Thomas Ruyant, pas à pas

Le compte à rebours du 8 novembre prochain, date du départ de la 9ème édition du Vendée Globe, a depuis longtemps commencé pour Thomas Ruyant et pour toute l’équipe de TR Racing. De nombreux jalons, et non des moindres, ont déjà été solidement posés, à commencer bien sûr par la mise à l’eau d’un plan Verdier innovant, et l’accumulation de milliers de milles dont une belle tranche en course lors de la Transat Jacques Vabre l’automne dernier. Reste un nombre important de paliers à franchir avant de se présenter sans état d’âme, confiant en l’immense travail accompli, sur la ligne de départ des Sables d’Olonne. Thomas Ruyant en évalue les moindres détails, et avance avec sagesse, pas à pas, étape par étape, à commencer par un important chantier d’hiver qui va le mobiliser jusqu’à la mise à l’eau d’Advens for Cybersecurity le 8 avril prochain.

Une ergonomie revue et corrigée !

La coupure hivernale a été franche, radicale, et bienfaitrice. Thomas Ruyant s’est, en ce début d’année 2020, accordé le luxe rare de vraies vacances. Une rupture totale avec un quotidien besogneux qui l’a totalement absorbé durant le plus clair des deux années écoulées. Il a réintégré il y a quelques jours seulement le chantier de Lorient où son plan Verdier récupère lui aussi, aux bons soins des équipes de Laurent Bourguès. Ce dernier, riche de l’expérience accumulée en entrainement et lors de la Transat Jacques Vabre par Thomas et Antoine Koch mais aussi par lui-même lors du convoyage retour vers Lorient, préside de deux manières au gros oeuvre de l’hiver ; « Nous avons mis volontairement à l’eau un bateau à l’ergonomie intérieure peu élaborée » explique Ruyant, « sachant que c’est à l’épreuve de la compétition qu’émergeraient les vérités en ce domaine. Forts de nos expériences réciproques, nous sommes aujourd’hui en mesure de revoir profondément l’aménagement de l’espace de vie du bateau, qui va s’articuler autour d’un siège totalement moulé à ma morphologie. On le sait, ces voiliers de la nouvelle génération sont terriblement exigeants, et il importe de disposer à l’intérieur d’un espace de vie dédié à une véritable récupération physique. Grande originalité, ce siège sera orienté « dos à la route » ! Les « arrêts buffets » dans les vagues abruptes, sur un bateau lancé à pleine vitesse, sont redoutables, et nous pensons ainsi en atténuer les dommages. Une telle orientation facilitera aussi grandement l’accès au cockpit. Ce siège desservira toutes les fonctions inboard, préparation de la nourriture, position de repos, et accès aux outils météos et informatiques. »

Les foils V.2

Le deuxième grand carnet de notes à cocher concerne l’état général du bateau. Après deux traversées de l’océan Atlantique, il est temps d’observer et de contrôler l’usure et le vieillissement de la structure et des différentes pièces majeures du bateau. Aucune mauvaise surprise à déplorer, et la qualité du chantier Persico est bien au rendez-vous. « Nous avons cependant procédé à quelques renforts structurels, fruits de nos observations. L’idée est de ne rien laisser au hasard. » précise Thomas.
Reste un chapitre à part entière, que Thomas souhaite étaler dans le temps, jusqu’au Vendée Globe, la réflexion sur la deuxième génération de foils. « Notre bureau d’étude planche en effet sur la création de la version V2 de nos foils. Nous disputerons The Transat CIC avec nos foils actuels. L’idée est d’ensuite pouvoir disposer d’un jeu de foils en option dès la fin de l’été.” 

