Une saison de transition pour Perrine Laffont

La skieuse ariègeoise reprend du service le 7 décembre à Ruka en Finlande avec la première étape de la Coupe du Monde de ski de bosses. Perrine Laffont, tenante du titre de la dernière Coupe du Monde, avec 9 podiums sur 9 compétitions courues, est naturellement attendue sur les épreuves qui vont s’échelonner sur de nombreuses pistes du globe jusqu’au 15 mars 2020. La championne Olympique le sait mais envisage cette saison avec décontraction et sans pression suite à cinq années de travail acharné.

  1. Quels sont tes objectifs sur cette Coupe du Monde 2019 – 2020 ?

Je viens d’enchaîner cinq saisons très fortes en entraînement et en compétition. J’ai remporté beaucoup de titres dont le titre olympique mais également des titres sur les Championnats du Monde et en Coupe du Monde. La saison dernière a été puissante puisque j’ai même gagné mon premier gros globe de cristal. J’ai donc décidé de prendre la Coupe du Monde à venir avec un peu plus de légèreté sachant qu’il n’y a pas cette année de Championnat du Monde. Je prends la Coupe du Monde 2019 – 2020 comme une Coupe du Monde de transition avant d’accélérer à nouveau en vue des Championnats du Monde 2021 et les Jeux Olympiques de Pékin en 2022. Cela ne veut pas dire que je ne compte pas tout faire pour gagner mais si ce n’est pas le cas, je ne veux pas me prendre trop la tête !

  1. Comment t’es-tu préparée ?

Comme chaque année, avec l’Equipe de France de ski de bosses, je me suis entraînée en salle et en water jump pour les sauts. Puis nous avons été sur le glacier de Tignes puis fin août en Australie. Enfin, nous étions ces derniers jours en Suède à Idree afin de parfaire le travail sur les skis et en sauts. Ce stage a été bénéfique car les conditions de neige étaient bonnes et puis il y avait d’autres équipes sur place notamment les Américaines et les Japonaises. Je me suis sentie sur la bonne voie et j’ai même réussi quelques grabs en effectuant mes D Spin. Cette nouvelle figure ne sera pas prête pour les trois premières épreuves de la saison. Par la suite, en janvier et février, je tenterais peut-être cette nouvelle figure en compétition.

  1. Malgré votre impact inéluctable sur l’environnement, vous prenez souvent l’avion, tu es de plus en plus sensible au réchauffement climatique notamment la fonte de la neige. Peux-tu nous en dire un peu plus ?

Comme beaucoup, j’essaie quotidiennement de réduire mon impact en limitant l’usage du plastique, l’utilisation de la voiture, en essayant d’avoir de bonnes pratiques. J’essaie de changer de comportements. Je me sens très concernée face à ces problèmes de gestion de l’environnement car je pratique un sport qui est totalement lié à la nature. La fonte de la neige est un véritable problème. Je ne m’entraîne plus en France comme auparavant. Certains glaciers ont perdu beaucoup d’épaisseur en l’espace de 20 ans. Notre sport est peu à peu en danger. Je n’ai pas la solution mais je me vois bien militer et m’engager de plus en plus afin que nos autorités agissent encore plus. Il faut modifier notre façon de consommer et préserver Dame Nature comme il se doit. C’est pour moi une priorité.

Saison « record » pour la Fondation Belem !

Trois questions à Christelle de Larauze, déléguée générale de la Fondation Belem suite à la saison de navigation 2019 du trois-mâts Belem…

