Thibaut Vauchel-Camus et Damien Seguin, amis d’adolescence guadeloupéenne, au départ de la Transat Café L’Or

Ils n’ont pas vécu en Martinique, lieu d’arrivée de la Transat Café L’Or, mais pas loin ! Thibaut Vauchel-Camus, tenant du titre de la Transat en double dans la catégorie Ocean Fifty, et Damien Seguin, sont tous les deux originaires de la Guadeloupe. Ils ont beaucoup navigué ensemble à bord de catamarans de sport durant leur jeunesse et recomposent leur duo à l’occasion de l’édition 2025 de la Transat Café L’Or, à bord du trimaran Solidaires En Peloton de Thibaut, actuellement troisième du classement général 2025 des Ocean Fifty Series.

Les amis à bord pour la performance

L’histoire est belle : Thibaut Vauchel-Camus et Damien Seguin renaviguent ensemble cette année. Ils ont quasiment débuté la voile côte à côte. Adolescents, ils formaient une paire redoutable en catamaran de sport, décrochant notamment la deuxième place du Championnat du monde Hobie Cat 16 en Australie, en août 1998.

« Nous avions récolté de l’argent en vendant des tee-shirts, ce qui nous a permis de faire le voyage », se remémore Damien.

« Avec Thibaut, nous nous connaissons depuis l’enfance. Quand nous étions jeunes Guadeloupéens, nous évoluions sur les mêmes plans d’eau : moi en Laser, lui en Hobie Cat. En 1997, il n’avait plus d’équipier et nous avons décidé de former un binôme, allant jusqu’à deux deuxièmes places sur les Championnats du monde jeunes et le Championnat de France jeunes en Hobie Cat 16. Nous sommes ensuite partis en France ensemble pour naviguer en Tornado jusqu’en 2002. Nous nous sommes évidemment recroisés régulièrement sans reprendre la mer en duo. Notre collaboration a toujours bien fonctionné : nous marchions fort en catamaran de sport. »

Alors, quand Thibaut a proposé à Damien de l’épauler sur les Ocean Fifty Series et sur la Transat Café L’Or, Damien – vendéeglobeiste accompli et qui a la volonté d’intégrer le circuit des trimarans à trois coques – n’a pas longtemps hésité.

« La Transat Café L’Or se courra sans routeur et je vais pouvoir aider Thibaut sur ce point. En somme, nous sommes très complémentaires. Thibaut, qui a une grande expérience de l’Ocean Fifty, va m’apprendre beaucoup de choses en vue de mon arrivée sur ce circuit en 2026 », affirme Damien, né sans main gauche, médaillé d’or en 2004 et 2016 aux Jeux paralympiques.

« Je suis ravi d’embarquer Damien Seguin. Je cherchais un profil avec une grande expérience en analyse météo, notamment pour la Transat qui se fera sans routeur », explique Thibaut. « Damien a des qualités de marin indéniables, il était disponible, et nous nous connaissons bien pour avoir longtemps navigué ensemble. Les planètes étaient alignées pour cette collaboration. J’ajoute que Damien est également très engagé via son association Des Pieds et des Mains, ce qui a trouvé un écho chez moi car la solidarité est une composante essentielle de mes défis. »

Le duo visera clairement la victoire sur cette édition de la Transat Café L’Or. Thibaut l’a remportée la dernière fois avec Quentin Vlamynck. Il connaît parfaitement la route et la marche à suivre. Damien apportera fraîcheur, stratégie et bonne humeur, le tout dans une franche camaraderie créole.

Interviews croisées

Quel est votre rapport avec Le Havre et la Martinique ?

