Une première édition prometteuse pour la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord

La première édition de la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord s’est achevée sur une note enthousiasmante, tant sur le plan sportif que populaire. En mer, le parcours d’exception – un tour de 2 000 milles autour des îles Britanniques – a tenu toutes ses promesses. Technique, exigeant, complet, il a offert une régate intense et spectaculaire, remportée par l’équipage de MACIF Santé Prévoyance, mené par Sam Goodchild. À terre, l’événement a rencontré un accueil remarquable : 121 000 visiteurs ont fréquenté le village de course dans les cinq jours précédant le départ, 40 000 d’entre eux ont pu s’approcher des IMOCA grâce à un ponton spécialement aménagé, permettant une proximité inédite entre le public et les marins. 8 000 personnes étaient également présentes pour célébrer l’arrivée. Un succès éclatant, reflet de l’enthousiasme du public pour la course au large… et de l’attachement sincère des Boulonnais à cet événement inédit.

Une aventure collective et fédératrice

Lancée il y a deux ans par les équipes de Sea to See, la Course des Caps est le fruit d’un pari audacieux, aujourd’hui relevé avec brio. Portée par une mobilisation exemplaire – 200 bénévoles, des dizaines de partenaires, des collectivités engagées – elle a su rassembler bien au-delà du cercle des passionnés. L’accueil chaleureux du public, la ferveur sur les quais, la qualité des infrastructures et l’implication du tissu local ont donné à cette première un relief singulier. Le nouveau ponton, conçu comme un espace à la fois nautique, événementiel et pédagogique, a symbolisé cette ouverture vers une plaisance plus accessible et tournée vers l’avenir, contribuant activement au développement touristique et maritime de la Côte d’Opale. Avec des milliers d’enfants accueillis, des entreprises mobilisées, et des habitants pleinement associés, la Course des Caps a franchi bien plus que des caps géographiques : elle a fédéré tout un territoire autour d’une grande aventure humaine et maritime. Et si cette première édition se referme dans un esprit de fierté partagée, elle laisse entrevoir, avec confiance, la perspective d’un rendez-vous durable au cœur du calendrier IMOCA.

Ils ont dit :

Gwen Chapalain, dirigeant de Sea to See, société organisatrice de la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord : « Il y a deux ans, avec Delphine Largenton et Domitille Hauwen, nous nous sommes lancé un sacré pari : créer une grande course au large au départ de Boulogne-sur-Mer. Ce projet n’aurait jamais vu le jour sans l’implication de nos partenaires dès la genèse, à commencer par la classe IMOCA, qui nous a soutenus d’emblée. Alexandre Fayeulle et Olivier Calonne ont su créer le lien avec l’agglomération de Boulogne-sur-Mer, la Banque Populaire du Nord a trouvé là un nouvel élan pour sa communication post-Jeux Olympiques, et la Région Hauts-de-France s’est engagée avec enthousiasme. Sans oublier Nausicaá, qui a contribué à porter les valeurs de protection et de pédagogie autour de l’océan. Monter un tel événement, c’était franchir de nombreux caps : construire un ponton de 340 mètres, fédérer 200 bénévoles, animer tout un territoire, mobiliser les enfants, les entreprises, les clubs… La Course des Caps porte bien son nom : elle en fait franchir autant à terre qu’en mer. Nous avons vu une très belle énergie collective naître autour de ce projet, et au final, une course réussie, exigeante, palpitante, magnifiée par les images des mediamen embarqués. Je remercie profondément toute l’équipe de Sea to Sea, la direction de course et nos partenaires pour avoir porté si haut cette première édition. Le cap est donné. »

Domitille Hauwen, co-fondatrice de l’évènement : « Ce qui m’a profondément marquée, c’est la dynamique collective qui s’est créée autour de cette première édition. À chaque étape – sur l’eau, à terre, en coulisses – il y a eu une énergie formidable, une envie partagée de faire vivre quelque chose de fort. Voir les marins s’épanouir sur un parcours aussi exigeant que celui du tour des îles Britanniques, entendre les rires des enfants sur le village, croiser les bénévoles toujours souriants malgré l’intensité des journées… tout cela donne du sens à notre engagement. J’avais aussi très à cœur que les marins ressentent l’accueil si chaleureux des gens du Nord, leur générosité, leur enthousiasme sincère. Je suis extrêmement fière d’avoir pu amener un événement de cette ampleur dans ma région, et de voir à quel point une véritable synergie s’est nouée entre les Boulonnais et les équipes en mer. Cette course, on l’a imaginée avec passion, mais elle a surtout été rendue possible par la mobilisation de chacun. C’est une aventure humaine autant que maritime, et j’espère sincèrement qu’elle ne fait que commencer. »

Jacques Caraës, Directeur de course : « Cette première édition de la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord a pleinement tenu ses promesses. C’est rare de pouvoir proposer un parcours côtier aussi long – près de 2 000 milles – et aussi exigeant. L’épreuve est atypique à bien des égards, et le format en équipage s’y prête parfaitement. En double ou en solitaire, elle serait bien trop risquée : la vigilance requise est permanente, et la marge d’erreur très faible. Le fait de courir en équipage apporte une vraie plus-value. Cela permet de naviguer à 100 %, de partager l’expérience avec des marins venus d’horizons variés – techniciens, régatiers, voile légère… – et de faire progresser les bateaux. On sent que les skippers ont pris du plaisir à embarquer ensemble, après une saison très tournée vers le solitaire. Cela donne une autre dynamique, plus collective, plus riche. Cette première édition est prometteuse. J’espère qu’elle ne restera pas sans suite. Elle a toute sa place dans le calendrier, pourquoi pas tous les deux ans, et mérite de s’installer durablement. »

Antoine Mermod, Président de la classe IMOCA : « Cette première édition de la Course des Caps a tenu toutes ses promesses, et même au-delà. En mer, le parcours a offert une régate d’une rare intensité, très complète, qui a enthousiasmé les équipages. Tous ont salué la richesse sportive du tracé et la densité du match. Mais ce qui nous réjouit tout autant, c’est l’accueil exceptionnel réservé par le public. Il y a eu un vrai engouement populaire à Boulogne-sur-Mer, une belle énergie sur les quais, des enfants émerveillés, des visiteurs nombreux, curieux et passionnés. Le lien entre la mer et la terre a pleinement fonctionné : les marins se sont sentis soutenus, suivis, partagés. C’est exactement ce que nous recherchons avec ce type d’événement. Quand les navigateurs sont heureux en mer et que ceux qui les regardent vibrent à terre, c’est que l’on a réussi quelque chose d’essentiel. »

Delphine Largenton, coordinatrice des événements Sea to See : « Ce qui a rendu cette première édition de la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord si unique, c’est avant tout l’accueil extraordinaire des Boulonnais. Leur chaleur, leur générosité, leur présence constante sur les pontons comme dans le village ont profondément marqué les équipes. En mer, les marins ont découvert un parcours d’une richesse rare : 2 000 milles autour des îles Britanniques, exigeants, techniques, variés… Un tracé complet, captivant, qui a offert une vraie intensité sportive du début à la fin. Et puis il y a eu ce clin d’œil de la météo, presque magique : le jour du départ, alors que la brume enveloppait encore le port, elle s’est soudainement levée, juste au moment du coup de canon. La rade est apparue, baignée de lumière, comme pour bénir cette grande première. Un moment suspendu. Aujourd’hui, on referme cette édition avec beaucoup d’émotion, fiers du chemin parcouru et heureux de ce que nous avons partagé… En espérant, bien sûr, que ce ne soit que le début d’une belle aventure ! »

Classement de la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord :
1.        MACIF Santé Prévoyance (Sam Goodchild)
2.        Association Petits Princes (Elodie Bonafous)
3.        Holcim – PRB (Nicolas Lunven)
4.        Malizia – Seaexplorer (Will Harris)
5.        Charal (Jérémie Beyou)
6.        TeamWork – Team Snef (Justine Mettraux)
7.        Initiatives Coeur (Sam Davies)
8.        4CAD – La Mie Câline (Benjamin Dutreux)
9.        Szabolcs Weöres (New Europe)

Abandons : VULNERABLE (Thomas Ruyant) et FDJ United (Fabrice Amedeo)

Vainqueurs des sprints intermédiaires :
Trophée Région Hauts de France : VULNERABLE (Thomas Ruyant)
Trophée Mowi : VULNERABLE (Thomas Ruyant)
Trophée Custo Pol – Yacht Club de France : MACIF Santé Prévoyance (Sam Goodchild)
Trophée Scogal : 4CAD – La Mie Câline (Benjamin Dutreux)
Trophée Bermudes : VULNERABLE (Thomas Ruyant)
Trophée VULNERABLE : VULNERABLE ((Thomas Ruyant)
Trophée Farne Islands : TeamWork – Team Snef (Justine Mettraux)
Trophée Boulogne Calais : Initiatives Coeur (Sam Davies)
Vainqueur du Défi Pom’ Potes : Macif (Sam Goodchild)

FFCO : la Fédération qui défend le sport pour tous

Depuis 1978, la Fédération Française des Clubs Omnisports (FFCO) regroupe et soutient des clubs proposant plusieurs disciplines sportives sous un même toit, du loisir à la compétition.
La FFCO porte l’idée d’un sport accessible à tous les publics – enfants, adolescents, adultes, seniors -, vecteur de santé, de mixité sociale et de lien entre les habitants. Aujourd’hui, elle fédère plus de 1 200 clubs, près de 6 000 sections sportives et environ 880 000 pratiquants sur tout le territoire.
Alors que le gouvernement annonce la réduction du dispositif Pass’Sport, témoignage des deux coprésidents, Séverine Bardaud et Denis Lafoux, qui expliquent le rôle essentiel des clubs omnisports pour la société et nos territoires, ainsi que les enjeux et défis auxquels ils sont confrontés.

Une fédération unique en son genre

Créée il y a près de 50 ans, à une époque où le droit du sport était encore embryonnaire, la FFCO a vu le jour pour répondre aux besoins spécifiques des clubs omnisports, déjà structurés et confrontés à des problématiques complexes, notamment juridiques.
« À l’époque, tout reposait sur les usages, sans règles claires. Les clubs omnisports se retrouvaient souvent seuls face à ces défis », rappelle Denis Lafoux, coprésident.
Séverine Bardaud ajoute : « la création de la FFCO a permis de défendre leurs intérêts, de mutualiser les compétences et d’apporter un soutien, notamment juridique, indispensable à leur développement. »
Aujourd’hui, l’activité de la fédération s’est largement élargie notamment pour accompagner les clubs à développer des projets en lien avec les besoins de leurs territoires. Elle accompagne des structures très diverses, allant de « petits » clubs locaux aux grandes institutions sportives comme le Levallois Sporting Club ou le Cercle Paul Bert à Rennes. Parmi ses membres figurent aussi des clubs emblématiques du sport français, tels que le Racing Club de France ou le Stade Français, symboles de la richesse et de la diversité de l’omnisports en France.

Les clubs omnisports, acteurs sociaux et éducatifs

Pour la FFCO, le club n’est pas seulement un lieu de pratique sportive multiple : c’est un véritable acteur du lien social et du dynamisme local.. Séverine Bardaud explique : « nos clubs sont ouvert à tous, quel que soit l’âge, le niveau ou les moyens financiers. La diversité des disciplines permet à des publics très différents de se croiser, de partager des espaces, des temps et des valeurs communes. Certaines disciplines restent socialement marquées et le fait de les réunir sous un même toit favorise un décloisonnement. Dans un même club, un enfant issu d’un quartier populaire peut pratiquer aux côtés d’un autre issu d’un milieu plus aisé. C’est un outil formidable de cohésion sociale. »
Au-delà de l’inclusion sociale, ces structures sont aussi des leviers pour promouvoir la santé publique sur tous les territoires. La fédération s’appuie notamment sur un concept fort : la littératie physique, qui vise à donner à chacun, dès l’enfance, la confiance et les compétences nécessaires pour rester actif toute sa vie.
Cette philosophie se concrétise notamment à travers des projets comme les écoles omnisports, et leurs déclinaisons parasports, où les enfants découvrent différentes disciplines ou grandes familles d’activités, comme les jeux de raquette ou l’athlétisme. Denis Lafoux précise : « un enfant qui a expérimenté plusieurs disciplines aura plus de facilité à rester actif plus tard, quels que soient les aléas de la vie. C’est notamment important pour lutter contre le décrochage sportif, particulièrement fréquent chez les 14-17 ans. Ces écoles peuvent aussi servir de tremplin vers une pratique plus spécifique ».
Séverine Bardaud complète : « cela offre aussi la possibilité aux éducateurs au sein des clubs omnisports de renforcer leur polyvalence et contribue à pérenniser leur emploi. Développer ces écoles sur l’ensemble du territoire fait partie des grands enjeux de notre mandat 2025-2028. »

L’alerte sur le Pass’Sport : « un coup dur pour l’inclusion »

Pourtant, ces ambitions se heurtent parfois à des réalités économiques. Alors que la FFCO milite pour un sport accessible à tous, elle s’inquiète vivement des récentes annonces concernant le Pass’Sport, un dispositif mis en place en 2021 pour aider les familles modestes à financer une partie des inscriptions sportives de leurs enfants.
« Supprimer l’aide pour les 6-13 ans est un non-sens total. C’est précisément à cet âge que se construisent la motricité, la confiance en soi, le goût de l’effort. Sans cette aide, des centaines de milliers d’enfants risquent de rester sur le bord du terrain » déplore Séverine Bardaud.
Denis Lafoux souligne l’impact direct sur les clubs : « dans certains clubs omnisports, la moitié des enfants bénéficiaient du Pass’Sport. Sa suppression pourrait fragiliser économiquement ces clubs, surtout dans les quartiers populaires ou en zones rurales ». Autre point de désaccord : le recentrage du dispositif sur les 14-17 ans. « À cet âge, le frein n’est pas forcément financier. C’est souvent l’absence d’une offre adaptée, moins compétitive, plus axée sur le plaisir ou la santé. Le gouvernement se trompe de cible » estime Denis Lafoux.
Pour la FFCO, le Pass’Sport n’est pas qu’une aide financière : c’est un outil indispensable pour garantir l’accès au sport et prévenir le décrochage, essentiel à la cohésion sociale.