  1. Quel est le bilan 2019 de la Fondation Belem ?

Il est excellent. 1 100 navigants ont participé aux 24 navigations que nous avions programmées cette année. Le taux de remplissage est exceptionnel. Nous avons également accueilli 58 000 visiteurs lors des 14 escales du Belem, un peu partout dans les ports français et européens, un record pour ce musée itinérant allant à la rencontre de son public ! Le Belem plaît de plus en plus. Notre modèle fonctionne à merveille. L’authenticité du monument et la solidarité d’un équipage parlent à beaucoup de personnes en recherche d’engagement et de sens. Le Belem, c’est dans l’air du temps !  Les visites et navigations que l’on propose répondent aux attentes des gens, à savoir, allier l’histoire, la mer, l’expérience, l’aventure et de belles destinations. Nos navigations pour tous remportent toujours un vrai succès. Notre clientèle se renouvelle sans cesse. C’est vraiment bon signe pour l’avenir de la Fondation Belem qui s’inscrit dans un monde en perpétuel changement.
Plusieurs temps forts ont marqué la saison 2019, comme le démarrage de la saison en fanfare à Port-Vendres, les belles escales méditerranéennes, notre passage à Nantes pour la seconde édition de Débord de Loire, l’incroyable Armada de Rouen, les 2 étapes de la Tall Ship Regatta sans oublier les grandes navigations du Belem en Scandinavie, en Grande-Bretagne… Le Belem a parcouru la moitié d’un Tour du Monde en nombre de milles ! Il va maintenant être entretenu cet hiver à Nantes ou 6 000 visiteurs se sont déjà pressés pour le visiter début novembre !

  1. Justement, comment va se dérouler l’hivernage du Belem ?

Jusqu’en mars 2020, le Belem va se refaire une beauté. Il sera amarré au Ponton Belem, quai de la Fosse, à Nantes. Nous menons un programme d’entretien important comme chaque hiver : le Belem se doit d’être extrêmement bien entretenu pour accueillir jusqu’à 2.000 personnes en mer chaque saison. Entre 5 et 8 marins, hommes et femmes de notre équipage, seront sur le pont. Il reprendra la mer le 1er avril 2020.

  1. Le Nautic de Paris sera, comme chaque année, un moment important pour la Fondation, pourquoi et quelles sont les nouveautés pour cette édition du salon parisien ? 

La Fondation Belem regroupe une très petite équipe. Nous n’avons pas de boutique physique, uniquement une vitrine virtuelle :  le site officiel de la Fondation Belem, tout refait à neuf avec de très belles images vidéo. Cela reste très digital, alors que le Belem est avant tout une aventure humaine. Le Nautic est le meilleur moyen pour nous de rencontrer les amoureux du Belem et tous ceux qui souhaitent embarquer. C’est un temps de rencontre avec l’équipage, d’échange et de partage d’expérience. De nombreux bénévoles, tous fans du Belem, animent le stand, s’y donne rendez-vous et témoignent si bien qu’ils donnent envie aux nouveaux de tenter l’expérience Belem. C’est contagieux, l’enthousiasme et la passion …Le Nautic de Paris est le temps fort commercial de la Fondation Belem : nous y dévoilerons notre très attendu programme de navigation 2020 concocté dans le plus grand secret…. Et cerise sur le gâteau, la carte des navigations 2020 sera animée en motion design pour une mise en scène graphique des 27 parcours inédits…. De quoi faire perdre la raison aux amoureux du Belem qui en redemandent chaque année : 20% des navigants de l’année s’inscrivent durant les 10 jours du salon. Cette année, nous allons également diffuser notre nouveau film où Manon embarque pour la première fois à bord du trois-mâts Belem :  une expérience inédite de 8 jours en mer entre le Danemark et la Suède

Retrouvez la Fondation Belem au Nautic de Paris : stand H1D3
#ilovebelem

Atout Soleil 2019 : « Des épaules et des ailes pour accompagner les enfants »

I love you, dad! Handsome young man at home with his little cute girl are having fun together. Happy Father’s Day!

Lancée en 2007, l’opération de mécénat Atout Soleil permet aux associations qui le souhaitent de soutenir des projets innovants en faveur d’un public fragilisé. Cette année, en lien avec la mission que s’est donnée Generali, à travers sa fondation THSN (The Human Safety Net), d’aider les familles défavorisées de France via un programme d’aide à la parentalité, le thème « Des épaules et des ailes pour accompagner les enfants » a naturellement été proposé pour le prix Atout Soleil. Au total, 70 projets ont été présentés par les parrains Generali. Un jury, composé d’experts, de professionnels de la santé et de personnalités extérieures, a alors sélectionné quinze associations qui seront récompensées le 10 décembre prochain, date à laquelle sera par ailleurs dévoilé le lauréat du prix « The Human Safety Net pour les Familles », accordé par Generali.

