Première Transat, pour une première qualification au Vendée Globe !

NEW YORK, USA – MAY 25, 2024 : VULNERABLE skipper Sam Goodchild (GBR) is portraited at 23rd street station, before the New York Vendee sailing race in New York, USA, on May 25, 2024. (photo by Mark Lloyd / Alea)

Sam Goodchild débutera mercredi sa saison IMOCA, avec pour prélude à son premier Vendée Globe, sa première transat en solitaire de l’année, la New-York Vendée Les Sables, aux intenses senteurs Sablaises. Le skipper VULNERABLE va additionner les milles nécessaires à sa qualification définitive à cette circumnavigation de tous ses rêves. Il va aussi s’attacher à retrouver tous ses réflexes de navigateur solitaire, dans la droite ligne de la remarquable saison 2023 qui l’a porté en tête du championnat IMOCA. Toujours aussi maitre de lui-même, imperméable à toute forme de pression, le Britannique endosse avec flegme une casaque d’outsider qui le fait sourire, tant sa vérité propre réside dans sa capacité à s’enfermer dans la bulle de ses certitudes, rétif au doute et autres sentiments toxiques à la performance.

Une route météo peu commune…

« Pas de pression particulière quant à ma qualification. Je dois rajouter quelques milles à mon total actuel et cela ne me préoccupe pas outre mesure. J’ai surtout grand hâte de partir naviguer, en solitaire, sur l’océan. » explique avec désinvolture « Cool hand Sam ». Le skipper de VULNERABLE, le plan Verdier de 2019 profite d’un estival séjour New Yorkais pour entrer avec calme et concentration dans son premier rendez-vous océanique de l’année, ayant, à l’instar de son compagnon d’écurie Thomas Ruyant, choisi de faire l’impasse sur The Transat en mai. « Le bateau est arrivé en parfaite condition à New York. Mes équipes ont fait un travail exemplaire lors du convoyage. Le bateau est dans une configuration solitaire, et n’a nécessité aucun travail de fonds à New York. Même l’avitaillement a été fait, en partie à New York, l’autre à partir de produits maison. Cette Transat constitue un exercice très intéressant en termes de route météo. On va naviguer dans le sens des grands systèmes météos, ce qui n’exclue pas quelques transitions. Il y a des zones d’exclusion aux glaces et aux cétacés qui influent sur nos choix de route, mais le jeu consistera pour chacun des 29 concurrents à accrocher une dépression descendue d’Amérique du Nord, et de la chevaucher le plus longtemps possible vers l’Europe. Facteurs contrariant, les mouvements des grands courants Américains, Gulfe Stream et du Labrador, qui nous vaudront certainement quelques perturbations en chemin, en plus des inévitables et légendaires brumes et brouillards sous Terre Neuve. »

Une ligne de départ quasi-virtuelle !

Autre curiosité et de taille de cette transat d’Ouest en Est, la ligne de départ, mouillée virtuellement à quelques 100 milles dans l’Est de l’embouchure de l’Hudson. « Cela va être un moment particulier, puisque la ligne est figurée virtuellement sur une heure GPS. Certes, elle sera très longue, mais il n’y aura pas de bateau comité pour la matérialiser. Ce sera sur nos écrans que nous jugerons du passage de ligne, avec une balise haute fréquence pour assurer le Comité de course du bon franchissement de ligne de chaque concurrent. »

Un bateau abouti et au meilleur de sa préparation, un skipper surmotivé, un plateau de très haut niveau, 3 600 milles d’Atlantique à traverser, et une arrivée dans la ville symbole du Vendée Globe. Pas mal pour lancer la saison d’un Sam Goodchild désormais installé parmi les coureurs qui comptent dans la très élitiste classe IMOCA.

New York – Vendée / Thomas Ruyant : « J’aime ce format de course ! »

Thomas Ruyant ouvre sa si importante saison 2024, celle qui culminera le 10 novembre prochain avec le départ de la 10ème édition du Vendée Globe, par un format de course transatlantique parfaitement dans ses préférences. 3 600 milles nautiques d’océan Atlantique, à disputer d’Ouest en Est depuis New York City, avec une arrivée jugée aux Sables d’Olonne, où le skipper Dunkerquois de l’IMOCA VULNERABLE, accéléré par Advens, donne rendez-vous aux amoureux du tour du monde en solitaire à la voile et sans escale. Une transat en forme de sprint pour les monocoques de 18,28 mètres, prompts à dévorer les vastes espaces océaniques pour peu que l’habituel jeu des dépressions venues du Groenland se mette en place, et propulse en une grosse semaine les solitaires vers les rivages Vendéens. A quelques jours du départ, Thomas entre sereinement dans cet état d’esprit si particulier aux navigateurs solitaires au très long cours. Il va renouer avec cette complicité si exclusive qu’il entretient avec son bateau, et réciter la partition singulière de l’homme de mer en quête d’harmonie entre performance et science du marin.

43 ans à New York !