Deux transats 

Avec 8 techniciens à temps plein au chevet de son coursier, Thomas se projette avec une étonnante sérénité dans cette année 2020 de tous les challenges. « Je suis certes pressé d’être au départ du Vendée Globe, mais ma première expérience de cet immense événement me permet d’avoir aujourd’hui un certain recul. Je ne veux pas brûler les étapes. The Transat CIC sera un test important pour concrétiser les beaux espoirs nés de la Transat Jacques Vabre. Nous nous laissons toute latitude de disputer ou non la New York-Vendée. Un convoyage « d’étude » et de travail en équipage serait aussi une option intelligente juste avant le Vendée Globe. A décider en temps utile. »

Le luxe de la sérénité

Une équipe technique soudée et qui a fait ses preuves, un partenaire Advens très impliqué, un bateau plein de promesses, Thomas Ruyant s’offre le luxe de la sérénité. « Je ne me mets aucune pression. Je ne me pose pas en favori. Aux autres de me coller ou non cette étiquette. Si on nous la colle, c’est qu’on aura bien travaillé. Je ne m’impose pas non plus d’entraînements physiques ou sophrologiques particuliers. J’ai toujours fait du sport, et je continue la pratique sportive, à un rythme élevé, en me faisant plaisir, par la pratique du surf notamment. Nos bateaux sont raides, mais curieusement, plus faciles à certains égards. Nos jeux de voiles, foils obligent, sont plus petits, avec des voiles plus légères à déplacer, et dont les recouvrements permettent de les garder à poste plus longtemps, reculant et diminuant le moment des exténuants changements de voiles. Avec des pilotes extraordinairement performants, qui gèrent merveilleusement la gîte, les oscillations du vent et les relances, je pourrais demeurer enfermé à l’intérieur. Mais je n’en suis pas là. J’ai encore besoin de naviguer en contemplatif, de profiter de la mer et des étoiles….»

Maxime Sorel, en route pour une année GÉANTE !

Le monocoque de 60 pieds V and B – Mayenne est arrivé par cargo à Lorient le week-end dernier. Il a été acheminé à Concarneau en ce début de semaine afin d’entrer dans le chantier de Roland Jourdain pour un peu plus d’un mois de fiabilisation et d’optimisation. Son skipper Maxime Sorel, après une première saison sur le circuit IMOCA, s’apprête à vivre une année 2020 riche en navigations avec la participation en mai à la mythique The Transat CIC entre Brest et Charleston, une première traversée de l’Atlantique en solitaire sur ce type de voilier pour le marin de 33 ans. Il enchaînera en juin par l’épreuve New York – Vendée, avant d’aborder sa dernière ligne droite en vue de son premier Tour du Monde en solitaire et sans escale qui prendra son envol des Sables d’Olonne le 8 novembre. Maxime Sorel, au-delà de ses objectifs sportifs, sera, comme l’année dernière, le parrain national de “Vaincre La Mucoviscidose” et compte, avec son équipe, mettre en avant les messages de l’association tout au long de sa saison. Enfin, l’ingénieur de formation, auteur d’une ascension fulgurante en course au large depuis quatre ans, sera toujours accompagné de deux partenaires d’importance d’origine mayennaise jusqu’à l’arrivée du Vendée Globe en 2021, V and B et le département de la Mayenne, ainsi qu’un club d’entreprises venant de tous les coins de l’hexagone.

Le « rookie » Maxime Sorel

C’est une sacrée saison qui attend Maxime Sorel, une année initiatique qui va lui permettre d’enchaîner les milles en solitaire afin de se qualifier pour le Vendée Globe et surtout de continuer à progresser et à apprendre à manier toutes les composantes d’un projet aussi exigeant. Le jeune homme originaire de Cancale a du pain sur la planche et va participer dès le 10 mai à sa première traversée de l’Atlantique en solitaire sur le voilier V and B – Mayenne. Une transat difficile entre Brest et Charleston aux Etats-Unis, qui se dispute sur une route très Nord et semée d’embûches, avec de forts vents de face, le froid, et des mers chaotiques…  Dans la foulée, Maxime se présentera au départ en juin, de la New York – Vendée afin de consolider ses connaissances, valider son billet pour le Vendée Globe et prendre un maximum de confiance avant de découvrir l’hiver prochain les mers du Sud. Entre temps, le rookie Maxime va s’entraîner physiquement cet hiver, participant notamment au trophée Mer et Montagne mais également à une course de Yoles en Martinique, tout en suivant un programme d’entraînement à terre personnalisé. Le navigateur, accompagné de son équipe technique et de l’expérimenté boat captain Philippe Laot, nouvelle recrue, sera au chevet de son navire qui va subir un long chantier avant d’affronter les océans du globe.

