17ème édition du prix Atout Soleil : le jury a rendu son verdict !

Le jury de la 17ème édition du prix Atout Soleil s’est réuni hier pour sélectionner les lauréats de l’appel à projets « Génération Zéro Addiction », organisé par Nos Epaules et Vos Ailes, en collaboration avec le groupe Generali et La Médicale. Cette année, Atout Soleil a mis l’accent sur les associations engagées dans la prévention des conduites addictives chez les jeunes.  La démarche, portée par le fonds de dotation « Nos Epaules et vos Ailes », apporte un soutien aux jeunes addictes ainsi qu’à leurs familles.

Avec 92 projets déposés par des associations de toute la France, le succès de cet appel à projets démontre que l’enjeu de la lutte contre les addictions chez les jeunes est plus que jamais d’actualité. Les 15 associations lauréates seront dévoilées lors de la cérémonie de remise des prix qui se tiendra à Paris le 3 décembre prochain. Elles recevront une dotation financière et bénéficieront d’un accompagnement en communication et en levée de fonds, au cours des prochains mois.

Le jury de cette 17ème édition de l’appel à projets Atout Soleil était composé d’experts, de personnalités du monde associatif ainsi que de représentants de GPMA et de Generali France :

–    membres du Conseil d’administration de GPMA :
o    Gilles DAUPTAIN, Administrateur
o    Véronique DESTRUEL, Administratrice
o    Thierry GAUDEAUX, Secrétaire du Conseil d’administration
o    Monique ROLLAND, Administratrice
–    membres de Generali France :
o    Philippe COSSE, Responsable de communication et animation des engagements sociétaux
o    Marie-Christine LANNE, Directrice de la communication externe et des engagements
o    Vanessa LECOMTE, Directrice Service aux intermédiaires
o    Thomas MICHENEAU, Délégué général de The Human Safety Net France
o    Laurence PARÉ, Responsable relation experts-comptables
–    personnalités externes :
o    Jean-Victor BLANC, Médecin psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine de Paris, grand témoin du prix Atout Soleil 2024
o    Marie-Hélène FAURE FARMAN, retraitée experte du monde associatif
o    Alexandra VERNIER, Experte-comptable, Commissaire aux comptes, Administratrice de la fondation AUTONOMIA

ILS ONT DIT :

Thierry GAUDEAUX, Secrétaire de GPMA et Président du fonds de dotation Nos Épaules et vos Ailes : « Les addictions sont aujourd’hui la première cause de mortalité évitable en France. C’est donc un défi de santé publique majeur, en particulier chez les jeunes qui sont de plus en plus nombreux à expérimenter des drogues ou des pratiques addictives, avec des conséquences souvent dramatiques sur leur santé et sur leur vie. C’est la raison pour laquelle le prix Atout Soleil met cette année à l’honneur 15 associations dont les projets se distinguent par leur approche novatrice et leur impact dans la prévention et l’accompagnement des jeunes touchés par des pratiques addictives. Je remercie chaleureusement les membres du jury, ainsi que les spécialistes du secteur associatif, pour leur engagement et leur expertise qui ont été essentiels dans le processus de sélection. »

Dr Jean-Victor BLANC, Médecin psychiatre, Grand témoin du Prix Atout Soleil 2024 : « Je suis très heureux d’être associé à cette édition de l’opération Atout Soleil, qui contribue à lever les tabous sur le thème des addictions. Le traitement des addictions est une problématique très complexe et le monde associatif a toujours joué un rôle majeur pour faire émerger des solutions du terrain. Le travail de toutes les associations sélectionnées est précieux car il est complémentaire à la prise en charge faite à l’hôpital. »

Marie-Christine LANNE, Directrice de la communication externe et des engagements de Generali France : « Les périodes de confinement pendant la Covid19, en isolant les personnes, ont généré l’apparition de nouvelles formes d’addictions et de dépendances. Le thème choisi cette année pour l’appel à projets Atout Soleil me parait particulièrement intéressant car il répond à une vraie problématique de santé. Il nous questionne aussi sur des enjeux de société majeurs, par exemple notre rapport aux écrans. Il est de notre responsabilité à tous de s’engager dans la prévention des addictions auprès des jeunes pour éviter un engrenage de consommations et de conduites à risque. »

Marie-Hélène FAURE FARMAN, retraitée experte du monde associatif : « Le développement des addictions chez les jeunes est un fléau : l’accès de plus en plus facile à des substances addictives, aux paris sportifs, à la pornographie engendre des conduites à risque qui sont ensuite très difficiles à prendre en charge. Les associations qui ont été sélectionnées font toutes un travail remarquable pour prévenir ces comportements et pour sensibiliser les jeunes ainsi que leur entourage à ces questions. Je salue l’engagement de tous les collaborateurs et des réseaux commerciaux de Generali qui se mobilisent depuis le lancement de cette opération en 2007. »

Prévenir et agir contre les addictions : le Dr Jean-Victor Blanc, grand témoin du prix Atout Soleil

Pour la 17ème édition de l’opération de mécénat Atout Soleil, le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes », en collaboration avec GPMA, Generali et La Médicale, a lancé un appel à projets baptisé « Génération Zéro Addiction ». Il vise à soutenir les associations qui œuvrent pour prévenir les conduites addictives, qui aident les jeunes à se soigner et à se libérer durablement de leurs addictions, et qui apportent un soutien et des solutions à leurs familles.

Grand témoin de cette nouvelle édition, Jean-Victor Blanc est médecin psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine à Paris et spécialisé dans la prise en charge des addictions. Auteur de deux ouvrages, « Pop & Psy » et « Addicts : Comprendre les nouvelles addictions et s’en libérer », il nous aide à mieux comprendre ces maladies et à casser certaines idées reçues à l’aide de films, séries et de célébrités issues de la culture pop.

En tant que grand témoin de la 17ème édition du prix Atout Soleil et membre du jury de sélection, pourriez-vous nous expliquer en quoi ce prix revêt une importance particulière ?

C’est avant tout une opportunité d’offrir une visibilité accrue à une problématique, la santé mentale et les troubles psychiques liés aux addictions, qui reste trop peu abordée. Les addictions touchent tout le monde à différents degrés mais, comme les autres sujets psy, sont peu mises en lumière parce qu’elles font peur et sont entourées d’idées reçues et de stéréotypes. Des initiatives comme le prix Atout Soleil participent à lever les tabous autour de ces questions.
L’approche portée par le fond de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes » est très intéressante car le prix cible plus spécifiquement les jeunes : leur prise en charge est essentielle car on sait que plus on adopte tôt des comportements à risques, plus les risques de sombrer dans une addiction sont élevés. D’autre part, le prix récompensera des associations qui portent des projets concrets partout en France pour protéger et accompagner les jeunes mais aussi leurs familles face aux multiples formes d’addictions.
De plus, le fonds de dotation s’inscrit dans une véritable démarche de long terme en organisant tout au long de l’année des webinaires pour sensibiliser le plus grand monde à ces problématiques et déconstruire les représentations erronées qui les entourent.

La pop culture est au cœur de votre travail de psychiatre. Quelle influence a-t-elle sur notre rapport aux addictions ?

L’influence est considérable, surtout chez les plus jeunes qui ont grandi avec l’essor des réseaux sociaux et des plateformes de streaming. L’image glamourisée et banalisée de la consommation de substances addictives, souvent véhiculée par les films et séries, peut avoir un impact néfaste sur eux. Des études montrent par exemple que les adolescents exposés à des contenus où l’on fume ont deux fois plus de risques de commencer à fumer eux-mêmes.
Le cas du cannabis est particulièrement préoccupant. Il est perçu comme une substance « bio » et inoffensive, sa consommation est régulièrement banalisée, voire encouragée, dans certains films et séries. Prenons l’exemple du film « LOL » : une scène montre la mère fumant du cannabis avec ses amis devant sa fille, qui l’imite ensuite. Or, les conséquences sur le cerveau en plein développement d’un adolescent ne seront pas les mêmes que sur un adulte. Les risques de troubles cognitifs et d’addiction sont bien plus élevés chez les jeunes. Il est essentiel de déconstruire ces représentations trompeuses et d’offrir des contre-discours éclairés.
Il m’est apparu intéressant d’utiliser la pop culture pour mieux diffuser de manière accessible des messages de prévention, reposant sur des informations scientifiquement prouvées. Mon objectif est d’aider les personnes, et notamment les jeunes, à mieux prendre conscience de leurs comportements à risque. Cela constitue selon moi le premier pas pour s’en libérer et reprendre sa vie en main.

Votre travail s’articule autour de la déstigmatisation des addictions. Pourquoi est-ce important ?

La stigmatisation est un frein majeur à la guérison. La culpabilité et la honte poussent les personnes concernées à se cacher, retardant ainsi leur prise en charge. Il faut rappeler que l’addiction n’est pas liée à un simple manque de volonté ou à un défaut moral. Il s’agit d’une maladie complexe, reconnue par la communauté médicale et scientifique. Elle se caractérise par une perte de contrôle sur la consommation d’une substance ou la pratique d’une activité, malgré les conséquences néfastes sur la santé, les relations et la vie quotidienne.

Quels peuvent-être les recours pour les personnes addictes ? Quel rôle peuvent jouer les associations ?

Il n’y a aucune fatalité vis-à-vis des addictions. Et il est important de savoir qu’à toutes les étapes de la maladie, on peut accéder à des soins et aller mieux. Nous avons la chance en France de pouvoir avoir accès à une prise en charge en grande partie gratuite, à des consultations avec des médecins addictologues, des hôpitaux de jour, des psychothérapies, etc.
Les associations jouent un rôle indispensable pour compléter et renforcer l’action des pouvoirs publics et des structures de santé. Elles permettent d’orienter des personnes vers les filières de soin adéquates. Elles développent également des groupes de parole et des ateliers pour favoriser les échanges et l’entraide entre familles. Ce travail est essentiel car on sait que les familles des personnes souffrant d’addictions sont souvent démunies et fragilisées.
J’encourage vivement toutes les associations à répondre à l’appel à projets « Génération Zéro Addiction » avant le 14 juillet 2024. Il me tarde de faire partie du jury du prix Atout Soleil et de découvrir les actions concrètes de ces associations de terrain qui œuvrent pour la prévention, la lutte contre les addictions et l’accompagnement des personnes concernées et de leur entourage.

Pour en savoir plus  

A VOS AGENDAS

  • 14 juillet : clôture de l’appel à projets
  • 24 septembre : jury Atout Soleil
  • 3 décembre : cérémonie de remise des prix

Opération Atout Soleil : un 17ème appel à projets pour prévenir et lutter contre toutes les pratiques addictives des jeunes

Si les dernières données de l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) révèlent une diminution de la consommation de drogues et d’alcool chez les jeunes ces dernières années, il reste important de ne pas céder à un optimisme excessif et de maintenir les efforts de prévention et d’accompagnement des jeunes en difficulté et de leur entourage. D’autant plus que d’autres formes d’addictions comportementales, liées aux écrans, aux jeux en ligne et d’argent, etc., sont en forte hausse.

Dans ce contexte, le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes », GPMA, l’assureur Generali et la Médicale ont lancé pour la 17ème édition de l’opération de mécénat Atout Soleil un appel à projets baptisé « Génération Zéro Addiction ». Il vise à soutenir les associations qui œuvrent pour prévenir les conduites addictives, qui aident les jeunes sujets à des dépendances à se soigner et à se libérer durablement de leurs addictions, et qui apportent un soutien et des solutions à leurs familles.

Pourquoi cette thématique ?

Des expérimentations précoces : un phénomène à ne pas minimiser
L’adolescence est une période particulière où les jeunes cherchent à s’émanciper des figures parentales et à tester leurs limites. Il n’est donc pas surprenant d’observer une consommation de substances psychoactives assez précoce chez les jeunes, liée à la curiosité, au mimétisme et aux modes du groupe. Selon l’OFDT, 5,3% des collégiens de 4ème et 3ème déclarent avoir consommé du cannabis en 2022. Chez les lycéens, ce chiffre grimpe à 31,2%, indiquant une banalisation inquiétante de cette drogue. L’alcool n’est pas en reste, avec des épisodes de binge drinking (alcoolisation excessive sur une courte période) touchant 14,6% des collégiens et 34,5% des lycéens.

Addictions sans produits : un nouveau défi
Au-delà des substances psychoactives, les addictions comportementales (écrans, réseaux sociaux, jeux en ligne, etc.) préoccupent également les experts en santé publique. Un récent sondage Ipsos révèle que les 7-12 ans passent plus de 9 heures par semaine sur internet, tandis que les 13-19 ans consacrent près de 18 heures aux jeux vidéo et à la télévision. La fin de l’adolescence est aussi une période propice à l’expérimentation de jeux comme les paris sportifs, qui leurs sont pourtant interdits. L’OFDT souligne notamment qu’environ un joueur de 17 ans sur dix, risque de développer une addiction aux jeux d’argent et de hasard, en raison d’une pratique précoce régulière.

Des impacts sur la santé des jeunes à long terme
L’adolescence est une période critique du développement cérébral, particulièrement sensible aux effets délétères des substances psychoactives. Les recherches en imagerie médicale ont montré que pendant cette période le cerveau apprend des schémas réactionnels précis, par exemple que la cigarette détend ou que l’alcool renforce la confiance en soi. Commencer à boire au début de l’adolescence multiplie par dix le risque de devenir alcoolo-dépendant à l’âge adulte.

S’évader dans l’univers virtuel des réseaux sociaux et des jeux en ligne et de hasard peut, à haute dose, être aussi nocif que de consommer des substances illicites. En effet, ces pratiques encouragent la production de dopamine, une molécule associée au plaisir et à la récompense. Ce « circuit de la récompense » ainsi stimulé pousse les utilisateurs à en vouloir toujours plus, générant un cycle addictif similaire à celui des drogues. Ces jeunes présentent des troubles du sommeil, des sautes d’humeur qui auront un impact à long terme sur leur santé mentale et physique, ainsi que sur leur réussite scolaire.

Un appel à projets pour soutenir des initiatives innovantes

Atout Soleil invite les associations qui agissent pour prévenir les conduites addictives et accompagner les jeunes vers leur reconstruction et soutenir leur entourage à soumettre leurs projets avant le 28 juin.

Ces projets devront s’inscrire dans un ou plusieurs des trois axes ci-dessous :

AXE 1. LUTTER CONTRE LES PRATIQUES ADDICTIVES DES PLUS JEUNES

Offrir aux parents des lieux d’écoute et d’aide à la parentalité pour les informer sur les pratiques addictives et leur donner les outils pour faire face aux pratiques addictives de leurs enfants.
Mener des projets de prévention des collégiens, des lycéens et des étudiants pour leur faire adopter des comportements responsables et des choix favorables à leur santé.

Une attention particulière sera portée aux projets proposant une approche innovante, ludique, favorisant l’implication des jeunes (jeux, théâtre, forums, etc.)