Les six premières années de l’enfant : les plus importantes

Proposer un accompagnement à certaines initiatives en faveur de l’égalité des chances : telle est la vocation de l’appel à projet « Atout Soleil ». Quinze associations ont été choisies pour leur engagement sur ces thématiques familiales, la qualité de leur programme de suivi, la force de leur ancrage local et leur capacité à collaborer avec entreprises et associations, sur le territoire national. « La parentalité, ou fonction parentale, peut se définir comme l’ensemble des façons d’être et de vivre son rôle de parent. C’est un processus qui associe plusieurs dimensions (matérielle, culturelle, sociale…) afin d’assurer le soin et le développement de l’enfant. Les années de la naissance à la fin de l’école primaire sont décisives pour les enfants puisque c’est durant cette période qu’ils acquièrent leurs principales fonctions cognitives et motrices », explique Jean-Marc Darras, Secrétaire GPMA (Groupement Prévoyance Maladie Accident).

Solidarité et entraide

« Les associations choisies proposent des lieux de rencontre ouverts aux parents et à leurs enfants (espaces, maisons, crèches), des ateliers d’accompagnement des parents (gestion du budget familial, nutrition…), des activités favorisant les échanges entre parents et avec les enfants (animations, sorties ludo-éducatives, événements culturels) ainsi que la possibilité offerte à des bénévoles de s’engager (soutien scolaire, lecture, informatique…) », souligne le représentant de GPMA, acteur s’appuyant sur les intermédiaires d’assurance en portant des valeurs de solidarité et d’entraide. Des valeurs chères à son partenaire historique Generali, fier que cette opération de mécénat Atout Soleil, la 13e du nom, soit portée par ses réseaux de distribution impliqués en tant que parrains et récompensés avec leurs associations le 10 décembre prochain, salle Wagram, à Paris.

Nouveauté : le prix « The Human Safety Net pour les Familles »

« Ces 15 associations (voir détails ci-après) vont être primées pour l’intérêt de leur projet, l’efficacité de leurs actions ou le caractère innovant de leur approche. Elle se verront attribuer une dotation financière mais aussi proposer un accompagnement, avec notamment trois ateliers sur des thèmes utiles (nouveau plan comptable, design thinking et animations d’une communauté sur les réseaux sociaux. Toutefois, la grande nouveauté cette année est le prix « The Human Safety Net pour les Familles » », précise le Secrétaire GPMA. Celui-ci sera attribué à l’un des lauréats Atout Soleil dont l’objectif est de soutenir des enfants âgés de 0 à 6 ans, issus de familles vulnérables, en accompagnant leurs parents. « L’association à  qui sera décerné ce nouveau prix bénéficiera d’une dotation distribuée par GPMA puis d’un accompagnement de l’équipe The Human Safety Net pour apporter une expertise aux organismes soutenus, mais aussi de l’appui de collaborateurs de Generali », termine Jean-Marc Darras précisant que l’action de mécénat Atout Soleil soutenue par Generali, qui a, par le passé, abordé des thématiques relatives au handicap ou à la maladie entre autres, affiche depuis deux ans, une thématique privilégiant les actions liées à la parentalité, à l’enfance et à l’adolescence. Son objectif avoué : favoriser l’égalité des chances pour les enfants défavorisés.

Une première Transat instructive pour V and B – Mayenne

Salvador de Bahia, Maxime Sorel et Guillaume Le Brec ont coupé la ligne d’arrivée de leur Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre ce jour à 4 heures du matin en 16ème position. Le duo du voilier IMOCA V and B – Mayenne réalise une belle performance sur cette route du Café 2019. Il aura couru après les milles et le temps tout au long de sa traversée de l’Atlantique suite à son escale technique malheureuse survenue à Brest peu après le départ de la compétition le 27 octobre.

