Solidaires En Peloton : rapport d’étape

Route des Terre-Neuvas 2024

Depuis le chavirage de l’Ocean Fifty Solidaires En Peloton au sud de l’Espagne le 24 octobre 2024, Thibaut Vauchel-Camus et son équipe travaillent sans relâche. Après un remorquage vers Saint-Malo, le Défi Voile Solidaires En Peloton a rapidement trouvé son rythme afin de remettre son trimaran d’aplomb et de se tourner vers une saison 2025 pleine de promesses ! L’apogée sera sa participation à la Transat Café l’Or Le Havre Normandie dont il est le tenant du titre. Solidaires En Peloton sera remis à l’eau fin avril à Saint-Malo totalement optimisé pour réaliser de futures performances et mettre en avant France Sclérose En Plaques et les 130 000 patients français atteints de cette maladie. Explications avec le skipper de Solidaires En Peloton toujours aussi motivé par son métier de navigateur et d’entrepreneur…

Un chantier promptement mené

« Il est encore en cours mais nous ne sommes pas si loin du but. Après le chavirage et notre retour à Saint-Malo, il a fallu d’abord faire un gros constat du travail à faire. Dans notre malheur, nous avions le mât d’origine du bateau en stock ce qui nous a enlevé une épine du pied car même si nous avons récupéré 80% du mât, il n’était plus utilisable pour 2025. La casquette du trimaran a disparu lors du chavirage. Nous avions déjà prévu de la modifier. Nous en avons donc dessiné une nouvelle avec l’architecte du voilier Romaric Neyhousser, produit un nouveau moule et conçu à 100% une nouvelle casquette qui va d’ailleurs modifier visuellement l’aspect général de Solidaires En Peloton. Nous avons également réparé la bôme qui était endommagée, remplacé l’électronique, la structure aérodynamique à l’arrière de chaque bras de liaison et les winchs qui étaient usés et pas assez puissants. Nous avons également rajouté un point d’ancrage d’amure de gennaker afin d’assurer de meilleures transitions dans nos changements de voiles entre petit et grand gennaker. La décoration de Solidaires En Peloton, dans le même temps, a été mise à nu afin de la faire évoluer aux couleurs de France Sclérose En Plaques. Enfin, comme chaque hiver, nous avons révisé les voiles, bichonné la carène et nous avons contrôlé les appendices. Bref, nous ne nous sommes pas arrêtés. Huit intervenants se sont relayés sur ce chantier et nous avons été jusqu’à 12 à certains moments. Ce large chantier va nous permettre de retrouver notre Ocean Fifty fiabilisé et optimisé avec, pour finir, pas mal de modifications qui vont nous permettre d’être plus performants sur l’eau ».

Les grands partenaires de Solidaires En Peloton au rendez-vous

« J’ai reçu de nombreux soutiens suite à cette mésaventure. Je pense notamment au Groupe Delanchy, SFEE, B&B HOTELS, Groupe Magellim et Sanofi qui ont été très présents à mes côtés afin de trouver les bonnes solutions pour nous remettre en ordre de bataille pour la saison sportive 2025. Il y a un vrai esprit de solidarité dans le Défi Voile Solidaires En Peloton.” 

Vous avez dit Solidaire ?

« Comme depuis maintenant de nombreuses années, nous mettons en avant les 130 000 patients atteints de la Sclérose En Plaques ainsi que la Fondation France Sclérose En Plaques, anciennement ARSEP. Nous embarquerons cette année plus de 70 patients, soignants et accompagnants à bord de Solidaires En Peloton au fil de nos escales. Le 10 juin, nous organiserons, comme l’année dernière, un rallye des patients à Saint-Malo qui leur permettra de naviguer à bord du trimaran mais aussi à bord de voiliers de croisière. L’idée principal du Défi est à la fois de proposer un coup de projecteur à travers notre Ocean Fifty à France Sclérose En Plaques et aussi de démontrer qu’un patient atteint de la Sclérose En Plaques peut faire du sport et qu’il est particulièrement moteur. Enfin, ces événements sont un bon moyen de partager. »

Le programme sportif 2025

« Avec la Classe Ocean Fifty, nous avons concocté un super calendrier sportif avec deux premières étapes des Ocean Fifty à Saint-Malo du 12 au 15 juin et à Concarneau du 25 au 29 juin. Je suis très fier d’avoir pour la deuxième année consécutive une étape à la maison à Saint-Malo. Ces deux premières compétitions seront particulièrement intéressantes car elle allie parcours au contact et au large. Dès le 26 juillet, on prendra ensuite le départ de la fameuse Rolex Fastnet Race à laquelle je participerai pour la deuxième fois avec un esprit de revanche puisque nous avions abandonné la course avec Quentin Vlamynck il y a deux ans aux prises avec une avarie de mât alors que nous étions en tête à la sortie du Solent. Enfin, je serai au départ de la Transat Café de l’Or le 26 octobre au Havre et en direction de la Martinique. Je compte bien remettre mon titre en jeu et je réfléchis encore à la bonne personne pour m’accompagner dans ce périple transatlantique. »

Thomas Ruyant et le Vendée Globe ; sans rancune !

Résultat, digéré. Frustration, évacuée. Près de deux mois après avoir posé le pied sur la terre ferme des Sables d’Olonne, après 76 jours seul en mer aux prises avec son troisième Vendée Globe, Thomas Ruyant dispose de toute la lucidité pour analyser et repenser sereinement et sans faux fuyant son tour du monde. Sa 7ème place ne rassasie pas, loin s’en faut, le compétiteur toujours avide de succès qui sommeille en lui. Thomas accepte pourtant le verdict avec une grâce que vient réchauffer l’examen des temps forts de cette circumnavigation expresse, la plus relevée jamais observée, qui aura projeté la performance à des niveaux jamais effleuré par le passé, dans la riche histoire de l’épreuve. Thomas peut, en toute objectivité, affirmer y avoir pris toute sa place, animant notamment et de belle manière le début de course. Il a identifié et analysé avec ses équipes ces moment de basculement de la course, croc en jambes météos ou ses propres insuffisances, mais aussi ces instants magiques, et ils furent nombreux, où l’homme et sa machine ont su trouver ce point de symbiose avec les éléments, qui laissent aujourd’hui au Nordiste de délicieux souvenirs de glisse, de performance et d’absolu contentement.

L’édition magistrale
Débriefer une course aussi longue, aussi dense, aussi riche qu’un Vendée Globe prend du temps. Thomas a débuté ce long processus avec ses équipes et avec Antoine Koch, l’architecte de son VULNERABLE. Unanimement, chacun au sein des équipes de TR Racing s’accorde à souligner le caractère exceptionnel du niveau de compétition atteint par tous les protagonistes du haut des classements, ainsi que la capacité des Imocas dernière génération à encaisser et à performer dans le temps et dans l’adversité. . « On a vécu un Vendée Globe d’exception » souligne Thomas, « Et on a navigué à un niveau de performance jamais atteint. L’intensité de la course, y compris dans le Sud, a été phénoménale et je suis fier d’avoir été de ce combat. On a su jouer aux avant-postes et la décision s’est faite sur des choix de marins, face à de complexes péripéties météos. Avec un tel niveau d’engagement et de performances, les petites erreurs ne se rattrapent pas. »

Choix assumés, et tronçons magiques…
« Tout se joue pour moi dès l’entrée dans l’Indien avec cette grosse dépression que Charlie (Dalin)  et Seb (Simon) vont parvenir à traverser. J’arrive  une trentaine de milles trop tard et ce petit décalage me contraint à faire ce choix de route au Nord que je ne peux pas regretter, car c’était le bon choix d’un homme de mer. Ces 30 milles se transformeront en 500 milles de retard. Et contrairement à l’édition 2020, dans cet opus 2024 du Vendée Globe, ça partait toujours par devant, et cela ne revenait jamais par l’arrière. Je suis heureux pourtant de ma trajectoire dans le Pacifique où je parviens à semer des garçons aussi redoutables que Jérémie (Beyou) ou Nico (Lunven). Avec la descente de l’Atlantique Sud, cela a été le tronçon magique de mon Vendée Globe. Je crois qu’à ce moment de la course, j’avais fait le deuil du podium, et le bateau m’a alors offert mes plus beaux moments de navigation, toujours en pleine sécurité et dans un confort certes relatif, mais qui permettait sans trop souffrir d’atteindre et de demeurer à des vitesses très élevées dans la durée. »

Un voilier à la hauteur!
« Et c’est ce qui m’amène à considérer aussi la part de succès dans notre course. Le bateau a répondu largement à nos attentes, et son niveau de préparation était incroyable. Je remercie mes équipes, et cela va aussi aux préparateurs du bateau de Sam (Goodchild), qui termine lui aussi dans un état d’intégrité étonnant. Mis à part nos soucis de voile (J-2 pour moi et GV pour Sam), nos bateaux ne nous ont jamais trahi.  Mes deux précédents Vendée Globe avaient été marqués par des luttes incessantes contre la casse et les avaries. Cette fois-ci, jamais je n’ai été dépassé par ma machine, y compris lors de ces folles journées à plus de 600 milles. Je crois que je n’ai jamais été aussi à l’aise à ces hautes vitesses et dans la durée. J’ai pu creuser des écarts dans le Pacifique dans des conditions très dures, sur des mers très formées et dans le vent fort. On est parvenu à une maitrise et à une compréhension de nos grands foilers qui permet de tenir dans la durée des navigations sur le fil à très haute intensité. Je sais que je maitrise cet exercice. Ma course a basculé très tôt dès l’Indien, mais je me sens plus que jamais au niveau et à la hauteur de ces machines de l’extrême. Je vois mes petites erreurs, je discerne clairement les différentes phases de la course, en tête à l’équateur, cette descente vertigineuse de l’Atlantique, cet Indien piégeux où tout se joue, et se perd, ce beau Pacifique en maitrise, rapide et mouvementé, et cet Atlantique Sud infernal, où je perds mon J-2 et toute chance de défendre mes chances et de rentabiliser mes efforts d’avant le Horn. Mon capital confiance en ces foilers en ressort décuplé, et je connais ma capacité à animer cette Classe Imoca dans les années à venir. »