Favoriser un environnement protecteur en réalisant des actions de prévention en milieu festif, estudiantin…

AXE 2. RECONNAÎTRE L’ADDICTION ET SE SOIGNER

Faciliter l’accès ou l’adhésion aux parcours de soins des jeunes, notamment les plus vulnérables, grâce à des solutions innovantes (numériques, etc.)
Outiller et soutenir les pratiques des professionnels (santé, social, éducatif, etc.) pour repérer et orienter les jeunes dès les premiers usages problématiques de produits ou d’écrans/jeux et promouvoir des actions incluant leur entourage (parents, fratries, proches, etc.)
Soutenir et accompagner les familles et l’entourage de l’usager et développer des programmes de soutien à la parentalité

AXE 3. SE LIBÉRER DES ADDICTIONS ET SE PROJETER DANS L’AVENIR

Proposer des lieux d’hébergements/lieux ouverts aux adolescents et jeunes adultes qui leur permettent de retrouver un rythme de vie et de reprendre confiance en eux
Développer des activités (sportives, artistiques, sociales, psychocorporelles) permettant aux jeunes de renforcer leur capacité à agir, à améliorer leur santé mentale et à rompre avec des environnements de vie influençant positivement la pratique de conduites addictives

A VOS AGENDAS

28 juin : clôture de l’appel à projet
24 septembre : jury Atout Soleil
3 décembre : cérémonie de remise des prix

17ème édition de l’opération de mécénat Atout Soleil : lancement de l’appel à projets « Génération zéro addiction »

Le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes », GPMA et l’assureur Generali lancent, dans le cadre de l’opération de mécénat Atout Soleil, un nouvel appel à projets pour soutenir les associations qui agissent au quotidien auprès des jeunes et de leurs familles pour lutter contre toutes les pratiques addictives : tabac, alcool, médicaments, cannabis, cocaïne, jeux d’argent, écrans, alimentation, etc.

Avec cet appel à projets, Atout Soleil cible des associations françaises qui mettent en place des initiatives innovantes dans le but de :

  • protéger les jeunes et prévenir leur entrée dans une pratique addictive ;
  • aider les jeunes à se soigner, à se libérer durablement de leurs addictions ;
  • apporter du soutien et des solutions aux familles.

Les associations ont jusqu’au 28 juin 2024 pour déposer leur dossier de candidature.

Une prévalence des addictions toujours inquiétante chez les adolescents

Alcool, tabac, cannabis… figurent en bonne place parmi les « premières expériences » des adolescents qui s’y initient souvent très jeunes, dès le collège.

À 17 ans, près d’un adolescent sur cinq fume tous les jours du tabac (16%), près d’un sur dix consomme de l’alcool au moins 10 fois par mois (7%) et 4% consomment du cannabis au moins 10 fois par mois. L’usage excessif de ces substances se conjuguent parfois avec des pratiques à risque telles que le
« binge drinking ».

Certes, les usages des adolescents sont orientés à la baisse depuis 2014 grâce à la forte mobilisation des pouvoirs publics, à l’exception notable de la cigarette électronique. Mais il est crucial d’amplifier ces actions et d’agir au plus tôt pour prévenir les risques de dépendance chez les adolescents, car cette période est essentielle pour leur développement.

L’essor des conduites addictives se répercutent sur la santé mentale des jeunes

Par ailleurs, les addictions ne se limitent pas à la consommation de drogues licites ou illicites. Depuis la crise sanitaire, on observe un essor d’autres addictions, notamment aux écrans et aux jeux vidéo, à la pornographie, aux jeux de hasard, et bien d’autres encore.

Ces conduites addictives ne sont pas sans conséquences sur la santé mentale des adolescents et des jeunes adultes. Bien au contraire, elles peuvent avoir un effet amplificateur sur les troubles de l’humeur, la dépression, etc. Rappelons qu’aujourd’hui de nombreux indicateurs sont au rouge : selon Santé publique France, les recours aux soins d’urgence chez les 11-17 ans pour troubles de l’humeur, idées et gestes suicidaires ont fortement augmenté depuis 2021 et restent à un niveau élevé en 2023.

Thierry Gaudeaux, Président du Fonds de dotation Nos Épaules et Vos Ailes :

« Les jeunes sont confrontés à un environnement de plus en plus addictogène. La progression des pratiques addictives est un phénomène inquiétant car elles représentent un obstacle à leur bien-être et à leur avenir. En tant que professionnels de la prévoyance et de la santé, notre responsabilité est d’agir pour prévenir et combattre ce fléau. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de consacrer la 17ème édition de notre opération de mécénat Atout Soleil au soutien aux associations françaises qui œuvrent concrètement dans nos territoires pour protéger et accompagner les jeunes mais aussi leurs familles face aux multiples formes d’addictions.

Les lauréats du prix Atout Soleil 2024 seront désignés le 3 décembre à Paris. Très concrètement, au-delà du prix financier, les associations bénéficieront d’un appui en matière de communication pour leur permettre de renforcer leur impact sur leur territoire. »

Quels sont les initiatives concernées ?

Les projets des associations candidates à l’appel à projets devront s’inscrire dans l’un ou plusieurs des trois axes ci-dessous :

 AXE 1. LUTTER CONTRE LES PRATIQUES ADDICTIVES DES PLUS JEUNES

  • Offrir aux parents des lieux d’écoute et d’aide à la parentalité pour les informer sur les pratiques addictives et leur donner les outils pour faire face aux pratiques addictives de leurs enfants.
  •  Mener des projets de prévention des collégiens, des lycéens et des étudiants pour leur faire adopter des comportements responsables et des choix favorables à leur santé.Une attention particulière sera portée aux projets proposant une approche innovante, ludique, favorisant l’implication des jeunes (jeux, théâtre, forum, etc.)
  •  Favoriser un environnement protecteur en réalisant des actions de prévention en milieu festif, estudiantin…

AXE 2. RECONNAÎTRE L’ADDICTION ET SE SOIGNER

  • Faciliter l’accès ou l’adhésion aux parcours de soins des jeunes, notamment les plus vulnérables, grâce à des solutions innovantes (numérique, etc.)
  • Outiller et soutenir les pratiques des professionnels (santé, social, éducatif, etc.) pour repérer et orienter les jeunes dès les premiers usages problématiques de produits ou d’écrans/jeux et promouvoir des actions incluant leur entourage (parents, fratries, proches, etc.)
  • Soutenir et accompagner les familles et l’entourage de l’usager et développer des programmes de soutien à la parentalité

AXE 3. SE LIBÉRER DES ADDICTIONS ET SE PROJETER DANS L’AVENIR

  • Proposer des lieux d’hébergements/lieux ouverts aux adolescents et jeunes adultes qui leur permettent de retrouver un rythme de vie et de reprendre confiance en soi
  • Développer des activités (sportives, artistiques, sociales, psychocorporelles) permettant aux jeunes de renforcer leur capacité d’agir, d’améliorer leur santé mentale et de rompre avec des environnements de vie influençant positivement la pratique de conduites addictives

A VOS AGENDAS

  • 8 avril : lancement de la 17ème édition Atout Soleil
  • 28 juin : clôture de l’appel à projet
  • 24 septembre : jury Atout Soleil
  • 3 décembre : cérémonie de remise des prix

QUI SONT LES LAUREATS ATOUT SOLEIL 2023 ?

Apporter un soutien aux associations qui développent des projets innovants en faveur d’un public fragilisé, c’est l’objectif que s’est fixée depuis 2007 l’opération de mécénat Atout Soleil, portée par le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes », GPMA et l’assureur Generali.

Pour sa 16ème édition, le prix Atout Soleil a été remis le 5 décembre dernier à Paris à 15 associations qui œuvrent concrètement dans nos territoires pour prévenir les violences sexistes et sexuelles, familiales et conjugales, et identifier, protéger et accompagner les victimes pour les aider à sortir de leur situation mais aussi pour rebâtir leurs vies.

Thierry Gaudeaux, Secrétaire de GPMA, précise : « 170 associations de l’ensemble du territoire ont répondu à ce nouvel appel à projets. C’est un nombre conséquent qui témoigne de l’ampleur du phénomène des violences dans notre société et de l’importance d’accompagner les victimes. Il a été très difficile de ne sélectionner que quinze associations car les projets soumis étaient aussi riches que variés. Avec le prix Atout Soleil, nous avons voulu donner un coup de pouce tout particulier aux associations qui apportent des réponses spécifiques pour prévenir les violences, accompagner les victimes et les aider à reconstruire leur vie en retrouvant leur autonomie. Au-delà de la dotation financière qui leur sera octroyée, les lauréats du prix bénéficieront d’un accompagnement en matière de communication qui leur permettra de gagner en visibilité et d’augmenter leur impact. Je tiens à remercier les collaborateurs des réseaux Generali qui parrainent les associations locales et qui nous ont fait remonter les initiatives. »

Place donc aux lauréats :

La Fondation le Refuge, implantée dans la Loire, qui apporte un toit et un soutien personnalisé aux jeunes victimes de violences, chassés du domicile familial compte tenu de leur orientation sexuelle.

L’association France Victimes 85, implantée en Vendée, qui propose aux mineurs victimes de violences d’être accompagnés d’un chien d’assistance judiciaire dans tous les actes de la procédure, de l’audition jusqu’au jugement.

L’association SaVoie des Femmes, basée à Chambéry, qui propose des ateliers « mères-enfants » aux victimes de violences pour libérer leur parole, gérer leurs émotions et renforcer leur relation.

L’association Une Voix pour Elles, implantée dans les Alpes-Maritimes, qui offre aux victimes de violences une aide matérielle et logistique pour quitter le domicile d’un conjoint.e violent.e et leur permettre de réemménager dans les meilleures conditions possibles.

L’association Famille au grand cœur, basée à Montpellier, qui propose des hébergements sécurisés et un soutien adapté aux jeunes LGBT+ demandeurs d’asile ou réfugiés.

L’association Ikambere, implantée en Seine-Saint-Denis, qui propose un accompagnement global aux femmes victimes de violences porteuses du VIH.

L’association « CIF-SP, Solidaires entre les âges », basée à Poitiers, qui accompagne les personnes âgées, les adultes en situation de handicap et les aidants familiaux victimes de violences.

La Sauvegarde 29, basée à Brest, qui propose aux enfants victimes des ateliers innovants favorisant la libération de la parole et la prévention des violences intra-familiales.

L’association Solidarnum, implantée sur l’ile de la Réunion, qui développe une application numérique visant à repérer, informer et orienter les enfants et adolescents victimes de violences intra-familiales.

L’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir, basée à Paris, qui anime la seule ligne d’écoute téléphonique dédiée aux femmes en situation de handicap et victimes de violences.

L’association Mon Âme Sœur, implantée dans le Val-d’Oise, qui crée un centre de reconstruction pour les enfants de 3 à 17 ans victimes de violences conjugales.

La fédération nationale d’aide aux victimes en France, France Victimes, qui propose une plateforme en ligne sécurisée et gratuite permettant aux victimes d’être mieux accompagnées sur le plan juridique, psychologique et social.

L’association Agena, basée à Amiens, qui propose un dispositif mobile d’information, d’écoute, d’échanges et d’orientation notamment sur les questions des violences pour atteindre des communes rurales et péri-urbaines.

L’antenne de Vallauris d’Apprentis d’Auteuil (Alpes-Maritimes), qui propose des ateliers d’éducation sexuelle aux jeunes de 7 à 17 ans afin de prévenir les violences et/ou discriminations faites aux femmes.

La Maison des Femmes de Saint-Denis avec le collectif « Prévenir, Protéger, Réparer », qui organise une caravane qui sillonne toute la France pour lutter contre les violences sexuelles faites aux enfants et sensibiliser le plus grand nombre à une meilleure prise en charge des victimes.

Prévenir et agir contre les violences : le Dr Ghada Hatem grand témoin du prix Atout Soleil

Dr Ghana Hatem

Apporter un soutien aux associations qui développent des projets innovants en faveur d’un public fragilisé, c’est l’objectif que s’est fixée depuis 2007 l’opération de mécénat Atout Soleil, portée par le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes », GPMA et l’assureur Generali.
Pour sa 16ème édition, le prix Atout Soleil récompensera le 5 décembre prochain à Paris, 15 associations qui œuvrent concrètement dans nos territoires pour identifier, protéger et accompagner les victimes de violences sexistes et sexuelles, familiales et conjugales, au sein du foyer et en dehors, les aider à sortir de leur situation mais aussi à rebâtir leurs vies.
Grand témoin de cette nouvelle édition, le docteur Ghada Hatem, fondatrice de la Maison des Femmes de Seine-Saint-Denis, nous explique en quoi cette thématique représente un enjeu majeur pour notre société et revient sur les principales priorités d’action à mener.

En tant que grand témoin de la 16ème édition du prix Atout Soleil et membre du jury de sélection, pourriez-vous nous expliquer en quoi ce prix revêt une importance particulière ?

C’est avant tout une opportunité d’offrir une visibilité accrue à une problématique, la lutte contre les violences, qui me tient particulièrement à cœur. C’est essentiel car s’il y a bien eu une certaine forme de prise de conscience, la lutte contre les violences reste un défi complexe qui nécessite une attention continue.
Aujourd’hui, par exemple, nous comprenons mieux grâce à des travaux de recherche et des enquête approfondies que les violences sexistes, sexuelles, familiales et conjugales ont un impact dévastateur sur la santé et le bien être des individus. Nous savons que les problèmes de violences engendrent pour les victimes des dépressions et de l’anxiété, des altérations de la santé physique pouvant se traduire à terme par des maladies chroniques, l’adoption de comportements à risque tels que la consommation abusive de substances, des tendances suicidaires, un isolement social, etc.
Il reste selon moi, encore du chemin à parcourir pour prévenir et accompagner les victimes. Pour créer un changement significatif dans la société, il est essentiel de comprendre que les différentes formes de violences ne sont pas isolées, mais souvent interconnectées.

Quel regard portez-vous sur les projets des associations lauréates du prix Atout Soleil ?

Les projets portés par les 15 associations lauréates du prix Atout Soleil sont très éclairants car ils montrent bien que les violences ne se limitent pas seulement à des actes physiques, mais englobent également des aspects psychologiques, économiques et sociaux. Il faut pouvoir apporter des réponses spécifiques pour chaque victime, leur proposer une prise en charge adaptée et un accompagnement sur la durée. Pour lutter contre toutes les formes de violences, il faut aussi mener des actions de prévention dès le plus jeune âge, en faire un sujet qui nous concerne tous.
C’est dans cet état d’esprit que nous avons créé en 2016 la Maison des Femmes de Seine-Saint-Denis. Nous souhaitions proposer un lieu qui puisse apporter une réponse à un manque criant de ressources spécifiques pour les femmes confrontées à diverses formes de violences. La Maison des Femmes est rattachée à un hôpital et travaille avec près de 80 professionnels répartis au sein de 4 unités de soin spécialisées, offrant une approche unique en France pour la prise en charge complète des victimes, du soutien psychologique à l’assistance juridique, en passant par des programmes d’autonomisation économique. Nous menons également de nombreuses actions de prévention notamment au sein des établissements scolaires ou encore en entreprise. Nous intervenons aussi auprès des auteurs qui sont parfois en prison.

Vous mentionnez que les violences faites aux enfants demeurent un point préoccupant ?