L’avenir : jouer collectif pour sauver le sport

La FFCO se bat également pour défendre un modèle économique plus sain. Contrairement à d’autres fédérations, elle ne dépend pas des licences individuelles payées par les pratiquants. Son financement repose sur les adhésions des clubs, les subventions, et d’autres ressources diverses (partenariats, formations, etc.). Cependant, le modèle économique des clubs repose encore pour parties sur les subventions des collectives locales. Or, la diminution de leurs budgets représente une source d’inquiétude. « Nos clubs craignent surtout la baisse des financements de proximité, car ce sont eux qui soutiennent la vie quotidienne des associations » prévient Denis Lafoux.
Au-delà de la question financière, la FFCO plaide pour maintenir la coopération entre les sections et éviter la fragmentation du sport en fédérations rivales. « L’important, ce n’est pas de savoir si quelqu’un fait du basket ou du foot, mais qu’il pratique une activité physique, tout simplement. Et le club omnisports porte cette vision transversale et inclusive du sport » martèle Denis Lafoux.
Malgré les défis, la FFCO reste déterminée. Elle poursuit son action autour de six grands co-engagements : féminisation, santé, environnement, développement économique, enfance et performance sociale.
Séverine Bardaud conclut : « si d’ici 5 ans, la FFCO est reconnue comme un acteur central des politiques publiques sportives, capable de proposer des solutions concrètes et locales aux grands enjeux de société, alors nous aurons réussi notre mission. »

Victoire éclatante de MACIF Santé Prévoyance à Boulogne-sur-Mer !

Arrivée du premier IMOCA, MACIF Prévoyance, grand gagnant de la Course des Caps Boulogne sur Mer Banque Populaire du Nord 2025.

Le team MACIF Santé Prévoyance a franchi en tête la ligne d’arrivée de la première édition de la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire Nord, ce samedi 5 juillet à 15h10. Après 6 jours, 01 heure et 10 minutes d’une boucle exigeante autour des îles Britanniques, Sam Goodchild, Loïs Berrehar, Charlotte Yven, Guillaume Combescure et leur reporter embarqué Guillaume Gatefait signent une superbe victoire. Dès la sortie de la Manche, ils ont pris l’avantage avant d’être brièvement dépassés au large des Scilly. Le passage du mythique Fastnet, mercredi matin, a marqué un tournant : ils ont repris la tête pour ne plus la quitter. La tension a culminé au nord des Orcades, point le plus septentrional du parcours, lorsque VULNERABLE, mené par Thomas Ruyant, est revenu à seulement huit milles de leur tableau arrière. Une avarie de pied de mât a malheureusement contraint Ruyant et son équipage à rallier l’Écosse et à abandonner. Libérés de cette menace, Sam Goodchild et ses coéquipiers ont géré leur avance avec rigueur. Malgré une météo instable à l’est de la Grande-Bretagne qui a temporairement resserré les écarts, ils sont restés maîtres de leur trajectoire, manœuvrant avec précision et sang-froid jusqu’aux derniers milles pour s’imposer avec une quarantaine de milles d’avance, soit environ deux heures, sur leurs poursuivants. Déjà vainqueurs des runs de vitesse – Défi Pom’Potes disputés en prologue, ils confirment leur excellente dynamique. Pour Sam Goodchild, ce succès valide pleinement sa prise de relais à la barre du bateau en l’absence de Charlie Dalin cette saison. Voici les impressions du skipper britannique à chaud.

Vous aviez déjà montré votre potentiel en remportant les runs de vitesse – Défi Pom’Potes en prologue. Que représente cette victoire pour vous sur cette première édition de la Course des Caps ?

« C’est incroyable ! Je suis vraiment heureux de finir en tête avec MACIF Santé Prévoyance. C’est un bateau formidable, une équipe exceptionnelle, et je suis honoré de faire partie de cette aventure. La course a été intense, sans aucun répit : nous avons commencé dans un vent quasi nul et terminé dans des conditions soutenues. C’était aussi sportif que nous l’imaginions, et je suis très fier que nous ayons su conserver la première place jusqu’au bout. »

Le début de course a effectivement été très lent avant un changement de rythme brutal. Comment avez-vous vécu ces conditions ?

« Nous avons vraiment connu toutes les situations possibles. Le premier jour, il n’y avait presque pas de vent, puis pendant trois jours, nous avons enchaîné les changements de voiles pour nous adapter. C’était éprouvant, mais aussi une superbe occasion d’apprendre à exploiter le bateau et de renforcer notre coordination. Et terminer par une victoire rend tout cela encore plus satisfaisant. »

Vous avez pris la tête à la sortie de la Manche, avant de la perdre temporairement aux Scilly, puis de la reprendre au Fastnet. Vous avez ensuite réussi à la conserver jusqu’à l’arrivée…

« Exactement. Le bateau fonctionnait parfaitement et l’équipe a tout donné. Avec Charlotte (Yven), Guillaume (Combescure) et Loïs (Berrehar), nous avons progressé chaque jour dans notre manière de collaborer. Après avoir repris la tête au Fastnet, nous ne l’avons plus lâchée jusqu’à l’arrivée. Thomas Ruyant et VULNERABLE sont revenus très près de nous, à seulement huit milles au nord des Orcades, mais malheureusement, ils ont subi une avarie de pied de mât qui les a contraints à abandonner. C’est la dure loi de la course, et nous, nous avons tenu bon jusqu’au bout. »

La dernière partie du parcours a été délicate, avec beaucoup de vent et un trafic maritime dense. Comment l’avez-vous gérée ?

« Dans cette phase finale, nous avons effectivement dû composer avec de fortes rafales, des cargos, des bancs de sable, des champs éoliens, des plateformes pétrolières… Grâce à notre avance, nous avons pu naviguer prudemment et donner la priorité à la sécurité. Nous avons perdu quelques milles, mais cela nous a permis de limiter les risques et de conserver notre position en tête. »

On a le sentiment que, malgré tout, vous avez continué à pousser le bateau jusqu’à l’arrivée !

« Oui, on adore aller vite ! Avec Loïs, on apprend encore à exploiter tout le potentiel du bateau en vue de la Transat Café L’Or. On a profité des conditions musclées de la fin pour tester différentes voiles et tenter de nouvelles choses. C’était passionnant et très enrichissant. »

Un mot sur ce parcours autour des îles Britanniques ?

« C’est un parcours exceptionnel. On traverse des paysages magnifiques, notamment la côte ouest de l’Irlande, où nous avons eu la chance de naviguer sous un beau soleil. Ça donne vraiment envie d’y revenir pour en profiter à terre ! Et l’accueil à Boulogne-sur-Mer, tant au départ qu’à l’arrivée, a été formidable ! »

Ce n’était pas votre premier tour des îles Britanniques. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué par rapport à votre expérience en Volvo 65 en 2014 ?

« Cette fois, c’était très différent, notamment avec un début de course presque sans vent. Mais surtout, j’étais skipper et responsable de toute l’équipe : cela change tout en termes de pression, de stress et de gestion du sommeil. Je suis vraiment fier d’avoir mené ce bateau et cette équipe jusqu’à la victoire. »

Avant le départ, vous disiez que succéder à Charlie Dalin à la barre de ce bateau vous mettait la pression…« Oui, c’était une grosse responsabilité, mais je suis heureux du travail accompli. Cette victoire montre que nous sommes sur la bonne voie ! »

Les Orcades plutôt que les Shetlands

Ce mercredi matin, alors que les premiers bateaux de la flotte de la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord ont franchi le mythique phare du Fastnet, avec un passage en tête à 3h20 pour l’équipage de Sam Goodchild sur MACIF Santé Prévoyance, la Direction de course a annoncé une modification du parcours. Initialement, les concurrents devaient virer Out Stack, le point le plus au nord de l’archipel des Shetlands, situé à 60° Nord. Finalement, ils contourneront les îles Papa Westray et Ronalsay, au nord des Orcades, positionnées à 59° Nord. Cette décision réduit le tracé d’environ 220 milles et devrait écourter l’épreuve d’une douzaine d’heures, permettant une arrivée des premiers bateaux dès samedi après-midi au lieu de la nuit suivante. Un timing idéal pour garantir un grand temps fort à Boulogne-sur-Mer, en parallèle de l’arrivée du Tour de France dans la ville nordiste. À noter également ce jour : l’équipage de FDJ United – Wewise, skippé par Fabrice Amedeo, a annoncé son retrait de la compétition.
Les leaders au Fastnet dès l’aube

Dans la nuit, les premiers bateaux ont entamé le contournement du Fastnet, l’un des points symboliques de cette Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord. Sam Goodchild et son équipage sur MACIF Santé Prévoyance ont ouvert la voie en franchissant le phare à 3h20 (heure de Paris), un peu plus tôt qu’annoncé par les routages de la veille. Derrière, Holcim – PRB, skippé par Nicolas Lunven, est passé à 3h49, suivi d’Association Petits Princes – Quéguiner, mené par Élodie Bonafous, à 3h55, puis de VULNERABLE de Thomas Ruyant à 4h05. Quant à leurs poursuivants, qui avaient choisi une trajectoire au sud du DST, ils ont eux aussi franchi ou s’apprêtent à franchir ce cap emblématique, avec l’avantage de le découvrir de jour et de pouvoir l’admirer.

Une remontée particulièrement exigeante

Auparavant, la remontée entre les îles Scilly et la pointe sud-ouest de l’Irlande s’est révélée complexe, avec des bascules de vent incessantes obligeant les équipages à enchaîner changements de voiles et virements de bord aux bons moments pour s’adapter aux oscillations, rendant la navigation éprouvante. « Pour nous, ça s’est globalement bien déroulé. On a trouvé un peu plus de vent qu’en Manche, même si ça s’est calmé par moments avec plusieurs transitions à négocier. On a dû multiplier les manœuvres, mais on est satisfaits d’avoir réussi à reprendre le leadership », expliquait le navigateur britannique, toujours en première position ce mercredi matin, mais talonné de près par ses trois principaux adversaires.

Un répit avant le coup de vent

Alors que la matinée avance, une petite dorsale est attendue pour traverser la flotte, annonçant un court répit dans des vents plus faibles. Cette phase de petits airs devrait permettre aux équipages de souffler un peu avant le retour du vent prévu à la mi-journée. Ensuite, le flux de sud-ouest devrait se renforcer, pour atteindre 20-25 nœuds dès demain matin, des conditions idéales pour permettre aux bateaux de glisser à grande vitesse vers le nord de l’Écosse. « Dans l’immédiat, il faudra gagner dans l’ouest pour profiter d’un meilleur angle de vent ensuite. Le long bord entre le nord-ouest de l’Irlande et l’Ecosse devrait se faire au portant. Il promet d’être très rapide mais aussi plus avantageux pour certains bateaux comme Malizia – Seaexplorer et d’autres, que l’on risque de voir revenir fort. C’est d’autant plus vrai que l’on est sur un format de course propice aux rebondissements autour des îles Britanniques ! », précisait Sam Goodchild. « Pour les prochaines 24 heures, l’enjeu principal sera ce vent fort. Il faudra être bons, rester au contact des bateaux de tête, bien choisir les voiles et soigner ses trajectoires. » Sam Davies, à bord d’Initiatives Cœur, confirmait l’intensité des conditions : « Ça tape un peu, mais le moral de l’équipage est excellent. L’ambiance est cool et zen, même dans les moments frustrants ou stressants. On essaie de bien jouer les bascules, car le vent n’est pas stable et il y a de belles oscillations à exploiter. Pour le moment, ça tape et ça bouge pas mal sur ce tronçon, mais un petit répit arrive. Cela va nous permettre de mieux nous organiser pour la suite qui s’annonce tonique, ce qui nous va bien ! »

Une journée stratégique le long de l’Irlande

Avant de pouvoir libérer toute la puissance des IMOCA au portant, la journée s’annonce stratégique avec un louvoyage serré le long des côtes ouest de l’Irlande. Entre effets de site, pointes à négocier et zones de molles, il faudra être précis dans les placements pour rester dans le match. « Il risque d’y avoir des molles, des divergences de vent, beaucoup d’effets locaux. Il faudra être opportuniste et bien en phase pour ne pas se laisser distancer ou, au contraire, continuer de grappiller du terrain », ajoutait Sam Davies, bien revenue dans le sillage de 4CAD – La Mie Câline de Benjamin Dutreux ces dernières heures.

Le retrait de FDJ United – Wewise

Dans un tout autre registre, la course a enregistré hier soir, aux environs de 21 heures, son premier abandon avec l’annonce du retrait de FDJ United – Wewise, skippé par Fabrice Amedeo. « Après avoir consulté mon équipage, j’ai décidé de mettre le cap ce mardi soir vers la Bretagne. Les trois premiers jours au ralenti dans du vent très mou rendent impossible pour nous de tenir l’échéance du 6 juillet. Or cette année 2025 est plus que jamais pour moi une année de transition avec l’ambition de construire un projet pour le Vendée Globe 2028. Pour y parvenir, je ne peux pas rester en mer aussi longtemps que la météo nous l’impose, au risque de compromettre mes projets futurs », a-t-il expliqué, saluant l’accueil des Boulonnais, l’organisation et son équipage.

Le Belem en course

Odyssée des jeunes éclaireurs de la Flamme Olympique sur le Belem – 3 mai 2024 Photo Vincent Curutchet / Caisse d’Epargne

Ce n’est pas si souvent que cela arrive. Le trois-mâts Belem, plutôt habitué à des séjours de navigation en mode « croisière », prendra part à deux étapes des Tall Ships Races 2025, des courses internationales de grands voiliers favorisant la jeunesse, entre Le Havre (4 au 7 juillet), Dunkerque (10-13 juillet) et Aberdeen en Écosse (19-22 juillet). Pour cette occasion, l’équipage du Belem et son commandant Mathieu Combot comptent tirer sur toute la quintessence du Belem, même s’il n’a pas été construit pour la régate. Outre les marins professionnels, l’équipage sera composé de 70 jeunes (35 par étape) représentant toutes les régions de France, âgés de 18 à 26 ans et sélectionnés par les 14 Caisses d’Epargne de France, dans la continuité de l’escorte de la Flamme Olympique de Paris 2024 entre Athènes et Marseille. La Fondation Belem Caisse d’Epargne se prépare à de belles aventures sportives, humaines et festives, mettant à l’honneur la jeunesse française repérée par son mécène Caisse d’Epargne, au travers d’un réseau d’associations, engagées en faveur de l’inclusion sociétale.

