Lames de Joie : poursuivre la course, coûte que coûte

L’association Lames de Joie a une mission essentielle : offrir aux enfants et aux adultes amputés la possibilité de pratiquer un sport grâce à des lames de course en carbone. Des équipements de haute technologie, coûtant entre 2 500 et plus de 10 000 euros, qui ne sont pas remboursés par la  Caisse Primaire d’Assurance Maladie.

Grâce à Lames de Joie, ces prothèses sont prêtées gratuitement, sans condition de ressources ni de caution. La seule exigence : s’engager à pratiquer régulièrement une activité physique.

Pour le Bellerivois Jérôme Driffaud, amputé d’une partie de sa jambe gauche après un accident de la route en moto, ce soutien est essentiel pour lui permettre de continuer à faire de la course à pied, un sport qui a littéralement changé sa vie.

Un accident et une volonté de retrouver une vie normale

Le 23 juin 1999, à 27 ans, Jérôme est percuté en moto par une voiture qui lui refuse la priorité. Gravement blessé, il subit plusieurs opérations avant que les médecins ne l’amputent de la jambe gauche, à mi-cuisse. « Cet accident a bouleversé ma vie. C’était l’inconnu. Je ne savais pas ce que l’avenir me réservait. Mais je voulais une chose : me relever. »

Hospitalisé au centre de rééducation Étienne Clémentel, à Enval dans le Puy-de-Dôme, il passe huit mois à réapprendre à marcher avec une prothèse. « Au bout de ces huit mois, j’ai pu reprendre mon travail en mi-temps thérapeutique dans une concession de motos, ma passion. Mon patron m’avait dit : on t’attendra, et mes collègues m’ont énormément soutenu. »

Ce retour au travail, associé au soutien de sa famille et de ses amis, l’a aidé à reprendre confiance et à reconstruire une vie à peu près « comme les autres ». Il doit toutefois s’adapter : « j’ai décidé de changer de travail et déménager pour me rapprocher de ma famille ». Mais je n’ai jamais cessé d’aimer la moto. J’ai régularisé mon permis et repris la moto différemment, avec un side-car. Ça m’a redonné du plaisir. »

Le sport comme thérapie, la course comme nécessité

Pour Jérôme, le sport n’avait rien d’une évidence. Ce n’est qu’au moment de sa rééducation qu’il découvre l’impact profondément positif de l’activité physique sur son bien-être (la natation), à la fois physique et mental. Autour de lui, beaucoup courent. L’idée germe, mais paraît d’abord inaccessible.

C’est dans le cabinet de son prothésiste qu’il voit une affiche annonçant une course en région parisienne. L’idée de la course s’installe alors un peu plus dans son esprit. « J’ai commencé à regarder beaucoup de vidéos d’athlètes comme Marie-Amélie Le Fur. Ça m’a donné beaucoup d’espoir. C’est important d’avoir des modèles ». C’est aussi pour cette raison que l’association Lames de Joie s’est entourée d’ambassadeurs comme Alexis Hanquinquant, champion paralympique de triathlon, et Pierre-Antoine Baele, quatrième de la même discipline. Ensemble, ils militent pour démocratiser l’accès aux lames de course et faciliter la pratique sportive pour toutes les personnes en situation de handicap.

En 2018, Jérôme parvient à financer sa première lame grâce à une cagnotte participative, des fonds privés et personnel : un investissement colossal de près de 20 000 euros. Il intègre alors un club de triathlon (Vichy Triathlon) et enchaîne les progrès : « 25 mètres, puis 50, puis deux tours… je me suis accroché. J’ai travaillé très dur pour réapprendre à marcher, et encore plus dur pour réussir à courir. » Pour progresser, il s’entoure de professionnels : kinésithérapeute, ostéopathe, préparateur mental… « Mon coach n’avait jamais entraîné un athlète amputé. On a appris ensemble. »

Depuis, la course à pied est devenue une thérapie : libératrice, structurante, indispensable. « Je cours 5 km et parfois plus. Ça me demande une énergie folle, c’est très physique, mais ça me fait du bien à la tête, car vivre avec ce handicap n’est pas tous les jours facile. Le sport m’a littéralement changé. Je suis plus ouvert, mieux dans ma tête. Je me bats pour aller toujours plus loin. »

Mais après sept années d’utilisation intensive, sa première lame fatigue et devient dangereuse. Hors de question pourtant de renoncer à la course : « c’est quelque chose qu’on ne peut pas m’enlever. Je suis devenu accro. Il fallait trouver une solution ! »

