Maladies féminines : un retard médical révélateur d’inégalités persistantes

A l’occasion de la Journée internationale d’action pour la santé des femmes, il est essentiel de rappeler que les inégalités dont elles sont victimes dans le domaine médical restent profondes : retards de diagnostic, symptômes sous-estimés, tabous persistants… autant de signaux que leurs besoins spécifiques ont longtemps été négligés. Résultat : si leur espérance de vie dépasse celle des hommes, elles passent moins d’années en bonne santé.

C’est dans ce contexte que le Fonds de dotation Nos Épaules et Vos Ailes, en collaboration avec GPMA, l’assureur Generali et La Médicale, a lancé un nouvel appel à projets dans le cadre de l’opération de mécénat Atout Soleil, intitulée : « Maladies féminines : informer, soigner, soutenir ». Il vise à accompagner des associations qui œuvrent partout en France pour mieux informer sur les maladies féminines, favoriser l’accès aux soins et soutenir la reconstruction physique, psychologique et professionnelle après la maladie.

Décryptage d’un enjeu de santé publique essentiel, encore trop souvent sous-estimé.

Une recherche médicale longtemps centrée sur les hommes

Comme le souligne la neurobiologiste Catherine Vidal, directrice de recherche honoraire à l’Institut Pasteur de Paris et membre du comité d’éthique de l’Inserm, la médecine s’est longtemps construite sur un modèle unique : celui du corps masculin . Ce biais structurel a profondément influencé la recherche biomédicale. Il a ainsi fallu attendre 1998 pour que l’anatomie complète du clitoris soit enfin décrite, et 2005 pour obtenir les premières IRM du sexe féminin.

Pendant longtemps, les traitements et protocoles médicaux ont été conçus principalement à partir de données recueillies sur des hommes. Ces résultats, souvent inadaptés à la physiologie féminine, ont contribué à un biais durable dans la recherche. Cela s’explique en partie par le fait que les femmes ont longtemps été largement exclues des essais cliniques. Deux idées fausses ont justifié cette exclusion : la conviction erronée que les différences entre les sexes se limitaient aux organes reproducteurs, et la volonté — certes bien intentionnée — de protéger d’éventuelles grossesses.

Un tournant majeur a eu lieu en 1993, lorsque les National Institutes of Health (NIH) aux États-Unis ont été contraints par la loi d’inclure des femmes dans tous les essais cliniques financés par des fonds publics. La situation s’est ainsi nettement améliorée ces dernières années. D’après les registres de l’OMS et du NIH, toutes pathologies et phases d’essais confondues, la participation des femmes est passée de 35 % en 1995 à 58 % en 2018. Mais cette parité apparente cache encore de fortes disparités selon les domaines de recherche. Les femmes demeurent par exemple sous-représentées dans les études sur l’insuffisance cardiaque, certains cancers, la dépression, la douleur, le sida .

Dans leur enquête Les Négligées , les journalistes Solenne Le Hen et Marie-Morgane Le Moël expliquent que pendant longtemps, les médicaments ont été testés surtout sur des hommes, puis prescrits aux femmes sans ajustement. Pourtant, le corps féminin réagit différemment : il absorbe les substances actives plus vite et les élimine plus lentement. Résultat, les femmes risquent jusqu’à 50 % d’effets secondaires en plus. Enfin, l’enquête pointe un autre indicateur alarmant : à peine 1 % des financements mondiaux dédiés à la recherche et à l’innovation en santé sont consacrés spécifiquement à la santé des femmes. Un chiffre qui illustre l’ampleur du retard encore à combler.

Des diagnostics plus lents, des soins inadaptés

Les politiques de santé concernant les femmes ont longtemps été centrées sur la sphère sexuelle et reproductive, au détriment d’autres pathologies. Cette approche a contribué à renforcer des stéréotypes, influençant la manière dont les symptômes féminins sont interprétés.

Un exemple marquant : les maladies cardiovasculaires. Elles sont la première cause de mortalité chez les femmes — 204 décès par jour contre 176 chez les hommes, selon la Fondation pour la recherche médicale. Pourtant, les symptômes féminins restent mal reconnus. Fatigue, anxiété ou douleurs thoraciques sont trop souvent attribués à des troubles psychologiques, là où des signes identiques chez les hommes évoquent immédiatement une urgence cardiaque.

D’après une étude de l’Université McGill, seulement 29 % des femmes suspectées d’infarctus reçoivent un électrocardiogramme dans les 10 minutes suivant leur arrivée à l’hôpital, contre 38 % des hommes . À l’hôpital Lariboisière, à Paris, les femmes appellent le SAMU en moyenne 15 minutes plus tard que les hommes, souvent parce qu’elles doutent de la gravité de leurs symptômes .

Le manque d’information joue aussi un rôle. Selon une enquête IFOP de 2023, seules 46 % des femmes savent que les maladies cardiovasculaires sont leur première cause de mortalité, devant le cancer du sein. Chez les 18-25 ans, une sur deux pense encore, à tort, qu’elles touchent surtout les hommes .

La santé mentale, grande oubliée du système de soins

Les troubles de la santé mentale demeurent l’un des angles morts de notre système de santé, alors même qu’elle touche de manière disproportionnée les femmes. Selon Santé publique France, les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à souffrir de dépression, trois fois plus exposées aux troubles anxieux, et deux fois plus susceptibles de faire une tentative de suicide. La maternité constitue un moment particulièrement vulnérable : 17 % des femmes souffrent de dépression post-partum, 5 % déclarent des pensées suicidaires, et une femme sur dix reste en détresse psychique deux mois après l’accouchement.