Damien Seguin : « Je connais uniquement Le Havre à travers les départs de la Transat Jacques Vabre, désormais Transat Café L’Or. Depuis 2011, j’ai participé à toutes les éditions de cette compétition, sauf une. Mon meilleur résultat est une deuxième place en 2011, en Class40. Quant à la Martinique, c’est l’île “sœur” de la Guadeloupe, “je t’aime moi non plus”. J’y allais souvent pour des régates en Laser et en Optimist. C’est une île où la voile est très vivante. »

Thibaut Vauchel-Camus : « Le Havre symbolise pour moi mon entrée dans la course au large. C’était en 2013, en Class40. Je me souviens de l’émotion que j’ai ressentie en entrant dans le grand amphithéâtre pour un briefing, en voyant tous les grands marins qui me faisaient rêver dans les magazines. De plus, mon père était originaire de Fécamp. J’y ai retrouvé un environnement et beaucoup de monde qui le connaissait. Enfin, la Martinique est une extension de mes origines guadeloupéennes, de ma culture antillaise. »

Que signifie la Transat Café L’Or pour vous ?

DS : « Je l’aime bien car elle change souvent de destination. Cela permet de découvrir de nouveaux territoires comme le Brésil ou le Costa Rica. Elle est aussi en double, et la maîtrise du double est un gage de réussite en solitaire. »

TVC : « Elle a un nouveau nom auquel il va falloir s’habituer (rires). Elle a la force d’avoir lieu tous les deux ans, ce qui permet, contrairement à une course qui n’a lieu que tous les quatre ans, de tirer des enseignements concrets pour l’édition suivante. Elle est devenue un réel objectif, et non une course de préparation. Elle m’évoque aussi le café, et rappelle que les Antilles ne sont pas seulement la banane et la canne à sucre, mais aussi une terre d’épices. »

Quel est votre principal souvenir ensemble ?

DS : « Un Hobie Cat sur une coque, Thibaut et moi en short au trapèze, les pieds entremêlés. »

TVC : « Notre premier Championnat du monde en Australie, en Hobie Cat 16. Nous avions mis deux jours pour y aller. Nous finissons deuxièmes et, pour marquer le coup, nous avons rasé la tête de Damien et dessiné le logo Hobie Cat ! »

Quels sont vos objectifs sur cette Transat ?

DS : « Thibaut est tenant du titre. Solidaires en Peloton est un voilier de qualité et bien préparé. Il serait donc difficile de dire que nous ne sommes pas au départ pour gagner. Par ailleurs, avec Thibaut, nous portons des projets solidaires : lui pour vaincre la sclérose en plaques, moi autour du handicap et de la voile handi. L’objectif est donc aussi de montrer que l’on peut être différent et performant. »

TVC : « Je remets mon titre en jeu et nous formons un binôme pour gagner. »

Quel est votre principal concurrent en Ocean Fifty ?

DS : « Ce n’est pas simple car nous serons 10 équipages capables de belles choses, mais je citerais Erwan Le Roux et Audrey Ogereau : ils sont très solides et forment un duo mixte. »

TVC : « Erwan et Audrey. Cela fait trois saisons qu’ils naviguent ensemble. Ils ont un très bon bateau et travaillent beaucoup. »

Quel est votre voilier préféré ?

DS : « Le Hobie Cat 16, parce qu’il représente la navigation “fun” par essence : ludique et simple à préparer. »

TVC : « Celui que j’aurai un jour ! Un catamaran de croisière pour profiter de la mer autrement, entouré des gens que j’aime. »

Quelle est votre phrase préférée en créole ?

DS : « Fo ou fouté fé, ce qui veut dire “il faut que tu mettes du fer”. »

TVC : « BOUDOUM popularisé par le chanteur Jean Philippe MARTELY du groupe KASSAV, qui peut se traduire par un acte  positif et engagé  ! »

Quel est votre plus grand souvenir en mer ?

DS : « Le Cap Horn, que j’ai passé à trois reprises : deux fois en solo sur le Vendée Globe, une fois sur The Ocean Race avec Paul Meilhat. »

TVC : « Mon record de la traversée de la Manche en 2022, qui tient toujours. Je suis parti seul de Saint-Malo et revenu seul, en autonomie complète. C’était très excitant. »

Quelle est la plus grande qualité de votre co-skipper ?