Profiter d’une ville escale comme New York n’est pas si habituel dans la vie d’un marin. Thomas Ruyant et les 28 autres protagonistes de la New York – Vendée deuxième du nom se laissent volontiers conquérir par le charme de la ville qui ne dort jamais. Un peu de sport, des Relations Publiques, une once de tourisme, et Thomas cède petit à petit à l’appel de ses fichiers météos, à son imaginaire déjà tout entier tourné vers les scenarii à venir de la transat. « Je commence inconsciemment à répéter mentalement mes gammes, envisager mes manoeuvres, changements de voiles, choix de routes… » avoue le Skipper du plan Koch-Finot Conq de 2023, qui a fêté dans la mégalopole Américaine ses 43 ans.

Une transat au demeurant très complète

Car si elle annoncé comme majoritairement marquée du sceau des allures portatives, cette course du Nouveau vers le Vieux monde recèle nombre de pièges et de spécificités propices à rebondissements. « On voit à ce jour qu’il existe au milieu de l’Atlantique des zones de transition. Le printemps est particulièrement chaud actuellement sur la Nouvelle Angleterre, et les trains de dépressions annoncés ne sont pas clairement au rendez-vous. De nombreux cas de figure sont encore à envisager pour les premiers jours de course » souligne Thomas. « Le courant du Labrador va rafraîchir l’atmosphère, et si le vent se cale au Nord Est à l’approche du continent Européen, ce ne sera pas une transat de tout repos, mais froide et avec du près à l’arrivée. Rien n’est encore totalement défini, mais c’est bien un exercice très complet qui nous est proposé, sous forme de sprint débridé. »

Thomas sera officiellement qualifié pour le Vendée Globe dès son franchissement de cette étrange ligne virtuelle qui préfigurera le départ de la New York-Vendée, quelques 100 milles dans le Sud Est de l’embouchure de l’Hudson. « Personne sur l’eau, pas de bateau comité, juste 29 solitaires… » C’est bien l’esprit libre qu’il pourra donner libre court à ses désirs de grands espaces, de course débridée et de compétition exacerbée, aiguillonnée par une concurrence plus aguerrie que jamais. « Tout ce que j’aime! ».

Crédit photo JL Carli – ALEA

Opération Atout Soleil : un 17ème appel à projets pour prévenir et lutter contre toutes les pratiques addictives des jeunes

Si les dernières données de l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) révèlent une diminution de la consommation de drogues et d’alcool chez les jeunes ces dernières années, il reste important de ne pas céder à un optimisme excessif et de maintenir les efforts de prévention et d’accompagnement des jeunes en difficulté et de leur entourage. D’autant plus que d’autres formes d’addictions comportementales, liées aux écrans, aux jeux en ligne et d’argent, etc., sont en forte hausse.

Dans ce contexte, le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes », GPMA, l’assureur Generali et la Médicale ont lancé pour la 17ème édition de l’opération de mécénat Atout Soleil un appel à projets baptisé « Génération Zéro Addiction ». Il vise à soutenir les associations qui œuvrent pour prévenir les conduites addictives, qui aident les jeunes sujets à des dépendances à se soigner et à se libérer durablement de leurs addictions, et qui apportent un soutien et des solutions à leurs familles.

Pourquoi cette thématique ?

Des expérimentations précoces : un phénomène à ne pas minimiser
L’adolescence est une période particulière où les jeunes cherchent à s’émanciper des figures parentales et à tester leurs limites. Il n’est donc pas surprenant d’observer une consommation de substances psychoactives assez précoce chez les jeunes, liée à la curiosité, au mimétisme et aux modes du groupe. Selon l’OFDT, 5,3% des collégiens de 4ème et 3ème déclarent avoir consommé du cannabis en 2022. Chez les lycéens, ce chiffre grimpe à 31,2%, indiquant une banalisation inquiétante de cette drogue. L’alcool n’est pas en reste, avec des épisodes de binge drinking (alcoolisation excessive sur une courte période) touchant 14,6% des collégiens et 34,5% des lycéens.

Addictions sans produits : un nouveau défi
Au-delà des substances psychoactives, les addictions comportementales (écrans, réseaux sociaux, jeux en ligne, etc.) préoccupent également les experts en santé publique. Un récent sondage Ipsos révèle que les 7-12 ans passent plus de 9 heures par semaine sur internet, tandis que les 13-19 ans consacrent près de 18 heures aux jeux vidéo et à la télévision. La fin de l’adolescence est aussi une période propice à l’expérimentation de jeux comme les paris sportifs, qui leurs sont pourtant interdits. L’OFDT souligne notamment qu’environ un joueur de 17 ans sur dix, risque de développer une addiction aux jeux d’argent et de hasard, en raison d’une pratique précoce régulière.

Des impacts sur la santé des jeunes à long terme
L’adolescence est une période critique du développement cérébral, particulièrement sensible aux effets délétères des substances psychoactives. Les recherches en imagerie médicale ont montré que pendant cette période le cerveau apprend des schémas réactionnels précis, par exemple que la cigarette détend ou que l’alcool renforce la confiance en soi. Commencer à boire au début de l’adolescence multiplie par dix le risque de devenir alcoolo-dépendant à l’âge adulte.