Tout au long de leur vie, de nombreuses femmes subissent des violences — notamment conjugales — aux conséquences psychiques lourdes. Selon le Centre national de ressources et de résilience, les femmes victimes de violences conjugales présentent un risque sept fois plus élevé de développer un trouble de stress post-traumatique. Même dans la sphère professionnelle, l’écart est frappant : 6 % des femmes déclarent une souffrance psychique liée au travail, contre 3 % des hommes.

La précarité économique, qui touche plus souvent les femmes, aggrave encore la situation. En France, 4,9 millions de femmes vivent sous le seuil de pauvreté, contre 4,3 millions d’hommes. Elles représentent près de 78 % des emplois à temps partiel, souvent associés à des conditions de travail instables : horaires fragmentés, bas salaires, pénibilité accrue. Comme l’a rappelé Nathalie Bajos, directrice de recherche à l’Inserm, lors du lancement de la chaire annuelle de santé publique du Collège de France : « Le genre, mais aussi la position sociale, produisent des inégalités en matière
de santé. »

La précarité a un impact direct sur l’accès aux soins. Près des deux tiers des personnes qui y renoncent sont des femmes, en grande partie à cause de contraintes financières et de la pénurie de professionnels de santé dans certaines zones . L’exemple de la gynécologie est particulièrement parlant : selon l’UFC-Que Choisir, un quart des femmes vivent dans un désert médical gynécologique. En treize ans, le nombre de gynécologues a chuté de 65 %. Onze départements n’en comptent plus aucun, et dans 73 autres, on en recense moins de six pour 100 000 habitants.

Le prix Atout Soleil : soutenir les associations engagées pour la santé des femmes

Les associations jouent un rôle crucial dans l’amélioration de la santé des femmes. Présentes sur le terrain, elles accompagnent les patientes au quotidien, lèvent le voile sur des pathologies longtemps ignorées, et interpellent les pouvoirs publics pour faire évoluer les politiques de santé. L’exemple de l’endométriose en est emblématique. Cette maladie chronique, qui touche une femme sur dix, n’a été reconnue comme pathologie organique qu’à la fin des années 1990. Il a fallu attendre 2019 pour qu’un plan national soit mis en place, et 2022 pour qu’elle soit enfin inscrite sur la liste des affections de longue durée (ALD) — une avancée rendue possible grâce à la mobilisation associative.

Pour amplifier cette dynamique, l’opération de mécénat Atout Soleil a lancé un appel à projets intitulé : « Maladies féminines : informer, soigner, soutenir ». Son objectif : faire progresser la santé des femmes en valorisant les initiatives de terrain. Pour sa 18ème édition, le prix Atout Soleil récompensera des associations engagées sur tout le territoire, qui œuvrent à chaque étape du parcours de soin — avant, pendant et après la maladie et qui sensibilisent le plus grand nombre pour faire reconnaître les spécificités des maladies féminines et garantir une véritable égalité de traitement.

Car la santé des femmes ne concerne pas seulement les femmes : elle engage toute la société. Investir dans ce domaine, c’est agir pour plus d’égalité, mais aussi pour l’efficacité des politiques publiques : selon le Forum économique mondial, mieux prendre en compte les spécificités féminines — par exemple en matière d’endométriose ou de ménopause — permettrait de favoriser le retour à l’emploi des femmes et d’améliorer la performance globale des systèmes de santé. À l’échelle mondiale, cela pourrait représenter un gain de 130 milliards de dollars dans le PIB d’ici 2040 .

Parce que la santé des femmes concerne toute la société, elle mérite des réponses structurelles et ambitieuses. Cette Journée internationale d’action pour la santé des femmes doit être l’occasion de repenser nos pratiques pour que leurs besoins spécifiques soient pleinement intégrés dans la recherche, les soins et les politiques de santé.

À vos agendas :

04/07/2025 : Clôture de l’appel à projets
23/09/2025 : Délibération du jury
02/12/2025 : Cérémonie de remise des prix à Paris

En savoir plus – retrouvez le détail de cet appel à projets et les critères de sélection : ici

[1] Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, (2020), « Prendre en compte le sexe et le genre pour mieux soigner : un enjeu de santé publique », décembre.
[2] Ibid 1.
[3] Marie-Morgane Le Moël et Solenne Le Hen. (2025), « Les négligées. Enquête au cœur du business de la santé des femmes », HarperCollins, février.
[4] Ibid 1
[5] Assemblée nationale, 2023, « Rapport d’information sur la santé mentale des femmes », juillet.
[6] Fédération française de cardiologie, 2023, « Cœur et femmes », Baromètre IFOP, avril 2023.
[7] Santé publique France, 2023, « Prévalence de la dépression, de l’anxiété et des idées suicidaires à deux mois postpartum : données de l’enquête nationale périnatale 2021 en France hexagonale », septembre.
[8] La production sociale des inégalités de santé | Collège de France
[9] Fédération des acteurs de la solidarité, 2024, « Santé des femmes en situation de précarité », mars.
[10] UFC-Que Choisir, 2022, « Fracture sanitaire : des constats dramatiques imposant des réformes d’ampleur », novembre.