La rencontre avec Lames de Joie pour un nouveau départ

Le hasard remet Jérôme sur le chemin de l’association. Il est contacté par Agora Vichy 67, qui organise un événement caritatif autour de l’action de Lames de Joie. « J’ai été invité car j’étais le seul para-athlète de la région de Vichy qui possédait une lame. J’ai pu témoigner sur le fonctionnement des lames de course et les bénéfices qu’elles apportent pour la pratique sportive. Puis, la chance : Agora Vichy 67 m’a informé en début  2025 que Lames de Joie prêtait désormais aussi des lames de course aux adultes. Cela m’a permis de postuler pour obtenir une nouvelle lame. »

Une étape importante. « Cette nouvelle lame, il faut que je l’apprivoise. Elle n’a pas la même forme que l’ancienne, elle rebondit énormément et permet d’aller loin devant. Je suis passé sur une gamme supérieure à ce que j’avais ». Elle change aussi son rapport au regard des autres : « avec la prothèse de sport, je n’ai plus aucune difficulté à sortir en short. Je suis tellement fier de montrer que tout est possible, même avec un handicap. »

La remise officielle, organisée par le Club Agora Vichy 67, de cette lame de course aura lieu le 6 novembre prochain, lors d’une cérémonie organisée au CREPS de Vichy/Bellerive avec des représentants de la Communauté d’agglomération de Vichy, la Région et l’association Lames de Joie.

Sensibiliser les plus jeunes

Au-delà de la pratique sportive, Jérôme veut aussi transmettre un message d’espoir et de persévérance. Sa détermination a d’ailleurs été reconnue l’an dernier : il a été sélectionné pour être porteur de la flamme olympique, et même être le dernier relais de la commune de Cusset en partenariat avec son nouveau club le « C.A.C » (Courir à Cusset). C’était un très beau moment dans ma vie, une grande émotion d’être acclamé par la foule. Pour moi, c’était une immense fierté de montrer que tout est possible quand on veut. Je me suis battu pour tout ce parcours. »

Père de deux enfants, il intervient aussi régulièrement dans les écoles, les collèges et les lycées. « Je veux montrer aux jeunes que quand on veut quelque chose, c’est possible. Mais il faut s’accrocher. La différence, ce n’en est pas une. » Ces moments de partage comptent autant pour lui que pour les élèves : « c’est un enjeu essentiel, car ce sont eux qu’il faut convaincre, ils sont l’avenir. Et ces interventions me font aussi beaucoup de bien : les jeunes sont très à l’écoute, posent beaucoup de questions et sont très ouverts. »

Comme Jérôme, de nombreux bénéficiaires prouvent qu’avec une lame de course, tout redevient possible. Derrière chaque foulée, il y a bien plus qu’un effort sportif : une victoire sur l’accident, le handicap et les doutes. C’est cette victoire que Lames de Joie veut rendre accessible à chacun, enfant comme adulte. »

Thibaut Vauchel-Camus et Damien Seguin, amis d’adolescence guadeloupéenne, au départ de la Transat Café L’Or

Ils n’ont pas vécu en Martinique, lieu d’arrivée de la Transat Café L’Or, mais pas loin ! Thibaut Vauchel-Camus, tenant du titre de la Transat en double dans la catégorie Ocean Fifty, et Damien Seguin, sont tous les deux originaires de la Guadeloupe. Ils ont beaucoup navigué ensemble à bord de catamarans de sport durant leur jeunesse et recomposent leur duo à l’occasion de l’édition 2025 de la Transat Café L’Or, à bord du trimaran Solidaires En Peloton de Thibaut, actuellement troisième du classement général 2025 des Ocean Fifty Series.

Les amis à bord pour la performance

L’histoire est belle : Thibaut Vauchel-Camus et Damien Seguin renaviguent ensemble cette année. Ils ont quasiment débuté la voile côte à côte. Adolescents, ils formaient une paire redoutable en catamaran de sport, décrochant notamment la deuxième place du Championnat du monde Hobie Cat 16 en Australie, en août 1998.

« Nous avions récolté de l’argent en vendant des tee-shirts, ce qui nous a permis de faire le voyage », se remémore Damien.