Le Belem dans les starting-blocks à La Rochelle

Après un chantier d’hivernage mené avec efficacité à La Pallice, qui a notamment permis les inspections annuelles et la restauration du mât de misaine ainsi que du plateau de hune, le trois-mâts Belem a retrouvé le bassin des chalutiers de La Rochelle depuis début mars. Il ouvrira ses ponts au public les 15,16, 22, 23, 29 et 30 mars. Les élèves des écoles rochelaises auront aussi l’opportunité de visiter le monument historique avant son départ prévu le 1er avril, début de sa grande saison de navigation. Informations pratiques :

  •  Dates des visites : week-ends des 15-16 mars, 22-23 mars et 29-30 mars 2025, de 10h à 17h30.
  •  Lieu : Bassin des Chalutiers, La Rochelle.
  •  Tarifs : 8€ pour les adultes, 4€ pour les enfants de 6 à 12 ans, gratuit pour les moins de 6 ans.
  •  Réservation : Réservation dès maintenant : Visiter le Belem ou à quai les jours de visites

Au cours de l’année 2025, le Belem participera à huit grands rassemblements nautiques en 2025, parmi lesquels : Salon Nautique d’Arcachon, Débord de Loire à Nantes, Millénaire de Caen, Tall Ships Races au Havre, Dunkerque et Aberdeen, Hanse Sail Rostock, Sail Bremerhaven et Sail Amsterdam, Escale à Calais.

Julia Simon, de nouveau reine des Mondiaux à Lenzerheide : « J’ai fait mon biathlon »

Imperméable aux qualificatifs les plus élogieux venus saluer ses récentes performances, Julia Simon se remet doucement, méthodiquement des intenses émotions, tant physiologiques que psychologiques des derniers championnats du monde disputés la semaine dernière à Lenzerheide en Suisse. La Beaufortaine, déjà symboliquement déclarée reine des Mondiaux l’an passé à Nove Mesto (Rép. Tchèque), se présentait cette année nimbée d’incertitude, après un début de saison en pointillés. Elle repart avec une nouvelle quadruple couronne mondiale, quatre médailles d’or dont une particulièrement chère à son coeur, celle de l’Individuel qui lui avait échappé l’an passé, sur ce format si exigeant. Elle franchit une nouvelle étape dans la hiérarchie mondiale des athlètes les plus sacrées sur des championnats du monde, avec désormais 13 médailles dont 10 en or, qui la placent à égalité pour la cinquième place des biathlètes féminines les plus titrées, à quelques longueurs de la légende Norvégienne Marte Olsbu-Roiseland.

Retrouver le naturel…
Actuellement 4ème de la Coupe du Monde, et dans le haut des classements des différents formats du biathlon, c’est pourtant sur la pointe des skis que Julia se présentait au départ de ces championnats du monde avec en tête un seul mot d’ordre, « simplicité ». Ou comment évacuer d’emblée la pression héritée de Mondiaux stratosphériques réalisés l’an passé, couronnés déjà de quatre titres. « Lenzerheide constituait bien l’objectif prioritaire de ma saison » avoue-t’elle. « Je me suis préparée de manière idéale aux Saisies, et la forme physique est revenue au bon moment. J’ai senti que j’avais la condition pour jouer devant. Cela met en confiance pour le tir et les bonnes sensations se sont enchainées. Le biathlon est un tout, un indissociable ensemble. Il me fallait retrouver mon naturel, faire « mon »  biathlon. »

Régularité au plus haut niveau
4 titres en 2024, et 4 titres en 2025. Julia écrase les bilans. Elle est désormais titrée sur tous les formats dont l’Individuel. « Ce n’est pas mon format favori, celui pour lequel je ne me sens pas taillée, et je ressens une grande fierté pour ce titre et pour mon bilan sur ces deux saisons. Il témoigne de ma régularité, de ma consistance au plus haut niveau. »

Surfer sur cette dynamique
Si Julia termine ces championnats du monde sur les genoux, elle conserve cependant intacte son envie de performer sur la fin de saison. Trois grands rendez-vous l’attendent dans le cadre de la Coupe du monde le mois prochain, à commencer dès le 6 mars prochain par Nove Mesto en République Tchèque. « J’ai quelques jours pour récupérer, refaire de l’énergie. Il me faut rester moi-même, simple et naturelle. Je veux m’appuyer sur ma forme actuelle et sur mon capital confiance pour terminer cette saison en beauté. Je suis en tout cas fière d’être au niveau des championnes que j’admirais plus jeune… »

La Course des Caps – Boulogne sur Mer – Banque Populaire du Nord : Un événement d’envergure se prépare à Boulogne-sur-Mer

Départ de la Guyader Bermudes 1000 Race 2023 à Brest, photographié par Jean-Louis Carli de l’agence Aléa.

Du 24 juin au 6 juillet 2025, dans désormais moins de cinq mois, Boulogne-sur-Mer vibrera au rythme de La Course des Caps – Boulogne sur Mer – Banque Populaire du Nord. Cet événement nautique majeur, orchestré par Sea to See et intégré au calendrier IMOCA, promet une semaine d’animations, de rencontres et de performances spectaculaires autour de la course au large. Véritable rendez-vous incontournable pour les amateurs de voile et les passionnés de sport, cette compétition réunira certains des meilleurs skippers du moment parmi lesquels les marins du Top 10 du Vendée Globe, prêts à s’affronter sur un parcours exigeant et palpitant autour des îles Britanniques. En sillonnant trois mers – la Mer du Nord, l’Atlantique Nord et la Manche – ils navigueront alors autour de plus de 6000 îles, avec un passage emblématique par la latitude 60° Nord. Mais au-delà de la performance sportive, cet événement s’inscrira dans une dynamique plus large de valorisation du patrimoine maritime de la région et de sensibilisation aux enjeux environnementaux liés à l’océan.  Dès le 24 juin, le quai des Paquebots se transformera en un village d’environ 20 000 m², un lieu où les amateurs de voile et simples curieux pourront plonger dans l’univers des monocoques de 60 pieds. 

Au-delà du spectacle en mer, l’événement offrira une expérience immersive à terre. Pensé comme un lieu de découverte et de partage, le village proposera une plongée captivante dans l’univers de la voile et du milieu maritime, à travers diverses animations proposées pour le grand public par nos partenaires : la région Hauts-de-France, la Communauté d’agglomération du Boulonnais ainsi que la Banque Populaire du Nord, acteur majeur de la voile depuis 30 ans. Un engagement pleinement assumé par l’enseigne, comme le souligne Nicolas Poughon dirigeant de la Banque Populaire du Nord : « Nous sommes très fiers de soutenir et d’associer notre nom à la Course des Caps Boulogne-sur-Mer Banque Populaire du Nord. Cet événement sportif d’envergure, en parfaite cohérence avec les engagements historiques de la Banque pour le monde de la voile et nos engagements autour de l’eau et de sa préservation, sera un magnifique coup de projecteur sur notre région et son littoral qui sont eux aussi au cœur de nos ambitions d’accompagnement territoriaux. De nombreuses animations grand public seront proposées sur le stand de la Banque autour du monde de la voile et de la préservation de la ressource eau. » Dans cette même dynamique, de nombreuses expériences éducatives seront également au programme, notamment autour de la science et de la biodiversité, afin de sensibiliser le public aux enjeux environnementaux du milieu maritime. L’événement proposera ainsi un équilibre entre performance sportive et transmission des savoirs, avec un programme rythmé par des temps forts incontournables. Le 27 juin sera une journée à ne pas manquer avec les runs de vitesse en rade. Ces courses spectaculaires mettront en scène les IMOCA, véritables « Formules 1 des mers » aux vitesses impressionnantes, offrant ainsi un spectacle époustouflant à observer depuis toute la côte. Le grand départ de la course aura lieu le 29 juin, et l’arrivée des premiers IMOCA est attendue pour le 6 juillet.

Une infrastructure moderne au service de l’événement

La Communauté d’Agglomération du Boulonnais installe un nouveau ponton le long du quai des Paquebots, qui contribuera au développement du port de plaisance de Boulogne-sur-Mer. Les travaux, débutés en janvier, avancent selon un calendrier rigoureux afin d’assurer une mise en service en mai. Conçue pour offrir des conditions optimales d’accueil, cette nouvelle installation pourra recevoir quinze IMOCA et jusqu’à 1 500 spectateurs, grâce à un espace de circulation garantissant fluidité et sécurité. La Course des Caps Boulogne sur Mer – Banque Populaire du Nord inaugurera ainsi ce dispositif, marquant une étape essentielle dans la modernisation du port et des équipements nautiques de Boulogne-sur-Mer. Par ailleurs, un kit pédagogique réalisé en partenariat avec Nausicaá et la Communauté d’Agglomération du Boulonnais est d’ores et déjà disponible sur le site internet de la course. Il permettra aux élèves du primaire de suivre l’événement dès février et de visiter les pontons pendant la semaine du village.

Une ambition affirmée pour Boulogne-sur-Mer

Frédéric Cuvillier, Maire de Boulogne-sur-Mer et Président de la Communauté d’Agglomération du Boulonnais, souligne : « La ville se prépare à accueillir un événement nautique majeur avec La Course des Caps – Banque Populaire du Nord, orchestrée par Sea to See, qui se déroulera du 24 juin au 6 juillet 2025. Grâce à leur expertise et leur volonté affirmée, cette compétition, intégrée au calendrier IMOCA, va venir renforcer l’identité maritime de la ville. Pour accompagner cette dynamique et garantir des conditions idéales aux skippers et à leurs équipes, un vaste projet d’aménagement a été lancé : la construction d’un quai flottant de 336 mètres de long et de quatre mètres de large, pensé pour répondre aux exigences des compétitions internationales et dynamiser les activités nautiques sur notre territoire. » Avec cette nouvelle édition de La Course des Caps Boulogne-sur-Mer Banque Populaire du Nord confirme son engagement en faveur de la voile et sa place de choix dans le monde de la course au large.

