Le tour du monde commence aujourd’hui.

Heureux qui comme Goodchild profite d’un beau voyage. Le skipper Britannique de VULNERABLE respire, inspire avec chaque mille avalé le bonheur, la plénitude d’être en mer et d’évoluer, après plus de 6 000 milles de course (déjà !), dans le bon wagon des leaders. Pointé depuis le départ à 24 reprises en tête de son premier Vendée Globe, le bizut a quelque peu rétrogradé durant ces derniers jours de folie expérimentés par les foilers en travers de l’Atlantique Sud. Son plan Verdier de 2019, moins taillé pour ces longs runs de vitesse pure, au portant et sur mer parfaitement carrossable, pointe néanmoins en une très honorable 7ème place, en capacité d’exploiter les vicissitudes du Grand Sud à son profit, dès que l’occasion se présentera. Le cap de Bonne Espérance, marqueur du Vendée Globe, et qui précède en son Est, au niveau du cap des Aiguilles, l’entrée dans l’Océan Indien, fait basculer les solitaires dans un autre imaginaire, exaltant et sombre, que Sam aborde avec une distanciation, un recul, un flegme tout Britannique, en quête perpétuel de l’osmose parfaite avec son bateau et l’océan. Alors que s’avance une délicate transition à négocier au millimètre entre la dépression Brésilienne « coupable » des allures vertigineuses de la semaine, et en voie d’affaissement en Atlantique Sud, et l’arrivée de flux d’Ouest soutenus en bordure de la Zone d’Exclusion Antarctique, Sam dresse un bilan tout en mesure d’un premier quart de course parfaitement maitrisé.
Es-tu satisfait de ta place compte tenu des performances des bateaux récents qui t’entourent?
« Je suis satisfait de ma place (7ème à l’heure où nous écrivons ces lignes. ndlr) Je suis assez fier de moi, de pouvoir faire cette régate sans me prendre la tête. Les adversaires, les classements, je les regarde sans me poser trop de questions. Il y a des choses frustrantes et des choses positives. Je m‘occupe de ma régate et de faire les choses proprement. On vient de passer la barre des 25% du parcours déjà effectués. On a passé la longitude de l’arrivée du Vendée Globe. Le vrai tour du monde commence aujourd’hui. »
As-tu le sentiment d’avoir limité les dégâts face aux foilers plus récents?
« Oui. J’ai un peu limité les dégâts. J’aurai pu aller un peu plus vite mais je voulais préserver le bateau. J’aurai pu faire un choix de voiles différents, changer de voiles à certains moments… mais globalement, je n’ai pas fait les choses trop mal. »
La suite semble compliquée. As tu une vision claire de ta route?
« Je n’ai pas de vision très claire sur les prochaines 24 heures. Sur l’Indien, les fichiers ne s’accordent pas et les choix de routage sont différents. Je dois regarder ce qui est le mieux pour le bateau, en ayant une analyse très globale sur la situation. Je ne suis pas en mesure de définir une stratégie claire à moyen terme. A court terme, il faut faire du Sud Est pour attraper les nouveaux flux d’Ouest. »
Le Cap de Bonne Espérance est-il un marqueur important dans ce Vendée Globe? que représente t’il pour toi?
« C’est un marqueur important, comme l’équateur, puis les Kerguelen, Leeuwin, le Pacifique, Nemo etc… Mais Bonne Espérance marque l’entrée dans les mers du Sud. On en parle beaucoup mais c’est en réalité le cap des Aiguilles qui signale l’entrée dans l’Indien. »
Vois-tu dans les prochains jours possibilité de te rapprocher des premiers?
« Je ne regarde pas la route ni la météo des premiers. Ils vont me distancer tout comme je vais distancer les coureurs qui me suivent. Je ne sais pas si ça va ralentir devant et si je vais pouvoir revenir sur eux. Je suis totalement focalisé sur ma course, et j’essaie de bien faire les choses pour moi et mon bateau. Tant mieux si je peux me rapprocher. »
Que penses tu de la performance* de Sébastien Simon?
« Il est impressionnant! Très très fort! On a fait 646,60 milles l’an passé en équipage sur un Imoca similaire, Holcim-PRB lors de The Ocean Race. J’ai du mal à comprendre comment il a fait en solo. Certes, il y avait peu de mer mais ce n’était pas tout lisse non plus. Chapeau à lui et j’espère qu’il n’a pas cassé sa machine. »
*615,33 milles (soit 1 139,6 kilomètres)
Cette traversée de l’Atlantique Sud a été idéale en vitesse et en trajectoire. Qu’en penses-tu?
« On ne peut pas rêver mieux en efficacité. Tout droit depuis Itajai ! Le changement entre la première et la deuxième semaine a été radical. On enquille les milles et on avance bien. »
As-tu pu effectuer une vérification du bateau?
