A la poursuite de ses rêves

A 26 ans, il est l’un des meilleurs biathlètes de sa génération, et représente une solide chance de médaille française aux prochains Jeux Olympiques d’hiver de Pékin 2022. L’Isérois Emilien Jacquelin s’est, depuis son arrivée en équipe de France de biathlon lors de la saison 2017-2018, déjà doté d’un solide palmarès, avec notamment ce double titre de champion du monde de la poursuite. Il a surtout imposé un style, une image, un profil profondément attachant, un poil fantasque, imprévisible risque tout. Les pieds solidement ancrés dans son cher terroir du Vercors, et la tête dans les étoiles, Emilien est un athlète rare, compétiteur-artiste toujours en capacité de privilégier le beau geste, tant qu’il sert la performance. Emilien Jacquelin poursuit sa quête de certitudes, d’exploits en déconvenues, en perpétuelle remise en question, mais animé d’une formidable envie de vivre pleinement l’instant, de sublimer le geste qu’il aime beau, toujours plus proche de la perfection. Emilien, c’est le panache à la Française, un peu d’Artagnan, un peu Cyrano, jamais esclave de la compromission ou du calcul d’apothicaire. Le biathlon lui ressemble, un fragile équilibre en constante instabilité, entre la tête et les jambes, le physique et le mental, le talent et la force brute. Une dualité source de toutes ses interrogations et de ces doutes qui nourrissent à la vérité son envie d’avancer, toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort.

 

Les valeurs du terroir et de la famille

Bien comprendre la personnalité complexe d’Emilien Jacquelin passe par la perception précise du poids des atavismes familiaux. A commencer par le père, et cette fratrie de 4 garçons, tous nourris au sport, à la compétition, à l’excellence physique comme intellectuelle. « Mes trois grands frères excellaient en ski de fond. C’est naturellement que je les ai suivi, et que j’ai intégré tous les paramètres de l’exigence du haut niveau et de la préparation physique. Mais ils n’étaient pas seulement sportifs de haut vol. Les études importaient et c’est une composante de ma formation d’adulte que j’ai très vite intégrée. Je me destinais à Sciences Po, au journalisme. Le Lycée Jean Prévost de Villard de Lans m’a permis de concilier études et sport. » Il lui a surtout permis de conserver cet ancrage à sa terre, à la nature, à un cadre de vie primordial pour son équilibre. « J’ai la chance de concilier ma vie sportive, sociale et familiale dans un cadre exceptionnel, préservé, celui du plateau du Vercors. Je m’y ressource ainsi facilement au plus près des valeurs environnementales qui me sont chères. »

 

Athlète précoce, mais pas surdoué…

Le biathlon se présente à lui très tôt, vers 14 ou 15 ans. Le benjamin des Jacquelin, sur la lancée de ses frères, brille déjà en ski de fond. Le maniement de la carabine est en revanche plus laborieux. « Je tirais très mal » avoue-t’il volontiers. « Mais cette difficulté a été moteur dans ma motivation pour le biathlon. J’ai eu besoin de me prouver que je pouvais y arriver. Le ski de fond était un plaisir naturel. La difficulté du tir m’a poussé mentalement dans mes retranchements. Je voulais y arriver, surmonter cet obstacle. Cette démarche intellectuelle m’inspire encore aujourd’hui. Faire face, affronter l’adversité, l’impossibilité. C’est ce qui donne la saveur aux choses. Manier une arme, même sportive, à un très jeune âge, est formateur. Cela responsabilise. Le tir est un perpétuel rappel à l’ordre, pour signifier que rien n’est acquis, qu’il faut en permanence répéter ses gammes, douter pour mieux rebondir. C’est très formateur et enrichissant mentalement. L’équilibre est subtil à trouver, entre technique et inspiration, assurance et prise de risque. »

 

Qui ose gagne…

A l’approche pragmatique d’une discipline aussi exigeante que le biathlon, Emilien Jacquelin apporte une touche très personnelle où pointe un grain de folie. « J’aime le panache, la prise de risque. Qui ose gagne est un peu ma devise. Une philosophie que je trouvais dans le cyclisme, hier chez un Pantani, aujourd’hui chez un Alaphilippe. Le biathlon, c’est une alchimie entre la technique, le physique et le mental. J’aime y ajouter une petite part d’irrationnel, d’inspiration du moment… »

« J’ai longtemps rêvé de devenir champion du monde. Quand c’est arrivé (double champion du monde de la poursuite (en 2020 et 2021 à Poljuka et Antholz-Anterselva,) cela n’a rien changé à ma vie. Au contraire, cela a suscité énormément d’interrogations, sur la finalité de ma vie sportive, sur mes attentes en tant qu’homme. Je ne me suis pas senti comme un grand champion, comme un Martin Fourcade. Je réalise que c’est le chemin qui est beau, pas le but. J’ai besoin de l’émotion du cheminement, avec ses aspérités, ses joies et ses peines. J’ai besoin d’interrogations, pas de certitudes toutes faites. Ainsi, ma récente blessure (fracture du radius en aout dernier ndlr)  génère-t’elle chez moi une immense motivation ; suis-je capable de rebondir, de vaincre une adversité encore plus grande car elle m’impose un nouveau challenge, avec cette nouvelle technique de tir?