DS : « Thibaut est instinctivement un bon marin. Son défaut est peut-être aussi sa qualité. »

TVC : « Son obstination positive. Il sait aller au bout d’un objectif qu’il se fixe. Pour son défaut, je dirais qu’il a deux mains gauches (rires). »

Quel est votre film préféré ?

DS : Qui veut la peau de Roger Rabbit

TVC : Hors normes de Nakache et Toledano (avec Vincent Cassel et Reda Kateb)

Quelle est votre chanson préférée ?

DS : The Show Must Go On de Queen

TVC : Jou ouvè de Malavoi et Paulo Rosine

Si votre co-skipper devait se réincarner en animal ?

DS : « Le raccoon, un raton laveur guadeloupéen. »

TVC : « Le cochon. »

Quelle est la principale difficulté vélique de la Transat Café L’Or ?

DS : « Gérer les îles. La différence se fera là. Nous avons tout de même pas mal d’archipels sur notre route : Madère, les Canaries, le Cap Vert… »

TVC : « Le rythme, sur un engin dingue et en double. »

Quel est le plus grand atout de l’Ocean Fifty Solidaires En Peloton ?

DS : « Il est beau ! »

TVC : « Sa fiabilité : il n’a jamais été aussi performant de toute son histoire. Il est éprouvé et aujourd’hui très au point techniquement. »

Quel est votre plat préféré ?

DS : « La fricassée de lambi. »

TVC : « Un court-bouillon de poisson avec riz dlon djon. »

Préserver nos points forts, gommer nos insuffisances…..

Après un été particulièrement riche en navigations hauturières à bord d’Allagrande Mapei, le plan Koch Finot Conq lancé en 2023 sous le nom de For People puis VULNERABLE, Thomas Ruyant endosse en ce début d’automne sa casaque de chef d’entreprise.

Au programme :

  • La quête de nouveaux partenaires pour l’accompagner jusqu’en 2029 sur un ambitieux projet international,
  • L’animation des équipes de TR Racing, tout à la préparation de la prochaine échéance sportive, la Transat Café L’Or (départ dimanche 26 octobre du Havre)
  • La construction d’un nouvel IMOCA, dont les pièces majeures prennent formes et reliefs en leur divers chantiers Lorientais.

Ce nouveau plan signé Antoine Koch porte les aspirations volontaristes de Thomas, décidé à conserver les points forts de son précédent IMOCA et à gommer les secteurs de jeu jusqu’alors moins favorables.

Coque et pont en finition

Responsable du bureau d’études de TR Racing, François Pernelle n’a guère eu le loisir ces derniers mois d’observer les tribulations de ses camarades navigants autour de l’Europe. La construction du nouveau plan Koch bat son plein. François et Raphaël Cairo, responsable du suivi de construction chez TR Racing, sont concentrés sur la conception et la fabrication de chaque pièce de l’immense puzzle. Ils émergent des cruciales phases de constructions du gros oeuvre du bateau satisfaits et confiants. Construite chez CDK Lorient, la coque va subir un nouveau passage au four pour intégrer les lisses de fond de coque récemment posées. « Nous pourrons alors avec le chantier procéder à la pose des cloisons qui ont été fabriquées indépendamment » souligne François. « Elles ont toutes été finalisées ces dernières semaines. On en compte sept de plus que sur notre voilier actuel. » Les locaux Lorientais du team ne désemplissent pas, et les équipes de Thomas ont pu faire de la place pour le pont lui aussi en cours de finition « Il y a encore quelques détails à travailler sur le pont » reprend François. « On se penche actuellement sur la trappe de soute à voile et on procède à la pose de padeyes. On s’occupe aussi de ce que nous appelons « la cathédrale », cette zone centrale du bateau avec ses boites à réas où reviennent toutes les manœuvres. »

