The Famous Project CIC entre en stand by….

The Famous Project CIC, l’immense défi de l’équipage 100% féminin concocté par Alexia Barrier pour s’attaquer au record du Trophée Jules Verne, le tour du monde à la voile, en équipage, sans escale et sans assistance, démarre aujourd’hui lundi 17 novembre sa phase de veille météo, son stand-by. Alexia et ses 7 femmes d’équipage, aidées par la cellule de routage à terre orchestrée par Christian Dumard, vont désormais scruter quasiment d’heure en heure l’évolution des grands systèmes météos non seulement en proche Atlantique Nord, mais aussi au-delà de l’équateur. Des discussions entre météorologistes et navigatrices émergeront, à plus ou moins long terme, une date et une heure fatidiques de départ à l’assaut de la planète mer et du chrono référence établi en 2017 par ce même Maxi trimaran, IDEC SPORT, 40 jours, 23 heures, 30 minutes et 30 secondes.

A la grande différence d’une course océanique où la date et l’heure de départ sont, sauf extraordinaire, gravées dans le marbre longtemps à l’avance, une tentative de record offre à ses protagonistes le privilège de choisir librement sa fenêtre météo « idéale » pour s’élancer dans les meilleures configurations de route possibles, afin de placer d’emblée le défi sur de bonnes bases contre les temps références du parcours.

Comme au casino
« Chercher la fenêtre idéale pour partir en record, c’est comme essayer au casino d’aligner toutes les cerises sur la machine à sous. Cela n’arrive jamais !» s’amuse Alexia Barrier. Une réflexion partagée par Christian Dumard ; « Les planètes ne s’alignent jamais vraiment. Avec le perfectionnement des outils d’analyse météo, les navigateurs, navigatrices, deviennent de plus en plus gourmands, et cherchent des prévisions et possibles choix de route à échéances de plus en plus longues. Nous entrons en réalité dans une phase de discussion, entre cellule de routage et équipage, pour décider du meilleur compromis. Car la décision finale sera forcément un compromis, entre court, moyen et long terme, estimations de route rapides à court, moyen et long terme, état de la mer, évolution des systèmes proches et éloignés….  Un choix dicté par la quête de performance, bien sûr, mais aussi par les impératifs de sécurité pour les femmes et le bateau, et de mise en jambes. Nous allons définir en amont ce que Alexia et ses filles considèrent comme leur fenêtre météo idéale, en prenant en compte le nécessaire amarinage, et l’absolue nécessité de ne pas casser !»

Patience et clairvoyance
« L’exercice du stand-by est nouveau pour moi » avoue Alexia, pourtant forte de plus de 20 ans de course au large sur tous les supports océaniques. « C’est la première fois que je me lance sur un record. Il faudra savoir être patiente. C’est rassurant d’avoir Christian Dumard à nos côtés. Je le connais depuis ma Transat Jacques Vabre 2007. Il va nous soumettre chaque jour une analyse précise des différents scénarios, à court et long terme. Nous en discuterons de manière très collégiale entre membres d’équipage, pour peser les pours et les contres des conditions de vent et de mer, des routes proposées, en regardant le plus loin possible, l’équateur et au-delà. A l’idéal, nous souhaitons naturellement des vents portants, générés par une dépression d’Atlantique Nord et sa rotation au Nord-Ouest qui n’aurait pas encore levé trop de mer, ou un anticyclone et ses vents d’Est, ou encore une dépression centrée très Sud que nous contournerions en sa bordure Nord. Partir avec l’idée, l’envie, l’ambition de parcourir un océan, Atlantique, Indien, Pacifique puis de nouveau Atlantique, tous les 10 jours, soit 40 jours de mer ! Quoi qu’il advienne, nous voulons surtout tracer notre sillon, profiter de chaque mille, et inscrire un temps référence pour un équipage féminin. »

Fermer les derniers dossiers….
« Nous clôturons tous les dossiers techniques cette semaine » poursuit Alexia. « Nous allons naviguer une dernière fois pour d’ultimes vérifications. Mais toute l’équipe à terre, pilotée par Clément Surtel, est en mode opérationnel. Un travail phénoménal a été accompli depuis le début de l’été, dans un temps et avec un budget impartis. L’équipage est incroyablement motivé et impliqué dans la gestion de ce stand-by. Avec l’aide du comité santé-nutrition que nous avons mis en place, nous veillons désormais à nous préserver, afin de partir au mieux de notre forme. »