« Nous allons mettre V and B – Mayenne en configuration “solitaire” pour le Vendée Globe” déclare Maxime. “ Le réservoir de gasoil va être scindé en deux compartiments pour plus d’équilibre. Nous allons revoir les systèmes de matossage et nous avons du travail autour du vérin de quille qui a fait beaucoup de bruit en 2019.  Bref, tout va être revu afin d’avoir le voilier le plus fiable pour The Transat CIC et New York – Vendée. L’idée sur ces deux traversées de l’Atlantique est d’être en mode “Vendée Globe” afin de valider un maximum de points techniques avant mon Tour du Monde en solitaire. Je souhaite avoir le bateau le plus sain possible à l’issue de ces deux compétitions, préambule du Vendée Globe, et retrouver tous mes automatismes en solitaire. Je ne veux pas me mettre de pression sportive démesurée en 2020.”

Un ancrage mayennais mais pas que

Deux partenaires principaux, seront, comme en 2019, les soutiens majeurs de Maxime. V and B, partenaire historique, est plus que jamais aux côtés du skipper et souhaite faire rayonner le projet au niveau national à travers ses 200 franchises. La communauté des VandBistes est engagée et prête à partager cette année de grands défis. L’entreprise mayennaise est accompagnée depuis juillet 2019 par le département de la Mayenne qui, en engageant ce partenariat, a pour principal objectif de renforcer la visibilité et la notoriété de son territoire tout en lui adossant des valeurs positives pour renouveler et moderniser son image. Cela s’inscrit dans une démarche plus large d’attractivité afin d’accélérer son rayonnement régional et national.  Enfin, ce projet n’aurait pas pu voir le jour sans la participation d’une vingtaine d’entreprises locales mais aussi nationales qui seront, sans aucun doute, de ferventes supportrices de Maxime autour du Monde.

Pour Vaincre la Mucoviscidose

Depuis de nombreuses années, Maxime Sorel a pour but de coupler ses aventures sportives à des messages forts liés à l’association Vaincre la Mucoviscidose. En 2020, cela sera encore le cas, l’ensemble du projet V and B – Mayenne jettera toutes ses forces afin de mieux faire connaître cette maladie au grand public et accumuler un maximum de dons pour la cause. Ainsi, le parrain national de Vaincre la Mucoviscidose et ses équipes préparent une campagne de sensibilisation que le public découvrira dès le premier trimestre. Le fameux dragon des océans, très inspirant, imaginé par le graphiste de renommée internationale, Yann Legendre, sera toujours le symbole de cette volonté commune des partenaires de Maxime à aider l’association « Vaincre La Mucoviscidose ». De plus, l’opération « les p’tits Moulins autour du monde » est reconduite. Chaque moulin en papier conçu  représente 1 mille et un don de 2 euros minimum… Objectif : 24 000 P’tits moulins soit la distance à parcourir sur le Vendée Globe. De nombreux enfants et parents sont donc invités à entrer dans cette mécanique à vent et un kit pédagogique pour les écoles est en cours de réalisation.