Commandant Mathieu Combot, capitaine du Belem : « La première étape sera longue de 280 milles. La ligne de départ sera située à 5 milles au large du chenal du Havre. On aura certainement une marque à contourner au Sud de l’Angleterre. Ce n’est pas encore défini par la direction de course. Cette première étape sera difficile car, en Manche, le courant est fort et il y a beaucoup de trafic en descendant et en montant. Il faudra être réactif au niveau des manœuvres et s’adapter à la direction et à la force du vent. Le Belem n’a pas été conçu pour remonter au vent. On fera ce que l’on peut pour pousser le bateau dans ses retranchements. C’est assez rare pour nous marins du Belem d’être en situation de course et je dois dire que nous avons hâte. On sera en mode régate. On va entrer dans des réglages fins ! La deuxième étape vers l’Ecosse sera longue de 400 milles. On devrait être assez souvent au portant car les vents dominants en mer du Nord sont au Sud-Ouest. Cette mer est peu profonde, souvent hachée et donc pas simple à négocier. Lors de ces deux navigations, nous embarquerons des jeunes sélectionnés par les Caisses d’Epargne. Nous adopterons une démarche très pédagogique, afin de les impliquer dans la compétition tout en les encadrant au mieux. J’ai la chance de pouvoir compter sur un équipage de 15 marins professionnels, jeunes et dynamiques, qui sauront établir un bon contact avec eux. Nous nous apprêtons à vivre une aventure exceptionnelle, face à de très beaux voiliers. »

Les programmes au Havre et à Dunkerque :
Village de la TSR au Havre : 4-7 juillet
Départ de la 1ère manche entre Le Havre et Dunkerque : 7 juillet
Village de la TSR à Dunkerque :10-13 juillet
Départ de la 2nde manche entre Dunkerque et Aberdeen  : 13 juillet
Village de la TSR à Aberdeen : 19-22 juillet

En savoir plus sur : le Belem embarque 70 jeunes grâce à Caisse d’Epargne : une nouvelle aventure solidaire qui s’inscrit dans l’héritage des Jeux de Paris 2024 https://mailchi.mp/f275c454114c/le-belem-embarque-70-jeunes-sur-la-tall-ships-races-une-nouvelle-aventure-solidaire?e=[UNIQID]

Tout savoir sur la Tall Ships Races

Un départ brumeux, une Manche déjà impitoyable !

Course des Caps – Boulogne sur Mer – Banque Populaire du Nord 2025 — Depart

Sous un voile de brume qui persistait encore à 14 heures, la première édition de la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord s’est élancée ce dimanche 29 juin dans un souffle à peine perceptible. Devant une foule venue en nombre malgré la visibilité réduite, les onze IMOCA ont pris le départ au ralenti, laissant planer la promesse d’un affrontement aussi sublime qu’impitoyable. Car dès ces premiers milles, la Manche s’impose comme un véritable champ de bataille stratégique, où le courant, souvent plus puissant que le vent, peut transformer la moindre option en coup décisif et rendre chaque erreur impardonnable. Dans ce contexte délicat, les marins entrent dans un véritable jeu d’échecs à ciel ouvert, où patience, précision et audace seront les seules armes pour espérer s’extirper de cette zone piégeuse et prendre l’avantage sur ce parcours de 2 000 milles autour des îles britanniques.

 

Un départ mystérieux, mais déjà sous pression

 

Dès la ligne franchie, les IMOCA se sont élancés lentement dans une atmosphère ouatée, la brume renforçant le caractère irréel de ce départ. Portés par un léger souffle de 4 à 6 nœuds, ils avancent toujours dans un calme trompeur, où la tension reste constante : chaque marin sait que la moindre erreur de placement peut condamner son bateau à subir le courant et perdre un temps précieux. « Ces premiers milles s’annoncent un peu incertains, avec plus de courant que de vent, ce qui impose un état d’esprit particulier dès le début. Ça commence calmement, mais pas tant que ça, car si on se laisse surprendre, on peut vite se retrouver en difficulté », analysait Thomas Ruyant (VULNERABLE).

 

Un courant redoutable dès ce soir

 

D’ores et déjà, la Manche impose ses contraintes et dès ce soir, le courant contraire pourrait atteindre trois nœuds, avant de se renforcer demain matin jusqu’à six ou huit nœuds vers la pointe du Cotentin. « Ce facteur, notamment du côté de Cherbourg, sera un paramètre majeur. Cela rappelle un exercice de Figaro Beneteau où tout peut arriver. Il faudra avoir les chakras bien ouverts ! » avertit Loïs Berrehar (MACIF Santé Prévoyance). Nicolas Lunven (Holcim – PBR) confirme l’inquiétude partagée par nombre de concurrents : « Le vent risque de manquer, ce qui mettra nos nerfs à rude épreuve pour attraper la moindre risée. On craint même de devoir mouiller l’ancre pour éviter de reculer avec le courant. »

 

Chercher la pression, un impératif pour rester dans le match

 

Le vent devrait rester faible jusqu’au milieu de la nuit prochaine avant de s’établir entre 7 et 10 nœuds d’Est-Nord-Est. Jusque-là, chaque souffle sera déterminant pour espérer rester au contact. Damien Seguin (4CAD – La Mie Câline) insiste sur l’importance de ce début de course : « Ces premières heures s’annoncent particulièrement délicates. Toute la difficulté sera de trouver un peu de pression pour contrer le courant et être parmi les premiers à profiter de la bascule. » Il souligne aussi le caractère imprévisible de la situation : « Le parcours ressemble à un vrai jeu de quilles, avec des obstacles et des pièges qui peuvent surgir à tout moment. Il faudra rester calmes et concentrés. » Justine Mettraux (TeamWork – Team Snef) partage cette analyse et s’attend à un scénario mouvant : « Il suffira d’un rien pour que tout bascule. Dès les premiers milles, il pourrait y avoir des opportunités à saisir et même des passages risqués près des cailloux. Il peut se passer beaucoup de choses, et la flotte pourrait rapidement se disloquer en fonction de la capacité de chacun à avancer dans ces conditions. Le choix des voiles sera déterminant. »

 

Des premières heures où tout peut basculer

 

Loïs Berrehar résume l’enjeu de ce début délicat : « D’ici 24 à 36 heures, on y verra plus clair, mais ces premières heures sont complexes. Il ne s’agit pas de creuser un écart immédiatement, mais d’éviter de se faire piéger et de perdre du terrain. » Dans cette partie de course déjà sous haute tension, la précision, la patience et la capacité à saisir la moindre risée feront toute la différence pour rester dans le match et aborder la suite de ce parcours exigeant en bonne position.

 

ILS ONT DIT :

 

Loïs Berrehar (MACIF Santé Prévoyance) : « « Cette course s’annonce forcément tactique, technique et stratégique, avec encore pas mal d’incertitudes. Il faudra rester alerte et vigilant. Sur ces bateaux conçus pour des conditions plus musclées, il sera important de prendre le temps et de garder un œil attentif sur le plan d’eau avant que la course ne s’installe dans un rythme plus océanique – même si le parcours reste assez côtier. D’ici 24 à 36 heures, on y verra plus clair, mais les premières 48 heures s’annoncent complexes, avant que cela ne déroule un peu mieux ensuite. Pendant ces premières heures, la priorité sera de trouver du vent et le bon angle pour bien faire marcher le bateau. Il faudra aussi bien répartir les rôles à bord pour rester efficaces. L’objectif n’est pas de creuser un écart tout de suite, mais d’éviter de se faire piéger et de perdre du terrain. La route sera longue et semée de pièges, il faudra donc rester concentrés. Le courant, notamment du côté de Cherbourg, sera un paramètre majeur à gérer. Cela rappelle un exercice de Figaro où tout peut arriver. Je n’ai jamais eu à mouiller l’ancre en IMOCA, mais c’est une possibilité à envisager. Il faudra avoir les chakras bien ouverts ! »

 

Justine Mettraux (TeamWork – Team Snef) : « Ça va être intéressant : on ne va pas partir dans beaucoup de vent, et il suffira de peu — un peu plus ou un peu moins — pour que tout le scénario change. Dès les premiers milles, il pourrait y avoir des coups à jouer, des opportunités à saisir, et peut-être même des passages risqués près des cailloux. Il peut se passer beaucoup de choses, et la flotte pourrait rapidement s’éclater par moments, en fonction des timings et de la façon dont chacun parviendra à avancer. Il faudra se concentrer sur notre propre stratégie, ce qu’on estime juste, et sur la capacité à bien faire marcher le bateau. Même la fin de course reste très incertaine ; il pourrait y avoir du jeu pour tout le monde jusqu’au bout, donc il faudra rester concentrés. La clé de ce début de course sera la capacité à s’adapter et à ajuster en permanence aux conditions légères. Ce n’est pas souvent qu’on navigue dans si peu de vent, et on verra qui saura le mieux s’en sortir. Le choix des voiles sera également déterminant, d’autant qu’il n’y a pas eu beaucoup de temps entre l’annonce du parcours et la validation des voiles. »

 

Thomas Ruyant (VULNERABLE) : « Ce départ s’annonce un peu incertain, avec plus de courant que de vent, ce qui impose un état d’esprit particulier dès le début. Ça commence calmement, mais pas tant que ça ; heureusement, ce sera la même chose pour tout le monde, donc il faudra s’adapter. On attend un peu de vent d’est à partir de ce soir ; même s’il ne sera pas fort, le public pourra profiter du spectacle des bateaux un moment devant Boulogne. Quelles que soient les conditions, ce sera intéressant de trouver le bon chemin pour arriver devant les autres à la fin de la manche. Les premières heures seront un peu molles, puis on devrait avoir 24 à 48 heures au portant dans un vent léger, avec quelques transitions, avant du près jusqu’au Fastnet. Ensuite, on espère un peu de portant plus soutenu le long de la côte ouest des îles Britanniques, ce qui serait une bonne nouvelle. Le jeu peut s’ouvrir dès le départ, notamment selon la vitesse à laquelle on parviendra à s’extraire de Boulogne, ce qui dictera la suite de la course. Il n’y a pas de précipitation à avoir : il faudra observer les conditions sur zone et ajuster la stratégie en fonction du vent réel. La première partie de course sera particulièrement délicate, avec du trafic maritime, du courant et peu de vent. Ensuite, sur la côte ouest des îles Britanniques, cela pourrait dérouler sans trop de pièges, mais le retour sera plus complexe, avec des bancs de sable, des zones de remous, des champs éoliens et des plateformes pétrolières dont il faudra tenir compte. Il y a donc de nombreux paramètres à gérer, et il faudra essayer d’être plus malins que les autres. »

 

Damien Seguin (4CAD – La Mie Câline) : « Ce début de course s’annonce particulièrement épineux, avec plus de courant que de vent. Toute la difficulté sera de trouver un peu de pression pour contrer le courant et être parmi les premiers à profiter de la bascule. On sait que notre bateau aura du mal à jouer les premières places sur la durée, mais on peut peut-être tirer notre épingle du jeu sur les premières heures en étant intelligents et en prenant des risques mesurés. On a fait des choix de voiles en ce sens, et l’idée est de rester au contact des meilleurs le plus longtemps possible. Le parcours est semé d’obstacles, un vrai jeu de quilles, ce qui rend la course passionnante et offre des opportunités à tous les niveaux. Les 48 premières heures seront cruciales : si on se fait distancer d’entrée, revenir sera très compliqué. C’est pourquoi on va tout donner dès le début, même si on sait qu’en ligne droite, on ne pourra pas rivaliser avec les bateaux les plus rapides. Mais sur un parcours comme celui-ci, la vitesse pure ne fait pas tout. La course, initialement prévue sur cinq jours, pourrait finalement durer sept ou huit jours, ce qui laisse des opportunités sur la durée. Il y aura des passages à niveau, des moments où la flotte pourrait se regrouper dans des zones de molle. Il faudra surtout rester calmes et concentrés, et cela dès le départ. »

 

Nicolas Lunven (Holcim – PBR) : « Le début de course s’annonce délicat. Il fait beau, le soleil est là, c’est agréable d’être sur l’eau dans ces conditions, mais le vent risque de manquer, ce qui ne donnera pas des images très spectaculaires et mettra nos nerfs à rude épreuve pour attraper la moindre risée. Les cartes risquent d’être rebattues souvent, et on craint même de devoir mouiller l’ancre pour éviter de reculer avec le courant, qui peut atteindre 3 nœuds ici, et jusqu’à 6 ou 8 nœuds plus loin, notamment vers Cherbourg si le vent ne se lève pas. Au départ de Boulogne, nous sommes contraints par la côte d’un côté et le DST de l’autre, mais une fois ce dernier franchi en début de nuit, le champ pourrait s’ouvrir un peu, même s’il est impossible de prévoir si cela créera des options. Dans ce type de conditions, l’expérience en Figaro montre que la flotte peut rester groupée jusqu’à l’arrivée… ou au contraire se disloquer sur un coup anticipé, avec des écarts énormes. On a l’impression qu’en fin de nuit, cela pourrait devenir un peu plus simple, mais demain, demain soir et la nuit suivante s’annoncent à nouveau compliqués. On est partis pour au moins 48 heures laborieuses, et la suite du parcours, notamment le contournement du Fastnet et la mer d’Irlande, ne sera pas plus simple. Cela dit, ce sont de belles problématiques à gérer, et j’aime ça. Ces conditions me rappellent mes années en Figaro, avec un petit pincement de nostalgie : on se dit presque qu’on irait plus vite avec un Figaro ! Ce sont des situations que j’ai connues de nombreuses fois, et même si l’IMOCA est un exercice différent, plus taillé pour traverser l’Atlantique et battre des records de vitesse, c’est sympa de retrouver ces sensations. J’espère simplement ne pas être trop rouillé. »

 

Fabrice Amedeo (FDJ United – Wewise) : « Le début de course s’annonce tranquille et plutôt favorable. Nous ne devrions pas être à la traîne, et on part avec envie, le sourire et sans pression inutile. Les conditions restent délicates, avec un courant parfois deux fois plus fort que le vent, mais nous avons préparé le mouillage et choisi les voiles adaptées. C’est agréable de commencer comme ça, surtout avec Camille Etienne à bord, ce qui apporte une belle dynamique. Il ne faut pas s’emballer, car les nouveaux bateaux restent performants même dans le petit temps, et les équipages sont très solides. Réussir à rester dans le peloton serait déjà une belle réussite. Le tour des îles britanniques est un parcours exigeant, très différent des transats ou des tours du monde, et ça apporte un vrai renouveau. Avec mon vieux bateau, je reste fidèle à ma philosophie. En tout cas, c’est un événement magnifique ! Je suis venu un peu sur un coup de tête après le Vendée Globe, et je ne regrette pas du tout. On voit que l’IMOCA et le Vendée Globe ont semé des graines partout, et qu’aujourd’hui, on peut profiter de superbes événements !  »

 

Félix Oberlé (New Europe) : « Tant que les foilers ne parviendront pas à voler, on pourra rester dans le match. Il y aura de belles opportunités à saisir avec le thermique et le courant. Pour moi, c’est une première en IMOCA, et ce sera vraiment agréable de découvrir ce nouveau support à un rythme tranquille, en prenant le temps de se mettre dans l’ambiance. La principale difficulté sera sans doute la gestion du rapport entre le courant et la force du vent, car on pourra facilement se faire piéger et dériver du mauvais côté. Dans un premier temps, la flotte devrait rester relativement groupée grâce à un thermique assez stable. Ensuite, tout dépendra des choix stratégiques qui seront faits au fil de la progression. La course s’annoncera longue, mais ce sera aussi l’occasion d’admirer les magnifiques paysages des îles Britanniques. Sur le plan stratégique et tactique, elle promettra d’être passionnante, notamment jusqu’à la sortie de la Manche, où de vraies opportunités pourraient se présenter. Je ne connais pas encore très bien Szablocks (Weöres), mais il est clairement déterminé à saisir chaque chance qui se présentera. Quant aux options marquées, elles devraient apparaître plutôt dans la nuit à venir. »

 

Une première semaine exceptionnelle à Boulogne-sur-Mer !