« J’ai fait un peu de vérifications mais avec cette vitesse, il est difficile d’inspecter l’avant du bateau en détail. Il y a deux ou trois trucs qu’il faudra que je règle quand il y aura moins de vent, ce soir peut-être. »
Dans quel état d’esprit vas-tu entrer dans l’océan Indien?
« Je vais essayer de continuer comme je fais depuis le début. Tout se passe bien physiquement et moralement. Je ne fais pas la croisière mais je ne me prends pas la tête quand les autres vont plus vite. C’est la bonne méthode pour moi. Rester en phase avec mon bateau et les éléments. »
La zone des glaces rabaissée. Une bonne chose?
« Cela ouvre le terrain de jeu. C’est bien. On aime aller le plus Sud dans cet endroit du monde. Le début de l’Indien ne nous oblige pas à y aller mais j’aime bien avoir de la place pour évoluer au Sud. »
Les températures fraichissent-t’elles?
« Après le passage sous une ligne de nuages hier, la température a chuté. Il n’y a plus que 20 degrés dans le bateau, contre 36 un peu plus tôt. On commence à mettre des vêtements chauds pour les manoeuvres sur le pont. »
Il a apporté la Flamme Olympique de Paris 2024 à Marseille ! Le trois-mâts Belem, qui a conquis le cœur de tous les Français cette année, reprend la mer en 2025 pour 27 navigations exclusives, ouvertes à tous, concoctées par la Fondation Belem Caisse d’Epargne. Destinations inédites, parcours d’exception, le Belem sillonnera la façade atlantique du sud au nord depuis le Maroc jusqu’en Scandinavie. Il participera aussi à huit rassemblements européens de grands voiliers dont le salon nautique d’Arcachon, Débord de Loire, le millénaire de Caen, Sail Amsterdam et Sail Bremerhaven.
Le skipper du voilier V and B – Monbana – Mayenne a pris ce matin la lourde décision de mettre fin à son deuxième Tour du Monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Sa douleur à la cheville contractée dès le deuxième jour de course, suite à de gros soucis techniques de hook et de rail de grand-voile, est trop forte pour continuer la compétition en toute sécurité. De plus, ce problème de grand-voile est irréparable seul et de surcroît avec autant de difficulté à poser son pied sur le pont de V and B – Monbana – Mayenne. Le combattant Maxime Sorel a tout tenté pour réparer en mer montant dans son mât mercredi dans des conditions chaotiques et essayant cette nuit, à l’abri de Madère, de trouver des solutions mais hélas en vain. Sous contrôle médical depuis quelques jours, Maxime doit désormais mettre impérativement sa cheville au repos et faire des radios afin d’avoir un diagnostic clair. Il a fait son Max !
L’entourage tient une place centrale dans la lutte contre les addictions. Conjoints, parents, amis, collègues peuvent jouer un rôle déterminant pour accompagner les personnes addictes et les aider à prendre conscience de leurs comportements. Leur prise en charge est également indispensable car ces personnes sont souvent les premières à souffrir de l’addiction d’un proche. Cependant, l’influence de l’entourage peut aussi être ambivalente, car l’environnement familial et social reste un des principaux facteurs de reproduction des pratiques addictives.
Thomas Ruyant a retrouvé son bateau, son équipe, son public et ses supporters aux Sables d’Olonne, après une belle coupure familiale, loin des pontons et des foules passionnées. Il repousse d’heure en heure la montée du stress, des premières interrogations du départ d’une course hors norme dont il a patiemment, savamment, ordonné, organisé et structuré les moindres aspects. Le Nordiste est bien là où il voulait être, après ses deux riches expériences de 2016 et 2020, fier du projet monté avec son partenaire Advens, ses équipiers, ses techniciens, heureux de son bateau et de ces perspectives de régates planétaires au plus haut niveau, pour lesquelles il s’est si minutieusement préparé. Pourtant pas au point de revendiquer le moindre statut de favori. C’est au jour le jour, mille par mille qu’il écrira son Vendée Globe, oublieux de ses déboires passés, assoiffé d’aventures, humble devant la tâche. « Je suis un bizut des mers du Sud! »
« Il met de la magie, mine de rien, dans tout ce qu’il fait. Il a le sourire facile, même pour les imbéciles. Il s’amuse bien, il n’tombe jamais dans les pièges. Il s’laisse pas étourdir par les néons des manèges. Il vit sa vie sans s’occuper des grimaces. Que font autour de lui les poissons dans la nasse. Il est libre Max, il est libre Max. Y’en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler. » Les paroles d’Hervé Christiani conviennent à Maxime Sorel qui dimanche à 13h02 prendra le départ, à bord de V and B – Monbana – Mayenne, de son deuxième Vendée Globe, cet unique Tour du Monde sans escale et sans assistance remporté entre autres par Titouan Lamazou, Michel Desjoyeaux, Armel Le Cleac’h et François Gabart.