La pandémie m’a permis de réaliser combien la dimension partage est importante pour moi. Evoluer devant des stades vides m’a fait prendre conscience de l’importance de la communion avec les autres, le public. J’ai, ces dernières années, grâce à Martin (Fourcade), vu monter l’intérêt, l’engouement du public pour le biathlon. J’ai besoin de ce public, de partager mes émotions, de communier. J’ai grande hâte de retrouver cela en Coupe du Monde et aux JO. »

 

Emilien Jacquelin se lance ainsi à corps perdu dans une nouvelle saison des plus importantes, avec les Jeux Olympiques en ligne de mire, la tête pleine d’interrogations bienfaisantes. C’est bien le biathlon qui lui apporte au quotidien non pas les réponses mais l’état d’esprit, la posture physique et intellectuelle avec lesquelles il se sait capable de renverser des montagnes. Le doute est son moteur, le travail sa réponse, le Vercors sa certitude. La combinaison des trois révèle saison après saison un champion d’une grande richesse mentale et intellectuelle, attachant en diable, capable lorsqu’on l’attend le moins, des plus grands exploits…

 

Perrine Laffont Winter Camp

Tout juste rentrée de Pékin, Perrine Laffont retournera aux sources le 19 février. Avec son équipe, la championne organise aux Monts d’Olmes, sa station pyrénéenne, son Winter Camp, un moment de partage et de transmission auprès de ses fans de 7 à 77 ans. Au programme tout au long de la journée et à partir de 9h30 : animations gratuites, contest et initiation au ski de bosses, handiski, descente aux flambeaux et distribution de nombreux lots à gagner.

« Ma quatrième place en Chine est difficile à digérer » déclare Perrine. « Mon retour à la maison va me permettre de passer à autre chose et de me nourrir des autres le temps d’une belle journée d’animations. Il a toujours été important pour moi de transmettre mon sport. Vous êtes les bienvenus aux Monts d’Olmes samedi 19 février. Nous allons nous amuser ensemble et partager. Merci à mes partenaires de m’accompagner pour ce Winter Camps. »

Les choix architecturaux de V and B – Monbana – Mayenne

L’équipe de Maxime Sorel, skipper du futur voilier V and B – Monbana – Mayenne conçoit dans les ateliers concarnois de MerConcept, un IMOCA fiable et performant pour le prochain Vendée Globe. Annoncé comme le sistership d’Apivia, le skipper et son équipe n’ont pas hésité à faire évoluer la carène et les foils du plan initial afin de donner naissance à un monocoque abouti et rapide. La mise à l’eau est prévue mi-juin.

Afin de se donner les moyens d’accrocher un Top 5 sur le Vendée Globe 2024 – 2025, Maxime Sorel et ses partenaires ont réuni des experts qui ont travaillé pour optimiser le plan déjà très fiable proposé par l’IMOCA Apivia.

Guillaume Verdier, l’un des architectes navals les plus reconnus de la planète, a repensé ce bateau afin de répondre aux critères de performances du parrain national de l’association Vaincre la Mucoviscidose. “La démarche des équipes de V and B – Monbana – Mayenne est très intelligente” explique Guillaume. “Nous sommes partis d’un bateau qui a démontré sa fiabilité et sa performance lors du dernier Vendée Globe notamment, mais Maxime a montré une réelle motivation pour aller plus loin, oser des changements, explorer de nouvelles idées pour optimiser les plans et gagner en vitesse. Apivia est un bateau homogène sur toutes les allures, mais il s’est montré terriblement inconfortable dans les mers du Sud. Ces bateaux vont vite dans la houle et finissent par planter violemment dans les creux des vagues. La vie à bord est vraiment pénible et la compétitivité du marin est forcément touchée. Notre objectif est de faire en sorte que V and B – Monbana – Mayenne passe mieux dans les vagues. À l’image d’une spatule sur des skis qui rend la descente plus souple, on a modifié la forme de la carène, l’étrave pour la spatuler. Le bateau est ainsi moins violent et les vitesses moyennes plus rapides”.

Autre changement notoire : le choix des foils. Maxime s’est intéressé aux appendices de 11th Hour Racing Team-Alaka’i qui ont démontré leur efficacité dans toutes les conditions. “Ce sont les meilleurs foils qu’on ait fait aujourd’hui” s’enthousiasme Guillaume Verdier. “Les premiers foils d’Apivia étaient très efficaces mais nous avons préféré une version plus maniable qui a démontré une plus grande stabilité de vol. Encore une fois, notre volonté est de tendre vers des vitesses moyennes plus élevées” complète le skipper.

Débuté au printemps 2021, le chantier de l’IMOCA tient le tempo annoncé. La coque a été démoulée. Les équipes de MerConcept assemblent désormais toutes les pièces de ce puzzle géant. “La job list de ce début d’année est dense” reprend Maxime qui, à peine rentré d’une ascension express du Kilimandjaro, se projette déjà sur son prochain Tour du Monde. “Nous travaillons actuellement avec Philippe Laot sur l’ergonomie intérieure et extérieure du bateau avec la partie couchage qui sera en bio composite. Je dois aussi valider l’ensemble du dispositif électronique embarqué. En parallèle nous décidons du premier jeu de voile qui va nous servir pour la Route du Rhum. Avoir déjà fait le tour du Monde nous fait gagner beaucoup de temps” confirme le marin. Fin mars le pont, dernière pièce majeure, sera greffé à la coque avant d’entreprendre les finitions avec l’accastillage et la décoration “Nous avons un gros dossier autour de la peinture que nous impose ce magnifique dragon. C’est un vrai travail d’artiste !”

La mise à l’eau du dragon est prévue mi-juin à Concarneau.

Les Fondations Belem et MELiSSA : pour réduire l’impact environnemental du Belem !

Fin 2021, les fondations BELEM et MELiSSA ont signé un accord de collaboration pour le développement et la démonstration de technologies de recyclage à bord du trois-mâts Belem, permettant ainsi de réduire son impact environnemental. Ces technologies sont issues du projet MELiSSA de l’Agence Spatiale Européenne. Ce partenariat illustre une application de la recherche spatiale, transférée au maritime.