 

La semaine précédant le grand départ de La Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord a rencontré un succès éclatant. Depuis l’ouverture du village mardi, plus de 100 000 personnes se sont pressées sur le quai des Paquebots pour découvrir cette première édition hors du commun. Le public boulonnais a répondu présent avec enthousiasme, transformant l’événement en une grande fête populaire et conviviale. Un chiffre marquant : un visiteur sur trois a eu la chance d’accéder au ponton pour admirer de près les IMOCA, offrant une proximité unique avec ces géants des mers. Une magnifique première qui promet une aventure mémorable… et laisse augurer une ambiance tout aussi exceptionnelle pour le retour des bateaux et les arrivées attendues autour du 7 juillet !

 

« Pour une première édition, c’est une immense satisfaction de voir Boulogne-sur-Mer vibrer autour de la Course des Caps. Accueillir plus de 100 000 visiteurs en quelques jours dépasse toutes nos attentes et témoigne de l’engouement incroyable du public pour la voile et l’aventure maritime. Sentir l’enthousiasme et la curiosité des Boulonnais, comme de nombreux visiteurs venus de toute la région, est la plus belle récompense pour toute l’équipe et nos partenaires. Ce formidable élan populaire montre à quel point la course au large peut rassembler et émerveiller, et cela nous donne une énergie extraordinaire pour continuer à développer cet événement et faire de Boulogne-sur-Mer un rendez-vous incontournable de la voile océanique », se satisfait Gwen Chapalain, Directeur de l’agence Sea to See, société organisatrice de l’épreuve.

La Course des Caps, creuset de talents

Du 24 juin au 6 juillet, la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord réunira onze bateaux portés par des équipages d’un niveau exceptionnel. Pour cette nouvelle épreuve du calendrier IMOCA Globe Series, les plus grands marins du circuit se sont entourés de profils aussi solides que variés, donnant naissance à des équipes à la fois expérimentées, complémentaires et audacieuses. À bord, on retrouve des vainqueurs de grandes courses, des figures emblématiques de la discipline, mais aussi des talents en pleine ascension, venus enrichir la dynamique collective. Régatiers olympiques, spécialistes du large ou espoirs internationaux : la diversité des parcours renforce encore la valeur de ces groupes soigneusement constitués. Cette richesse humaine et technique, véritable force de frappe en mer, promet une compétition de très haut niveau. À la croisée de l’exigence, de l’innovation et de la transmission, ces teams incarnent aujourd’hui ce que la voile offre de plus inspirant : l’excellence, portée par une aventure collective.

Composer un équipage pour un IMOCA, c’est un peu comme bâtir une grande équipe de football. On assemble des talents, on additionne des compétences, mais ce n’est qu’un point de départ : il faut ensuite les faire dialoguer, les faire jouer ensemble, créer de la fluidité, de la cohérence, de la confiance. Sur cette Course des Caps, chaque skipper a travaillé son collectif comme un projet à part entière. Et quels skippers ! Tous ou presque ont participé au Vendée Globe. Thomas Ruyant (VULNERABLE), Jérémie Beyou (Charal), Justine Mettraux (TeamWork – Team Snef), Nicolas Lunven (Holcim – PRB), Sam Davies (Initiatives Cœur), Sam Goodchild (MACIF Santé Prévoyance), Benjamin Dutreux (4CAD – La Mie Câline), Fabrice Amedeo (FDJ United – Wewise), Szabolcs Weöres (New Europe)… Tous ont prouvé leur solidité en haute mer, leur sens du projet et leur endurance. Leur capacité à diriger, décider, embarquer une équipe derrière eux constitue l’un des fondements de cette première édition. À leurs côtés, Élodie Bonafous (Association Petit Prince – Quéguiner) et Will Harris (Malizia – Seaexplorer), bien qu’encore novices sur le Vendée Globe, incarnent une nouvelle génération de navigateurs brillants, parfaitement légitimes par leur talent, leur maîtrise technique et leur sens du collectif. Leur présence renforce encore la densité de ce plateau hors normes.

Des coéquipiers au palmarès XXL

Mais ce qui attire aussi l’œil, c’est la composition des équipages. Plusieurs formations intègrent des légendes de la course au large dans des rôles d’équipiers. Franck Cammas, Yann Eliès, Pascal Bidégorry, Morgan Lagravière, Damien Seguin, Arnaud Boissières… Autant de marins qui, ailleurs, mènent leurs propres projets au plus haut niveau, et qui ici acceptent de s’inscrire dans une dynamique collective. Une forme d’humilité, mais surtout un gage d’ambition. Quand des leaders comme eux s’engagent dans une aventure où ils ne sont pas les chefs de bord, c’est que l’objectif est clair : viser la gagne. Cette capacité à mixer les références est l’un des atouts majeurs de ce format. Xavier Macaire (TeamWork – Team Snef) y voit une véritable respiration : « La course au large se résume souvent à des formats en solitaire ou en double, ce qui est très intéressant et constitue une spécificité forte de la discipline en France. Du coup, on retrouve souvent un peu les mêmes visages. Mais avec ce format en équipage, il y a davantage de diversité : de nouvelles philosophies, de nouveaux profils, et des marins qu’on n’aurait pas forcément imaginé naviguer ensemble. »

Une chance pour les nouvelles générations

Ce haut niveau s’incarne aussi dans la génération montante. On retrouve au sein des équipes Tom Dolan, vainqueur en titre de la Solitaire du Figaro, Carlos Menera Pascual, lauréat de la Mini Transat 2023, Charlotte Yven, récente gagnante de la Transat Paprec, Julien Villion, Loïs Berrehar, Ambrogio Beccaria, deuxième de la Route du Rhum 2022 en Class40… Des marins déjà brillants, qui trouvent dans cette configuration une occasion rare de progresser au contact des meilleurs. À cela s’ajoute une particularité forte : chaque bateau doit embarquer une femme et, par ailleurs, un OBR, autrement dit un média(wo)man chargé(e) de faire vivre l’épreuve de l’intérieur au grand public. Un choix structurant, qui favorise l’ouverture et la transmission. Marie Riou, quadruple championne du monde en Nacra 17, en témoigne : « Quand je suis sortie de l’olympisme, j’ai eu la chance, grâce à ce type de format, d’embarquer sur Dongfeng Race Team pour The Ocean Race en 2017-2018. Aujourd’hui, des filles comme Lou Berthomieu, Manon Peyre et d’autres peuvent à leur tour mettre un pied dans le milieu. C’est vraiment super que ces portes soient ouvertes. » Sur Charal, Lou Berthomieu découvre, de fait, un univers extrêmement structuré, très différent de la voile légère : « C’est impressionnant. J’ai beaucoup à apprendre, mais je pense aussi pouvoir leur apporter deux ou trois choses. Il y a un vrai échange. » Même esprit sur Holcim – PRB, où Nicolas Lunven insiste sur la nécessité de créer une dynamique forte : « Un bon équipage, ce n’est pas juste une somme de compétences. C’est un groupe capable de décider ensemble, de réagir au bon moment. »

Un parcours sélectif pour révélateur de cohésion

Cette cohésion sera mise à rude épreuve. Le parcours de 2 000 milles autour des îles Britanniques est exigeant : conditions variées, navigation côtière complexe, météo incertaine, mer du Nord souvent imprévisible… Même les plus aguerris le savent : ce tracé ne pardonnera rien. C’est là que cette Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord prendra toute sa valeur. Elle poussera les collectifs à se dépasser et les marins à se réinventer. À la croisée de l’expérience et de l’audace, elle promet d’inaugurer un nouveau chapitre pour la course au large. Et si la course est nouvelle, l’intensité qu’elle promet la place déjà parmi les plus attendues de la saison !

Victime d’une entorse de la cheville droite, Julia Simon adapte sa préparation

Quatre fois titrée lors des derniers championnats du monde de biathlon à Lenzerheide, la savoyarde Julia Simon se voit contrainte, quelques semaines après sa reprise d’entrainement, d’adapter sa préparation à la saison 2025-26, contrariée par une entorse à la cheville droite survenue en mai dernier lors d’un footing d’entrainement.

En collaboration avec ses entraîneurs, elle a modifié son programme de préparation à la saison hivernale, désormais et pour encore quelques jours, axé sur l’aérobie avec de belles séances à bicyclette. « Je me sens physiquement bien, plutôt « fit ». Je prends soin de moi, en évitant la station debout, au profit du vélo, avec, pour quelques jours encore, ma cheville dans une botte adaptée. C’est un contretemps, que je mets à profit pour travailler différemment. Le programme derrière la carabine en bénéficie. Je profite de l’été, de cette période où la neige et la glisse semblent encore loin. Je partirai comme prévu le 23 juin en stage avec les filles de l’équipe de France. Là encore, mon programme sera adapté à l’évolution de cette entorse. Je sais que l’intensité de la préparation reprendra au gré de ma guérison. »

Solidaires En Peloton, une deuxième place en forme de victoire à Saint-Malo !

L‘équipage de l’Ocean Fifty Solidaires En Peloton termine à la deuxième place de l’Act 1 des Ocean Fifty Series qui se courait ces derniers jours sur le plan d’eau de Saint-Malo. Thibaut Vauchel-Camus, et son équipage composé d’Axelle Pillain, Damien Seguin, Laurent Gourmelon et Gwen Riou, est monté graduellement en puissance s’imposant à deux reprises hier et ce jour sur deux parcours côtiers. Le Défi Voile Solidaires En Peloton, qui court pour les 130 000 patients atteints de la sclérose en plaques, termine à 4 points du vainqueur, la team d’Erwan Le Roux (Koesio). C’est une sacrée récompense pour Thibaut et son équipe en mer et à terre qui ont mis à l’eau leur trimaran dernièrement après 7 mois de chantier acharné suite à leurs vicissitudes techniques survenues fin 2024. Place maintenant à l’act 2 à Concarneau du 24 au 29 juin. La saison est lancée avec en ligne de mire la Transat Café l’Or à laquelle Thibaut, tenant du titre, participera avec Damien Seguin, son ami d’enfance guadeloupéen !

Thibaut Vauchel-Camus : « Si on m’avait dit avant le départ de cet acte que nous allions être deuxième au classement général, j’aurais dit ok ! Il faut dire que nous n’avions pas beaucoup navigué avant la compétition car nous avons mis à l’eau Solidaires En Peloton assez tardivement. Nous voulions parfaire notre long chantier suite au chavirage fin 2024. Nous avons eu un peu de réussite ces deux derniers jours mais nous avons été opportunistes dans le petit temps et on s’est engouffré dans les brèches. Cette première navigation de l’année en course a fait beaucoup de bien à tout le monde. Je retiens beaucoup de positif et une belle cohésion au fil des jours. J’ajoute que nous n’avons eu aucun problème technique. »

Damien Seguin : « L’ambiance en mer et à terre a été excellente malgré un seul jour de navigation en amont de cette étape malouine. Nous avons réussi à être présent sur l’eau dans les bons moments. C’est très bon signe pour la suite et Concarneau qui arrive très vite. »   

LE CLASSEMENT GÉNÉRAL de l’ACT 1
Après 10 courses
1er – Koesio – Erwan Le Roux – 66 pts
2è – Solidaires En Peloton – Thibaut Vauchel-Camus – 62 pts
3è – Inter Invest – Sébastien Rogues – 53 pts
4è – Lazare – Erwan Le Draoulec – 53 pts
5è – Viabilis Océans – Baptiste Hulin – 43 pts
6è – Upwind by MerConcept – Anne-Claire Le Berre – 43 pts
7è – Le Rire Médecin Lamotte – Luke Berry – 24 pts

 

 

Boulogne-sur-Mer se prépare à une semaine de fête populaire autour de La Course des Caps

Du 24 juin au 6 juillet 2025, Boulogne-sur-Mer vivra des moments exceptionnels avec l’ouverture du village de la toute première édition de La Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord. Installé sur le quai des Paquebots, au pied du tout nouveau ponton conçu pour accueillir les IMOCA emblématiques du Vendée Globe, cet espace de 20 000 m² deviendra le cœur vivant d’un événement inédit. Pendant près de deux semaines, la ville vibrera au rythme d’un rendez-vous unique, mêlant spectacle nautique, ambiance festive et découvertes pour tous les publics.

Pensé comme un lieu de vie ouvert à tous, le village – en accès libre – offrira une immersion totale dans l’univers fascinant de la course au large. Il sera ouvert tous les jours de 10h à 19h, proposant une multitude d’activités ludiques et immersives pour petits et grands. Une occasion rare d’admirer de près ces géants des mers, d’échanger avec les marins qui les mènent autour du monde et de vivre la voile comme jamais auparavant.

Une immersion totale dans la course au large

Tout au long de la semaine, le public pourra rencontrer les skippers lors de séances de dédicaces, d’interviews publiques ou de moments d’échange organisés à terre. Des temps précieux pour dialoguer avec des navigateurs de renom et repartir avec un souvenir personnalisé. Les animations pédagogiques ne manqueront pas : simulateurs de navigation, jeux en réalité virtuelle, défis sportifs, maquettes, quiz ou encore ateliers autour de la voile rythmeront la semaine. Petits et grands pourront tester leur agilité au winch, s’initier à l’e-sailing ou aux ergomètres, piloter des voiliers radiocommandés, apprendre à faire des nœuds marins, hisser une voile ou encore explorer en 3D les moindres recoins d’un IMOCA. Un programme riche et varié, conçu pour faire découvrir la voile de manière ludique et immersive, dans une atmosphère conviviale et festive. Parmi les temps forts : la présentation officielle des équipages, le 24 juin à 19h, donnera le ton de cette première édition. Le 27 juin, les IMOCA livreront un ballet spectaculaire lors des runs de vitesse en rade de Boulogne. Enfin, le 29 juin marquera le grand départ d’un parcours de 2 000 milles autour des îles Britanniques, défi relevé par les meilleurs marins du circuit.