S’évader dans l’univers virtuel des réseaux sociaux et des jeux en ligne et de hasard peut, à haute dose, être aussi nocif que de consommer des substances illicites. En effet, ces pratiques encouragent la production de dopamine, une molécule associée au plaisir et à la récompense. Ce « circuit de la récompense » ainsi stimulé pousse les utilisateurs à en vouloir toujours plus, générant un cycle addictif similaire à celui des drogues. Ces jeunes présentent des troubles du sommeil, des sautes d’humeur qui auront un impact à long terme sur leur santé mentale et physique, ainsi que sur leur réussite scolaire.

Un appel à projets pour soutenir des initiatives innovantes

Atout Soleil invite les associations qui agissent pour prévenir les conduites addictives et accompagner les jeunes vers leur reconstruction et soutenir leur entourage à soumettre leurs projets avant le 28 juin.

Ces projets devront s’inscrire dans un ou plusieurs des trois axes ci-dessous :

AXE 1. LUTTER CONTRE LES PRATIQUES ADDICTIVES DES PLUS JEUNES

Offrir aux parents des lieux d’écoute et d’aide à la parentalité pour les informer sur les pratiques addictives et leur donner les outils pour faire face aux pratiques addictives de leurs enfants.
Mener des projets de prévention des collégiens, des lycéens et des étudiants pour leur faire adopter des comportements responsables et des choix favorables à leur santé.

Une attention particulière sera portée aux projets proposant une approche innovante, ludique, favorisant l’implication des jeunes (jeux, théâtre, forums, etc.)

Favoriser un environnement protecteur en réalisant des actions de prévention en milieu festif, estudiantin…

AXE 2. RECONNAÎTRE L’ADDICTION ET SE SOIGNER

Faciliter l’accès ou l’adhésion aux parcours de soins des jeunes, notamment les plus vulnérables, grâce à des solutions innovantes (numériques, etc.)
Outiller et soutenir les pratiques des professionnels (santé, social, éducatif, etc.) pour repérer et orienter les jeunes dès les premiers usages problématiques de produits ou d’écrans/jeux et promouvoir des actions incluant leur entourage (parents, fratries, proches, etc.)
Soutenir et accompagner les familles et l’entourage de l’usager et développer des programmes de soutien à la parentalité

AXE 3. SE LIBÉRER DES ADDICTIONS ET SE PROJETER DANS L’AVENIR

Proposer des lieux d’hébergements/lieux ouverts aux adolescents et jeunes adultes qui leur permettent de retrouver un rythme de vie et de reprendre confiance en eux
Développer des activités (sportives, artistiques, sociales, psychocorporelles) permettant aux jeunes de renforcer leur capacité à agir, à améliorer leur santé mentale et à rompre avec des environnements de vie influençant positivement la pratique de conduites addictives

A VOS AGENDAS

28 juin : clôture de l’appel à projet
24 septembre : jury Atout Soleil
3 décembre : cérémonie de remise des prix

Maxime Sorel : « Hâte d’y retourner”

Désormais qualifié pour le Vendée Globe après avoir pris il y a quelques semaines le départ de The Transat CIC, cinquième de cette même course entre Lorient et New York, Maxime Sorel aborde sa deuxième traversée de l’Atlantique en solitaire de l’année, la New York – Vendée qui partira de la big apple dans deux jours, avec beaucoup d’envie et la ferme intention de continuer sa préparation pour son deuxième Tour du Monde. Un peu plus d’un an après avoir gravi l’Everest, Maxime est bien dans son ciré de navigateur et se délecte des navigations en solitaire qu’il adore. 

Maxime Sorel : « J’ai hâte d’y retourner. J’ai hâte d’avoir les conditions que l’on espère avoir à savoir du portant. J’ai hâte de tester un maximum de choses, de naviguer, de me faire plaisir sur l’eau, de valider encore pas mal de points techniques pour le Vendée Globe. Nous avons été contents du travail accompli sur la transat – aller. Nous sommes dans une bonne ambiance et une excellente dynamique pour la New York – Vendée à venir et pour le Vendée Globe.

On va essayer d’aller plus loin dans les détails sur le retour en France qui débute dans deux jours. Je vais faire un peu comme sur The Transat CIC. Je vais partir pareil sans me faire de plan sur la comète en naviguant comme j’aime, sans trop regarder les autres et en étant maître de mes décisions. Je souhaite faire de belles traces. On verra à mi-parcours ou j’en suis au niveau classement et pourquoi pas encore le top 5 même si le niveau sera encore plus relevé que sur The Transat.

La pause a été courte et intense entre l’arrivée de notre première course de la saison et la le départ de la New York – Vendée. Nous avons beaucoup travaillé sur V and B – Monbana – Mayenne et on ne sera pas totalement à 100% techniquement sur la New York – Vendée avec notre foil tribord diminué mais je pars très en forme. Sur cette compétition à destination des Sables d’Olonne, nous allons être poussés par les dépressions. En 2016, il y avait eu deux options au Nord et au Sud qui s’étaient regroupés à la fin. Il peut y avoir plusieurs sortes de schémas météorologiques et des conditions pas toujours cool. Globalement, la mer ne sera pas aussi forte qu’à l’aller. Nous allons tester le bateau dans d’autres configurations.