Trois évidences et une surprise

Off Groix, FRANCE – may 20 2025, Skipper Thomas Ruyant , Imoca VULNERABLE, Training prior for the Course des caps, on May 20, 2025 off Groix, France.
© Pierre Bouras

Quoi de mieux pour replonger dans le bain de la course au large en IMOCA pour un navigateur nordiste, qu’une belle course en équipage dans les Hauts-de-France ? C’est précisément le programme qui s’avance fin juin pour Thomas Ruyant. Une circumnavigation autour des îles Britanniques, la toute nouvelle et très prometteuse Course des Caps Boulogne-sur-Mer Banque Populaire du Nord. Solitaire dans l’âme, Thomas s’en délecte pourtant d’avance, à l’idée de régater tout l’été, au contact d’adversaires haut de gamme. Il réunit pour l’épauler sur la Course des Caps un équipage international, mixte, au profil aussi détonant qu’étonnant. Jugez plutôt. Morgan Lagravière, le Monsieur Plus de TR Racing depuis plusieurs années, décisifs dans les victoires lors des deux dernières Transat Jacques Vabre (Transat Café L’Or) aux côtés de Thomas, embarque comme une évidence. L’Italien Ambrogio Beccaria, dont les succès en Classe Mini et Class40 rappellent immanquablement le parcours de Thomas, s’impose lui aussi assez logiquement, puisque dès la fin de la Course des Caps, il endossera le ciré de skipper officiel du bateau, passé sous les couleurs de son partenaire Allagrande MAPEI. La belle histoire, aventureuse et humaine, est celle de Manon Peyre, bien connue des spécialistes des séries Olympiques, et que Thomas, en recherche de talent d’exception à la barre, enrôle, sur les conseils avisés de Morgan.

Ambrogio ; un « crash course » en IMOCA

Né à Milan il y a 34 ans, Ambrogio Beccaria découvre, enfant, la voile un peu par hasard en Sardaigne. Il a depuis fait son chemin en course au large, devenant le premier navigateur Italien à remporter la Mini Transat. Passé en Class40, il s’illustre aussitôt en remportant la Transat Jacques Vabre en 2023, The Transat et deux éditions de la Normandy Channel Race. Il découvre cette année l’IMOCA, habité de la même envie de performer rapidement.
« Je n’ai en tout et pour tout navigué que quelques jours en IMOCA, une étape de The Ocean Race sur Holcim et, la semaine écoulée à bord de VULNERABLE. Je découvre en douceur le bateau et l’équipe. VULNERABLE, qui sera Allagrande MAPEI pour The Ocean Race Europe et la Transat Café l’Or, est un bateau complexe et il me faut comprendre et maitriser de nombreux paramètres. Je priorise donc mon temps à bord. A chaque jour suffit sa peine, et Thomas, Morgan et les équipes de TR Racing sont à mon écoute. Après deux saisons et demie en Class40, ce qui me surprend le plus, c’est la vitesse de démarrage du bateau. Même dans peu de vent, on monte très vite dans les noeuds. On atteint très vite et sans effort les 25 noeuds. Le décollage, le vol, sont nouveaux pour moi. Il me faut comprendre où et quand mettre l’énergie, tant il y a de choses à maitriser. Pour l’heure, je ne suis qu’un simple équiper, mais dans deux mois, ce sera moi le skipper. J’arrive avec mon équipe qui travaille elle aussi en harmonie avec TR Racing. C’est une collaboration réussie, qui m’enlève beaucoup de stress. Je crois avoir un peu le même tempérament que Thomas sur l’eau. Il met énormément d’énergie dans sa manière de naviguer, mais il le fait avec calme, lucidité et… talent. Nous vivons de belles journées d’échanges et de partages de nos sensations à bord. Morgan est impressionnant.  Il est vraiment connecté à l’eau et au bateau. Il a un feeling incroyable. »

Manon Peyre ; Pourquoi moi ?

Manon n’en revient toujours pas. La jeune spécialiste du 49er de 23 ans, formée au Club la Pelle Marseille, vient de poser ses cirés à Lorient, au sein de l’écurie TR Racing de Thomas Ruyant. Le skipper Nordiste de VULNERABLE l’a tout bonnement sélectionné pour intégrer son équipage appelé à régater cet été autour des îles Britanniques lors de la première édition de la Course des Caps Boulogne sur Mer Banque Populaire du Nord (départ 29 juin). Des formats de course réservés à des équipages mixtes de 4 à 5 marins, auxquels vient s’ajouter un media man, Pierre Bouras. Totalement dépourvue de la moindre expérience en IMOCA et en course au large, Manon vit un rêve éveillé, lancée avec bienveillance et attention dans l’apprentissage d’un foiler dernier cri, aux côtés de pointures de la course au large, Thomas Ruyant, Morgan Lagravière et Ambrogio Beccaria. Repérée par Morgan Lagravière, lui -même athlète de haut-niveau en 49er, Manon n’arrive cependant pas les mains vides, loin de là. Athlète accomplie, Championne du Monde Junior de 49erFX, c’est aussi une tête bien faite, étudiante en Master de Business International à l’Université Paris-Dauphine, dotée d’un talent rare à la barre. Cela tombe bien, VULNERABLE est reconnu pour se barrer avec aisance et facilité. Un atout de poids dans les régates au contact et au plus près des côtes et reliefs au programme de la compétition boulonnaise.

Du 49er à la barre d’un foiler IMOCA !