L’éclatant Dakar d’Axel Alletru

Qiddiya cet après-midi, Axel Allétru et son co-pilote belge François Beguin terminent leur Dakar, qui se courait depuis deux semaines en Arabie Saoudite, à la première position au classement des SSV dans la catégorie des voitures de série et à la septième place au classement général. Le jeune lillois, 29 ans, paraplégique, est également le premier français en Side by Side Véhicule, une performance Majuscule. Du début à la fin, accompagné d’une équipe solide et solidaire, le team #jepeux2020 était composé de quatre équipages, Axel Allétru a enchaîné les performances au volant de sa machine, démontré son talent de pilote et sa capacité à enchaîner les bons résultats. Ancien champion de motocross, le conférencier Allétru a, de plus, emmené de nombreux supporters dans son aventure les poussant à réaliser leurs rêves. « Derrière l’impossible se cache toujours un possible » ne cesse de déclarer le nordiste. En quelques jours et suite à une préparation de haut niveau, Axel incarne sa citation et remplit de nombreux objectifs fixés avant le départ de son premier Dakar : couper la ligne d’arrivée, courir sans différence avec les valides et donner un maximum d’espoir. Contrat rempli !

Axel Allétru : « Avec François et toute l’équipe #jepeux2020, nous réalisons un super Dakar puisque tout le monde est à l’arrivée ce qui était notre premier objectif. Nous venons de vivre une semaine de folie. C’est une vraie victoire d’arriver au bout de ce rallye si difficile. Nous gagnons le classement « série », nous finissons 7ème au général SSV, c’est que du bonheur pour un premier rallye, un premier Dakar. Nous avons vraiment géré notre compétition. Je retiens que les bons moments notamment le départ qui a été fort et notre travail collectif. Comme quoi, tout est possible dans la vie. Si on m’avait dit après ma chute en 2010 que j’allais remporter le Dakar dans ma catégorie en 2020, je n’y aurais pas cru. C’est fait et cela donne beaucoup d’espoir pour tous. Je remercie l’ensemble de mes supporters et évidemment mes partenaires. Ce Dakar 2020 me donne envie de revenir en 2021. Je rêve de revenir sur le Dakar en tant que pilote « usine » afin de rivaliser avec les meilleurs. Je rêve de remporter un jour le Dakar « auto » ! »   

Axel Allétru, dans le bon tempo

Axel Allétru, le pilote lillois, et François Beguin, son co-pilote, entament ce jour la sixième étape du Dakar en Arabie Saoudite, entre Ha’Il et Ryadh, à la 8ème position au classement général de la compétition dans la catégorie SSV et à la première en véhicule SSV de série. Très belle performance pour le duo #jepeux2020 qui peut légitimement avoir des ambitions puisqu’il se trouve à seulement 24 minutes des leaders à mi-parcours et avant la journée de repos demain. Entretien avec Axel Allétru qui rappelons-le est paraplégique…

  1. T’attendez-tu à ce que tu viens de vivre sur les 5 premières étapes de ton premier Dakar ?

Je ne suis pas surpris par ce que je viens de vivre. J’étais préparé à la dureté du Dakar. On sait que c’est le rallye le plus difficile au monde. Je m’attendais à ça. Je savais que ça allait être long et compliqué et qu’il faut prendre les choses par étapes. Nous avions, avec l’ensemble du team #jepeux2020, bien anticipé la logistique au bivouac et l’âpreté de la compétition.

  1. Quelles sont tes impressions de bizuth du Dakar ?

Je suis très content d’être là. Pour un débutant, j’ai évité pas mal de pièges. Nous avons emmagasiné de l’expérience en quelques jours. Mon vécu en motocross m’aide notamment dans la gestion du terrain. Cela me rappelle de bonnes sensations de moto. Je retrouve beaucoup de personnes du milieu de la moto ici. Cela fait chaud au cœur et nous partageons beaucoup.

  1. Quelle est la complexité du Dakar ?

Avec mon handicap, le Dakar est très, très dur. Je dirais même deux à trois fois plus difficile que les autres car le bivouac est dans le sable, je ne peux sortir de la voiture pendant les pauses. C’est un cercle infernal. Je passe plus de temps que quelqu’un d’autre dans la préparation. Je dois me lever plus tôt par exemple et c’est fatigant. Finalement, nous sommes perpétuellement à lutter contre le temps. Notre vie sur le Dakar est chronométrée. C’est la course contre la montre perpétuellement. Mais j’ai la chance d’avoir un co-pilote expérimenté. Je peux me reposer sur lui en course et me concentrer uniquement sur le pilotage. Merci à François d’accepter mon handicap et d’aller seul changer les pneus crevés ! Merci à l’équipe #jepeux2020, les trois autres équipages nordistes et belges notamment, et notre parfaite équipe de logistique.