En tout cas et avant de reprendre la mer, j’ai été ravi d’être à Newport dans un premier temps puis à New York. Les Américains ont une autre manière de vivre. Cela a été un bon stage de cohésion pour toute l’équipe et nos partenaires qui nous ont retrouvé ces derniers jours. Je suis fier de ma team et de chacun d’entre eux. »

Cap sur le fameux chenal des Sables d’Olonne, 3600 milles au programme !

Crédit Jean-Louis Carli / ALEA

L’élégance feinte du maxi-trimaran de The Famous Project

La navigatrice Alexia Barrier procédera le 31 mai prochain à la mise à l’eau du Maxi trimaran IDEC SPORT. Avec l’aide du designer-navigateur bien connu Jean Baptiste Epron, elle a choisi pour nouvelle robe du voilier, une déco très graphique, en accord avec ses partenaires principaux le Groupe Idec, la banque CIC, Wipro et également Richard Mille, tout en conservant les étraves rouges d’IDEC SPORT, toujours détenteur depuis 2017 du record du Trophée Jules Verne, challenge ultime du projet 100% féminin d’Alexia. Un défi qu’a su relever Jean Baptiste, pour atténuer la rude masculinité du voilier, en soulignant la féminité du projet, tout en respectant la personnalité du bateau.

L’élégance des Classiques
« Ce bateau est viril et très masculin. Les formes de visage choisies pour habiller les voiles, tendent à suggérer l’essence très féminine du projet d’Alexia » explique Jean-Baptiste Epron. Le designer très recherché par les acteurs de la course au large a une vraie histoire avec ce bateau, dont il avait dès sa conception signé la livrée, aux couleurs de son premier partenaire Groupama, puis des deux sponsors suivants, la Banque Populaire et le Groupe Idec. Le maxi trimaran triple vainqueur de la Route du Rhum sous ces trois différentes couleurs tient une place à part dans l’imaginaire de Jean-Baptiste. « J’adore ce bateau. Il a l’élégance des yachts classiques. II est le témoin de toute une génération de multicoques d’avant les bateaux volants, sorte de synthèse de ce qu’étaient les trimarans ORMA. Il n’a pas de lignes très marquées, signe d’une très grande liberté architecturale de son cabinet créateur VPLP. Il respire la douceur, sentiment feint en vérité, quand on connait sa fureur dans la brise. »

Une déco qui raconte une histoire…
« Jean-Baptiste Epron est l’artiste des bateaux par excellence » souligne Alexia. « Je lui ai fait entièrement confiance. Nos partenaires, le groupe Idec, le CIC et Wipro ont tous adhéré à l’histoire que nous raconte Jean-Baptiste avec ces visages esquissés dans nos voiles, et ces codes couleurs sur fond noir. Il s’agit de raconter une histoire, de solidarité, d’aventure commune. Mais Jean-Baptiste n’a pas voulu « sur féminiser » le projet, car il pense avec raison qu’à terme, les femmes sur de telles aventures, ne seront plus une exception, mais la règle évidente. Il a aussi su trouver les codes couleurs qui renvoient à nos trois partenaires, avec ce clin d’oeil au record du Trophée Jules Verne établi par Francis Joyon sous les couleurs rouges d’IDEC SPORT, maintenus sur nos étraves, comme une marque de respect pour ce trimaran de légende. »

Alexia va rejoindre la Bretagne dès cette fin de semaine, pour participer et superviser la fin du long chantier de remise en forme du géant entrepris chez Multiplast à Vannes, sous le regard avisé d’Eric Lamy. 15 personnes oeuvrent sans relâche à donner au bateau lancé en 2006 une énième jeunesse. Suite à sa mise à l’eau, IDEC SPORT ralliera La Trinité sur Mer pour ses ultimes mises au point, avant les premières navigations tests programmées fin juin, les premiers entrainements en juillet, et le convoyage en septembre vers la Méditerranée.

MORNING NEWS – VULNERABLE – Thomas Ruyant / NEW YORK – VENDEE

Lundi 10 juin 2024

Demain à l’aube….

Thomas Ruyant et VULNERABLE devraient en finir demain à l’aube avec cette New York Vendée truffée d’imprévus et de surprises météos. Jérémie Beyou et son Charal décidément très à l’aise dès qu’il s’agit de serrer le vent, se sont échappés et devraient, sauf surprise, s’octroyer la nuit prochaine le gain de la troisième place. Thomas va jusqu’au bout tenter de résister aux assauts de Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), dont le décalage à son vent lui offre un meilleur angle aux flux de secteur Nord. Bien calé sur la route directe, Seb tire sur sa barre et accélère au reaching quand Thomas peine à une allure plus lofée. VULNERABLE devrait se présenter sur la ligne d’arrivée demain matin au terme de quasiment 12 jours de Transat durant laquelle son skipper ne se sera qu’épisodiquement fait plaisir au portant. Un exercice cependant riche d’enseignements que tous les acteurs de TR Racing et les experts d’Advens vont ces prochaines semaines disséquer et analyser, en se projetant cette fois dans le schéma ultime et extrême d’un tour du monde en solitaire et sans escale.