Maxime Sorel, originaire de Cancale, parrain national de l’association Vaincre la Mucoviscidose, a franchi une étape dans sa préparation au Vendée Globe 2020. La période de découverte de son nouveau monocoque « dragon » est terminée et Maxime va désormais pouvoir se préparer sereinement à une saison 2020 hallucinante en termes de navigation avec des participations à The Transat CIC, la New York – Vendée et au Tour du Monde en solitaire et sans escale.

Maxime Sorel : « Si on nous avait dit avant de repartir de Brest suite à notre escale technique, vous allez finir 16ème au classement général IMOCA et 5ème des voiliers à dérives droites à Salvador, nous ne l’aurions pas cru. Et pourtant, c’est ce que nous venons de réaliser. C’est une belle satisfaction. Par rapport à d’autres concurrents, nous avons parcouru moins de milles. Nous avons fait de la vitesse sur la route. Je pense que cela a été la bonne stratégie. C’est en tout cas comme ça que nous sommes revenus dans le match. Notre pot-au-noir a été laborieux mais moins que nos adversaires directs. Ensuite, nous n’avons rien lâché jusqu’à la fin. Notre 16ème position est assez cohérente par rapport à là ou nous en sommes dans notre projet. Je termine cette Transat Jacques Vabre en me disant que collectivement nous avons effectué une sacrée année 2019. Tous les voyants sont au vert. Je me sens bien à bord de V and B – Mayenne, je commence à maîtriser la machine et nous avons fondé un super défi. Les objectifs sont remplis ! En une année, nous avons démontré que nous avons notre place au sein de la classe IMOCA. Nous sommes un petit projet qui est solide et qui fait du bruit. Merci à l’ensemble de nos partenaires, merci à tous nos supporters et une grande pensée à tous les patients atteints de la mucoviscidose ».

Guillaume Le Brec : « Je dois avouer que le nouveau départ de Brest a été difficile. C’était une première pour moi de repartir en course après une escale technique de cette ampleur. J’ai mis un peu de temps à me remotiver, à me remettre dans la compétition. Il fallait retrouver une raison, remettre également notre stratégie à plat. C’est revenu au fur à mesure, au fil des milles… Au final, je suis très content car notre trace est belle sur cette Transat Jacques Vabre. Dans l’ensemble, nous faisons une belle navigation. Je retiens notamment notre contournement de l’anticyclone   qui s’est bien déroulé. J’ai beaucoup apprécié ces 15 jours de mer avec Maxime et cela a été un plaisir de mettre ma pierre à l’édifice de V and B – Mayenne. Maxime connaît parfaitement son bateau désormais et je suis certain qu’il va faire une belle saison 2020 puis un super Vendée Globe. Nous allons pouvoir maintenant nous reposer car la fatigue nerveuse a été forte sur les deux à trois derniers jours de navigation au contact. » 

Une saison accomplie en IMOCA

Le passage de la ligne d’arrivée de la Transat Jacques Vabre est synonyme d’un travail accompli pour Maxime Sorel. Le skipper de V and B – Mayenne, accompagné tout au long de la saison par Guillaume Le Brec et une équipe solide, rend en effet une belle copie pour sa première année dans la grande classe des IMOCA, les voiliers du Vendée Globe. 5ème lors de la course en Solo, la Bermudes 1000 Race, auteur d’un convoyage formateur de la Bretagne à Marseille, au départ de la Rolex Fastnet Race… Maxime a accumulé les milles afin d’appréhender au mieux son plan VPLP – Verdier 2007. D’autre part, le navigateur – entrepreneur a consolidé son budget en accueillant le département de la Mayenne en juillet au côté son partenaire historique, V and B. Parallèlement, le club d’entreprises Sailing Together continue à se renforcer avec l’arrivée de nouveaux partenaires essentiels à la vie du projet. Ainsi tous les feux sont au vert pour la suite des opérations véliques de V and B – Mayenne et notamment sa qualification au prochain Vendée Globe.

Flash back sur la Transat de Maxime et Guillaume et leur « remontada » !

