’entreprises avec qui nous collaborons depuis plusieurs années. »

Dans l’attente de nouveaux partenaires, qui n’auront plus qu’à apposer leurs logos et visuels sur ce foiler dernier cri, la coque sortira seulement vêtue d’un apprêt pour la protection et l’étanchéité des tissus carbone. Un projet clé en main, comme aime à le souligner Thomas Ruyant.