Dimanche 9 juin,

En ballotage pour la 3ème place

Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) s’est adjugé hier soir la victoire dans la New York Vendée. Il a su capitaliser de belle manière son in extremis passage du front qui a irrémédiablement, et dès le 4ème jour de course, éliminé l’ensemble de ses adversaires. Tous, sauf un , l’Allemand Boris Herrmann attendu ce soir en Vendée, qui pourra se targuer d’avoir profité loin dans son option Nord d’allures rapides et portatives quand tous les autres protagonistes de l’épreuve auront majoritairement navigué contre le vent. Reste donc à octroyer, demain soir ou mardi matin, la troisième place du podium. C’est Jérémie Beyou (Charal) qui est ce matin en ballotage favorable. Son plan Manuard a déjà prouvé sa redoutable efficacité au près et Jérémie en fait depuis les Açores la démonstration. Avec une quarantaine de milles de retard, Thomas Ruyant et VULNERABLE ne peuvent guère compter sur un bouleversement météo pour se refaire. Le vent est au Nord Nord Est et va y demeurer jusqu’à la ligne d’arrivée, avec seulement quelques variations en force et en direction à se mettre sous l’étrave. Thomas s’attache donc à clore sa deuxième transat en solitaire à bord de son plan Koch Finot Conq proprement, accumulant les enseignements en vue de son grand pari de la fin de l’année, le Vendée Globe.

Samedi 8 juin,

Louvoyage Ibérique

10 jours de course dans cette transatlantique New York Vendée aux improbables tournures. Le leader Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) progresse au louvoyage, en tirant des bords de près à l’entrée du golfe de Gascogne, riche d’un joli matelas d’avance qu’il a su entretenir depuis sa prise de pouvoir du 3 juin dernier. Boris Herrmann touche les bénéficies d’une option Nord qui l’a vu tutoyer les 57 degrés de latitude Nord. Il est depuis 24 heures l’unique solitaire à profiter d’allures portantes. Les prétendants à la dernière marche du podium, comme l’intégralité du reste de la flotte, se font secouer face au vent de Nord Est pour les plus sudistes, d’Est pour les autres. Thomas Ruyant, quelques 15 milles sous le vent de Jérémie Beyou (Charal) est encore en mesure de jouer ce podium. Avantage Beyou ce matin, en situation de contrôle. Les prochains virements de bord seront décisifs.

Vendredi 7 juin,

Speed tests Atlantique

Thomas Ruyant et VULNERABLE ont entamé peu avant minuit hier au soir, la remontée de l’Atlantique au large du Portugal, laissant loin dans l’Ouest l’archipel des Açores. Ils ont perdu leur compagnon de route et d’écurie Sam Goodchild, victime d’un démâtage. Thomas trouve sans surprise en Jérémie Beyou (Charal), l’adversaire idéal pour jauger et peaufiner les performances de son plan Koch Finot-Conq aux allures de près. Les deux hommes naviguent bord à bord, et Jérémie, en glissant cette nuit au vent de Thomas, s’est emparé de la deuxième place d’un classement toujours outrageusement dominé par Charlie Dalin. Le skipper de MACIF Prévoyance Santé, bien que moins rapide que ses adversaires ces dernières 24 heures, dispose toujours de 280 milles d’avance sur ses dauphins. Thomas Ruyant, à son corps défendant peut-être, se voit en ce 9ème jour de course proposé d’épuisantes sessions de navigation au plus près du lit du vent. La proximité immédiate du voilier de Jérémie, reconnu pour son aisance à cette allure, constitue un intéressant repère et le speed test en cours permet, à n’en pas douter, à Thomas de progresser toujours et encore dans ce domaine. Une nouvelle journée d’inconfort de brutalité s’avance, au près dans un vent de Nord Est tonique, et sur une mer dégradée plus on s’approche du Portugal. La progression vers le golfe de Gascogne se fera à coups de petits décalages qui pourraient engager Thomas et Jérémie dans un exercice proche du match race. Le scenario inattendu de la New York Vendée n’a certainement pas fini de nous surprendre.

Jeudi 6 juin 2024

La Transat la plus longue…

8 jours déjà que les 20 solitaires de la New York Vendée ont quitté les Etats Unis. L’intouchable leader Charlie Dalin (MACIF Prévoyance Santé) est encore à 900 miles du but. Loin derrière, en son Sud et Ouest, ses adversaires se déchirent en une quête de trajectoires les plus favorables vers une Europe qui se refuse obstinément, arc boutée derrière des trains de dépression qui transforment ce qui devait être une cavalcade au portant, en une harassante escalade d’abruptes talus dépressionnaires aux plus près du vent.
Thomas Ruyant et son VULNERABLE vont poursuivre toute la journée le contournement par le Sud de la zone de protection de la diversité des Açores. Ils se sont hissés hier à la faveur d’une belle journée de glisse sur la seconde marche du podium, aiguillonnés par leur camarade d’écurie Sam Goodchild, cramponné à son tableau arrière. L’heure du près s’avance, une allure pour laquelle le plan Koch Finot Conq de 2023 n’a pas précisément été dessiné. Totalement en phase avec sa course et sa vie de solitaire, Thomas dispose pourtant des armes pour défendre âprement son classement lors de la remontée vers les côtes du Portugal. Il devra batailler ferme face à un impressionnant groupe de 7 poursuivants, tous donnés au départ comme vainqueurs potentiels.