Christelle de Larauze, déléguée générale de la Fondation Belem : « Il n’y a pas plus durable que le Belem qui navigue toujours à la voile plus de 126 ans après sa construction. Nous devons nous efforcer de réduire au maximum l’empreinte environnementale du navire, d’être exemplaires à tous points de vue, jusqu’au traitement des déchets, générés par l’équipage et les stagiaires en mer. Le projet MELiSSA permet de recycler nos eaux usées et fait du Belem un navire précurseur et exemplaire pour de nombreux autres navires.»

Christophe Lasseur, Chef du projet MELiSSA : « Ce n’est pas un hasard si dans beaucoup de langues, on parle de « vaisseau » spatial. Cela démontre clairement les similitudes de la vie à bord. La collaboration Belem – MELiSSA est une opportunité unique d’utiliser les technologies spatiales pour recycler les déchets à bord, et ainsi préserver les océans. »

A propos du projet MEliSSA :

 

L’objectif du projet MELiSSA (Micro- Ecological Life Support System Alternative) est de développer les technologies permettant la Vie des astronautes au cours des futurs longues missions, notamment vers la planète Mars. Ces technologies permettront de reproduire les fonctions principales de la Terre dans une masse et un volume réduit, mais avec une sécurité extrême. On parle souvent d’écologie fonctionnelle. Aujourd’hui, le projet MELiSSA est souvent cité comme L’EXEMPLE d’économie circulaire le plus abouti au monde, avec notamment pour résultats de nombreux transferts technologiques du spatial vers le terrestre.

 

Dans l’Espace, la survie des astronautes requiert des masses très importantes en oxygène, en eau et en nourriture, lesquelles sont très coûteuses à embarquer, trop lourdes et trop volumineuses. Ce sont, par exemple, plus de 30 tonnes d’approvisionnement qui seraient nécessaires pour une mission habitée vers la planète Mars. En d’autres termes, comment faire pour parvenir à recycler le dioxyde de carbone et les déchets organiques pour les transformer en nourriture, en oxygène et en eau ?

 

C’est précisément pour répondre à cette question que l’ESA a mis sur pied, il y a plus de 34 ans, le projet multidisciplinaire MELiSSA qui étudie la possibilité de valoriser tous les déchets d’une mission pour répondre aux besoins vitaux des astronautes.

De nombreuses expériences ont déjà eu lieu au sein de la Station Spatiale Internationale (ISS), avec des résultats extrêmement encourageants !

Pour les applications terrestres, citons en exemples, le recyclage des eaux grises à Roland Garros et sur le Pavillon monégasque de l’Exposition universelle 2020 de Dubaï grâce à la technologie FGWRS (France), la technologie belge URIDIS issue du projet HYDROHM qui propose un système de toilettes durables, les photobioréacteurs en biofaçades, ou encore le brevet anticholestérol et la spin-off associée : ezCOL (Pays-Bas).

 

Aujourd’hui, grâce au projet MELiSSA, il est possible de produire de l’oxygène, de l’eau et de la nourriture grâce au recyclage du CO2 et des déchets des missions : une révolution sans laquelle il serait illusoire d’envisager des vols spatiaux habités de longue durée dans les prochaines décennies !

 

 

Un hiver au Havre

L’hivernage du trois-mâts Belem se poursuit au Havre. Les techniciens s’affairent à bord du voilier afin qu’il soit totalement opérationnel pour les belles navigations qui s’échelonneront d’avril à octobre. Le Belem sera sorti de l’eau du 24 au 30 janvier au chantier havrais Naval Project et le petit roof est en cours de restauration en collaboration avec le conservatoire maritime du Havre.

Le petit roof restauré avec des personnes en réinsertion

L’objectif de cette pause hivernale au Havre est de préparer au mieux le Belem pour la saison de navigation. L’équipe de la Fondation Belem sur place œuvre quotidiennement pour et a du pain sur la planche afin de fiabiliser le trois-mâts. Cela passe par de la maintenance classique de la mature, des ponts et des voiles mais également par un chantier plus important autour du petit roof. Le conservatoire maritime du Havre intervient sur cette réfection pour les vernis des meubles (banquette et table) et fait appel à une équipe de personnes en réinsertion par l’emploi. La valorisation du patrimoine, comme le petit roof du Belem est un sujet fédérateur, stimulant la motivation au travail et favorisant l’intégration dans la vie active.

Il reste des places pour naviguer à bord du Belem

D’autre part, c’est d’ailleurs souvent un grand moment, le grand Belem sera sorti de l’eau du 24 au 30 janvier au port du Havre, l’occasion d’inspecter sa carène et de lui refaire une beauté. « La restauration du Belem avance à grand pas, le chantier hivernal du Belem aussi » indique Christelle de Larauze, déléguée générale de la Fondation. « Nous sommes dans les temps afin d’être opérationnel début avril pour le début de notre saison qui va amener de nombreux passionnés en Manche, Mer du Nord et Altantique. Le Nautic de Paris, comme d’habitude, a été une bonne vitrine pour la Fondation. De nombreux passionnés attendaient ce salon pour choisir leurs séjours de navigation. Plus de la moitié des places sont d’ores et déjà réservées, ce qui nous permet d’envisager l’année avec optimisme malgré la pandémie qui reste malheureusement virulente. »

Le Belem réalise pour la première fois son hivernage au Havre en partenariat avec la ville du Havre, HAROPA Port et son mécène la Caisse d'Epargne Normandie.