Une modification récente de la législation a reconnu aux enfants exposés à des violences conjugales le statut de co-victime, un progrès par rapport à leur ancien statut de simples témoins. Bien que cette évolution soit positive, le tabou persiste, notamment autour de l’inceste et des violences faites aux enfants. Le récent rapport de la CIIVISE offre des informations instructives à ce sujet, révélant que 160 000 enfants subissent de l’inceste chaque année. Sur les 27 000 témoignages de victimes recueillis en trois ans par l’institution, seules 8% des victimes ont été crues et protégées.
Actuellement, les solutions ne sont pas à la hauteur, en particulier pour les enfants pris en charge par des dispositifs d’aide sociale à l’enfance. Les témoignages de maltraitance au sein de familles d’accueil sont nombreux, et à l’âge adulte, ces jeunes se retrouvent souvent sans solution, confrontés aux séquelles d’une absence d’amour et de considération. Ces expériences difficiles ont des répercussions directes sur leur bien-être et leur santé, entraînant des troubles comportementaux et émotionnels qui peuvent les conduire à perpétrer ou subir à nouveau des actes violents.
Il est encourageant de constater que de nombreuses associations qui ont candidaté au prix Atout Soleil intègrent la question des violences faites aux enfants. Plusieurs projets lauréats du prix visent à libérer la parole des enfants victimes grâce à des ateliers « mères-enfants » victimes, ou encore à les repérer via des interventions dans les établissements scolaires sur la thématique de l’éducation à la sexualité, etc. D’autres initiatives s’efforcent de sensibiliser les auteurs de violences à la parentalité. Enfin, des projets accompagnent ces jeunes traumatisés dans leur reconstruction, en leur offrant des espaces propices à la reprise de confiance et à un nouveau départ dans leur vie. Je pense notamment aux initiatives ciblant des mineurs chassés par leurs parents compte tenu de leur orientation sexuelle ou encore aux réfugiés qui ont dû quitter leur pays.

Quels domaines considérez-vous comme prioritaires pour lutter contre les différentes formes de violences ?

La libération de la parole a conduit les femmes victimes à dénoncer davantage les violences qu’elles subissent. Cependant, il est crucial que ces témoignages soient accueillis de manière bienveillante et qu’un suivi adapté et concret soit proposé. Bien que le paysage médical ait évolué, plaçant les violences au premier plan des priorités de santé publique, il subsiste un manque de formation des professionnels de santé sur comment interroger des patients victimes, déterminer des actions à entreprendre après des révélations traumatiques. Je pense donc que la formation de tous les professionnels susceptibles d’entrer en contact avec des femmes et des enfants victimes est une priorité. Cela inclut les crèches, les médecins, les écoles, ainsi que les personnes en charge d’activités sportives ou parascolaires, les policiers, etc. Les magistrats doivent aussi bénéficier d’une formation pour comprendre les comportements des agresseurs et des victimes afin de discerner la vérité. De plus, il est essentiel de les doter de moyens supplémentaires pour traiter le nombre important de dossiers déposés.
Une deuxième priorité concerne la santé mentale des victimes, un sujet selon moi encore trop minimisé. Les personnes souffrant de troubles psychiques font face à de nombreux obstacles tels que la stigmatisation, un accès limité aux soins, des difficultés sociales et financières, et une surmortalité. Des moyens supplémentaires sont cruellement nécessaires, car notre système actuel présente des défaillances importantes.
Chaque année par exemple, plus de 20 000 femmes et enfants ont besoin d’un hébergement d’urgence pour échapper à des situations de violence. Seule la moitié de ces demandes peuvent être pourvues et il faut parfois plusieurs semaines pour qu’une place se libère. Grâce au prix Atout Soleil, des associations lauréates vont par exemple pouvoir accroître leurs capacités d’accueil et contribuer à répondre à cette problématique.
L’engagement d’entreprises comme Generali et GPMA à travers le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes » est en ce sens essentiel. Il permet de financer des projets pour qu’ils puissent se pérenniser, être essaimés, changer d’échelle. Cette opération de mécénat démontre aussi qu’il est nécessaire d’agir collectivement. Les entreprises ont un vrai rôle à jouer pour mettre en avant les enjeux liés à ces questions de violences qui concernent la société dans son ensemble.

Le prix Atout Soleil récompense 15 associations qui proposent des solutions concrètes pour combattre les violences

En France, 145 morts violentes au sein du couple ont été recensées par le ministère de l’Intérieur en 2022, dont 118 femmes. Chaque jour, près de 450 enfants sont victimes de violences sexuelles. Chaque minute, deux viols ou tentatives de viols sont commis.

Ces chiffres, glaçants, interpellent et montrent à quel point il est nécessaire de mieux accompagner les victimes de violences et les structures qui leurs viennent en aide. C’est pour cette raison que, pour la 16ème édition de l’opération de mécénat Atout soleil, GPMA et son fonds de dotation Nos Épaules et Vos Ailes ont choisi de récompenser 15 associations qui agissent au quotidien pour prévenir et lutter contre les violences sexistes et sexuelles, familiales et conjugales, au sein du foyer et en dehors.

Retour sur les principaux enjeux et solutions mis en exergue par cet appel à projets, intitulé « Brisons le silence, agissons contre les violences », dont les lauréats seront dévoilés le 5 décembre à Paris.

Lever les tabous autour des violences et libérer la parole des publics les plus exposés

Les tabous autour des violences restent tenaces. Malgré une libération progressive de la parole avec le mouvement #MeToo, moins d’une victime de violences conjugales sur quatre porte plainte selon une récente enquête menée par le ministère de l’Intérieur. Pour les violences sexuelles, cette part chute même à 12%. Pour les victimes de féminicides, seulement une femme sur cinq avait signalé des violences préalables aux forces de l’ordre.

Avec le prix Atout Soleil, GPMA et Nos Épaules et Vos Ailes récompenseront le 5 décembre des associations qui portent des projets pour mieux informer, orienter et conseiller les victimes.
Parmi les lauréats du prix Atout Soleil, plusieurs structures ont créé des dispositifs itinérants qui permettent d’organiser des actions de prévention, de sensibilisation ou de repérage des victimes en zones rurales. « Ces programmes visent à accueillir, conseiller et rompre l’isolement géographique ou social des victimes, explique Alexandra Vernier, expert-comptable-commissaire aux comptes et membre du jury Atout Soleil. Ils sont également utiles pour permettre à de potentiels témoins de violences de prendre conscience du sujet, d’être plus alertes sur ces situations dans leur entourage et d’inciter les victimes à aller dénoncer les violences. »

D’autres associations lauréates ont mis en place des actions destinées aux personnes en situation de handicap, deux fois plus exposées aux violences que la moyenne nationale selon le ministère de la Santé. Elles développent par exemple des actions de formation à destination des professionnels du soin, de l’action sociale, des forces de l’ordre sur la thématique du handicap comme facteur aggravant des violences sexistes et sexuelles. L’objectif ? mieux repérer ces victimes, les écouter et les protéger.

Pour dénoncer des faits, il faut aussi des preuves. Le prix Atout Soleil récompensera des initiatives innovantes portées par des associations pour développer des outils numériques servant à réunir de manière sécurisée des éléments qui permettront d’alimenter les dossiers lors du dépôt de plainte.

Accueillir et protéger les victimes pour sortir des situations de violences

A travers le prix Atout Soleil, GPMA et Nos Épaules et Vos Ailes ont également souhaité soutenir des structures qui accompagnent les victimes pour sortir des situations de violences et pour reconstruire leur vie.

Parmi les lauréats, on retrouve des associations proposant des solutions innovantes aux victimes de violences pour les aider à « sauter le pas » en organisant leur déménagement, en leur apportant une aide matérielle pour subvenir aux besoins de première nécessité (matériel de puériculture, nourriture infantile, vêtements, etc.) ou pour stocker leurs effets personnels.
La mise à l’abri des victimes reste une priorité absolue car, chaque année, plus de 20 000 femmes et enfants ont besoin d’un hébergement d’urgence et seule la moitié de ces demandes peut être pourvue.

Une attention toute particulière a été portée par les membres du jury Atout Soleil aux projets proposant un accompagnement global aux victimes, prenant en compte les aspects matériels mais aussi socio-psychologiques pour leur apporter une écoute, leur permettre de regagner confiance en elles et rebondir.

« En plus de l’emprise psychologique et physique exercée par le conjoint, la dépendance économique des victimes de violences conjugales est l’un des principaux freins au départ du domicile, souligne Diane Hassan, experte qualifiée sur les questions d’autonomisation des femmes et membre du jury Atout Soleil. Les victimes sont exposées à un vrai risque de précarisation et quand on y ajoute les difficultés logistiques ou administratives, on se rend compte que ces considérations matérielles peuvent être très dissuasives. »

Promouvoir une culture de la tolérance et de l’égalité pour prévenir les violences

L’actualité récente autour du harcèlement scolaire a mis en lumière le fait que les mentalités et les discriminations se forment dès l’enfance, avec des conséquences parfois dramatiques. Des actions structurantes doivent débuter dès le plus jeune âge pour promouvoir une culture de la tolérance et de l’égalité.

Le sexisme, par exemple, représente la manière dont les stéréotypes et les discriminations se renforcent avec l’âge et le fait qu’ils peuvent déboucher sur des situations de violences. Selon le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, 25% des hommes de 18 à 35 ans pensent qu’il peut être légitime d’être violent avec sa compagne pour se faire respecter, et 16% pensent qu’une fille ou une femme peut être responsable de son agression sexuelle. De même, les atteintes « anti-LGBT+ » ont plus que doublé en France en l’espace de cinq ans et la nature des agressions s’est progressivement aggravée.

Le prix Atout Soleil apportera un soutien aux structures qui organisent, au sein des écoles, des actions de lutte contre les stéréotypes de genre et les discriminations sexuelles. Elles jouent un rôle essentiel pour permettre aux enfants et aux adolescents de se questionner sur leur relation envers autrui, d’améliorer leur compréhension et leur acceptation des autres avec leurs différences et d’œuvrer ainsi au renforcement du « vivre ensemble ».

Prix Atout Soleil : le jury a délibéré !

Le jury du 16ème prix Atout Soleil s’est réuni hier pour départager les associations candidates à l’appel à projets intitulé « Brisons le silence, agissons contre les violences ». Pour cette nouvelle édition, Atout Soleil a souhaité cibler des associations engagées dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, familiales et conjugales, au sein du foyer et en dehors.

170 projets ont été déposés par des associations de toute la France, démontrant ainsi que la problématique de la lutte contre les violences est plus que jamais d’actualité. 26 dossiers ont été pré-sélectionnés afin d’être soumis au jury d’experts, composé de personnalités du monde associatif ainsi que de membres de GPMA et de Generali France.

Le nom des 15 associations lauréates sera dévoilé à l’occasion d’une cérémonie de remise des prix le 5 décembre à Paris. Ces associations bénéficieront d’une dotation financière et d’un accompagnement en communication au cours des prochains mois.

Le jury de cette 16ème édition de l’appel à projets Atout Soleil était composé de :

  • membres du Conseil d’administration de GPMA :
    • Gilles DAUPTAIN, Administrateur
    • Thierry GAUDEAUX, Secrétaire du Conseil d’administration
    • Diane HASSAN, Administratrice
    • Laura LAUGHLIN, Administratrice
    • Monique ROLLAND, Administratrice
  • membres de Generali France :
    • Claire BEAUFILS, Chargée de projet communication Generali
    • Philippe COSSE, Responsable de communication et animation des engagements sociétaux
    • Laurence DELACOURT, Directrice du réseau des Agents Généraux
    • Marie-Christine LANNE, Directrice de la communication externe et des engagements
    • Laura PERRIER, Chargée de projet communication Generali & The Human Safety Net
  • personnalités externes :
    • Marie-Hélène FAURE FARMAN
    • Caroline GERMAIN, Déléguée générale de l’ADASI
    • Ghada HATEM, Fondatrice de La Maison des femmes
    • Maimatou MAR, Déléguée générale de l’association Gribouilli
    • Alexandra VERNIER, Expert-comptable, Commissaire aux comptes

 

Ils ont dit :

Ghada HATEM, fondatrice de La Maison des femmes de Saint-Denis et grand témoin du prix Atout Soleil : « Je suis très heureuse d’avoir pu participer au jury du prix Atout Soleil. La thématique retenue cette année me tient évidemment très à cœur et j’ai été impressionnée par le nombre et par la qualité des dossiers qui nous ont été soumis. Cela montre la forte mobilisation des acteurs associatifs sur ce sujet. Le soutien apporté par l’opération de mécénat Atout Soleil est essentiel pour pérenniser l’activité de ces structures et accroître leur visibilité. »

Thierry GAUDEAUX, Secrétaire de GPMA et Président du fonds de dotation Nos Épaules et vos Ailes : « Les chiffres de la violence nous interpellent chaque année en tant que citoyen. Il est de notre responsabilité en tant que professionnels de la prévoyance et de la santé d’apporter un soutien aux structures qui agissent au plus près des victimes. Nous remettrons en décembre prochain le prix Atout Soleil à 15 associations qui mettent en œuvre des projets innovants pour promouvoir une culture de l’égalité, accompagner les victimes et les aider à se reconstruire. Je tiens à remercier l’ensemble des membres du jury, et notamment les experts et professionnels du monde associatif qui nous ont apporté un éclairage précieux pour notre travail de sélection. »

Marie-Hélène FAURE FARMAN, « La sélection a été difficile mais j’ai le sentiment que les projets des 15 associations retenues permettent de répondre à la problématique des violences dans ses nombreuses dimensions. Je tiens à saluer l’engagement des réseaux de Generali qui font un travail formidable pour nous remonter des dossiers. Grâce à leur ancrage dans les territoires, ils sont à même d’identifier des initiatives innovantes qui répondent aux besoins concrets des bénéficiaires. »

 

Quelles sont les initiatives concernées par l’appel à projets ?