« Avec Thibaut, nous nous connaissons depuis l’enfance. Quand nous étions jeunes Guadeloupéens, nous évoluions sur les mêmes plans d’eau : moi en Laser, lui en Hobie Cat. En 1997, il n’avait plus d’équipier et nous avons décidé de former un binôme, allant jusqu’à deux deuxièmes places sur les Championnats du monde jeunes et le Championnat de France jeunes en Hobie Cat 16. Nous sommes ensuite partis en France ensemble pour naviguer en Tornado jusqu’en 2002. Nous nous sommes évidemment recroisés régulièrement sans reprendre la mer en duo. Notre collaboration a toujours bien fonctionné : nous marchions fort en catamaran de sport. »

Alors, quand Thibaut a proposé à Damien de l’épauler sur les Ocean Fifty Series et sur la Transat Café L’Or, Damien – vendéeglobeiste accompli et qui a la volonté d’intégrer le circuit des trimarans à trois coques – n’a pas longtemps hésité.

« La Transat Café L’Or se courra sans routeur et je vais pouvoir aider Thibaut sur ce point. En somme, nous sommes très complémentaires. Thibaut, qui a une grande expérience de l’Ocean Fifty, va m’apprendre beaucoup de choses en vue de mon arrivée sur ce circuit en 2026 », affirme Damien, né sans main gauche, médaillé d’or en 2004 et 2016 aux Jeux paralympiques.

« Je suis ravi d’embarquer Damien Seguin. Je cherchais un profil avec une grande expérience en analyse météo, notamment pour la Transat qui se fera sans routeur », explique Thibaut. « Damien a des qualités de marin indéniables, il était disponible, et nous nous connaissons bien pour avoir longtemps navigué ensemble. Les planètes étaient alignées pour cette collaboration. J’ajoute que Damien est également très engagé via son association Des Pieds et des Mains, ce qui a trouvé un écho chez moi car la solidarité est une composante essentielle de mes défis. »

Le duo visera clairement la victoire sur cette édition de la Transat Café L’Or. Thibaut l’a remportée la dernière fois avec Quentin Vlamynck. Il connaît parfaitement la route et la marche à suivre. Damien apportera fraîcheur, stratégie et bonne humeur, le tout dans une franche camaraderie créole.

Interviews croisées

Quel est votre rapport avec Le Havre et la Martinique ?

Damien Seguin : « Je connais uniquement Le Havre à travers les départs de la Transat Jacques Vabre, désormais Transat Café L’Or. Depuis 2011, j’ai participé à toutes les éditions de cette compétition, sauf une. Mon meilleur résultat est une deuxième place en 2011, en Class40. Quant à la Martinique, c’est l’île “sœur” de la Guadeloupe, “je t’aime moi non plus”. J’y allais souvent pour des régates en Laser et en Optimist. C’est une île où la voile est très vivante. »

Thibaut Vauchel-Camus : « Le Havre symbolise pour moi mon entrée dans la course au large. C’était en 2013, en Class40. Je me souviens de l’émotion que j’ai ressentie en entrant dans le grand amphithéâtre pour un briefing, en voyant tous les grands marins qui me faisaient rêver dans les magazines. De plus, mon père était originaire de Fécamp. J’y ai retrouvé un environnement et beaucoup de monde qui le connaissait. Enfin, la Martinique est une extension de mes origines guadeloupéennes, de ma culture antillaise. »

Que signifie la Transat Café L’Or pour vous ?

DS : « Je l’aime bien car elle change souvent de destination. Cela permet de découvrir de nouveaux territoires comme le Brésil ou le Costa Rica. Elle est aussi en double, et la maîtrise du double est un gage de réussite en solitaire. »

TVC : « Elle a un nouveau nom auquel il va falloir s’habituer (rires). Elle a la force d’avoir lieu tous les deux ans, ce qui permet, contrairement à une course qui n’a lieu que tous les quatre ans, de tirer des enseignements concrets pour l’édition suivante. Elle est devenue un réel objectif, et non une course de préparation. Elle m’évoque aussi le café, et rappelle que les Antilles ne sont pas seulement la banane et la canne à sucre, mais aussi une terre d’épices. »

Quel est votre principal souvenir ensemble ?

DS : « Un Hobie Cat sur une coque, Thibaut et moi en short au trapèze, les pieds entremêlés. »

TVC : « Notre premier Championnat du monde en Australie, en Hobie Cat 16. Nous avions mis deux jours pour y aller. Nous finissons deuxièmes et, pour marquer le coup, nous avons rasé la tête de Damien et dessiné le logo Hobie Cat ! »

Quels sont vos objectifs sur cette Transat ?