Passion OCEAN

Passion métier avec le boss de notre Agence et un passage dans la chronique France Inter de José-Manuel Lamarque.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/chroniques-littorales/chroniques-littorales-du-vendredi-14-fevrier-2025-7270546?fbclid=IwY2xjawIcVLlleHRuA2FlbQIxMQABHaEZCUCPAwq61EK0sf5xxcVPvRj_IT9K8JPgv4wXIh6viQrgeF29PC9bSw_aem_LYhJZDbwjFGiz7BiJk_-Fw

Photo Vincent Curutchet

Le Belem en chantier d’hiver

Pour naviguer, le Belem doit être en forme. Chaque année entre novembre et mars, le trois-mâts français, armé par la Fondation Belem Caisse d’Epargne, est bichonné par son équipage afin d’être au mieux pour la saison de navigation. Il est actuellement au Port Atlantique de la Pallice où quelques travaux de maintenance et fiabilisation sont en cours. Il sera remâté le 17 février puis rejoindra le bassin des chalutiers début mars pour débuter à la mi-mars des visites pour tous et scolaires puis reprendre la mer début avril pour un premier séjour de navigation au départ et à l’arrivée de la Rochelle.

Thomas Perrin, second capitaine : « Après une première phase de légers travaux au bassin des chalutiers, le navire a été déplacé au Port Atlantique de La Pallice pour des opérations plus importantes. Sur place, nous avons démonté le gréement courant : 22 voiles, 250 poulies, et plusieurs kilomètres de cordages. Les voiles ont été envoyées chez des maîtres voiliers à Noirmoutier pour des restaurations. Nous avons ensuite démonté partiellement le mât de misaine pour accéder à sa partie haute, une pièce de 2,4 tonnes. Cela nous a permis de retirer et restaurer le plateau de hune, élément crucial qui relie le bas-mât et le haut-mât tout en supportant la pression des haubans. Ce chantier a mobilisé nos charpentiers et des experts externes. Le reste de l’équipage s’est consacré au matelotage : préparation des câbles, goudronnage, peinture, et réparation des parties abîmées du gréement dormant. Parallèlement, les vergues ont été envoyées en entretien pour un sablage et des réparations avant leur réinstallation. Une fois le plateau de hune restauré et le gréement remonté, le Belem pourra retourner au bassin des chalutiers. Cet hivernage permet également de passer les inspections annuelles de sécurité, comme le contrôle des appareils radio, des équipements anti-incendie, des extincteurs etc. »

Julia Simon, sans fard ni esbrouffe !

Le biathlon, rien que le biathlon mais tout le biathlon. A la veille des championnats du monde de Lenzerheide en Suisse, du 12 au 23 février prochains, la savoyarde Julia Simon  poursuit la lente et méticuleuse construction de cette alchimie unique qui est l’essence de son sport, ce mélange d’optimisation physique et d’excellence mentale, pour allier performance à ski, et précision derrière la carabine. Actuellement 4ème de la Coupe du Monde, et deuxième tricolore après l’étape d’Antholz – Anterselva, la native d’Albertville vient de rajouter cet ingrédient souvent essentiel et décisif dans la quête de résultats au plus haut niveau, le plaisir. Elle avait l’an passé éclaboussé de toute sa classe les Mondiaux de Nové Mesto, remportant 4 titres dont deux médailles d’Or individuelles. La barre est haute pour retrouver ce niveau de performance, mais Julia est plus que jamais habitée de cette même rage de vaincre qui l’a l’an passé portée sur les plus hautes marches des podiums.

Le goût de l’effort.
D’une nature profondément ancrée dans les valeurs de la terre, et de ses Alpes natales, Julia chérit et entretient le goût de l’effort et du dépassement de soi. La hargne, la bagarre, la confrontation au contact est souvent son carburant pour forcer les décisions. Si la pratique du ski, Alpin puis de fond, s’est vite imposée comme une évidence au sein de son club des Saisies, le tir lui est venu par amusement, par jeu. « Une révélation » avoue t’elle, « Surtout en position debout, où j’ai très tôt montré de grandes facilités et un tir très naturel. »  Loin de ses montagnes, peut-être aurait elle pratiqué l’athlétisme qui l’inspire. L’effort, encore et toujours. Le fond devient son terrain d’expression, qui la pousse à explorer ses limites.

Pilier de l’équipe de France
La France est, avec la Norvège, une des nations phares du biathlon. Et les féminines de briller particulièrement grâce à un renouveau perpétuel de ses cadres. Julia est ainsi une des locomotives de l’équipe tricolore, bien consciente de l’extraordinaire émulation qui propulse chaque année de nouveaux talents au firmament de l’équipe. A 28 ans, Julia se sent en maitrise de son art et compte bien atteindre son paroxysme à l’occasion des prochains Jeux Olympiques, en 2026 en Italie. « Je sais ce qui fonctionne, comment aligner mes planètes entre tir et condition physique. J’ai désormais une bonne dose d’expérience dans la gestion des courses, du stress, de la pression. Il me faut juste savoir être moi-même, en constance. »

L’équilibre entre sport et travail du bois.
« J’ai fait très tôt le choix du biathlon, dès le lycée où peu de matière m’intéressait. Issue d’une famille d’agriculteurs, et à l’heure des choix de filière, j’ai très vite ressenti une appétence, un intérêt pour la menuiserie et le travail du bois. J’ai donc fait un CAP et je découvre depuis les vertus apaisantes du travail de cette manière. J’y apprends la patience, le goût du travail bien fait. Je suis engagée auprès du fonds de dotation ONF agir pour la forêt. C’est aussi le parfait dérivatif qui m’extraie totalement de l’omniprésence du biathlon. En ferai-je mon métier ? C’est à voir, car le biathlon m’a aussi fait découvrir le monde. J’ai envie de communiquer, de partager. Le sport féminin doit prendre toute sa place dans la société, et j’aimerai m’y engager… »

Une ambition intacte.
« Oui, je veux toujours plus. Je n’ai pas le sentiment d’être rassasiée de titres. J’ai toujours envie de grandir et de découvrir. Je veux renouveler ces expériences de biathlon complet, bien réalisé, en maitrise. C’est pour cela que je travaille et que je m’accroche dans les moments de doute. »

En bref :
Né le : 09 octobre 1996, à Albertville
12 victoires individuelles
1 gros globe (2022 / 2023)
5 petits globes (Relais dames 2023 / 2024, poursuite, mass start, relais mixte, relais dames 2022/2023)

Redonner de la joie aux amputés : c’est l’objet du partenariat entre l’association Lames de Joie et le centre de rééducation IRMA

Valenton, Val-de-Marne – À l’Institut Robert Merle d’Aubigné (IRMA), un centre de rééducation spécialisé, une initiative bouleverse le quotidien des patients amputés. Depuis cinq ans, un partenariat avec l’association nordiste Lames de Joie permet de prêter gratuitement des lames de course en carbone à toute personne en situation de handicap pratiquant un sport. Un projet qui redonne mobilité, confiance et joie, mais qui soulève aussi des questions sur l’accessibilité de ces équipements.

Des prothèses adaptées, mais inaccessibles pour beaucoup

Les lames de course, ces prothèses courbées emblématiques des athlètes paralympiques, ne sont pas de simples accessoires. Elles offrent la possibilité de courir, de pratiquer des activités physiques et de retrouver une part d’autonomie. Cependant, leur coût élevé – entre 5 000 et 10 000 euros par lame – les rend inaccessibles pour de nombreux patients. « Les lames de course ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale », déplore Manon Margat, orthoprothésiste au centre de rééducation IRMA. « Pour de nombreuses familles, déjà confrontées à des charges financières et administratives importantes, c’est un investissement insurmontable, d’autant plus qu’il faut remplacer ces prothèses tous les six mois pour suivre la croissance des enfants. »

La solution est venue d’un congrès scientifique. « Lors de l’événement annuel des orthoprothésistes ISPO-France, nous avons découvert l’association Lames de Joie. Leur démarche nous a immédiatement séduits », confie Manon Margat. Depuis cinq ans, le partenariat permet de prêter gratuitement des lames aux patients du centre de rééducation, sans distinction de revenus ni demande de caution. La seule condition : s’engager dans une activité sportive. « Ce prêt, accessible à tous, sans distinction de revenus, rétablit une forme d’égalité. Il permet à des patients de renouer avec le sport, tout en favorisant leur santé physique et mentale. Chaque année, grâce à ce partenariat, une vingtaine de lames sont prêtées à des enfants et, depuis un an et demi, à des adultes », souligne Manon Margat.

Une sélection réfléchie pour maximiser l’impact

L’attribution des lames repose sur une évaluation minutieuse. « Tous les patients rêvent d’avoir une lame de course, mais peu en font un usage réel », précise Manon Margat. Les équipes médicales étudient chaque dossier pour s’assurer que l’équipement sera pleinement exploité. « Chez les adultes, reprendre une activité physique après une amputation peut s’avérer complexe, surtout si le sport n’était pas une habitude avant. Pour les enfants, c’est différent. L’accessibilité de ces lames de course représente un vrai enjeu. Beaucoup se voient interdire la pratique sportive à l’école par des certificats d’inaptitude et sont encore moins nombreux à participer à des sports extrascolaires. Pourtant, l’activité physique est essentielle, tant pour leur développement physique que mental », souligne l’orthoprothésiste.
Lames de Joie accompagne les enfants tout au long de leur croissance grâce à un modèle de prêt innovant. « Quand une lame devient trop petite, elle est remise en état et prêtée à un autre enfant. C’est un cycle vertueux qui maximise l’utilisation de ces prothèses coûteuses », ajoute Manon Margat.