Atout Soleil a choisi pour sa 16ème édition d’agir contre les violences sexistes et sexuelles, conjugales et familiales en récompensant des associations qui œuvrent sur le territoire pour prévenir les violences, aider les victimes à en sortir et les accompagner pour se reconstruire :

Axe 1. Promouvoir une culture de l’égalité pour prévenir les violences

  • Organiser des actions de prévention dans les écoles pour éduquer les enfants et lutter dès le plus jeune âge contre les stéréotypes de genre.
  • Mener des ateliers d’éducation à la sexualité pour les plus jeunes, afin de les sensibiliser dès le plus jeune âge sur les notions de consentement, de respect et de liberté sexuelle.
  • Promouvoir un usage responsable du numérique pour lutter contre les cyberviolences et le cyberharcèlement
  • Libérer la parole des publics très exposés (femmes, enfants, personnes porteuses d’un handicap, victimes de la traite sexuelle, LGBT…)

Axe 2. Accompagner les victimes pour sortir des situations de violences

  • Faciliter l’accès des victimes à l’information et aux dispositifs d’aide notamment pour les personnes isolées en milieu rural et pour les groupes les plus à risque (personnes porteuses d’un handicap, victimes de la traite sexuelle, LGBT…)
  • Renforcer les capacités d’hébergement sécurisé d’urgence pour toutes les victimes de violences
  • Accompagner les victimes (femmes, enfants, personnes porteuses d’un handicap, victimes de la traite sexuelle, LGBT…) dans leur parcours de soins et la gestion de leurs traumatismes

Axe 3. Reconstruire sa vie pour retrouver son autonomie

  • Aider par un soutien matériel les victimes les plus vulnérables
  • Offrir des moments de répit pour regagner en confiance, reprendre conscience de son corps
  • Se réinsérer et ouvrir son horizon : aider au déploiement de projets personnels ou professionnels

 

Les associations candidates :

AAVVIF, Abri côtier urgence femmes, ACCEPTESS T, ACS LE NOUVEL ENVOL BOXING CLUB DOUAISIEN, ACV2F Agir contre les violences faites aux femmes, Adalea, Adefo, ADRIC, AFED 92, AGENA, AGEP, Aide Educative de Cornouaille, AISPAS, AJC, ALC, APPRENTIS D’AUTEUIL – CFC Vallauris, Association AJC pour les droits des victimes de violence morale intrafamiliale, ASSOCIATION ANNE LORIENT, Association ATHERBEA, Association d’Aide auprès des Femmes et Familles en Difficulté 66, ASSOCIATION DEPARTEMENTALE D’AIDE AUX VICTIMES ET MEDIATION – JUSTICE DE PROXIMITE DES LANDES, Association d’Hygiène Sociale de Franche-Comté, Association Dire et Guérir, Association e-Enfance / 3018, Association Ethnotopies, Association Femme Phoenix, Association Joséphine, Association Le MARS France Victimes 51, Association OSE, Association pour la Promotion de l’Éducation et la Lutte Contre les Inégalités, Association RESPIRE, Association Terre d’Envies, Au Tambour !, AVEC 63, AVVIF17, AXIS, Babes Voices, Bien-être pour elles, CAMELEON Association France, Cartooning for Peace, Centre Accueil Consultation Information Sexualité, Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles, Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles du PAS DE CALAIS, Cercle de Theia, CICODES, CIDFF, CIDFF BFC, CIDFF de la Marne, CIDFF NORD TERRITOIRES, CIDFF Sud Est Francilien interdépartemental, CIDFF Valence, CIF-SP Solidaires entre les âges, CNEF – Service “Stop abus”, COLLECTIF FIERTES TOULON, Collectif La Formule, Colosse aux pieds d’argile, COMMUNAUTÉ JEUNESSE  – Femmes Solidarité 91, Conscience & Santé BZH, CONTRE VENTS ET MAREES, DBSP : Stop au Sexisme, Des Ailes pour Elles, Dessine-moi un mouton, DU COTE DES FEMMES DE HAUTE GARONNE, Du Pain & des Roses, Education Liens Prevention, Elles IMAGINE’nt, Emmaüs Connect, Enfance & Partage, ENFANT BLEU RHONE -ENFANCE MALTRAITEE, ENTRAIDE FEMMES DU HAUT-RHIN, EnVie EnJeux 13, Espace renaissance, Espoir pour un enfant Hérault, Espoir-CFDJ, ethnoArt, Expressions plurielles, FAMILLE AU GRAND CŒUR, Fédé B, Fédération Régionale des centres d’information sur les droits des femmes et des familles de Bretagne, Femmes pour le Dire Femmes pour Agir, Fight for Dignity, Filactions, Fondation “Le Refuge”, Fondation de l’Armée du Salut – complexe Lyon Cité, Fonds Social Juif Unifié, Forum Réfugiés, France Victimes, France Victimes 44 Nantes, France Victimes 66, France Victimes 85, GRADE, Groupe SOS Santé, G-xiste, Gynécologie Sans Frontières, HALTE AIDE AUX FEMMES BATTUES, HANDISTEA, HandsAway, Harpèges-les accords solidaires, Hehop Help for Hope, Ikambere, IKI IKI, INNOVEO Fonds de dotation du CHU Brest, Ïnuée – Les Raccrocheurs, Jeune Chambre Economique – Nord Franche Comté, La famille, La Lanterne, La Maison des Femmes de Saint-Denis, La Parenthèse groupe SOS Solidarités, La Sauvegarde 29, La Toile, L’AMICALE JEAN JAURES, L’ARBRE A PAPILLONS, LE JARDIN, Le Palais des Louves, Léa Solidarité Femmes, LES ALOUETTES NAÏVES, Les Ami(e)s de Romy, LES CERCLES DES FEMMES, Les foulées du sourire, Les Pétrolettes, LES SOUFFRE DOULEURS DE L’ECOLE, LOBA, MAISON CALYPSO, Maison Olympe, METTEZ DU ROUGE, Mon âme sœur, Montjoye, Moulin de Pont Rû, NOUR, NOUS N’ABANDONNERONS JAMAIS L’ESPOIR, Nouvel horizon, OPEA, OPPELIA, Ostara, Parcours de Femmes, Parenlor, Paroles de Femmes, PAROLES DE FEMMES –  LE RELAIS, PARTAGE, Planning familial 49, Planning Familial Alpes Maritimes, Prévention et Bienveillance dans le sport, Relais d’Entraide de la Porte d’Ivry 2000, Santé des femmes – Maison des femmes Marseille Provence, SAVOIE DE FEMME, Semis à tout va…, Sol En Si, Solidarité femmes 13, Solidarité Femmes Accueil, SOLIDARITE FEMMES LOIRE-ATLANTIQUE, Solidarité Femmes Milena, SOLIDARNUM, SOROPTIMIST INTERNATIONAL CLUB DU PUY-EN-VELAY, Speach Prévention sexualité, Stop aux violences sexuelles 44, Stop aux violences sexuelles 37, Teamps KONO, THE SORORITY FOUNDATION, THE WALKING BOX, The Wonders, Un abri qui sauve des vies, Une autre femme !, Une femme Une fleur, Une Voix Pour Elles, Union Régionale Solidarité Femmes, Unis-cité, Viltaïs, Vivre en famille.

 

Pour en savoir plus :

 

Agir contre les violences : 170 associations en lice pour décrocher le prix Atout Soleil

Cette année, et pour sa 16ème édition, l’opération de mécénat Atout Soleil portée par le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes », GPMA et l’assureur Generali, a choisi d’accompagner des structures qui agissent au quotidien pour prévenir les violences sexistes et sexuelles, familiales et conjugales, au sein du foyer et en dehors.

A travers un appel à projets intitulé « Brisons le silence, agissons contre les violences », Atout Soleil souhaite valoriser des associations qui mettent en place en France des initiatives innovantes dans le but de :

  • promouvoir une culture de l’égalité pour prévenir les violences,
  • accompagner les victimes pour sortir des situations de violences,
  • aider les victimes à reconstruire leur vie en retrouvant leur autonomie.

170 associations de l’ensemble du territoire ont déposé leur candidature, témoignant de l’ampleur du phénomène et de l’importance des besoins pour accompagner les victimes.

Les derniers chiffres rendus publics notamment par le ministère de l’intérieur début septembre sont alarmants :

145 morts violentes au sein du couple ont été recensées en France en 2022, dont 118 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint
12 enfants mineurs sont décédés dans la sphère familiale, victimes d’infanticides

Par ailleurs :

Plus de 110 000 personnes, dont 90 000 femmes, déclarent chaque année, avoir été victimes de viol ou d’une tentative de viol
Phénomène qui reste tabou : 6,4% des hommes auraient connu des violences sexuelles avant leur majorité d’après l’Inserm et 27 hommes ont été tués sous les coups de leur partenaire ou ex-partenaire en 2022
Les minorités sexuelles et les personnes handicapées sont potentiellement deux fois plus exposées aux violences sexistes et sexuelles selon le dernier rapport du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes

L’opération Atout soleil a ainsi souhaité se mobiliser en faveur de toutes les victimes de violences et ce, quel que soit leur genre, leur âge, leur orientation sexuelle, leur religion, leur situation économique… Un jury composé d’experts se réunira le 20 septembre à Paris pour sélectionner une quinzaine d’associations françaises qui portent des initiatives exemplaires dans les territoires.

Le nom des 15 associations lauréates sera dévoilé le 5 décembre à l’occasion d’une cérémonie de remise des prix à Paris. Au-delà de la dotation financière qui leur sera octroyée, ces associations bénéficieront d’un accompagnement en matière de communication leur permettant de gagner en visibilité et d’augmenter leur impact.

Quelles sont les initiatives concernées ?

Les projets ciblés dans l’appel à projets doivent s’inscrire dans l’un ou plusieurs des trois axes ci-dessous :

Axe 1. Promouvoir une culture de l’égalité pour prévenir les violences

Organiser des actions de prévention dans les écoles pour éduquer les enfants et lutter dès le plus jeune âge contre les stéréotypes de genre.
Mener des ateliers d’éducation à la sexualité dès le plus jeune âge, afin de sensibiliser les plus jeunes aux notions de consentement, de respect et de liberté sexuelle.
Promouvoir un usage responsable du numérique pour lutter contre les cyberviolences et le cyberharcèlement
Libérer la parole des publics très exposés (femmes, enfants, personnes porteuses d’un handicap, victimes de la traite sexuelle, LGBT…)

Axe 2. Accompagner les victimes pour sortir des situations de violences

Faciliter l’accès des victimes à l’information et aux dispositifs d’aide notamment pour les personnes isolées en milieu rural et pour les groupes les plus à risque (personnes porteuses d’un handicap, victimes de la traite sexuelle, LGBT…)
Renforcer les capacités d’hébergement sécurisé d’urgence pour toutes les victimes de violences
Accompagner les victimes dans leur parcours de soins et la gestion de leurs traumatismes

Axe 3. Aider les victimes à reconstruire leur vie en retrouvant une autonomie

Aider par un soutien matériel les victimes les plus vulnérables
Offrir des moments de répit pour regagner en confiance, reprendre conscience de son corps
Se réinsérer et ouvrir son horizon : aider au déploiement de projets personnels ou professionnels

A VOS AGENDAS

28 juillet : clôture des candidatures à l’appel à projets
30 septembre : sélection des lauréats des prix Atout Soleil par un jury d’experts
5 décembre : Remise des prix

Et après ? Retour d’expériences de 5 associations lauréates du prix Atout Soleil

Créée en 2007, l’opération de mécénat Atout Soleil organisée par « Nos Épaules et Vos Ailes », le fonds de dotation de GPMA, en collaboration avec l’assureur Generali apporte un soutien à des associations sur une thématique d’actualité différente chaque année.

Chaque année, ce sont une dizaine d’associations qui sont récompensées pour l’intérêt de leur projet, l’efficacité de leurs actions, le caractère innovant de leur approche et la force de leur ancrage local. Au cours des seize dernières années, l’opération Atout Soleil a accompagné 218 projets avec un soutien financier de plus de 3,4 millions d’euros. La dotation financière et l’accompagnement en communication dont bénéficient les associations leur permet de consolider leur activité, d’essaimer leurs initiatives, d’asseoir leur crédibilité ou encore de trouver de nouveaux partenaires.

Rencontre avec 5 associations lauréates qui témoignent de l’importance d’un prix comme Atout Soleil.

Un atout pour étoffer ses équipes et essaimer son projet

La vocation du prix Atout Soleil est d’accompagner le développement d’associations qui portent des programmes innovants ayant fait leurs preuves à l’échelle locale. La dotation financière versée aux lauréats constitue un appui précieux pour renforcer leurs moyens matériels (location de locaux, achat de matériel, etc.) mais également leurs équipes de salariés permanents. L’accompagnement en communication représente quant à lui une opportunité pour faire connaitre les associations et attirer de nouveaux bénévoles.

Pour l’association Transonore, dont le projet lauréat en 2022 permet de sensibiliser les jeunes collégiens aux enjeux écologiques, sociaux et démocratiques par l’intermédiaire du reportage radio, le prix Atout Soleil a été un véritable levier pour structurer davantage son activité en étoffant son équipe. Laure Watrin, journaliste et fondatrice de l’association explique : « nous travaillons avec des journalistes et des professionnels du son pour co-animer les ateliers avec les jeunes. Il est essentiel de former ces professionnels intervenants à nos méthodes. La dotation financière nous a permis de recruter deux personnes pour coordonner notre activité et nous aider à relever ce défi. La communication autour du prix, les retombées médiatiques et le fait d’avoir disposé de photographies réalisées par un professionnel ont aussi été précieux pour mobiliser des bénévoles autour de notre projet, au nombre de 15 aujourd’hui. Ce prix a ainsi participé à consolider notre activité en Seine-Saint-Denis et à nous déployer dans le nord de Paris ».

Autres exemples, en pleine crise du Covid-19, « Nos Épaules et Vos Ailes » a récompensé en 2021 les associations Sollinum et La Cloche afin de soutenir l’expansion de leurs activités en faveur des plus démunis.

« Grâce au prix Atout Soleil, nous avons pu lancer un nouveau programme à Nantes qui avait été expérimenté à Bordeaux et à Paris, explique Alexandra Lefeivre, responsable de la communication et des partenariats de Solinum. Il s’agit du réseau d’hébergeurs solidaires pour les femmes sans domicile, ‘‘Merci pour l’invit’’. La dotation financière nous a servi à recruter un coordinateur du projet et à créer des supports de communication pour nous faire connaitre à la fois des partenaires associatifs du territoire et des bénévoles prêts à héberger ce public. Une centaine de personnes ont répondu positivement à cet appel ».

Maxime Hurault, directeur de l’antenne Pays de la Loire / Centre-Val de Loire de la Cloche explique, quant à lui, que le prix a permis à l’association d’ouvrir une nouvelle antenne à Rennes. « Nous avons financé le recrutement d’un coordinateur pour notre programme phare ‘‘Le Carillon’’ qui consiste à apporter plus de 25 services de première nécessité aux personnes sans domicile fixe (aller aux toilettes, se laver les mains, brancher son téléphone, obtenir de l’eau, des denrées alimentaires, etc.) grâce notamment à un réseau solidaire de commerçants ».

Une opportunité d’accroître sa visibilité et de crédibiliser son projet

Le prix Atout Soleil constitue un formidable moyen pour de jeunes associations locales de donner de la visibilité à leurs projets et de renforcer leur notoriété auprès des acteurs de leurs territoires. En témoigne l’exemple de l’association La Compagnie de l’ange ingénu, lauréate en 2022 pour son projet qui vise à sensibiliser les adolescents aux différentes formes de harcèlement à travers une pièce de théâtre, des débats et des ateliers. La reconnaissance apportée par le prix Atout Soleil a constitué un argument de poids pour convaincre le département des Pyrénées-Atlantiques de la qualité de son projet.

« Le département a été séduit par notre projet et nous a proposé de réaliser une représentation devant tous les directeurs de collèges du territoire, représentant environ 60 établissements au total, explique Tinaël Parat, fondateur de l’association. C’est un coup d’accélérateur énorme pour notre association, sachant que nous sommes déjà en train de constituer une deuxième équipe pour répondre à la forte demande émanant d’autres structures travaillant sur des problématiques de mal-être et de souffrance psychique des jeunes. Le prix Atout Soleil a été déterminant car il nous a apporté une très forte visibilité ».