Pour info….
Le record actuel entre Ouessant et l’équateur dans le cadre du Trophée Jules Verne est de 4 jours 19 heures 57 minutes, établi par le trimaran Spindrift 2 (skippé par Yann Guichard) en janvier 2019. IDEC SPORT (skipper Francis Joyon) avait, lors de sa tentative triomphale en 2017, mis 5 jours 18 heures 59 minutes, couvrant sur ce segment, une distance de 3 556,3 milles à 25,6 noeuds de moyenne.

Tracy Edwards (MBE), première supportrice de The Famous Project CIC

MayKa0015215. Tracy Edwards for DT Sport. Picture shows round the world yachtswoman Tracy Edwards, picture to illustrate a Oliver Brown interview. Picture date 20/08/2025

S’il est une navigatrice en capacité de parler de la place et de l’avenir des femmes en course au large, c’est bien la Britannique Tracy Edwards. Née en 1962 à Pangbourne, la Britannique, un peu en rupture de ban, découvre très jeune la mer, les bateaux, la voile. Elle est hôtesse à bord de yachts de luxe et navigue comme cuisinière lors de sa première Whitbread en 1985/86. C’est alors que lui vient cette idée un peu folle d’engager un équipage 100% féminin dans cette prestigieuse et internationale course autour du monde, la Whitbread. Elle motive 12 femmes désireuses de s’engager à bord de son voilier, Maiden, lors de l’édition 1989 de l‘épreuve. Elle signe une formidable deuxième place, après avoir remporté 2 des 6 étapes. On lui décerne le Yachtsman of the Year Trophy, et elle est intronisée « Member of the Most Excellent Order of the British Empire” (MBE).

Et pourquoi pas le Jules Verne ?
Forte de ses expériences autour du monde, par étapes et en équipage féminin, Tracy porte assez naturellement son dévolu sur ce challenge nouveau à l’époque, un tour du monde sans escale, le Trophée Jules Verne. En 1998, Tracy finalise un projet pour participer à ce nouveau défi en multicoque, cette fois dans le but d’être le premier équipage entièrement féminin à faire le tour du monde à la voile sans escale et de remporter le Trophée Jules Verne, en signant la circumnavigation à la voile la plus rapide possible. Sponsorisé par Royal & SunAlliance, son équipage féminin avait déjà battu cinq records du monde et était en bonne voie pour battre le record Jules Verne, lorsque le catamaran de 92 pieds a démâté à 2000 miles au large des côtes chiliennes.

Première supportrice de The Famous Project CIC
Tracy s’affiche comme première supportrice du Défi The Famous Project CIC dont elle connait personnellement certains membres de l’équipage, Dee Cafarri et Molly Lapointe. Elle scrutera la tentative d’Alexia Barrier et de ses girls avec passion et un seul message : « Remember girls, you can do this ! »

« Naviguer au plus haut niveau des défis sportifs et technologiques à la voile demeure difficiles pour les femmes car trouver les budgets nécessaires est plus compliqué que pour les hommes.  Mais une fois sur l’eau, si la force physique demeure une différence notable entre marins et navigatrices, la cohésion, l’état d’esprit et l’habileté nivellent ces différences. Ce Trophée Jules Verne constitue un challenge important pour toutes les femmes.
Le Maxi Trimaran IDEC SPORT est un bateau monumental, une bête de course ! Mais quand je regarde la liste d’équipage, je suis convaincue que ces filles n’auront aucun problème à la maîtriser. Je sais qu’elles auront de la ressource quand les situations pénibles et ardues surviendront. Elles sauront trouver les bons compromis durant le record pour maintenir un haut niveau de compétitivité tout au long du parcours. La clé réside dans la cohésion de l’équipage, et dans sa capacité à échanger. Bien sûr, il y a des leaders à bord, mais sur Sun Alliance, c’était vraiment l’échange, le partage et la discussion qui prévalaient. Je connais Dee (Caffari). Son sang-froid en toutes circonstances est impressionnant. Elle affiche beaucoup de sérénité et de positivité. Molly (Lapointe) a un caractère fort et déterminé, mais elle est aussi gentille, empathique et enthousiaste. C’est l’une des personnes les plus travailleuses qu’on ait jamais vues chez Maiden. Elle se porte toujours volontaire pour les tâches que personne ne veut faire, elle apprend tout le temps, elle est curieuse et elle pose plein de questions. Je sais qu’Alexia privilégie ce type de qualités humaines. Il faudra rester, en toutes circonstances, focalisé sur l’objectif. Et ne pas oublier de profiter à fond de cette incroyable opportunité ! »