  1. Comment te sens-tu physiquement ?

Je me sens dans un bon rythme. J’ai connu pire. Je fais, chaque soir, énormément de kiné afin de récupérer. Le plus compliqué pour moi est de devoir rester assis toute la journée dans la voiture. A un moment donné, il y a des crampes qui arrivent au niveau du dos et du cou et parfois je me dis : quand cette étape va-t-elle finir ? Une fois, le soir, la douche et la grosse séance de kiné passée, ça va… Je pense que je me suis bien préparé physiquement. J’arrive à encaisser le choc pour le moment et même si j’ai quelques douleurs, je passe outre au mental.  J’ai l’impression d’être encore plus paralysé des jambes quand je suis en course à cause des vibrations. C’est une nouvelle sensation.

  1. Es-tu content de ta performance ?

Oui, nous faisons une belle course mais la route est encore longue. Nous sommes premiers en véhicule de série. Notre vitesse est limitée à 120 km/h et nous sommes devant des prototypes qui ont le droit d’aller jusque 130km/h, c’est une satisfaction. Notre défi est surtout d’aller jusqu’au bout et de couper la ligne d’arrivée. Vivement la journée de repos samedi… Elle va permettre de refaire la voiture et puis de se préparer pour la suite des événements avec du sable et des étapes « marathon ».

Perrine Laffont grandit

La skieuse pyrénéenne, 21 ans, vient de remporter trois nouvelles médailles d’Or sur les trois premières compétitions de la Coupe du Monde de ski de bosses à Ruka en Finlande et à Thaiwoo en Chine. La championne Olympique a enchaîné 15 podiums d’affilé depuis mars 2018 et aborde sa saison 2019 – 2020 avec beaucoup plus de décontraction, une recette à succès ? Quelques éléments de réponse avec Perrine qui vient juste de rentrer de Chine et qui a repris ses quartiers alpins avant de retourner dans les Pyrénées pour les fêtes de fin d’année.

La gestion de l’ascenseur émotionnel

« Je suis hyper heureuse des résultats de mon début de saison. Je ne réalise pas totalement » explique Perrine. « C’est un peu surréaliste. Je n’avais jamais gagné trois courses à la suite et ça arrive alors que j’ai décidé d’aborder les épreuves sans me mettre trop de pression. Quelque part, ces trois victoires me font passer dans une autre dimension et j’ai envie de les savourer comme mon titre Olympique et comme mes victoires en Championnat du Monde. C’est quand je me prends moins la tête, que ça passe ! Avec ma préparatrice mentale, nous avons changé ma routine de préparation avant les compétitions. Je gère la tension différemment. Je me suis vraiment sentie beaucoup plus détendu en Finlande et en Chine et ça marche quasi mieux qu’auparavant. L’ascenseur émotionnel est très fort avant les descentes. J’ai la sensation de mieux le gérer. Et puis, je me dis que si je rate une compétition, ce n’est pas la fin du monde. Il y a plus grave. Les erreurs font parties du jeu. Je veux aborder les étapes de la Coupe du Monde les unes derrière les autres. Si je ne suis pas performante à Tremblant le 25 janvier, cela ne sera pas très, très grave. Cette nouvelle méthode me donne de la confiance et me permet aussi de m’appuyer un peu plus sur mon expérience. Je me sens également bien dans ma vie personnelle. J’ai validé mon DUT technico-commercial et je vais tenter une Licence. Je me sens maintenant indépendante et de plus en plus sereine ».