Un village à l’écoute du large

Mais la fête ne s’arrêtera pas une fois les voiliers partis. Le village restera ouvert après le départ, avec ses bars, ses écrans géants et son ambiance conviviale pour suivre la course en direct. Si les stands d’animations feront une pause du lundi au vendredi, ils rouvriront leurs portes le week-end suivant pour accueillir le public à l’arrivée des premiers IMOCA, attendus à partir du 5 juillet. La remise des prix, prévue le 6 juillet, viendra clôturer en beauté cette première édition.

Mer, musique et transmission

Au-delà de la compétition, La Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord sera aussi une scène culturelle et festive. Chaque soir, dès 18h45, l’émission “COCKPIT” sera diffusée sur écran géant, dévoilant les coulisses de la course, avant de laisser place à un concert CAB en live à 19h00, pour prolonger l’ambiance en musique. Le Bar La Trinquette ouvrira ses portes dès 10h00, jusqu’à 22h30 du mardi au jeudi, et jusqu’à minuit les vendredi, samedi et dimanche, pour faire durer la convivialité. Des conférences thématiques seront également proposées, avec un accent particulier sur l’innovation maritime et les enjeux scientifiques liés à l’océan, pour sensibiliser petits et grands aux défis environnementaux de demain. Le village prendra aussi vie grâce à ses partenaires — Banque Populaire du Nord, Nausicaá, la Région Hauts-de-France, la Communauté d’Agglomération du Boulonnais — dont les stands proposeront tout au long de la semaine une variété d’animations interactives, entre voile, science et écologie.

Max Sorel / Du Vendée Globe à l’UTMB

C’est le credo du navigateur-aventurier Maxime Sorel. Après son abandon sur le dernier Vendée Globe, dû à sa cheville droite gravement atteinte, il a entamé une longue rééducation. Pendant les trois premiers mois de l’année, il s’est concentré sur sa remise en forme. Aujourd’hui, il est presque totalement rétabli. La preuve : le cancalais vient de terminer la Maxi Race : un tour du lac d’Annecy de 100 kilomètres à pied, 5600 mètres de dénivelé positif en passant par les montagnes. Maxime se projette pleinement vers une première participation à l’UTMB, prévue fin août. En parallèle, il recherche activement des partenaires pour écrire une nouvelle page de sa vie de marin et de sportif. Son objectif : participer au Vendée Globe 2028. Il souhaite également relever de nombreux défis en mettant en avant la pratique régulière d’activités physiques.

Le sport pour la santé

La déconvenue d’un Vendée Globe avorté à bord du foiler V and B – Monbana – Mayenne n’a pas changé Maxime Sorel. Le sportif de haut niveau a toujours autant soif d’embruns sur son plan Verdier et compte en parallèle relever de nombreux défis et encourager le plus de monde à pratiquer une activité physique quotidienne.

« Tout n’a pas été simple après l’arrêt prématuré de mon deuxième Vendée Globe. En équipe, il a fallu se remettre en question après une erreur technique survenue pendant la préparation, retrouver notre confiance mutuelle et relancer la dynamique ensemble. De mon côté, j’ai dû prendre le temps de soigner ma cheville et de me reconstruire physiquement. Mais plutôt que de subir ces obstacles, nous avons choisi d’en faire une opportunité. Cette période m’a renforcé et m’a convaincu que je devais repartir autour du monde, à la voile et à haute vitesse, avec encore plus de sens et d’engagement dans mes défis. » explique Maxime. « Je vais continuer à être évidemment parrain de l’association Vaincre la Mucoviscidose. Je vais aussi, et c’est ce que je mets en avant dans ma recherche de partenaires, pousser un maximum de gens à pratiquer une activité physique. Pour cela, je suis maintenant ambassadeur du fonds de dotation Sport Santé, qui encourage l’activité physique et sportive et déploie des actions de sensibilisation et de dépistage des maladies cardiométaboliques dans une démarche préventive et positive. Grâce au Lab Sport Santé du fonds de dotation, des actions de dépistage seront proposées lors d’événements grands publics. Cela coulait de source pour moi qui ai fait du sport ma vie. Je trouve que ce modèle est convaincant pour un ou des futurs partenaires à qui je veux proposer un programme de course au large avec mon voilier et mon équipe qui sont tout de suite opérationnels mais également d’autres défis pour les collaborateurs et pour moi ».

L’UTMB en vue

Le message est passé. Maxime ne ménage pas ses efforts. Il consacre une grande partie de son temps à mobiliser de l’énergie pour trouver de nouveaux partenaires et les embarquer dans son aventure. En parallèle, il continue de relever des défis sportifs. Parmi les dernières expériences marquantes : une course d’endurance de 26 heures en karting, en relais, riche en émotions et en esprit d’équipe, ou encore le Défi Kite, un challenge de 150 kilomètres en kitesurf sur 3 jours dans une tramontane musclée du côté de Gruissan.
Il s’entraîne aussi afin de monter graduellement en puissance pour l’UTMB et une possible participation au Défi Azimut et à la Transat Café l’Or avec un skipper bénéficiant de partenaires majeurs.

« J’avais un petit doute concernant ma cheville en prenant, le week-end dernier, le départ de la Maxi Race. Ce doute est levé. Tout s’est bien déroulé. À présent, je vais me préparer activement pour le High Trail Vanoise, prévu le 12 juillet : 72 kilomètres et 5 000 mètres de dénivelé positif. J’enchaînerai ensuite avec la reconnaissance d’un tronçon de l’UTMB que je ne connais pas encore, l’autre partie je l’ai déjà arpenté lors de la CCC l’an dernier. De quoi connaître quasiment la totalité du parcours en amont de l’épreuve.» Une préparation engagée, menée sans jamais perdre de vue ses prochains défis nautiques.

« Le sport, c’est la santé ! » dit-il.

Thibaut Vauchel-Camus embarque Damien Seguin en 2025

Le skipper de Solidaires En Peloton embarque son copain d’enfance Damien Seguin sur la Transat Café l’Or et les compétitions de la saison à commencer dès la semaine prochaine par l’ACT 1 des OCEAN FIFTY SERIES à la maison, Saint-Malo. Les deux marins, originaires de Guadeloupe, ont débuté la voile sur leur île d’outre-mer. Quoi de plus naturel pour Thibaut que de proposer cette transat en double et les Ocean Fifty Series à Damien
qui souhaite, après son deuxième Vendée Globe, incorporer le circuit des Ocean Fifty.

Attention, duo de haut vol à surveiller !

Thibaut et Damien se connaissent parfaitement. Ils ont beaucoup navigué ensemble lors de leur enfance en Guadeloupe et ont notamment terminé, en août 1998, à la deuxième place du Championnat du Monde Hobie Cat 16 en Australie après avoir vendu de nombreux t-shirts afin de récolter de l’argent pour le voyage. Le duo est arrivé également en métropole ensemble pour incorporer l’école nationale de voile de Quiberon. Depuis, leur chemin s’est séparé et les deux acolytes ont tracé leur route nautique, Thibaut en catamaran de sport, Class40 puis trimaran de 50 pieds, Damien, né sans main gauche, en voile paralympique (deux médailles d’Or en 2004 et 2016), Class40 et en IMOCA prenant part à deux Vendée Globe, course en solitaire, sans assistance et sans escale.

« Avec Thibaut, nous nous connaissons depuis l’enfance. Quand nous étions jeunes, nous évoluions sur les mêmes plans d’eau en Guadeloupe, moi en Laser, Thibaut en Hobie Cat. En 1997, il n’avait plus d’équipier et nous avons décidé de former un équipage allant jusqu’à deux deuxièmes places sur les Championnats du Monde jeune et Championnat de France jeune en hobie cat 16 » déclare Damien.
« Nous sommes ensuite partis en métropole ensemble pour naviguer en  duo jusqu’en 2000 en Tornado. Nous nous sommes évidemment ensuite recroisés régulièrement sans reprendre la mer à deux. Notre collaboration a toujours bien fonctionné. Nous marchions fort en catamaran de sport. Thibaut cherchait un co-skipper sur la Transat Café l’Or et nous nous sommes dit que c’était le bon moment pour reformer un duo. La Transat Café l’Or se courra sans routeur et je vais pouvoir aider Thibaut sur ce point. En somme, je pense que nous sommes très complémentaires. Thibaut, qui a une grande expérience de l’Ocean Fifty, va m’apprendre beaucoup de choses dans l’optique pour moi d’arriver sur ce circuit en 2026. Je vais aussi l’aider financièrement en amenant un pool de partenaires dans son Défi Voile Solidaires En Peloton qui n’a pas totalement bouclé son budget. Pour la saison, soit les Ocean Fifty Series de Saint-Malo et de Concarneau, la Rolex Fastnet Race et la Transat Café l’Or, nous avons légitimement de beaux coups à jouer sportivement. »

Face à une concurrence aiguisée, le Défi Voile Solidaires En Peloton voit grand et haut et se verrait, tout en faisant naviguer des patients atteints de la sclérose en plaques toute la saison dont le 10 juin à Saint-Malo juste avant l’étape malouine des Ocean Fifty Series, monter sur les plus hautes marches des podiums. « Comme chaque année, nous allons nous présenter au départ des courses avec ambition » explique Thibaut. “Cela serait formidable de remporter la Transat Café l’Or une deuxième fois consécutive. Pour ce programme complet en 2025, je suis ravi d’embarquer Damien Seguin. Je cherchais un profil qui avait une grande expérience en analyse météo notamment pour la Transat qui se fera sans routeur. Nous nous connaissons bien pour avoir longtemps navigué ensemble. Je suis content d’accueillir Damien à bord et lui faire découvrir la classe Ocean Fifty qu’il souhaite intégrer en solo sur le circuit 2026. Les planètes étaient alignées pour cette collaboration qui j’en suis certain sera fructueuse autant sportivement que solidairement puisque Damien est également très engagé via son association des Pieds et des Mains. Après avoir remis à l’eau notre Solidaires En Peloton la semaine dernière, nous enchaînons les navigations afin d’être prêts pour l’ACT 1 à Saint-Malo, dont nous sommes tenants du titre. Cette première navigation en course de l’année mixera parcours inshores et côtiers et j’embarque pour cette occasion Damien, Laurent Gourmelon, Axelle Pillain et Gwen Riou. J’ajoute que le 10 juin nous organisons la deuxième édition de notre rallye solidaire qui accueillera sur mon trimaran et d’autres voiliers des patients atteints de la sclérose en plaques. »  

Maladies féminines : un retard médical révélateur d’inégalités persistantes

A l’occasion de la Journée internationale d’action pour la santé des femmes, il est essentiel de rappeler que les inégalités dont elles sont victimes dans le domaine médical restent profondes : retards de diagnostic, symptômes sous-estimés, tabous persistants… autant de signaux que leurs besoins spécifiques ont longtemps été négligés. Résultat : si leur espérance de vie dépasse celle des hommes, elles passent moins d’années en bonne santé.

C’est dans ce contexte que le Fonds de dotation Nos Épaules et Vos Ailes, en collaboration avec GPMA, l’assureur Generali et La Médicale, a lancé un nouvel appel à projets dans le cadre de l’opération de mécénat Atout Soleil, intitulée : « Maladies féminines : informer, soigner, soutenir ». Il vise à accompagner des associations qui œuvrent partout en France pour mieux informer sur les maladies féminines, favoriser l’accès aux soins et soutenir la reconstruction physique, psychologique et professionnelle après la maladie.

Décryptage d’un enjeu de santé publique essentiel, encore trop souvent sous-estimé.

Une recherche médicale longtemps centrée sur les hommes

Comme le souligne la neurobiologiste Catherine Vidal, directrice de recherche honoraire à l’Institut Pasteur de Paris et membre du comité d’éthique de l’Inserm, la médecine s’est longtemps construite sur un modèle unique : celui du corps masculin . Ce biais structurel a profondément influencé la recherche biomédicale. Il a ainsi fallu attendre 1998 pour que l’anatomie complète du clitoris soit enfin décrite, et 2005 pour obtenir les premières IRM du sexe féminin.

Pendant longtemps, les traitements et protocoles médicaux ont été conçus principalement à partir de données recueillies sur des hommes. Ces résultats, souvent inadaptés à la physiologie féminine, ont contribué à un biais durable dans la recherche. Cela s’explique en partie par le fait que les femmes ont longtemps été largement exclues des essais cliniques. Deux idées fausses ont justifié cette exclusion : la conviction erronée que les différences entre les sexes se limitaient aux organes reproducteurs, et la volonté — certes bien intentionnée — de protéger d’éventuelles grossesses.

Un tournant majeur a eu lieu en 1993, lorsque les National Institutes of Health (NIH) aux États-Unis ont été contraints par la loi d’inclure des femmes dans tous les essais cliniques financés par des fonds publics. La situation s’est ainsi nettement améliorée ces dernières années. D’après les registres de l’OMS et du NIH, toutes pathologies et phases d’essais confondues, la participation des femmes est passée de 35 % en 1995 à 58 % en 2018. Mais cette parité apparente cache encore de fortes disparités selon les domaines de recherche. Les femmes demeurent par exemple sous-représentées dans les études sur l’insuffisance cardiaque, certains cancers, la dépression, la douleur, le sida .

Dans leur enquête Les Négligées , les journalistes Solenne Le Hen et Marie-Morgane Le Moël expliquent que pendant longtemps, les médicaments ont été testés surtout sur des hommes, puis prescrits aux femmes sans ajustement. Pourtant, le corps féminin réagit différemment : il absorbe les substances actives plus vite et les élimine plus lentement. Résultat, les femmes risquent jusqu’à 50 % d’effets secondaires en plus. Enfin, l’enquête pointe un autre indicateur alarmant : à peine 1 % des financements mondiaux dédiés à la recherche et à l’innovation en santé sont consacrés spécifiquement à la santé des femmes. Un chiffre qui illustre l’ampleur du retard encore à combler.