DS : « Thibaut est tenant du titre. Solidaires en Peloton est un voilier de qualité et bien préparé. Il serait donc difficile de dire que nous ne sommes pas au départ pour gagner. Par ailleurs, avec Thibaut, nous portons des projets solidaires : lui pour vaincre la sclérose en plaques, moi autour du handicap et de la voile handi. L’objectif est donc aussi de montrer que l’on peut être différent et performant. »

TVC : « Je remets mon titre en jeu et nous formons un binôme pour gagner. »

Quel est votre principal concurrent en Ocean Fifty ?

DS : « Ce n’est pas simple car nous serons 10 équipages capables de belles choses, mais je citerais Erwan Le Roux et Audrey Ogereau : ils sont très solides et forment un duo mixte. »

TVC : « Erwan et Audrey. Cela fait trois saisons qu’ils naviguent ensemble. Ils ont un très bon bateau et travaillent beaucoup. »

Quel est votre voilier préféré ?

DS : « Le Hobie Cat 16, parce qu’il représente la navigation “fun” par essence : ludique et simple à préparer. »

TVC : « Celui que j’aurai un jour ! Un catamaran de croisière pour profiter de la mer autrement, entouré des gens que j’aime. »

Quelle est votre phrase préférée en créole ?

DS : « Fo ou fouté fé, ce qui veut dire “il faut que tu mettes du fer”. »

TVC : « BOUDOUM popularisé par le chanteur Jean Philippe MARTELY du groupe KASSAV, qui peut se traduire par un acte  positif et engagé  ! »

Quel est votre plus grand souvenir en mer ?

DS : « Le Cap Horn, que j’ai passé à trois reprises : deux fois en solo sur le Vendée Globe, une fois sur The Ocean Race avec Paul Meilhat. »

TVC : « Mon record de la traversée de la Manche en 2022, qui tient toujours. Je suis parti seul de Saint-Malo et revenu seul, en autonomie complète. C’était très excitant. »

Quelle est la plus grande qualité de votre co-skipper ?

DS : « Thibaut est instinctivement un bon marin. Son défaut est peut-être aussi sa qualité. »

TVC : « Son obstination positive. Il sait aller au bout d’un objectif qu’il se fixe. Pour son défaut, je dirais qu’il a deux mains gauches (rires). »

Quel est votre film préféré ?

DS : Qui veut la peau de Roger Rabbit

TVC : Hors normes de Nakache et Toledano (avec Vincent Cassel et Reda Kateb)

Quelle est votre chanson préférée ?

DS : The Show Must Go On de Queen

TVC : Jou ouvè de Malavoi et Paulo Rosine

Si votre co-skipper devait se réincarner en animal ?

DS : « Le raccoon, un raton laveur guadeloupéen. »

TVC : « Le cochon. »

Quelle est la principale difficulté vélique de la Transat Café L’Or ?

DS : « Gérer les îles. La différence se fera là. Nous avons tout de même pas mal d’archipels sur notre route : Madère, les Canaries, le Cap Vert… »

TVC : « Le rythme, sur un engin dingue et en double. »

Quel est le plus grand atout de l’Ocean Fifty Solidaires En Peloton ?

DS : « Il est beau ! »

TVC : « Sa fiabilité : il n’a jamais été aussi performant de toute son histoire. Il est éprouvé et aujourd’hui très au point techniquement. »

Quel est votre plat préféré ?

DS : « La fricassée de lambi. »

TVC : « Un court-bouillon de poisson avec riz dlon djon. »

Préserver nos points forts, gommer nos insuffisances…..

Après un été particulièrement riche en navigations hauturières à bord d’Allagrande Mapei, le plan Koch Finot Conq lancé en 2023 sous le nom de For People puis VULNERABLE, Thomas Ruyant endosse en ce début d’automne sa casaque de chef d’entreprise.

Au programme :

  • La quête de nouveaux partenaires pour l’accompagner jusqu’en 2029 sur un ambitieux projet international,
  • L’animation des équipes de TR Racing, tout à la préparation de la prochaine échéance sportive, la Transat Café L’Or (départ dimanche 26 octobre du Havre)
  • La construction d’un nouvel IMOCA, dont les pièces majeures prennent formes et reliefs en leur divers chantiers Lorientais.

Ce nouveau plan signé Antoine Koch porte les aspirations volontaristes de Thomas, décidé à conserver les points forts de son précédent IMOCA et à gommer les secteurs de jeu jusqu’alors moins favorables.