Pour l’association Gribouilli, lauréate en 2021, le prix Atout Soleil a marqué un tournant majeur. « Nous avons répondu à l’appel à projets pour développer notre programme ‘‘Domavip’’ qui offre des solutions de garde d’enfants de qualité aux personnes précaires en recherche d’un emploi, explique Maïmonatou Mar, co-fondatrice de l’association. Nous n’imaginions pas à l’époque que cette rencontre avec le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes » allait à ce point impacter notre développement. Le prix a permis de donner un coup de projecteur sur le sujet de la garde d’enfants et de faire connaitre nos solutions innovantes. Nos Epaules et vos Ailes via Atout Soleil a été le premier acteur privé à nous faire confiance et à reconnaitre la plus-value du dispositif expérimental que nous lancions en 2021 avec la CAF et France Relance. Cela nous a permis d’attirer d’autres partenaires et financeurs privés. Suite à la remise du prix, Nos Epaules et Vos Ailes a participé activement à l’organisation d’un colloque sur la petite enfance rassemblant 500 participants où nous avons pu démontrer l’impact de notre projet et ses nombreuses externalités positives sur l’économie, l’éducation, l’autonomisation des femmes… Grâce à ce partenariat sur la durée, nous avons été identifiés comme un acteur de référence sur ces questions et nous sommes en passe de devenir partenaire de France Travail à travers une convention de délégation de service public ».

Un moyen de tisser des liens avec d’autres associations

En récompensant des associations portant des projets innovants sur une même thématique, l’opération Atout Soleil donne aussi l’opportunité aux porteurs de projets de se rencontrer, d’échanger et d’envisager des collaborations et des partenariats.

La journée de remise des prix constitue un grand moment pour les associations lauréates car elles participent ensemble à des ateliers sur la communication, sur le pitch, etc. Elles peuvent ainsi découvrir l’activité d’autres structures et nouer des liens. Tinaël Parat explique ainsi : « nous avons été très intéressés par les projets portés par deux autres associations lauréates (En avant toutes et 10 jours sans écran) car notre Compagnie souhaite créer deux nouvelles pièces de théâtre autour de deux thématiques – le harcèlement lié au genre et la dépendance aux écrans. Nous envisageons de reprendre contact d’autant que l’une d’entre elles est aussi implantée dans notre région ». De même, pour Laure Watrin, cette soirée lui a permis d’identifier parmi les lauréats un partenaire potentiel de Transonore. « L’action de Valdocco Marseille me parle beaucoup. Nous comptons nous déployer aussi dans la ville à terme. Nous pourrions imaginer de faire un reportage radio avec leurs bénéficiaires ou même, pourquoi pas, de créer un projet de parcours pour les jeunes sur le plus long terme ».

Un nouvel appel à projet pour 2023, et si vous étiez candidat ?

Atout soleil souhaite pour sa 16ème édition récompenser les structures qui œuvrent pour prévenir les violences, aider les victimes à en sortir et à se reconstruire et ce, quel que soit leur genre, leur âge, leur orientation sexuelle, leur religion, leur situation économique…

Avec cet appel à projets intitulé « Brisons le silence, agissons contre les violences », Atout Soleil cible des associations françaises qui mettent en place des initiatives innovantes dans le but de :

  • promouvoir une culture de l’égalité pour prévenir les violences,
  • accompagner les victimes pour sortir des situations de violences,
  • aider les victimes à reconstruire leur vie en retrouvant leur autonomie.

Les associations ont jusqu’au 28 juillet 2023 pour déposer leur dossier de candidature.

Pour en savoir plus : cliquez ici

16ème édition de l’opération de mécénat Atout Soleil : lancement de l’appel à projets « Brisons le silence, agissons contre les violences »

Le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes », GPMA et l’assureur Generali lancent, dans le cadre de l’opération de mécénat Atout Soleil, un nouvel appel à projets pour soutenir les associations qui luttent contre les violences sexistes et sexuelles, familiales et conjugales, au sein du foyer et en dehors.

Atout soleil souhaite pour cette 16ème édition récompenser les structures qui œuvrent pour prévenir les violences, aider les victimes à en sortir et à se reconstruire et ce, quel que soit leur genre, leur âge, leur orientation sexuelle, leur religion, leur situation économique…

Avec cet appel à projets intitulé « Brisons le silence, agissons contre les violences », Atout Soleil cible des associations sur le territoire français qui mettent en place des initiatives innovantes dans le but de :

  • promouvoir une culture de l’égalité pour prévenir les violences,
  • accompagner les victimes pour sortir des situations de violences,
  • aider les victimes à reconstruire leur vie en retrouvant leur autonomie.

Les associations ont jusqu’au 28 juillet 2023 à minuit pour déposer leur dossier de candidature.

Une thématique 2023 au cœur de l’actualité

Depuis 2017, la lutte contre les violences conjugales et l’égalité entre les femmes et les hommes ont été déclarées successivement grande cause des quinquennats du Président de la République. Diverses initiatives ont été prises pour déconstruire les stéréotypes qui banalisent et légitiment les violences et pour promouvoir une représentation plus juste des femmes au sein de la société française.

En dépit de la mobilisation du gouvernement et de la société civile à travers notamment le mouvement #MeToo, les chiffres demeurent alarmants.

D’après les dernières statistiques officielles du ministère de l’Intérieur, 208 000 victimes de violences commises au sein du couple ou par un ex-partenaire ont été recensé en 2021, soit une augmentation de 21% en l’espace de cinq ans. Dans l’écrasante majorité des cas (87%), les victimes étaient des femmes et la moitié d’entre elles avaient entre 25 et 39 ans. En 2021, ce sont 122 femmes qui ont été tuées sous les coups de leur partenaire ou ex-partenaire. Par ailleurs, chaque année, plus de 110 000 personnes, dont 90 000 femmes, déclarent avoir été victimes de viol ou d’une tentative de viol.

Si les femmes restent ainsi les premières victimes des violences sexistes et sexuelles, les autres catégories de la population n’échappent pas à ce phénomène. Les enfants sont particulièrement exposés, qu’ils soient co-victimes de violences familiales ou sujets aux maltraitances. Selon l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE), 49 enfants mineurs ont été victimes d’infanticides dans le cadre intrafamilial en 2021, c’est-à-dire que l’auteur des faits se trouve être un parent ou une autre personne « ayant autorité » sur l’enfant. Par ailleurs, l’INSERM estime à 5,5 millions le nombre de personnes qui auraient été confrontés à des violences sexuelles avant l’âge de 18 ans. Phénomène qui reste tabou mais qui nécessite d’être relevé, les hommes sont aussi victimes de violences. On recense ainsi 22 hommes tués sous les coups de leur partenaire ou ex-partenaire en 2021 et d’après l’INSERM, 6,4% d’entre eux auraient connu des violences sexuelles avant leur majorité. Enfin, le dernier rapport du Haut Conseil à l’égalité indique que les minorités sexuelles et les personnes handicapées sont potentiellement deux fois plus exposées aux violences sexistes et sexuelles.

Pour son édition 2023, Atout Soleil souhaite avec cet appel à projets apporter un soutien aux associations situées sur le territoire français qui jouent un rôle incontournable sur le territoire pour lutter contre ces différentes formes de violences qu’elles soient sexistes, sexuelles, conjugales ou familiales.

Thierry Gaudeaux, secrétaire général de GPMA :

« Les chiffres des violences nous interpellent chaque année en tant que citoyen. En tant que professionnels de la prévoyance et de la santé, notre responsabilité est d’agir pour prévenir et combattre ce fléau. Nous avons donc décidé de consacrer la 16ème édition de notre opération de mécénat Atout Soleil au soutien aux associations françaises qui œuvrent concrètement dans nos territoires pour identifier, protéger et accompagner toutes les victimes de violences, les aider à sortir de leur situation mais aussi à rebâtir leurs vies. Les lauréats du prix Atout Soleil 2023 seront désignés en décembre à Paris. Très concrètement, au-delà du prix financier qu’ils recevront, nous offrons aux associations des outils et actions de communication, et des ateliers leur permettant de renforcer leur impact plus largement sur leur territoire. »

Quelles sont les initiatives concernées ?

Les projets ciblés dans l’appel à projets doivent s’inscrire dans l’un ou plusieurs des trois axes ci-dessous :

Axe 1. Promouvoir une culture de l’égalité pour prévenir les violences

  • Organiser des actions de prévention dans les écoles pour éduquer les enfants et lutter dès le plus jeune âge contre les stéréotypes de genre.
  • Mener des ateliers d’éducation à la sexualité dès le plus jeune âge, afin de sensibiliser les plus jeunes aux notions de consentement, de respect et de liberté sexuelle.
  • Promouvoir un usage responsable du numérique pour lutter contre les cyberviolences et le cyberharcèlement
  • Libérer la parole des publics très exposés (femmes, enfants, personnes porteuses d’un handicap, victimes de la traite sexuelle, LGBT…)

Axe 2. Accompagner les victimes pour sortir des situations de violences

  • Faciliter l’accès des victimes à l’information et aux dispositifs d’aide notamment pour les personnes isolées en milieu rural et pour les groupes les plus à risque (personnes porteuses d’un handicap, victimes de la traite sexuelle, LGBT…)
  • Renforcer les capacités d’hébergement sécurisé d’urgence pour toutes les victimes de violences
  • Accompagner les victimes dans leur parcours de soins et la gestion de leurs traumatismes

Axe 3. Aider les victimes à reconstruire leur vie en retrouvant une autonomie

  • Aider par un soutien matériel les victimes les plus vulnérables
  • Offrir des moments de répit pour regagner en confiance, reprendre conscience de son corps
  • Se réinsérer et ouvrir son horizon : aider au déploiement de projets personnels ou professionnels

A VOS AGENDAS

  • 28 juillet : clôture des candidatures à l’appel à projets
  • 30 septembre : sélection des lauréats des prix Atout Soleil par un jury d’experts
  • 5 décembre : Remise des prix

Qui sont les lauréats ATOUT SOLEIL 2022 ?

Soutenir et valoriser des associations qui réalisent des projets innovants dans les domaines de la santé, de la prévoyance et de l’aide sociale, telle est la vocation de l’opération de mécénat Atout Soleil portée par le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes », depuis 2007.

Pour sa 15ème édition, le prix Atout Soleil a été remis hier soir à quinze associations qui ont développé des initiatives solidaires, intergénérationnelles et innovantes pour (Re) vivre ensemble et limiter les effets durables de la crise sanitaire et des autres crises sur la santé et l’éducation des plus jeunes.

Les 15 vainqueurs portent des projets pour lutter contre le cyber harcèlement, le décrochage scolaire, l’orientation subie, agir face aux violences intrafamiliales, …Ils ont été identifiés grâce à l’appui et la force du maillage territorial des réseaux commerciaux de Generali.

Les lauréats 2022 :

L’association « 10 jours sans écrans », implantée à Bayonne. Sa particularité ? Aider les parents et les enfants à mieux maitriser leur temps d’écran grâce à un défi collectif de déconnexion numérique.

L’association « AFEV Nantes ». Sa particularité ? Mobiliser des étudiants pour accompagner des enfants vers la lecture et créer du lien dans les quartiers populaires et prioritaires de la ville.

La compagnie de théâtre « Aziadé », qui se produit en Île-de-France et sur l’Île de la Réunion. Sa particularité ? Proposer des pièces de théâtre participatives aux établissements scolaires pour aborder des sujets sensibles comme le cyberharcèlement ou l’addiction aux écrans

L’association « Coup de pouce », présidée par Nicole Notat. Sa particularité ? Agir de manière précoce auprès des enfants présentant un risque de décrochage scolaire en associant étroitement les parents et la communauté éducative.

L’association « La Compagnie de l’Ange Ingénu », implantée dans les Pyrénées-Atlantiques. Sa particularité ? Sensibiliser les adolescents aux différentes formes de harcèlement à travers une pièce de théâtre, des débats et des ateliers.

L’association « La maison des droits des enfants et des jeunes », implantée à Toulouse. Sa particularité ? Prévenir et accompagner les victimes et auteurs de cyberviolence en s’appuyant sur des outils juridiques.

L’association « Les maisons de Joseph », implantée à Nice et à Dijon. Sa particularité ? Répondre aux difficultés d’intégration des personnes réfugiées et de leurs enfants en agissant sur le plan scolaire, psychologique et social.

L’association « Educa-Cité », implantée à Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines. Sa particularité ? Lutter contre le décrochage scolaire précoce des enfants et des adolescents les plus fragiles scolairement en particulier dans les quartiers populaires.

L’association « En avant toute(s) » à Paris. Sa particularité ? Proposer une plateforme nationale de tchat gérée par des professionnels permettant aux jeunes de 10 à 14 ans une prise de conscience sur les comportements abusifs et toxiques et un soutien adapté.

L’association « Énergie Jeunes du Morbihan », implantée à Vannes. Sa particularité ? Concevoir et réaliser bénévolement des actions éducatives dans les établissements scolaires au service de la réussite scolaire pour tous, en priorité dans les quartiers peu favorisés.

L’association « Seuil », créée en 2003 par l’écrivain-voyageur Bernard Ollivier. Sa particularité ? Proposer une marche éducative de plusieurs mois pour amener des jeunes de 14-18 ans en grande difficulté à franchir un seuil dans leur vie et se réinsérer socialement/professionnellement.

L’association « TADAM », agissant en Île-de-France et dans la région Grand-Est. Sa particularité ? Proposer des programmes d’interventions reposant sur une méthode adaptée aux jeunes afin de prévenir et lutter contre le décrochage scolaire.

L’association « Transonore », agissant en Île-de-France et notamment en Seine-Saint-Denis. Sa particularité ? Proposer aux jeunes collégiens, par l’intermédiaire du reportage radio, une sensibilisation aux enjeux écologiques, sociaux et démocratiques et des ateliers pratiques donnant à voir les métiers liés au développement durable, à l’économie sociale et solidaire.

L’association « Valdocco Marseille ». Sa particularité ? Mettre son savoir-faire éducatif au service des jeunes, des habitants et des acteurs des quartiers Nord de Marseille pour prévenir et lutter contre le décrochage scolaire et favoriser le vivre-ensemble.

L’association « Women Safe & Children ». Sa particularité ? Sensibiliser et former les professionnel.les de première écoute à prendre en compte l’enfant exposé aux violences notamment dans les territoires ruraux.

Chronique des associations

Le lien intergénérationnel, « fil rouge » de l’opération de mécénat Atout Soleil au service des publics fragilisés par les crises

Apporter un soutien aux associations qui luttent contre toutes les formes de fragilités sociales, c’est l’objectif que s’est fixée depuis 2007 l’opération de mécénat Atout Soleil, portée par le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes ».

Pour sa 15ème édition, le prix Atout Soleil récompensera le 6 décembre prochain, à Paris, 15 associations engagées pour favoriser le « (Re)Vivre ensemble » et prévenir les effets des crises sur la santé et l’éducation des plus jeunes.

Comme chaque année, le jury Atout Soleil porte une attention particulière aux projets visant à renforcer l’entraide et la transmission des savoirs entre les générations, ces solidarités intergénérationnelles étant indissociables du vivre ensemble. Une thématique chère à Hervé Sauzay, président de GPMA et président fondateur de l’Institut Français des Seniors, qui voit dans le développement des liens intergénérationnels un véritable moyen de faire face aux crises actuelles et à venir.

Renouer les liens après le confinement

La crise sanitaire a bouleversé la vie des Français à plus d’un titre, et les différents épisodes de confinement ont sans aucun doute constitué une expérience traumatisante pour la plupart d’entre eux.