Perrine Laffont en piste à Tremblant

Depuis sa chute sur l’épreuve en solo de la Coupe du Monde de l’Alpe d’Huez, Perrine Laffont a pris un juste repos afin d’attaquer 2022 dans les meilleures dispositions. Totalement remise, la Championne Olympique de ski de bosses reprendra du service vendredi et samedi à Tremblant au Canada puis à Deer Valley (USA) les 12 et 14 janvier. Quatrième à Ruka, deuxième en simple à Idre Fjall et vainqueure en parallèle, sixième toujours en simple à l’Alpe d’Huez malgré ses soucis, Perrine compte se remettre sur de bons rails afin d’aborder les Jeux Olympiques de Pékin en pleine forme. Ses impressions…

Alpe d’Huez

« Depuis ma chute à l’Alpe d’Huez, je me suis reposée et j’ai profité de la pause de fin d’année pour m’entraîner à la maison. Nous devions participer à un stage de l’Equipe de France à l’Alpe d’Huez en fin d’année mais la piste était impraticable à cause de la pluie. J’ai, tout de même, refait un peu de ski et les sensations étaient bonnes. La chute fait parti de notre quotidien. Nous avons l’habitude. C’est clair que j’aurais préféré qu’elle n’arrive pas sur cette belle étape française mais c’est comme ça et cette difficulté est maintenant derrière moi et peut me servir pour la suite. Je me tourne totalement vers l’avenir. J’ai évacué tout ça lors des fêtes de noël. Je tiens à remercier l’ensemble du staff de l’Equipe de France de ski de bosses pour leur accompagnement dans cette phase. Je pense à Ludovic Didier, Lionel Levray, Rémi Damiani, Olivier Matarese et Polo, notre kiné…»

Amérique du Nord

« Je connais la piste de Tremblant mais elle sera de toute façon un peu différente que les autres années. Nous allons nous entraîner dès mercredi. Il va faire très froid avec moins 20 degrés attendu. J’ai hâte de reprendre et de refaire des sauts. On enchaînera ensuite avec Deer Valley qui va arriver vite. J’ai soif de ski. L’idée est de me concentrer sur moi et pas sur des éléments extérieurs. J’ai perdu un peu d’énergie en début de Coupe du Monde avec les décisions des juges. »

Covid 19

« Nous faisons très attention au protocole sanitaire. Je limite drastiquement les contacts. C’est un peu stressant mais nous avons déjà vécu cette situation en 2021. Je vais m’adapter et prendre le maximum de précaution jusqu’à notre départ pour Pékin. »  

 

En rouge au Grand Bo !

A la veille du temps fort Français de cette importante saison Olympique, l’étape de coupe du Monde de biathlon du Grand Bornand (16-19 décembre), c’est un Emilien Jacquelin mesurément satisfait, mais confiant en sa méthode, qui a rallié dès la fin des épreuves de Hochfilzen (Autriche), son domicile de Villard de Lans. Deux jours de repos et d’entretien physique l’y attendent, avant de rejoindre Annecy et le seul rendez-vous français de la Coupe du Monde. Emilien y portera avec fierté le maillot rouge du leader de la poursuite. Il ambitionne surtout d’y conquérir de haute lutte le prestigieux maillot jaune de leader du classement général, où il occupe, au terme de trois « Events », une flatteuse deuxième place, à 7 points du leader, le Suédois Sebastian Samuelson. Son début de saison, marquée par 3 podiums individuels dont deux deuxièmes places, n’est rien moins que surprenant, de la part d’un athlète dont à la fin de l’été, on doutait encore de sa capacité à seulement prendre part à la compétition, suite à cette grave fracture au poignet gauche. Jacquelin et sa force mentale hors du commun, s’est contre toute attente, appuyé sur ce coup du sort pour pousser encore plus loin la remise en cause fondamentale de ses pratiques, de ses approches physiques et techniques d’une discipline intolérante à toute improvisation. « Je suis toujours en chantier » avoue-t’il avec ce clin d’oeil malicieux du champion lucide sur les choses de la vie. « Les travaux continuent… »

 

C’est en montant de nouveau sur la deuxième marche du podium, celui du relais de Hochfilzen avec l’équipe de France, qu’Emilien tourne la page des trois premiers grands événements de sa saison. Une saison lancée d’admirable manière, si l’on considère l’abîme dans lequel sa grave blessure au poignet l’avait, il y a quelques mois seulement, précipité. 35ème lors de l’Individuel d’Oestersund, Emilien n’a depuis jamais raté une seule cérémonie des fleurs, se classant toujours parmi les 6 meilleurs en Suède et en Autriche. Une constance, une régularité au plus haut niveau qui le conforte dans la voie choisie, contrainte et forcée par la blessure, celle d’une patiente reconstruction de sa discipline. « J’aspire à devenir un  biathlète de plus en plus complet » précise le Villardien. « J’essaie de varier les méthodes, de me doter de plusieurs cordes à mon arc, afin d’être en mesure, quelles que soient les circonstances de courses, de disposer d’une solution. Pour l’heure, je m’applique à poser mon tir par exemple. Je n’ai pas encore eu l’opportunité d’appliquer mon tir rapide. Mais je suis heureux de ma régularité. Cela paie au classement général et je ne mets pas de pression quant à une éventuelle victoire. J’ai depuis longtemps accepté cette situation de tension à cause de mon poignet. Je cherche le relâchement, et c’est difficile. Cela me fortifie mentalement, et curieusement, je me sens plus fort depuis la blessure. D’abord me reconstruire, en espérant que le corps suive. »

 

Rapide sur les skis, Emilien ne se sent pourtant pas encore au maximum de sa forme. L’étape du Grand Bornand a naturellement été cochée de longue date. « J’aurai la fierté d’y porter le dossard rouge. C’est un temps fort de la saison pour nous Français. La concurrence est plus acérée que jamais et on voit nombre d’athlètes, Allemands, Suédois, et bien sûr Norvégiens mais aussi au sein de l’équipe de France, qui montent en puissance. Il y aura pour nous une motivation, une envie particulière de briller devant notre public, et de communier avec lui. »