Coque et pont en finition

Responsable du bureau d’études de TR Racing, François Pernelle n’a guère eu le loisir ces derniers mois d’observer les tribulations de ses camarades navigants autour de l’Europe. La construction du nouveau plan Koch bat son plein. François et Raphaël Cairo, responsable du suivi de construction chez TR Racing, sont concentrés sur la conception et la fabrication de chaque pièce de l’immense puzzle. Ils émergent des cruciales phases de constructions du gros oeuvre du bateau satisfaits et confiants. Construite chez CDK Lorient, la coque va subir un nouveau passage au four pour intégrer les lisses de fond de coque récemment posées. « Nous pourrons alors avec le chantier procéder à la pose des cloisons qui ont été fabriquées indépendamment » souligne François. « Elles ont toutes été finalisées ces dernières semaines. On en compte sept de plus que sur notre voilier actuel. » Les locaux Lorientais du team ne désemplissent pas, et les équipes de Thomas ont pu faire de la place pour le pont lui aussi en cours de finition « Il y a encore quelques détails à travailler sur le pont » reprend François. « On se penche actuellement sur la trappe de soute à voile et on procède à la pose de padeyes. On s’occupe aussi de ce que nous appelons « la cathédrale », cette zone centrale du bateau avec ses boites à réas où reviennent toutes les manœuvres. »

L’attention aux détails

L’aspect visuel interpelle déjà, et l’observateur averti constatera des nouveautés au niveau du pont comme au niveau de l’organisation du cockpit. « C’est surtout la répartition des volumes qui diffère du précédent bateau de Thomas » insiste François. « La partie invisible de cet important chantier, c’est l’attention que nous accordons aux détails. Le chantier d’une part et les trois équipes associées pour la construction de ces imocas d’autre part avons effectué beaucoup de tests matériaux afin de choisir avec soin les bons matériaux de construction et permettre d’optimiser le calcul des pièces. Une équipe de « boat builder » s’affaire à produire toutes les pièces en carbone que le chantier ne réalise pas. Les spécialistes choisissent en ce moment les systèmes qui équiperont le bateau et commencent à se projeter sur l’utilisation de ce dernier. »

Mise à l’eau, printemps 2026

Au final, un imposant projet bien en phase avec sa programmation. « Le démoulage de la coque aura lieu en fin d’année » précise François. « L’assemblage pont-coque interviendra en mars 2026. Nous disposerons dès cette fin d’année de nos nouveaux foils en construction chez  C3 Technologies . Nous travaillons à la construction avec un ensemble d’entreprises avec qui nous collaborons depuis plusieurs années. »

Dans l’attente de nouveaux partenaires, qui n’auront plus qu’à apposer leurs logos et visuels sur ce foiler dernier cri, la coque sortira seulement vêtue d’un apprêt pour la protection et l’étanchéité des tissus carbone. Un projet clé en main, comme aime à le souligner Thomas Ruyant.

Thibault Anselmet s’affûte pour une saison 2025 – 2026 XXL

Triple vainqueur du classement général de la Coupe du Monde de ski alpinisme, le Savoyard Thibault Anselmet prépare activement les Jeux Olympiques d’hiver de Milan-Cortina 2026, où le ski alpinisme fera son entrée. Médaillé d’argent en sprint lors des derniers Mondiaux, il affiche une ambition claire : être au sommet de sa forme du 19 au 21 février prochain. Le champion sera à Paris le 10 octobre après-midi pour la traditionnelle conférence de presse des athlètes hivernaux qui se tiendra à la Gaité Lyrique. Il débutera la Coupe du Monde 2025 – 2026 de ski alpinisme le 4 décembre aux Etats-Unis.

Les impressions de Thibault : «  Suite à la dernière saison, j’ai pris un peu de repos afin de récupérer. J’ai ensuite repris l’entraînement assez vite. J’ai clairement augmenté les séances d’entraînement en course à pied en montant, en vélo de route et ski roue. Jamais, je ne m’étais autant entraîné et je dois dire que cela me réussit plutôt bien car je suis en bonne forme. De plus, j’ai skié sur les glaciers le plus tard possible à savoir jusque début juillet et je vais reprendre le plus tôt possible à savoir dès le 13 octobre. Pour la saison qui arrive à grand pas, les Jeux Olympiques seront naturellement l’objectif numéro 1 même si mécaniquement je vais jouer la Coupe du Monde qui sera un grand entraînement « grandeur nature ». Si je peux ajouter un quatrième Gros Globe consécutif, je ne vais pas me priver mais l’idée est d’être surtout focus pour les Jeux et atteindre ma meilleure condition du 19 au 21 février, dates auxquelles auront lieu pour la première fois des épreuves de ski alpinisme aux Jeux. »

Pour rappel, les Jeux Olympiques vont se courir en sprint individuel soit 2mn30 d’effort, un quart de final, des demies et une finale, une séquence à ski en montée, un parcours en losange avec des changements de direction, un portage des skis dans un sac, une descente à ski en ayant enlevé les peaux de phoque et le relais mixte soit 2 montées et 2 descentes par individus et environ 7 minutes d’effort chacun en comptant le relais au sens strict du terme.