La rupture du jour au lendemain de toute interaction sociale a été particulièrement brutale pour les publics les plus vulnérables, à l’image des personnes âgées isolées ou des enfants hospitalisés qui ont fortement souffert de cet isolement social forcé. Pour d’autres, c’est le repli sur la cellule familiale qui a pu donner lieu à une dégradation des relations entre parents et enfants. Les incertitudes sur la gestion de la pandémie ont fait naître des discours clivants, cherchant à opposer les différentes générations entre elles, comme celui sur l’hypothèse d’isoler les plus vieux ( car plus à risque) ou la thèse selon laquelle la société sacrifiait sa jeunesse pour sauver ses ainés.

Avec du recul, Hervé Sauzay, président de GPMA et président fondateur de l’Institut Français des Seniors, estime cependant que « la pandémie a permis de faire redécouvrir des logiques de solidarités et une envie pour de nombreuses personnes de renouer ou de renforcer leurs liens avec leurs proches, leur entourage, au sein de leur quartier ou de leur communauté. De nombreuses initiatives ont été prises, par exemple par des jeunes qui sont aller faire les courses pour leurs voisins âgés, ou par des seniors venus en aide à des jeunes précarisés. L’étude de l’Institut Français des Seniors a même montré que les liens familiaux entre grands parents et enfants -petits enfants ont été plus fréquents qu’avant le confinement. En plus de renforcer le sens du collectif et du vivre ensemble, ces initiatives ont mis en lumière le fait que la solidarité intergénérationnelle est un puissant levier pour faire face aux crises. »

Les seniors, piliers du tissu associatif en France

Les personnes de plus de 50 ans, ce qu’on appelle les seniors, ont un rôle prééminent à jouer dans le développement de ces solutions intergénérationnelles. Selon une enquête menée en 2022 par l’IFOP pour France Bénévolat et Recherches & Solidarités, les seniors représentent la classe d’âge la plus active au sein du tissu associatif avec notamment plus d’un quart des personnes de plus de 65 ans impliqués dans des actions de bénévolat à travers des associations.

« Les seniors sont nombreux à donner de leur temps pour les autres, confirme Hervé Sauzay. C’est pour eux un moyen de rester actifs et de conserver une utilité sociale, après avoir eu une utilité professionnelle. Et pour notre société, c’est un véritable atout. Du fait de leur vécu, de leurs expériences personnelles et professionnelles, les seniors ont développé des compétences de savoir faire et de savoir être qu’ils peuvent mettre au service de la communauté, et plus particulièrement des plus jeunes. » Le développement de ces liens intergénérationnels constitue aussi une source d’enrichissement mutuel. Hervé Sauzay rappelle que « ces relations nouées avec les jeunes générations donnent aux seniors une ouverture différente sur le monde, en plus de leur offrir un nouveau lien social. Ils contribuent ainsi à réduire l’isolement, à améliorer la santé et la confiance en soi, à la fois pour les seniors et pour les jeunes. »

La pandémie a manifestement éloigné des associations les bénévoles de tous âges. Toutefois, maintenant que les risques sanitaires semblent en grande partie écartés, on constate que les seniors reviennent donner de leur temps. Ils restent d’ailleurs en 2022 la tranche de la population la plus fortement impliquée dans le bénévolat associatif.

L’opération Atout Soleil, engagée en faveur du renforcement des liens intergénérationnels

L’objectif de la 15ème opération de mécénat Atout Soleil, portée par le fonds de dotations « Nos Épaules et Vos Ailes », est de soutenir les associations qui offrent aux jeunes des solutions pour traverser les périodes de crises. La notion de renforcement des liens intergénérationnels est, à ce titre importante.
Hervé Sauzay rappelle que « pendant la pandémie, nous avons mis en place un appel à projet exceptionnel en lieu et place de la traditionnelle opération Atout Soleil, Les Mardis solidaires d’Atout Soleil, qui a permis d’apporter un soutien à de nombreux projets reposant sur des solidarités intergénérationnelles pour rompre l’isolement des personnes âgés, lutter contre la fracture numérique des jeunes et moins jeunes, agir contre la précarisation des étudiants… L’an dernier, le prix Atout Soleil était dédié à la garde d’enfants et il a permis de mettre l’accent sur le renforcement des liens intergénérationnels intra-familiaux face à l’augmentation du nombre de familles monoparentales ou recomposées et la crise économique. »

La 15ème édition du prix Atout Soleil organisée cette année est dédiée au « (Re)Vivre ensemble » pour prévenir les effets des crises sur la santé et l’éducation des plus jeunes. Dans le contexte de la sortie de la crise sanitaire, le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes » a souhaité consacrer une partie de son appel à projet à des associations portant des initiatives favorisant la transmission des savoirs et des compétences à travers des liens intergénérationnels. Hervé Sauzay nous explique ce choix : « pour un jeune, penser son avenir, construire son parcours, trouver un métier qui lui correspond n’est pas toujours évident. Nous avons voulu valoriser les projets associatifs qui proposent aux jeunes de découvrir des métiers, de développer de nouvelles compétences pour s’élever et construire leur vie d’adulte notamment par des échanges entre différentes générations. Il est important de soutenir et de valoriser les initiatives de terrain qui apportent des solutions innovantes à des problèmes concrets. Nous sommes convaincus qu’en accompagnant des structures qui créent des rencontres entre personnes de différents âges, nous impulsons un cercle vertueux d’entraide et de solidarité indispensable pour répondre aux enjeux de demain. C’est ce que nous nous attachons à faire à travers le prix Atout Soleil. »

15ème édition de l’appel à projets Atout Soleil : le jury a délibéré !

Le jury d’Atout Soleil s’est réuni hier pour désigner les associations lauréates de la 15ème édition de l’appel à projets, ciblé cette année sur le thème du « (Re)Vivre ensemble ». 96 associations de toute la France avaient déposé un dossier : un beau succès pour cette opération de mécénat portée par GPMA et le fonds de dotation « Nos Epaules et vos Ailes » qui œuvre depuis de nombreuses années aux côtés des associations engagées dans la lutte contre toutes les formes de fragilités sociales.

Le nom des 15 associations lauréates sera dévoilé le 6 décembre à l’occasion d’une cérémonie de remise des prix Atout Soleil à Paris. Au-delà de la dotation financière qui leur sera octroyée, ces associations bénéficieront d’un accompagnement en matière de communication au cours des prochains mois.

Le jury de cette 15ème édition de l’appel à projets Atout Soleil est composé de :

  • membres du Conseil d’administration de GPMA :
    • Hervé SAUZAY, Président du Conseil d’administration
    • Thierry GAUDEAUX, Secrétaire du Conseil d’administration
    • Gilles DAUPTAIN, Administrateur
    • Véronique DESTRUEL, Administratrice
    • Monique ROLLAND, Administratrice
    • Laura LAUGHLIN, Administratrice
  • membres de Generali France :
    • Marie-Christine LANNE, Directrice de la communication externe et des engagements
    • Philippe COSSE, Responsable de communication et animation des engagements sociétaux
    • Claire BEAUFILS, Chargée de communication événementielle
    • Laura PERRIER, Coordinatrice de l’engagement de The Human Safety Net
  • personnalités externes :
    • Marie-Hélène FAURE FARMAN
    • Caroline GERMAIN, Déléguée générale de l’ADESI
    • Monique MACE, Présidente nationale de l’association Les Blouses Roses

Ils ont dit :

Thierry Gaudeaux, Secrétaire du Conseil d’administration de GPMA et président du jury Atout Soleil : « Je suis impressionné par le nombre de dossiers de candidature que nous avons reçu cette année. Je pense que le thème du ‘’(Re)Vivre ensemble’’, sur lequel nous avions décidé d’axer cette 15ème édition de l’appel à projets, répond à une véritable problématique d’actualité et à un réel besoin du côté des associations. C’est bien sûr un motif de satisfaction car l’ambition d’Atout Soleil est d’être le plus utile possible au monde associatif que nous soutenons depuis de nombreuses années. Nous avons à cœur d’accompagner des structures qui portent des projets innovants et qui démontrent un réel impact sur le terrain auprès de leurs bénéficiaires. Les échanges entre les membres du jury ont été très nourris durant cette matinée de délibération et nous sommes parvenus à sélectionner de beaux dossiers que nous seront fiers de présenter le 6 décembre lors de la cérémonie de remise des prix. »

Marie-Christine Lanne, Directrice de la communication externe et des engagements de Generali France : « Le thème retenu cette année pour l’appel à projets est particulièrement pertinent car je pense que nous ne mesurons pas encore complètement l’ampleur des traumatismes subis lors de la crise sanitaire. Tout le monde a été marqué par les épisodes de confinement, mais les réalités et les problématiques ont été bien différentes selon les personnes, leur environnement, leur contexte familial, etc. Les associations ont été nombreuses à se mobiliser pour lutter contre les conséquences de la crise sanitaire, que ce soit pour lutter contre l’addiction aux écrans, le cyber-harcèlement ou encore les violences intra-familiales. La tâche n’a pas été facile pour départager les nombreux dossiers qui nous ont été soumis, mais je crois que nous avons pu parvenir à une belle sélection grâce à la diversité des membres du jury qui viennent tous d’horizons très différents, chacun avec son expertise. »

Monique Macé, Présidente nationale de l’association Les Blouses Roses : « J’ai été ravie et honorée de participer au jury de l’appel à projets Atout Soleil, qui a donné lieu à des échanges très riches durant cette matinée de délibération. J’ai été impressionnée par la diversité des projets portés par les associations, et j’ai été particulièrement touchée par les actions mises en œuvre pour renforcer les liens au sein des familles. Nous sortons d’une période qui a été éprouvante pour de nombreuses personnes, notamment pour les familles les plus en difficultés, et je trouve qu’il est vraiment important de pouvoir soutenir les structures qui mettent en place des programmes pour rassembler parents et enfants et les aider à sortir de ce contexte particulièrement difficile. »

Quelles sont les initiatives concernées ?

Panser les plaies psychologiques liées aux traumatismes générés par les crises

  • Accompagner psychologiquement les enfants et les adolescents dans la gestion de leurs traumatismes (prévention du suicide, troubles alimentaires, phobie scolaire, etc.)
  • Prévenir et gérer les risques portés par l’utilisation intensive des écrans et ses conséquences (cyberdépendance, cyberharcèlement, phobie scolaire, etc.)
  • Accompagner les enfants et les adolescents quelles que soient leurs différences dans leur (re)socialisation à travers des activités ludiques, culturelles, scientifiques et sportives.

Soutenir les apprentissages et les acquis scolaires des plus vulnérables

  • Lutter contre le décrochage scolaire des publics vulnérables
  • Accompagner les enfants et les adolescents les plus fragiles scolairement, en particulier dans les quartiers populaires (soutien scolaire, mentorat)
  • Développer des compétences sociales et émotionnelles à travers des activités ludiques, culturelles, scientifiques et sportives.

Recréer du lien à travers l’entraide et la transmission des savoirs entre générations

  • Recréer du « vivre-ensemble » autour de projets intergénérationnels
  • Favoriser la transmission des compétences et du savoir entre générations.

Les associations candidates :

10 jours sans écrans, 1001 mots, AASDAF, ACADIA, ADEPAPE Var, AENSAH, AFEV, AGOC, Apprentis d’Auteuil, AREA, ASKOLA, Association Solidarité Djiguiya France, Ateliers Amasco, ATSU, Aziade, Azur Sport Santé, Basket Club Fabrègues, Because U Art, Bien-être des enfants hospitalisés, Bulles et plumes, Cercle d’escrime de Wassy, Chemins d’enfance, Compagnie de l’ange ingénu, Coup de pouce, Cours Eric Tabarly, CRIPS IDF, De fonds en comble, Des ailes et des Z, Ecole & Culture, Educa-Cité, Education liens et prévention, E-enfance, En avant toute(s), Energie jeunes du Morbihan, Enfance & Partage, Equit’Action, ES Arques cyclisme, Espace renaissance, Espoir Meurchin, FNEPE, Food sweet food, Génération numérique, Graine de fraternité, Happy hand, Helebor, Jade, Joly, La cabane des liens, La feuille de chou, La maison des droits des enfants et des jeunes, La sainte famille, La source, L’amicale des anciens de l’étoile sportive d’Ennequin, Le vieux biclou, Les 1001 pattes ont du cœur, Les amis de Jalna, Les blouses roses, Les clowns de l’espoir, Les enfants cuisinent, Les isards catalans, Les maisons de Joseph, Lesartskids, Ligue 75, Like ton job, MABB, Mairie de Doullens, Mouvement Up, Nice Côté d’Azur Athlétisme, Panach’Ages, Place aux possibles, Pontem, Possibles, Potinambour, Prado Bourgogne, Proxité, Regart’s, R.E.P.I 2000, Résidence Grand pré, RIGA, Rugby fauteuil club Provence méditerranée, Sauvegarde 69, Seuil, Société de protection de l’enfance, Sourire à la vie, Tadam, T’es cap, Toiles solidaires, Transonore, Vacances ouvertes, Le Valdocco Marseille, Vert Galant, Vivre, Women Safe and Children

Pour en savoir plus :

« Nos Épaules et Vos Ailes » se mobilise pour soutenir les élèves fragilisés par les crises

Pour la 15ème édition de son opération de mécénat Atout Soleil, le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes » a choisi de lancer un appel à projets sur le thème du « (Re)Vivre ensemble » afin d’apporter un soutien aux associations qui luttent contre les effets durables des crises sur les enfants et les adolescents.

Soutenir les apprentissages et les acquis scolaires des plus vulnérables constitue plus que jamais une des priorités de notre société.. En effet, si le retour progressif à la normale dans les écoles a permis à la plupart des élèves de rattraper les retards d’apprentissage accumulés durant la crise sanitaire, l’écart s’est accentué avec les enfants qui présentaient déjà des fragilités sociales et/ou psychologiques.

L’expérience traumatisante du confinement a de surcroît aggravé les phénomènes de phobie scolaire et de cyberdépendance, avec un impact notable sur leur développement et leur réussite à l’école. Si elles ne sont pas traitées suffisamment tôt, ces difficultés pourraient s’accentuer et mettre à mal l’égalité des chances et la cohésion sociale.

Les retards d’apprentissage accumulés durant la crise sanitaire ont pu être rattrapés, mais les écarts de performances entre élèves se sont accrus

Alors que la fin de l’année scolaire se profile, le retour à la normale semble enfin s’installer dans les écoles : depuis déjà plusieurs mois, les élèves ont fait tomber le masque en classe, l’enseignement à distance n’est plus qu’un lointain souvenir, et après deux années d’épreuves contrariées par les mesures sanitaires, les lycéens peuvent enfin se concentrer pleinement sur leurs révisions du baccalauréat. Les retards d’apprentissage observés durant la crise sanitaire ont semble-t-il aussi été en grande partie effacés. Dans une note publiée au début de l’année, le ministère de l’Éducation nationale indiquait que les évaluations menées en septembre 2021 auprès des élèves de CP et de CE1 montraient qu’ils avaient retrouvé un niveau similaire à l’avant-crise dans quasiment toutes les compétences testées en français et en mathématiques.

Seule ombre au tableau, ces chiffres masquent une forte disparité entre les élèves les plus favorisés et les plus vulnérables. L’écart de performance scolaire calculé entre les élèves scolarisés dans les établissements de l’éducation prioritaire et hors éducation prioritaire s’établit à un niveau nettement supérieur à ceux enregistrés avant la crise. L’augmentation est généralisée et touche presque toutes les compétences testées.