Thomas Ruyant :

« On est en position pour faire un podium avec Sam. On va avoir maintenant beaucoup, beaucoup de près et j’espère que l’on arrivera à tenir la cadence de Charal (Jérémie Beyou) qui va bien à cette allure qui est un peu moins faite pour mon voilier. Le bateau est nickel. J’ai mis un peu de temps à entrer dans ma course mais là je suis totalement dans le rythme. Le passage du front a été un moment difficile de la course. Je pensais l’avoir passé et être en mesure d’être avec Charlie mais le front m’a rattrapé. Cela s’est joué à rien. C’est comme ça. Je n’ai pas dormi beaucoup la nuit dernière. J’ai récupéré ce matin. Sam est dans mon tableau arrière actuellement, je le vois. C’est très intéressant d’avoir des bateaux autour de moi pour faire des speed tests et en vue du Vendée Globe. »

Mercredi 5 juin 2024

Thomas se place !

Thomas Ruyant et son VULNERABLE ont retrouvé cette nuit, au terme d’une jolie empoignade avec leurs compagnons de route Jérémi Beyou (Charal), Seb Simon (Groupe Dubreuil) et Sam Goodchild (VULNERABLE) une petite place sur le très provisoire podium de la New-York Les Sables. Le voile tombe sur le 7ème jour d’une course totalement folle, à l’imprévisible scenario qui laisse grand ouverte la porte du suspens, dans le sillage d’un Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) certes ralenti, mais solidement accroché au fauteuil de leader. Restent trois choix de route en concurrence ; celui un peu étonnant de Boris Herrmann, toujours pointé en deuxième position mais isolé et, oserions nous dire, un peu perdu dans son contournement d’un centre dépressionnaire par 53 ° de latitude Nord. Plus de 500 milles en son Sud, James Harayda ouvre au près, une voie intermédiaire à pas moins de 13 concurrents. Le reste de la flotte est donc emmenée ce matin par Thomas au niveau des Açores. Transat au portant avait-on annoncé, et c’est bien ces allures rapides pour lesquelles son plan Koch-Finot Conq a été dessiné que le Dunkerquois cherche, au sud de l’archipel Portugais, quitte à effectuer un grand détour par le sud de la zone de protection de la bio diversité. Une dépression s ‘y renforce dans l’Est de ce secteur et Thomas et ses compagnons de route, au premier rang desquels son camarade d’écurie Sam Goodchild, y voient une belle opportunité d’allonger la foulée vers les rivages portugais. Route longue et portative au Sud, plus poche de l’ortho mais au près au Nord, les jeux sont faits, à 1 500 milles de l’arrivée aux Sables d’Olonne.

Mardi 4 juin 2024

Décalages….

L’étrangeté des schémas météos qui règnent en Atlantique Nord en ce printemps conduit les solitaires de la New York Vendée à des choix de route extrêmes. Ceux ci se matérialisent sur l’échiquier océanique par d’impressionnants écarts en latitude. Boris Herrmann (Malizia-Seaexplorer), longtemps leader, évolue ce matin par plus de 51° de latitude Nord. (Par comparaison le Titanic a coulé par 41° Nord!). Il cherche dans l’ouest d’un anticyclone une solution « culottée » pour revenir vers l’Europe et faisait ce matin l’admiration étonnée de son « pote » Thomas Ruyant. Le skipper de VULNERABLE a, lui, retrouvé glisse et bonne allure quelques… 960 milles en son Sud, à la latitude du détroit de Gibraltar! La route du Dunkerquois et de son redoutable groupe où figurent quelques « clients » du calibre de Jérémi Beyou (Charal), Samantha Davie (Initiatives Coeur) ou Johann Richomme (Paprec Arkea) pour ne citer qu’eux, va flirter avec l’archipel des Açores et sa vaste zone interdite à la navigation dans cette New York Vendée, protection de la bio diversité oblige. Avec un Malizia en errance Labradorienne, nombreux sont, à l‘instar de Thomas, les coureurs à de nouveau rêver à un podium, Charlie Dalin semblant ce matin définitivement inaccessible, avec ses 470 miles d’avance sur le groupe sudiste, et autant sur un groupe intermédiaire. Désormais bien entré dans sa course, mieux en jambe et en maitrise de sa gestion du rythme de vie en solitaire, Ruyant se prend à y croire et laisse imperceptiblement son esprit de chasseur et de compétiteur l’envahir….