« Je n’ai que quelques jours de navigation derrière moi et tout ce que je vis relève de la folie et de l’émerveillement. » Rapidement et chaleureusement prise en main par toute l’équipe de TR Racing, Manon Peyre découvre sans pression aucune l’environnement hautement technologique d’un Imoca dernière génération. « Quand j’ai vu le cockpit, avec toutes ces bouts, cadrans et retour d’informations, j’ai eu un petit moment de doutes » raconte-t’elle. « Mais Thomas, Ambrogio et Morgan m’ont tout de suite mise à l’aise. Ils sont aux petits soins pour moi, m’expliquent avec simplicité le fonctionnement du bateau. Dès la première sortie, Thomas m’a confié la barre et alors, quelle surprise ! VULNERABLE se barre comme un dériveur. Les sensations sont d’emblée inouïes. C’est impressionnant ! Quelles sensations ! de vitesse ! d’accélérations ! Certes l’habitat est plus que spartiate et l’exiguïté de la cabine m’a surprise. La convivialité, la sympathie, la gentillesse de l’équipage ont vite levé mes doutes et interrogations sur ma capacité à partager en mer de longues navigations. Mes seules nuits en mer, c’est lors de croisières familiales que je les ai passées. C’est une grande et formidable aventure qui s’offre à moi. Je vais énormément apprendre au contact de tels mentors. Une expérience qui va sans nul doute m’apporter beaucoup dans mes projets personnels, en Olympisme et Coupe de l’America. »

Née un 29 mars 2002 à Neuilly sur Seine dans une famille de passionnés de voile, Manon, Championne du Monde Junior de 49erFX, grandit à Aix-en-Provence et découvre l’Optimist à l’âge de 5 ans avec son frère jumeau Théo. Ensemble, ils se challengent au quotidien et tracent vite leur route vers le haut niveau en intégrant le Pôle France de Marseille en 2017. Manon devient alors Championne de France de Laser Radial et obtient deux sélections pour représenter la France au Youth World Sailing Championship. En 2020, elle se lance dans un projet olympique en 49erFX et obtient en 2023 le titre de Championne du Monde Junior en 49erFX avec sa coéquipière Clara Stamminger. Elle devient par la suite partenaire d’entraînement des médaillées olympiques Sarah Steyaert et Charline Picon. A présent, elle prépare les JO de LA 2028, avec une nouvelle coéquipière, Maïwenn Deffontaines, et avec pour objectif de ramener une médaille à la France en FX.

Morgan Lagravière, Monsieur Plus !

Monsieur Performance sera le pilier sur lequel Thomas Ruyant pourra de nouveau s’appuyer pour briller face à une redoutable opposition annoncée sur la Course des Caps. « Le programme est génial, avec ces navigations côtières truffées de pièges. L’équipage permettra de pousser le bateau et de continuer à l’apprivoiser, à apprendre sur ses potentiels dans des conditions différentes du très grands large. J’aime être dans la dynamique du partage en équipage. Chacun apporte sa pierre à l’édifice et c’est génial. Le bateau a été allégé cet hiver, sans modification majeure. Nous adaptons nos voiles aux nouvelles règles de la Classe. La Course des Caps va nous emmener très loin dans les latitudes Nord. Je ne suis personnellement jamais monté si haut. Le mois de mai nous permet de bien identifier les bons fonctionnements du bateau et d’imaginer les systèmes de quarts. Il y a beaucoup de fraicheur dans cet équipage, avec Ambroggio que je découvre, et Manon, qui arrive avec tout son talent et son envie. »

Pierre Bouras en médiaman

Thomas, Manon, Morgan et Ambrogio embarqueront sur la Course des Caps Boulogne-sur-Mer Banque Populaire du Nord Pierre Bouras en tant que médiaman. Photographe professionnel, vidéaste, droniste, Pierre, waterman dans l’âme, accompagne les aventures maritimes de Thomas Ruyant et TR Racing depuis l’époque du Souffle du Nord. Tout au long du tour des îles britanniques, il documentera la vie à bord du voilier VULNERABLE en envoyant à terre photos, vidéos et réactions du bord.

Solidaires En Peloton en version augmentée

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L’Ocean Fifty Solidaires En Peloton a été mis à l’eau à Saint-Malo hier après-midi. Suite à son chavirage fin 2024, le trimaran du navigateur malouin – guadeloupéen Thibaut Vauchel-Camus a subi un important chantier hivernal avec pas mal de modifications afin de le fiabiliser et l’optimiser. Sa décoration a également légèrement évolué, avec l’apparition de la couleur orange de la Fondation France Sclérose En Plaques, créée au printemps 2024.

Thibaut Vauchel-Camus : « La sclérose en plaques gagne en visibilité avec la création récente de France Sclérose en Plaques qui réunit les anciennes Fondation Arsep, la ligue française contre la sclérose en plaques et l’Unisep. La cause sera plus largement perceptible. Notre Ocean Fifty portera naturellement les couleurs de France Sclérose En Plaques et nous organisons cette année des événements à terre et en mer à destination des patients. Je pense notamment à notre rallye en mer du 10 juin à Saint-Malo où plusieurs unités embarqueront nos invités pour un temps d’évasion en baie de Saint-Malo. L’Ocean Fifty arborera le chiffre 130 000 sur ses étraves autant de patients atteints en France ! Le chantier a été intense. Nous avons des fourmis dans les bottes et les cirés. Avec les beaux jours, nous avons hâte de retrouver des sensations en mer. Nous serons au départ des Ocean Fifty Series 2025 dont le premier ACT sera à Saint-Malo.»