Le constat est connu : la crise sanitaire et l’enseignement à distance ont agi comme un miroir grossissant des inégalités sociales. En effet, selon une autre enquête menée par le ministère de l’Éducation nationale, l’investissement des parents d’élèves de CP et de CE1 semble avoir été le même quel que soit le milieu social des élèves, mais entre la fracture numérique, les différences de conditions matérielles pour bien organiser le travail à la maison et le différentiel de « capital social », la scolarité a été beaucoup plus difficile à suivre pour les élèves vulnérables. Interrogés sur la qualité du suivi de leurs élèves durant la crise, les enseignants exerçant dans des établissements de l’éducation prioritaire confirment que le suivi a été beaucoup plus problématique chez les élèves qui présentaient déjà des difficultés scolaires avant la crise ou dont la situation sociale était dégradée. En parallèle, les familles les plus favorisées ont su rapidement mettre en place des stratégies pour rattraper les retards d’apprentissage. Elles sont notamment nombreuses à avoir fait appel à des structures privées de soutien scolaire, ce que n’ont pas pu faire les familles aux revenus plus modestes.

« Cette inquiétude de voir les inégalités scolaires se creuser dans le contexte de crises que nous traversons nous a été signalée par de nombreuses associations que nous accompagnons depuis plusieurs années. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi d’en faire un axe majeur de l’appel à projets que nous lançons sur le thème du (Re)Vivre ensemble » explique Thierry Gaudeaux, Président du fonds de dotation Nos Épaules et Vos Ailes.

Les difficultés scolaires ont été aggravées par l’augmentation des troubles psychologiques liés aux crises

Les longs mois de confinement ont également eu des répercussions importantes sur la santé mentale des enfants et des adolescents, comme l’a souligné Santé publique France dans plusieurs de ses études. Dès les premiers mois de la crise sanitaire, les experts et les professionnels de santé avaient alerté sur l’augmentation des troubles psychologiques chez les plus jeunes. Malgré le reflux de l’épidémie, ils restent aujourd’hui nombreux à s’inquiéter de la persistance des phénomènes de cyberdépendance ou de phobie scolaire, dont les conséquences sur la scolarité pourraient être importantes à long terme.

Entre l’isolement social imposé par les confinements ou encore la nécessité de s’adapter continuellement à un rythme scolaire différent, les cas de « refus scolaire anxieux » se sont en effet multipliés. Selon les estimations les plus alarmistes, le phénomène concernerait jusqu’à 8% des élèves. Ici aussi les différences sont fortes selon les milieux sociaux : on estime que les enfants et les adolescents privés d’activités extrascolaires, souvent issus de milieux défavorisés, ont quatre fois plus de risques d’être angoissés et de ne pas réussir à l’école, entrainant des phénomènes de glissement psychologique et physique qui augmentent le risque d’isolement social. La crise sanitaire a également contribué à installer de mauvaises habitudes prises durant le confinement, et notamment une surexposition aux écrans qui a accentué le repli sur soi de nombreux enfants. Cet usage excessif des écrans s’est traduit par une augmentation des cas signalés de cyberharcèlement, qui a lui aussi participé à alimenter le phénomène de phobie scolaire.

Si la pandémie n’est aujourd’hui plus le principal sujet d’inquiétude, le contexte actuel n’offre que peu de répit aux enfants les plus anxieux. Aujourd’hui c’est le conflit en Ukraine qui s’est imposé dans la vie de nombreux enfants et les plus fragiles d’entre eux ont l’impression de ne pas voir la fin de cette période de crise.

Apporter un appui à ces enfants marqués par la multiplication des crises, et agir pour qu’ils puissent retrouver une vie et une scolarité normale, constitue plus que jamais un impératif pour éviter que les inégalités ne se creusent chez les enfants les plus vulnérables. A travers son appel à projets, le fonds de dotation « Nos épaules et Vos ailes » souhaite accompagner les associations françaises qui portent des projets visant à panser les plaies psychologiques liées aux crises, à soutenir les apprentissages et les acquis scolaires des plus vulnérables et à recréer du lien à travers l’entraide et la transmission des savoirs entre générations.

« Nos Épaules et Vos Ailes » s’engage pour lutter contre les effets durables des crises sur les plus jeunes

Apporter un soutien aux associations qui luttent contre les effets des crises sur les plus enfants et les adolescents, c’est l’objectif de la 15ème édition de l’opération de mécénat Atout Soleil, portée par le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes ».

L’épidémie de Covid-19 et les mesures de restriction qui l’ont accompagné ont eu des conséquences délétères sur les jeunes générations, que ce soit sur leur santé mentale ou sur leurs capacités d’apprentissage et leur réussite scolaire. Mais ce phénomène n’est pas nouveau : les professionnels de santé observent depuis plusieurs années un accroissement des traumatismes liés à l’environnement anxiogène dans lequel grandissent les plus jeunes, qu’il s’agisse des vagues d’attentats, des conséquences du changement climatique ou aujourd’hui de la guerre en Ukraine.

André Quaderi, professeur en psychologie clinique et psychopathologie à l’Université Nice-Sophia-Antipolis, grand témoin de cette 15ème édition de l’appel à projets Atout Soleil, dresse un premier bilan de l’impact des crises sur la jeunesse.

La crise sanitaire a conduit à une dégradation généralisée du bien-être des enfants et des adolescents du fait de l’isolement

Selon le psychologue clinicien, professeur des Universités, André Quaderi, « de nombreux professionnels de santé ont constaté une forte dégradation de la santé mentale des plus jeunes depuis le déclenchement de la crise du Covid-19. Les confinements successifs, l’école à la maison, le manque d’activité physique et d’interaction avec le monde extérieur ont généré une détérioration du bien-être des jeunes, de leur perception de soi ou de leur capacité à gérer la vie en groupe. »

Pour André Quaderi, « on constate notamment une augmentation des troubles anxieux chez les enfants et les adolescents, un état de peur et d’inquiétude qui apparaissent disproportionnés par rapport aux circonstances. Ces troubles affectent grandement leurs capacités à se conduire normalement ». La dernière enquête réalisée par Santé publique France en mai 2022 corrobore ce constat, avec une augmentation des passages aux urgences pour troubles anxieux de 25% pour les jeunes de moins de 17 ans. On constate une hausse toute aussi significative pour les gestes suicidaires (+15%), avec des niveaux toujours nettement supérieurs à ceux observés au cours des années précédentes. Au-delà des effets de la crise sanitaire, ces chiffres alarmants sont le signe des difficultés éprouvées par certains jeunes à faire face au climat anxiogène dans lequel ils doivent grandir. « Le plus souvent, la pandémie est venue amplifier des difficultés préexistantes », rappelle André Quaderi.

Le phénomène d’« éco-anxiété », qui désigne les inquiétudes suscitées par la crise climatique, concernait ainsi déjà une grande partie des 16-24 ans selon une étude menée par des chercheurs britanniques, américains et finlandais, et publiée par la revue The Lancet Planetary Health. Ses conséquences psychosociales sont significatives : près de la moitié des jeunes interrogés déclarent se sentir tristes, anxieux, en colère, démunis ou coupables face à la crise climatique. « Ces craintes sont souvent décuplées par la surexposition des jeunes générations aux informations et aux images relayées par les médias et les réseaux sociaux, qu’ils ont parfois du mal à traiter, à analyser et à mettre en perspective », estime André Quaderi.

La cyberdépendance et les répercussions sur les capacités cognitives des jeunes

Un des effets des crises est clairement l’accroissement de la dépendance des jeunes aux écrans. Pour André Quaderi, « avec la pandémie, le manque d’ouverture aux autres et au monde a conduit les jeunes à se réfugier derrière des écrans (télévision, jeux vidéo, réseaux sociaux), dans un monde artificiel où ils se sont repliés sur eux-mêmes. Beaucoup de parents ont considéré que le fait de laisser leurs enfants utiliser les réseaux sociaux était nécessaire pour qu’ils puissent conserver un lien social. » Résultat, pendant le premier confinement, les enfants et adolescents ont consacré en moyenne 2h45 par jour aux écrans, sans compter le temps de travail scolaire passé en grande partie en ligne. Malheureusement, ces mauvaises habitudes prises durant la crise ont eu tendance à s’installer : selon une enquête réalisée par Ipsos pour l’Union nationale des associations familiales (Unaf) et l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique, 44 % des parents et 53 % des enfants interrogés estiment que leur consommation d’écrans a augmenté depuis le début de la crise sanitaire. L’étude met aussi en évidence une tendance des parents à sous-estimer le temps passé par leurs enfants sur les activités digitales.

« L’abandon d’activités sportives, culturelles, et sociales au profit des réseaux sociaux et d’internet a eu des répercussions sur la santé physique, développementale et psychosociale des enfants et des adolescents », explique André Quaderi. « Les compétences cognitives de ces derniers, c’est-à-dire leur capacité à se concentrer, à retenir des informations, à raisonner pour agir, si précieuses pour leur apprentissage scolaire ont été fortement fragilisées. Cet usage excessif des écrans s’est aussi traduit par une augmentation des cas signalés de cyber-harcèlement, ce qui a participé à alimenter le phénomène de phobie scolaire. »

Un appel à projets pour prévenir les effets durables des crises sur la santé et l’éducation des plus jeunes

« La bonne nouvelle, explique André Quaderi, c’est que les traumatismes engendrés par les crises et l’isolement social peuvent être soignés, et que les retards accumulés peuvent être rattrapés. A Nice, nous avons le projet de créer une maison accueillant un groupe d’une vingtaine des jeunes de la 6ème à la 3ème sujets à la phobie scolaire. Les enfants suivent les cours du CNED le matin et participent l’après-midi à des ateliers artistiques, de relaxation, etc. Toute cette démarche est encadrée par des psychologues qui suivent l’évolution des jeunes. Notre objectif est de permettre à ces derniers de conserver un lien social, de partager un destin de vie commun, de vivre ensemble en dépit de leurs phobies. Si ce programme porte ses fruits, nous souhaitons pouvoir essaimer l’initiative en Bretagne ». Cette initiative menée par le Professeur Quaderi illustre les projets qu’Atout Soleil souhaite encourager cette année.

A travers son appel à projets « (re)Vivre ensemble », Atout Soleil souhaite accompagner les associations françaises qui, à l’image de la structure créée par le professeur Quaderi, portent des projets visant à panser les plaies psychologiques liées aux crises, à soutenir les apprentissages et les acquis scolaires des plus vulnérables et à recréer du lien à travers l’entraide et la transmission des savoirs entre générations.

Retrouvez ci-dessous les initiatives concernées par cet appel à projets.

Quelles sont les initiatives concernées ?

Panser les plaies psychologiques liées aux traumatismes générés par les crises

  • Accompagner psychologiquement les enfants et les adolescents dans la gestion de leurs traumatismes (prévention du suicide, troubles alimentaires, phobie scolaire, etc.)
  • Prévenir et gérer les risques portés par l’utilisation intensive des écrans et ses conséquences (cyberdépendance, cyberharcèlement, phobie scolaire, etc.)
  • Accompagner les enfants et les adolescents quelles que soient leurs différences dans leur (re)socialisation à travers des activités ludiques, culturelles, scientifiques et sportives.

Soutenir les apprentissages et les acquis scolaires des plus vulnérables

  • Lutter contre le décrochage scolaire des publics vulnérables
  • Accompagner les enfants et les adolescents les plus fragiles scolairement, en particulier dans les quartiers populaires (soutien scolaire, mentorat)
  • Développer des compétences sociales et émotionnelles à travers des activités ludiques, culturelles, scientifiques et sportives.

Recréer du lien à travers l’entraide et la transmission des savoirs entre générations

  • Recréer du « vivre-ensemble » autour de projets intergénérationnels
  • Favoriser la transmission des compétences et du savoir entre générations.
Appel à projets : https://www.gpma-asso.fr/des-epaules-et-des-ailes/le-prix-atout-soleil/

15ème édition de l’opération de mécénat Atout Soleil : un nouvel appel à projets pour soutenir les plus jeunes face aux crises

Le fonds de dotation « Des Epaules et des Ailes » et l’assureur Generali lancent, dans le cadre de l’opération de mécénat Atout Soleil, un nouvel appel à projets sur le thème du « (Re)Vivre ensemble ». Dans le contexte de la sortie progressive de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine, cette opération vise à soutenir les initiatives solidaires, intergénérationnelles et innovantes portées par des associations françaises pour limiter les effets durables des crises sur la santé et l’éducation des plus jeunes.

L’appel à projets ciblera ainsi des associations qui répondent aux trois objectifs suivants :

  • panser les plaies psychologiques liées aux traumatismes
  • soutenir les apprentissages et les acquis scolaires des plus vulnérables
  • recréer du lien à travers l’entraide et la transmission des savoirs entre générations

Les associations ont jusqu’au 29 juillet 2022 pour déposer leur dossier de candidature.

Une thématique 2022 au cœur de l’actualité

La crise sanitaire a eu un impact important sur la santé mentale des plus jeunes. Les confinements successifs, l’école à la maison, les mesures de distanciation ont généré chez eux de nombreux maux. Stress, angoisse, trouble du sommeil et gestes suicidaires ont par exemple fortement augmenté chez les enfants de moins de 15 ans.

Le manque d’activité physique, d’interaction avec le monde extérieur, de stimulations intellectuelles mais aussi sensorielles a eu un impact sur la capacité d’apprentissage et le développement psychomoteur des enfants. En restreignant l’accès des plus jeunes à l’école, la pandémie a également exacerbé les inégalités sociales et les disparités éducatives existantes.

Dernièrement, la guerre en Ukraine a également été une source d’anxiété majeure, qui est venue s’ajouter à tous ce qui s’accumulent depuis plusieurs années (vagues de terrorisme, pandémie, dérèglement climatique, etc.). Pour les jeunes générations plus particulièrement, cette confrontation avec la réalité de la guerre, est un nouveau choc qui peut générer des angoisses, un fort sentiment d’insécurité et des difficultés à se projeter sereinement dans leur vie.

Pour son édition 2022, Atout Soleil souhaite encourager les initiatives locales, solidaires et intergénérationnelles qui aident les plus jeunes à panser leurs plaies, à se retrouver et à (re)Vivre ensemble !

Thierry Gaudeaux, Président du Fonds de dotation des Epaules et des Ailes :

« Depuis quelques mois, les associations que nous accompagnons depuis 15 ans, nous ont fait remonter le besoin d’agir sur les effets durables des crises sur la jeunesse. De nombreux jeunes ont cultivé un sentiment de mal-être face à la crise sanitaire. Ils se sont notamment réfugiés dans le digital et aujourd’hui, nombre d’entre eux ont des difficultés à s’en extraire. Leur anxiété s’est également exacerbée avec l’arrivée de la crise en Ukraine. Nous avons donc choisi naturellement en 2022 de nous concentrer sur le ‘(Re)Vivre ensemble’. L’objectif de ce nouvel appel à projets est d’accompagner les associations qui invitent les jeunes à revenir au monde réel, au collectif, pour faire face aux traumatismes provoqués par les différentes crises que nous avons connu ses dernières années.