Côté Coupe du Monde, deux autres disciplines du ski alpi sont jouées à savoir la fameuse Verticale Race 20 à 30 minutes de montée uniquement et la course individuelle soit plusieurs montées et descentes pendant 1h30.

Thomas Ruyant, pour un triplé historique….

  • A un mois du départ de la Transat Café l’Or
  • Une The Ocean race Europe très enrichissante
  • Allagrande Mapei ; chantier express début octobre
  • « Ambrogio Beccaria, mon double ! »
  • Nouveau bateau, nouveau projet, nouvelles ambitions….
LEG_02 Porthsmooth – Cartagena – August 17 2025, Imoca ALLAGRANDE MAPEI, The Ocean Race Europe 2025,
© Pierre Bouras / Allagrande MAPEI / The Ocean Race

Thomas Ruyant, double tenant du titre de la Transat Café L’Or, s’alignera de nouveau sur la ligne de départ du Havre le dimanche 26 octobre prochain, à bord d’Allagrande Mapei en compagnie d’Ambrogio Beccaria. Si quelques coureurs, Morgan Lagravière, Jean Pierre Dick… ont déjà, à plusieurs reprises, remporté cette grande classique en double, en IMOCA ou en ORMA, jamais skipper n’a inscrit consécutivement à trois reprises son nom sur les tablettes de la course dans ces catégories. Le Nordiste y pense, le Nordiste y croit. Les longues et exigeantes navigations de l’été dans le cadre de The Ocean Race Europe ont rodé le duo inédit franco-Italien qu’il constitue avec Ambrogio, et leur plan Koch-Finot Conq, comme en atteste la victoire de 2023, a été conçu pour ce format de Transat alizéenne. Tout en alternant ses casaques de chef d’entreprise en quête de partenaires à associer à son nouveau bateau en construction à Lorient, et son ciré de performer ambitieux, Thomas prépare avec minutie cet excitant challenge qui pourrait venir affirmer plus que jamais son standing de « King des Transats ».

J’ai adoré le format de The Ocean Race Europe

Certes, le bilan final de The Ocean race Europe, avec une 5ème place au général, ne correspond pas aux ambitions du Team au départ de Kiel le 10 aout dernier. Thomas Ruyant dégage pourtant, et au-delà de la victoire d’étape à Gênes, nombre de facteurs positifs dans la gestion à terre et sur mer, d’un long et palpitant événement. Il a pris un immense plaisir à redécouvrir, après l’expérience de 2021, la navigation en équipage. Le soutien indéfectible de ses équipes logistiques et techniques à terre a permis de répondre avec une efficacité rare aux immenses challenges imposés par le sort, avec cette malencontreuse collision du départ, survenue quelques jours seulement après la réparation express du mât endommagé en juin lors de la Course des caps. « Ces tribulations ont mis en exergue la réactivité et le niveau de compétence des équipes de TR Racing » souligne Thomas. « Elles ont aussi permis de souder notre relation avec les équipes d’Allagrande Mapei qui ont beaucoup appris de ces épisodes. »  Et sur l’eau, le format de courses par étapes, majoritairement en Méditerranée, a poussé navigateurs, barreurs, régleurs dans leurs derniers retranchements, face à une redoutable adversité toujours très proche, et confrontés à des casse têtes météos à rebondissements. « On a navigué en Figariste, au contact, aux règlages millimétrés, en quête permanente du « poulième » de noeud. Ce fut une course de gagne petit, où il est difficile de s’échapper et de créer des écarts. C’est très intéressant et très formateur. Ma complicité avec « Bogi » (Ambrogio) en est sortie renforcée. »