Laurent Gourmelon, directeur technique : « Nous sortons d’un long chantier et je crois pouvoir dire que nous allons avoir un super bateau sur l’eau. Nous avons profité de ce chantier forcé suite à notre chavirage pour faire pas mal de modifications techniques : une nouvelle casquette avec une partie amovible, de nouveaux systèmes aérodynamiques sur les bras avant et arrière, une nouvelle cadène de petit gennaker, des tablettes de winchs rehaussées et des winchs plus puissants, un nouveau moteur et la partie électronique complètement revue… Tout cela va nous permettre de gagner en performance et en efficacité dans les manœuvres.»

Un nouvel IMOCA Puissance 3

C’est une première au sein de la Classe IMOCA, la collaboration entre trois skippers, trois Teams, trois bureaux d’études dans la création de trois IMOCA conçus en coordination, pour un programme à débuter en 2026. Sous l’impulsion de l’écurie de course au large TR Racing, les équipes de Loïs Berrehar (Banque Populaire), Boris Herrmann (Malizia) et donc Thomas Ruyant ont en effet décidé de mutualiser leurs efforts et leurs compétences pour imaginer, concevoir et construire leurs machines respectives appelées demain à briller en solitaire et en équipage, en Transat et autour du monde. Grâce à Alexandre Fayeulle, Président d’Advens, co-fondateur de TR Racing et armateur, c’est le chantier CDK de Lorient qui a déjà commencé les travaux du bateau de Thomas. Le chantier construira les trois unités phosphorées en parfaite complicité par les trois Teams, sous la houlette de l’architecte Antoine Koch, lui-même appuyé par trois cabinets spécialisés, le sien Propre, AK Océan, mais aussi le célèbre cabinet Finot Conq et GSea Design pour les calculs et la mise en plans. 2026 et 2027 devraient ainsi voir les mises à l’eau des trois voiliers. L’oeil des avertis décèlera pourtant ici et là, au détour d’un cockpit ou de l’ergonomie d’un poste de barre, les subtiles et très personnelles modifications apportées par l’un ou l’autre des skippers pour adapter à sa philosophie de la navigation hauturière, l’aménagement de son IMOCA.

Antoine Koch, architecte :

« C’est en effet plutôt rare de voir ainsi en architecture navale une pensée coordonnée par trois entités distinctes. La conviction d’obtenir des gains significatifs sur la réduction de l’impact environnemental de la construction et sur le cycle de vie des bateaux nous a convaincu d’unir les efforts et les compétences de trois Teams renommés, Banque Populaire pour son skipper Loïs Berrehar, Team Malizia pour Boris Herrmann, et TR Racing pour Thomas Ruyant. La seule mutualisation des outillages pour trois voiliers devrait nous permettre de réduire l’impact de la construction et ensuite faire des économies d’échelle, tentant de coller au mieux aux contraintes de notre époque.  L’outillage représente en effet un peu moins de la moitié des émissions carbone d’un seul bateau. Chaque bateau réalisera ainsi une économie carbone. Nous travaillons donc sur un seul design, au lieu de trois projets différents grâce à la collaboration pleine et entière, de trois équipes concurrentes sur l’eau. Je travaille de concert avec d’autres designers talentueux, Thomas Dalmas en charge du design des appendices, Armand de Jacquelot, ingénieur Naval, l’architecte Bobby Kleinschmidt sur le design des coques, Gwénolé Bernard sur les systèmes de foils et de safrans, Félix de Navacelle pour les plans de pont et l’ergonomie, les roofs et casquette… dans un échange permanent avec les différents bureaux d’études des skippers. L’actuel VULNERABLE de Thomas, lancé en 2023, constitue la base de notre travail de développement. Ses formes tout en rondeur rendent la vie à bord plus agréable, moins brutale avec un bon passage dans la mer. On connait ses points forts, le portant dans la mer formée. Nous avons aussi identifié ses faiblesses, au près et sur mer plate. Nous travaillons à améliorer sa polyvalence. On veut gagner dans les phases de transition, compenser nos petits « trous » dans le petit temps, et toujours améliorer le passage dans les vagues. Le diable est dans les détails et nous progressons dans tous les domaines. La collaboration est très constructive, chacun apportant sa touche et sa personnalité. »

Thomas Ruyant, VULNERABLE : 

« Ce projet s’inscrit dans la continuité de ce qu’Antoine Koch et moi avons construit depuis 2019. Il était intervenu sur mon LinkedOut (Plan Verdier 2019), en travaillant sur deux versions de nos foils. Nous avions alors navigué ensemble, notamment sur la Transat Jacques Vabre cette même année. Il est l’architecte avec Finot-Conq de mon VULNERABLE actuel, véritable base de réflexion pour le cahier des charges établi par cette volonté tripartite de mutualisation des compétences de trois Teams ambitieux Banque Populaire, Malizia et TR Racing.  Antoine déborde d’idées. C’est un esprit très rationnel, cartésien, avec qui la communication est presque instinctive. Banque Populaire et ses équipes, qui ont excellé sur de nombreux supports, apportent leur touche. J’ai avec Boris une relation amicale, née de nos navigations en commun, notamment là encore sur une Transat Jacques Vabre. Malizia dispose elle aussi d’un Bureau d’Etude de qualité. Son bateau actuel (Plan VPLP 2022) est très différent du nôtre et nous apprenons beaucoup de son expérience récente. On va ainsi chercher les détails dans la quête d’amélioration de la base de VULNERABLE. La polyvalence est le mot clé, avec l’amélioration de la vitesse de démarrage du bateau dans le petit temps. Je suis, avec cette mutualisation des savoirs et des compétences, dans la même logique suivie deux années avec nos deux VULNERABLE, avec en plus cette dimension d’économie du coût carbone de nos bateaux. Une dimension écologique qui nous tient tous à coeur.  Le timing prévoit une mise à l’eau de notre bateau et de celui de Boris en mai-juin 2026. Banque Populaire est moins pressé, car focalisé sur le Vendée Globe 2028. En ce qui me concerne, je suis donc en capacité de proposer à un annonceur-partenaire un projet clé en main, avec un bateau au summum de la technologie du moment, animé par une équipe expérimentée, au service de mes ambitions intactes de performances sur tout le programme IMOCA. »