La Transat Jacques Vabre Normandie – Le Havre de Maxime Sorel et Guillaume Le Brec a été difficile quasi d’entrée de jeu. Après un départ prudent du Havre et de la baie de Seine le 27 octobre, le tandem a rapidement connu un souci technique majeur à bord de V and B – Mayenne avec le tirant d’outrigger bâbord endommagé. Un possible démâtage étant la conséquence directe de cette avarie, Maxime et Guillaume décidaient alors de faire route vers Brest afin de réparer. Au bout de quelques heures de travail acharné de l’équipe technique de l’IMOCA et à un bel élan de solidarité du Team Actual, Highfield, Sodebo, Blewstub et Jean-Philippe JOLY, V and B – Mayenne pouvait repartir en mer.

Bon dernier, le tandem du voilier vert et noir entrait alors dans une nouvelle course mentalement pas simple à absorber ! Mais, à force de réglages, d’opiniâtreté, de réflexions stratégiques, V and B – Mayenne revenait dans la partie en trouvant un juste milieu sur la route vers le Brésil ne plongeant pas réellement trop à l’ouest et à l’est en vue de contourner une dépression.

Une stratégie et une tactique payante puisque la doublette, début novembre, réussissait à recoller au peloton et à même grappiller des positions au classement général. Le 2 novembre, de 27ème le matin, V and B – Mayenne passait 23ème le soir. Au portant entre Madère et les Canaries, Maxime et Guillaume faisaient parler la poudre et engloutissaient les milles à des moyennes de 20 nœuds, démontrant leurs capacités à repousser dans ses retranchements leur machine à vent.

La suite, toujours au portant dans un vent médium alizéen, souriait aux navigateurs qui un peu avant l’archipel du Cap-Vert s’emparaient de la 18ème place pour ne quasiment pas la quitter jusqu’à la fin de cette Transat. Malgré un pot-au-noir sacrément dur à décrypter cette année, le duo a pu lâcher les chevaux sans frustration aucune dans les alizés du Sud-Est permettant de livrer un duel d’anthologie avec Giancarlo Pedote et Anthony Marchand. De quoi se remémorer, l’arrivée et la victoire en Class40 de Maxime, il y a deux ans après un bord à bord acharné avec le deuxième de la course, le long des côtes brésiliennes.

Maxime Sorel, aidé de Guillaume Le Brec, est sur la bonne voie et sera, sans conteste, un compétiteur – aventurier à surveiller en 2020 et 2021 autour de la planète.

La belle copie d’Advens for Cybersecurity

C’est une copie sans faille apparente que viennent de rendre ce soir à Salvador de Bahia Thomas Ruyant et Antoine Koch, le duo de skipper du tout nouvel Imoca Advens for Cybersecurity. 8 semaines, et 8 semaines seulement après sa mise à l’eau, le plan Verdier signe une 4ème place dans sa toute première transat majeure. Au-delà des chiffres, classements et positions, le binôme marins-bateau a éclaboussé l’épreuve de sa constance au plus haut niveau, quelles que soient les conditions de mer et de course. Au près, dans les phases de transition, dans le gros temps, et dans les puissantes conditions d’alizé, Advens for Cybersecurity s’est souvent montré à l’égal, voire supérieur à l’épouvantail de la course, Charal et ses mois d’optimisation. Thomas et Antoine applaudissent ce soir leurs valeureux et méritoires vainqueurs. Ils ont, dans l’adversité et le manque de fortune, validé nombre de points névralgiques sur le potentiel de leur monocoque d’une génération qui bouscule les savoir faires tangibles de la navigation hauturière. La technologie mise au point avec intelligence par toute l’équipe de TR Racing, l’écurie de course au large dirigée par Thomas, a été exploitée avec une rare lucidité doublée d’une admirable abnégation par le tandem inédit Ruyant-Koch, qui a su aller au-delà de la légitime appréhension de l’inconnu pour révéler, valoriser, exploiter mille après mille les qualités si bien nées de leur monocoque conçu pour le Vendée Globe.