Le sport pour tous : la preuve par l’exemple

Depuis 1988, la Fédération Française des Clubs Omnisports (FFCO) regroupe et soutient des clubs proposant plusieurs disciplines sportives sous un même toit, du loisir à la compétition.
La FFCO porte l’idée d’un sport accessible à tous les publics – enfants, adolescents, adultes, seniors -, vecteur de santé, de mixité sociale et de lien entre les habitants. Aujourd’hui, elle fédère plus de 1 200 clubs, près de 6 000 sections sportives et environ 880 000 pratiquants sur tout le territoire.

Tour d’horizon de clubs omnisports qui incarnent concrètement cette vision inclusive du sport.

Le sport pour les plus jeunes en Hauts-de-France

Le club omnisports « Lille Université Club » accueille des enfants de 4 à 14 ans sur le complexe sportif métropolitain d’Ennetières-en-Weppes. « Le sport pour les enfants, c’est hyper important » déclare les dirigeants du club.  « C’est une école de la vie ! Notre école fonctionne chaque mercredi et elle est articulée autour de quatre séances dans la journée et autour de quatre familles sportives comme les sports d’opposition, collectif, originaux et athlétiques. Cela permet aux enfants de découvrir de nombreuses pratiques et possiblement par la suite de faire un choix. L’idée est de proposer des activités ludiques tout en amenant les enfants vers l’appréhension et la compréhension des règles de chaque activité. »
À l’heure où la sédentarité et les écrans gagnent du terrain, ces programmes multisports contribuent directement à la santé et au développement psychomoteur des jeunes générations.

L’inclusion par le sport : un engagement quotidien

Le club sportif Bettonnais, commune située non loin de Rennes, propose toute l’année la pratique du sport pour des personnes en situation de handicaps. « Nous travaillons avec les résidents d’un foyer de vie qui ont des soucis mentaux et des déficiences visuelles. Ils participent chaque semaine à des séances multisports : sports de ballon, de raquettes, sur tapis et nous avons même du tir à l’arc. De plus, nous avons ouvert des séances pour certains jeunes provenant d’IME (Instituts Médico-Éducatifs). »  Ces activités sont encadrées par des éducateurs et des bénévoles très impliqués.
Cet engagement rejoint l’un des piliers de la FFCO : faire du sport un levier d’autonomie, de dignité et de reconnaissance sociale pour les publics les plus éloignés.

Le lien intergénérationnel, une richesse à préserver

Le VGA Saint-Maur, fondé en 1919, est l’un des grands clubs omnisports de l’hexagone. Comme dans beaucoup de clubs omnisports, il propose une pratique du sport pour les séniors à travers des séances proposées au résidents du domaine de l’abbaye de Saint-Maur et la résidence de la Cité Verte. « Nous animons deux groupes. L’un pour les séniors en capacité de marcher et l’autre pour les plus fragiles. Nous avons également lancé une activité autour d’un mur interactif qui permet de s’amuser tout en faisant du sport et surtout de mixer les générations. NeoXperiences est une console de jeu grandeur nature où le corps devient la manette. »
Dans un pays vieillissant, ces initiatives démontrent combien le sport peut être un outil de prévention santé et de lutte contre l’isolement.

Le sport comme tremplin social

Le Stade Bordelais est un chantre du sport pour tous. Ainsi, il propose de multiples activités pour les jeunes des QPV, pour les séniors avec des pathologies spécifiques et également un dispositif de remobilisation, d’insertion et de formation pour des jeunes NEET ((ni en emploi, ni en études, ni en formation). Enfin, le Stade Bordelais offre une formation BAFA pour des jeunes du Médoc qui habitent à la campagne. L’objectif est de former en soulevant les freins dont la mobilité et l’aspect financier.
Ce type d’action répond à un enjeu central pour la FFCO : remettre le sport au cœur du projet social des territoires.