François Pernelle, responsable du Bureau d’Etudes de TR Racing : 

« C’est un moment très exaltant car on n’a pas l’habitude de travailler ainsi avec deux autres BE. Cela représente une somme de compétences assez impressionnantes. On phosphore beaucoup, on échange sur énormément d’idées. C’est très stimulant. Bien sûr, nous cultivons tous l’art du compromis. TR Racing, avec sa longue expérience, est bien armée pour ces challenges. Ce dossier est suivi de près par nos nouvelles pointures, les ingénieurs Raphael Caïro et Enrico Bandiera, qui échangent au quotidien avec les équipes de Malizia et de Banque Populaire. Nous partageons la même vision globale de la plate-forme, définie en amont par un cahier des charges validé par les teams. Les 3 Teams se réunissent chaque semaine pour faire le point autour des flux d’infos partagés par les architectes. Et la proximité au sein de la base de Lorient facilite le reste.  On va ainsi très loin dans les détails. Les trois bateaux co-conçus présenteront au final, quelques petites variantes dans les fonctionnements et l’ergonomie. VULNERABLE, plan Koch Finot-Conq de 2023 est une excellente base de référence, qu’Antoine Koch s’efforce d’améliorer en termes de polyvalence, pour gagner toujours et encore en vitesses moyennes. »

Loïs Berrehar, skipper Banque Populaire :

« Mutualiser avec deux autres équipes, c’est l’assurance de mobiliser plus de cerveaux ensemble afin de réfléchir à différentes options. C’est un travail vertueux et passionnant pour concevoir un bateau. Je trouve intéressant de le réaliser avec les équipes de skippers qui ont déjà une forte expérience au Vendée Globe. Ce qui est essentiel avec ce bateau, c’est la capacité de bien passer la mer formée. Pour lancer une Formule 1 dans un champ de bosses, il faut qu’elle soit bien résistante ! Les études de carènes d’Antoine Koch et de ses équipes sont très intéressantes à ce sujet. Avec l’équipe, nous avons pu mettre notre petite touche, notre réflexion… Et plus on avance, plus le projet est enthousiasmant ! »

Boris Herrmann, Team Malizia :

« Antoine Koch est un ami et un architecte extrêmement talentueux. Cela faisait longtemps que je voulais travailler avec lui et aujourd’hui, non seulement nous lui confions la conception de notre nouveau bateau, mais nous le faisons également avec TR Racing et Team Banque Populaire, deux équipes très performantes et expérimentés. Ensemble, nous réunissons nos compétences, nous apprenons les uns des autres, nous nous challengeons, dans l’espoir de construire les meilleurs bateaux de la prochaine génération. Nous partageons non seulement notre savoir-faire, mais aussi la construction, les moules et les outils de production, afin de réduire considérablement l’empreinte carbone de la construction. Cette approche nous permet de diminuer à la fois les émissions carbones et les coûts, tout en faisant progresser l’innovation. Ce nouveau bateau sera très différent de notre bateau actuel. Antoine a déjà dessiné deux bateaux très performants, dont VULNERABLE, le bateau actuel de Thomas. Ce design sert de point de départ pour la conception du nouvel IMOCA, le nouveau bateau a un très beau design en lequel je crois beaucoup. Thomas et moi sommes amis depuis de nombreuses années, et nous avons fait la Transat Jacques Vabre 2017 ensemble. J’ai beaucoup de respect pour lui en tant que marin, lui et son équipe sont très expérimentés, avec trois campagnes de Vendée Globe au compteur. Team Banque Populaire dispose également d’un bureau d’études de tout premier plan et fait aujourd’hui son retour dans la classe IMOCA avec Loïs comme skipper. Bien qu’il débute en IMOCA, je connais Loïs depuis qu’il est tout petit : en 2008, il avait baptisé mon Class40 Beluga Racer. Cette année, il naviguera avec Team Malizia en tant que co-skipper dans The Ocean Race Europe 2025. Aujourd’hui, nos trois équipes travaillent ensemble aux côtés d’Antoine, et c’est un vrai privilège de collaborer avec ces personnes brillantes. Ce genre de coopération est rare dans notre sport, et cela rend le processus de conception de notre nouveau bateau à la fois inspirant et stimulant. Ce nouveau bateau reflète cet état d’esprit : innovant, rigoureusement développé, et plein de potentiel. »

Lames de Joie : redonner élan et liberté de mouvement aux amputés

L’association Lames de Joie poursuit une mission essentielle : offrir aux enfants et adultes amputés d’un ou de leurs deux membres inférieurs la possibilité de pratiquer un sport grâce à des lames de course en carbone. Un équipement de haute technologie, dont le prix varie entre 2 500 et plus de
10 000 euros par membre, et qui n’est pas remboursé par la Sécurité sociale. Un frein considérable pour beaucoup.