29ème à la pointe de Bretagne

On a peine à se le remémorer, mais en ce lundi 28 octobre, Advens for Cybersecurity entre bon dernier en Atlantique, ayant tout juste recollé au peloton suite à un arrêt de 4 heures à Cherbourg, rendu impératif par la défaillance de leurs vérins de pilotes automatiques. Alors que les leaders initient déjà les premiers choix tactiques qui s’avèreront déterminants pour l’issue même de la course, Thomas et Antoine doivent digérer et négocier un déficit déjà comptabilisé à plus de 130 milles. Les deux compères optent dans un premier temps pour cette route à l’Ouest, que les édiles de la course au large annoncent alors comme porteuses de belles espérances à l’Ouest d’un vaste centre anticyclonique paressant au large des Açores. Mais les deux hommes ont des doutes, et trois jours après le départ, ils se ravisent et décident de plonger plein Sud en pariant sur la rapide évacuation vers l’Est d’une vaste dorsale alanguie sur Madère. De leur position les moins engagée vers l’Ouest, ils tirent là un premier bénéfice qui leur permet au terme d’une première semaine de course éprouvante pour les hommes et pour le matériel, de se placer en tête du deuxième peloton d’une flotte scindée en deux. Les partisans du Sud sont en effet les premiers à toucher les alizés au large du Maroc, et tandis que Advens for Cybersecurity se débat avec les miasmes de l’anticyclone, ils accélèrent aux allures portantes dans le sud Canarien.

Une journée à 521 milles !

On ne donne alors pas cher des espoirs du duo Ruyant-Koch, et un Top 10 semble un objectif raisonnable. C’est pourtant à ce moment  crucial de la course que le bateau bleu azur va de tonitruante manière se rappeler aux bons souvenirs des observateurs. Vitesse, trajectoires, placement… au prix d’une concentration mais aussi d’une résilience étonnante et sur un bateau devenu shaker pour marin hauturier, Advens for Cybersecurity affole les chronos, allonge la foulée au gré du renforcement de l’alizé. Entre le dimanche 3 et le lundi 4 octobre, Thomas et Antoine signent la plus belle performance de cette Transat, 521 miles parcourus en 24 heures à 22,30 noeuds de moyenne. En clair, on parle bien là de vitesses en permanence centrées autour des… 25 noeuds! A l’approche du Cap Vert, les deux hommes sont 11 ème, au nez et la barbe des partisans de l’Ouest. Reste à bousculer les leaders !

Un sprint d’anthologie pour tutoyer le podium

Thomas et Antoine vont s’y employer de belle manière durant la deuxième semaine de course. Le pot au noir les y attend avec une virulence, et une impitoyable immobilité qui coutera la victoire finale à un duo Beyou-Pratt (Charal), pourtant ultra dominateur. Advens for Cybersecurity a choisi une route à l’Est, sans certitude autre que celle de savoir bénéficier, une fois sortie des vicissitudes de cette Zone de Convergence Intertropicale, d’un angle au vent des plus favorable à leur foiler. Au bout de 36 heures d’espoirs déçus, ils parviennent à sortir du pot et à sentir les effets de l’alizé de Sud Est. Au près débridé, à 70° du vent, Advens for Cybersecurity piaffe, s’ébroue, avant de s’envoler. Il est une nouvelle fois le plus rapide de la flotte et va en un millier de milles, reprendre pas moins de 4 places à des voiliers pourtant parfaitement aboutis et, à l’exception peut-être de l’infortuné Arkea Paprec privé de ses deux foils, au maximum de leurs potentiels.

La Transat de toutes les satisfactions !

14 jours après le départ du Havre, 10 ans après son triomphe ici même à Bahia en Mini 6,50, et après deux quatrièmes places signées en Imoca avec Boris Hermann (2017) et Adrien Hardy (2015), Thomas Ruyant, également vainqueur de la Route du Rhum en Clmass40 et de la Transat AG2R La Mondiale, vient recevoir les lauriers d’une nouvelle place au pied du podium. Associé cette année à Antoine Koch, membre à part entière de son Team et engagé dans la construction du bateau, Thomas peut légitimement placer ce résultat dans son escarcelle à succès, tant l’enjeu et le pari de départ étaient osés, et tant ce résultat comble au delà de toutes espérances les aspirations les plus folles de son Team et de son partenaire Advens, leader français de la cybersecurité. L’équipe va désormais se concentrer sur deux grandes saisons à venir avec l’enchaînement de The Transat CIC, New-York / Vendée et le Tour du Monde en solitaire et sans escale.