Le sport toute la vie

L’AS Montferrand a pour raison d’être d’encourager et de promouvoir la pratique de l’activité physique tout au long de la vie afin que chacun puisse vivre plus longtemps et en bonne santé. Ainsi, le club propose à plus de 6000 licenciés de nombreuses activités au travers de 15 sections sportives et trois pôles d’excellence que sont l’ASM Sport-Santé Vitalité au service du grand public et au sein des entreprises et collectivités, l’ASM Performance et Innovation qui accompagne les sportifs de haut niveau en leur offrant un écosystème spécifique et favorable, l’ASM Sport Avenir Jeunesse pour favoriser l’éducation et l’intégration sociale et citoyenne des jeunes par le sport. De plus, l’ASM dispose d’un centre de santé de premier plan intégré délivrant 12000 actes par an. Il est réparti sur plusieurs sites : La Gauthière, la salle de lutte Diderot et le Centre de Formation Partagé entre l’ASM et le Clermont-Foot 63 sur le site des Gravanches, pour former la future élite du rugby.

Le sport, bien commun et enjeu d’avenir

Face aux défis de santé publique, de cohésion sociale et d’égalité des chances, les clubs omnisports représentent aujourd’hui un maillon essentiel du vivre-ensemble.
Ils s’adressent à toutes les générations, favorisent la mixité, créent du lien local et forment à la citoyenneté par l’action.
Soutenir ces clubs, c’est reconnaître le rôle structurant du sport dans la société : un outil d’éducation, d’émancipation et de solidarité, au-delà de la seule performance.
Pour la FFCO, « le sport n’est pas une activité comme une autre : c’est une force collective qui transforme durablement les individus et les territoires ».

Thomas Ruyant ; analyses passées et réflexions d’avenir….

A peine débarqué de l’IMOCA Allagrande Mapei, qu’il a vaillamment mené à une très honorable 4ème place en compagnie d’Ambrogio Beccaria dans cette Transat Café L’Or, Thomas Ruyant, toujours aussi sincère et authentique, jette un regard plein de lucidité sur les mois écoulés, tout en se projetant sur l’écriture d’un nouveau chapitre dans sa riche et belle carrière de coureur au large. Il a en effet donné les clés de son plan Koch Finot Conq de 2023 (FOR PEOPLE, VULNERABLE) à Ambrogio Beccaria, et va désormais consacrer toute son énergie, avec son équipe, à travailler sur son nouvel IMOCA actuellement en construction à Lorient sur plans Antoine Koch, et à le parer des couleurs d’un partenaire qu’il recherche. Un travail de terrain, de chantiers et de dossiers propre à tout marin ambitieux en quête de succès dans les plus audacieux défis de la course au large.

C’est un Thomas Ruyant rayonnant qui a mis pied à terre vendredi dernier au terme de 12 jours et 7 heures d’un époustouflant sprint transatlantique. Jugez plutôt, quatrième de l’épreuve, Thomas et Ambrogio ont parcouru, entre Le Havre et Fort-de-France, 5 650 milles (9 100 km) sur le fond, à 19,1 noeuds de moyenne ! Des vitesses de multicoques, comme le souligne Thomas avec à propos. Réflexions à chaud du Nordiste à son arrivée à Fort-de-France :

Un sentiment mitigé à l’arrivée :

« Le sentiment à l’arrivée est mitigé sur le plan sportif. Quatrième sur une transat, avec le niveau des adversaires, ce n’est pas si mal, mais après avoir gagné les deux dernières éditions, on avait l’ambition de renouer avec la victoire. On est donc sportivement un peu déçu, mais on est à notre place. On a livré une belle bataille, avec beaucoup d’engagement. On a connu un début d’alizé difficile, tandis que nos concurrents haussaient leur niveau de jeu. Désormais, en IMOCA, il faut être bon à tous les niveaux et ne pas faire d’erreur pour espérer l’emporter aujourd’hui avec le niveau sportif et technique de la Classe. On a fait des erreurs, de bonnes et de moins bonnes choses. »