Pourtant, Lames de Joie rend ces lames accessibles à tous, en les prêtant gratuitement, sans condition de ressources, ni demande de caution. La seule exigence : s’engager à pratiquer régulièrement une activité physique.

Un soutien qui change des trajectoires de vie. Le mathéron David Girodet, pilote d’hélicoptère amputé d’une jambe après un accident, en est une illustration marquante. Grâce à une lame fournie par l’association, il a pu reprendre la course à pied, « comme avant ».

Un accident qui bouleverse tout

À 54 ans, David Girodet affiche une carrière bien remplie. Après six années dans l’aviation légère de l’armée de terre, il consacre 22 ans à la Gendarmerie nationale, occupant plusieurs postes de commandement jusqu’à diriger le centre de formation des équipages hélicoptères. Le 1er août 2020, il amorce une nouvelle étape en rejoignant le secteur privé, intégrant le SAF, une société spécialisée dans les missions de secours héliporté pour le SAMU. Mais en décembre de la même année, un drame survient : « j’ai eu un accident lors d’un entraînement à une mission de treuillage en montagne. J’ai été le seul rescapé ».

Une décision difficile : l’amputation

Gravement blessé, il est transporté en urgence absolue vers l’hôpital de Grenoble. Son dos est stabilisé, mais une blessure à son pied droit s’aggrave. « Je n’ai pas perdu ma jambe lors de l’accident lui-même, mais le pied a été tellement abîmé qu’il n’a pas été irrigué. Les médecins m’ont orienté vers un spécialiste  de l’amputation. En fait, j’avais la capacité de garder mon pied… mais avec une cheville quasiment soudée avec un pied coupé à la moitié, donc une incapacité. En résumé, il n’y aurait pas eu moyen d’appareiller correctement. J’ai toujours fait beaucoup de sport, énormément de ski, de courses à pied, pas mal de vélo aussi… j’ai donc pris la décision avec mon épouse de me faire amputer. »

La recherche d’une prothèse adaptée

Dans un premier temps, David Girodet reçoit une prothèse médicale classique permettant la reprise de la marche, remboursée par la Sécurité sociale. Elle lui permet de marcher au quotidien, mais reste inadaptée pour le sport. Il teste ensuite un pied multisport, plus adapté et dynamique, qui lui permet de trottiner. Enfin, il découvre les lames de course, des prothèses conçues pour la performance et la reprise de la course à pied.
« A l’automne, j’ai commencé à faire des progrès, je commençais à recourir un petit peu mieux. J’ai donc décidé de me procurer une lame de course d’occasion. J’ai eu la chance de tomber sur une lame qui me correspondait, j’ai payé 1 600 euros alors qu’une lame neuve coûte environ 4 000 euros. »

Puis, il découvre presque par hasard sur les réseaux sociaux la start-up albigeoise Hopper qui revalorise des chutes industrielles en fibre de carbone habituellement utilisées par Airbus pour en faire des lames de course. « Je les ai connus en m’intéressant de plus près aux innovations dans le domaine des prothèses sportives. J’ai appelé leur président. A Mérignac, près de Bordeaux, ils avaient besoin de personnes pour promouvoir un peu leur lame. Je courais déjà trois à quatre fois par semaine avec une lame d’occasion. C’est quelques temps après qu’ils m’ont mis en relation avec Jean-Marc Lamblin, le co-fondateur de Lames de Joie. Pour l’association, se fournir chez Hopper, c’est opter pour des produits 100 % made in France à des prix avantageux, compte tenu des processus de production, sans renoncer à la qualité des matériaux ni à la technique. »

L’implication de Lames de Joie

L’échange avec Jean-Marc Lamblin, co-fondateur des Lames de Joie et directeur du mécénat, a été déterminante pour David Girodet. « Nous nous sommes découverts des points communs, notamment notre expérience en secours en montagne et en mer, ce qui a créé un lien naturel. Il m’a demandé de lui envoyer un courrier pour expliquer mon parcours et ma pratique sportive ». Bien que basée dans les Hauts-de-France, l’association prête des lames de course à des personnes amputées dans toute la France. Jean-Marc Lamblin précise : « nous ne posons qu’une seule condition : la signature d’un contrat d’engagement comprenant une lettre de motivation et la preuve que la lame sera utilisée régulièrement pour une pratique sportive. Ensuite, elle est envoyée sans caution ni condition de ressources. »

En février ou mars 2024, l’ancien gendarme reçoit une lame de course mise à disposition par Lames de Joie. « Depuis, je ne cours qu’avec cette lame, et la différence est palpable. Elle est très esthétique, mais ce n’est pas cela qui fait la différence. Ce qui me séduit avant tout, c’est le confort et la progressivité. Les autres lames sont plus rigides et demandent un effort considérable au corps pour un bon retour d’énergie. Celle-ci est beaucoup moins exigeante, ce qui permet aussi de moins se blesser. »

Un nouveau regard sur le handicap

Porter une lame visible, c’est aussi un sujet de discussion, notamment avec les enfants. « Cela brise un peu la glace et les tabous sur le handicap. Cela montre qu’être amputé ne signifie pas qu’on arrête de vivre. ». Pour David Girodet, Lames de Joie lui a permis de retrouver un bien-être et une certaine fierté : « aujourd’hui, je peux à nouveau courir seul ou avec mon épouse, j’ai retrouvé le niveau que j’avais avant l’accident. »