La régularité

« D’un point de vu sportif, j’ai la capacité désormais à être très régulière. Je peux m’appuyer sur mon niveau de ski et surtout sur ma vitesse. Mes concurrentes ont plus de difficulté. Mais paradoxalement, je trouve que j’ai encore beaucoup de travail dans les sauts. Ils sont encore perceptibles. Ce qui me sauve, est le coefficient de difficulté de mon D Spin. Il me permet, même si mes sauts ne sont pas toujours parfaits, de séduire les juges. »

Pause « chocolat »

« Je vais me reposer un maximum en cette fin d’année en retournant dans les Pyrénées auprès de ma famille. Je vais skier pour moi et avec mon entourage. J’ai hâte d’évoluer dans la poudre pyrénéenne ! J’ai commandé au père Noël beaucoup de chocolat et un tapis d’acuponcture. Ensuite, du 6 au 16 janvier, je serai en stage avec l’Equipe de France de ski de bosses à Châtel dans les portes du Soleil et puis il sera le temps de s’envoler pour le Canada et l’étape de Tremblant. »  

Le grand saut vers l’inconnu pour Axel Allétru

Le jeune pilote lillois abordera le 5 janvier 2020 son premier Dakar. Il sera accompagné pour l’occasion de son copilote, François Beguin (17 Dakar à son actif) mais également de trois autres équipages qui courront, comme le nordiste, à bord de SSV aux couleurs de #jepeux2020, un credo qui pousse un maximum de monde à réaliser des défis bien qu’ils semblent parfois impossibles comme va le faire Axel Allétru qui ne dispose plus de l’ensemble de ses capacités physiques depuis sa chute en motocross il y a 10 ans.

« Je m’apprête à prendre le départ du plus difficile rallye automobile au Monde » déclare Axel. « Je me pose actuellement beaucoup de questions quant à ma capacité, avec mon handicap, à relever le défi car je me lance dans le Dakar sans aucune expérience de cette épreuve. Mon idée est vraiment d’y aller, à partir du 5 janvier en Arabie Saoudite, étape par étape afin de ne pas hypothéquer mes chances de terminer dès les premiers actes ».

Pour la mission sportive qu’il s’est donné, et au-delà de l’objectif d’inspirer un large public, Axel n’a pas lésiné dans sa préparation et comme à son habitude se considère exactement comme un athlète de haut niveau valide. « En effet, et c’est pour ça que j’ai quitté le monde handisport, je vais prendre, dans ma tête, le départ du Dakar comme tous les autres coureurs et je me suis préparé comme eux juste en m’adaptant à mes capacités. » Natation, fitness ont donc été au programme de ces derniers mois. « J’ai pris beaucoup de plaisir à enchaîner les longueurs » dixit Axel. « J’ai également effectué de nombreuses séances de kiné afin de préparer mon corps au Dakar. »

De plus, le champion nordiste a animé de multiples conférences ces derniers temps tout en passant régulièrement chez ses partenaires engagés à ses côtés sur le Dakar 2020. « Les conférences que je mets en place m’aident quelque part à me préparer et à m’inspirer des remarques des autres. J’ai passé aussi du temps avec mes partenaires afin de les remercier et les fédérer autour de la compétition. »

Enfin, Axel, l’entrepreneur, a suivi avec attention l’arrivée des quatre SSV à Marseille pour leur large contrôle technique organisé par les organisateurs du Dakar. « Tout s’est bien déroulé pour nos SSV. Ils sont maintenant à bord d’un cargo en direction de l’Arabie Saoudite. Cet événement technique a marqué le début de notre aventure que nous préparons tous avec beaucoup de minutie. » L’un des enjeux du Dakar d’Axel sera, entre autres, le travail d’équipe. « Le but est de terminer mon Dakar 2020 et pour cet objectif je vais avoir besoin de mes soutiens pendant le rallye. Trois autres SSV, « des porteurs d’eaux » vont m’accompagner et seront à mon écoute selon les problèmes rencontrés sur le terrain. » Le Dakar d’Axel Allétru a déjà débuté. Après un repos complet « pour faire le vide », il sera l’heure de l’avitaillement et du départ vers Jeddah tout début janvier.

Retrouvez notre dernier communiqué de presse : un homme hors du commun au départ du Dakar