Une nouvelle vie pour les bénéficiaires

Samou, 32 ans, témoigne de l’impact transformateur de cette initiative. « En 2013, à l’âge de 21 ans, j’ai perdu mes deux jambes à la suite d’une tentative de suicide sur une ligne de RER. » Après ce drame, il a rejoint le centre de rééducation IRMA. « Avant cela, j’étais sportif, mais après mon amputation, courir était devenu un rêve inaccessible, surtout à cause du coût des prothèses. Je n’avais pas couru depuis dix ans. Grâce à l’IRMA et à Lames de Joie, j’ai pu retrouver cette activité. »

S’adapter à ces lames n’a toutefois pas été instantané. « Il m’a fallu environ un mois et demi pour apprendre à les utiliser, avec l’aide précieuse d’un éducateur sportif du centre, lors de séances hebdomadaires », explique Samou. Ce retour à la course lui a donné une nouvelle dynamique dans sa vie personnelle et familiale : « Cela m’a permis de redécouvrir des sensations bien différentes de celles du sport en fauteuil. J’ai vraiment pu me reconnecter avec mon corps. Le plus grand cadeau, c’est aussi et surtout de pouvoir partager des moments avec ma fille de 5 ans. Avant, je la regardais jouer à chat avec sa mère ou ses oncles. Maintenant, je peux courir avec elle, la suivre dans ses activités. Ce sont des instants précieux, irremplaçables. »

Changer le regard sur le handicap

Contrairement aux prothèses classiques souvent conçues pour être discrètes, les lames de course sont visibles et suscitent la curiosité. « Il y a 15 ans, les prothèses étaient souvent dissimulées sous de la mousse pour masquer les tubes. Aujourd’hui, les matériaux colorés et les designs modernes permettent de les afficher fièrement. Les patients n’hésitent plus à porter des vêtements courts, ce qui participe à une meilleure acceptation du handicap », explique Manon Margat. Samou partage cet avis et souligne l’effet positif de cette évolution. « Quand je cours, les gens s’arrêtent, posent des questions et découvrent une autre facette du handicap. Cela montre que, tout comme les valides, nous pouvons pratiquer un sport et vivre pleinement. Ces instants rétablissent une forme d’égalité. »

Au-delà du regard extérieur, l’initiative de Lames de Joie aide également les personnes handicapées à changer leur propre perception d’elles-mêmes. « Reprendre le sport, c’est regagner de l’autonomie, retrouver confiance en soi, et se sentir bien dans son corps comme dans sa tête. Cette fierté personnelle finit par influer sur la manière dont les autres nous perçoivent », ajoute Samou.

Samou insiste aussi sur l’importance des rôles modèles, indispensables pour redonner de l’espoir aux jeunes amputés. « Après mon accident, j’étais envahi par des incertitudes : pourrais-je retravailler ? Vivre normalement ? À l’époque, je ne connaissais personne en situation de handicap, et j’étais perdu ». Aujourd’hui, Samou, devenu ludothécaire et très investi dans le monde associatif, participe chaque année à une journée sportive organisée par l’IRMA et Lames de Joie. « Mon objectif est de montrer aux enfants amputés qu’il est possible d’être actif, heureux et de se projeter dans l’avenir. C’est essentiel. »

Cet engagement est également porté par les deux ambassadeurs de l’association : Alexis Hanquinquant, champion paralympique, et Pierre-Antoine Baele, finaliste dans la même discipline. Leur parcours illustre qu’un avenir plein d’espoir est possible, quelles que soient les difficultés rencontrées.

Aere perennius !

Il l’a fait ! Le skipper Britannique de VULNERABLE Sam Goodchild, bizut de ce 10ème Vendée Globe, est parvenu à ramener à bon port, et à une très honorable 9ème place son plan Verdier dont la grand voile s’était déchirée en deux voici 5 jours. Il est devancé d’une petite demi-heure par l’autre « foreigner » et « first timer » de ce Vendée Globe, la Suissesse Justine Mettraux. Difficile de dégager, au sortir de 76 jours d’un Vendée Globe riche en contrastes et en rebondissements, les atours les plus marquants de l’autre skipper, au côté de Thomas Ruyant, du Team TR Racing porteur de cette nouvelle manière d’aborder la vulnérabilité. Le plus Breton des Britanniques semble en effet s’être révélé sous grand nombre de jours, sportifs, marins, humains, communicant, aux observateurs et au grand public. 

Le battant débonnaire

En capacité de jouer en permanence les premiers rôles, souvent pointé en tête, Sam clôt sa première expérience seul autour du monde par un épisode herculéen, réparant seul et sur un pont balayé par la tempête, sa grand voile totalement déchirée. Aere perennius aurait dit Horace, plus dur que l’airain ! Illuminé de son inséparable sourire communicatif, Sam aura traversé toutes les épreuves sportives, techniques et tactiques avec un impressionnant sentiment de confiance absolue, de certitudes en ses choix, et de maitrise en sa machine et en ses trajectoires. Jamais le plus rapide, jamais le plus lent, mais toujours le plus efficace dans ses choix de route. Parti sans objectifs clairement définis, autres que de ramener son bateau aux Sables d’Olonne, Sam, sous des allures apparemment désinvoltes, s’est révélé un compétiteur acharné, un accro à la performance incapable de se contenter de demi mesure et d’à peu près. A 35 ans seulement, ce marin éclectique qui a déjà brillé sur tous les supports, s’affiche comme la figure montante de la Classe IMOCA.

24 fois en tête

Il n’est pas le premier bizut, il n’est pas le premier étranger de ce Vendée Globe, mais il en est assurément l’une des plus belle découverte. Il s’est rapidement révélé dès les premiers milles, annonçant dès l’Atlantique la couleur de l’efficacité à toutes les allures, concentré, humble, modeste en diable, avec ce lumineux sourire en toute occasion. Appliqué, déjà inspiré, il pointait vite aux avant postes dès la descente de l’Atlantique, occupant à 24 reprises, lors des pointages journaliers, la tête du peloton (Soit le troisième au nombre de pointages en tête derrière Dalin et Richomme…). Et alors qu’une impitoyable sélection s’opérait au sein de la flotte des 40 solitaires en lice, Sam installait sa routine, précis dans ses trajectoires, efficace en toutes circonstances. Son flegme prenait avec chaque mille un peu plus de pétillant, de lumière. Sam est heureux en mer, au très grand large, et avec l’éloignement de toute terre, semblait prendre de plus en plus de plaisir à ces navigations de l’extrême, au coeur du très grand sud, aux confins des solitudes antarctiques. Il abordait chaque épreuve, chaque croc en jambe de la météo et des éléments, chaque fait de course comme le nouvel épisode d’un feuilleton à vivre, à écrire, à explorer, à respirer. « Je ne savais pas dans quoi je m’embarquais, mais au final, je me suis bien amusé. » lâche -t’il tout à la joie de retrouver ses proches devant un large public Sablais. « Je n’avais pour réel objectif que de boucler la boucle, et accessoirement, me faire plaisir. C’est un succès, je suis là, et je me suis beaucoup amusé. » Mais alors, cette grand voile déchirée, et cette course qui bascule brutalement et à moins d’une semaine de l’arrivée dans un épisode de survie ? « C’est vrai que j’ai mis le mode compétition entre parenthèse à 1 200 milles de l’arrivée. J’ai refusé de me prendre la tête, tout comme je me suis interdit tout au long de la course, dans les moments difficiles, de me plaindre. Faire cette course est un privilège, un rêve que je caresse depuis que j’ai 10 ans. J’étais à la bagarre avec Jérémie Beyou qui, il y a 20 ans, était pour moi un demi dieu ! Ce Vendée Globe, c’est une chance qui m’a été offerte, grâce à Advens et au Team TR Racing. J’en ai dégusté les moindres parcelles.« 

L’ombre d’un rêve

Aucun Vendée Globe ne ressemble à un autre. Du vainqueur au dernier, de Titouan Lamazou à Charlie Dalin, ce tour du monde de tous les extrêmes raconte autant de tranches de vie et d’aventures dissemblables d’un skipper à l’autre, et toutes d’une infinie richesse technologique, humaine, voire philosophique. Pour son troisième tour du monde, le Nordiste Thomas Ruyant a une nouvelle fois, dans l’effort, dans la persévérance, et avec conviction, encore écrit une belle histoire, un roman au scénario par lui-même inenvisageable, improbable et déroutant. L’aventure, le combat physique et mental, la découverte, la quête incessante de la perfection nautique n’ont pas pris le visage qu’il s’était depuis si longtemps entraîné à ciseler. Ainsi va cet ultime challenge dans la vie d’un coureur au large, quand rien ne se déroule comme prévu et dont le marin groggy émerge souvent transfiguré par le fracas de ses rêves bouleversés. Il rêvait de victoire. Il termine à la 7ème place d’une édition historique, relevée comme jamais, dans laquelle il a pris toute sa part, de performances et d’émotions.