Un message d’espoir pour ceux qui traversent des épreuves similaires

Aujourd’hui installé aux Mathes non loin de Royan, David Girodet a déménagé fin 2023 pour se rapprocher de la mer et poursuit son activité dans la même entreprise qu’avant son accident. Il a retrouvé un équilibre grâce au soutien de ses proches et à la possibilité de pratiquer à nouveau des activités sportives. Pilote hélicoptère, instructeur et examinateur, il a réussi à repasser toutes les visites médicales nécessaires pour reprendre les vols. « Après un an de démarches, j’ai obtenu les autorisations pour continuer à voler. C’était important pour moi de retrouver cette activité que j’aime profondément. »

David Girodet a un message fort pour ceux qui traversent des épreuves similaires : « quand on vit un événement tragique, on pense que tout est fini. Mais nous avons la chance d’être en France, il y a des solutions pour se faire appareiller et reprendre une vie normale. Il est important de ne pas baisser les bras et de se faire accompagner. Lames de Joie vous offre cette opportunité. »

Performance et transmission, le Défi Voile crée son équipe Espoir

Le Défi Voile Solidaires En Peloton soutenu par son partenaire historique le Groupe DELANCHY franchit une étape dans son engagement sportif et humain en accueillant une équipe Espoir. Ce dispositif est dédié à l’accompagnement et à la formation de jeunes navigants motivés pour atteindre le haut niveau.

Créé en 2012, le Défi Voile Solidaires En Peloton a pour objectif d’accentuer la visibilité de la Fondation France Sclérose En Plaques et de porter haut son message “s’unir pour guérir” grâce à l’Ocean Fifty SOLIDAIRES EN PELOTON skippé par Thibaut VAUCHEL-CAMUS. Fort de ses 14 années d’expériences sur le Défi Voile, le marin soutient une équipe de jeunes talents de la région de Saint-Malo en ILCA (anciennement LASER).

“Cela fait quelques années que je m’interrogeais sur la manière de soutenir de jeunes régatiers passionnés dans une démarche de sport de haut niveau, comme j’aurais aimé le vivre dans mes débuts de compétiteur et comme je l’ai connu plus tard en F18 au sein du TEAM OCEAN porté par Yvan BOURGNON. Les skippers professionnels et leur projet ont aussi un rôle à jouer dans le partage avec la relève. Nous devons aller au-delà du simple fait de faire rêver les jeunes, nous devons savoir l’assumer ! Au risque qu’ils prennent un jour notre place ! C’est Gabriel JARRY (dont le père, Guillaume, est team-leader de l’équipe) et Titouane GOURMELON, le fils de Laurent, notre Boat Captain, qui sont venus nous présenter leur projet de constituer et développer une équipe de 6 à 7 jeunes régatiers, entraînée par le talentueux Damian MICHELIER (multiple champion de France et classé dans le top 10 mondial de match-racing). L’idée séduit Brigitte DELANCHY, elle-même très sensible à la motivation des nouvelles générations. Nous avons trouvé la démarche cohérente pour à la fois optimiser leurs moyens de progression et de performance, ainsi que pour les plonger dans une culture de pratique solidaire comme il nous tient à cœur” explique Thibaut VAUCHEL-CAMUS.

Baptisé « Défi Voile Espoir Solidaires En Peloton », ce nouveau projet a pu être lancé grâce au soutien du Groupe Delanchy, mécène du Défi Voile depuis de nombreuses années.

« Regarder vers l’avenir, être acteur de demain, soutenir les jeunes générations… nous avons ces valeurs dans l’ADN du Groupe DELANCHY. Dans les échanges que nous avons eu avec Thibaut et les personnes à l’origine de ce projet, il n’a donc pas fallu longtemps pour nous convaincre et nous engager dans cette nouvelle aventure. Parler d’avenir et d’espoir, mais aussi concrètement du présent pour permettre à ces jeunes champions d’avoir les moyens de progresser grâce à une structure, des équipements et avec toute l’expérience d’un grand skipper comme Thibaut ; sans oublier celles et ceux qui œuvrent en permanence au sein du Défi Voile pour que ce trimaran puisse naviguer. L’expérience sportive, l’expérience professionnelle, toutes les facettes du haut niveau que ces jeunes pourront appréhender et pas uniquement derrière la barre.  C’est enfin une belle façon de continuer à transmettre les messages portés par l’association, avec toujours plus de visibilité et d’engagement » Brigitte Delanchy – Présidente du Groupe DELANCHY.

Pour cette première saison, le Défi Voile Espoir est composé de 6 coureurs, évoluant en ILCA (anciennement LASER), rattachés au CN Rennes-Saint-Suliac, club reconnu comme une structure de référence en matière de formation de jeunes régatiers et excellent vivier de recrutement.

Leur objectif principal est de décrocher une sélection au championnat de France espoir (CFE), avec l’ambition pour certains d’entre eux d’y figurer dans le top 10, voire le top 5.

Cette équipe ESPOIR du Défi Voile incarne pleinement l’ADN du Défi Voile Solidaires En Peloton et a pour vocation de détecter, former et accompagner de  jeunes sportifs qui partagent les valeurs d’engagement, de solidarité et de performance portés par Thibaut VAUCHEL-CAMUS, le Défi Voile et le Groupe DELANCHY autour de la cause qui les animent :  soutenir la recherche médicale sur la sclérose en plaques.

Naviguer, progresser, s’engager !