Des diagnostics plus lents, des soins inadaptés

Les politiques de santé concernant les femmes ont longtemps été centrées sur la sphère sexuelle et reproductive, au détriment d’autres pathologies. Cette approche a contribué à renforcer des stéréotypes, influençant la manière dont les symptômes féminins sont interprétés.

Un exemple marquant : les maladies cardiovasculaires. Elles sont la première cause de mortalité chez les femmes — 204 décès par jour contre 176 chez les hommes, selon la Fondation pour la recherche médicale. Pourtant, les symptômes féminins restent mal reconnus. Fatigue, anxiété ou douleurs thoraciques sont trop souvent attribués à des troubles psychologiques, là où des signes identiques chez les hommes évoquent immédiatement une urgence cardiaque.

D’après une étude de l’Université McGill, seulement 29 % des femmes suspectées d’infarctus reçoivent un électrocardiogramme dans les 10 minutes suivant leur arrivée à l’hôpital, contre 38 % des hommes . À l’hôpital Lariboisière, à Paris, les femmes appellent le SAMU en moyenne 15 minutes plus tard que les hommes, souvent parce qu’elles doutent de la gravité de leurs symptômes .

Le manque d’information joue aussi un rôle. Selon une enquête IFOP de 2023, seules 46 % des femmes savent que les maladies cardiovasculaires sont leur première cause de mortalité, devant le cancer du sein. Chez les 18-25 ans, une sur deux pense encore, à tort, qu’elles touchent surtout les hommes .

La santé mentale, grande oubliée du système de soins

Les troubles de la santé mentale demeurent l’un des angles morts de notre système de santé, alors même qu’elle touche de manière disproportionnée les femmes. Selon Santé publique France, les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à souffrir de dépression, trois fois plus exposées aux troubles anxieux, et deux fois plus susceptibles de faire une tentative de suicide. La maternité constitue un moment particulièrement vulnérable : 17 % des femmes souffrent de dépression post-partum, 5 % déclarent des pensées suicidaires, et une femme sur dix reste en détresse psychique deux mois après l’accouchement.

Tout au long de leur vie, de nombreuses femmes subissent des violences — notamment conjugales — aux conséquences psychiques lourdes. Selon le Centre national de ressources et de résilience, les femmes victimes de violences conjugales présentent un risque sept fois plus élevé de développer un trouble de stress post-traumatique. Même dans la sphère professionnelle, l’écart est frappant : 6 % des femmes déclarent une souffrance psychique liée au travail, contre 3 % des hommes.

La précarité économique, qui touche plus souvent les femmes, aggrave encore la situation. En France, 4,9 millions de femmes vivent sous le seuil de pauvreté, contre 4,3 millions d’hommes. Elles représentent près de 78 % des emplois à temps partiel, souvent associés à des conditions de travail instables : horaires fragmentés, bas salaires, pénibilité accrue. Comme l’a rappelé Nathalie Bajos, directrice de recherche à l’Inserm, lors du lancement de la chaire annuelle de santé publique du Collège de France : « Le genre, mais aussi la position sociale, produisent des inégalités en matière
de santé. »

La précarité a un impact direct sur l’accès aux soins. Près des deux tiers des personnes qui y renoncent sont des femmes, en grande partie à cause de contraintes financières et de la pénurie de professionnels de santé dans certaines zones . L’exemple de la gynécologie est particulièrement parlant : selon l’UFC-Que Choisir, un quart des femmes vivent dans un désert médical gynécologique. En treize ans, le nombre de gynécologues a chuté de 65 %. Onze départements n’en comptent plus aucun, et dans 73 autres, on en recense moins de six pour 100 000 habitants.

Le prix Atout Soleil : soutenir les associations engagées pour la santé des femmes

Les associations jouent un rôle crucial dans l’amélioration de la santé des femmes. Présentes sur le terrain, elles accompagnent les patientes au quotidien, lèvent le voile sur des pathologies longtemps ignorées, et interpellent les pouvoirs publics pour faire évoluer les politiques de santé. L’exemple de l’endométriose en est emblématique. Cette maladie chronique, qui touche une femme sur dix, n’a été reconnue comme pathologie organique qu’à la fin des années 1990. Il a fallu attendre 2019 pour qu’un plan national soit mis en place, et 2022 pour qu’elle soit enfin inscrite sur la liste des affections de longue durée (ALD) — une avancée rendue possible grâce à la mobilisation associative.

Pour amplifier cette dynamique, l’opération de mécénat Atout Soleil a lancé un appel à projets intitulé : « Maladies féminines : informer, soigner, soutenir ». Son objectif : faire progresser la santé des femmes en valorisant les initiatives de terrain. Pour sa 18ème édition, le prix Atout Soleil récompensera des associations engagées sur tout le territoire, qui œuvrent à chaque étape du parcours de soin — avant, pendant et après la maladie et qui sensibilisent le plus grand nombre pour faire reconnaître les spécificités des maladies féminines et garantir une véritable égalité de traitement.

Car la santé des femmes ne concerne pas seulement les femmes : elle engage toute la société. Investir dans ce domaine, c’est agir pour plus d’égalité, mais aussi pour l’efficacité des politiques publiques : selon le Forum économique mondial, mieux prendre en compte les spécificités féminines — par exemple en matière d’endométriose ou de ménopause — permettrait de favoriser le retour à l’emploi des femmes et d’améliorer la performance globale des systèmes de santé. À l’échelle mondiale, cela pourrait représenter un gain de 130 milliards de dollars dans le PIB d’ici 2040 .

Parce que la santé des femmes concerne toute la société, elle mérite des réponses structurelles et ambitieuses. Cette Journée internationale d’action pour la santé des femmes doit être l’occasion de repenser nos pratiques pour que leurs besoins spécifiques soient pleinement intégrés dans la recherche, les soins et les politiques de santé.

À vos agendas :

04/07/2025 : Clôture de l’appel à projets
23/09/2025 : Délibération du jury
02/12/2025 : Cérémonie de remise des prix à Paris

En savoir plus – retrouvez le détail de cet appel à projets et les critères de sélection : ici

[1] Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, (2020), « Prendre en compte le sexe et le genre pour mieux soigner : un enjeu de santé publique », décembre.
[2] Ibid 1.
[3] Marie-Morgane Le Moël et Solenne Le Hen. (2025), « Les négligées. Enquête au cœur du business de la santé des femmes », HarperCollins, février.
[4] Ibid 1
[5] Assemblée nationale, 2023, « Rapport d’information sur la santé mentale des femmes », juillet.
[6] Fédération française de cardiologie, 2023, « Cœur et femmes », Baromètre IFOP, avril 2023.
[7] Santé publique France, 2023, « Prévalence de la dépression, de l’anxiété et des idées suicidaires à deux mois postpartum : données de l’enquête nationale périnatale 2021 en France hexagonale », septembre.
[8] La production sociale des inégalités de santé | Collège de France
[9] Fédération des acteurs de la solidarité, 2024, « Santé des femmes en situation de précarité », mars.
[10] UFC-Que Choisir, 2022, « Fracture sanitaire : des constats dramatiques imposant des réformes d’ampleur », novembre.

Trois évidences et une surprise

Off Groix, FRANCE – may 20 2025, Skipper Thomas Ruyant , Imoca VULNERABLE, Training prior for the Course des caps, on May 20, 2025 off Groix, France.
© Pierre Bouras

Quoi de mieux pour replonger dans le bain de la course au large en IMOCA pour un navigateur nordiste, qu’une belle course en équipage dans les Hauts-de-France ? C’est précisément le programme qui s’avance fin juin pour Thomas Ruyant. Une circumnavigation autour des îles Britanniques, la toute nouvelle et très prometteuse Course des Caps Boulogne-sur-Mer Banque Populaire du Nord. Solitaire dans l’âme, Thomas s’en délecte pourtant d’avance, à l’idée de régater tout l’été, au contact d’adversaires haut de gamme. Il réunit pour l’épauler sur la Course des Caps un équipage international, mixte, au profil aussi détonant qu’étonnant. Jugez plutôt. Morgan Lagravière, le Monsieur Plus de TR Racing depuis plusieurs années, décisifs dans les victoires lors des deux dernières Transat Jacques Vabre (Transat Café L’Or) aux côtés de Thomas, embarque comme une évidence. L’Italien Ambrogio Beccaria, dont les succès en Classe Mini et Class40 rappellent immanquablement le parcours de Thomas, s’impose lui aussi assez logiquement, puisque dès la fin de la Course des Caps, il endossera le ciré de skipper officiel du bateau, passé sous les couleurs de son partenaire Allagrande MAPEI. La belle histoire, aventureuse et humaine, est celle de Manon Peyre, bien connue des spécialistes des séries Olympiques, et que Thomas, en recherche de talent d’exception à la barre, enrôle, sur les conseils avisés de Morgan.

Ambrogio ; un « crash course » en IMOCA

Né à Milan il y a 34 ans, Ambrogio Beccaria découvre, enfant, la voile un peu par hasard en Sardaigne. Il a depuis fait son chemin en course au large, devenant le premier navigateur Italien à remporter la Mini Transat. Passé en Class40, il s’illustre aussitôt en remportant la Transat Jacques Vabre en 2023, The Transat et deux éditions de la Normandy Channel Race. Il découvre cette année l’IMOCA, habité de la même envie de performer rapidement.
« Je n’ai en tout et pour tout navigué que quelques jours en IMOCA, une étape de The Ocean Race sur Holcim et, la semaine écoulée à bord de VULNERABLE. Je découvre en douceur le bateau et l’équipe. VULNERABLE, qui sera Allagrande MAPEI pour The Ocean Race Europe et la Transat Café l’Or, est un bateau complexe et il me faut comprendre et maitriser de nombreux paramètres. Je priorise donc mon temps à bord. A chaque jour suffit sa peine, et Thomas, Morgan et les équipes de TR Racing sont à mon écoute. Après deux saisons et demie en Class40, ce qui me surprend le plus, c’est la vitesse de démarrage du bateau. Même dans peu de vent, on monte très vite dans les noeuds. On atteint très vite et sans effort les 25 noeuds. Le décollage, le vol, sont nouveaux pour moi. Il me faut comprendre où et quand mettre l’énergie, tant il y a de choses à maitriser. Pour l’heure, je ne suis qu’un simple équiper, mais dans deux mois, ce sera moi le skipper. J’arrive avec mon équipe qui travaille elle aussi en harmonie avec TR Racing. C’est une collaboration réussie, qui m’enlève beaucoup de stress. Je crois avoir un peu le même tempérament que Thomas sur l’eau. Il met énormément d’énergie dans sa manière de naviguer, mais il le fait avec calme, lucidité et… talent. Nous vivons de belles journées d’échanges et de partages de nos sensations à bord. Morgan est impressionnant.  Il est vraiment connecté à l’eau et au bateau. Il a un feeling incroyable. »

Manon Peyre ; Pourquoi moi ?

Manon n’en revient toujours pas. La jeune spécialiste du 49er de 23 ans, formée au Club la Pelle Marseille, vient de poser ses cirés à Lorient, au sein de l’écurie TR Racing de Thomas Ruyant. Le skipper Nordiste de VULNERABLE l’a tout bonnement sélectionné pour intégrer son équipage appelé à régater cet été autour des îles Britanniques lors de la première édition de la Course des Caps Boulogne sur Mer Banque Populaire du Nord (départ 29 juin). Des formats de course réservés à des équipages mixtes de 4 à 5 marins, auxquels vient s’ajouter un media man, Pierre Bouras. Totalement dépourvue de la moindre expérience en IMOCA et en course au large, Manon vit un rêve éveillé, lancée avec bienveillance et attention dans l’apprentissage d’un foiler dernier cri, aux côtés de pointures de la course au large, Thomas Ruyant, Morgan Lagravière et Ambrogio Beccaria. Repérée par Morgan Lagravière, lui -même athlète de haut-niveau en 49er, Manon n’arrive cependant pas les mains vides, loin de là. Athlète accomplie, Championne du Monde Junior de 49erFX, c’est aussi une tête bien faite, étudiante en Master de Business International à l’Université Paris-Dauphine, dotée d’un talent rare à la barre. Cela tombe bien, VULNERABLE est reconnu pour se barrer avec aisance et facilité. Un atout de poids dans les régates au contact et au plus près des côtes et reliefs au programme de la compétition boulonnaise.

Du 49er à la barre d’un foiler IMOCA !

« Je n’ai que quelques jours de navigation derrière moi et tout ce que je vis relève de la folie et de l’émerveillement. » Rapidement et chaleureusement prise en main par toute l’équipe de TR Racing, Manon Peyre découvre sans pression aucune l’environnement hautement technologique d’un Imoca dernière génération. « Quand j’ai vu le cockpit, avec toutes ces bouts, cadrans et retour d’informations, j’ai eu un petit moment de doutes » raconte-t’elle. « Mais Thomas, Ambrogio et Morgan m’ont tout de suite mise à l’aise. Ils sont aux petits soins pour moi, m’expliquent avec simplicité le fonctionnement du bateau. Dès la première sortie, Thomas m’a confié la barre et alors, quelle surprise ! VULNERABLE se barre comme un dériveur. Les sensations sont d’emblée inouïes. C’est impressionnant ! Quelles sensations ! de vitesse ! d’accélérations ! Certes l’habitat est plus que spartiate et l’exiguïté de la cabine m’a surprise. La convivialité, la sympathie, la gentillesse de l’équipage ont vite levé mes doutes et interrogations sur ma capacité à partager en mer de longues navigations. Mes seules nuits en mer, c’est lors de croisières familiales que je les ai passées. C’est une grande et formidable aventure qui s’offre à moi. Je vais énormément apprendre au contact de tels mentors. Une expérience qui va sans nul doute m’apporter beaucoup dans mes projets personnels, en Olympisme et Coupe de l’America. »

Née un 29 mars 2002 à Neuilly sur Seine dans une famille de passionnés de voile, Manon, Championne du Monde Junior de 49erFX, grandit à Aix-en-Provence et découvre l’Optimist à l’âge de 5 ans avec son frère jumeau Théo. Ensemble, ils se challengent au quotidien et tracent vite leur route vers le haut niveau en intégrant le Pôle France de Marseille en 2017. Manon devient alors Championne de France de Laser Radial et obtient deux sélections pour représenter la France au Youth World Sailing Championship. En 2020, elle se lance dans un projet olympique en 49erFX et obtient en 2023 le titre de Championne du Monde Junior en 49erFX avec sa coéquipière Clara Stamminger. Elle devient par la suite partenaire d’entraînement des médaillées olympiques Sarah Steyaert et Charline Picon. A présent, elle prépare les JO de LA 2028, avec une nouvelle coéquipière, Maïwenn Deffontaines, et avec pour objectif de ramener une médaille à la France en FX.