 

Saison 2021 -2022

 

Oestersund :

Sprint : 4ème

Sprint : 2ème

Poursuite : 3ème

Relais : 2ème

 

Hochfilzen

Sprint : 6ème

Poursuite : 2ème

Relais : 2ème

Le Roy de la Mini Transat

Pierre Le Roy a coupé la ligne d’arrivée de la deuxième étape de la Mini Transat Eurochef 2021 en tête à 14h02 en 13 jours 23 heures 2 minutes et 9 secondes. Le skipper lillois à bord du plan Raison TeamWork, remporte cette édition de la Mini Transat au classement général, dans la catégorie des prototypes, avec brio. C’est un véritable triomphe pour le météorologue de formation qui n’aura fait quasi aucune erreur sur ce deuxième acte entre Les Canaries et Saint-François en Guadeloupe. L’élégant Pierre entre dans la cour des grands mettant à distance suffisante ses adversaires directs pour gagner l’épreuve. Il avait un débours d’1 heure, 9 minutes et 19 secondes, sur Tanguy Bouroullec encore en mer, au terme de la première étape entre les Sables d’Olonne et Santa-Cruz.

Les impressions de Pierre à son arrivée : « Je suis hyper content. Jusqu’au bout, j’ai eu peur d’un retour. Je ne savais pas que j’étais premier avec autant de distance. C’est maintenant la libération ! Je me suis donné tout au long de cette deuxième étape sans jamais rien lâcher. Je voulais gagner et c’est fait ! Cela s’est joué vraiment sur la stratégie météo et non uniquement sur la vitesse de nos voiliers. J’avais un plan avant le départ et il a fonctionné. Je me suis fait confiance et j’ai donc fait les bons choix. Je voulais rempoter la Mini avec panache. Je crois que j’ai coché cette case. Je me suis fait mal physiquement et mentalement notamment avec les nombreuses sargasses qui m’ont causé des soucis. J’ai une grande pensée pour mon père qui nous a quitté lorsque j’ai reçu la coque de mon prototype. Je pense fort à lui. David Raison, l’architecte de mon bateau, a fait un voilier incroyable. A partir de 15 nœuds, il planait tout le temps. J’adore vraiment la course au large. Je souhaite dans l’avenir naviguer sur de plus grands voiliers, faire la Transat Jacques Vabre et la Route du Rhum et proposer mes services en routage météo. »

Flashback

Quelle course pour Pierre Le Roy ! Il avait déjà été un grand animateur de la première étape restant leader longtemps mais se faisant rattraper dans la dernière ligne droite sans grande conséquence au classement général provisoire. Sur la deuxième étape, malgré un départ moyen et quelques hésitations à cause d’un énorme anticyclone barrant la route vers les Antilles, Pierre a vite retrouvé ses esprits dirigeant son voilier au Sud au meilleur moment et jouant précisément les oscillations du vent, plaçant, dans le petit temps, des empannages au cordeau ! Il prenait alors le leadership et ne cessait de creuser sur ses adversaires, plongeant à la latitude de l’archipel du Cap-Vert, et réussissant en faisant de l’Ouest a enfin touché les alizés habituels. La suite se déroulait comme dans un bon roman puisque, le navigateur, qui a beaucoup navigué à Dunkerque, filait à belles vitesses en direction de la Guadeloupe avec une certaine insolence et beaucoup de maitrise. Au palmarès de la Mini Transat, Pierre succède à François Jambou et il devient le deuxième nordiste à gagner cette traversée de l’Atlantique en solo et surtout sans communication avec l’extérieur, après Thomas Ruyant en 2009, actuellement leader de la Transat Jacques Vabre, un signe ?

Un projet rondement mené

Cinquième de la Mini Transat 2019 dans la catégorie des voiliers de série, Pierre a très vite eu comme objectif suivant la victoire en prototype. Il a alors tout mis en place pour ce but final. Avec son compère Cédric Faron, Pierre a lancé la construction d’un voilier à étrave ronde signé de l’architecte David Raison, ancien vainqueur de la Mini avec TeamWork ! Mis à l’eau en février cette année, TeamWork, également soutenu par Arthur Loyd, Oslo, Custo Pol, et qui porte également les couleurs de l’association réseau Etincelle, a vite fait ses preuves. Pierre a cumulé cinq podiums en avant-saison dont une victoire en solitaire sur l’ancienne Transgascogne et en double sur le Mini Fastnet. Il s’est présenté fin septembre au départ de la Mini Transat Eurochef avec beaucoup d’assurance et la certitude qu’il pouvait aller au bout. Il achève ce jour une grande saison et va pouvoir désormais penser à sa la suite de sa carrière de marins sur les traces d’Yves Le Blévec, Ian Lipinski, Thomas Ruyant, Yannick Bestaven, Armel Tripon. Bob Salmon, fondateur de la Mini, en 1977, doit être heureux au paradis.