Brève mise en chantier avant Le Havre

En convoyage depuis le Montenegro et en direction de sa base de Lorient, Allagrande Mapei, aux bons soins de Paul Medinger, Pierre Denjean, Valentin Le Floch et Emilien De Broc, sera brièvement et dès son arrivée mis au sec, le temps de quelques soins « cosmétiques » précise Thomas ; « L’avarie subie à Kiel, moins spectaculaire que celle d’Holcim-PRB, n’en était pas moins des plus sérieuses puisqu’elle concernait cette cadène DO, la pièce qui tient les haubans. Les réparations effectuées sur place ont parfaitement tenu durant tout le reste de la course et nos derniers examens révèlent que tout est définitivement en ordre. Le bateau est en pleine forme, et la mise au sec programmée ne concernera en définitive que de menus détails. »

« Ambrogio, mon double ! »

« Nos pérégrinations autour de l’Europe ont soudé notre complicité. Ambrogio et moi nous ressemblons. C’est un compétiteur acharné, une boule d’énergie. Il va au bout de tout ce qu’il entreprend. C’est aussi un performer redoutable et il a totalement endossé son statut de skipper d’IMOCA. On s’est bien trouvé et je suis ravi de partir avec lui. The Ocean Race Europe nous a permis de trouver de nouveaux leviers de performance sur un bateau que je connais par coeur. On continue de progresser, dans tous les secteurs, dans toutes les conditions. Le bateau est taillé pour la Transat Café L’Or et je pense naturellement très fort à réaliser cette passe de trois, à conquérir une troisième victoire consécutive en Classe IMOCA. Pour peu que les alizés se montrent à la hauteur de nos espérances…»

Un magnifique projet d’avenir.

« Notre nouvel IMOCA signé Antoine Koch avance bien à Lorient. La coque est construite et semble très bien née. Je n’ai pas tout vu car je consacre tout mon temps à terre à la quête de nouveaux partenaires désireux de vivre l’aventure de ce nouveau bateau avec nous, sur un programme ambitieux de 2026 à 2029. Nous proposons un projet et un programme complet, clé en main. Le sponsor n’aura plus qu’à poser ses logos et bénéficier de l’expertise d’un Team accompli, pour emmener vers le succès un foiler dernier cri, fruit des expériences et cogitations de nos derniers bateaux. »

18ème prix Atout Soleil : le jury a fait son choix !

Le jury de la 18ème édition du prix Atout Soleil s’est réuni hier pour sélectionner les lauréats de l’appel à projets consacré cette année aux « maladies féminines ». Avec ce thème, Atout Soleil souhaite apporter un soutien particulier aux associations engagées à informer, soigner et accompagner les femmes concernées, ainsi que leurs proches.

Portée par le fonds de dotation Nos Épaules et Vos Ailes, cette initiative a pour objectif de mettre en lumière ces affections qui touchent spécifiquement ou majoritairement les femmes, mais qui restent encore trop souvent méconnues et négligées.
Le succès est au rendez-vous : 254 projets associatifs ont été déposés cette année, témoignant à la fois de la vitalité du tissu associatif et de l’ampleur des besoins en matière de sensibilisation, de prévention et de prise en charge.

15 associations lauréates ont été retenues par le jury. Elles seront dévoilées lors de la cérémonie de remise des prix, le 2 décembre prochain à Paris. Elles recevront une dotation financière et bénéficieront d’un accompagnement en communication et en levée de fonds au cours des prochains mois.

ILS ONT DIT :

Manon Champliaud, Déléguée Générale GPMA et du fonds de dotation Nos Épaules et Vos Ailes : « Les maladies féminines sont un sujet majeur. C’est un sujet encore trop peu exploré, mais on voit que le monde associatif s’en empare depuis longtemps et heureusement. Les femmes se battent pour comprendre ce qui arrive à leur corps, pour trouver des solutions et améliorer leur bien-être. Mettre en lumière certaines pathologies dont on parle trop rarement me paraît primordial.
Le 2 décembre, lors de la remise des Prix Atout Soleil, nous mettrons en avant 15 lauréats aux actions distinctes et percutantes. Nous serons accompagnés de deux grands témoins, le professeur Vassilis Tsataris, gynécologue-obstétricien à l’hôpital Cochin – Port-Royal et président de l’Institut pour la santé des femmes de l’Université Paris 1 ainsi que Dr Catherine DENEUX-THARAUX, médecin-chercheur à l’INSERM. Avec eux, nous pourrons aborder ce sujet et expliquer pourquoi il faut en parler beaucoup plus largement. Enfin, les témoignages des associations, à travers leurs pitchs, viendront enrichir et donner corps à cette mobilisation. »