Morgan Lagravière, Monsieur Plus !

Monsieur Performance sera le pilier sur lequel Thomas Ruyant pourra de nouveau s’appuyer pour briller face à une redoutable opposition annoncée sur la Course des Caps. « Le programme est génial, avec ces navigations côtières truffées de pièges. L’équipage permettra de pousser le bateau et de continuer à l’apprivoiser, à apprendre sur ses potentiels dans des conditions différentes du très grands large. J’aime être dans la dynamique du partage en équipage. Chacun apporte sa pierre à l’édifice et c’est génial. Le bateau a été allégé cet hiver, sans modification majeure. Nous adaptons nos voiles aux nouvelles règles de la Classe. La Course des Caps va nous emmener très loin dans les latitudes Nord. Je ne suis personnellement jamais monté si haut. Le mois de mai nous permet de bien identifier les bons fonctionnements du bateau et d’imaginer les systèmes de quarts. Il y a beaucoup de fraicheur dans cet équipage, avec Ambroggio que je découvre, et Manon, qui arrive avec tout son talent et son envie. »

Pierre Bouras en médiaman

Thomas, Manon, Morgan et Ambrogio embarqueront sur la Course des Caps Boulogne-sur-Mer Banque Populaire du Nord Pierre Bouras en tant que médiaman. Photographe professionnel, vidéaste, droniste, Pierre, waterman dans l’âme, accompagne les aventures maritimes de Thomas Ruyant et TR Racing depuis l’époque du Souffle du Nord. Tout au long du tour des îles britanniques, il documentera la vie à bord du voilier VULNERABLE en envoyant à terre photos, vidéos et réactions du bord.

Solidaires En Peloton en version augmentée

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L’Ocean Fifty Solidaires En Peloton a été mis à l’eau à Saint-Malo hier après-midi. Suite à son chavirage fin 2024, le trimaran du navigateur malouin – guadeloupéen Thibaut Vauchel-Camus a subi un important chantier hivernal avec pas mal de modifications afin de le fiabiliser et l’optimiser. Sa décoration a également légèrement évolué, avec l’apparition de la couleur orange de la Fondation France Sclérose En Plaques, créée au printemps 2024.

Thibaut Vauchel-Camus : « La sclérose en plaques gagne en visibilité avec la création récente de France Sclérose en Plaques qui réunit les anciennes Fondation Arsep, la ligue française contre la sclérose en plaques et l’Unisep. La cause sera plus largement perceptible. Notre Ocean Fifty portera naturellement les couleurs de France Sclérose En Plaques et nous organisons cette année des événements à terre et en mer à destination des patients. Je pense notamment à notre rallye en mer du 10 juin à Saint-Malo où plusieurs unités embarqueront nos invités pour un temps d’évasion en baie de Saint-Malo. L’Ocean Fifty arborera le chiffre 130 000 sur ses étraves autant de patients atteints en France ! Le chantier a été intense. Nous avons des fourmis dans les bottes et les cirés. Avec les beaux jours, nous avons hâte de retrouver des sensations en mer. Nous serons au départ des Ocean Fifty Series 2025 dont le premier ACT sera à Saint-Malo.»

Laurent Gourmelon, directeur technique : « Nous sortons d’un long chantier et je crois pouvoir dire que nous allons avoir un super bateau sur l’eau. Nous avons profité de ce chantier forcé suite à notre chavirage pour faire pas mal de modifications techniques : une nouvelle casquette avec une partie amovible, de nouveaux systèmes aérodynamiques sur les bras avant et arrière, une nouvelle cadène de petit gennaker, des tablettes de winchs rehaussées et des winchs plus puissants, un nouveau moteur et la partie électronique complètement revue… Tout cela va nous permettre de gagner en performance et en efficacité dans les manœuvres.»

Un nouvel IMOCA Puissance 3

C’est une première au sein de la Classe IMOCA, la collaboration entre trois skippers, trois Teams, trois bureaux d’études dans la création de trois IMOCA conçus en coordination, pour un programme à débuter en 2026. Sous l’impulsion de l’écurie de course au large TR Racing, les équipes de Loïs Berrehar (Banque Populaire), Boris Herrmann (Malizia) et donc Thomas Ruyant ont en effet décidé de mutualiser leurs efforts et leurs compétences pour imaginer, concevoir et construire leurs machines respectives appelées demain à briller en solitaire et en équipage, en Transat et autour du monde. Grâce à Alexandre Fayeulle, Président d’Advens, co-fondateur de TR Racing et armateur, c’est le chantier CDK de Lorient qui a déjà commencé les travaux du bateau de Thomas. Le chantier construira les trois unités phosphorées en parfaite complicité par les trois Teams, sous la houlette de l’architecte Antoine Koch, lui-même appuyé par trois cabinets spécialisés, le sien Propre, AK Océan, mais aussi le célèbre cabinet Finot Conq et GSea Design pour les calculs et la mise en plans. 2026 et 2027 devraient ainsi voir les mises à l’eau des trois voiliers. L’oeil des avertis décèlera pourtant ici et là, au détour d’un cockpit ou de l’ergonomie d’un poste de barre, les subtiles et très personnelles modifications apportées par l’un ou l’autre des skippers pour adapter à sa philosophie de la navigation hauturière, l’aménagement de son IMOCA.

Antoine Koch, architecte :

« C’est en effet plutôt rare de voir ainsi en architecture navale une pensée coordonnée par trois entités distinctes. La conviction d’obtenir des gains significatifs sur la réduction de l’impact environnemental de la construction et sur le cycle de vie des bateaux nous a convaincu d’unir les efforts et les compétences de trois Teams renommés, Banque Populaire pour son skipper Loïs Berrehar, Team Malizia pour Boris Herrmann, et TR Racing pour Thomas Ruyant. La seule mutualisation des outillages pour trois voiliers devrait nous permettre de réduire l’impact de la construction et ensuite faire des économies d’échelle, tentant de coller au mieux aux contraintes de notre époque.  L’outillage représente en effet un peu moins de la moitié des émissions carbone d’un seul bateau. Chaque bateau réalisera ainsi une économie carbone. Nous travaillons donc sur un seul design, au lieu de trois projets différents grâce à la collaboration pleine et entière, de trois équipes concurrentes sur l’eau. Je travaille de concert avec d’autres designers talentueux, Thomas Dalmas en charge du design des appendices, Armand de Jacquelot, ingénieur Naval, l’architecte Bobby Kleinschmidt sur le design des coques, Gwénolé Bernard sur les systèmes de foils et de safrans, Félix de Navacelle pour les plans de pont et l’ergonomie, les roofs et casquette… dans un échange permanent avec les différents bureaux d’études des skippers. L’actuel VULNERABLE de Thomas, lancé en 2023, constitue la base de notre travail de développement. Ses formes tout en rondeur rendent la vie à bord plus agréable, moins brutale avec un bon passage dans la mer. On connait ses points forts, le portant dans la mer formée. Nous avons aussi identifié ses faiblesses, au près et sur mer plate. Nous travaillons à améliorer sa polyvalence. On veut gagner dans les phases de transition, compenser nos petits « trous » dans le petit temps, et toujours améliorer le passage dans les vagues. Le diable est dans les détails et nous progressons dans tous les domaines. La collaboration est très constructive, chacun apportant sa touche et sa personnalité. »

Thomas Ruyant, VULNERABLE : 

« Ce projet s’inscrit dans la continuité de ce qu’Antoine Koch et moi avons construit depuis 2019. Il était intervenu sur mon LinkedOut (Plan Verdier 2019), en travaillant sur deux versions de nos foils. Nous avions alors navigué ensemble, notamment sur la Transat Jacques Vabre cette même année. Il est l’architecte avec Finot-Conq de mon VULNERABLE actuel, véritable base de réflexion pour le cahier des charges établi par cette volonté tripartite de mutualisation des compétences de trois Teams ambitieux Banque Populaire, Malizia et TR Racing.  Antoine déborde d’idées. C’est un esprit très rationnel, cartésien, avec qui la communication est presque instinctive. Banque Populaire et ses équipes, qui ont excellé sur de nombreux supports, apportent leur touche. J’ai avec Boris une relation amicale, née de nos navigations en commun, notamment là encore sur une Transat Jacques Vabre. Malizia dispose elle aussi d’un Bureau d’Etude de qualité. Son bateau actuel (Plan VPLP 2022) est très différent du nôtre et nous apprenons beaucoup de son expérience récente. On va ainsi chercher les détails dans la quête d’amélioration de la base de VULNERABLE. La polyvalence est le mot clé, avec l’amélioration de la vitesse de démarrage du bateau dans le petit temps. Je suis, avec cette mutualisation des savoirs et des compétences, dans la même logique suivie deux années avec nos deux VULNERABLE, avec en plus cette dimension d’économie du coût carbone de nos bateaux. Une dimension écologique qui nous tient tous à coeur.  Le timing prévoit une mise à l’eau de notre bateau et de celui de Boris en mai-juin 2026. Banque Populaire est moins pressé, car focalisé sur le Vendée Globe 2028. En ce qui me concerne, je suis donc en capacité de proposer à un annonceur-partenaire un projet clé en main, avec un bateau au summum de la technologie du moment, animé par une équipe expérimentée, au service de mes ambitions intactes de performances sur tout le programme IMOCA. »

François Pernelle, responsable du Bureau d’Etudes de TR Racing : 

« C’est un moment très exaltant car on n’a pas l’habitude de travailler ainsi avec deux autres BE. Cela représente une somme de compétences assez impressionnantes. On phosphore beaucoup, on échange sur énormément d’idées. C’est très stimulant. Bien sûr, nous cultivons tous l’art du compromis. TR Racing, avec sa longue expérience, est bien armée pour ces challenges. Ce dossier est suivi de près par nos nouvelles pointures, les ingénieurs Raphael Caïro et Enrico Bandiera, qui échangent au quotidien avec les équipes de Malizia et de Banque Populaire. Nous partageons la même vision globale de la plate-forme, définie en amont par un cahier des charges validé par les teams. Les 3 Teams se réunissent chaque semaine pour faire le point autour des flux d’infos partagés par les architectes. Et la proximité au sein de la base de Lorient facilite le reste.  On va ainsi très loin dans les détails. Les trois bateaux co-conçus présenteront au final, quelques petites variantes dans les fonctionnements et l’ergonomie. VULNERABLE, plan Koch Finot-Conq de 2023 est une excellente base de référence, qu’Antoine Koch s’efforce d’améliorer en termes de polyvalence, pour gagner toujours et encore en vitesses moyennes. »

Loïs Berrehar, skipper Banque Populaire :

« Mutualiser avec deux autres équipes, c’est l’assurance de mobiliser plus de cerveaux ensemble afin de réfléchir à différentes options. C’est un travail vertueux et passionnant pour concevoir un bateau. Je trouve intéressant de le réaliser avec les équipes de skippers qui ont déjà une forte expérience au Vendée Globe. Ce qui est essentiel avec ce bateau, c’est la capacité de bien passer la mer formée. Pour lancer une Formule 1 dans un champ de bosses, il faut qu’elle soit bien résistante ! Les études de carènes d’Antoine Koch et de ses équipes sont très intéressantes à ce sujet. Avec l’équipe, nous avons pu mettre notre petite touche, notre réflexion… Et plus on avance, plus le projet est enthousiasmant ! »

Boris Herrmann, Team Malizia :

« Antoine Koch est un ami et un architecte extrêmement talentueux. Cela faisait longtemps que je voulais travailler avec lui et aujourd’hui, non seulement nous lui confions la conception de notre nouveau bateau, mais nous le faisons également avec TR Racing et Team Banque Populaire, deux équipes très performantes et expérimentés. Ensemble, nous réunissons nos compétences, nous apprenons les uns des autres, nous nous challengeons, dans l’espoir de construire les meilleurs bateaux de la prochaine génération. Nous partageons non seulement notre savoir-faire, mais aussi la construction, les moules et les outils de production, afin de réduire considérablement l’empreinte carbone de la construction. Cette approche nous permet de diminuer à la fois les émissions carbones et les coûts, tout en faisant progresser l’innovation. Ce nouveau bateau sera très différent de notre bateau actuel. Antoine a déjà dessiné deux bateaux très performants, dont VULNERABLE, le bateau actuel de Thomas. Ce design sert de point de départ pour la conception du nouvel IMOCA, le nouveau bateau a un très beau design en lequel je crois beaucoup. Thomas et moi sommes amis depuis de nombreuses années, et nous avons fait la Transat Jacques Vabre 2017 ensemble. J’ai beaucoup de respect pour lui en tant que marin, lui et son équipe sont très expérimentés, avec trois campagnes de Vendée Globe au compteur. Team Banque Populaire dispose également d’un bureau d’études de tout premier plan et fait aujourd’hui son retour dans la classe IMOCA avec Loïs comme skipper. Bien qu’il débute en IMOCA, je connais Loïs depuis qu’il est tout petit : en 2008, il avait baptisé mon Class40 Beluga Racer. Cette année, il naviguera avec Team Malizia en tant que co-skipper dans The Ocean Race Europe 2025. Aujourd’hui, nos trois équipes travaillent ensemble aux côtés d’Antoine, et c’est un vrai privilège de collaborer avec ces personnes brillantes. Ce genre de coopération est rare dans notre sport, et cela rend le processus de conception de notre nouveau bateau à la fois inspirant et stimulant. Ce nouveau bateau reflète cet état d’esprit : innovant, rigoureusement développé, et plein de potentiel. »

Lames de Joie : redonner élan et liberté de mouvement aux amputés

L’association Lames de Joie poursuit une mission essentielle : offrir aux enfants et adultes amputés d’un ou de leurs deux membres inférieurs la possibilité de pratiquer un sport grâce à des lames de course en carbone. Un équipement de haute technologie, dont le prix varie entre 2 500 et plus de
10 000 euros par membre, et qui n’est pas remboursé par la Sécurité sociale. Un frein considérable pour beaucoup.

Pourtant, Lames de Joie rend ces lames accessibles à tous, en les prêtant gratuitement, sans condition de ressources, ni demande de caution. La seule exigence : s’engager à pratiquer régulièrement une activité physique.

Un soutien qui change des trajectoires de vie. Le mathéron David Girodet, pilote d’hélicoptère amputé d’une jambe après un accident, en est une illustration marquante. Grâce à une lame fournie par l’association, il a pu reprendre la course à pied, « comme avant ».