Thomas Ruyant
« Belle journée hier. Je suis un peu revenu sur les 4-5 bateaux qui me précèdent, après une nuit pas très rapide, avec une mauvaise combinaison de voiles. Je prends bien mes marques à bord. Ca m’a pris du temps mais je trouve des astuce qui me serviront pour le Vendée Globe. Il y a de bonnes conditions de glisse, un peu plus de vent que prévu. On va passer proche des Açores. Charlie est bien parti mais pour la deuxième place, tout est encore possible. Boris suit une option intéressante, mais osée. Je me vois arriver vers le 11 après midi. »

 

Lundi 3 juin 2024

La barrière d’un véritable passage à niveaux préfiguré par un vaste front en évolution au travers de l’Atlantique demeure obstinément baissée devant le gros de la flotte de la New York Vendée. Seuls deux bateaux, Malizia Seaexplorer de Boris Herrmann, et MACIF Santé Prévoyance de Charlie Dalin sont parvenus à se glisser en son Est. Ces deux marins cavalent depuis dans des vents soutenus sur une route efficace au Nord Est, et engrangent heure après heure les milles, portant ce matin leur avance sur le gros des troupes à plus de 250 milles. L’addition est donc salée pour les infortunés toujours aux prises en ce 5ème jour de course avec le contournement du front. Régime double peine pour Thomas Ruyant et son VULNERABLE, confrontés depuis 36 heures à d’infectes conditions de navigation, qui le contraignent à subir les éléments, et des choix de route absolument pas choisis, ainsi qu’il le décrivait hier :
« Pas simple cette transat. Mer compliquée avec le Golfe Stream. On a buté dans le front toute la journée d’hier. Charlie et Boris on réussi à traverser sur une route plus nord. Derrière le front, il y a des zones peu ventées, et le front continue d’avancer et on n’arrive pas à le traverser. C’était violent sur une mer casse bateaux, très pénible, pas propice à la vitesse… »

VULNERABLE a, dans ces conditions où préserver le bateau était souvent l’ordre du jour, rétrogradé à la 7ème place, au contact d’un gruppetto d’une dizaine de coureurs contraints de chercher sur une route au Sud Est, à 90° de la trajectoire directe, un très relatif salut. Boris Herrman et Charlie Dalin évoluent désormais dans un autre système météo sur un large boulevard, tandis que Thomas et consort cherchent toujours leur voie sur des chemins de traverse. L’addition, déjà salée, n’a pas fini d’enfler.

Dimanche 2 juin 2024,

Gulf Stream destructeur !

A l’instar de ses compagnons de route aux avant-postes de la new York Vendée, Thomas Ruyant se fraie un chemin bien chaotique en limite du centre dépressionnaire en fuite devant l’étrave de son VULNERABLE et face à un Gulf Stream qui lui barre la route, 4 à 5 nœuds de courant de face.

Il bataille dans des vents instables qui imposent à son foiler d’incessants changements de rythmes et de vitesses. En s’éloignant cette nuit de la route directe, il a lâché quelques milles à ses adversaires directs, accusant ce matin 70 de milles de retard sur les leaders ex aequo Boris Herrmann (Malizia -Seaexplorer) et Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance).

Des écarts qui se défont selon les caps choisis pour rallier au mieux des flux annoncés de Sud Sud Est propices à revenir rapidement sur la route orthodromique. Patience et sang-froid sont les ingrédients du jour dans l’exaspérant cocktail proposé, quand la multiplication des efforts sur le pont aux réglages et changements de voiles ne se concrétisent au final que par un faible gain sur la route. Thomas ne franchira que ce matin la barre des 1 000 milles parcourus, sur les 3 200 à franchir, après 3 jours et demi de mer.

Thomas Ruyant :
« C’est vraiment une course atypique. Etonnant de traverser dans ce sens ! Rien ne ressemble à ce que l’on imaginait. Déjà, cet étrange départ nous a mis dans une humeur très différente de celle de nos habituels début de course. Et les enchaînements météos que nous connaissons depuis sont vraiment déconcertants. Je ne peux pas dire que j’ai trouvé mon rythme de course. Mes phases de sommeil et de récupération sont réduites au minimum. Il faut constamment veiller aux oscillations du vent, en force comme en direction et les variations de vent sont brutales et imprévisibles. C’est pourquoi on ne peut se permettre de se relaxer. Il faut à tout moment être prêt à renvoyer ou réduire la toile. Le courant du Gulf Stream n’est pas fait pour arranger les situations. On essaie de ne pas trop y rentrer car la mer y devient vite mauvaise, et perturbe les bons réglages du bateau. Nous poursuivons le centre dépressionnaire qu’il nous faut traverser mais qui s’éloigne devant mon étrave. On va trouver du vent fort derrière, et un nouveau schéma de course va s’ouvrir… »