Je rate le coche…

Thomas Ruyant à bord de VULNERABLE, plan Koch-Finot Conq lancé en 2023, en a terminé ce matin à 05h49 avec son 3ème Vendée Globe. Le marin de 43 ans cueille les lauriers de la 7ème place, au terme de 75 jours, 16 heures et 47 minutes d’une course d’une rare intensité, engagée comme aucune des 9 précédentes éditions. Thomas aura su jusqu’à l’entrée dans l’Océan Indien, tenir ce rang de grand favori que nombre d’observateurs lui reconnaissaient au départ du 10 novembre dernier. Premier à franchir l’équateur, 2ème à Bonne Espérance, il n’aura pas su, ou pu, prendre le wagon décisif à l’orée de l’Océan Indien, qui décidera de l’issue de l’épreuve en permettant aux trois lauréats du podium de s’échapper. « Je rate le coche pour une quarantaine de milles » reconnait-il en refusant tout sentiment d’amertume. « J’ai fait mes choix en homme de mer, en considérant à un instant « T » les risques et les dangers du moment. Je les assume. » A l’aise dans les mers du sud, confiant en son extraordinaire machine taillée pour voler sur ces grosses mers formées, il parvient une première fois dans le Pacifique à creuser un écart conséquent en tête du groupe de poursuite. « Ce fut comme un nouveau départ pour moi, loin derrière les premiers mais au contact d’un  groupe sérieusement énervé, où évoluaient Jérémie Beyou, Paul Meilhat, Boris Herrmann, Nicolas Lunven, Sam Goodchild… Je croyais avoir fait le nécessaire pour m’offrir une remontée de l’Atlantique plus sereine ». 4ème à Leeuwin, il franchit le cap Horn bien calé à cette 4ème place le 27 décembre, après 47 jours et 5 heures seulement d’un incessant combat. L’Atlantique, si favorable à l’aller, avec des records de vitesse par 24 heures battus à plusieurs reprises et de nombreuses journées à plus de 550 milles avalés à des vitesses proprement phénoménales, lui tourne brutalement le dos. « Pour la deuxième fois, je me fais reprendre, bloqué par la météo. Puis survient la perte de mon J2, cette voile d’avant impérative, dont l’absence me fait de nouveau rater le bon wagon dans l’immense dorsale anticyclonique du Cap Frio. Je comprends alors ce qui m’attends, comme en 2020 avec la perte de mon foil. La terrible réalité du handicap me percute de plein fouet. Je sais que je ne joue alors plus dans la même cour que mes adversaires, et que la suite du parcours ne sera plus qu’une pénible histoire de compromis. »

Des émotions uniques

Thomas le guerrier fera dès lors étalage de son talent et de sa résilience, capable de trouver d’inédites combinaisons de voiles pour parvenir, au-delà de l’équateur, dans un alizé peu favorable à son plan de voilure inadapté, à entrer dans les régimes perturbés d’Atlantique Nord, sur une mer démontée et dans le vent tempétueux. « Cette course est une infinie succession de moments forts, d’émotions humaines et sportives uniques, qu’aucune autre course ne procure. » Le Vendée Globe se refuse ainsi au vainqueur des trois dernières transats majeures du circuit IMOCA. « Et pourtant, je ne parviens pas à le détester » avoue Thomas. « Cette course me rend fier, fier de l’avoir terminée, fier d’avoir été de cette édition extraordinaire. Tous les marins que me précèdent sont d’exceptionnels coureurs révélés, formés par la Solitaire du Figaro. Ils ont tiré cette course vers le haut, vers des sommets rarement atteints. J’avais la machine que je voulais pour relever ce défi. Elle ne m’a pas trahi, grâce au travail en amont des équipes de TR Racing et de mon partenaire Advens. Porter les couleurs de la vulnérabilité, avec mon camarade d’écurie Sam Goodchild, lui aussi grande révélation de ce Vendée Globe, et participer à l’avènement d’une nouvelle cause sociétale, la reconnaissance du poids et de la richesse de la vulnérabilité dans nos sociétés et pour notre planète, a été un moteur fort, constant durant la course et je suis heureux que le Vendée Globe ait ainsi, par sa notoriété et sa résonance, permis d’avancer sur cette prise de conscience positive de nos vulnérabilités. »

Joyeuses fêtes !

Joyeux noël à tous ! Vivement 2025 pour de nouvelles aventures et alors que le Vendée Globe va nous transporter en cette fin d’année !

Merci à l’ensemble de nos clients de nous faire confiance et de toujours allier SPORT et ENGAGEMENTS !

Merci à notre pool de compétence et à nos collaborateurs passionnés et engagés.

Plongez dans l’Odyssée des jeunes éclaireurs, un événement marqueur et marquant en 2024 pour l’Olympique Agence TB Press.

 

Alexandre Fayeulle, Président Advens Cybersécurité : « Une question de curseur ! »

Entrepreneur visionnaire, profondément humaniste, Alexandre Fayeulle révolutionnait en 2020 le sponsoring sportif en offrant à une association, LinkedOut, le nom de son tout nouvel Imoca, construit pour Thomas Ruyant dans l’optique du Vendée Globe 2020. Trois ans plus tard, il poussait un peu plus loin encore sa vision de l’utilisation du sport et de la course au large en particulier, pour transformer la société en créant une écurie de course au large à deux bateaux, portant tous le seul et même nom d’une grande campagne de sensibilisation et de transformation, appelée VULNERABLE.  Son objectif, contribuer à faire émerger un nouveau projet de société, qui place l’humain et le vivant au centre de tout, avec un credo tout droit inspiré du coeur de métier de ce leader de la cybersécurité à travers sa société Advens, « hacker » le logiciel de la société de la performance, qui épuise les individus, nos sociétés et la planète. Boulonnais bon teint, terrien viscéral, Alexandre a très vite, au contact de Thomas Ruyant, appris à déchiffrer le langage de la navigation hauturière. La passion faisant le reste, il jette un éclairage pertinent sur les 40 jours de course écoulés dans ce Vendée Globe de tous les superlatifs.

« Quelle intensité ! »

« Je suis très impressionné par le rythme, l’intensité de ce Vendée Globe. Je suis aussi très surpris de l’incroyable résistance des hommes et du matériel dans de telles conditions. C’est là à mon sens la clé de la seconde moitié du tour du monde, jusqu’à quel point les bateaux et les skippers vont pouvoir résister à cette cadence infernale et tenir la distance.
Quelle est la capacité des hommes et des machines à tenir encore un demi-tour du monde avec cette intensité ? On saura à l’arrivée qui a placé le curseur du compromis performance/préservation à la bonne hauteur. Les leaders n’ont-ils pas trop entamé leurs ressources, et de quelles réserves disposent-ils encore ? »

Le temps long…

« Le classement actuel est tout à fait logique et récompense ceux qui ont pris le plus de risques et mis le plus d’engagement. Sam et Thomas s’inscrivent parmi les plus prudents. Ils ont joué les premiers rôles jusqu’à l’Equateur. Ils s’inscrivent depuis dans la durée, et dans une logique de préservation. Qui aura eu raison à la fin ? Qui aura su placer le curseur au bon niveau ? Tout ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que les 2 skippers VULNERABLE sont en forme et leurs bateaux à 100% de leur potentiel. Même si le classement actuel est plutôt déceptif, j’apprécie leur sagesse, et leur capacité à accepter des événements défavorables. Thomas a gagné en maturité et assume ce choix de la prudence et du temps long. La seconde moitié de ce Vendée Globe est la plus difficile. Je suis convaincu que la fraicheur des hommes et l’intégrité préservée des bateaux seront des facteurs décisifs pour le sprint final en Atlantique. »

Prendre conscience de sa vulnérabilité.

« Ce Vendée Globe est la parfaite illustration des messages que nous souhaitons partager à travers notre campagne pour la prise de conscience de nos vulnérabilités.  Le culte de la performance à tout prix, en sport comme dans l’entreprise, a ses limites et mène à l’épuisement des individus, de nos sociétés et de la planète. Pour durer, il faut savoir préserver ses ressources et accepter ses limites, ainsi que le font Sam et Thomas, et on verra à l’arrivée si cette attitude aura payé sur cette course. Ménager sa monture paie à long terme. Je souhaite à Thomas et à Sam d’en faire la démonstration »

La campagne VULNERABLE

« L’accueil de la campagne par le grand public est exceptionnel depuis son lancement aux Sables d’Olonne. Notre stand y a accueilli entre 80 000 et 100 0000 visiteurs. Nous avions 1 000 supporters le long du chenal et 10 000 personnes se sont déjà abonnées sur notre site vulnerable.org. Par ailleurs, alors que nous démarrons seulement le volet professionnel du projet, déjà 500 entreprises ou organisations professionnelles nous ont rejoint. »

Thibault Anselmet en piste !

Atomic x Thibault Anselmet

Le vainqueur des deux dernières Coupe du Monde de ski alpinisme, Thibault Anselmet, fera son retour dans l’arène mondiale de sa discipline les 14 et 15 décembre à Courchevel. Le champion français, originaire de Bonneval-sur-Arc, aura pour objectif principal cette saison le championnat du Monde début mars à Morgins en Suisse et prépare déjà les Jeux Olympiques de Milan Cortina 2026.

« Plus la saison de Coupe du Monde approche, mieux je me sens et j’ai plutôt bien commencé ce week-end avec un nouveau titre de Champion de France en sprint » déclare t’il. « Cet été, la forme était bonne avec l’enchaînement de stages en altitude et en équipe de France et des tests chronométriques concluants. L’automne a été un peu plus difficile en sensation. Je compte prendre cette saison sportive un peu différemment en ne me focalisant pas obligatoirement sur le classement de la Coupe du Monde et en me donnant la possibilité de faire quelques impasses si besoin et selon ma forme. L’objectif est d’être en pic de performance en février afin d’être au plus haut niveau lors des Championnats du Monde à Morgins. Je vais prendre les courses les unes après les autres en me focalisant clairement sur ma préparation générale à moyen terme sur les Jeux de 2026. » Pragmatique Thibault et sans pression !

Calendrier 2024 – 2025 
Courchevel 14 et 15 décembre
Azerbaïdjan 9, 11 et 12 décembre
Arinsal 25 et 26 janvier 2025
Boi Taül 30 janvier, 1 et 2 février
Bormio 20 au 23 février
Schladming 12 au 15 mars
Val Martello 18 au 22 mars
Villars 1 au 5 avril
Tromso 8 au 13 avril
Championnat du Monde Morgins 2 au 8 mars

Prix « Atout Soleil » : un soutien à 15 associations engagées pour une « Génération zéro addiction »

Apporter un soutien aux associations qui développent des projets innovants en faveur d’un public fragilisé, c’est l’objectif que s’est fixée depuis 2007 l’opération de mécénat Atout Soleil, portée par le fonds de dotation « Nos Épaules et Vos Ailes » et GPMA, en collaboration avec l’assureur Generali et ses réseaux de distribution, dont La Médicale.
Pour sa 17ème édition, le prix Atout Soleil a été remis hier soir à Paris à 15 associations qui œuvrent concrètement sur nos territoires pour prévenir, protéger et accompagner les jeunes mais aussi leurs familles face aux multiples formes d’addictions : tabac, alcool, médicaments, cannabis, cocaïne, jeux d’argent, écrans, alimentation, sexe, etc.