L’attention aux détails

L’aspect visuel interpelle déjà, et l’observateur averti constatera des nouveautés au niveau du pont comme au niveau de l’organisation du cockpit. « C’est surtout la répartition des volumes qui diffère du précédent bateau de Thomas » insiste François. « La partie invisible de cet important chantier, c’est l’attention que nous accordons aux détails. Le chantier d’une part et les trois équipes associées pour la construction de ces imocas d’autre part avons effectué beaucoup de tests matériaux afin de choisir avec soin les bons matériaux de construction et permettre d’optimiser le calcul des pièces. Une équipe de « boat builder » s’affaire à produire toutes les pièces en carbone que le chantier ne réalise pas. Les spécialistes choisissent en ce moment les systèmes qui équiperont le bateau et commencent à se projeter sur l’utilisation de ce dernier. »

Mise à l’eau, printemps 2026

Au final, un imposant projet bien en phase avec sa programmation. « Le démoulage de la coque aura lieu en fin d’année » précise François. « L’assemblage pont-coque interviendra en mars 2026. Nous disposerons dès cette fin d’année de nos nouveaux foils en construction chez  C3 Technologies . Nous travaillons à la construction avec un ensemble d’entreprises avec qui nous collaborons depuis plusieurs années. »

Dans l’attente de nouveaux partenaires, qui n’auront plus qu’à apposer leurs logos et visuels sur ce foiler dernier cri, la coque sortira seulement vêtue d’un apprêt pour la protection et l’étanchéité des tissus carbone. Un projet clé en main, comme aime à le souligner Thomas Ruyant.

Thibault Anselmet s’affûte pour une saison 2025 – 2026 XXL

Triple vainqueur du classement général de la Coupe du Monde de ski alpinisme, le Savoyard Thibault Anselmet prépare activement les Jeux Olympiques d’hiver de Milan-Cortina 2026, où le ski alpinisme fera son entrée. Médaillé d’argent en sprint lors des derniers Mondiaux, il affiche une ambition claire : être au sommet de sa forme du 19 au 21 février prochain. Le champion sera à Paris le 10 octobre après-midi pour la traditionnelle conférence de presse des athlètes hivernaux qui se tiendra à la Gaité Lyrique. Il débutera la Coupe du Monde 2025 – 2026 de ski alpinisme le 4 décembre aux Etats-Unis.

Les impressions de Thibault : «  Suite à la dernière saison, j’ai pris un peu de repos afin de récupérer. J’ai ensuite repris l’entraînement assez vite. J’ai clairement augmenté les séances d’entraînement en course à pied en montant, en vélo de route et ski roue. Jamais, je ne m’étais autant entraîné et je dois dire que cela me réussit plutôt bien car je suis en bonne forme. De plus, j’ai skié sur les glaciers le plus tard possible à savoir jusque début juillet et je vais reprendre le plus tôt possible à savoir dès le 13 octobre. Pour la saison qui arrive à grand pas, les Jeux Olympiques seront naturellement l’objectif numéro 1 même si mécaniquement je vais jouer la Coupe du Monde qui sera un grand entraînement « grandeur nature ». Si je peux ajouter un quatrième Gros Globe consécutif, je ne vais pas me priver mais l’idée est d’être surtout focus pour les Jeux et atteindre ma meilleure condition du 19 au 21 février, dates auxquelles auront lieu pour la première fois des épreuves de ski alpinisme aux Jeux. »

Pour rappel, les Jeux Olympiques vont se courir en sprint individuel soit 2mn30 d’effort, un quart de final, des demies et une finale, une séquence à ski en montée, un parcours en losange avec des changements de direction, un portage des skis dans un sac, une descente à ski en ayant enlevé les peaux de phoque et le relais mixte soit 2 montées et 2 descentes par individus et environ 7 minutes d’effort chacun en comptant le relais au sens strict du terme.

Côté Coupe du Monde, deux autres disciplines du ski alpi sont jouées à savoir la fameuse Verticale Race 20 à 30 minutes de montée uniquement et la course individuelle soit plusieurs montées et descentes pendant 1h30.