Samedi 1er juin 2024

Coup de frein

Le ralentissement envisagé de la flotte sous Terre-Neuve a débuté sans grande surprise hier soir pour les leaders de la New-York Vendée, avec l’entrée dans cette zone de haute pression peu ventée, premier péage sur la route de l’Europe. Chacun avait anticipé son point de traversée de cette langue de calmes en voie de comblement et l’heure est ce matin aux premières sentences. L’Allemand Boris Herrmann (Malizia Seaexplorer) auteur d’un remarquable début de course doit céder à Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) le leadership provisoire, mieux inspiré quelques 30 milles sous son vent. VULNERABLE de Thomas Ruyant a choisi une trajectoire similaire à celle du leader, imité en cela par ses deux prédécesseurs, Nico Lunven (Holcim PRB) et Jérémi Beyou (Charal). Un choix qui le porte à la 5ème place ce matin, avec un déficit de 13 milles au comptage effectué par rapport à la route directe. Comme le craignait le Dunkerquois la veille du départ à l’analyse de cette situation météo inhabituelle en Atlantique, les écarts demeurent faibles entre les protagonistes, et ce ralentissement observé tout au long de la nuit favorise le regroupement de la flotte. Question du jour : qui de la route sud empruntée par Samantha Davies (Initiatives Coeurs), ou de la route nord de Boris, espacée de plus de 100 milles, repartira le premier avec l’arrivée de flux de secteur Nord Nord Est? La route plus « conservatrice » suivie par VULNERABLE permettra t’elle de rallier les forts vents de Sud observés plus loin en Atlantique et propices à retrouver des vitesses dignes de ces étonnants foilers de la Classe IMOCA? C’est tout l’objet de cette quatrième journée de transat qui s’avance.

Vendredi 31 mai 2024

Les favoris au rendez vous

Pas moins de 7 IMOCAS, dernière ou avant dernière génération parfaitement optimisés impriment, depuis le passage à la marque « share the ocean », un rythme tonique à la transat. Ils trouvent dans un bon flux d’Ouest Nord Ouest tout le carburant nécessaire pour lâcher les chevaux et allonger la foulée. Charlie Dalin (Macif Santé prévoyance), ayant volé la vedette à l’Allemand Boris Herrmann (Malizia Seaexplorer)) ouvre la marche en costaud au vent d’un groupe qui comprend tous les favoris identifiés de cette transat vers la Vendée et les Sables d’Olonne. Thomas Ruyant s’y est fait une place à une dizaine de miles du leader, légèrement décalé sous le vent et tient la cadence endiablée des foilers. A l’évidence, nul ne veut rater le train des flux de Sud Ouest établis sous Terre Neuve, promesses de longues et belles cavalcades aux allures portatives, sur un Atlantique à l’humeur modéré et qu’aucune dépression n’a encore bouleversé. Des conditions typées pour VULNERABLE, et Thomas ne s’économise guère pour jouer au mieux sa partition, dans l’incertitude d’une deuxième partie de course peut-être moins favorable. Chacun soigne sa trajectoire dans la perspective d’une zone de transition à venir avec des vents de secteur Sud Ouest soutenus. Un empannage en aile de mouette permettra à tous ces protagonistes de poursuivre leur belle progression vers l’Est. La course de vitesse pure va se prolonger aujourd’hui. Les solitaires tirent sur leur machine, souvent au détriment du sommeil et de la nourriture. Les écarts sont ténus. La pression énorme.

Jeudi 30 mai,

Pour tous les goûts
Drôle de départ hier soir 20 heures, au milieu de nulle part, au large de Long Island, pour les 28 solitaires de la New York Vendée. Point de bateau comité, et une direction de course bien au chaud dans un bureau New Yorkais. Les navigateurs, GPS à l’appui, ont eux-mêmes géré  leur compte à rebours pour franchir dans les règles une ligne de départ virtuelle. Sous un grand soleil et dans un vent plus que modéré d’Ouest Sud Ouest, ils sont entrés avec appétit dans leur dernier grand rendez-vous océanique avant le Vendée Globe (Départ 10 novembre.) Une partie hautement stratégique débutait alors, avec pour premier objectif un  point de passage obligé marqué virtuellement quelques 173 milles dans leur Sud Est. Un détour bien volontiers admis par tous puisqu’il permet de s’éloigner d’une large bande de mer très fréquentée au plus près des côtes américaines par des cétacés de toutes sortes. C’est donc au près et au petit trot que Thomas et ses 27 concurrents entament leur périple de 3 200 milles théoriques. Des allures sur mer plate pour lesquelles le plan Koch-Finot Conq VULNERABLE n’a pas vraiment été conçu. Thomas soigne donc son placement, plutôt au vent du gros des troupes. Il entame en vérité sa deuxième nuit en mer, après cet étonnant stand by d’avant course hier. La flotte demeure très groupée, et les voiliers à dérives droites, dont aucun foil ne vient, en trainant dans l’eau, ralentir la marche, occupent les premières places, à la faveur de route au plus près de la route directe. L’épisode de près dans les petits airs va se prolonger toute la journée et c’est avec envie que les solitaires vont lorgner vers la marque à laisser à bâbord. Elle marquera l’entrée dans un  flux de Sud Sud Est plus soutenu, favorable après un nouvel empannage salvateur, à enfin allonger la foulée. Thomas attend ce prometteur épisode avec impatience, car il fournira à son VULNERABLE le type de carburant qui lui sied. Cette Transat New York Vendée en offre décidément pour tous les gouts. Puis qu’à cette phase de portant, succéderont phases de transition, et longue épreuve au près pour se rapprocher de la vieille Europe. Point de record en vue dans ces circonstances, mais plutôt une course hachée, loin des scénarios habituellement envisagés en la présence de fortes dépressions descendues du Groenland. Celles-ci évoluent pour l’heure du côté des Açores, et vont offrir en leur façade Nord, des vents forts et contraires pour rallier Les Sables d’Olonne.