Ils ont dit :

Thomas Ruyant : « C’est de loin ma meilleure 4ème place à Bahia ! (Après 2015 et 2017 ndlr). Cette course a été énorme, avec de multiples rebondissements. Prendre dans ces conditions une quatrième place, pour notre première course, même pas la 10ème sortie du bateau depuis sa mise à l’eau, face à un tel plateau…. Nous sommes vraiment heureux ! Nous avons effectué une superbe remontée. C’était très excitant. Cela s’est fait petit à petit. Plus on avançait, et plus on comprenait le mode d’emploi du bateau, et plus on accélérait. On a bien navigué avec Antoine ! C’est une belle récompense, pour toute l’équipe, Laurent Bourguès, le partenaire Advens et son fondateur Alexandre Fayeulle, nos investisseurs, nos supporters… Je suis content pour eux ! Le bateau a un potentiel fantastique. Il est super exigeant ! il demande une attention de tous les instants ! Il veut aller vite en permanence. Il faut être avec lui pour répondre à toutes ses demandes de réglages pour aller toujours plus vite. En double, on a au fil de la course trouvé les manettes, le mode d’emploi. Il me tarde à présent d’écrire le manuel en solitaire. On va commencer dans 10 jours avec le convoyage retour en solo. Ce sera forcément plus compliqué, mais à un an du Vendée Globe, on va y aller progressivement, par paliers, avec toute l’équipe pour trouver ce nouveau mode de fonctionnement en solitaire. Cette Transat Jacques Vabre a été une aventure humaine passionnante. Antoine a été le co-skipper que j’attendais, très grand marin, analyste pertinent de la technique du bateau. J’ai beaucoup appris à son contact. »

Antoine Koch : « Je me suis éclaté ! Avec Thomas, on a su rester dans notre rythme de course, quelles que soient les aléas rencontrés. On est passé très progressivement en mode course, en poussant avec régularité le curseur de la performance. Le bateau est en lui-même une émulation permanente. Il faut constamment trouver les bons réglages, et il répond instantanément dans un sens comme dans l’autre. Mais quand ça marche…. C’est hallucinant. Le potentiel de vitesse est incroyable ! C’est une navigation terriblement engagée, toujours ! Le bateau décolle très vite. A la limite, je dirai que c’est aux allures de près qu’il est le plus confortable ! c’est dire ! Au portant et au reaching il accélère en permanence, sous l’eau ! Il y a du stress, de la très haute tension ! Nous allons travailler désormais à le rendre plus humain ! Sur le plan personnel, je suis ravi de cette expérience maritime partagée avec Thomas, et sur le plan professionnel, c’est génial de pourvoir expérimenter sur l’eau toutes les idées empiriques d’un bureau d’étude ; je suis ce soir doublement heureux ! »

Alexandre Fayeulle, Pdg Advens for Cybersecurity : « Cette course aura été passionnante à vivre du début à la fin … Nous sommes très heureux, chez Advens, d’être associés à ce bateau si performant et à cette équipe Thomas Ruyant Racing si soudée autour du projet !
Cette Transat Jacques Vabre a permis de confirmer le potentiel extraordinaire de notre bateau Advens for Cybersecurity, les objectifs que nous nous étions fixés sont plus que remplis. Ce bateau est très bien né, on sent qu’il est en avance, et nous sommes très fiers de le voir réaliser ces performances fantastiques, les meilleures de la flotte, après seulement quelques semaines de navigation. Cette transat aura aussi permis de démontrer, à ceux qui le découvrent, tout le talent de Thomas, couplé à celui d’Antoine, et je les remercie sincèrement tous les 2 pour avoir porté si admirablement nos couleurs et nos valeurs sur cette 1ère transatlantique pour Advens for Cybersecurity. Ils sont d’excellents ambassadeurs de notre marque et de notre projet d’entreprise ! 
Nous poursuivrons bien évidemment l’aventure en 2020, et plus loin encore. Nous sommes remplis d’espoirs et gonflés d’ambitions pour le prochain Vendée Globe… Les 15 mois qui arrivent vont être très excitants à vivre, mais aussi très inspirants pour toute la communauté Advens, et tous les partenaires qui embarqueront avec nous et Thomas dans ce projet. Ensemble et en avance, à la conquête du Vendée Globe 2020 ! »