Passation de pouvoirs

« Ce fut aussi une passation de pouvoir vers Ambrogio dont c’était la première transat en IMOCA. J’espère avoir réussi ce rôle de passeur. Je crois que Bogi a désormais les clés pour bien faire et entamer la partie solo de son programme. C’était le but de cette année 2025 de transition, mettre le pied de l’équipe Mapei à l’étrier de la classe IMOCA, les aider à appréhender toutes les difficultés de la gestion d’un Team IMOCA. La saison a été difficile, avec des avaries majeures mais on a réussi à être au départ de toutes les courses du programme. Bravo à toute l’équipe de TR Racing pour le travail et une grande réactivité. »

Une dernière saison fructueuse techniquement et humainement

« Ce fut ma dernière transat avec ce bateau. Un bateau magique au portant, qui donne beaucoup de plaisir. On a fait des bords de folie sur cette transat.
Je retiens la bonne entente avec Ambrogio, même si ce fut très différent de mes expériences avec Morgan (Lagravière).
On a encore progressé cette année dans l’utilisation de nos bateaux, grâce à ce programme en équipage qui nous a permis d’appréhender le foiler différemment. On a réussi à faire en double ce que l’on fait en équipage. Le début de saison nous a donc bien aidé dans cette transat. »

Charal, beau vainqueur de cette Transat Café L’Or

« La Classe IMOCA continue de progresser, avec beaucoup de coureurs étrangers, de nouveaux partenaires aussi. La flotte est belle et conséquente.
Charal avait Momo (Lagravière) à bord, et leur système de safrans, après modification, leur permet de vraiment voler. Ils avaient un « plus » dans le temps medium, qui était vraiment les conditions des deux tiers de la partie alizé du parcours, avec ce vent plutôt faible. Des conditions propices pour faire marcher leurs grands safrans dont l’inclinaison permet de sortir le bateau de l’eau. »

La fin d’une belle histoire, le début d’une nouvelle ère…

« C’est la fin d’une belle histoire avec ce bateau. Un bateau magique, très différent. On a fait un pas de côté dans sa conception. Un bateau « barrable », avec une carène qui fait moins souffrir les marins. Je le quitte sans regret car je construis un nouveau bateau. On se projette sur l’avenir avec un IMOCA dingue.
Je vais prendre un peu de repos. On se concentre sur les 6 prochains mois de construction. Je vais prendre ce temps, que je n’ai pas eu depuis 10 ans. J’ai besoin de prendre du recul, pour me reposer et pour préparer l’avenir, avec la recherche de partenaires. On a un super projet à proposer, très excitant ! »

Une Transat effrénée pour Solidaires En Peloton

Solidaires En Peloton, l’Ocean Fifty mené par Thibaut Vauchel-Camus et Damien Seguin a coupé la ligne d’arrivée de la Transat Café l’Or en quatrième position à 21h38 à seulement 44 minutes et 23 secondes du vainqueur Viabilis Océans.

Le duo a tout donné au fil des nombreux milles de cette traversée de l’Atlantique en double entre Le Havre et Fort-de- France en Martinique.
Constamment aux avant-postes, la paire de Solidaires En Peloton, ce multicoque – ambassadeur des 130 000 patients atteints de la Sclérose En Plaques et de France Sclérose En Plaques, a régulièrement été dans les bons coups stratégiques perdant un temps, le long des côtes africaines, sa vista et trouvant quelques redoutables concurrents sur la route finale vers le but.

Le match des Ocean Fifty se livrant une régate tout au long de la compétition aura été passionnant et aura démontré une nouvelle fois la capacité quasi surnaturelle de Thibaut, Damien et des acteurs de cette dynamique Classe, à cumuler au contact dans la longueur des hautes vitesses les mettant à rude épreuve.

Thibaut et Damien n’ont pas gagné mais signent une très belle prestation, fruit d’un travail technique acharné toute l’année et mené de main de maître par l’équipe du Défi Voile Solidaires En Peloton avec l’appui indéfectible d’un pool de partenaires très engagés dont une vingtaine de personnes a fait le déplacement pour accueillir les skippers.