Gilles Dauptain, Administrateur GPMA et gynécologue-obstétricien : « Les débats pour sélectionner les 15 lauréats du prix Atout Soleil ont été passionnants. Les points de vue divergeaient selon les spécialités de chacun, et j’ai eu, bien sûr, quelques coups de cœur pour des associations que j’ai défendues.
J’ai consacré quarante ans de ma vie aux maladies féminines, ce qui m’amène sans doute à avoir un regard particulier sur la situation. Certaines pathologies restent totalement invisibles, alors que d’autres sont aujourd’hui très médiatisées. Prenons l’exemple des fibromes : de nombreuses femmes en souffrent, mais on en parle très peu. À l’inverse, l’endométriose, dont on ne parlait presque pas il y a dix ans, est désormais mieux connue.
Je suis aussi particulièrement attentif aux pathologies cardiaques chez les femmes ménopausées, une cause encore largement ignorée. Le prix Atout Soleil va permettre de mettre en lumière l’ensemble de ces maladies féminines, et j’en suis très heureux. »

Thierry Gaudeaux, Président du fonds de dotation Nos Épaules et Vos Ailes et Directeur commercial de La Médicale : « Cette année, 254 associations ont répondu à l’appel à projets Atout Soleil 2025. C’est un record en 18 ans d’existence du prix. Nous nous y attendions, car les maladies féminines mobilisent énormément d’associations. Et heureusement, car en dehors de leurs actions, ce sujet reste encore trop négligé.
Atout Soleil est chaque année l’occasion d’aller à la rencontre d’initiatives créatives autour de thématiques variées, et cette édition est particulièrement riche. Notre objectif n’est pas seulement d’attribuer un prix financier : nous cherchons aussi à accompagner les associations, qu’elles soient naissantes – pour les aider à grandir – ou plus expérimentées, afin de soutenir leurs projets novateurs. Concrètement, cela peut passer par des conseils pour mieux présenter un budget, convaincre un auditoire ou renforcer leur communication. En somme, il s’agit d’aider certaines associations à se développer et d’offrir à d’autres les moyens d’essaimer leurs actions pour avoir un impact plus large. Rendez-vous le 2 décembre pour découvrir les lauréats ! »

Le jury de cette 18ème édition de l’appel à projets Atout Soleil était composé d’experts, de personnalités du monde associatif ainsi que de représentants de GPMA, de Generali France et de La Médicale :

Membres du conseil d’administration de GPMA : 

  • Gilles Dauptain – Administrateur et Gynécologue-Obstétricien
  • Thierry Gaudeaux – Président du Fonds de dotation Nos Épaules et Vos Ailes et Directeur Commercial de La Médicale
  • Laura Laughlin – Administratrice
  • Monique Rolland – Administratrice
  • Christian Rondeau – Administrateur

Membres de Generali France

  • Claire Beaufils – Chargée de communication évènementiel
  • Philippe Cosse – Responsable de communication évènementiel et animation
  • Marie-Christine Lanne – Directrice de la communication externe et des engagements
  • Vanessa Lecomte – Directrice Service aux intermédiaires
  • Thomas Micheneau – Directeur de la fondation The Human Safety Net France
  • Laurence Pare – Responsable relations expert-comptable

Personnalités externes

  • Pr. Céline Chauleur – Cheffe du Service de Chirurgie Gynécologique et Cancérologique – Obstétrique du CHU de Saint-Étienne
  • Marie-Hélène Farman – Retraitée
  • Alexandra Vernier – Expert-comptable, Commissaire aux comptes

QUELLES SONT LES INITIATIVES CONCERNÉES PAR L’APPEL À PROJETS ?
Atout Soleil a choisi, pour sa 18ème édition, de récompenser les associations qui portent des initiatives innovantes visant à :
AXE 1. Renforcer la prévention : organiser des campagnes de sensibilisation, diffuser des ressources accessibles et fiables, et déployer des dispositifs mobiles pour informer les femmes éloignées des structures de soins.
AXE 2. Améliorer l’accès aux soins : créer des espaces pluridisciplinaires incluant des soins de support (physique, psychologique, etc.) en complément des traitements médicaux, accompagner les aidants et former les professionnels de santé pour éviter l’errance diagnostique et améliorer la prise en charge.
AXE 3. Accompagner les femmes après la maladie : proposer des espaces de reconstruction physique et psychologique, mettre en place des activités artistiques, culturelles et sportives et soutenir la réinsertion professionnelle des femmes.

POUR EN SAVOIR PLUS :