 

 

 

 

Transat Jacques Vabre : Erwan Le Roux et Xavier Macaire en piste à bord de Koesio

Sommaire :

>> Portraits des skippers

>> Le parcours 2021 de la Transat Jacques Vabre

>> Flashback sur trois victoires

>> Koesio, le dernier né de la classe Ocean Fifty

>> Un projet axé sur l’humain

>> Un nouveau partenaire, Koesio

 

ERWAN LE ROUX

Ces quinze dernières années Erwan Le Roux s’est construit un solide palmarès avec, notamment, un formidable succès sur la mythique Route du Rhum – Destination Guadeloupe en 2014 et, en prime, le temps de de référence sur le parcours dans la catégorie des Multi50 (11 jours, 5 heures, 13 minutes et 55 secondes), toujours d’actualité à ce jour, mais aussi trois premières places sur le Tour de France à la Voile (en 2008, 2009 et 2014) et autant de victoires sur la Transat Jacques Vabre (2009, 2013 et 2015). Le Trinitain n’est pas seulement doté des capacités à piloter des bateaux extrêmes ou à gérer une équipe, il se démarque également en maîtrisant remarquablement les principales techniques d’optimisation de la performance. Des qualités qui font de lui un marin redoutable et redouté. « Sur cette Route du Café, la gagne est ce que l’on veut aller chercher. On ne part pas sur une course de ce type avec un tel bateau et un tel équipier avec pour seul but de monter sur le podium. C’est d’autant plus vrai que je n’étais pas présent lors de la dernière édition, en 2019, et que je reviens cette année avec beaucoup d’envie. Tous les ingrédients sont réunis pour que ça se passe au mieux, même si la concurrence s’annonce hyper relevée chez les Ocean Fifty, avec sept bateaux, tous capables de l’emporter ».

XAVIER MACAIRE

Champion de France élite de course au large en solitaire en 2015, vice-champion en 2019, et récent deuxième de la célèbre Solitaire du Figaro, Xavier Macaire, tout comme Erwan Le Roux, fait partie de ces marins discrets mais redoutablement efficaces. « C’est quelqu’un de très pointu, notamment sur le plan météo. Il est capable de rentrer dans le détail d’un routage ou d’un choix stratégique, mais surtout, c’est un marin complet avec lequel il est facile d’échanger », assure le skipper de Koesio. Tenace et déterminé, le Sablais compte, de fait, de nombreux atouts dans sa besace. A commencer par une solide expérience du large et de la régate au contact après dix années de confrontation au plus haut-niveau sur le circuit exigeant des Figaro Bénéteau, mais aussi de nombreuses expériences en IMOCA dont une participation à la Transat Jacques Vabre 2019. « Jusqu’ici, j’ai peu de pratique en multicoque », concède Xavier qui a toutefois appris vite et bien de ces machines à trois pattes ces derniers mois. « Les Ocean Fifty sont de vraies mobylettes, à la fois techniques et exigeantes. Un peu flippantes aussi car à bord il n’y pas ou peu le droit à l’erreur. On peut vite se faire dépasser par la machine et le chavirage est une sanction radicale. Il faut donc bien gérer tous les paramètres et être perpétuellement dans l’anticipation. C’est périlleux, mais aussi excitant et challengeant », assure le Vendéen dont l’objectif est naturellement d’accompagner Erwan vers un quatrième sacre sur l’épreuve.

 

LE PARCOURS 2021 DE LA TRANSAT JACQUES VABRE

5 800 milles entre Le Havre et Fort de France via l’archipel brésilien de Fernando de Noronha : tel est le parcours réservé aux Ocean Fifty lors de cette 15e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Un tracé inédit, à la fois technique et piégeur, avec notamment deux passages dans le fameux Pot-au-Noir. « La portion entre le départ et les îles de Fernando est connue et sans véritables grandes surprises, avec les tempêtes de novembre et les premiers fronts à passer au plus vite pour trouver ensuite la porte des alizés, un jibe à caler sous l’anticyclone des Açores puis un long bord en bâbord amure jusqu’à l’entrée dans la zone de convergence intertropicale », explique Erwan Le Roux, bien conscient toutefois que la théorie demeure toujours bien moins complexe que la réalité, en particulier dans le célèbre Pot-au-Noir. « Lors de son passage, on peut jouer de malchance ou l’inverse. Tout est possible », détaille le Trinitain qui garde naturellement en tête sa mésaventure de l’édition 2017. « Alors qu’on cavalait en tête (avec Vincent Riou, ndlr) avec 150 milles d’avance à l’entrée de cette zone de marasme, on est ressorti avec 80 milles de retard sur Lalou Roucayrol et Alex Pella. Preuve que dans le Pot, les écarts peuvent se faire et se défaire en quelques heures seulement. Tout peut se jouer là. Après l’archipel de Fernando de Noronha ? C’est un peu la question. Normalement, en remontant le long de la côte nord-ouest du Brésil, l’on devrait avoir moins de mal à repasser le Pot-au-Noir. Il n’empêche qu’il ne s’agira pas d’un bord de tout droit pour finir. Il va y avoir de quoi jouer jusqu’au bout sur le plan stratégique, et l’on va aussi se retrouver sur la route des sargasses. Tout cela va rajouter encore un peu de piment à la recette de cette Transat Jacques Vabre qui n’en manquait déjà pas ! », termine Erwan qui devrait mettre entre 12 et 15 jours pour boucler le parcours.

FLASHBACK SUR TROIS VICTOIRES

Vainqueur de la Transat Jacques Vabre en 2009 avec Frank-Yves Escoffier, en 2013 avec Yann Eliès puis en 2015 avec Giancarlo Pedote, Erwan Le Roux est l’un des rares marins avec Franck-Yves Escoffier, Yann Eliès, Jean-Pierre Dick et Franck Cammas à l’avoir déjà remportée à trois reprises au moins. Chacune de ces victoires revêt une saveur particulière, ainsi que l’évoque le skipper de Koesio :

2009 : « C’est un souvenir unique au côté d’un personnage, Frank-Yves Escoffier, et d’un sponsor tout aussi emblématique, Crêpes Wahou !. Notre arrivée au Costa Rica a été complètement dingue, avec un feu d’artifice absolument mémorable. Finalement, tout a été incroyable du début à la fin. Pour moi, c’est clairement le démarrage de toute l’histoire. C’est la naissance d’un bateau mais aussi de la Classe Ocean Fifty. »