Thierry Gaudeaux, Secrétaire de GPMA et Président du fonds de dotation Nos Épaules et vos Ailes : « Cette année, 92 associations de tout le territoire ont répondu à notre appel à projets, et nous avons été impressionnés par la diversité et la qualité des initiatives proposées. La sélection a été ardue, mais les 15 associations retenues se distinguent par l’originalité de leurs projets. Elles apportent des réponses concrètes et adaptées, tant pour prévenir les addictions que pour aider les jeunes à se libérer de leurs dépendances et accompagner leurs proches. Je remercie les collaborateurs des réseaux Generali et de La Médicale, qui ont parrainé et fait remonter ces initiatives locales, ainsi que le médecin psychiatre Jean-Victor Blanc, membre du jury de sélection des associations lauréates et grand témoin de cette édition. Par son expertise et sa pédagogie, il a su nous éclairer sur les problématiques complexes des addictions et, à travers les webinaires organisés dans le cadre du prix, il continue de sensibiliser un large public tout en brisant les tabous qui entourent ce sujet. »

Place donc aux lauréats :

L’association Addictions France Isère qui développe un outil adapté aux jeunes allophones pour les sensibiliser aux conduites addictives et qui forme les professionnels à son usage.

https://www.gpma-asso.fr/lassociation-addictions-france-isere-laureate-du-prix-atout-soleil-2024

L’association G-Addiction Jeunesse citoyenne, implantée à Nice, qui propose un escape game aux jeunes collégiens, lycéens et étudiants pour les sensibiliser à la thématique de la sécurité routière et des addictions.

https://www.gpma-asso.fr/lassociation-g-addiction-jeunesse-citoyenne-laureate-du-prix-atout-soleil-2024

Le Centre d’accueil et de soins pour les toxicomanes (CAST), basé à Reims, qui a créé une bande dessinée pour sensibiliser les collégiens aux risques liés aux addictions.

https://www.gpma-asso.fr/lassociation-cast-laureate-du-prix-atout-soleil-2024

Le Centre régional d’information et de prévention du sida et pour la santé des jeunes d’Île-de-France (CRIPS) qui porte un projet pour prévenir l’usage des jeux d’argent et de hasard grâce à un outil pédagogique mobilisant les compétences psychosociales des jeunes.

https://www.gpma-asso.fr/lassociation-crips-idf-laureate-du-prix-atout-soleil-2024

Le Centre Interdisciplinaire de Recherche, Coordination des soins et Enseignement en Addictologie (CIRCEA), basé à Clermont-Ferrand, qui propose un programme de prévention des addictions en milieu sportif à destination des jeunes et des professionnels.

https://www.gpma-asso.fr/lassociation-circea-laureate-du-prix-atout-soleil-2024

L’association Al’Batross, implantée à Draguignan, qui déploie une équipe mobile dédiée à la prévention et à l’accompagnement des jeunes consommateurs de substances psychoactives.

https://www.gpma-asso.fr/lassociation-albatross-laureate-du-prix-atout-soleil-2024

L’association Épice 82, basée à Montauban, qui propose à des jeunes consommateurs de drogues une activité professionnelle payée à la journée assortie d’un accompagnement médico-psycho-social.

https://www.gpma-asso.fr/lassociation-epice-82-laureate-du-prix-atout-soleil-2024

L’association le Phare, basée à Lyon, qui développe des actions de prévention dès le plus jeune âge et soutient les familles qui font face à l’entrée dans l’addiction d’un de leurs enfants.

https://www.gpma-asso.fr/lassociation-le-phare-laureate-du-prix-atout-soleil-2024

L’association VoisinMalin qui recrute et forme des habitants de plusieurs quartiers prioritaires en France pour effectuer un travail de porte-à-porte en vue d’informer et de mobiliser leurs voisins sur des sujets liés aux addictions.

https://www.gpma-asso.fr/lassociation-voisinmalin-laureate-du-prix-atout-soleil-2024

La Fondation ILDYS, implantée dans le Finistère, qui forme des éducateurs de jeunes vivant en foyer à la mise en place d’ateliers de prévention des conduites addictives.

https://www.gpma-asso.fr/ildys-laureate-du-prix-atout-soleil-2024

La Fondation Seltzer, basée à Briançon, qui mène des actions de prévention ciblant les jeunes tant en milieu scolaire que festif et qui forme les professionnels.

https://www.gpma-asso.fr/la-fondation-seltzer-laureate-du-prix-atout-soleil-2024

L’association la Bergerie de Berdine, implantée dans le Vaucluse, qui offre aux jeunes addicts un hébergement sans contrepartie financière et sans limite de durée, en parallèle d’un parcours de reconstruction fondé sur le vivre ensemble, le travail et les vertus thérapeutiques de la nature.

https://www.gpma-asso.fr/lassociation-bergerie-de-berdine-laureate-du-prix-atout-soleil-2024

L’association CMSEA, implantée en Lorraine, qui agit pour prévenir ou réduire la primo consommation des enfants de parents dépendants.

https://www.gpma-asso.fr/lassociation-cmsea-laureate-du-prix-atout-soleil-2024

L’association Tremplin 17, implantée en Charente-Maritime, qui se sert de la réalité virtuelle pour agir sur les comportements addictifs des jeunes.

https://www.gpma-asso.fr/lassociation-tremplin-17-laureate-du-prix-atout-soleil-2024

L’association l’Arbre des Connaissances, implantée à Paris, qui conçoit et diffuse des outils de médiation scientifique sur les addictions pour faciliter les échanges entre les adolescents et les professionnels.

https://www.gpma-asso.fr/lassociation-larbre-des-connaissances-laureate-du-prix-atout-soleil-2024

 

Thomas Ruyant : « J’entre dans un temps long. »

RACE, NOVEMBER 27, 2024 : Photo sent from the boat VULNERABLE skipper Thomas Ruyant (FRA) during the Vendee Globe sailing race on November 27, 2024. (Photo by skipper Thomas Ruyant)

Il fallait aller vite ! Poussés par l’impérieuse nécessité de demeurer le plus longtemps possible en bordure d’une dépression accrochée au large du Brésil, les Imocas à grand foils des dernières générations ont dévoré l’Atlantique Sud, en alignant d’ébouriffantes journées à 550 milles et plus. L’émulation entre des skippers tous biberonnés à la culture de la performance et de la gagne aura fait le reste. Aux côtés du leader Charlie Dalin (Macif-Santé Prévoyance), Thomas Ruyant (VULNERABLE), mais aussi Yohan Richomme (Arkea Paprec) et Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), sans négliger Jérémie Beyou (Charal) et Nicolas Lunven (Holcim PRB), tricotent avec précision leur entrée dans l’Océan Indien, en profitant à coups d’empannages d’un étroit couloir de vent, avant de plonger plus au Sud en bordure de la Zone d’Exclusion Antarctique où sévissent les flux perturbés d’Ouest.

Changement de décor, de températures, de reliefs maritimes et de couvertures célestes pour les solitaires hier encore accablés de chaleur et qui retrouvent ces dernières heures avec plaisir leurs vêtements polaires. La régate planétaire se poursuit pour les leaders heureux de changer de bord et qui envisagent avec satisfaction la perspective de tracer dès ce week-end et toute la semaine prochaine un bord rectiligne et efficace tribord amure en direction de l’Est, via une latitude plus hurlante du côté des 50 degrés de latitude Sud. Comme l’indique joliment Thomas Ruyant ce matin, le temps se fait plus long, la solitude plus palpable, et la réalité du Vendée Globe, construite sur le sport et l’aventure, s’incruste davantage encore dans le quotidien des marins, plus confrontés que jamais à leur vulnérabilité.

 

Morceaux choisis des réflexions de Thomas au 19ème jour de course :

Nouvelle ambiance !

« C’est une nouvelle ambiance depuis hier et la fin de notre long et délirant bord bâbord. Le jour se lève très tôt, vers 4 heures. Le vent est très « rafaleux » et oscille entre 17 et 20 noeuds. La mer est formée mais facile. Le bateau passe sans forcer. »

 

Vite et en tribord dans l’Indien.

« On sort d’une semaine de folie, mais cela ne s’arrête pas brutalement. On a quelques empannages à faire mais on va continuer de glisser vite, en tribord amure cette fois dans l’Indien. Il faut rester dans cette petite veine de vent pour passer sous Bonne Espérance. »

 

Un Atlantique Sud de folie.

« Ces 5 jours en Atlantique Sud resteront dans ma mémoire. Je n’étais jamais allé aussi vite, aussi longtemps. On était sur un genre de reaching rapide, pas ou peu de vmg. Il fallait être dessus en permanence, à l’attaque pour profiter de cette dépression et de ce vent de Nord Ouest. On voit aujourd’hui, avec cette transition sous l’Afrique, que ça valait la peine de s’arracher. On a créé une cassure dans la flotte, et on va pouvoir garder du vent pour entrer dans l’Indien. »

 

615 milles en 24 heures !

« Seb Simon a été impressionnant ! Je ne crois pas que son record (615 milles) puisse être battu de sitôt. Je suis heureux des moyennes que nous avons tenues. C’était superbe. »

 

Rythme de vie.

« Je tiens un bon rythme, de vitesse mais aussi de vie, de sommeil et d’alimentation. Je vérifie régulièrement le bateau, et j’effectue les petites réparations immédiatement. »

 

Les 40èmes…

« On est déjà par 40° de latitude Sud, les 40èmes pas très rugissants. Ce n’est pas encore l’ambiance particulière du Grand Sud, mais on sent que la mer commence à se former. Mais notre folle cavalcade de la semaine nous a habitué à cette houle. Beaucoup d’oiseaux mais je n’ai pas encore vu d’albatros. »

 

Voir Crozet !

« On aborde l’océan Indien dans un vent de Nord Ouest assez soutenu. Il y aura un empannage à faire pour plonger vers la zone des glaces en tribord amure quand le vent passera Sud Ouest. On devrait passer près des îles Crozet, qui font partie des Terres Australes et Antarctiques Françaises, par 45 ° Sud. « 

 

La guerre des carènes !