Place au repos pour les marins, des navigations avec des patients atteints de la Sclérose En Plaques en Martinique le 11 novembre et en Guadeloupe les 14 et 15 novembre, le convoyage retour à Saint-Malo, le chantier hivernal et la Route du Rhum Destination Guadeloupe 2026 chère à Thibaut.
Thibaut Vauchel-Camus : « Cette Transat a été une démonstration assez dingue de la capacité des duos de la classe Ocean Fifty à mener nos magnifiques bolides à grande vitesse très longtemps et au contact les uns avec les autres. A quelques heures de l’arrivée, nous étions encore quatre à pouvoir remporter la course et monter sur le podium. Nous ne savions pas qui allait gagner et la composition du classement. Nous avons tout eu sur cette compétition : des conditions violentes au départ, de malheureux chavirages, de grandes glissades ensuite dans une mer rangée. Ce qui est génial avec ces bateaux qui vont vite, très vite, est que le jeu est toujours ouvert et que l’on peut réduire les écarts assez rapidement. En ce qui nous concerne, j’ai trouvé que nous avons réalisé une Transat « canon » même si on ne gagne pas. Avec Damien, nous avons déroulé. Nous ne nous sommes jamais sentis à la limite. Nous n’avons juste pas été, à mon avis, assez conservateur entre la Mauritanie et le Cap-Vert. Notre curseur « à l’attaque » était certainement un peu trop haut. Notre gennaker est tombé également deux fois ce qui m’a amené à monter deux fois en haut du mât. Ce sont des milles perdus que nous n’avons pas réussi à reprendre. J’ai, en tout cas, rarement vécu une Transat autant au contact de mes adversaires et avec une telle intensité. C’était fou ! Merci à Damien évidemment avec qui j’ai une très forte complicité, à mes partenaires et un big up à tous les patients atteints de la Sclérose En Plaques. »

Damien Seguin : « Cette Transat en multicoque a été à l’image de ce que je pensais : INTENSE. Il faut toujours être à l’affût à bord, être très présent continuellement aux réglages. Cela engendre peu de sommeil et d’être dans le dur mais cela a été gérable. Avec Thibaut, tout s’est bien déroulé. Nous avions une grande confiance mutuelle. Nous avons relativement bien géré les phases où nous allions moins bien et on a su s’économiser dans les bons moments. Cette Transat ne s’est pas jouée à grand-chose comme on peut le constater à l’arrivée. Entre l’Afrique et le Cap-Vert puis au passage de l’archipel, nous sommes restés plus nord que le reste de la flotte et cela n’a pas tourné en notre faveur. C’est comme ça et on a peut-être manqué d’un peu de réussite. Je vais en garder un sacré souvenir. C’est extrêmement grisant une traversée de l’Atlantique en trimaran et j’ai déjà hâte de me retrouver au départ de la Route du Rhum à bord de l’ex-Fujicolor. »

Prix Atout Soleil 2025 : « la santé des femmes doit devenir une véritable priorité collective »

Pour sa 18ème édition, l’opération de mécénat Atout Soleil, portée par le fonds de dotation Nos Épaules et Vos Ailes en partenariat avec GPMA, Generali et La Médicale, met en lumière un enjeu de santé encore trop souvent négligé : les maladies féminines. Le 2 décembre prochain, à Paris, le prix distinguera 15 associations engagées pour mieux informer, prévenir et soutenir les femmes concernées ainsi que leurs proches.

Longtemps sous-estimée dans la recherche et les politiques publiques, la santé des femmes commence à gagner en visibilité, mais beaucoup reste à faire pour en faire une véritable priorité collective.

C’est précisément le sens du travail mené par l’Institut Interdisciplinaire Santé des femmes (iWISH nterdisciplinary Women’s Health Institute.), créé au sein de l’Université Paris Cité. Son cofondateur, le Pr Vassilis Tsatsaris, grand témoin de cette nouvelle édition du Prix Atout Soleil, revient sur les enjeux liés à la santé des femmes et sur la nécessité d’en reconnaître les spécificités, du laboratoire à la cité.

Le Prix Atout Soleil met à l’honneur cette année des associations engagées autour des maladies féminines. Pourquoi cette cause vous semble-t-elle essentielle, et en quoi le travail de l’Institut fait-il écho à ce prix ?