2013 : « C’est l’aboutissement d’une saison totalement folle lors de laquelle, avec l’équipage de FenêtréA – Cardinal, on a absolument tout raflé. Elle reste très particulière pour moi. Ça a vraiment été quelque-chose de courir avec Yann Eliès, l’un des ténors de la course au large. J’ai beaucoup appris à ses côtés et c’est aussi cela qui m’a sans doute permis de gagner la Route du Rhum l’année suivante. En résumé, ça a non seulement été une rencontre avec un marin exceptionnel mais aussi une victoire très fondatrice, très précieuse dans mon apprentissage. »

2015 : « Ça a été la plus dure. Avec Giancarlo Pedote, on a eu une multitude de galères mais on est parvenu à aller au bout en faisant preuve de beaucoup d’abnégation. Ça a également été une belle rencontre avec un personnage incroyable lui aussi. Quand je vois ce qu’il a fait sur le Vendée Globe ensuite, je ne suis pas étonné. Comme moi, c’est un gros bosseur. Nous avions d’ailleurs énormément travaillé et navigué toute l’avant-saison. De ce fait, nous avons disputé la course avec un matériel un peu fatigué, ce qui a généré des problèmes à répétition, mais ça a assurément été une expérience forte. »

2021 : « Un quatrième titre ? Franchement je n’y pense pas, ça ne hante pas mes nuits. Je ne fais pas la transat pour ça. Notre objectif premier avec Xavier reste d’arriver de l’autre côté. C’est le premier cap à franchir pour espérer gagner. »

KOESIO, LE DERNIER NE DE LA CLASSE OCEAN FIFTY

Construit sous l’impulsion de Fabrice Cahierc et mis à l’eau en septembre 2020, le trimaran aujourd’hui nommé Koesio, est le dernier né de la classe Ocean Fifty. Dessiné par le cabinet VPLP et doté d’une structure en « K », il a participé à l’ensemble des courses du Pro Sailing Tour cette saison avant de subir un vaste chantier d’optimisation, l’été dernier, dans le but de gagner à la fois en confort, en sécurité mais aussi et surtout en performance. « Nous avons réalisé en l’espace d’un mois ce que l’on fait normalement en trois. Le travail a été intense et toute l’équipe s’est énormément investie pour réussir le pari de tenir le planning. Nous avons démonté absolument tout l’accastillage de façon que la nouvelle peinture puisse être faite. Nous avons, par ailleurs, ajouté des planchers, des éléments électroniques et informatiques avec notamment un PC puis des écrans plus robustes, ainsi qu’un hublot afin de pouvoir rentrer dans le bateau en cas de retournement. Nous avons également rallongé la casquette, installé l’intégralité du système anti-chavirage, des panneaux solaires puis une pile à hydrogène. Enfin, nous avons refait l’ensemble des appendices puis remplacé l’ensemble des pièces du gréement dormant. Tous ces éléments doivent, je l’espère, nous permettre d’être plus efficace », explique Erwan Le Roux pour qui l’un des plus gros défis de la navigation en double est de réussir à gérer le bateau depuis l’intérieur de la casquette. En ce sens, s’il a fallu d’adapter, prendre de nouveau repères et apprendre de nouveaux gestes, le bateau dans sa nouvelle configuration laisse augurer de belles choses !

UN PROJET AXE SUR L’HUMAIN

Allier performance et efficacité n’est pas une chose aisée mais Erwan Le Roux a compris, et depuis bien longtemps, que le management par l’humain donne à chacun une place à part dans un projet. Une place motivante et valorisante, synonyme de bien-être, de confiance et de compétitivité. « Pour moi, il est important de fédérer les gens. Nos projets dans le domaine de la course au large sont évidemment très stimulants mais ils sont aussi exigeants. La préparation de bateaux tels que les nôtres imposent de la rigueur et de la précision. Rien ne doit être laissé au hasard », explique le navigateur, attaché à partager sa passion et son expérience avec le plus grand nombre. « Quand on a la chance de faire des métiers comme les nôtres et de naviguer dans des endroits magnifiques, on a envie d’en faire profiter les autres, qu’ils soient partenaires, collaborateurs ou observateurs. Et quand on voit leurs sourires et leurs yeux qui brillent lorsque c’est le cas, ça n’a pas de prix. Cela permet de trouver un équilibre. De faire redescendre la pression dans les moments importants », détaille Erwan, également animé par la transmission de l’expérience et des savoir-faire en désacralisant, par exemple, les sciences auprès des lycéens. « La course au large est un sport mécanique. C’est une niche pour la science, la physique et la technologie. Pour beaucoup d’élèves, ces matières ne semblent pas concrètes lorsqu’elles sont étudiées à l’école. L’idée est de montrer aux jeunes de première et de terminale comment elles s’appliquent dans notre domaine en particulier et, pourquoi pas, susciter des vocations ».