« Cette régate est planétaire. Le niveau est incroyable. Je suis heureux d’être dans ce bon paquet de tête. J’observe les classements, les performances et positions des uns et des autres. Les carènes signées Verdier étaient très à leur aise sur une mer relativement plate, sur une navigation plus lofée. Les plans Koch Finot-Conq, Paprec-Arkea et mon VULNERABLE devraient mieux s’exprimer dans une mer plus formée, car on s’arrête moins dans les vagues, avec une navigation qui privilégiera le vmg. Les plans « Verdier » ont des formes de coques tendues et puissantes contrairement aux plans « Koch », plus ronds et bananés pour améliorer le confort à bord et le passage dans la mer. Si je dois faire des différences, ce sera dans l’Indien. »

 

Solitude !

« J’entre en solitude, un sentiment assez bizarre, qui me plait bien. J’entre dans un temps long. Je sens que je suis parti pour un grand voyage. »

 

A noter :

La VMG « Velocity Made Good » correspond à une donnée entre la vitesse du bateau et l’angle de CAP. La VMG fait référence à l’optimisation entre la vitesse d’un voilier variable suivant la direction du vent et la distance à parcourir. On parle aussi de compromis cap/vitesse.

 

Des Sables-d’Olonne au cap de Bonne-Espérance : Alex Thomson avait mis 17 jours 22 heures et 58 minutes lors de l’édition 2016-2017

 

Le tour du monde commence aujourd’hui.

RACE, NOVEMBER 26, 2024 : Photo sent from the boat VULNERABLE SG during the Vendee Globe sailing race on November 26, 2024. (Photo by skipper Sam Goodchild)

Heureux qui comme Goodchild profite d’un beau voyage. Le skipper Britannique de VULNERABLE respire, inspire avec chaque mille avalé le bonheur, la plénitude d’être en mer et d’évoluer, après plus de 6 000 milles de course (déjà !), dans le bon wagon des leaders. Pointé depuis le départ à 24 reprises en tête de son premier Vendée Globe, le bizut a quelque peu rétrogradé durant ces derniers jours de folie expérimentés par les foilers en travers de l’Atlantique Sud. Son plan Verdier de 2019, moins taillé pour ces longs runs de vitesse pure, au portant et sur mer parfaitement carrossable, pointe néanmoins en une très honorable 7ème place, en capacité d’exploiter les vicissitudes du Grand Sud à son profit, dès que l’occasion se présentera. Le cap de Bonne Espérance, marqueur du Vendée Globe, et qui précède en son Est, au niveau du cap des Aiguilles, l’entrée dans l’Océan Indien, fait basculer les solitaires dans un autre imaginaire, exaltant et sombre, que Sam aborde avec une distanciation, un recul, un flegme tout Britannique, en quête perpétuel de l’osmose parfaite avec son bateau et l’océan. Alors que s’avance une délicate transition à négocier au millimètre entre la dépression Brésilienne « coupable » des allures vertigineuses de la semaine, et en voie d’affaissement en Atlantique Sud, et l’arrivée de flux d’Ouest soutenus en bordure de la Zone d’Exclusion Antarctique, Sam dresse un bilan tout en mesure d’un premier quart de course parfaitement maitrisé.

 

Es-tu satisfait de ta place compte tenu des performances des bateaux récents qui t’entourent?

« Je suis satisfait de ma place (7ème à l’heure où nous écrivons ces lignes. ndlr) Je suis assez fier de moi, de pouvoir faire cette régate sans me prendre la tête. Les adversaires, les classements, je les regarde sans me poser trop de questions. Il y a des choses frustrantes et des choses positives. Je m‘occupe de ma régate et de faire les choses proprement. On vient de passer la barre des 25% du parcours déjà effectués. On a passé la longitude de l’arrivée du Vendée Globe. Le vrai tour du monde commence aujourd’hui. »

 

As-tu le sentiment d’avoir limité les dégâts face aux foilers plus récents?

« Oui. J’ai un peu limité les dégâts. J’aurai pu aller un peu plus vite mais je voulais préserver le bateau. J’aurai pu faire un choix de voiles différents, changer de voiles à certains moments… mais globalement, je n’ai pas fait les choses trop mal. »

 

La suite semble compliquée. As tu une vision claire de ta route?

« Je n’ai pas de vision très claire sur les prochaines 24 heures. Sur l’Indien, les fichiers ne s’accordent pas et les choix de routage sont différents. Je dois regarder ce qui est le mieux pour le bateau, en ayant une analyse très globale sur la situation. Je ne suis pas en mesure de définir une stratégie claire à moyen terme. A court terme, il faut faire du Sud Est pour attraper les nouveaux flux d’Ouest. »

 

Le Cap de Bonne Espérance est-il un marqueur important dans ce Vendée Globe? que représente t’il pour toi?

« C’est un  marqueur important, comme l’équateur, puis les Kerguelen, Leeuwin, le Pacifique, Nemo etc… Mais Bonne Espérance marque l’entrée dans les mers du Sud. On en parle beaucoup mais c’est en réalité le cap des Aiguilles qui signale l’entrée dans l’Indien. »

 

Vois-tu dans les prochains jours possibilité de te rapprocher des premiers?

« Je ne regarde pas la route ni la météo des premiers. Ils vont me distancer tout comme je vais distancer les coureurs qui me suivent. Je ne sais pas si ça va ralentir devant et si je vais pouvoir revenir sur eux. Je suis totalement focalisé sur ma course, et j’essaie de bien faire les choses pour moi et mon bateau. Tant mieux si je peux me rapprocher. »

 

Que penses tu de la performance* de Sébastien Simon?

« Il est impressionnant! Très très fort! On a fait 646,60 milles l’an passé en équipage sur un Imoca similaire, Holcim-PRB lors de The Ocean Race. J’ai du mal à comprendre comment il a fait en solo. Certes, il y avait peu de mer mais ce n’était pas tout lisse non plus. Chapeau à lui et j’espère qu’il n’a pas cassé sa machine. »

*615,33 milles (soit 1 139,6 kilomètres)

 

Cette traversée de l’Atlantique Sud a été idéale en vitesse et en trajectoire. Qu’en penses-tu?

« On ne peut pas rêver mieux en efficacité. Tout droit depuis Itajai !  Le changement entre la première et la deuxième semaine a été radical. On enquille les milles et on avance bien. »

 

As-tu pu effectuer une vérification du bateau?

« J’ai fait un peu de vérifications mais avec cette vitesse, il est difficile d’inspecter l’avant du bateau en détail. Il y a deux ou trois trucs qu’il faudra que je règle quand il y aura moins de vent, ce soir peut-être. »

 

Dans quel état d’esprit vas-tu entrer dans l’océan Indien?

« Je vais essayer de continuer comme je fais depuis le début. Tout se passe bien physiquement et moralement. Je ne fais pas la croisière mais je ne me prends pas la tête quand les autres vont plus vite. C’est la bonne méthode pour moi. Rester en phase avec mon bateau et les éléments. »

 

La zone des glaces rabaissée. Une bonne chose?

« Cela ouvre le terrain de jeu. C’est bien. On aime aller le plus Sud dans cet endroit du monde. Le début de l’Indien ne nous oblige pas à y aller mais j’aime bien avoir de la place pour évoluer au Sud. »

 

Les températures fraichissent-t’elles?

« Après le passage sous une ligne de nuages hier, la température a chuté. Il n’y a plus que 20 degrés dans le bateau, contre 36 un peu plus tôt. On commence à mettre des vêtements chauds pour les manoeuvres sur le pont. »

Il a apporté la Flamme Olympique de Paris 2024 à Marseille ! Le trois-mâts Belem, qui a conquis le cœur de tous les Français cette année, reprend la mer en 2025 pour 27 navigations exclusives, ouvertes à tous, concoctées par la Fondation Belem Caisse d’Epargne. Destinations inédites, parcours d’exception, le Belem sillonnera la façade atlantique du sud au nord depuis le Maroc jusqu’en Scandinavie. Il participera aussi à huit rassemblements européens de grands voiliers dont le salon nautique d’Arcachon, Débord de Loire, le millénaire de Caen, Sail Amsterdam et Sail Bremerhaven.

Christelle de Larauze, déléguée générale de la Fondation Belem Caisse d’Epargne : « Pour cette nouvelle saison, 27 navigations exclusives vous feront voyager vers des horizons éclectiques, empreints de charme et d’authenticité. 27 occasions de découvrir ou redécouvrir l’art de la navigation à bord d’un voilier mythique du 19ème siècle, 27 opportunités de vivre une aventure maritime hors du commun. Choisissez votre expérience (entre 2 et 8 jours) et embarquez pour un périple inoubliable. Vous pourrez également vous initier au dessin et à la photo sur l’une de nos navigations. Explorez les fjords bretons, naviguez sur le canal de Kiel, longez les côtes atlantiques jusqu’aux paysages enchanteurs du Maroc, ou aventurez-vous en mer du Nord au cœur de la Scandinavie. Deux navigations « signature » vous emmèneront à la découverte de Tanger et de Rabat, où la magie des Mille et Une Nuits se dévoilera sous vos yeux. Entre terre et mer, entre escapade dans les rues de « Chefchaouen » et dîner traditionnel berbère, ces navigations vous inviteront à gouter toutes les saveurs du Maroc. Les deux navigations « signature » comprennent tous les services : vols, hébergement en hôtels 4 étoiles, transferts et visites culturelles guidées soigneusement sélectionnées par la Fondation Belem. Nous sommes impatients de dévoiler ce programme 2025 innovant, riche en escales et en découvertes. »

https://www.fondationbelem.com/

 

Il a apporté la Flamme Olympique de Paris 2024 à Marseille ! Le trois-mâts Belem, qui a conquis le cœur de tous les Français cette année, reprend la mer en 2025 pour 27 navigations exclusives, ouvertes à tous, concoctées par la Fondation Belem Caisse d’Epargne. Destinations inédites, parcours d’exception, le Belem sillonnera la façade atlantique […]

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Maxime Sorel abandonne le Vendée Globe

Le skipper du voilier V and B – Monbana – Mayenne a pris ce matin la lourde décision de mettre fin à son deuxième Tour du Monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Sa douleur à la cheville contractée dès le deuxième jour de course, suite à de gros soucis techniques de hook et de rail de grand-voile, est trop forte pour continuer la compétition en toute sécurité. De plus, ce problème de grand-voile est irréparable seul et de surcroît avec autant de difficulté à poser son pied sur le pont de V and B – Monbana – Mayenne. Le combattant Maxime Sorel a tout tenté pour réparer en mer montant dans son mât mercredi dans des conditions chaotiques et essayant cette nuit, à l’abri de Madère, de trouver des solutions mais hélas en vain. Sous contrôle médical depuis quelques jours, Maxime doit désormais mettre impérativement sa cheville au repos et faire des radios afin d’avoir un diagnostic clair. Il a fait son Max !