Pr Vassilis Tsatsaris — Cette thématique me tient particulièrement à cœur, car elle renvoie à une réalité tenace : malgré les progrès de la médecine et la prise de conscience des politiques publiques, les inégalités structurelles continuent de peser sur la santé des femmes. Elles vivent en moyenne plus longtemps que les hommes, mais passent près d’un quart de leur vie en mauvaise santé. Leurs besoins spécifiques restent encore sous-financés et peu étudiés dans les programmes de recherche. Il est urgent de combler cet écart.
En tant que gynécologue-obstétricien et chercheur, les travaux ont d’abord porté sur la santé maternelle et les complications liées à la grossesse. Très vite, avec la professeure Catherine Deneux, cofondatrice de l’Institut, nous avons élargi notre approche à toutes les dimensions de la santé des femmes, de l’adolescence au grand âge. Aujourd’hui, nos recherches couvrent cinq grands axes : les maladies chroniques, la santé mentale, la santé maternelle, sexuelle et gynécologique, avec une attention transversale à l’impact de l’environnement (aussi bien physico-chimique que social) et au vieillissement en bonne santé.
Notre institut associe 27 équipes de recherche et 24 équipes de soins pour rendre ces enjeux visibles, accélérer la production de connaissances, mieux former les professionnels et, in fine, améliorer la qualité de la prise en charge. Il m’a donc semblé naturel d’accepter le rôle de grand témoin du Prix Atout Soleil, qui partage avec notre Institut la même ambition : mettre en lumière et renforcer la reconnaissance des enjeux liés à la santé des femmes.

La recherche médicale a longtemps négligé les femmes. Comment expliquez-vous ce retard et quelles en ont été les conséquences ?

Pr Vassilis Tsatsaris — Historiquement, la recherche médicale s’est appuyée presque exclusivement sur des sujets masculins. Plusieurs raisons ont été invoquées pour écarter les femmes des protocoles : les variations physiologiques liées au cycle menstruel, jugées trop complexes à intégrer, les considérations éthiques et réglementaires concernant les femmes en âge de procréer, et, de facto, l’exclusion des femmes enceintes, en raison des risques potentiels pour la grossesse. Par souci de simplicité, nombre d’équipes ont donc travaillé sur des cohortes presque exclusivement masculines.
Cette approche a eu des conséquences concrètes : une méconnaissance persistante des spécificités féminines dans le développement des maladies, leur diagnostic et leur traitement. L’exemple le plus marquant est celui des maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité chez les femmes. Les symptômes d’un infarctus ne sont pas toujours les mêmes que chez les hommes, pourtant les protocoles de diagnostic sont longtemps restés fondés sur un modèle masculin, entraînant des retards de prise en charge. On observe des écarts comparables en santé mentale, où les manifestations des troubles et les facteurs de risque varient selon le sexe. Trop souvent, faute de données spécifiques, la médecine a uniformisé ses pratiques, au détriment d’une prise en charge réellement adaptée.

Comment corriger durablement cette méconnaissance ?

Pr Vassilis Tsatsaris — La première réponse, c’est la formation. Les futurs médecins doivent apprendre dès l’université à intégrer le sexe et le genre comme variables essentielles du diagnostic et du soin. C’est un enjeu à la fois pour les contenus d’enseignement et pour la manière dont on pratique la médecine.
En parallèle, il faut investir dans la recherche pour mieux documenter ces différences et adapter les pratiques. À l’Institut, nous avons par exemple lancé une chaire de recherche dédiée à la santé cardiovasculaire des femmes, dotée de 450 000 euros sur trois ans. Son objectif : encourager les travaux interdisciplinaires et diffuser les connaissances actualisées auprès des soignants.
D’autres pathologies méritent la même attention.
La recherche et la formation sur les maladies spécifiquement féminines et aussi un enjeu majeur. Certaines complications de la grossesse, comme la prééclampsie, restent mal comprises et sans traitement efficace. D’autres, plus fréquentes, comme l’endométriose ou le syndrome des ovaires polykystiques, continuent d’être diagnostiquées trop tard. Dans tous les cas, information, formation et recherche doivent avancer ensemble pour améliorer la prise en charge des femmes.
Il faut aussi veiller à diffuser les connaissances issues de la recherche, auprès des soignants comme du grand public. C’est tout l’enjeu de la médiation scientifique que nous développons à l’Institut : journées thématiques, webinaires, interventions universitaires, diffusion d’informations fiables… autant d’initiatives pour faire circuler la connaissance et renforcer la prévention. Une démarche qui rejoint celle du prix Atout Soleil, qui met lui aussi l’accent sur la diffusion d’une information fiable et sur la prévention.