UN NOUVEAU PARTENAIRE

Alors que son changement d’identité a été annoncé mi-septembre, Koesio, champion français des services numériques de proximité auprès des TPE-PME, a choisi, dans le même temps, de s’engager au côté d’Erwan Le Roux dans son projet Ocean Fifty sur la Transat Jacques Vabre – Normandie Le Havre 2021. Le navigateur a ainsi désormais pour mission d’incarner la nouvelle désignation de la marque dont la vocation est de fédérer les 2800 collaborateurs et plus de 180 agences locales en France, Belgique et Luxembourg, sous une même bannière et de faire émerger un acteur global de la transformation numérique pour les entreprises. « Le fait de jumeler l’activation de notre nouvelle marque avec du sponsoring a pour but d’augmenter la notoriété de l’entreprise et de mieux faire connaître ses valeurs. Pourquoi la voile ? Parce que c’est à la fois un défi humain, un défi sportif, un défi d’équipage mais aussi un défi environnemental. Pourquoi l’Ocean Fifty ? Parce que c’est un bateau parmi les plus sportifs et les plus technologiques de la course au large, porteur de très belles images. Pourquoi Erwan Le Roux ? Parce que, comme souvent, il s’agit avant tout d’une histoire d’hommes et que, pour nous, il incarne l’humilité, l’engagement, la loyauté, l’honnêteté et la rigueur, des valeurs qui correspondent à notre team. De plus, il a un très grand palmarès et mène aujourd’hui un bateau performant, le dernier-né de la classe. Le cocktail est parfait et surtout, il intervient dans le bon tempo », détaille Pieric Brenier, PDG de Koesio, un groupe qui, en en 30 ans, s’est construit en France en fédérant des entreprises qui ont conservé le sens de la proximité et de l’engagement, autour d’une expertise numérique unique.  « Aujourd’hui il est important d’incarner cette expertise, cette singularité au travers d’une identité et d’une marque commune, pour nos clients et pour nos collaborateurs, qui sont l’essence de notre réussite. »

Laffont, sans pression

Perrine Laffont débutera début décembre une grande saison avec 17 courses en Coupe du Monde et la tenue des Jeux Olympiques de Pékin du 4 au 20 février. La jeune femme, numéro 1 mondiale de ski de bosses depuis 2018, Championne du Monde en titre en single, 21 victoires en Coupe du Monde, travaille dur quotidiennement pour atteindre ses objectifs sportifs tout en prenant un maximum de plaisir sur les skis et dans les airs. Rapide entretien…

Sensations actuelles

« Tout va bien. Je travaille beaucoup. Je suis assez excitée par le début de saison qui approche. Tout ça demande de l’organisation. Je jongle entre les entraînements, de nombreux projets, les sollicitations… Je me suis entraînée 4 semaines à Albertville et je viens de reprendre le ski en Suisse. »

Préparation estivale

« Notre préparation s’est très bien déroulée. Sous la houlette de l’Equipe de France de ski de bosses, nous avons enchaîné préparation physique et ski à Albertville et Tignes. C’était très agréable et studieux et un peu plus simple que l’année dernière car il y avait un peu moins de contraintes liées au Covid. J’ai travaillé également mes sauts en Suisse. »

La Coupe du Monde 2021 – 2022

« 17 courses au programme… Cela va être très dense. Cela fait un peu peur ! Nous discutons optimisation de la récupération entre les étapes et afin de ne pas être fatiguée au milieu de l’hiver et surtout avant les Jeux. L’idée est d’être à 100% en Février. »

L’Equipe de France de ski de bosses

« C’est ma deuxième famille. Je l’ai intégrée alors que j’avais 15 ans ! Nous sommes très unis et c’est agréable de travailler dans cette ambiance surtout lorsque c’est difficile. Les heures d’entraînement passent mieux. »

Les Jeux Olympiques

« Je ne suis pas trop focus. Je ne suis pas obnubilée. Pékin sera une compétition comme les autres avec les mêmes adversaires et les mêmes juges. L’épreuve ne va rien changer à mes habitudes et je me dis que si le résultat n’est pas à la hauteur, cela ne changera pas ma vie et mes victoires acquises. » 

Jean Marre : « Hâte de voir comment je vais réagir »

Alors que le prologue de la Mini Transat s’est déroulé ce jour, sur le plan d’eau des Sables d’Olonne, dans des conditions parfaites de navigation, Jean Marre continue sa préparation à sa première traversée de l’Atlantique en solitaire qui prendra son envol dimanche depuis le spot du Vendée Globe. Tout s’accélère pour le jeune marin – amateur francilien et son équipe. Dans cette dernière ligne droite, Jean va s’attacher à prendre du repos et à fignoler les derniers détails à bord de son Maxi6.50 aux couleurs de Sports dans la Ville et Time for The Planet, deux associations dynamiques.

Tic, tac, tic, tac, le grand départ approche à grand pas pour Jean soutenu dans cette aventure par LDLC, Klaxoon et August Debouzy… Dimanche, 90 concurrents se lanceront dans leur première étape de la Mini Transat, cru 2021, en direction des Canaries. « Il y a eu quelques hésitations à donner le départ de la Mini dimanche puisque les conditions météorologiques annoncées étaient musclées. Les fichiers ont évolué depuis hier et tout semble maintenant ok pour le départ. Le front de Sud-Ouest attendu a baissé en intensité et le front prévu mardi semble gérable » indique Jean. « La nuit de dimanche à lundi sera difficile à priori car le vent sera puissant et nous évoluerons au près. Les différents modèles météos ne voient pas toujours la même chose et nous allons affiner, avec Tanguy Leglatin et Christian Dumard, les choses en approche de dimanche. A terre, cela sera les derniers conseils que l’on aura car ensuite on sera face à nous même sans communication et sans routage avec l’unique point météo de la direction de course à 15h00 en temps universel chaque jour. Mon avitaillement est réglé. Je me sens bien et sans trop de pression sur mes épaules. La première étape longue de 1300 milles sera importante. Il faudra se mettre dans le rythme et je vais découvrir une navigation plus longue que 5 jours, mon record. Il s’agira de ne pas faire de bêtises notamment au passage du cap Finisterre et de garder de l’énergie pour ce franchissement. J’ai hâte de voir comment je vais réagir et m’adapter à la vie en mer dans le temps. » L’histoire maritime de Jean Marre est en marche !