« Ma cheville est sérieusement endommagée depuis quatre jours. Elle n’a fait qu’enfler au fur et à mesure du temps et au fil des manœuvres que j’ai effectuées à bord notamment pour essayer de résoudre mes soucis importants de hook de grand-voile. Je souffre au point d’avoir des difficultés à bouger à bord de mon bateau. Désormais même au repos j’ai de grosses douleurs, je ne peux pas continuer à naviguer en pleine sécurité dans cet état. Cette nuit, sous Madère, je suis monté dans mon mât. J’ai réussi non sans mal à affaler ma grand-voile. J’ai constaté que le hook était bien cassé. Nous avions bien des raisons de s’inquiéter. Parallèlement, le rail de grand-voile est sacrément abîmé. Avec ma douleur ou pas d’ailleurs, il est impossible de changer des portions de ce rail de grand-voile à trois mètres de haut. C’est un travail de chantier. Je vous laisse imaginer ma souffrance physique et mentale. J’abandonne mon deuxième Vendée Globe ! C’est quatre années de préparation avec mon équipe pour en arriver là. Cependant tout a été magique du début à la fin mais j’ai l’impression que rien n’a été normalement depuis mon départ dimanche. Si on savait, avant de prendre le départ du Vendée Globe ce qui allait se passer, jamais on n’y retournerait. Le positif malgré la trop grande frustration est que cela va me booster pour la suite. Je n’ai pas l’impression évidemment de m’être exprimé à ma hauteur avec mon dragon des océans. J’ai donné tout ce que je pouvais mais cette cheville et cette grand-voile ne me donnent pas la chance cette fois d’écrire mon histoire sportive et aventurière que j’aime au plus profond de moi. »

Une partie de l’équipe technique de Maxime Sorel est en route pour Madère afin de récupérer V and B – Monbana – Mayenne et mettre l’IMOCA en sécurité. Maxime va débarquer dans la journée afin de subir des analyses médicales approfondies avant son retour en France.

Le rôle de l’entourage dans la lutte contre les addictions

L’entourage tient une place centrale dans la lutte contre les addictions. Conjoints, parents, amis, collègues peuvent jouer un rôle déterminant pour accompagner les personnes addictes et les aider à prendre conscience de leurs comportements. Leur prise en charge est également indispensable car ces personnes sont souvent les premières à souffrir de l’addiction d’un proche. Cependant, l’influence de l’entourage peut aussi être ambivalente, car l’environnement familial et social reste un des principaux facteurs de reproduction des pratiques addictives.

Pour la 17ème édition de son opération de mécénat Atout Soleil, intitulée « Génération zéro addiction », le fonds de dotation Nos Épaules et Vos Ailes récompensera le 3 décembre prochain quinze associations qui agissent au quotidien pour protéger et accompagner les jeunes mais aussi leurs familles face aux multiples formes d’addictions (tabac, alcool, drogues, écrans, jeux d’argent, etc.).

Un environnement familial et social aux influences multiples

Les addictions sont des maladies qui prennent souvent racines dans des contextes de vie collective où les habitudes de consommation, qu’il s’agisse de tabac, d’alcool ou de drogues, sont partagées en famille, entre amis ou entre collègues. Ces comportements s’inscrivent dans des moments festifs et socialement valorisés, ce qui rend parfois difficile de discerner la frontière entre l’usage et l’abus.

Il est clairement établi que l’entourage peut parfois être un vecteur de reproduction de pratiques pouvant être addictives. Le risque de dépendance est deux à trois fois plus élevé chez les adolescents dont les parents sont fumeurs ou ont des antécédents d’abus d’alcool. Pour le cannabis, les enfants dont les parents sont des consommateurs réguliers présentent un risque deux fois plus élevé de dépendance. « Voir un parent fumer ou consommer de l’alcool régulièrement peut fausser la perception des risques liés à l’usage de substances », explique le docteur Jean-Victor Blanc, médecin psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine à Paris et grand témoin de la 17ème édition du prix Atout Soleil. « Pour un enfant ou un adolescent, ces gestes peuvent apparaître normaux, voire anodins, ce qui diminue leur capacité de dissuasion. »

Les addictions ont par ailleurs tendance à isoler socialement les personnes addictes : « les troubles du comportement qu’elles occasionnent conduisent les malades à s’éloigner de leurs proches et à concentrer leurs relations sociales vers des personnes qui partagent les mêmes addictions, relève le docteur Blanc. Il faut donc être conscient que l’entourage peut avoir une influence négative sur la trajectoire d’une personne addicte. »

Des proches souvent laissés pour compte dans la prise en charge

Pendant longtemps, l’entourage des personnes souffrant d’addictions a été mis à l’écart des dispositifs de prévention et d’accompagnement, soit pour des questions de confidentialité, soit parce qu’il était perçu comme un facteur aggravant.

Aujourd’hui, les experts en prévention et en addictologie reconnaissent l’importance d’impliquer les proches dès les premiers signes de dépendance. « L’entourage est le mieux placé pour intervenir dès l’apparition de conduites addictives et aider la personne dans sa prise de conscience », souligne le docteur Blanc.

Les Centres de soins et d’accompagnement en addictologie (CSAPA) et plusieurs associations proposent ainsi aux proches, et notamment aux parents de jeunes addictes, des ressources pour comprendre la nature des addictions et les comportements associés.
Cette sensibilisation aide à réduire le fossé entre les perceptions des jeunes et celles des adultes. L’objectif est notamment de rétablir un dialogue familial sur les comportements à risque, en aidant les parents à assumer leur rôle de médiateurs face aux influences extérieures et à comprendre l’importance de leur propre exemple, notamment en matière de tabac et d’alcool.

« La méconnaissance du phénomène peut en effet aller dans les deux sens, celui de la banalisation ou de l’exagération », précise le docteur Blanc. « D’un côté, certains parents minimisent les comportements de consommation, les considérant comme des ‘‘rites de passage’’ normaux chez les jeunes. De l’autre, certains dramatisent la situation, interprétant chaque consommation comme un signe de dépendance avancée. » La difficulté réside donc dans la capacité à trouver le juste équilibre entre la formulation d’une inquiétude légitime et une attitude trop dramatique qui pourrait briser le dialogue avec l’adolescent.

Un défi générationnel et de perception

Les différences générationnelles dans la perception des risques compliquent souvent la discussion autour des addictions. « Le cannabis est aujourd’hui cinq à dix fois plus puissant que dans les années 1970, explique Jean Victor Blanc. « Certains parents ont tendance à le banaliser, par méconnaissance de sa forte teneur en THC aujourd’hui, alors que les dangers liés à cette substance sont infiniment plus graves qu’il y a quelques décennies. »

Cette difficulté à percevoir correctement les risques peut aussi être illustré avec l’exemple des écrans. « De nombreux parents s’inquiètent du temps passé par leurs enfants sur leur téléphone, devant leur ordinateur ou leurs jeux vidéos, rappelle le docteur Blanc. Mais cette sur-consommation d’écrans n’est pas forcément synonyme d’addiction. Nous utilisons tous les écrans dans notre vie de tous les jours, pour travailler, échanger avec des amis, effectuer des recherches en ligne, etc. La notion de cyberdépendance est très difficile à caractériser et les chercheurs en addictologie ne sont pas encore parvenus à établir une définition claire. Mais ce que l’on peut rappeler, c’est que comme pour les autres addictions, elle se traduit par un phénomène de perte de contrôle vis-à-vis de la consommation et par des conséquences tangibles sur la vie de l’individu (santé, vie sociale, conséquences financières, etc.). »

Soutenir l’entourage pour mieux accompagner l’addiction

Il ne faut pas sous-estimer l’impact psychologique que l’addiction d’un proche peut avoir sur ceux qui l’entourent. Conjoints, parents, amis, collègues peuvent jouer un rôle déterminant pour accompagner les personnes addictes et les aider à prendre conscience de leurs comportements. Ils ont besoin, eux aussi, d’un soutien. Ils sont souvent tiraillés entre la volonté d’aider et le besoin de se protéger et peuvent rapidement se sentir submergés par la gravité de la situation.

Lorsque des familles se retrouvent dépassées par des difficultés qui excèdent leurs compétences éducatives, l’objectif est de leur offrir rapidement des ressources pour éviter que la situation ne s’aggrave et que la communication ne se détériore. Ces dernières années, des espaces d’accueil et d’écoute se sont développés. Ouverts à tous, accessibles et sans jugement, ces lieux jouent un rôle clé en proposant de l’aide pour désamorcer des crises, ainsi que des temps de médiation et d’échanges avec d’autres parents. Les groupes de parole entre parents permettent des partages d’expérience précieux, en complément de l’intervention de professionnels de la prévention, de médecins de famille ou de pédiatres.

Le fonds de dotation Nos Épaules et Vos Ailes remettra le prix Atout Soleil à 15 associations qui œuvrent chaque jour dans la lutte contre les addictions. Beaucoup d’entre elles développent des initiatives novatrices pour soutenir les proches de jeunes en proie aux addictions, ou pour agir en prévention dès le plus jeune âge. Rendez-vous le 3 décembre prochain à Paris pour découvrir les lauréats du prix Atout Soleil 2024 !