De nombreuses associations lauréates ont été créées par des patientes ou d’anciennes patientes. Quel rôle jouent-elles dans l’évolution de la recherche et de la prise en charge de la santé des femmes ?

Pr Vassilis Tsatsaris — Elles jouent un rôle déterminant. En portant la voix des femmes concernées, les associations ont permis de faire émerger des besoins longtemps ignorés et d’alerter les pouvoirs publics. Leur expérience de terrain a contribué à orienter la recherche, à adapter les protocoles de prise en charge et à restaurer la confiance entre soignants et patientes. Nous croyons beaucoup à la recherche participative : associer les patientes et leurs représentants dès la conception des projets, c’est garantir des réponses plus pertinentes et une meilleure appropriation des résultats. Par leurs réseaux, ces associations prolongent et amplifient l’action des équipes médicales et universitaires.

Vous insistez également sur l’impact des inégalités sociales. En quoi la précarité pèse-t-elle sur la santé des femmes ?

Pr Vassilis Tsatsaris — La précarité influence tout : l’accès aux soins, le suivi, le diagnostic, l’observance et même la survie. En santé maternelle, les femmes en situation précaire présentent davantage de complications graves. En cancérologie, l’impact social peut peser autant que certaines mutations génétiques.
C’est pourquoi les déterminants sociaux, les conditions de vie et la précarité constituent un axe transversal de nos travaux à l’Institut. Nous cherchons à comprendre comment l’environnement social influence la santé des femmes, pour agir sur les causes autant que sur les conséquences.
Le Prix Atout Soleil récompensera justement des associations qui s’engagent auprès des femmes les plus précaires, en allant vers elles et en proposant des parcours gratuits combinant accompagnement médical, psychologique et social.

L’Institut Santé des Femmes va bientôt disposer d’un lieu emblématique à Paris, le pavillon Tarnier. En quoi ce projet illustre-t-il votre volonté de rendre la santé des femmes plus visible et d’en faire une priorité collective ?

Pr Vassilis Tsatsaris — le pavillon Tarnier, un bâtiment de 8 000 m² situé dans le 6ème arrondissement de Paris accueillera des équipes de recherche, le plus important département inter-universitaire de maïeutique et un centre de formation et des espaces ouverts aux associations de patientes. Nous voulons en faire un lieu vivant, ouvert sur la cité, où chercheurs, soignants, étudiants et grand public se rencontrent. Ce futur site incarne pleinement l’ambition de l’Institut Interdisciplinaire Santé des Femmes – iWISH : améliorer la santé et le bien-être des femmes à chaque étape de la vie, tout en rendant ce sujet plus visible dans le débat public.
La rénovation du site est en cours, avec le soutien de la Région Île-de-France et de la Ville de Paris et de mécènes. Nous recherchons aujourd’hui des soutiens durables pour développer les programmes de recherche et créer de nouvelles chaires thématiques, notamment sur la santé maternelle et le vieillissement en bonne santé.
Au-delà du lieu, c’est un véritable projet de société : la santé des femmes doit devenir une priorité collective. Les progrès sont réels, mais il reste beaucoup à faire pour que chaque femme bénéficie d’une prise en charge adaptée. La connaissance scientifique, la formation des professionnels, la prévention et l’action de terrain forment un tout. C’est à cette condition que les années de vie gagnées deviendront de véritables années vécues en bonne santé.

POUR EN SAVOIR PLUS :

En savoir plus sur Nos Épaules et Vos Ailes

Nos Épaules et Vos Ailes est le fonds de dotation de l’association GPMA qui accompagne des projets d’associations agissant dans les domaines de la santé, du handicap et contre toutes formes de fragilités sociales.
À travers trois programmes de mécénat, Nos Épaules et Vos Ailes soutient des associations pour leur permettre de développer leurs actions :
– Le partenariat pluriannuel : un soutien pluriannuel pour 7 associations partenaires ;
– Le mécénat ponctuel : un financement unique pouvant atteindre jusqu’à 20 000€ pour développer des projets associatifs ;
– L’opération Atout Soleil : chaque année depuis 2007, le prix Atout Soleil récompense une quinzaine d’associations qui œuvrent auprès des personnes vulnérables.