Axel Allétru, un homme hors du commun au départ du Paris Dakar

Le dimanche 5 janvier 2020, le jeune lillois de 29 ans Axel Allétru prendra le départ du Paris Dakar, un rêve éveillé pour ce fondu de mécanique. Axel Allétru a une histoire pas comme les autres. Champion de BMX lors de son enfance puis grand espoir français et mondial du motocross, Axel chute en 2010. Ce grave accident le plonge dans le calvaire de la paraplégie. Mais rien n’est impossible pour le nordiste et après de nombreux efforts, il réussit à remarcher. Une véritable renaissance qu’il mettra au service du sport et de la natation ou il excellera (12 titres de Champion de France natation handisport). Athlète de haut niveau, brillant conférencier, Axel revient à ses premières amours et se lance un grand défi, le Paris Dakar en SSV.

Un Paris Dakar pour inspirer

« Nous pouvons tous y arriver ! Relever nos défis personnels face à nos difficultés » déclare Axel Allétru. « C’est le message que j’essaie de passer depuis quelques années et suite à mon accident, ma rééducation… Je suis fier de prendre le départ du Paris Dakar afin d’inspirer le plus grand nombre et je souhaite partager mon aventure et pousser un maximum de personnes à aller au bout de leurs rêves. #jepeux2020 mettra en avant toutes ces aventures partagées… »

La compétition avec les valides

Au-delà du message, Axel et son co-pilote, François Beguin, ont de véritables objectifs sportifs sur ce Paris Dakar 2020 qu’ils vont courir dans la catégorie SSV. « Après les JO de RIO en 2016, je voulais me lancer un nouveau challenge, je voulais retrouver mon premier amour le sport mécanique ainsi que le goût des compétitions avec les valides » enchaîne Axel. « L’émergence forte du SSV m’a donné des idées et j’ai d’ailleurs remporté en 2018 une épreuve devant tous les valides, gagnant les cinq manches. C’est à partir de ce moment que j’ai sérieusement pensé au Paris Dakar. Il a fallu trouver des budgets, j’en cherche encore d’ailleurs mais je suis certain maintenant d’être sur la ligne de départ de mon premier Paris Dakar. L’objectif principal est de terminer l’épreuve mais l’appétit vient en mangeant et si nous avons l’occasion de performer, on ne se privera pas au fur et à mesure des étapes. »

La récupération, un maître-mot

Car Axel va devoir surmonter au fil du rallye quelques difficultés inhérentes à ses faiblesses physiques. « A mon avis, mon Paris Dakar sera 3 à 4 fois plus dur que le Paris Dakar d’un valide. En course, nous avons adapté notre SSV mais je ne vais pas pouvoir beaucoup aider François si nous avons des soucis techniques. De plus, la chaleur, le fait de ne pas avoir toute ma mobilité seront sans aucun doute des contraintes. Hors course, à chaque étape, il va falloir que je récupère et ce n’est pas simple pour moi de marcher dans le sable, je ne parle même pas du fauteuil roulant ! Cela sera un grand challenge. »
L’expérience engrangée sur le rallye du Maroc au printemps est un plus pour le champion qui sera accompagné d’un kiné tout au long du rallye imaginé par Thierry Sabine et qui se courra pour la première fois en Arabie Saoudite au départ de Riyadh. « Je suis persuadé que je vais réussir. L’idée est d’être tranquille entre chaque étape, enchaîner avec mes 1h30 de récupération réalisée avec mon kiné, ne pas perdre d’énergie. Nous serons 80 SSV sur ce Paris Dakar, cela va être extraordinaire à vivre. » #jepeux2020