Un accident qui bouleverse tout

À 54 ans, David Girodet affiche une carrière bien remplie. Après six années dans l’aviation légère de l’armée de terre, il consacre 22 ans à la Gendarmerie nationale, occupant plusieurs postes de commandement jusqu’à diriger le centre de formation des équipages hélicoptères. Le 1er août 2020, il amorce une nouvelle étape en rejoignant le secteur privé, intégrant le SAF, une société spécialisée dans les missions de secours héliporté pour le SAMU. Mais en décembre de la même année, un drame survient : « j’ai eu un accident lors d’un entraînement à une mission de treuillage en montagne. J’ai été le seul rescapé ».

Une décision difficile : l’amputation

Gravement blessé, il est transporté en urgence absolue vers l’hôpital de Grenoble. Son dos est stabilisé, mais une blessure à son pied droit s’aggrave. « Je n’ai pas perdu ma jambe lors de l’accident lui-même, mais le pied a été tellement abîmé qu’il n’a pas été irrigué. Les médecins m’ont orienté vers un spécialiste  de l’amputation. En fait, j’avais la capacité de garder mon pied… mais avec une cheville quasiment soudée avec un pied coupé à la moitié, donc une incapacité. En résumé, il n’y aurait pas eu moyen d’appareiller correctement. J’ai toujours fait beaucoup de sport, énormément de ski, de courses à pied, pas mal de vélo aussi… j’ai donc pris la décision avec mon épouse de me faire amputer. »

La recherche d’une prothèse adaptée

Dans un premier temps, David Girodet reçoit une prothèse médicale classique permettant la reprise de la marche, remboursée par la Sécurité sociale. Elle lui permet de marcher au quotidien, mais reste inadaptée pour le sport. Il teste ensuite un pied multisport, plus adapté et dynamique, qui lui permet de trottiner. Enfin, il découvre les lames de course, des prothèses conçues pour la performance et la reprise de la course à pied.
« A l’automne, j’ai commencé à faire des progrès, je commençais à recourir un petit peu mieux. J’ai donc décidé de me procurer une lame de course d’occasion. J’ai eu la chance de tomber sur une lame qui me correspondait, j’ai payé 1 600 euros alors qu’une lame neuve coûte environ 4 000 euros. »

Puis, il découvre presque par hasard sur les réseaux sociaux la start-up albigeoise Hopper qui revalorise des chutes industrielles en fibre de carbone habituellement utilisées par Airbus pour en faire des lames de course. « Je les ai connus en m’intéressant de plus près aux innovations dans le domaine des prothèses sportives. J’ai appelé leur président. A Mérignac, près de Bordeaux, ils avaient besoin de personnes pour promouvoir un peu leur lame. Je courais déjà trois à quatre fois par semaine avec une lame d’occasion. C’est quelques temps après qu’ils m’ont mis en relation avec Jean-Marc Lamblin, le co-fondateur de Lames de Joie. Pour l’association, se fournir chez Hopper, c’est opter pour des produits 100 % made in France à des prix avantageux, compte tenu des processus de production, sans renoncer à la qualité des matériaux ni à la technique. »

L’implication de Lames de Joie

L’échange avec Jean-Marc Lamblin, co-fondateur des Lames de Joie et directeur du mécénat, a été déterminante pour David Girodet. « Nous nous sommes découverts des points communs, notamment notre expérience en secours en montagne et en mer, ce qui a créé un lien naturel. Il m’a demandé de lui envoyer un courrier pour expliquer mon parcours et ma pratique sportive ». Bien que basée dans les Hauts-de-France, l’association prête des lames de course à des personnes amputées dans toute la France. Jean-Marc Lamblin précise : « nous ne posons qu’une seule condition : la signature d’un contrat d’engagement comprenant une lettre de motivation et la preuve que la lame sera utilisée régulièrement pour une pratique sportive. Ensuite, elle est envoyée sans caution ni condition de ressources. »

En février ou mars 2024, l’ancien gendarme reçoit une lame de course mise à disposition par Lames de Joie. « Depuis, je ne cours qu’avec cette lame, et la différence est palpable. Elle est très esthétique, mais ce n’est pas cela qui fait la différence. Ce qui me séduit avant tout, c’est le confort et la progressivité. Les autres lames sont plus rigides et demandent un effort considérable au corps pour un bon retour d’énergie. Celle-ci est beaucoup moins exigeante, ce qui permet aussi de moins se blesser. »

Un nouveau regard sur le handicap

Porter une lame visible, c’est aussi un sujet de discussion, notamment avec les enfants. « Cela brise un peu la glace et les tabous sur le handicap. Cela montre qu’être amputé ne signifie pas qu’on arrête de vivre. ». Pour David Girodet, Lames de Joie lui a permis de retrouver un bien-être et une certaine fierté : « aujourd’hui, je peux à nouveau courir seul ou avec mon épouse, j’ai retrouvé le niveau que j’avais avant l’accident. »

Un message d’espoir pour ceux qui traversent des épreuves similaires

Aujourd’hui installé aux Mathes non loin de Royan, David Girodet a déménagé fin 2023 pour se rapprocher de la mer et poursuit son activité dans la même entreprise qu’avant son accident. Il a retrouvé un équilibre grâce au soutien de ses proches et à la possibilité de pratiquer à nouveau des activités sportives. Pilote hélicoptère, instructeur et examinateur, il a réussi à repasser toutes les visites médicales nécessaires pour reprendre les vols. « Après un an de démarches, j’ai obtenu les autorisations pour continuer à voler. C’était important pour moi de retrouver cette activité que j’aime profondément. »

David Girodet a un message fort pour ceux qui traversent des épreuves similaires : « quand on vit un événement tragique, on pense que tout est fini. Mais nous avons la chance d’être en France, il y a des solutions pour se faire appareiller et reprendre une vie normale. Il est important de ne pas baisser les bras et de se faire accompagner. Lames de Joie vous offre cette opportunité. »

Performance et transmission, le Défi Voile crée son équipe Espoir

Le Défi Voile Solidaires En Peloton soutenu par son partenaire historique le Groupe DELANCHY franchit une étape dans son engagement sportif et humain en accueillant une équipe Espoir. Ce dispositif est dédié à l’accompagnement et à la formation de jeunes navigants motivés pour atteindre le haut niveau.

Créé en 2012, le Défi Voile Solidaires En Peloton a pour objectif d’accentuer la visibilité de la Fondation France Sclérose En Plaques et de porter haut son message “s’unir pour guérir” grâce à l’Ocean Fifty SOLIDAIRES EN PELOTON skippé par Thibaut VAUCHEL-CAMUS. Fort de ses 14 années d’expériences sur le Défi Voile, le marin soutient une équipe de jeunes talents de la région de Saint-Malo en ILCA (anciennement LASER).

“Cela fait quelques années que je m’interrogeais sur la manière de soutenir de jeunes régatiers passionnés dans une démarche de sport de haut niveau, comme j’aurais aimé le vivre dans mes débuts de compétiteur et comme je l’ai connu plus tard en F18 au sein du TEAM OCEAN porté par Yvan BOURGNON. Les skippers professionnels et leur projet ont aussi un rôle à jouer dans le partage avec la relève. Nous devons aller au-delà du simple fait de faire rêver les jeunes, nous devons savoir l’assumer ! Au risque qu’ils prennent un jour notre place ! C’est Gabriel JARRY (dont le père, Guillaume, est team-leader de l’équipe) et Titouane GOURMELON, le fils de Laurent, notre Boat Captain, qui sont venus nous présenter leur projet de constituer et développer une équipe de 6 à 7 jeunes régatiers, entraînée par le talentueux Damian MICHELIER (multiple champion de France et classé dans le top 10 mondial de match-racing). L’idée séduit Brigitte DELANCHY, elle-même très sensible à la motivation des nouvelles générations. Nous avons trouvé la démarche cohérente pour à la fois optimiser leurs moyens de progression et de performance, ainsi que pour les plonger dans une culture de pratique solidaire comme il nous tient à cœur” explique Thibaut VAUCHEL-CAMUS.

Baptisé « Défi Voile Espoir Solidaires En Peloton », ce nouveau projet a pu être lancé grâce au soutien du Groupe Delanchy, mécène du Défi Voile depuis de nombreuses années.

« Regarder vers l’avenir, être acteur de demain, soutenir les jeunes générations… nous avons ces valeurs dans l’ADN du Groupe DELANCHY. Dans les échanges que nous avons eu avec Thibaut et les personnes à l’origine de ce projet, il n’a donc pas fallu longtemps pour nous convaincre et nous engager dans cette nouvelle aventure. Parler d’avenir et d’espoir, mais aussi concrètement du présent pour permettre à ces jeunes champions d’avoir les moyens de progresser grâce à une structure, des équipements et avec toute l’expérience d’un grand skipper comme Thibaut ; sans oublier celles et ceux qui œuvrent en permanence au sein du Défi Voile pour que ce trimaran puisse naviguer. L’expérience sportive, l’expérience professionnelle, toutes les facettes du haut niveau que ces jeunes pourront appréhender et pas uniquement derrière la barre.  C’est enfin une belle façon de continuer à transmettre les messages portés par l’association, avec toujours plus de visibilité et d’engagement » Brigitte Delanchy – Présidente du Groupe DELANCHY.

Pour cette première saison, le Défi Voile Espoir est composé de 6 coureurs, évoluant en ILCA (anciennement LASER), rattachés au CN Rennes-Saint-Suliac, club reconnu comme une structure de référence en matière de formation de jeunes régatiers et excellent vivier de recrutement.

Leur objectif principal est de décrocher une sélection au championnat de France espoir (CFE), avec l’ambition pour certains d’entre eux d’y figurer dans le top 10, voire le top 5.

Cette équipe ESPOIR du Défi Voile incarne pleinement l’ADN du Défi Voile Solidaires En Peloton et a pour vocation de détecter, former et accompagner de  jeunes sportifs qui partagent les valeurs d’engagement, de solidarité et de performance portés par Thibaut VAUCHEL-CAMUS, le Défi Voile et le Groupe DELANCHY autour de la cause qui les animent :  soutenir la recherche médicale sur la sclérose en plaques.

Naviguer, progresser, s’engager !

Mise à l’eau de VULNERABLE ce lundi 5 mai ; coup d’envoi de la saison 2025 de Thomas Ruyant

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Avec ce retour sur l’eau de l’IMOCA VULNERABLE, à Lorient ce lundi 5 mai, ce sont bien les trois coups d’une nouvelle saison singulière qui résonnent pour Thomas Ruyant et ses techniciens et équipiers de TR Racing. Le skipper Dunkerquois met en effet cette année sa vocation pour les navigations en solitaire entre parenthèses, et se projette avec envie et ambition vers un programme qui fera la part belle à l’équipage et au double. Course des caps – Boulogne sur Mer- Banque Populaire du Nord, The  Ocean race EUROPE, puis la Transat Café L’Or en double au départ du Havre à l’automne, Thomas se délecte déjà à l’idée de partager avec un équipage haut de gamme et mixte les subtilités de son plan Koch Finot Conq 2023 sur des parcours nouveaux et vers des horizons si peu fréquentés par les voiliers d’exception de la Classe IMOCA.

VULNERABLE en pleine forme !

Peu de repos pour les braves. Depuis son arrivée en chantier en mars dernier, l’IMOCA VULNERABLE a fait l’objet de toutes les attentions des équipes de TR Racing. Premier satisfecit au crédit des constructeurs et préparateurs du plan Koch-Finot Conq, l’état impeccable du voilier, coque, gréement, système, pourtant gaillardement sollicités tout au long des 29 360 milles effectivement avalés lors du Vendée Globe (16,16 noeuds de moyenne). « Après de profondes inspections de la structure par scanner, et le constat de l’irréprochable état de la coque, nous avons pu très rapidement basculer sur les petites transformations envisagées en fonction de la saison à venir » explique Thomas. « Une saison marquée par des courses en équipage (Course des Caps, The Ocean race Europe) et en double (Transat Café L’Or), qui exigent quelques adaptations ergonomiques en vue d’accueillir 3 hommes et 1 femme d’équipage. Pas de transformations ni de modifications majeures mais un gros démontage et remontage des systèmes, accastillage, et mise en place de petits aménagements pour faciliter la vie en groupe, siège, cales pieds, poste de barre, car VULNERABLE est un bateau très agréable à barrer. Le bateau typé solitaire sera désormais en capacité d’accueillir 3 hommes et une femme d’équipage, certes dans un très relatif et spartiate confort, mais avec des aménagements pensés pour permettre à chacun de tenir son rôle. On a par ailleurs réfléchi à l’aménagement de la cuisine. »

Un VULNERABLE allégé et capté !

Autre point d’importance ayant dicté le tempo de la remise en forme du bateau, la quête minutieuse des gains de poids. « Nous mettons à l’eau un voilier allégé, pour compenser quelque peu la présence de quatre marins, plus un mediaman (obligatoire sur ce programme. ndlr) tout au long de la saison. » VULNERABLE adapte par ailleurs ses voiles conformément aux dernières instructions de la Classe. « L’attraction de cette nouvelle saison est l’équipage, avec cette passionnante dimension humaine et de partage que VULNERABLE sera en mesure d’accueillir, dans ce permanent souci de recherche exacerbée de la performance, qui est l’apanage du Team. Enfin, grâce à Advens, nous continuons à explorer énormément de champs d’interrogations jusqu’alors sans réponse concernant la gestion des datas générées par les capteurs du bateau, leur analyse et solutions pratiques qui en découlent. »

Le Belem à Arcachon pour la 10ème édition de son salon nautique

Le trois-mâts arrivera à Arcachon le 17 avril dans l’après-midi. Il participera avec d’autres voiliers de renom, dont les fameux Pen Duick chers à Eric Tabarly, à une parade et franchira les passes du bassin d’Arcachon à 19h00 puis passera devant la plage centrale de la ville avant d’accoster au port, quai Goslar, à 20h30. Par la suite, du vendredi 18 avril au lundi 21 avril, le Belem sera ouvert aux visiteurs de 10h à 17h30 sauf le vendredi où le musée flottant inscrit au patrimoine historique ouvrira son pont à 11h00. Enfin, après quatre jours de festivités, le voilier armé par la Fondation Belem Caisse d’Epargne reprendra la mer le mardi 22 avril à 11h30 avec 48 stagiaires à son bord et en direction de Lisbonne.

Informations/réservations (dates, horaires, tarifs) sur : https://www.billetweb.fr/visite-des-navires-de-larmada-2025