2022 est aussi une date anniversaire, Atout Soleil fête sa 15ème année ! Quoi de mieux que de se préoccuper de la jeunesse pour cette nouvelle édition. Les réseaux de Generali, de GPMA, l’écosystème associatif que nous avons créé avec le fonds de dotation des Epaules et des Ailes, vont, j’en suis persuadé, permettre de mettre en avant des initiatives particulièrement riches. Au-delà d’un prix financier qui sera décerné en décembre à Paris, nous allons continuer à accompagner très concrètement les associations lauréates Atout Soleil 2022 en leur proposant une action de communication, un atelier afin d’apprendre à se présenter… pour leur permettre de renforcer leur impact sur leur territoire

Quels sont les initiatives concernées ?

Panser les plaies psychologiques liées aux traumatismes générés par les crises

  • Accompagner psychologiquement les enfants et les adolescents dans la gestion de leurs traumatismes (prévention du suicide, troubles alimentaires, phobie scolaire, etc.)
  • Prévenir et gérer les risques portés par l’utilisation intensive des écrans et ses conséquences (cyberdépendance, cyberharcèlement, phobie scolaire, etc.)
  • Accompagner les enfants et les adolescents quelles que soient leurs différences dans leur (re)socialisation à travers des activités ludiques, culturelles, scientifiques et sportives.

Soutenir les apprentissages et les acquis scolaires des plus vulnérables

  • Lutter contre le décrochage scolaire des publics vulnérables
  • Accompagner les enfants et les adolescents les plus fragiles scolairement, en particulier dans les quartiers populaires (soutien scolaire, mentorat)
  • Développer des compétences sociales et émotionnelles à travers des activités ludiques, culturelles, scientifiques et sportives.

Recréer du lien à travers l’entraide et la transmission des savoirs entre générations

  • Recréer du « vivre-ensemble » autour de projets intergénérationnels
  • Favoriser la transmission des compétences et du savoir entre générations.

La garde d’enfants en France

Pour sa 14ème édition, le fonds de dotation « Des Épaules et des Ailes », qui porte l’opération de mécénat Atout Soleil, a choisi de valoriser des initiatives solidaires, intergénérationnelles et innovantes développées pour aider les familles à faire garder les petits et les tout-petits en situation ou non de handicap.

Pourquoi le choix de cette problématique ? Car au-delà de l’inégalité d’accès à des modes de garde de qualité, la prise en charge de jeunes enfants dans des structures d’accueil de la petite enfance conditionne souvent le maintien ou l’accès à l’emploi pour les parents. La qualité de la prise en charge est également un facteur déterminant pour le bon développement des tous petits et notamment l’acquisition du langage essentiel à leur apprentissage futur.

De très fortes inégalités socio-économiques d’accès à un mode de garde

Selon Régine Scelles, professeure des universités et psychologue clinicienne, « peu de parents en France ont vraiment le choix du mode de garde pour leurs enfants. La plupart d’entre eux sont confrontés à des difficultés liées au manque de place en structure collective, à des contraintes horaires, économiques ou géographiques du fait de leur situation personnelle ou professionnelle.

Les inégalités sont fortes dans ce domaine : les modes de garde formels (assistante maternelle et garde collective) bénéficient majoritairement aux parents socio-économiquement favorisés tandis que les plus vulnérables, faute de moyens, ont surtout recours à des modes de garde plus informels (parents, grands-parents, voisins). »

Un impact sur les apprentissages scolaires futurs, notamment des enfants issus de milieux défavorisés

De nombreuses études[1] montrent notamment qu’un accès régulier à un mode de garde formel, dans un cadre sécurisant et ludique peut avoir des effets bénéfiques sur le développement de l’enfant (langagier, pré‐mathématique et moteur). Autrement dit, agir sur ces facteurs permet de limiter les inégalités en termes de réussite scolaire, notamment pour les enfants issus de milieux moins favorisés. Régine Scelles rappelle que « les bénéfices des accueils non-parentaux pour les enfants sont étroitement conditionnés à la qualité des modes d’accueil formels, par exemple les activités effectuées, la pratique des professionnels, les interactions intervenant au sein de la structure, etc. ».

La garde professionnalisée des jeunes enfants est aussi une des conditions de l’égalité professionnelle

Selon Régine Scelles, « la société reste inadaptée aux mamans qui ont un travail et qui doivent élever des tous petits. La pandémie a renforcé cette situation. Les femmes, qui restent encore les grandes organisatrices de la garde d’enfants, ont plus particulièrement été touchées par la crise et ont eu à subir des répercussions sur leur emploi ». Cette nécessité de devoir garder les enfants est une des principales explications au temps partiel contraint des femmes et donc de leur précarité et du différentiel de salaire avec les hommes.

« L’allongement de la durée du congé paternité, qui est passé de 14 à 28 jours depuis juillet 2021, représente toutefois une avancée significative, précise Régine Scelles. De plus en plus de crèches ont aussi des horaires aménagés pour s’adapter aux activités des parents. Des maisons d’assistantes maternelles se développent. Mais il reste encore un long chemin à parcourir pour que les petits soit respectés dans leurs besoins. La société tend à forcer les enfants à des adaptations qui ne sont pas naturelles mais liées aux contraintes des parents. Tout ceci conduit à un stress chez les parents qui impacte inévitablement l’enfant. »

Une situation encore plus complexe pour les parents ayant un/des enfants en situation de handicap 

Régine Scelles explique que « pour les parents ayant un ou plusieurs enfants en situation de handicap, la situation la garde d’enfants est un réel casse-tête. Il est très rare pour ces familles que les deux parents puissent conserver un emploi à plein temps. Cette problématique de la garde d’enfants se pose à toutes les étapes : au départ, dès la détection des difficultés de l’enfant, l’un des parents – bien souvent la maman – sera contrainte de mettre sa carrière entre parenthèse car il faut l’accompagner pour ses soins et trouver un mode de garde adapté. Bien souvent les parents ne font pas confiance aux institutions. » 

Comme le rappelle le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge, l’accueil précoce des enfants en situation de handicap peut pourtant leur permettre d’acquérir de nouvelles expériences sociales et socialisantes, d’apprendre à s’adapter à d’autres environnements… en résumé, à cumuler des atouts pour une scolarisation future. Régine Scelles ajoute : « pour les parents, la crèche leur offre des temps de répit et leur permet de voir leur enfant évoluer parmi d’autres. C’est aussi un moyen de percevoir leurs capacités et leurs potentialités et non plus seulement leurs manques. »

Après, à partir de 4-6 ans, les problématiques de garde
s’accentuent : selon sa pathologie, l’école ne va pas prendre l’enfant à temps plein. Il y a alors une réelle problématique pour gérer la garde hors temps scolaires, en crèche ou en centre de loisirs quand celui-ci accepte des enfants en situation de handicap. 

Régine Scelles précise que « depuis 10 ans, l’accueil des enfants en situation de handicap en crèche s’est fortement amélioré même si de fortes inégalités territoriales demeurent. En revanche, très peu de moyens supplémentaires ont été dédiés à cette ouverture que ce soit pour acheter du mobilier adapté ou encore pour organiser la formation des personnels. Celle-ci doit non seulement être financée mais il faut également être capable de gérer le remplacement du personnel en formation.

Il convient de développer des structures qui offrent davantage de flexibilité pour tenir compte des particularités du rythme scolaire de ces enfants. Il faut en outre encourager des modes d’accueil collectifs, accessibles à tous, sans discrimination. Cette mixité des publics permet aux enfants en situation de handicap de ne pas être seuls face à leurs difficultés et aux personnels, plus nombreux du fait de la structure, de s’entraider. »

[1] Séminaire « Premiers pas. Développement du jeune enfant et politique publique » du 1er décembre 2020 à l’été 2021 organisé par la Caisse nationale des Allocations familiales (Cnaf), France Stratégie et le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA).

Lawrence Berger, Lidia Panico, and Anne Solaz. 2021. “The Impact of Center-Based Childcare Attendance on Early Child Development: Evidence From the French Elfe Cohort.” Demography, 2021.

Qui sont les Seniors ?

Mature couple smiling

En 2021, l’association GPMA en collaboration avec l’Institut français des Seniors, a réalisé pour ses adhérents, un Baromètre Seniors. L’objectif ? Dessiner un tableau représentatif et complet des 27 millions de seniors français (50 ans et plus).

L’aménagement de l’habitat

Les français optent pour le cocooning avec l’avancée en âge : 63 % habitent une maison (dont 80% sont propriétaires), sauf les plus 75 ans qui eux choisissent la formule de l’appartement, plus sécurisante. C’est 7 points de plus que la moyenne des français. Un logement qu’ils vont réinvestir à l’âge de la retraite, au point de ne pas vouloir en bouger : seulement 1/10 déclare envisager de changer de logement ou changer de ville dans les cinq ans à venir.
Si aménager son habitat et l’adapter au futur grand âge, pour éviter par exemple les chutes (première cause de mortalité des plus de 65 ans) est une priorité, on remarque que seulement 1/10 des seniors français est conscient de ce risque et envisage de faire des travaux dans ce sens.
Cette étude nous rappelle également que la solitude concerne davantage les seniors que les autres générations : la moitié des plus de 75 ans, le quart des 50 -64 ans. Globalement un tiers des plus de 50 ans vivent seuls. On note la progression de la part de divorcés ou séparés : un sur cinq. C’est important car le divorce est ce qui diminue le plus les moyens financiers d’un foyer et est bien sur difficile à vivre.

La famille avant tout

La famille arrive en premier dans l’échelle de valeurs des seniors. L’importance de la famille s’est encore renforcée après l’épisode de la Covid qui, même à distance, les a rapprochés de leurs enfants et petits-enfants. Ils ont en moyenne 2,3 enfants et 3,5 petits-enfants.
Les jeunes seniors constituent une génération pivot qui aide à la fois ses enfants et ses parents, dont l’espérance de vie a augmentée. Les 2/3 des 50-64 ans aident financièrement leurs enfants et 41% de ceux qui ont encore leurs parents sont mobilisés auprès d’eux, jusqu’à une fois par jour pour 20% d’entre eux. Ils représentent 5 millions d’aidants familiaux.

Comment considèrent-ils la retraite ?

Ceux qui sont encore actifs pensent partir à la retraite à 62,8 ans, ce qui signifie qu’ils ont anticipé le recul prochain de l’âge de la retraite. Les retraités vivent bien leur nouvelle vie. 83% se déclarent heureux. Au point que 60 % d’entre eux se sentent sereins vis-à-vis de l’avenir et c’est davantage le cas chez les plus de 75 ans. Plus de 8/10 sont satisfaits de leur vie sociale, de leur vie de famille, de la vie professionnelle qu’ils ont eue, et les 2/3 sont satisfaits de leur vie de couple. Mais notons que sur ce dernier critère les femmes sont moins satisfaites que les hommes.

Génération verte

Les seniors sont en accord avec leur temps : ces Français qui ont fait la France industrielle des Trente Glorieuses sont maintenant sensibles à la nécessité de la transition écologique à 88 %, tous âges confondus, même les plus anciens. Ce qui les intéresse ce ne sont pas les grands débats sur l’écologie mais plutôt de contribuer par des gestes concrets à laisser derrière eux une planète plus propre, ce que 8 sur 10 font au quotidien (le tri sélectif, l’achat de produits locaux, économiser l’eau…). Il se confirme aussi que le Made in France a leur faveur : 55 % font toujours attention à privilégier une fabrication en France chaque fois que c’est possible, sans doute parce qu’ils voient dans les difficultés d’emploi que connaissent leurs familles les conséquences des délocalisations.

On a l’illustration de ce choix quasi militant au chapitre de la mobilité : les trois quarts des seniors sont propriétaires d’une voiture française… Les seniors aiment la voiture ! Même s’ils ne roulent que 10 000 km par an. 9/10 en ont une. Elle est récente : 7,3 ans d’âge moyen versus 10,8 de moyenne France. Rappelons que l’âge moyen des acheteurs de voiture neuve est de 56 ans. La Covid les a éloignés un peu plus des transports en communs, qui n’ont pas leur faveur, et leur a fait pratiquer plus le vélo et la marche à pied.

Des Silver surfeurs !

Il est très frappant de constater dans ce baromètre 2021 que la fracture numérique qui jusqu’à présent touchait les plus de 75 ans semble disparaître et que l’évolution de l’usage des nouvelles technologies de communication est extrêmement rapide. Un exemple : 87 % utilisent une tablette aujourd’hui, ils n’étaient que 56 % il y a deux ans. 87 % ont un Smartphone et ils utilisent surtout les fonctionnalités de conversations avec les autres. 9/10 gèrent leurs comptes bancaires sur Internet. Les 2/3 consacrent plus d’une heure par jour à la consultation d’informations sur la toile, en premier lieu les informations des sites administratifs. Ils ont rejoint les usages des autres générations : seulement 1 sur 6 déclare ne pas faire d’achat à distance sur Internet. 57 % utilisent WhatsApp, 51 % Facebook, 40 % YouTube.

Les seniors d’aujourd’hui sont curieux et cultivés.

Ces générations qui ont été plus instruites que les précédentes sont surconsommatrices de presse, surtout de presse quotidienne régionale – 46 % des plus de 50 ans la lisent contre seulement 28 % des Français – et de toute une série de presse magazine qui correspond à la très grande variété de leurs centres d’intérêt. Ils sont 6/10 à fréquenter régulièrement les cinémas, 1/2 des expositions, 1/3 des concerts ou des pièces de théâtre. Leur curiosité les amène à voyager plus souvent que la moyenne des Français, ce qui explique que leur budget voyages est de 3 000€ par an contre 2 200€ de moyenne chez les français.

À fond la forme !

La santé apparaît comme le grand sujet fédérateur de tous les seniors, quelque soit leur âge et leur catégorie socioprofessionnelle. Peut-être parce que 6/10 déclarent avoir déjà rencontré un souci de santé important. Ce qui explique pourquoi 7/10 font des efforts pour préserver leur santé et 55 % suivent régulièrement les informations sur les avancées médicales. Ils sont d’ailleurs de bons patients respectant les consignes des médecins puisque 84 % veillent à avoir une alimentation équilibrée, 78 % ont une activité physique régulière et 74 % font travailler leur cerveau régulièrement, tandis que 62 % font du sport et en premier lieu de la randonnée.

Les seniors sont généreux

Ils sont généreux avec leurs descendants (53% des plus de 75 ans aident leurs petits enfants) mais aussi au-delà du cercle familial. La moitié d’entre eux sont membres d’une association et ceux qui en sont membres y ont des responsabilités dans la moitié des cas : ils exercent ainsi d’une autre façon les compétences qu’ils avaient dans leur vie professionnelle. On sait que les seniors sont les plus grands donateurs en France : 6/10 le sont. On retrouve là leur intérêt pour la santé quand on constate que les associations médicales sont les premières bénéficiaires de leur générosité.

Les seniors ce sont les autres …

On se sent toujours plus jeune que son âge une fois adulte. Le baromètre 2021 précise l’écart entre l’âge ressenti et l’âge réel ; plus on vieillit, plus cet écart est grand. À 50 ans on se sent intellectuellement 7 ans de moins, à 60 ans 12, à 70 ans 14, à 80 ans 15. C’est d’ailleurs l’âge ressenti et non l’âge réel, qui détermine nos comportements.

Accédez au baromètre : https://www.gpma-asso.fr/wp-content/themes/gpma21/pdf/IFS-GPMA-Barometre-Sept-2021-210902-04.pdf